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1 juin 2012 ... Juin 2012. Colloque CAP48 – Cap sur les 16 – 28 ans - Actes. 1. Atelier A : Choisir son lieu de vie et construire son autonomie. Animateurs ...
Atelier A : Choisir son lieu de vie et construire son autonomie Animateurs : Albert Baiwir et Marie-Charlotte Falyse - Awiph Rapporteur : Christophe Bartholomé – Observatoire/Phare Compte rendu : L’atelier réunissait une cinquantaine de personnes venant d’horizons différents (professionnels-parents, bruxellois-wallons, etc.). Les échanges ont dès lors porté sur l’identification de constats communs et sur quelques recommandations clés. Nous vous les livrons ci-dessous. Le premier constat établit par les participants concerne le problème de l’information des personnes handicapées et de leurs proches, concernant leurs droits, les services et les aides possibles en regard de leur situation et de leur besoin. Il y a tantôt un manque d’informations sur certaines offres de services ou initiatives, tantôt trop d’informations dispersées et disparates dans lesquelles il devient difficile de s’y retrouver, d’en dégager celles qui sont pertinentes en regard des besoins et de la situation. Dans cette perspective, les informations peuvent se révéler difficiles à décrypter, à s’approprier pour les personnes concernées. Les participants à l’atelier ont dégagé deux recommandations principales face à ce constat : −

il faut centraliser et structurer les informations disponibles sur les droits et les services disponibles pour les personnes handicapées et leurs proches. Il faut réduire/structurer cette complexité des infos, aider à mieux comprendre qui fait quoi, qui peut prétendre à quoi, où peut-on s’adresser et pour quels services... ;



il faut également développer des lieux d’information et de contact pour les personnes concernées, sur base d’un ancrage local (par exemple communal). Ces lieux d’information doivent permettre de donner des informations pertinentes en regard des ressources et des possibilités locales. Cela ne peut se faire depuis le siège central d’une administration. Il faut une proximité de contacts.

Il y a une urgence à mettre en place une information coordonnée de l’offre de solutions pour les personnes concernées. Il est aussi dommageable que des découpages institutionnels complexifient encore davantage les choses. Un rapprochement entre l’AWIPH et les entités compétentes bruxelloises sur ces questions (et les réponses à y apporter) serait vraiment nécessaire et ce, le plus rapidement possible ! Le deuxième constat porte sur l’insuffisance de l’offre de solutions. Mieux informer les personnes ne sera pas suffisant, car cela n’aura souvent comme conséquence que de faire grossir plus vite les listes d’attente Juin 2012

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des services spécialisés. Au-delà des situations des personnes « sans solution », cette insuffisance de l’offre a pour effet de développer la concurrence entre les candidats potentiels. Il en résulte une situation où l’on choisit (est-il encore question de choix ?) la première solution possible, même si celle-ci n’est pas nécessairement celle qui favorise le plus une autonomie de la jeune personne handicapée. Au surplus, ce contexte de pénurie de solutions fait en sorte que l’on conserve la solution acquise, même si celle-ci n’est pas totalement satisfaisante. Ce contexte ne favorise pas la recherche d’une solution alternative ou l’expérimentation d’une autre solution. Cela amène un certain nombre de personnes à rester dans des solutions, qui furent adaptées à un moment donné de leur vie, mais qui ne le sont plus complètement quelques années plus tard. Le troisième constat porte sur les moyens qui ont été donnés aux jeunes personnes handicapées pour accéder à cette « prise d’autonomie ». Il y a un travail/accompagnement préalable à mettre en place, qui à l’heure actuelle semble trop peu mis en œuvre. Au final, un certain nombre de jeunes n’ont pas les compétences nécessaires pour assumer cette autonomie, pour la mettre en œuvre. Ils n’ont tout simplement pas été préparés à cela. Dans cette optique, l’enseignement spécial est interpellé : comment envisage-t-il son rôle dans ce processus d’apprentissage de l’autonomie de la personne handicapée ? Comment travailler davantage en collaboration entre le secteur de l’enseignement spécial et les autres acteurs du secteur du handicap ? Comment favoriser une bonne transition ? Le quatrième constat renvoie aux situations de nombreux jeunes, qui ont aujourd’hui des profils « hors cadre », qui ne s’accordent pas avec les offres de solutions disponibles. Pour ces jeunes, il est dès lors question d’une « mise en autonomie », par défaut d’autre chose. Cette mise en autonomie, signifie souvent « vivre seul », avec toutes les difficultés que cela comporte. Les participants de l’atelier relèvent également que la prise d’autonomie ne se limite pas à quitter le foyer familial et vivre seul. L’autonomie renvoie à bien d’autres choses. Mais pour les jeunes personnes handicapées dont le projet est de pouvoir prendre leur indépendance et de quitter le foyer familial, les difficultés sont majeures. Premièrement, parce qu’il manque de solutions de logement adapté. Deuxièmement, ces jeunes sont confrontés à un certain isolement et le sentiment de solitude est souvent très fort. Il y a donc tout un travail à mener au niveau de la gestion de cette transition, notamment lors du départ du foyer familial. Un dernier constat a été relevé par les participants de l’atelier : celui de l’épuisement des parents. Face au manque de solutions, ce sont eux qui en premier lieu sont mis à contribution. La recherche de solutions, parfois leur mise en œuvre requièrent beaucoup d’énergie. Les questions sur l’avenir de leur enfant et sur l’après-parents nourrissent aussi leurs inquiétudes. Juin 2012

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