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Lewarde (France). Vue générale d'un chantier minier. (Royaume-Uni). Cap' Découverte (France). Séance de travail de la “Fondation à la Formation” ( Espagne).
G U I D E

D E

B O N N E S

P R A T I Q U E S

Guide de bonnes pratiques

Relancer la reconversion des régions minières d’Europe

Point de vue général sur le fleuve Nalon (Espagne)

Chantier de réhabilitation d’un site minier (Royaume-Uni)

Entreprise Rosa à Tychy (Pologne)

Parc scientifique de Gelsenkirchen (Allemagne)

Le complexe touristique et sportif de Mezhdurechensk (Russie)

Centre Historique Minier de Lewarde (France)

Vue générale d’un chantier minier (Royaume-Uni)

Cap’Découverte (France)

Séance de travail de la “Fondation à la Formation” (Espagne)

Site minier d’Orlova (République Tchèque)

Guide de bonnes pratiques

Relancer la reconversion des régions minières d’Europe G U I D E

D E

B O N N E S

P R A T I Q U E S

1.1 Les partenaires

DISTRICT DE KARVINA / ACOM REPUBLIQUE TCHEQUE Président : Bohumir Bobak

RIEULAY / ACOM FRANCE - Chef de file Maire : Laurent Houllier - Président : J.P. Kucheida

WISSENSCHAFTSPARK GELSENKIRCHEN Directeur : Heinz-Peter Schmitz-Borchert

ACOM POLOGNE Président : Tadeusz Chroszcz

POLA DE LENA / ACOM ESPAGNE Maire : Hugo Alfonso Moran - Président : Gabriel Pérez Villalta

ACOM RUSSIE Directeur : Alexander Cherni

ACOM UKRAINE Président : Aleksandr Lukyachenko

BARNSLEY / ACOM UNITED-KINGDOM Maire : Margaret Morgan - Président : Bill Flanagan

2

1.1 Préface Recore, une opération singulière dans une période charnière Réalisé à l’initiative des membres d’Euracom (Association des régions minières d’Europe), le programme RECORE (« Regenerating Europe’s Coalfield regions ») est riche de particularités. Cette opération d’échanges expériences se singularise d’abord par la qualité des partenaires puisque ce programme a été conduit exclusivement par les représentants des autorités locales des régions minières. Ces dernières sont en effet situées en première ligne face aux conséquences du déclin de l’exploitation minière. RECORE a aussi démontré que la mutation des régions minières n’est pas un processus simple. En effet ce processus concerne tous les aspects du développement régional. A cet égard, RECORE a permis de dresser un panorama complet des enjeux et des réalisations en matière de politiques régionales dans les territoires miniers : infrastructures, environnement, valorisation du patrimoine culturel, développement économique et formation. Cette approche globale du redéveloppement est aussi une des singularités de RECORE. Enfin, RECORE a mis en évidence que les régions minières forment une communauté solidaire et singulière. Cette identité remarquable s’appuie sur un passé industriel et social commun qui a profondément marqué les territoires et les hommes. Au-delà, le programme RECORE a aussi abordé le rôle des autorités locales et le développement régional dans une période charnière. Cette période charnière est celle de l’évolution de l’Union Européenne. En effet, le programme RECORE s’est délibérément appuyé sur l’Europe élargie puisque les partenaires polonais et tchèques font partie des principaux partenaires au coté des partenaires russes et ukrainiens. RECORE a également eu lieu dans le vif de la réforme de la politique régionale de l’union Européenne dont les enjeux sont majeurs pour les régions minières. Par ailleurs, l’évolution du cadre européen s’accompagne en même temps d’une évolution de la réalité minière en Europe. Alors qu’il fut à l’origine de la construction européenne, le Traité CECA a expiré en 2002. Alors qu’il était le socle de la puissance économique du continent, le secteur charbonnier connaît pour différentes raisons un déclin massif. Ces changements imposent aux régions concernées de mettre en place des politiques de conversion dont l’ampleur n’a d’égal dans aucune autre région. Entre passé minier et économie prospère, ces régions sont aujourd’hui au milieu du gué. La poursuite des politiques de reconversion y est indispensable pour assurer leur développement durable. Ce guide permet précisément de présenter un certain nombre de stratégies et de bonnes pratiques qui reflètent les potentialités impressionnantes de ces régions. A travers l’Europe, 900 communes et 26 millions d’habitants sont concernés.

Au nom des Membres d’Euracom,

Bernhard Rapkay,

Jean-Pierre Kucheida,

Président d’Euracom et Membre du Parlement Européen

Secrétaire Général d’Euracom Président d’Acom France Député-maire de Liévin

3

1.1 Avertissement Ce guide de bonne pratique a été réalisé dans le cadre du programme RECORE opération 1W0014N approuvé et cofinancé par Interreg IIIC. Ce document n’est pas une thèse scientifique sur la reconversion des bassins miniers d’Europe. L’objectif est de présenter les travaux réalisés par les huit partenaires du programme RECORE dans un document synthétique sous la forme d’un guide de bonnes pratiques. L’organisation générale et les objectifs de la publication ont été définis par le comité opérationnel du programme et par son comité de pilotage (Réunions des 9 Novembre 2005, 11 Avril et 11 Mai 2006). Les informations factuelles sont issues du travail collectif des partenaires : - La première partie (Etat des lieux des bassins miniers) correspond aux rapports de chaque partenaire - La deuxième partie (Zoom sur les pratiques de développement régional) correspond aux synthèses préparées par les partenaires (Sauf pour la partie environnement et héritage minier). Les exemples de bonnes pratiques sont une sélection des rapports présentés par les partenaires. L’absence de certaines études de cas est due à l’absence de rapports. - La troisième partie (Quelle politique de développement pour les bassins miniers d’Europe) est une synthèse des rapports présentés par les partenaires lors du dernier séminaire. L’intégralité des rapports est consultable sur www.recore-programme.com La mise en forme générale du document a été assurée par le secrétariat du programme et par des experts extérieurs (Richard Siorak. Maître de conférence 1ère classe, Université de Grenoble-France. Nicolas Siorak. Enseignant titulaire, Ecole Supérieure de Commerce Wesford Grenoble-France). Les experts extérieurs ont également rédigé les analyses autres que celles rédigées par les partenaires. Ces textes n’engagent que leur auteur. Le document est disponible dans les versions linguistiques des partenaires du programme. Le document de référence est la version française. Outre les partenaires du programme, les travaux de Recore ont également associé des représentants des collectivités minières de Belgique, Grèce, Hongrie, Lituanie et Roumanie.

Coordinateurs nationaux du Programme RECORE : Contacts ACOM CZECH REPUBLIC Ceslav VALOSEK Tél. : + 42 059 634 00 80 [email protected] Secrétariat permanent du programme / ACOM FRANCE Coordinateur du projet : Patrice DELATTRE Responsable fin. et administ. : Sophie TAILLIEZ Tél. : +33 321 44 86 25 [email protected]

ACOM ESPANA Carolina MORILLA CERNUDA Tél. : +34 985 207 158 [email protected] [email protected] ACOM RUSSIA Alexander CHERNI Tél./fax : +7 095 202 99 40 [email protected]

Parc Scientifique de GELSENKIRCHEN Heinz-Peter SCHMITZ-BORCHERT Tél. : +49 209 167 10 00 [email protected]

ACOM UKRAINE Yuri Ivanovich BOBROV Tél./fax : +38 062 337 54 56 [email protected]

ACOM POLAND Pawel MOCEK Tél. : +48 32 426 01 30 [email protected]

ACOM UNITED KINGDOM (CCC) David PARRY/Joan DIXON Tél. : +44 1226 200 768 [email protected]

4

S

ommaire

1

1 Etat des lieux général des bassins miniers d’Europe . . . . . . . . . p 7 L’évolution de l’activité minière en chiffres / Caractéristiques géographiques Caractéristiques socio-économiques / Les collectivités face aux difficultés de reconversion

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.

2

République Tchèque : une région minière en cours de transition Les bassins miniers de France : le lent processus de la reconversion Les bassins miniers d’Allemagne : Vers la fin de la production charbonnière Les régions minières de Pologne : La mutation industrielle silésienne Les bassins miniers d’Espagne : désenclaver et relancer les régions minières Les régions minières de la Fédération de Russie : restructuration et privatisation d’une industrie puissante Les bassins miniers d’Ukraine : Un secteur minier en pleine restructuration Le Royaume Uni : la gestion de l’héritage minier

2 Zoom thématique et interrégional sur les pratiques de développement p 19 dans les bassins miniers en Europe - Exemples de bonnes pratiques Approches interrégionale et européenne / Approches régionales : des points communs et des différences Conclusions et recommandations principales / Exemples de bonnes pratiques

1. 2. 3. 4. 5.

3

6.

L’amélioration des infrastructures dans les bassins miniers La requalification des anciens sites miniers Valorisation du patrimoine minier, loisirs et culture Les investissements étrangers dans les bassins miniers La promotion des P.M.E (Petites et Moyennes Entreprises) / PMI (Petites et Moyennes Industries) dans les bassins miniers Le rôle de la formation continue dans les bassins miniers

3 Quelle(s) politique(s) de développement pour les bassins miniers d’Europe ? p 37 1.

Les politiques régionales 1.1 Etat des lieux des bassins miniers lors de la mise en place des politiques régionales 1.2 Principaux Enseignements tirés des expériences de politiques de reconversion dans les bassins miniers : une logique de développement durable 1.3 Quelles méthodes pour le développement durable des régions minières ?

2.

Enseignements sur l’utilisation des fonds structurels dans les bassins miniers 2.1 Programmation 2000-2006 des fonds structurels : impacts selon les bassins 2.2 Les fonds structurels et les bassins miniers : Quels enjeux pour demain ?

3.

La coopération interrégionale entre les bassins miniers : Les leçons du programme RECORE 3.1 Points forts et points faibles du programme RECORE 3.2 Orientations pour une prochaine coopération entre bassins miniers

Conclusion générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 47 Annexes (Liste des séminaires thématiques et des participants) . . . . . . . p 48

ÈRE PARTIE Etat des lieux général des bassins miniers d’Europe

1

L’évolution de l’activité minière en chiffres / Caractéristiques géographiques Caractéristiques socio-économiques / Les collectivités face aux difficultés de reconversion

1.

République Tchèque : une région minière en cours de transition

2.

Les bassins miniers de France : le lent processus de la reconversion

3.

Les bassins miniers d’Allemagne : Vers la fin de la production charbonnière

4.

Les régions minières de Pologne : La mutation industrielle silésienne

5.

Les bassins miniers d’Espagne : désenclaver et relancer les régions minières

6.

Les régions minières de la Fédération de Russie : restructuration et privatisation d’une industrie puissante

7.

Les bassins miniers d’Ukraine : Un secteur minier en pleine restructuration

8.

Le Royaume Uni : la gestion de l’héritage minier

7

1.1 Les bassins miniers des pays partenaires du programme RECORE

Sources : “Map of coal and lignite in Europe” Euracoal www.euracoal.org / Charbonnage de France Réalisation : Université Paris 8

8

9

Pour chaque pays partenaire, 4 aspects clés dressent l’état des lieux des régions minières dans les différents contextes nationaux : - Le nombre de mines et leur production - La situation géographique des bassins miniers - La situation socio-économique de ces territoires - Les principales difficultés rencontrées par les autorités locales des régions minières Les pays sont classés par ordre alphabétique (Nom du pays en anglais).

1. République Tchèque : une région minière en cours de transition 1.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres 5 mines sont encore en activité en République Tchèque. L’extraction de la houille, après un pic au début des années 1980 à 24,7 millions de tonnes, décline pour atteindre 13,3 millions de tonnes en 2003, soit une diminution de près de la moitié de la production en près de 20 ans. Tableau N°1 : Evolution de l’extraction de houille dans l’agglomération d’Ostrava Karvina 1880

1914

1945

1980

1997

2000

2001

2002

2003

Extraction de la houille (MT) 2,6

9,3

8,6

24,7

17,3

15,1

14,7

14,0

13,3

37,6

34,8

100

70

61,1

59,5

56,7

53,8

Base 100 en 1980

10,5

Production de houille / République tchèque 30 25 20

1980

15

1997

10

2000

5

2001 2003

0

Production de Houille (MT)

Effectifs (en milliers)

1.2 Caractéristiques géographiques Les activités minières de la République Tchèque sont concentrées dans la région de Haute Silésie, dans le NordEst du pays. Le territoire concerné est l’Ostrava-Karvina, à proximité de la Pologne et de la Slovaquie. Cette région possède une tradition minière de plus de 200 ans ; les traces laissées par cette forte empreinte se situent aujourd’hui à plusieurs niveaux : dégradation des territoires et contraintes environnementales. Si la superficie des terres occupées par les activités minières représente 2 200 hectares, 14 200 ha de terrains subissent un affaissement suite à ces activités. En ce qui concerne les sols, ils sont classés «profondément dégradés» pour 5 000 ha et «gravement sinistrés» pour 2 600 ha.

10

1.3 Caractéristiques socio-économiques Au plan socio-économique, les effectifs miniers sont encore de 21 000 fin 2003, et leur salaire moyen est supérieur au salaire moyen national. Néanmoins le taux de progression du salaire national est supérieur à celui du salaire minier.

2000

2001

2002

2003

Effectifs

25 417 mineurs

24 890 mineurs

22 826 mineurs

21 071 mineurs

Base 100 en 2000

100

97,9

89,8

82,9

Salaire moyen - sociétés minières

18100

19400

20600

21400

Base 100 en 2000

100

107,2

113,8

118,2

Salaire moyen - République Tchèque

13484

14633

15857

16917

Base 100 en 2000

100

108,5

117,6

125,5

En ce qui concerne le taux d’emploi, le chômage dans l’agglomération d’Ostrava Karvina touche près de 18% de la population active et croit régulièrement depuis les années 2000, après les fortes hausses des années 1990.

1.4 Les collectivités face aux difficultés de reconversion Les principales difficultés rencontrées par les collectivités sont relatives aux infrastructures, à l’environnement, à la réhabilitation d’actifs (bâtiments ou terrains) et à l’essor de nouvelles activités.

2. Les bassins miniers de France : le lent processus de la reconversion 2.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres Le 21ème siècle marque la fin d’une période d’intense activité commencée au 19ième siècle ; l’extraction charbonnière connut son apogée dans les années 1960, pour ensuite décliner de manière irrémédiable (voir tableau ci-dessous).

11

1960

1990

2004

Production

Base 100 : 100% = 57,03 MT

21%

0%

Effectifs

Base 100 : 100% = 216 031 mineurs

10,4%

0%

Production de houille / France 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

1960 1990 2004

Production

Effectifs

2.2 Caractéristiques géographiques Trois régions ont concentré l’essentiel de l’industrie charbonnière : - Le bassin minier Nord-Pas-de-Calais (50% de la production), occupe une position privilégiée en tant que carrefour de l’Europe du Nord-Ouest. - Lorraine (25% de la production) située le long de la frontière allemande (axe stratégique). - Les bassins du Centre-Midi, de taille modeste et enclavés à l’exception du bassin de Gardanne - Marseille.

2.3 Caractéristiques socio-économiques Au plan démographique, la cessation d’activité a entraîné un dépeuplement de ces régions (7% pour le CentreMidi) ; la perte de population fut relativement moins élevée pour le Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine qui sont plus densément peuplés. Afin de redynamiser l’économie, les pouvoirs publics mettent en place d’autres voies de développement. Cellesci s’appuient sur la diversification industrielle et sur la tertiarisation. Les taux de chômage restent cependant relativement élevés avec plus de 20% dans certaines villes (Lens, Valenciennes). Le développement d’activités du tertiaire, une des préoccupations prioritaires des collectivités locales, passe notamment par une requalification de l’environnement, et une revitalisation du tissu urbain.

