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13 juil. 2011 ... 1h46 / numérique / 3D relief / couleur / vf scénario Ben ..... 1h35 / numérique / couleur / vf scénario Cinco Paul ...... shibari, le bondage nippon.
festival paris cinéma 2 - 13 juillet 2011 / 9e édition

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Voici donc, de nouveau, notre grande fête du cinéma, la rencontre privilégiée de Paris et des amoureux du cinéma, qui est devenue une étape attendue, populaire, exigeante, qui contribue pleinement à la vitalité culturelle de Paris.

© Henri Garat / Mairie de Paris

En mettant à l’honneur cette année le Mexique, le Festival Paris Cinéma célèbre les liens entre les peuples et les continents, tels que seule la culture, dans son universalité, sait les créer.

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Here comes again our big celebration of cinema. The privileged encounter of Paris and film lovers has become a long-awaited, popular, demanding milestone, and an instrumental component of Paris vibrant cultural life. With Mexico as this year’s guest of honor, Paris Cinema IFF is celebrating the ties between peoples and continents that only the universality of culture can forge.

Au confluent de l’ancien et du moderne, entre rétrospective et prospective, pour toutes les générations d’amateurs et de professionnels, Paris Cinéma participe du plus beau visage de Paris. Voici un moment dédié à l’art, dans le plus noble sens du terme, celui qu’entendait Duchamp quand il écrivait que toute œuvre d’art est « un rendez-vous ». Je me réjouis qu’à travers ce temps fort, l’art cinématographique soit offert par Paris à tous – car c’est le propre des vrais trésors, que d’être à tout le monde. Je remercie chaleureusement Charlotte Rampling, la Présidente du festival, qui accompagne Paris Cinéma avec tout son talent et son enthousiasme. Bon festival à tous. bertranD DelanoË Maire de Paris

Paris Cinema IFF, which blends past and present, retrospective and prospective, is meant for all generations of film fans and professionals and contributes to showcasing Paris at its best. This is a moment devoted to art, in the noblest meaning of the word, the meaning Duchamp had in mind when he wrote that any art work is “a meeting”. I relish the prospect of this major event during which Paris allows everyone to enjoy the seventh art, because the true essence of genuine treasuries is to belong to everybody. I would like to express my warmest gratitude to Charlotte Rampling, President of the festival, who has been supporting Paris Cinema IFF with all her talent and enthusiasm. I wish you all a most enjoyable festival. bertranD DelanoË Mayor of Paris

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ÉDITOS EDITORIALS

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L’an dernier, le festival mettait le Japon à l’honneur avec la diffusion de l’œuvre d’Akira Kurosawa ou encore de Sadao Yamanaka tout en s’attachant à faire découvrir un cinéma japonais contemporain méconnu, à travers notamment des créations rares, qui peinent à traverser les frontières. Cette année, alors que le Mexique sera à l’honneur avec la participation de jeunes réalisateurs et comédiens talentueux comme Gael García Bernal, Gabino Rodríguez ou encore Nicolás Pereda, le Japon gardera une place particulière dans nos esprits.

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Last year, Japan was the festival’s guest of honor with the presentation of the films of Akira Kurosawa or Sadao Yamanaka. But a less known contemporary Japanese cinema was also on the screens, especially outstanding creations that have a hard time crossing borders. This year, whereas Mexico will be the guest of honor with the participation of young and talented film directors and actors like Gael García Bernal, Gabino Rodríguez or Nicolás Pereda, Japan will hold a special place in our minds. This year, apart from the international competition for feature films from the world over, the schedule includes tributes to and retrospectives on Isabella Rossellini, Michael Lonsdale, Jerzy Skolimowski or Michel Ocelot as well as Don Siegel, who passed away just twenty years ago. The Nuit du Cinéma at the Forum des images will introduce you to previously unreleased erotic and fantastic films, and you will have the opportunity to discover horror and humour films.

Vous retrouverez cette année, outre la Compétition internationale de longs métrages venus du monde entier, les hommages et rétrospectives autour d’Isabella Rossellini, de Michael Lonsdale, de Jerzy Skolimowski ou encore de Michel Ocelot ainsi que de Don Siegel, disparu il y a tout juste vingt ans. La Nuit du Cinéma au Forum des images vous emmènera vers des inédits du cinéma érotique et fantastique, mais aussi vers la découverte de films d’horreur et d’humour. L’identité singulière du Festival Paris Cinéma ne saurait se démarquer et s’imposer dans le paysage du cinéma français sans la présence, la modernité et l’engagement de Charlotte Rampling qui en est la Présidente mais aussi grâce à la modernité et la pugnacité d’Aude Hesbert, Déléguée générale et de son équipe. À un an des dix ans du festival, je tiens tout particulièrement et très chaleureusement à les en remercier. christophe GirarD Adjoint au maire de Paris chargé de la Culture

It would have been impossible to establish the unique identity of Paris Cinema IFF in the French cinematographic landscape without the presence, the modernity and the commitment of Charlotte Rampling, President of the Festival, or without the fighting spirit of Aude Hesbert, Festival Director, and her team. A year before the tenth anniversary of the Festival, I would like to express my deepest gratitude to each of them. christophe GirarD Deputy Mayor for Culture

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a © Christian Kettiser / H&K

Après avoir proposé un panorama des cinémas philippins, turcs et japonais, le Festival Paris Cinéma s’annonce, pour sa neuvième édition, sous les couleurs vives et créatives du Mexique. Plus de 50 films pour découvrir quelques chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma et les talents émergents de la nouvelle vague sous le parrainage d’un grand artiste qui incarne à merveille la vitalité de l’industrie mexicaine : Gael García Bernal.