3. Les bassins miniers d’Allemagne : vers la fin de la production charbonnière 3.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres Dans le tableau qui suit, l’année 1960 représente la base 100 pour l’ensemble des indicateurs.

Nombre de mines (houille) Nombre de mineurs (houille) Production de houille (*) Production de lignite

1960

1990

2004

100% =146 100% = 490 200 100% = 142,3 MT 100% = 96,1 MT

18,5% 26,6% 50% 370% (**)

6,16% 8,6% 18% 190%

(*) sans l’ex-RDA ; (**) y compris l’ex RDA depuis 1990 ; MT : millions de tonnes L’ensemble des indicateurs montre le déclin et la cessation d’activité progressive du secteur minier

12

3.2 Caractéristiques géographiques et démographiques Une mutation géographique des zones d’extraction s’est opérée au cours du temps. Le déplacement a eu lieu de la Ruhr, une région urbaine densément peuplée, vers le nord la densité est moindre. Les gisements miniers, à l’intérieur du pays, se disséminent pour une large part le long des fleuves allemands. La Ruhr (70% du charbon extrait), concentre l’essentiel des habitants ; la pyramide des âges indique une population âgée : 20% > à 65 ans.

3.3 Principales caractéristiques socio-économiques La répartition par sexe de la population de la Ruhr se décompose comme suit : 51,5% de femmes et 48,5% d’hommes. On compte 12% de citoyens étrangers, majoritairement des turcs (plus de 40%) et un peu plus de 10% d’origine yougoslave. Le tableau qui suit, répartit par CSP (Catégorie Socio - Professionnelle) les 2,1 millions de personnes ayant un emploi (soit 39% de la population de la Ruhr). Professions libérales

Fonctionnaires

Employés

Ouvriers

8,6%

6,3%

52,9%

32,2%

Majoritairement une large part des CSP se trouve dans les activités de services. Le taux de chômage est élevé (~13%), supérieur à la moyenne nationale (~12%).

3.4 Les collectivités locales de la Ruhr face aux difficultés de reconversion Le manque de compétitivité de l’industrie minière a entraîné la fermeture progressive des mines de charbon. Cette mono-industrie fut dominante pendant des décennies. Cette situation implique aujourd’hui des difficultés de reconversion. Les mutations d’emploi vers les technologies porteuses constituent l’un des enjeux de demain. Les aides octroyées par l’UE et les collectivités régionales s’inscrivent dans cette démarche et logique de conversion.) L’aspect positif de ces fermetures de mines concerne la baisse de la pollution. Certains sites non réutilisables par d’autres industries sont requalifiés en musées ou autres activités culturelles.

4. Les régions minières de Pologne : la mutation industrielle silésienne 4.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres Dans le tableau qui suit l’année 1960 représente la base 100 pour l’ensemble des indicateurs. Houille : Nombre de mines Houille : L’emploi Houille : Production Lignite : Nombre de mines Lignite : L’emploi Lignite : Production NB : Mt = Millions de tonnes 13

1960

1990

2003

100% = 80 100% = 323 500 100% = 104,4 Mt 100% = 7 100% = 5 600 100% = 9,3 Mt

94% 123% 149% 57% 491% 725%

50% 45,1% 97% 57% 375% 625%

Production de houille / Pologne 400 350 300 250 200 150 100 50 0

1960 1990 2004

Nombre de mines

Production de houille (MT)

Effectifs (en milliers

4.2 Caractéristiques géographiques et démographiques Bien que répartie sur 4 régions (voïvodies), l’essentiel de l’extraction minière est localisé en Silésie (55 communes soit 91% de la production polonaise). Située au Sud, la Silésie ne représente que 4% de la surface de la Pologne ; par contre 12 ,7% de la population habite le territoire, ce qui donne une densité de 400 habitants/km2, la plus élevée du pays, (la moyenne polonaise étant de 123).

4.3 La Silésie : Une région et une population dynamique 13% des entreprises polonaises, tout secteur confondu, sont implantées dans cette voïvodie ; elles emploient plus de 20 % de la population polonaise ce qui équivaut à plus de 3 millions de personnes. Le chômage touche 18 % de la population (19% en Pologne). Migration et accroissement naturel négatif témoignent d’une situation démographique problématique. La région occupe la 2ième place en nombre d’étudiants poursuivant des études supérieures ; 40% de la population travaille dans le secteur secondaire et pas loin de la moitié (46%) dans le tertiaire. La tertiarisation et la privatisation d’entreprises dénotent une économie en restructuration, en quête d’efficacité et de compétitivité. En matière d’investissements étrangers, la région se situe en 2ième position après la Mazowieckie (région de Varsovie) ; cet apport d’investissements contribue au développement du secteur automobile et de hautes technologies, gommant ainsi l’image d’une Silésie Noire. La diversification des activités concourt donc à la restructuration du secteur minier. Le renouvellement urbain prend appui sur les axes suivants : moins de pollution, musées dédiés à l’exploitation minière, recadrage de l’habitat minier, entités culturelles… Enfin, l’Agence Minière coordonne la mutation des qualifications des ex-mineurs.

5. Les bassins miniers d’Espagne : désenclaver et relancer les régions minières 5.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres Nombre de mines Base 100 en 1960 Production de charbon (MT) Base 100 en 1960 Nombre de mineurs Base 100 en 1960 14

1960

1990

2004

526 100 15,6 100 89 600 100

109 20,7 42,6 273,1 45 200 50,4

64 12,2 20,56 131,8 13 900 15,5

Comme l’illustre le tableau ci-dessus, le déclin de l’activité minière en Espagne depuis les années 1960 a divisé par plus de 6 le nombre d’emplois dans le secteur, pendant que le nombre de mines était divisé par plus de 9. Les restructurations, dans un premier temps, puis l’abandon progressif des mines de charbon expliquent ces phénomènes et la diminution de la production de houille depuis 1990. Production de charbon / Espagne

600 500 400 300 200 100 0

1960 1990 2004

Nombre de mines

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

1960 1990 2004

Production de charbon (MT)

Nombre de mineurs (en milliers)

5.2 Caractéristiques géographiques Au plan géographique, les régions intégrant des bassins miniers sont principalement situées dans le Nord du pays. Il s’agit de la Catalogne, des Asturies et de la Galicie. L’Andalousie au Sud accueille également des activités houillères.

5.3 Caractéristiques socio-économiques Au plan socio-économique, les localités et les régions précitées concernées par l’extraction du charbon peinent à se reconvertir. En effet, cette activité fut souvent le seul moteur économique et le motif d’attraction démographique principal. La plupart de ces régions connait un retard de croissance comparé au reste du pays. Le PIB moyen par habitant est sous la moyenne nationale et le taux de chômage est l’un des plus élevés du pays. Les infrastructures dans les régions minières sont également peu adaptées et désuètes.

5.4 Les collectivités face aux difficultés de reconversion Les principales difficultés sont liées à l’abandon des activités minières et à l’exode de population qui en résulte. De plus, la localisation géographique de ces territoires peu accessibles rend les investissements nécessaires plus coûteux ; les apports en capitaux d’entrepreneurs locaux bien qu’existants, restent faibles.

15

6. Les régions minières de la Fédération de Russie : restructuration et privatisation d’une industrie puissante 6.1 L’évolution de l’activité minière en Russie La Russie est le 5ème producteur mondial de charbon, après la Chine, les USA, l’Inde et l’Australie. 5 % du charbon mondial est extrait en Russie, soit une production annuelle de 270 millions de tonnes. Par ailleurs, la Russie abrite plus de 11% des réserves mondiales de charbon avec près de 200 milliards de tonnes. Relativement aux échanges internationaux, 20% de la production houillère (plus de 50 millions de tonnes) est exportée chaque année. Les importations, généralement en provenance du Kazakhstan, ont représenté 20 millions de tonnes en 2002. La restructuration et la privatisation du secteur en Russie se poursuivent, générant de nombreuses liquidations. Ainsi, de 1994 à 2004, 187 mines ont fermé, divisant par trois le nombre de travailleurs dans le secteur minier.

6.2 Caractéristiques géographiques de la production minière en Russie Si le charbon est utilisé par la totalité des 89 régions russes, 24 de ces régions sont productrices. La réorganisation de l’extraction de charbon en Russie touche particulièrement le bassin houiller du Donbass, partagé entre l’Ukraine et la Russie. Les gisements y sont en cours d’épuisement et de nombreuses mines ont déjà fermé. La Sibérie abrite quant à elle 80% des réserves de charbon.

6.3 Principales caractéristiques socio-économiques des régions minières La restructuration de la production houillère russe a généré la disparition d’un grand nombre d’emplois, notamment en raison d’une trop faible productivité mais aussi du manque de qualifications. Le nombre de travailleurs du secteur a diminué de 70% depuis 1994, passant de 860 000 à 250 000. Dans les villes concernées par les fermetures de site, les besoins en requalification des anciens mineurs sont importants, tandis que la recherche de nouvelles activités est cruciale afin de combattre le risque de paupérisation de certaines régions.

6.4 Les collectivités face aux difficultés de reconversion Les principales difficultés rencontrées par les collectivités concernent : - Les besoins de formation et de réadaptation de la main d’œuvre. - La création de nouvelles activités. - Le suivi des privatisations afin d’en diminuer les coûts sociaux et environnementaux.

16

7. Les bassins miniers d’Ukraine : Un secteur minier en pleine restructuration 7.1 L’évolution de l’activité minière Le charbon représente en Ukraine 95,4% des réserves de combustible de type fossile. La restructuration du secteur a abouti à une diminution forte de la production, le tonnage extrait passant de 136 millions de tonnes en 1991 à 82 millions en 2002. Les capacités de productions annuelles ont simultanément baissé de 94 millions de tonnes. Le déclin de l’activité minière en Ukraine provient notamment de la réduction massive des aides de l’Etat à la production et des pertes de productivité du secteur. De façon générale, la restructuration du secteur industriel démontre la nécessité de liquider un grand nombre d’entreprises et de réorganiser les activités productives. Le secteur minier en particulier, illustre ces problèmes avec des fermetures massives ou des restructurations longues et coûteuses.

7.2 Caractéristiques géographiques Les régions concernées par la production de charbon sont principalement situées au nord du pays. Il s’agit des régions de DONETSK et du LUGANSK. Situées au Nord, ces territoires sont adjacents aux régions polonaises de Silésie et de Moravie.

7.3 Caractéristiques socio-économiques Les impacts de la détérioration des activités minières sont particulièrement visibles en Ukraine. En effet, en raison des fermetures de mines, du coût de leurs financements, des effets induits sur les activités annexes, de petites villes hier sans problèmes, se transforment en bidonvilles, foyers de pauvreté et de tension sociale. Le chômage et la pauvreté touchent particulièrement ces communes et les villes engagées dans l’extraction houillère. Le taux d’emploi de la population active y est seulement de 47% contre 68% en moyenne dans les grandes villes d’Ukraine et 73% à Kiev. Par ailleurs, seulement 38% de la population des villes minières considère que le salaire est l’unique source de revenu, contre 57% dans les autres villes d’Ukraine. Le fait que 66% de la population considère comme source principale de revenu les allocations sociales (contre 50% pour la population des autres villes), est une autre illustration de la pauvreté frappant les cités minières.

7.4 Les collectivités face aux difficultés de reconversion De multiples facteurs rendent la reconversion des activités minières particulièrement difficile pour les collectivités impliquées. Il s’agit notamment du manque de soutien financier, du manque de préparation et de planification des reconversions ou encore de la faiblesse du tissu économique.

17

8. Le Royaume Uni : la gestion de l’héritage minier 8.1 L’évolution de l’activité minière en chiffres Dans le tableau qui suit l’année 1960 représente la base 100. INDICATEURS

1960

1990

2004

Nombre de mines

100% = 698

9,3%

~ 2%

Effectif

100% = 588 800 mineurs

9,74%

~ 1%

Production

100%=186,8*106 tonnes

38%

~ 2%

Commencée très tôt, (l’époque médiévale, XIIIème siècle), l’activité minière après une apogée durant la 1ère guerre mondiale, connaît aujourd’hui un déclin prononcé. La production actuelle provient essentiellement de sites à ciel ouvert (non inclus dans le tableau ci-dessus) : 13 millions de tonnes, 45 sites employant 2000 personnes. L’importation compense l’insuffisance d’extraction ; 1/3 de l’électricité du pays a comme origine l’utilisation du charbon, contre 40% due au gaz naturel et plus de 20% provenant du nucléaire. Caractéristiques de la production britannique de houille 700 600 500 400 300 200 100 0

1960 1990 2004

Nombre de mines

Production de houille MT

Effectifs (en milliers)

8.2 Caractéristiques géographiques : localisations minières La lecture d’une carte nous fournit les informations suivantes : l’extraction charbonnière est localisée à proximité des grandes villes (Liverpool, Cardiff) mais aussi autour de petites villes, et enfin dans les campagnes à l’intérieur des terres. Mono-industrie de ces différents territoires, elle a marqué durablement ces derniers, les rendant dépendants de cette activité notamment en termes d’emplois.

8.3 Les collectivités locales face au déclin charbonnier Les autorités locales du Coalfield Communities Campaign (CCC, créées en 1985) ont comme objectif principal de reconstruire et de revitaliser les structures socio-économiques et environnementales des communes houillères. Les buts assignés de CCC se résument comme suit : combattre le chômage en diversifiant et en formant à de nouveaux emplois les anciens mineurs, mettre en place une stratégie de développement durable, requalifier l’habitat dégradé… 18

ÈME PARTIE Zoom thématique et interrégional sur les pratiques de développement dans les bassins miniers en Europe

2

Approches interrégionale et européenne / Points communs et différences Conclusions et recommandations principales / Exemples de bonnes pratiques

1.

L’amélioration des infrastructures dans les bassins miniers

2.

La requalification des anciens sites miniers

3.

Valorisation du patrimoine minier, loisirs et culture

4.

Les investissements étrangers dans les bassins miniers

5.

La promotion des P.M.E (Petites et Moyennes Entreprises) / PMI (Petites et Moyennes Industries) dans les bassins miniers

6.

Le rôle de la formation continue dans les bassins miniers

19

L’activité minière reste un enjeu majeur pour le développement socio-économique de nombreuses régions européennes. Néanmoins, la restructuration du secteur minier pose la question cruciale de la reconversion de ces régions. Le programme RECORE a concentré ses travaux sur 6 thèmes représentant les différents aspects des politiques de reconversion. Ces travaux, présentés au cours de séminaires, se sont tenus dans les bassins miniers des pays partenaires. Ils se sont appuyés sur des rapports généraux et des études de cas.

1. L’amélioration des infrastructures dans les bassins miniers Le premier séminaire du programme RECORE s’est tenu à BARNSLEY dans la région du YORKSHIRE au Royaume Uni. Les travaux ont consisté dans la présentation de rapports nationaux et d’études de cas détaillées portant sur l’amélioration des infrastructures dans les bassins miniers.

1.1 Approches interrégionale et européenne Les rapporteurs de chaque délégation ont mis l’accent sur l’importance de l’amélioration des infrastructures pour le développement économique des régions minières. Les infrastructures couvrent une grande série d’équipements incluant les réseaux routiers et ferroviaires, l’alimentation en eau et en énergie, les zones d’activités économiques…etc. Elles comprennent aussi les réseaux de communication de l’information. La plupart des régions minières d’EUROPE ont connu un développement fondé sur une histoire particulière. Les infrastructures de transport y avaient pour vocation prioritaire le transport du charbon et des autres pondéreux de l’industrie lourde. Pour beaucoup de ces régions, lee réseau de transport n’est plus adapté. Des investissements importants ont été nécessaires pour les moderniser. Dans certaines régions, comme au Royaume-Uni, il fut nécessaire de relier le réseau par de multiples interconnexions De l’avis général, la modernisation des infrastructures constitue la base de la reconversion économique et sociale. Le développement économique des régions nécessite cette restructuration. Néanmoins, si les autorités locales ont un rôle clef dans le renforcement des infrastructures, le coût de telles opérations s’avère très élevé. De tels investissements requièrent donc le soutien des gouvernements nationaux comme de l’union européenne. Sans ce soutien, les autorités locales ne pourraient pas financer des projets si importants.

1.2 Approches régionales : des points communs et des différences Des points communs… Malgré les différences géographiques ou de stade de reconversion, beaucoup de caractéristiques et d’enjeux sont communs aux bassins miniers d’Europe : 1. La problématique principale pour les régions et collectivités minières concerne la faiblesse des infrastructures. Le coût élevé de leur remise à niveau justifie la mise en place de régimes de subventions nationaux et internationaux. 2. La dépendance à l’industrie minière a entraîné un développement limité des autres secteurs d’activité. De plus, les actifs de cette industrie (bâtiments, transports, équipements) sont souvent très spécifiques et peu réutilisables en l’état. Enfin, les terrains miniers ne sont pas immédiatement utilisables. Or leur remise en l’état est liée au renforcement des infrastructures.

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Et des différences… Les principales différences révélées par les études de cas concernent trois grands domaines : - La géographie - Le stade de développement - La gouvernance locale, régionale et nationale ainsi que les structures financières

1.3 Conclusions et recommandations principales • L’amélioration des infrastructures est à la base de la reconversion des anciens bassins d’Europe. Le processus de reconversion exige des infrastructures modernes au sein d’un environnement remis en état. Les investissements étrangers, la création d’emplois et le renouveau économique et social de ces régions en dépendent. • La modernisation des infrastructures est coûteuse. Elle correspond à des investissements de long terme. Le financement privé semble dès lors peu probable. • Les spécificités nationales, régionales ou locales des structures institutionnelles, et des systèmes réglementaires et financiers, doivent être prises en compte. Les méthodes les plus efficaces de mobilisation des financements peuvent ainsi être déterminées.

1.4 Exemples de bonnes pratiques La zone industrielle de Frantisek (République Tchèque) - La reconversion d’un ancien site minier La réhabilitation du site de l’ancienne mine de Frantisek (25 hectares, 43 000m2 de bâtiments) a pour objectif la création d’un parc industriel. Si ce projet nécessite la destruction d’un grand nombre d’anciens bâtiments, la remise à niveau des infrastructures est apparue primordiale. Les routes, les réseaux divers ou encore les terrains, ont été améliorés. La modification de l’image du site en est la première conséquence positive. Contact : M. Ceslav VALOSEK, Directeur d’ACOM République Tchèque

Le site d’Onnaing (France) - Une offre d’infrastructures adaptée aux besoins des grands investisseurs internationaux La ville d’Onnaing, avec l’appui du Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais a pris conscience que l’internationalisation est un axe majeur de développement régional et a adapté son « offre territoriale ». Afin de convertir et de préparer son territoire aux investisseurs internationaux, une politique publique volontariste de rénovation a été menée ; ceci a permis d’adapter les infrastructures à l’accueil et au soutien de nouvelles activités. L’implantation de l’usine Toyota en illustre le succès. Contact : M. Daniel GHOUZI, Docteur en géographie et Expert auprès de NFX Pour plus d’informations : www.valenciennes-metropole.fr/article35.html

Le projet de Dortmund (Allemagne) - Un partenariat pour accélérer la restructuration Le projet de Dortmund est un partenariat public-privé incluant la Ville de Dortmund, les acteurs économiques et scientifiques. Ce partenariat a accéléré la restructuration des espaces et leur préparation à l’accueil d’investisseurs. La prospection simultanée d’investisseurs internationaux a été une motivation supplémentaire pour la restructuration des anciens sites. Contact : M. Thorsten HUELSMANN, Responsable de projet de la ville de DORTMUND Pour plus d’informations : www.dortmund.de

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La zone de Ruptawa (Pologne) - Réduire les obstacles du développement Ayant identifié les délais de réhabilitation des terrains comme un frein majeur à l’essor de nouvelles activités, la municipalité de Jostrzebie Droj a entrepris une restructuration importante de la Zone Economique Spéciale de Ruptawa, afin d’améliorer la situation économique de la ville. La priorité fut le nettoyage du site, la remise à niveau des infrastructures routières, d’alimentation en eaux et de traitement des eaux usées. Contact : M. Piotr WOJACEK, Président de la Zone économique spéciale de KATOWICE Pour plus d’informations : www.um.katowice.pl

La ville de Tula (Russie) - Les Enjeux de la gestion des déchets ménagers La gestion des déchets ménagers est une problématique publique importante et croissante, liée au développement urbain et aux impératifs écologiques. La municipalité de Tula, confrontée aux nuisances écologiques minières, a investi plusieurs millions d’euros dans une usine de traitement des déchets. Cette création a généré plus de 70 emplois directs, une utilisation de technologies nouvelles, ainsi qu’une amélioration du réseau de transport. Contact : M. Alexander CHERNI, Directeur d’ACOM Russie Pour plus d’informations : www.tula.ru

L’agence IDEPA (Espagne) - Une meilleure utilisation des aides publiques pour surmonter le déficit d’infrastructures L’agence publique IDEPA, située en Asturies, dans le parc technologique de Llanera, participe activement à l’amélioration du tissu économique dans la région, et notamment à l’amélioration des infrastructures. Sa compétence technique rend possible une utilisation efficace des fonds nationaux ou européens. Son action permet de combler les lacunes des Asturies, notamment en matière d’infrastructures, et aux entreprises existantes (ou aux projets de création) de s’y développer. Contact : M. Hugo Alfonso MORAN, Maire de LENA Pour plus d’informations : www.idepa.es

La Réadaptation des infrastructures routières du sud du pays de Galles (Royaume-Uni) L’exploitation du charbon en Galles du Sud avait généré un sous développement des infrastructures routières, les canaux étant le moyen de transport principal. Le désenclavement des bassins miniers, suite à l’abandon de la production de charbon, fut alors dépendant de la remise à niveau des réseaux de transport. Un des succès notable a résulté de la construction d’un axe routier pour la liaison des régions minières dans le Yorkshire sud. Contact : Melle Victoria PHILLIPS, Expert

2. La requalification des anciens sites miniers 2.1 Approche interrégionale et européenne La réhabilitation des sites miniers a été le thème du séminaire organisé par ACOM République Tchèque à OSTRAVA (25-27 juin 2004). Etant donné l’emprise foncière que représentent les sites miniers, les enjeux sont importants. Le séminaire a donné lieu à un échange de nombreuses expériences. Au préalable, un questionnaire comportant 8 thèmes de réflexions fut adressé à l’ensemble des participants. Il a permis de cerner les conséquences néfastes auxquelles sont confrontés les bassins miniers.

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Les techniques d’extraction minière, même à notre époque, ne sont pas assez performantes pour atténuer les nombreux impacts négatifs : affaissements miniers, formation de terrils, production de déchets et de «produits secondaires» (gangue, résidus de lave de charbon, scories, schlamms), pollution de l’air avec des rejets de gaz qui rendent l’atmosphère irrespirable notamment pour les insuffisants respiratoires (Rybnik en Silésie en est une triste illustration), biodiversité en danger, nuisances sonores, eau impropre à la consommation car contaminée (rejets d’effluents toxiques dans la nappe phréatique)…etc. Tous ces impacts de l’activité minière imposent la prise de conscience de la nécessité d’un développement durable. Par ailleurs, à ces multiples conséquences environnementales s’additionnent les conséquences économiques. Les cessations d’activité, outre la création de friches industrielles, provoquent la déstructuration du corps social (chômage et exclusion, déclin du lien social). À l’évidence, l’amélioration de l’environnement des bassins miniers passe par une réhabilitation réussie des anciens sites miniers. Les problèmes abordés par le questionnaire et les réponses apportées lors du séminaire confirment ce constat et mettent en exergue le savoir-faire de chacun des pays. Dans chaque pays, la méthodologie porte sensiblement sur les mêmes problématiques : dépollution, remise en état des sites, veille sécuritaire et environnementale pour les dangers liés au gaz (méthane), gestion des problèmes hydrauliques (pollution des eaux minières et incidence sur la nappe phréatique), stabilité des terrains (expertise dans la géologie des sous-sols et des affaissements), expertise dans le réaménagement urbain et paysager.

2.2 Conclusions et recommandations principales • Une gestion planifiée de la ressource en eau, de la même manière qu’une planification urbaine avec cartographie des risques miniers, apparaissent déterminants en termes de développement durable. Ainsi, une planification à long terme apparait nécessaire pour garantir une réhabilitation environnementale réussie. • Il apparaît fondamental, là où l’extraction se poursuit (les PECO en particulier), de produire autrement. Intégrer l’activité industrielle dans une stratégie de développement durable s’avère indispensable. Cela passe par la mise en place de systèmes de veille et d’outils juridiques efficaces. La création de normes pour évaluer la pollution est également nécessaire. • L’amélioration de l’environnement nécessite un soutien des fonds européens dont l’utilisation doit être conforme avec les objectifs établis. C’est à ce prix que les espaces réhabilités attireront les investisseurs. L’environnement économique et social sera ainsi lui-même revitalisé.

2.3 Exemples de bonnes pratiques Le parc d’ORLOVA (République Tchèque) - La nature reprend ses droits Le parc d’ORLOVA (Castle Park) se situe en bordure de zone minière. Durant la période d’exploitation, de nombreuses dégradations se sont produites. La restauration du parc vise aujourd’hui à gommer l’image d’une forêt dévastée. Elle fait l’objet de deux sources de financement : la compagnie minière et la ville d’ORLOVA. La reconstitution de la végétation fait partie des priorités. Elle comprend notamment la préservation de la flore et des essences forestières autochtones. Enfin, le projet de restauration du parc, où se trouvent le château d’ORLOVA et des monuments néogothiques, a fait appel à un certain nombre d’intervenants : designers, paysagistes, urbanistes… De telles synergies concourent à la réussite de la restauration. Contact : M. Radim TABASEK, Expert Pour plus d’informations : www.mesto-orlova.cz

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Le droit minier au service de l’environnement : L’exemple de la Région Nord-Pas-de-Calais (France) Cette région, après 2 siècles d’exploitation intensive, porte aujourd’hui les stigmates de son histoire : altération du sous-sol et des eaux souterraines, sites pollués, affaissement des sols. En 1997, l’association des communes minières interpelle les autorités et les Charbonnages de France (CDF) et saisit la justice. En accord avec le Code Minier, il est demandé aux propriétaires des concessions d’intervenir. Ainsi, l’obligation de gérer les risques et les conséquences environnementales de l’arrêt des activités minières leur incombe juridiquement. Contact : Melle Typhaine BELLIART, Déléguée Générale d’ACM Nord-Pas-de-Calais

Le renouveau silésien (Pologne) - L’exemple de la mine Anna Les gisements houillers majeurs du pays se trouvent en Silésie. Le district industriel de Rybnik, toujours en activité, est fortement affecté par cette exploitation. Le paysage y est déformé par les friches, les terrils, les scories ou les inondations. L’air est par ailleurs difficilement respirable. La transformation actuelle en un espace de loisirs, ainsi que l’émergence d’activités diversifiées (Mine ANNA à Pszow), démontrent une volonté de changement. Sur les 50 ha de cet espace en mutation se trouvent désormais un amphithéâtre (accueil de 550 personnes) et des équipements sportifs (piste de cyclo-cross, terrains de volley-ball et tennis…). On citera encore comme exemple le programme de fermeture de la Mine du 1er Mai à Wodzislaw Slaski. La dangerosité du site, due à l’émanation de gaz méthane, a nécessité la mise en place de techniques appropriées pour sa récupération. Contact : M. Kazimierz CICHY, Expert Pour plus d’informations : www.pszow.pl Russie - Les méthodes de préservation du capital écologique Dans ce pays la fermeture des mines, démarrée en 1994 et effectuée à grande échelle, a provoqué une crise sans précédent. Les séquelles furent tant économiques qu’écologiques. L’environnement porte aujourd’hui les marques d’un système en souffrance : qualité de vie altérée, émissions de gaz méthane incontrôlées, sources et rivières polluées, eau potable souillée…Pour y répondre, des systèmes de veille ont vu le jour dans un souci d’intelligence économique. Situés dans l’Oural, dans les bassins du Donets oriental (bassin minier de Kizel en particulier), ces centres d’observation visent notamment à préserver le capital écologique. Contact : M. Alexander CHERNI, Directeur d’ACOM Russie Pour plus d’informations : www.kizel.ru

Opération de réhabilitation du fleuve Nalon (Espagne) - Une rivière propre Cette rivière coule en Asturies centrale et occidentale. Elle se jette dans la mer cantabrique. Implantées le long de son bassin, les mines les plus importantes des Asturies y déversent leurs eaux souterraines usées (lavage du charbon, rejets des galeries souterraines). Ces eaux, hier souillées, deviennent après traitements spécifiques (pompage, dépollution, décontamination) claires et poissonneuses. La pêche de la truite et du saumon illustre une nouvelle activité de loisir apte à capter les touristes. Le renouveau de ce cours d’eau s’inscrit dans une logique de développement durable. Contact : M. Antonio SUAREZ L’après Warsop Vale (Royaume-Uni) - Un exemple de requalification de l’espace urbain Comment manager le déclin ? La fermeture de la mine de Warsop Vale, qui a causé la perte de 850 emplois en 1989 dans le comté de Nottingham, s’insère dans cette problématique. À la décroissance économique et sociale se greffa une détérioration notable de l’environnement. Afin d’attirer les investisseurs, le réseau routier fut aménagé : amélioration de l’éclairage, des systèmes de drainage et du plan de développement urbain. Enfin, pour combattre les échecs des sociétés privées acquéreuses d’une majeure partie de l’habitat, on entreprit de régénérer l’espace urbain en abattant les anciens logements ou en les rénovant. Contact : M. Ray DUNAJKO, Expert Lambton Cokeworks, Sunderland Pour plus d’informations : www.warsopvale.org 24

3. Valorisation du patrimoine minier, loisirs et culture 3.1 Approche générale Le séminaire organisé par ACOM France au Centre Historique Minier de Lewarde (www.chm-lewarde.com, bassin minier du Nord-Pas de Calais) portait sur le thème de la valorisation du patrimoine minier. Le rôle de ce patrimoine dans le développement des loisirs et du tourisme dans les régions minières est important. Non plus perçu comme un fardeau ou une relique, ces legs du passé deviennent aujourd’hui une nouvelle richesse culturelle. Ils constituent une ressource à forte valeur ajoutée pour le développement socio-économique durable des régions qui les abritent. En effet, la vingtaine de cas présentés lors du séminaire de Lewarde a montré l’intérêt culturel, historique, social et économique de cette question. L’accent a été mis sur la nécessaire anticipation, voire l’urgence, à identifier les sites à sauvegarder (terrils, ancien carreau de fosse, cratères, chevalements…). L’intérêt et les enjeux des politiques conduites dans ce domaine apparaissent donc clairement. La valorisation de ce patrimoine devient alors un axe de développement local.

3.2 Conclusions et recommandations principales • Les possibilités de valorisation du patrimoine minier sont multiples. Outre les aspects historiques et sociaux, les réserves foncières importantes permettent, une fois réhabilitées, un nouvel essor. Ainsi, musées, centres historiques, parcs de loisirs ou activités culturelles ou tertiaires peuvent occuper les anciens sites. • Le contexte territorial et temporel de cette valorisation est fondamental. Il convient, afin de tirer le meilleur parti de l’héritage minier, de raisonner sur le long terme. La logique économique recherchée, dans tout processus de valorisation, doit prendre en compte ce repère temporel. Par ailleurs, toute démarche constructive nécessite une articulation local/contexte territorial (intercommunalité, bassin, pays…). Il en résultera, au-delà d’un désenclavement de l’espace minier, un dégagement de synergies permettant d’insérer la réhabilitation dans un cadre urbain et paysager. • Il y a urgence à agir, car beaucoup de composantes de cet héritage sont en péril ou en voie de disparition.

3.3 Exemples de bonnes pratiques Le musée de Landek (République Tchèque) Le plus grand musée de la mine de la République Tchèque se trouve sur la colline de Landek. Classée Parc Naturel National depuis 1992, cette région connaissait l’exploitation minière la plus importante du pays au 18ième siècle (1782). Le programme de rénovation a gagné en 1999 le prix Henri Ford. Ce titre récompense la revitalisation des espaces dégradés, dans le respect de l’environnement et du patrimoine culturel. Jalonné de nombreuses curiosités, notamment le Landek Venus (torse de femme de 46mm coupé sur la pierre), ce site attire de nombreux touristes. Contact : M. Ceslav VALOSEK, Directeur d’ACOM République Tchèque Pour plus d’informations : www.muzeumokd.cz/index_en.php

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L’opération Cap’Découverte (France). Des loisirs dans une mine à ciel ouvert L’opération Cap’Découverte a permis la reconversion d’une ancienne mine de charbon du bassin d’Albi Carmaux (Tarn) en un pôle multi-loisirs. Fermé en 1997, ce site de 650 ha revit depuis 2003. Unique en Europe, avec son amphithéâtre spectaculaire de 1300m de diamètre et de 230m de profondeur, il propose des sports de glisse (roller, snow-board), des spectacles et aussi un musée de la mine avec descentes dans des galeries souterraines reconstituées. Contact : M. Michel MAZEL, Vice Président d’ACOM France Pour plus d’informations : www.capdecouverte.com L’opération exemplaire d’IBA-Emscher Park (Allemagne) Le programme de l’IBA- Exposition Internationale de Construction et d’Urbanisme- de l’Emscher Park, représente en soi un modèle de reconversion économique, écologique et industrielle.Lancé en 1989, il consiste en un vaste projet de développement durable (DD) pour la reconversion de la vallée de l’Emscher dans la Ruhr. Le territoire occupé s’étire sur plus de 100 kilomètres le long de la rivière Emscher. Il couvre 500 km2 où vivent 2 millions d’habitants. On y trouve par exemple comme réalisation l’Académie du Ministère de l’Intérieur sur l’ancien carreau de mine du Mont Cenis à Herne. Contact : M. Sabina VON DER BERCK, Membre du district de Recklinhausen Pour plus d’informations : www.iba.nrw.de

La mine de Bochnia (Pologne) - Une cathédrale souterraine De la mine de Bochnia (Sud de la Pologne), on extrait depuis le 13ième siècle le sel gemme. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site partiellement ouvert au public se visite seul ou avec un guide, à pied où grâce à un circuit ferroviaire souterrain adapté. On peut y voir, dans les nombreuses galeries (300 km sur 9 niveaux), des œuvres d’art ou des autels sculptés dans le sel. Un espace aménagé en aire de jeux, situé à 250m sous terre, permet par ailleurs la pratique du volley et du basket ball. Contact : M. Kajetan BEREZOWSKI, Expert Pour plus d’informations : www.bochnia.pl Espagne - Une tradition muséographique forte Les musées de la mine d’Escucha, à Teruel, et de Puertollano, à Ciudad Real, sont par exemple représentatifs de villes de grande tradition minière. Emblématiques d’un passé minier, ils contribuent à la récupération de bâtiments et participent à la régénération d’espaces dégradés. Contact : M. Vicente GUTTIERREZ, Ingénieur de SADIM ; M. Luis Fernando MARIN, Maire de ESCUCHA Pour plus d’informations : www.puertollanovirtual.com/cultura/museo_mineria.htm et www.mumiescucha.com

La région de Kemerovo (Russie) - Le tourisme de loisirs au service du renouveau Le complexe touristique et sportif de Mezhdurechensk, dans la région de Kemerovo, attire chaque année 3500 visiteurs. Les loisirs qui y sont proposés revitalisent un territoire en déclin depuis la fermeture des mines. Dans le même sens, un 2ème ensemble touristique offre à Polysaevo la possibilité de pratiquer des sports de glisse. Contact : M. Valery GRUN, Directeur adjoint d’ACOM Russie

La ville minière de Blaenavon (Royaume-Uni) reconnu par l’UNESCO Témoin de la révolution industrielle du 19ième siècle, la ville minière de Blaenavon est engagée dans la réhabilitation de son environnement. Située au Sud du Pays de Galles et inscrite au patrimoine de l’UNESCO depuis 2000, Blaenavon veut construire son avenir en s’appuyant sur son héritage minier. C’est pourquoi le tourisme, parmi toutes les actions entreprises, fait office de catalyseur. A Big Pit, un puits creusé en 1880 et fermé en 1990, est érigé le Musée National du Pays de Galles. Il attire 110 000 visiteurs chaque année. Ces derniers parcourent ainsi les galeries souterraines, découvrant la vie quotidienne des anciens mineurs. Contact : M. John ROGER, Membre du District de TORFEAN Pour plus d’informations : www.world-heritage-blaenavon.org.uk ; www.blaenavon.gov.uk 26

4. Les investissements étrangers dans les bassins miniers 4.1 Approches interrégionale et européenne Selon les rapports présentés, les enjeux des investissements étrangers sont à la fois évidents et constants. Il existe cependant deux cas à distinguer : - Pour les secteurs où l’industrie minière est encore en activité, les investissements étrangers contribuent à diversifier le tissu économique. Cela permet d’anticiper les effets socio-économiques négatifs de la fermeture des mines. - Pour les secteurs où la mine est en cours de fermeture ou a définitivement fermé, les investissements étrangers participent à la conversion économique et sociale des régions touchées. Dans les deux cas, le nombre d’emplois créés est significatif (dans le bassin des Asturies par exemple, on estime à 21 000 le nombre d’emplois issus des investissements étrangers). Ces investissements permettent également d’améliorer le tissu économique grâce aux transferts de technologie. Contrairement aux idées reçues, beaucoup de régions minières attirent les investissements étrangers. Les régions minières sont en effet souvent présentées comme des régions peu attractives, tant en raison de paysages dégradés que du fait de difficultés sociales. Cette image négative peut être nuancée. Ainsi, les rapports présentés ont montré que les investisseurs étrangers développaient de préférence des projets dans les grandes métropoles européennes, mais que de nombreux projets étaient aussi réalisés dans les bassins miniers. Ces investisseurs sont originaires autant des pays de l’Union Européenne que hors Union Européenne (Asie ou USA). Cette capacité à accueillir des investisseurs étrangers est l’un des enseignements majeurs de ce séminaire.

4.2 Conclusions et recommandations principales Les travaux présentés lors du séminaire d’Oviedo ont mis en évidence que trois facteurs principaux régissent les investissements étrangers.

• Le facteur territorial Le premier facteur qui favorise les investissements étrangers est lee facteur territorial. Plusieurs éléments apparaissent déterminants. Cependant, ils ne sont ni exclusifs ni impératifs. La plupart des régions minières disposent de ces atouts auxquels sont sensibles les investisseurs étrangers. - La situation géographique et les infrastructures de transport : la situation des bassins miniers en ce domaine est inégale. Toutefois, des politiques de désenclavement routier ou ferroviaire ont été menées ou sont en cours dans la plupart des bassins miniers. - Des réserves foncières pour accueillir des activités nouvelles. De nombreux terrains sont en général disponibles. Ces réserves foncières sont autant constituées par des terrains « vierges » que par des anciens sites miniers requalifiés. Par exemple, à REICASTRO dans les ASTURIES, une entreprise belge spécialisée dans la fabrication de verres spéciaux (RIOGLASS) s’est implantée sur le site d’une ancienne mine (voir étude de cas). Ces terrains sont en général bon marché, même si leur viabilisation est un préalable à l’accueil des investisseurs. - L’existence de stratégies de développement local. Les concepts de pôle de compétitivité, filière de développement ou « cluster » sont autant de stratégies utilisées pour favoriser les investissements étrangers, que ce soit sous la forme de PME/PMI ou de grande entreprises.

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• Le facteur humain Les investissements étrangers sont également favorisés par les ressources humaines dont disposent les bassins miniers. De façon générale, ces régions ont une densité de population élevée, et par conséquent une main d’œuvre nombreuse. De façon plus spécifique, le développement des investissements étrangers s’appuie sur : - Des liens étroits avec le milieu universitaire et la formation. A cet égard, l’accueil d’implantations nouvelles entraîne souvent le renforcement de l’offre de formation. - Un accueil adapté des investisseurs : la pratique de « l’interlocuteur unique », dont la mission est de coordonner les différents acteurs, correspond à un besoin des investisseurs. Elle a donné de bons résultats.

• Le facteur financier Le troisième facteur mis en évidence est le facteur financier. L’ensemble des rapporteurs a souligné l’importance des aides nationales et européennes dont sont bénéficiaires la plupart des bassins miniers. Ils ont justifié la mise en œuvre de ces aides en raison de difficultés sociales et économiques. Ces aides contribuent à rattraper le retard de développement dont souffrent les régions minières. Elles répondent avant tout à des enjeux sociaux et d’aménagement du territoire. Enfin, le risque des chasseurs de prime a été souligné et dénoncé. Les risques liés à cette pratique sont contraires aux enjeux du développement durable. En effet, certains investisseurs peuvent profiter des aides et quitter ensuite rapidement la région où ils se sont implantés. Afin d’éviter cet écueil, il est nécessaire de sélectionner des projets adaptés aux régions d’accueil. En conclusion, une politique efficace en faveur des investissements pourrait s’appuyer sur l’optimisation des facteurs territoriaux, humains et financiers dont disposent les bassins miniers. Toutefois il s’avère essentiel qu’une politique d’accueil des investissements étrangers soit consolidée par une politique de développement local. A cet égard, des synergies doivent être créées entre les entreprises locales et les entreprises étrangères. L’enjeu majeur est d’ancrer localement les investisseurs et d’éviter des phénomènes de délocalisation.

4.3 Exemples de bonnes pratiques L’exemple de la zone industrielle de Karvina « NOVE POLE » (République Tchèque) Le plan de réhabilitation, établi en 1996 par les instances publiques et les partenaires privés, a permis à la zone industrielle de Karvina de devenir l’une des plus attractives du pays. La construction de 3 unités de fabrication par la municipalité de Karvina en a été le déclencheur. Les entreprises Shimano et Molnlycke Health Care s’y sont notamment implantées, attirant ensuite de nouveaux investisseurs. Menée à terme, cette reconversion a engendré la création de 2 000 emplois directs. Elle a aussi rendu possible le transfert de technologies nouvelles. Ces succès ont accru la notoriété de la région. Contact : M. Ceslav VALOSEK, Directeur d’ACOM République Tchèque Pour plus d’informations : www.karvina.org

L ’exemple de la zone industrielle d’Hambach (France) Suite aux efforts de prospection en Allemagne de la cellule industrialisation des houillères du bassin de Lorraine et des acteurs publics, l’implantation de l’usine BEHR sur le site d’Hambach, a pu se réaliser en 1993. Après deux extensions, BEHR emploie aujourd’hui 800 salariés. L’attractivité d’Hambach s’est construite grâce à la mise à disposition de terrains immédiatement utilisables, la qualité de la main d’œuvre et l’implication des pouvoirs publics à tous les échelons. Contact : Mr Bernard GIOVANINNI, Expert Pour plus d’informations : www.hambach.fr

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De la mine à l’énergie solaire. L’exemple de Gelsenkirchen (Allemagne) Grâce à une collaboration public/privé et au mélange des compétences, la re-spécialisation de la ville de Gelsenkirchen vers les énergies solaires est une réussite. Une entreprise internationale de modules solaires s’y est implantée, créant 300 nouveaux emplois directs et générant 70 millions d’euros d’investissements. Contact : M. Andreas PIWEK, Expert Pour plus d’informations : www.vipage.de Le pôle Warszowice (Pologne) - Une intervention rapide comme facteur de succès Le pôle Warszowice, ancien bassin minier de Katowice, couvre 40 ha. Il est un exemple de restructuration et de changement sectoriel. La reconstruction rapide de bâtiments et d’infrastructures par les communes a facilité la venue d’investisseurs. Depuis 1998, 30 millions d’euros ont été investis. 1 100 emplois ont ainsi été créés et ont contribué à l’amélioration de l’économie locale. Contact : M. Piotr WOJACEK, President de la Zone économique spéciale de KATOWICE

L’essor de Rioglass en Asturies (Espagne) Le groupe Rioglass s’est appuyé sur la « mentalité industrielle » de la région et les partenariats avec les syndicats et les organismes publics. Il a réussi à transformer un ancien espace minier dégradé en un parc industriel moderne (Production industrielle de verre) Contact : M. Jose Maria VILLANUEVA, Président de RIOGLASS

La manufacture de poudre abrasive à Venev (Russie) – Un exemple de diversification économique L’établissement d’une manufacture de poudre abrasive à Venev, dans la zone de Tula, a permis la création de 70 nouveaux emplois dès son lancement en 2000. Grâce à l’implication des autorités locales et à la qualité de la production, les aides obtenues par cette entreprise ont permis son extension. Parmi les 160 employés actuels, un grand nombre est issu du reclassement d’anciens mineurs. La région minière de Galles du Sud - L’impact des investissements étrangers sur le développement local Aux 19ème et 20ème siècles, l’activité de Galles du Sud a été dominée par la production de charbon et d’acier. Depuis les années 1970, les investissements étrangers, notamment japonais, ont permis la reconversion dans l’industrie électronique d’un grand nombre de salariés. La concentration de ces entreprises dans la région a illustré les économies d’échelle des firmes, mais aussi le rôle des autorités locales et des infrastructures sur l’attraction des investissements étrangers. Contact : Melle Victoria PHILLIPS, Expert Pour plus d’informations : www.swan.ac.uk/swcc

5. La promotion des P.M.E (Petites et Moyennes Entreprises) / PMI (Petites et Moyennes Industries) dans les bassins miniers 5.1 Approches interrégionale et européenne Le thème du développement des PME/PMI a été au cœur des travaux du 5éme séminaire du programme. Ce séminaire, organisé par ACOM POLOGNE, s’est tenu à TYCHY dans le Bassin Minier de Haute Silésie (POLOGNE). Les rapports présentés à cette occasion ont permis de préciser les enjeux particuliers du développement des PME et PMI dans les bassins miniers. La présentation de cas concrets a permis aussi d’identifier plusieurs exemples de bonnes pratiques.. 29

Un déficit quantitatif et qualitatif Au delà des différences entre chaque pays, les rapports présentés par les partenaires ont mis en évidence la situation particulière des bassins miniers par rapport aux PME et PMI. En effet les statistiques montrent que les régions minières accusent un déficit de petites et moyennes entreprises. Le taux de création de PME/PMI dans les bassins miniers est par exemple beaucoup plus faible que les moyennes nationales. Deux raisons principales ont été avancées pour expliquer cette situation. La première raison est d’ordre culturel et social. En effet, l’esprit d’initiative s’avère moins développé dans les bassins miniers. En effet, la liberté d’entreprendre n’est pas une qualité qui fut encouragé par le système minier. La deuxième raison est le mode de développement de l’industrie minière. Celle-ci s’est en effet développée sur le modèle de la mono-industrie en limitant, de fait, le développement de toutes autres activités. Les PME, clef de voute de la diversification économique Des lors, les enjeux de la création de PME / PMI dans les régions minières ont unanimement été soulignés par l’ensemble des délégations. Quelle que soit la localisation géographique des régions concernées (Est ou Ouest), la situation socio-économique des anciens ou actuels bassins miniers est précaire. Par conséquent, le renforcement du tissu des PME/PMI est la clef de voute de la diversification économique de ces régions. C’est un élément essentiel pour assurer leur développement durable. Par ailleurs, il apparaît également que le développement des PME/PMI est une question récurrente. En effet, quelque soit le stade de la restructuration de l’activité minière (Mines déjà fermées ou en cours de restructuration), cette question reste d’une actualité aigue. Initiatives privées et initiatives publiques Les pouvoirs publics, nationaux, régionaux ou locaux, ont pris de nombreuses initiatives pour corriger le déficit de PME dans les bassins miniers. Des actions spécifiques ont ainsi été mises en place non seulement en faveur des porteurs de projets mais aussi en faveur des entreprises existantes pour les développer (Voir conclusions et recommandations)

5.2 Conclusions et Recommandations principales Afin de relever les enjeux socio-économiques liés au développement des PME et PMI, les pouvoirs publics ont mis en place divers dispositifs avec le concours des organismes privés (Banques et chambres de commerce notamment). Outre les incitations financières (Aides à l’investissement, participation au capital, prêts à taux bonifiés, incitations fiscales …), trois pratiques méritent d’être soulignées : - L’accompagnement des porteurs de projets par des organismes spécialisés : Afin de soutenir les démarches des porteurs de projets, les pouvoirs publics ont favorisé la création d’organismes spécialisés dans le développement des PME. Ces organismes assurent des missions en « ingénierie de la création d’entreprise » ; ils dispensent des conseils tant dans les domaines juridique, stratégique ou de la gestion. A cet égard, le dispositif de « guichet unique » ou d’ « interlocuteur unique » a été reconnu comme un exemple de bonne pratique. - L’accueil physique des nouvelles activités est un élément essentiel pour favoriser l’implantation des PME/PMI. Les pouvoirs publics peuvent avoir un rôle déterminant dans ce domaine. Ils peuvent en particulier promouvoir l’aménagement de zones d’activités adaptées aux besoins des entreprises (Desserte notamment). Ils peuvent aussi s’impliquer dans la création de bâtiments (Bâtiments relais ou ruches d’entreprise par exemple). A cet égard, le risque pris par les pouvoirs publics a été souligné. En effet ces investissements peuvent s’avérer hasardeux en cas de défaillance des entreprises. - Améliorer le niveau de compétence de la main d’œuvre, autant masculine que féminine, a également été souligné comme un facteur essentiel pour attirer de nouvelles PME et PMI dans les bassins miniers. Cette nécessité justifie la mise en place de programmes de formation adaptés (La question de la formation continue sera abordée lors du dernier séminaire RECORE à GELSENKIRCHEN-Allemagne).

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Enfin, favoriser l'émergence de filière de développement est une pratique à privilégier. En effet, il apparaît que la prospérité des petites et moyennes entreprises dépend étroitement de l’environnement économique local et de la mise en place de synergies. Aussi les notions de filière de développement ou de cluster s’avèrent être des modèles de développement à favoriser. Soutenir les PME/PMI : limites et paradoxe Les limites du soutien aux PME ont donné lieu à un large débat entre les différents experts. En effet le dispositif d’aide aux entreprises met en évidence un paradoxe ; ces aides, matérielles ou financières, ont été reconnues nécessaires pour améliorer le tissu économique des bassins miniers. Toutefois, ce dispositif peut avoir des effets pervers. Ainsi, la lourdeur des procédures administratives a été identifiée comme un frein au dynamisme des porteurs de projets. Par ailleurs, les atteintes aux principes de libre concurrence que peuvent entraîner ces aides ont aussi été discutées. A cet égard, il a été conclu que ce principe n’est pas enfreint au sein même des régions aidées puisque toutes les entreprises y sont sur un pied d’égalité et ont accès aux aides. Quant aux inégalités entre régions que générerait le système d’aide, il a été rappelé que ce dispositif se justifie précisément pour rééduire les différences de développement entre régions riches et moins riches, et ce, dans un souci de cohésion socio-économique.

5.3 Exemples de bonnes pratiques La société ROSH (République Tchèque) : Un dynamisme au service d’une diversification réussie L’histoire de la société familiale ROSH implantée à Orlová démontre la réussite d’une entreprise dans une région affectée par le déclin des activités minières. En l’espace de 15 ans cette société, positionnée au départ dans le secteur textile, a su diversifier ses activités (domaine des services hospitaliers, consulting…). Le résultat fut un accroissement conséquent du chiffre d’affaires ainsi que du nombre d’employés (60 personnes). Ses clients sont aujourd’hui des grandes enseignes internationales telles que Carrefour, Tesco ou Ahold. Ce succès est dû, outre leur savoir-faire, à la coopération étroite avec les autorités locales. C’est dans ce cadre que s’inscrit leur partenariat dans la régénération d’espaces dégradés dans la zone industrielle et minière d’Orlová. Contact : M. Bohumir BOBAK, President d’ACOM République Tchèque Pour plus d’informations : www.mesto-orlova.cz Création d’un « call center » dans le bassin de Carmaux (France) Après la fin de l’extraction minière dans le bassin minier de Carmaux, le Comité de Bassin d’Emploi du Nord du Tarn a engagé une réflexion sur les possibilités de reconversion. L’implantation d’un call center (centre d’appel téléphonique), sur un territoire de 100 000 habitants fortement marqué par la mono-industrie houillère, retient l’attention. La mobilisation des différentes parties prenantes (Communes, département, région, professionnels) aboutit au lancement de l’opération avec un premier résultat : la création d’une entreprise de téléphonie employant 300 salariés. Le succès de ce projet conduit aujourd’hui cette même firme à lancer un 2ème call center, qui emploierait 200 personnes. Contact : M. Jean-Bernard BLAZY, Directeur du Comité de Bassin d’emploi de Carmaux La société Norres (Allemagne) : une reconversion d’activité réussie La compagnie Norres, créée en 1889, a longtemps produit et fourni des fusibles pour l’industrie minière. Après le développement de nouvelles technologies (plasturgie révolutionnaire pour le revêtement des fils dans les fusibles), elle ne travaille plus pour l’industrie minière. Le chiffre d’affaires export (30%), notamment vers la Chine, combiné à la croissance de l’entreprise (85 salariés), lui permet de multiplier par deux son activité. Par ailleurs en 2001, après avoir racheté, décontaminé et rénové les bâtiments d’une entreprise à l’abandon sur une friche industrielle (54 000m_), elle poursuit son expansion embauchant 30 personnes. La ville de Gelsenkirchen voit dans Norres un exemple concret d’entreprise innovante. Ce cas illustre l’enclenchement d’un processus devant à terme gommer le traditionnel tableau noir du passé minier. Contact : Mr Andreas PIWEK, Directeur de Département

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La société Rosa. L’effet « Zone Economique Spéciale » Katowice (Pologne) L’entreprise Rosa est l’exemple d’une diversification réussie. TPE (Très Petite Entreprise, 2 personnes - le fondateur Stanislaw Rosa et un employé) créée en 1992, elle compte aujourd’hui 3 entreprises et 122 salariés. Spécialisée au départ dans l’équipement électronique, elle produit et vend tout ce qui concerne l’éclairage (équipements, ampoules, systèmes sophistiqués). Implantée notamment sur la ZES (Zone Economique Spéciale de Katowice), zone propice aux investissements (conditions d’installations facilitées, aides financières…), les fonds alloués par l’Union Européenne lui ont permis de se développer. Recherche interne et savoir-faire lui valent d’être connue en tant que firme experte dans son domaine. On ajoutera que Rosa exporte 50% de sa production. Contact : M. Andrzej DZIUBA, Maire de TYCHY Pour plus d’informations : www.um.katowice.pl

Le centre régional d’incubation d’entreprises de Novosaktinsk (Russie) Avant la restructuration du secteur minier, l’essentiel de la production charbonnière russe provenait de la région de Rostov. Pour réagir face aux milliers d’emplois perdus suite à la fermeture de mines, deux initiatives voient le jour : la 1ère est une aide octroyée sous conditions aux anciens mineurs pour faciliter leur réinsertion ; la 2ième consiste en la création en 1997 d’un centre régional « d’incubation d’entreprise » à Novosaktinsk. A but non commercial, cette institution comprend 24 entités légales et des personnes physiques, (Agence de l’emploi local, des consultants, des experts…). Financée au départ (1997-2002) par les fonds pour la restructuration du secteur minier, elle aide les entrepreneurs à développer leurs projets innovants. Ces PME (Petites et Moyennes Entreprises) recherchent l’expertise et des conseils (business-plan). Contact : M. Anatoly ROZHKOV, Directeur Adjoint de SOTSUGOL

IDEPA (Agence de développement régional des Asturies) - Un outil au service de la reconversion (Espagne) IDEPA est un organisme public de la Région des Asturies, basé dans le parc technologique de Llanéra. Il lui incombe de mettre en place et de promouvoir la politique de l’administration régionale. En résumé, ces objectifs sont les suivants : encourager la modernisation et la diversification des activités économiques et œuvrer pour un développement durable. Cette dynamique doit contribuer à l’amélioration des conditions de vie du tissu social. Les actions engagées s’appuient sur l’obtention de nouveaux investissements, sur l’innovation et sur des nouveaux modes de management (participatif, qualitatif). Malgré la persistance de certains problèmes (infrastructures déficientes, environnement dégradé), l’action de l’IDEPA donne des résultats encourageants et prometteurs : tertiarisation de l’économie, augmentation du taux d’emploi (multiplié par 6 de 1985 à 2003). Contact : M. Hugo Alfonso MORAN, Maire de LENA Pour plus d’informations : www.idepa.es

La réussite des Zones Economiques Spéciales (Exemple issu du « rapport national ») Ukraine L’essentiel de l’extraction minière se situe dans le bassin du Donbass (plus de 70%). Afin d’aider à la restructuration de ce secteur aujourd’hui moins compétitif, des Zones Economiques Spéciales (Z.E.S) ont vu le jour. Sous l’autorité de l’Etat, différentes lois concernant l’aide à la création de Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont permis d’attirer de nombreux investisseurs (70 projets d’investissements début 2005 pour un investissement total de 1.2 billion de $). Contact : M. Yuri BOBROV, Directeur d’ACOM UKRAINE

Royaume-Uni (Exemple issu du « rapport national » - Public et privé au service des créateurs d’entreprise British Coal Enterprise a été spécialement créé pour financer les sociétés en quête de croissance et encourager l’initiative privée (aides au développement d’entreprises) dans les anciennes régions houillères. Géré par Enterprise Ventures, qui représente le gouvernement britannique, il attribue des financements générant les capitaux propres de départ. Il est en mesure d’investir dans la plupart des secteurs, ceci dans le respect du dispositif juridique en vigueur. Priority Sites est un GIE (Groupe d’Intérêt Economique) composé d’une institution financière privée - Le Royal Bank of Scotland - et d’une agence de développement national issue du secteur public. Son objectif est de fournir bureaux, usines et sites high-tech en s’inscrivant dans une optique de requalification et de réaménagement des espaces. Contact : M. Martin CANTOR, Chargé de mission Affaires européennes de la mairie de BARNSLEY Pour plus d’informations : www.barnsley.gov.uk

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6. Le rôle de la formation continue dans les bassins miniers Le rôle de la formation initiale et continue dans le cadre des changements structurels que connaissent les bassins miniers a été au centre des travaux du sixième séminaire RECORE. Ce sixième séminaire a été organisé par le partenaire allemand du projet : WISSENCHAFTSPARK GELSENKIRCHEN (parc scientifique de Gelsenkirchen). Les exposés des différents pays ont montré l’importance de la formation initiale et continue pour le développement social des bassins miniers. De plus, les études de cas présentées ont mis en évidence de nombreuses expériences dans ce domaine.

Des enjeux et des problèmes communs Les bassins houillers d’Europe ont un point commun : ils ont connu des réductions massives de personnel en raison de la restructuration de l’industrie minière (cas de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et de l’Espagne par exemple), ou connaîtront des pertes d’emploi importantes en raison des restructurations en cours (cas de la Pologne, de la République Tchèque, de la Russie ou de l’Ukraine). La question du reclassement des anciens mineurs est donc l’un des enjeux des politiques de formation continue dans les régions minières. Cependant, les enjeux concernent l’ensemble de la population de ces régions. Ces dernières se caractérisent en effet par des taux de chômage élevés, un déficit de main d’œuvre qualifiée et des niveaux de formation en dessous de la moyenne. La délégation britannique a exposé que, 20 ans après le principal plan de fermeture des mines, il y a encore plus de 360 000 demandeurs d’emplois dans les régions minières d’Angleterre ou du Pays de Galles. Lorsque la mine était encore en activité, les exploitants se chargeaient de la formation des plus jeunes. Aujourd’hui, depuis la disparition des mines, l’avenir des anciens mineurs dépend essentiellement de l’école et de leurs résultats scolaires. Selon l’enquête d’une association d’anciens mineurs, 69 % des anciens mineurs n’ont pas de réelles qualifications. Un tiers d’entre eux a des difficultés pour lire et un quart des problèmes en arithmétique. La délégation britannique a expliqué que, face à cette situation, les obstacles à surmonter sont considérables. C’est d’autant plus le cas lorsque le gouvernement met en place des formations à dominante économique. Comme au Royaume-Uni, les enjeux de la formation dans les régions minières de France touchent la population dans son ensemble. L’Etat est plus spécialement responsable de la formation initiale, tandis que les régions sont responsables de la formation continue. La délégation française a mis l’accent sur le principe du « droit à la formation tout au long de la vie » qui est une valeur légale. Sur un plan plus opérationnel, le « dispositif de la validation des acquis » a été présenté comme un exemple de bonne pratique. Enfin, l’offre de formation est particulièrement orientée vers la population féminine. En Espagne, les expériences positives de certains centres de formation ont été soulignées (par exemple Fondation San Barbara en Galice et Castille). Ces centres privilégient les formations à vocation professionnelle. Comme en France, les femmes sont directement concernées par l’offre de formation. La délégation espagnole a également mis l’accent sur la nécessité de mener des politiques préventives pour éviter d’être confronté à des situations de crise. En effet le processus de changement est souvent difficile à mettre en œuvre pour les populations en difficulté. Le rôle des syndicats dans le processus de changement a aussi été évoqué. En République Tchèque, le nombre d’individus demandant une remise à niveau professionnelle a augmenté. Selon la délégation tchèque, le plus grand nombre de demandes concerne les domaines de l’informatique, de l’artisanat et de l’ingénierie.

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Il est incontestable que, dans les anciens comme dans les nouveaux états membres de l’Union Européenne, on rencontre de nombreux mineurs sans qualification et qui restent au chômage. Ceci est confirmé, entre autres, par les chiffres sur la situation en Pologne : seul un tiers des mineurs de Silésie au chômage a pu retrouver un emploi sans stage de formation ; un second tiers a recherché un autre emploi ou une nouvelle qualification et 19 % d’entre eux ont dû se former tout en travaillant. Dans la plupart des pays, comme l’Ukraine ou la République Tchèque, différents programmes de reclassement ont été mis en place par les agences nationales pour l’emploi ou des organismes similaires. L’échelle des problèmes est évidemment variable : en Russie par exemple, le nombre de mineurs sur une période de 10 ans (de 1994 à 2004) est passé de 860 000 à 250 000. Seuls 72 000 des anciens mineurs ont eu la possibilité de participer à un programme de reconversion. En Allemagne, la réduction des postes de travail - près de 84000 en 1997 à environ 39000 en 2004- s’est déroulée aussi brutalement. Mais ce plan de réduction des effectifs a pu aussi être mené à bien par des mesures de traitement social (préretraites, apprentissage, médiation des grands groupes, intervention active des services de reclassement).

6.1 Conclusions et recommandations principales Un investissement permanent dans la formation, davantage d’engagement de la part des entreprises et une collaboration plus approfondie entre les anciens et nouveaux employeurs sont des éléments essentiels. Ils permettent de créer de nouvelles perspectives d’emploi et d’activité dans les bassins en reconversion. • L’amélioration du niveau général de formation est un pré-requis : une formation de base de qualité et une formation systématique à vocation professionnelle se sont avérées être des facteurs fondamentaux pour surmonter les périodes de crise. L’optimisation des moyens financiers des plans de reconversion et la conduite des changements structurels peuvent être réalisées lorsque les niveaux de connaissance sont élevés. • La collaboration entre les entreprises et les centres de formation est essentielle. Si les politiques de formation initiale et professionnelle sont adaptées au monde économique, les programmes de restructuration seront plus efficaces. Des écueils, comme par exemple le décalage entre l’offre et la demande de formation, pourront être évités. Conclusion : la formation initiale et continue dans les bassins houillers est un facteur clef de leur avenir. Renforcer les actions de formation lorsque les emplois ont été supprimés est une réponse insuffisante. Les politiques de formation appellent à être menées de façon préventive. De même, l’esprit d’entreprise nécessite d’être encouragé.

6.2 Exemples de bonnes pratiques L’efficacité de l’« Agence du Pôle de Travail » pour l’insertion des jeunes (République Tchèque) L’« Agence du Pôle de Travail » mène depuis mai 2001 une politique active d’insertion des chômeurs, particulièrement des jeunes. Après deux mois de formation (anglais, informatique, marketing, communication…), les participants au programme effectuent un an (au maximum) de stage leur permettant d’acquérir une expérience avec le monde de l’entreprise. Ce dispositif est efficace puisqu’à la fin du programme, 92% des participants ont été recrutés. Contact : M. Ceslav VALOSEK, Directeur d’ACOM République Tchèque

Le GRETA, un outil pertinent de formation continue (France) Le « Greta » de Lens Liévin (GLL) est un pôle de formation couvrant les agglomérations de Lens et Liévin. Une structure large (3000 participants, 300 employés, 37 centres de formation dont plusieurs lycées techniques) et une longue expérience ont permis d’améliorer l’employabilité de plusieurs milliers de chômeurs. Au-delà des moyens financiers, des initiatives telles que le suivi pédagogique individuel et les ateliers pratiques personnalisés ont facilité l’accès à l’emploi. Contact : M. Alain DEBUISSON, Adjoint au Maire de WINGLES Pour plus d’informations : www.greta-lenslievin.fr/default.asp?id=373 34

Le reclassement réussi d’anciens mineurs : Exemple de l’aéroport de Dortmund (Allemagne) L’aéroport de Dortmund, suite à une extension, eut besoin de 150 salariés supplémentaires. La collaboration entre le service de reclassement et l’aéroport permit d’établir une formation de requalification, afin d’occuper les postes d’agents du service aéroportuaire. Au bout de deux ans, 76 anciens mineurs furent ainsi reclassés. La reconversion totale d’activité est possible. à condition d’une collaboration entre les services publics et les sociétés privées et du financement des formations adéquates permettant ces reclassement. Contact : M. Thomas SCHIEMANN, Chef de département de DSK (Deutsche Steinkohle) Pour plus d’informations : www.deutsche-steinkohle.de Un programme de reclassement pour les salariés du secteur industriel (Silésie -Pologne) La Région de Silésie a mis en place un programme de requalification des anciens travailleurs du secteur industriel. Ce programme a permis à 70% des 1800 participants (dont 20% de femmes) de retrouver un emploi dans 70 professions différentes. Les facteurs de succès de ce programme « Initiative1 » sont une formation professionnelle théorique et pratique, la mise en place d’ateliers et stages de formation et l’élaboration par des chefs d’entreprise du contenu des formations. Contact : M. Konrad TAUSZ, Expert de l’Institut Central des Mines Pour plus d’informations : www.silesia-region.pl

La réinsertion des mineurs licenciés : l’exemple de Kemerovo (Russie) Les restructurations minières en Sibérie ont provoqué le licenciement de plus de 40 000 employés. Le centre régional pour le développement des ressources humaines à Kemerovo, grâce à des formations professionnelles multiples (mécanique, électronique, réparation automobile…), a pu aider ainsi près de 5000 chômeurs. Contact : M. Anatoly ROZHKOV, Directeur Adjoint de SOTSUGOL Pour plus d’informations : www.kemerovo.ru

Une fondation performante pour l’égalité des chances (Espagne) La fondation pour l’amélioration de la formation a inscrit son action dans le cadre du plan pour le développement des zones minières 1998-2005. Financer des bourses d’éducation ou des programmes de formation lui a permis de valoriser la ressource humaine et de faciliter l’accès aux études supérieures, participant ainsi à l’égalité des chances. Contact : M. Hugo Alfonso MORAN, Maire de LENA Pour plus d’informations : www.fundesfor.com La création d’entreprise au service de la réinsertion (Ukraine) Depuis 1999 à Donetsk, le « Centre de Soutien des Affaires » participe aux objectifs de l’adaptation sociale des mineurs. Depuis cette date, les séminaires, formations et stages proposés par le centre ont permis, suivant le modèle des « incubateurs », à des anciens mineurs ou à leur famille de créer plusieurs entreprises. Les institutions locales ont ainsi contribué à la promotion de l’initiative privée. Contact : M. Yuri BOBROV, Directeur d’ACOM UKRAINE

La formation : Une priorité dans la politique de développement de Sunderland (Royaume Uni) La Ville de Sunderland illustre la prise en compte du contexte local dans les politiques de développement et d’amélioration des compétences. Un ensemble de stratégies, adossé à des structures et acteurs performants, ont rénové les pratiques de formation en renouvelant les qualifications et les emplois et en prenant en compte les questions de qualité de vie de la région. Contact : M. Gordon BELL et M. Keith CUNLIFFE, Chargés de mission de la ville de SUNDERLAND Pour plus d’informations : www.sunderland.com

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ÈME PARTIE Quelle(s) politique(s) de développement pour les bassins miniers d’Europe ?

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1.

Les politiques régionales 1.1 Etat des lieux des bassins miniers lors de la mise en place des politiques régionales 1.2 Principaux Enseignements tirés des expériences de politiques de reconversion dans les bassins miniers : une logique de développement durable 1.3 Quelles méthodes pour le développement durable des régions minières ?

2.

Enseignements sur l’utilisation des fonds structurels dans les bassins miniers 2.1 Programmation 2000-2006 des fonds structurels : impacts selon les bassins 2.2 Les fonds structurels et les bassins miniers : Quels enjeux pour demain ?

3.

La coopération interrégionale entre les bassins miniers : Les leçons du programme RECORE 3.1 Points forts et points faibles du programme RECORE 3.2 Orientations pour une prochaine coopération entre bassins miniers

Conclusion générale

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Les six approches thématiques développées lors du programme RECORE ont permis de mettre en évidence trois thèmes transversaux. Ces thèmes sont communs à chaque territoire. Il s’agit de : - L’avenir des politiques de développement régional - L’utilisation des fonds structurels - L’intérêt de la coopération interrégionale Cette dernière partie a pour objet, en tenant compte des enseignements du programme RECORE : - De mettre en évidence les spécificités des régions minières par rapport à ces thèmes transversaux. - De mettre en évidence les éléments stratégiques pour la mise en œuvre des politiques régionales, l’utilisation des fonds structurels et la coopération interrégionale dans les bassins miniers. Note méthodologique : Cette troisième partie reprend les analyses développées par les différents partenaires lors du dernier séminaire du programme RECORE (Forbach - Lorraine France Avril 2006). Les analyses générales ont été rédigées par les experts missionnés pour la rédaction de cette publication

1. Les politiques régionales 1.1 Etat des lieux des bassins miniers lors de la mise en place des politiques régionales Avant le processus de reconversion, les bassins miniers d’Europe connaissent les mêmes situations problématiques : - Contexte perturbé (déclin du secteur minier, baisse des effectifs, population vieillissante…) - Mutation de l’environnement socio-économique, avec notamment une tertiarisation de l’économie - Pression de la mondialisation (ouverture des économies, globalisation des firmes…) En tant que monoindustrie pendant prés de 2 siècles, l’activité minière a modelé les territoires et les a marqués en profondeur. Cette très longue tradition industrielle laisse un héritage lourd à porter (friches industrielles, pollutions…). Comme l’ont souligné les partenaires de RECORE, on retrouve dans les anciens bassins miniers des caractéristiques communes : Bassin minier d’Espagne

- Difficultés, voire impossibilité, de la reconversion des mineurs (Passage du secteur public au secteur privé) ; - Faiblesse des projets d’aide à la reconversion vers des activités porteuses, notamment dans les domaines des technologies et des services ; - Faiblesse des ressources financières et insuffisance de capitaux (fonds propres) pour un processus de créations d’entreprises ; - Faiblesse des infrastructures dans les régions de mono-industrie ; - Faiblesse des structures institutionnelles (publiques et privées) pour favoriser le développement des PME/PMI (activités de conseils, outils de simulation -business plans-, études de marché, services d’audits…). A ces points communs s’ajoutent évidemment de nombreuses différences.

Bassin minier de France

Pour les pays de l’Europe occidentale, la reconversion des bassins houillers a commencé tôt (après le 1er choc pétrolier ou au début des années 1980). Elle a pratiquement abouti aujourd’hui à une cessation d’activité (France, Espagne, Royaume Uni par exemple). Elle concerne des pays à économie de marché de longue date. La géographie de ces bassins miniers est également très différente : Bassins enclavés, comme en Espagne, ou étirés le long des fleuves comme le Bassin de la Ruhr en Allemagne.

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Pour les Pays d’Europe Centrale et Orientale (P.E.C.O), la planification économique a influencé durant des décennies les politiques de développement de ces pays. Depuis les année 1990, ces pays en transition vers l’économie de marché oscillent souvent entre 2 voies : le gradualisme ou la thérapie de choc pour mettre en place une économie libérale. L’industrie minière, même en cours de restructuration, y occupe encore une place prépondérante (Production et effectif miniers élevés). Ces bassins miniers sont par ailleurs plus étendus que ceux de l’Europe occidentale. Enfin, les séquelles environnementales sont également plus importantes. Bassin minier de Pologne

L’hétérogénéité de ces différents bassins miniers a enclenché, comme l’a illustré le programme RECORE, des politiques de reconversion, de redéploiement et de développement spécifiques.

1.2 Principaux Enseignements tirés des expériences de politiques de reconversion dans les bassins miniers : une logique de développement durable Les bonnes pratiques identifiées dans le cadre du programme RECORE s’inscrivent dans une logique de développement durable.

Des bonnes pratiques stratégiques… Les bassins miniers drainent de nombreux investissements - Entreprise Thyssen / Espagne

Les politiques régionales menées dans le bassin des Asturies en Espagne apparaissent exemplaires. Elles s’inscrivent en effet dans une politique de développement globale et ce en dépit de l’enclavement géographique de la région. Une politique trop ponctuelle peut au contraire être une source d’échec. Au Royaume-Uni, les opérations réalisées sur certains sites se révèlent également exemplaires. Elles reposent notamment sur une mobilisation de l’investissement privé et une organisation administrative adaptée. Cependant, l’investissement privé n’exclut pas la nécessité des aides publiques.

La brasserie de Tychy / Pologne une PME qui a su s’adapter

Une organisation régionale forte (Ex : Allemagne et Espagne) semble aussi être un moyen efficace pour conduire les politiques de développement. Les régions peuvent à cet égard jouer le rôle de chef de file. Lorsque la mine ferme, il apparaît indispensable que les bassins miniers se rapprochent des grandes métropoles régionales (Exemples : Carmaux vers Toulouse, en France, le bassin des Asturies vers Oviedo - Espagne). La promotion culturelle contribue aussi, en tant qu’élément clef, à la reconversion des bassins miniers. Elle renforce leur attractivité comme l’illustrent les exemples de Lille 2004 ou du Louvre 2 à Lens (France). De la même façon, la promotion du patrimoine minier dans le cadre d’activités de loisirs a démontré un réel potentiel (la mine de Wieliczka en Pologne est par exemple visitée par des milliers de touristes chaque année). Pour leur part, l’éducation, la formation initiale et professionnelle participent en tant qu’iinvestissement en capital humain à la reconversion. Présentes dans des bassins miniers encore en activité (Ukraine, Pologne, Russie, République Tchèque), ces formations apportent réactivité et opérationnalité. Elles permettent également une meilleure insertion dans l’économie mondiale où domine une division cognitive du travail. Par ailleurs, le modèle des clusters ou pôles de compétitivité, présenté lors des séminaires de Tychy et d’Oviedo, s’avère un mode de développement à privilégier. Pour conclure, les créations de zones économiques spéciales (Z.E.S) dans les Pays d’Europe Centrale et Orientale (Russie, République Tchèque, Ukraine, Pologne) s’avèrent bénéfiques. Elles concourent à attirer les investissements étrangers par le biais d’implantations de firmes. Redynamisant la région (baisse de chômage et des tensions sociales, baisse de la charge de l’Etat dans son soutien à l’industrie minière), ces apports en capitaux rendent possible la restructuration du secteur minier par une diversification réussie. 39

… Et de moins bonnes pratiques stratégiques Ce panorama de bonnes pratiques ne doit pas occulter l’existence de pratiques inadéquates. Mentionnées précédemment, les politiques efficaces prennent appui sur une organisation institutionnelle pertinente : administrations locales, organisations régionales. Ces « chefs de file » adaptés témoignent d’une évolution du rôle de l’Etat. Le pouvoir central ne doit plus imposer, mais s’appuyer sur les acteurs locaux pour un réel développement local. Cette politique décentralisée, plutôt de mise dans l’UE à 15, reste à développer dans les pays en transition. La création tardive d’un centre de développement régional en Ukraine (région de Donetsk) ou l’intégration du développement durable dans les dernières lois promulguées en Pologne ne sauraient masquer les carences : imposition de solutions fixées au niveau central (Pologne), difficultés à mettre en place des réformes efficaces en Ukraine (Etat contesté, difficile détermination quant au choix des sites à fermer…). On repère aussi dans certains pays des pratiques insuffisamment étoffées ou non abouties. Ainsi, l’Espagne admet aussi l’insuffisance de la politique de développement régional (dépenses en recherche et développement faibles notamment dans les nouvelles technologies).

1.3 Quelles méthodes pour le développement durable des régions minières ? Pour favoriser la pérennisation des bonnes pratiques, les orientations sont multiples. En premier lieu, la reconversion des zones sinistrées passe par un apport de fonds privés ou publics. Un investissement financier approprié s’avère être un levier essentiel et incontournable pour une réhabilitation réussie. A cet effet, il est nécessaire au préalable de dresser un diagnostic de l’existant. Ce diagnostic doit être réalisé avec l’aide d’experts et en utilisant des outils appropriés, comme celui du SWOT (Strength, , Weakness, Opportunity Threat – Analyse des Forces, Faiblesses, Opportunité et Menace d’un territoirre) utilisé par exemple dans la stratégie de développement de la voïvodie Slaskie pour les années 2000-2015 (source : Diétine de la voïvodie Slaskie, Katowice, 2000). Ensuite, le travail en réseau permet de profiter de l’expérience de reconversion des anciens bassins miniers. Reposant sur une transmission de savoir-faire, cette méthode évite les erreurs et correspond à une bonne pratique. Enfin, promouvoir la Recherche et le Développement tout en l’intégrant dans un système d’intelligence économique (ensemble de systèmes de veilles interdépendants) renforcera la pertinence des politiques régionales. De plus, les lignes directrices suivantes peuvent être dégagées : - Ancrer les politiques régionales sur le long terme en y incluant une Stratégie de Développement Durable - Améliorer la coopération entre les différents acteurs par une organisation administrative et institutionnelle adaptée - Utiliser les potentiels de croissance endogène

Séminaire de Gelsenkirchen / Allemagne 40

2. Enseignements sur l’utilisation des fonds structurels dans les bassins miniers 2.1 Programmation 2000-2006 des fonds structurels : impacts selon les bassins > Généralités Puisque l’élargissement de l’Europe de 15 à 25 a eu lieu en mai 2004, cette analyse sur l’utilisation des fonds structurels peut être scindée en 2 partie. Pour les pays de l’Europe occidentale, l’utilisation des fonds structurels pour les bassins miniers s’inscrit pleinement dans la perspective de l’Agenda de Lisbonne adopté en 2000 pour la période 2000-2006. En effet, cette utilisation génère des gains de compétitivité dans des zones à faible potentiel ou en déclin. Dans le même temps, elle participe à l’harmonisation économique et sociale du territoire européen (gains de productivité et réduction des disparités régionales). Les fonds structurels visent notamment à juguler les conséquences des restructurations économiques. Cette action s’opère indifféremment selon que les cibles soient définies en termes de zones (zones en retard, zone en reconversion) ou en termes de catégories sociales (chômeurs de longue durée, jeunes en période d’insertion). En ce qui concerne les bassins miniers, ces fonds sont notamment le FEDER (Fonds de Développement Régional Européen), le FSE (Fonds Social Européen) et le Fonds de cohésion. Dans ce cadre, le FEDER fut un instrument essentiel dans l’aide aux restructurations des bassins miniers. Pour accroître son efficacité et afin de réduire les disparités régionales, la politique régionale s’est concentrée de 2000 à 2006 sur des objectifs plus ciblés : - L’objectif 1, le plus important (70% du budget) : développement des régions les plus pauvres dont le PIB est inférieur à 75% de la moyenne communautaire. - L ’ o b j e c t i f 2 (11.5% du budget) : soutien à la restructuration économique et sociale des zones en difficulté structurelle (zones touchées par le déclin d’activités industrielles traditionnelles, zones rurales recherchant la diversification de leurs activités et zones urbaines en difficulté) - L’objectif 3 (12.5% du budget) : soutien à l’adaptation et à la modernisation des politiques et systèmes d’éducation, de formation et d’accès à l’emploi dans toutes les régions, avec priorité à la lutte contre le chômage et l’exclusion dans une perspective de formation tout au long de la vie. Pour les bassins miniers de l’Europe Centrale, la Commission européenne a formellement adopté en juin 2004 les programmes présentant les stratégies destinées à être soutenues par les fonds structurels pour les dix nouveaux Etats membres, dont la Pologne et la République Tchèque. Si l’on considère l’ensemble des concours du fonds de cohésion et des fonds structurels, le budget communautaire a mis à la disposition des dix nouveaux Etats membres plus de 24 milliards d’euros entre 2004 et 2006, dont plus d’un tiers (8.5 milliards d’¤) alloué au fonds de cohésion. Exceptée Chypre, les 9 nouveaux Etats membres sont éligibles à l’objectif n°1.

Source : DG REGIO 41

> Analyses régionales S’agissant des partenaires du programme RECORE membres de l’Union Européenne, l’impact général des fonds structurels présente les particularités suivantes : Le Feder et Le bassin de la Ruhr en Allemagne Les fonds alloués ont majoritairement été utilisés dans la reconversion de la vallée de la Ruhr. Cette région, qui concentrait avant le début de la fermeture des sites miniers 70% de l’extraction, est éligible à l’objectif 2. Aspects économiques et stratégie de développement durable sont deux des éléments clefs constitutifs de la reconversion de la vallée de l’Emscher dans la Ruhr. Bassins miniers d’Espagne : Plan Général Minier et fonds structurels Les programmes de développement adossés au Plan Général Minier (1998-2005), mis en place durant cette période, n’ont pu aboutir que grâce à l’apport des fonds structurels. L’Espagne a reçu durant toutes ces années de nombreux financements européens. Classées en Objectif 1, ces régions minières ont bénéficié du FEDER et du FSE. Ces territoires fortement enclavés, disposant de peu d’infrastructures, ont pu grâce au fonds du FEDER en construire un grand nombre. Ce désenclavement fut d’une extrême importance pour le redéveloppement des régions concernées. Bassins miniers de France : Le Feder pour la reconquête des territoires Pour la période 2000/2006, l’ensemble des bassins houillers de France est éligible à l’objectif 2, (à l’exception de la partie Est du Bassin Minier Nord-Pas-de-Calais qui est éligible à l’objectif 1). Dans les bassins miniers, les crédits du FEDER ont permis de soutenir en particulier les opérations liées à l’amélioration des infrastructures, le réaménagement des anciens sites miniers et l’aménagement de zones d’activités économiques. Ces politiques ont contribué à la mise en place de schémas de développement durable (dépollution, verdissement, reboisement, préservation des nappes phréatiques). Bassins miniers du Royaume-Uni : Le feder, une manne essentielle pour la reconversion La poursuite de la politique de cohésion sociale (article 158 du Traité), au travers des fonds structurels, est cruciale pour la réhabilitation des anciennes zones minières. Les fonds octroyés durant les années 2000-2006 pour les bassins miniers, comme ceux du Yorkshire, ont été précieux pour conduire leur redéploiement. Sans le soutien des fonds de l’UE, cela n’eut guère été possible. D’autres territoires, comme les bassins miniers de l’Ecosse, des Midlands de l’Est et du Nord - Est, éligibles aux fonds d’objectif 2 ou 3, progressent dans leur reconversion. L’Est du Pays de Galles, qui possède la plus ancienne zone minière de la contrée, enregistre avec les fonds de l’Objectif 1 des résultats moins probants.

La Pologne : l’expérience des outils de préadhésion Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des fonds structurels, notamment s’agissant du développement durable et de l’égalité des chances. Il faut néanmoins souligner que les régions qui ont bénéficié de fonds avant l’accession de la Pologne à l’UE en tirent davantage parti. C’est le cas de la Voïvodie Slaskie qui, dès 1992 (région de Katowice à cette date), profitait du programme Strüder, sous-programme de Phare. Ce dernier introduisait des éléments de planification et de développement régional. La construction de nouvelles infrastructures et les actions au profit de la régénération des espaces dégradés et de l’environnement constituent les axes majeurs du développement d’alors. S’y ajoute la prise en considération de la politique d’égalité des chances. Le programme Phare (1989)(Acronyme de Poland and Hungary Assistance for the Restructuration of Economy), suite au Conseil européen d’Essen en 1994, est étoffé dès 2000. Il s’applique alors aux 10 futurs entrants. Le programme « PHARE » fut l’un des trois instruments financiers de pré-adhésion de l’Union européenne pour les PECO. Enfin, le programme ISPA (Instrumental of Structural Policies for Pre-Accession _ Investissements notamment dans les infrastructures routières) fut l’autre instrument d’assistance financière de pré-adhésion associé à PHARE. En Silésie, ISPA servira à réaliser un tronçon de l’autoroute A4 et une voie rapide (Bielsko.Biala.Cieszyn). Sans moyens communautaires, des questions telles que l’écologie ou le patrimoine culturel n’auraient pu être abordées et traitées.

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République Tchèque : L’expérience de Karvina - Ostrava Préalablement à son adhésion la République Tchèque, par le biais de la région d’Ostrava – Karvina, a bénéficié du programme spécial d’aides de PHARE. Durant la période 2000-2004, comme toutes les nouvelles démocraties de l’Europe de l’Est, la République Tchèque a reçu de l’Union européenne 147 millions d’euros au titre de fonds de préadhésion, investis en Moravie-Silésie. Le programme PHARE 2000 a soutenu des projets dans les secteurs productifs, le développement d’infrastructures, le soutien aux PME. Depuis son adhésion à l’UE, le pays reçoit des aides financières provenant des fonds structurels (de 2004 à 2006). Cinq programmes opérationnels sont en chantier : ils portent sur la construction des infrastructures, le développement de la formation, le redéploiement industriel, l’entreprenariat dans les zones rurales… Le montant attribué à la région de Moravie-Silésie s’élève à 73 millions d’euros. Les ressources émanant du fonds de cohésion ont permis de soutenir deux types de projets : - des projets environnementaux relatifs au développement durable ; - des projets de développement des infrastructures routières, dans une optique de réseau transeuropéen initié par l’UE.

2.2 Les fonds structurels et les bassins miniers : Quels enjeux pour demain ? > Les politiques régionales des bassins miniers et les «objectifs de Lisbonne» Les régions minières d’Europe ont acquis une solide expérience en matière d’initiatives visant à renforcer la compétitivité de l’économie. Grâce au concours des fonds structurels et du fonds de cohésion de l’UE, ces régions œuvrent déjà en faveur de certains aspects essentiels de l’Agenda de Lisbonne. Il est nécessaire que les efforts entrepris se poursuivent à l’avenir. En effet, les objectifs de la stratégie de Lisbonne orientent ceux des fonds structurels. La croissance économique constitue un objectif commun. Dans les programmes régionaux, cet objectif se traduit par des efforts visant à la convergence des Etats membres et des régions en termes de PIB par habitant. Le contenu même des programmes reprend donc la quasi-totalité des thèmes de Lisbonne. Le soutien alloué par les fonds structurels permet la mise en œuvre de projets en faveur de l’emploi, des technologies de l’information, de la recherche, du capital humain, du développement des entreprises, de l’insertion sociale et du développement durable. Ces objectifs sont importants pour les régions minières d’Ouest comme d’Est. En effet, bien qu’elles rencontrent des difficultés économiques, leurs gains de compétitivité sont potentiellement élevés. Cependant, un certain nombre d’améliorations peuvent et doivent être apportées.

> Axes prioritaires à conforter Concernant les fonds structurels, les principaux enjeux identifiés par les partenaires du programme RECORE sont triples : - Poursuite des politiques déjà initiées - Détermination des prochains programmes opérationnels régionaux Conférence de presse Séminaire de Gelsenkirchen / Allemagne

- Utilisation optimale des fonds structurels

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Dans le cadre de la réflexion sur les fonds structurels, les travaux de Recore sont apparus particulièrement pertinents. Ils ont en effet permis d’analyser les politiques régionales menées dans différentes régions. Ils forment ainsi une base de réflexion pour évaluer, conforter et corriger les politiques mises en œuvre. Pour l’avenir, ces travaux constituent donc des éléments de réflexion indispensables pour définir les futures politiques et leurs objectifs. A cet égard, les politiques régionales nécessitent une amélioration des modalités de concertation des fonds structurels. Selon certaines délégations, cette gestion manque en effet de transparence. La prochaine programmation des fonds structurels fait par exemple l’objet de très peu de concertation. Elle donne l’impression d’être imposée. Les régions devraient avoir une fonction de chef de file pour la gestion des fonds.

Chantier de réhabilitation d’un site minier (Royaume-Uni)

Pour la délégation française par exemple, le carcan administratif de la gestion des fonds structurels apparaît très lourd et handicapant. Il ne permet pas de mettre en place des politiques efficaces. C’est aussi la position de la République Tchèque. Pour sa délégation, les institutions nationales ne sont pas capables de préparer et de sceller les contrats à temps. En d’autres termes, le mécanisme pour l’utilisation des fonds s’avère trop complexe et bureaucratique. Il menace l’efficacité de cette manne financière. Pour la Pologne, il serait justifié de réintroduire des programmes de type « RECHAR I et II ». Ces programmes d’initiative communautaire de reconversion des zones minières en déclin avaient contribué au redéveloppement des régions houillères sinistrées de l’Europe de l’Ouest entre 1990 et 1999. Pour résumer, trois axes devraient à l’avenir régir l’utilisation des fonds structurels dans les politiques de restructuration des bassins miniers :

Chantier de réhabilitation d’un site minier (Espagne)

- Tout d’abord, une bonne gouvernance est le gage d’institutions efficaces et d’un partenariat productif entre les acteurs concernés. - Ensuite, des comportements éthiques dans les relations d’affaires doivent être de mise. - Enfin, les objectifs de l’Agenda de Lisbonne doivent être respectés. Il s’agit notamment de la convergence dans la création d’emplois (rééquilibrage au profit des régions moins développées), de la compétitivité régionale au regard de la globalisation des marchés et de la coopération territoriale.

> Les apports du programme RECORE dans l’aide à la mise en œuvre des futures politiques régionales à l’horizon 2007-2013 Le programme RECORE a mis en évidence que la reconversion des régions minières est un chantier immense. Beaucoup d’opérations ont été réalisées ou sont engagées. Cependant la reconversion de ces secteurs n’est pas achevée. La poursuite des politiques de redéveloppement est indispensable. Dans le cas contraire, l’utilisation des fonds structurels aura un impact très faible pour le développement durable. A une échelle plus large, les travaux de RECORE ont enfin permis de dresser un état des lieux des bassins miniers européens. Cet état des lieux pourrait être très utile pour élaborer des propositions d’actions en faveur de ces régions. Ainsi, la République Tchèque espère obtenir pour 2007-2013 un budget de 100 millions d’euros pour la mise en place de programmes opérationnels destinés à la Moravie-Silésie. Ce montant se répartirait comme suit : 40% pour les infrastructures, 15% au soutien d’entreprises, 15% vers le tourisme et le reste ventilé vers l’éducation et les politiques locales. L’effort réalisé par l’ensemble des régions minières, au regard des six séminaires RECORE, montre que le financement européen œuvre à la réduction des disparités territoriales. Suivant cette logique, le Parlement européen vient de donner son feu vert au budget des fonds structurels pour la période 2007-2013 (4 juillet 2006). Cette nouvelle politique mettra l’accent sur l’environnement, la croissance et l’emploi. La Commission, à travers sa politique de cohésion, cherche aussi une approche plus stratégique s’appuyant sur la simplification et la décentralisation de la gestion des fonds. Cette politique de cohésion représente 37.5% du total du budget européen, dont 62% doivent financer des projets liés à la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi. Elle devrait permettre aux bassins miniers, en fonction des montants alloués, de poursuivre leur reconversion.

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3. La coopération interrégionale entre les bassins miniers : Les leçons du programme RECORE 3.1 Points forts et points faibles du programme RECORE L’étude de ce premier sous thème, aura comme appui l’utilisation du modèle SWOT centré sur l’évaluation forces (S) et des faiblesses (W), des opportunités (O) et menaces (T). Cette analyse a été effectuée par les partenaires du programme lors du séminaire final.

• Après RECORE : Points forts et opportunités - Pertinence et cohérence des thèmes choisis par rapport aux problèmes rencontrés dans les bassins miniers. (infrastructure, environnement…). - Capacité à mener une action collective et de long terme (3ans) dans le cadre d’un partenariat efficace ; coopération réussie grâce à la constitution de réseaux. Séminaire d’Oviedo / Espagne

- Participation active des représentants des autorités locales. Cette participation est essentielle pour obtenir un impact local et régional maximal. - Mise en évidence d’une convergence des points de vue, au delà des différences nationales. Mise en évidence du besoin de transparence des programmes dédiés au traitement des problèmes des bassins miniers. - Représentativité des partenaires au niveau national et européen. - Renforcement du réseau associatif entre les régions minières d’Europe (Euracom). - Diffusion d’informations à l’ensemble des partenaires grâce à une publication régulière des résultats des thèmes des différents séminaires et grâce au site web du programme.

Séminaire de Gelsenkirchen / Allemagne

- Durabilité de la coopération interrégionale, grâce à l’échange régulier d’expériences, rendant ainsi possible une réévaluation des politiques et des programmes.

• Après RECORE : Les Points faibles et les menaces - La non continuité du projet (menace la plus importante).

Séminaire d’Ostrava / République Tchèque

- Limites de certaines approches trop centrées sur des préoccupations nationales. En conséquence, difficulté de dégager des approches globales et à rédiger une synthèse des différents travaux. Ce problème a été solutionné en ayant recours à des experts extérieurs et par l’expertise des coordinateurs du projet de chaque pays. - Prise en compte non systématique par les médias nationaux et régionaux des informations relatives aux projets. - Image encore trop négative des régions minières (des pays noirs aux « espaces verts »). - Appel non « entendu » pour l’instant pour l’organisation de séminaires sur le territoire russe ou ukrainien. Ces séminaires permettraient à l’ensemble des partenaires de tirer profit de l’expérience de reconversion de ces territoires. - Nécessité d’échanger in situ des savoir-faire par le biais de techniciens spécialisés analysant les projets les plus intéressants (Approfondissement de la coopération sur des thèmes spécifiques).

Séminaire de Forbach / France

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3.2 Orientations pour une prochaine coopération entre bassins miniers «Quels sont, selon vous, les sujets que vous trouvez pertinent de développer dans le cadre d’une prochaine coopération entre bassins miniers ?» Telle était la question posée aux partenaires du Programme RECORE, dans le cadre de la préparation au séminaire de synthèse RECORE des 12-13-14 avril 2006 à Forbach (France). Suite aux réponses apportées par les différents membres d’EURACOM sur ce thème se dégagent les suggestions suivantes : - Echange d’expériences dans le domaine juridique, pour mieux protéger, conformément aux lois communautaires, les communes minières et leurs habitants face aux dangers suscités par la reconversion. - Evaluation des méthodes et des stratégies de lobbying au profit des communes minières. - Recherche sur l’optimisation des méthodes et des moyens d’utilisation des fonds communautaires. - Allocation spécifique de fonds européens pour la restructuration des zones minières. - Mieux cadrer l’octroi de subventions en analysant au préalable la pertinence des opérations financées. (adéquation entre le projet et les finalités des subventions allouées). - Approfondissement des partenariats (Bilatéraux et multilatéraux). - Privilégier l’échange d’expérience, tant à destination des régions où le processus de restructuration a été engagé qu’à celles où ce processus débute. - Echange d’expériences sur l’utilisation des énergies renouvelables (Energies solaire, biomasse…). - Maintien du patrimoine culturel transeuropéen lié à la mine et aux vagues d’immigrations.

M. SCHMITZ-BORCHERT, Directeur du Parc scientifique de Gelsenkirchen (DE)

M. THOMSON, Conseiller municipal de la ville de Barnsley (UK)

M. MORAN, Maire de Léna (ES)

M. BOBAK, Président d’Acom République Tchèque

M. KUCHEIDA, Secrétaire général d’Euracom, Président d’Acom France

M. CHERNI, Directeur d’Acom Russie

M. CHROSZCZ, Président d’Acom Pologne

M. RAPKAY, Président d’Euracom

M. BOBROV, Directeur d’Acom Ukraine

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Conclusion générale Comme l’indiquait la première lettre d’information du programme (juin 2004), RECORE est un programme d’échange d’expériences sans précédent, portant sur la reconversion des régions minières d’Europe. Elle soulignait que le programme RECORE, co-financé par INTERREG IIIC, a pour ambition de capitaliser les expériences en matière de reconversion, afin de conforter la mise en œuvre des politiques de redéveloppement en faveur de ces régions. La difficile reconversion de ce qu’économistes et géographes qualifient notamment de « pays noirs » est toujours d’actualité. Cette situation est vécue par les ancien bassins miniers de l’Europe de l’Ouest comme par ceux des Pays d’Europe Centrale et orientale (PECO). En dépit d’histoires économique, sociale et politique différentes et de caractéristiques géographiques propres à chacune, ces régions sont confrontées à la problématique commune de la reconversion minière. Afin d’éviter le scénario catastrophe des paysages de friches industrielles accompagné d’un déclin démographique, des politiques volontaristes sont nécessaires. Ces dernières, comme le demandent les partenaires du programme RECORE, requièrent une planification à long terme. Les exemples des opérations en cours et présentées dans le cadre du programme le démontrent. Le programme RECORE a identifié pour les régions concernées les champs d’action, afin d’aboutir à des restructurations concluantes. Pour l’ensemble des partenaires, l’intérêt du programme RECORE a été évident. Il a mis en évidence les besoins et les potentialités des régions minières pour réduire les disparités régionales, dans une optique de développement durable, de compétitivité régionale et d’égalité des chances. Sous réserve du support des outils financiers du développement régional de l’Union Européenne, les politiques régionales ont un avenir dans les régions minières. Tel est l’enjeu de la période 2007/2013.

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1.1 Annexe 1 : Liste des séminaires thématiques 27 Février > 1er Mars 2004 Séminaire de BARNSLEY / Royaume-Uni L’amélioration des infrastructures dans les régions minières

24 > 27 Juin 2004 Séminaire d’OSTRAVA / République Tchèque Le reconquête de l’Environnement dans les régions minières

21 > 24 Octobre 2004 Séminaire de LEWARDE / France Patrimoine minier, loisirs et tourisme

3 > 6 Mars 2005 Séminaire d’OVIEDO / Espagne Les investissements étrangers dans les régions minières

23 > 26 Juin 2005 Séminaire de TYCHY / Pologne Le développement des PME/PMI dans les régions minières

29 Septembre > 2 Octobre 2005 Séminaire de GELSENKIRCHEN / Allemagne La Formation dans les régions minières

12 > 14 Avril 2006 Séminaire de synthèse de FORBACH / France Quelle politique de développement pour les bassins miniers d’Europe

Conférence finale du programme RECORE Novembre 2006 > BRUXELLES / Belgique

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1.1 Annexe 2 : Liste des participants aux séminaires thématiques ABSOLON ADAMCZYK ANDERSON ARKIT BALCER BARGIEL BARILLIER BARREÑADA BEBEN BELL BELLIART BENSAADA BEREZOWSKI BINDIU BLADT BLAZY BOBAK BOBROV BOLCHIS BORCA BOUCHEZ BOUTSEN BOUVIER BUCHTA CANTOR CAUDRON CAYLA CHERNI CHOLLEY CHOPIN CHROSZCZ CICHY COPS CRUTE CUNLIFFE CZARSKI CZYZ DAGBERT DEBES DEBUISSON DELATTRE DELMOTTE DEVON DILLY DIXON DOMIN DRAGON DROUIN DUBUC DUFOUR DUNAJKO DUVIVIER DZIUBA ELLIOT EZQUERRA FAGES FARANA FAUTH FENWICK FLANAGAN FORTI FOTHERGILL FUDALI GABRIELS GADEA GAL GARCIA GARDELLES GEIJO GHOUZI GIBSON GIELECIAK GRUN GRZEGOSZCZYK

Jiri Kazimierz Neil Tadeusz Marek Joachim Pierre Marciano Marian Gordon Typhaine Benamar Kajetan Nicolae Paul Jean - Bernard Bohumir Yuri Radu-Ionel Véronique Michel Paul Laurent Piotr Martin Patrick Philippe Alexander Sandrine Claude Tadeusz Kazimierz Verle Rob Keith Michal Stanislaw Michel Carsten Alain Patrice Louis John Claude Joan Wieslaw Tadeusz René André Audrey Ray Jean - Marie Andrzej John Javier Charles Vladimir Jacqueline Alan Bill Alain Steve Adam Jef Pierre Kinga Laudino Jean-Jacques Benjalin Daniel Zbigniew Valery Jerzy

CZECH REPUBLIC POLAND UNITED KINGDOM POLAND POLAND POLAND FRANCE SPAIN POLAND UNITED-KINGDOM FRANCE FRANCE POLAND ROMANIA FRANCE FRANCE CZECH REPUBLIC UKRAINE ROMANIA FRANCE FRANCE BELGIUM FRANCE POLAND UNITED-KINGDOM FRANCE FRANCE RUSSIA FRANCE FRANCE POLAND POLAND BELGIUM UNITED-KINGDOM UNITED-KINGDOM POLAND POLAND FRANCE GERMANY FRANCE FRANCE FRANCE UNITED KINGDOM FRANCE UNITED-KINGDOM POLAND POLAND FRANCE FRANCE FRANCE UNITED-KINGDOM FRANCE POLAND UNITED-KINGDOM SPAIN FRANCE CZECH REPUBLIC FRANCE UNITED-KINGDOM UNITED-KINGDOM BELGIUM UNITED-KINGDOM POLAND BELGIUM FRANCE HUNGRIA SPAIN FRANCE SPAIN FRANCE UNITED-KINGDOM POLAND RUSSIA POLAND

GULYANSKA GUTTIERREZ HAERTEL HALTER HAUG HECZKO HITTER HOBSON HOELLINGER HOLECEK HOULLIER HUEBNER HULSMANN IVILL JAGODA JAGODA JAILLANT JANTZ JASICZEK KALINSKA KAPLUNOV KARAFIOL KAWCZYNSKI KAZMIERCZEK KLAPUCH KORNAS KOSTERMANN KOWALCZYK KRYWALSKI KUBALA KUCHEIDA KYSELOV LAINE LAMALFA LAUCHLAN LECLERCQ LEMOINE LENFLE LEWIS LIENEMANN LIPNER LORENTE-ARNAU LUDWICZUK LUKASIEWICZ LUK'YANCHENKO LUUK MAGIERA MAISO MARIN MARINEZ MAROSZEK MARTINEZ MATHE MAZEL MENFI METELYTSYA MINIZ MIO MOCEK MONSLAVE MORAN MORILLA MURA MZIK NASHATYREV NOSALIK NUGENT OGOREK PADILLA PARRY PARRY PASTUSZKA PELLET PERCHERON 49

Maya Vicente Klaus Marcel Jutta Eduard René Mark Laurent Vaclav Laurent Michael Thorsten Deborah Stanislaw Ludwik Jean-Paul Birke Krystyna Wanda Yuri Michal Edmond Roland Jean-Pierre Marek Dieter Andrzej Wilhelm Justyna Jean Pierre Leonid Guillermo Alejandro Jane Patricia Bertrand Roger Neil Marie-Noëlle Jan Lucia Roman René Oleksandr Ain Barbara Isaias Luis Fernando Cipriano Elias Wojciech ELIAS Nathalie Michel Jeannot Ivan Jesus Manuel Daniel Pawel Marta Hugo Alfonso Carolina Monika Lumir ANDREY Miroslaw Albert Zygmunt Jean David David Jacek Gwendoline Daniel

GERMANY SPAIN GERMANY FRANCE GERMANY CZECH REPUBLIC FRANCE UNITED KINGDOM FRANCE CZECH REPUBLIC FRANCE GERMANY GERMANY UNITED-KINGDOM POLAND POLAND FRANCE GERMANY POLAND POLAND RUSSIA POLAND FRANCE FRANCE FRANCE POLAND GERMANY POLAND POLAND POLAND FRANCE UKRAINE SPAIN SPAIN UNITED-KINGDOM FRANCE FRANCE FRANCE UNITED KINGDOM FRANCE CZECH REPUBLIC UNITED-KINGDOM POLAND FRANCE UKRAINE ESTONIA POLAND SPAIN SPAIN SPAIN POLAND SPAIN FRANCE FRANCE FRANCE UKRAINE SPAIN FRANCE POLAND SPAIN SPAIN SPAIN POLAND CZECH REPUBLIC RUSSIA POLAND UNITED-KINGDOM POLAND FRANCE UNITED-KINGDOM UNITED-KINGDOM POLAND FRANCE FRANCE

PEREZ VILLALTA PETERS PETRAS PHILIPPS PIERCHALA PILALIDIS PILAREL PISTOLAS PIWEK PLASIL POLUNIN POP POPOV PRYYMACHENKO PRZEORSKA PUDA PUSTELNIK RAPKAY RAWTHORNE RAZAFINDRATANDRA RECORBET REED RODGER RODRIGUEZ ROLLS ROODEN ROWLINSON ROZHKOV SCHEIMANN SCHMITZ-BORCHERT SCHUH SEGUIGNES SHVETSOV SILBERT SIPULA SLIPSTOV SMITH SOCHA SOLNTSEV SPRIET STEINGRABER STIRNWEISS SUAREZ SZALENIC SZYROKA TAILLIEZ TARANOWSKI TAUSZ THOMAS THOMSON TKACHENKO TROJEK TSOLKA UTRATA VALOSEK VANDAMME VASAS VAZQUEZ VENMAEKERS VICHA VILLALTA VILLANUEVA VON DER BECK WATSON WATTS WELLINGTON WHALLEY WINKELMAN WINTERTON WOJACZEK WOODSIDE WYNNE YEFREMOV YOUNG

Gabriel Manfred Antonin Victoria Elzbieta Nikos Agnieszka Christos Andreas Josef Oleksandr Sorin Vladimir Mykola Anna Dominik Bernard Bernhard Tom Yvan Jean-Marc Graeme John Elias Mark Jaak Peter Anatoly Thomas Heinz-Peter Gilbert Daniel Alexander Pawel Vladislav Volodymyr John Waldemar Viktor Thomas Wolfgang Charles Antonio Iwona Kvetuse Sophie Bogdan Konrad Céline John Vasyl Petr Victoria Henryk Ceslav Thomas Mihály Juan Michel Petr Gabriel Jose María Sabine Paul Eoin Bob Brian Willy Piotr John Griff Mykola Bob

SPAIN GERMANY CZECH REPUBLIC UNITED-KINGDOM POLAND GREECE POLAND BELGIUM GERMANY CZECH REPUBLIC UKRAINE ROMANIA RUSSIA UKRAINE POLAND POLAND POLAND GERMANY UNITED KINGDOM FRANCE FRANCE UNITED-KINGDOM UNITED KINGDOM SPAIN UNITED KINGDOM ESTONIA UNITED-KINGDOM RUSSIA GERMANY GERMANY FRANCE FRANCE RUSSIA POLAND CZECH REPUBLIC UKRAINE UNITED KINGDOM POLAND RUSSIA FRANCE GERMANY FRANCE SPAIN POLAND CZECH REPUBLIC FRANCE POLAND POLAND FRANCE UNITED-KINGDOM UKRAINE CZECH REPUBLIC GREECE POLAND CZECH REPUBLIC FRANCE HUNGRIA SPAIN BELGIUM CZECH REPUBLIC SPAIN SPAIN GERMANY UNITED-KINGDOM UNITED-KINGDOM UNITED KINGDOM UNITED-KINGDOM GERMANY UNITED-KINGDOM POLAND UNITED-KINGDOM UNITED-KINGDOM UKRAINE UNITED-KINGDOM

Conception et réalisation : Imp. du Centre / Liévin / Tél. : 03 21 45 81 45

Directeur de la publication : ACOM/RECORE Rédaction : Rapport des partenaires du programme RECORE - Richard et Nicolas Siorack Traduction : La liste des traducteurs est disponible auprès du secrétariat du programme RECORE Crédit photos : Les photos ont été fournies par les partenaires du programme RECORE Cartographie : Université Paris 8 Coordination : Patrice Delattre et Sophie Tailliez A également contribué à la réalisation de ce document : Lénaïc Wadoux Conception graphique : Imprimerie du Centre à Liévin - F Supplément Flash Info N° 27