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After showcasing a panorama of Filipino, Turkish and Japanese cinema, Paris Cinema IFF takes on the bright and creative colors of Mexico on its ninth edition. A selection of about 50 films to discover a few gems of the history of Mexican cinema, and the up-and-coming talents from the new wave, represented by a great artist who brilliantly embodies the vitality of Mexican cinema: Gael García Bernal. I am also delighted to attend the International Competition screenings of unseen films, the Cannes Festival repeat screenings as well as the always stimulating debates with directors and actors supporting their films, notably Jerzy Skolimowski of whom the work will be shown for the first time in France through a retrospective; the great and unique Michael Lonsdale; and an extraordinary actress, gifted with both fancy and grace, Isabella Rossellini. We have designed this new edition with creativity, audacity. It is fuelled as always by passion for cinema and discovery. Eclecticism and high standards, openness to the other and to the world, transmission, those are the values of a festival that managed to grow thanks to an always wider and loyal audience that comes together for the pleasure of sharing ephemeral and unique moments.

Je me réjouis également de suivre de nouveau cette année les films inédits de la Compétition internationale, les reprises du Festival de Cannes, les débats toujours stimulants avec les réalisateurs et comédiens qui les accompagnent, notamment Jerzy Skolimowski dont nous présenterons l’intégrale pour la première fois en France, le très grand, l’unique, Michael Lonsdale, et puis une actrice hors normes, réunissant la fantaisie et la grâce, Isabella Rossellini. Cette nouvelle édition, nous l’avons voulue créative, audacieuse, animée comme toujours, par la passion du cinéma et de la découverte. Éclectisme et exigence, ouverture à l’autre et sur le monde, transmission, telles sont les valeurs d’un festival qui a su grandir grâce à un public toujours plus nombreux et assidu, d’un public qui se réunit pour le plaisir de partager des instants éphémères et uniques. Il me tarde de rencontrer le nouveau jury des étudiants, qui décernera son prix à l’un des films en compétition. Chaque année, leurs envies et désirs, ce qu’ils attendent du 7e art et ce qu’ils en disent m’enthousiasment. À leur soif de cinéma, à la vôtre, le festival offrira une fois de plus les plus belles réponses en images. charlotte raMplinG Présidente du Festival Paris Cinéma

I cannot wait to meet the new student jury, which will award one of the competing films. Each year, I find their wills and desires, their expectations towards the 7th art and their thoughts on it to be thrilling. To quench their thirst for cinema, as well as yours, the festival will once again offer the most beautiful images. charlotte raMplinG Paris Cinema IFF President

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ÉDITOS EDITORIALS

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On the verge of its 10 years, Paris Cinema IFF keeps with its tradition of eternal youth and renewal, quirk and modernity, openness and sharing. Each edition becomes for the festival an opportunity to rejuvenate, to find new ideas, to infuse movie theaters with its energy, and brings dialogue with the audience thanks to the richness and variety of its programs, and thanks to a committed team that we thank from the bottom of our hearts. The summer will be hot, and so will be Paris Cinema nights, with a tropical opening night at Forum des Images, and a giant—already legendary—cine-karaoke closing the festival at CENTQUATRE! This year, Mexico, which intelligence and charisma are embodied by Gael García Bernal, will be celebrated for the vitality of its effervescent cinematography. Proof is that its most talented filmmakers are being chased by Hollywood. We will also honor legendary actress Isabella Rossellini, who recently started directing films and whose creative world is as unique as it is iconoclastic, as well as the great image craftsman and wonderful tale-teller, Michel Ocelot. Tributes will also be given to two major figures of the film landscape: Michael Lonsdale, with more than 150 films under his belt and a unique career made of depth, mischief and radiance, and Polish filmmaker Jerzy Skolimowski, who draws his career off the beaten tracks, always between exile and resistance. Unreleased films, premieres, meetings… Paris Cinema IFF maintains high standards and conviviality, eclecticism, curiosity and passion, to make sure that cinema remains a pleasure that is always shared and renewed.

Au seuil de ses 10 ans, le Festival Paris Cinéma continue de jouer la carte de l’éternelle jeunesse et du renouvellement, du décalage et de la modernité, de l’ouverture et du partage, profitant de chaque édition pour faire une cure de jouvence, inventer de nouvelles idées, irriguer les salles de son énergie, dialoguer avec le public grâce à des programmes toujours riches et variés et grâce une équipe déterminée et motivée que nous remercions de tout cœur. L’été sera chaud et les nuits de Paris Cinéma aussi avec une ouverture tropicale au Forum des images et un Ciné-Karaoké géant, déjà inscrit dans la légende du festival, en clôture au CENTQUATRE ! Coup de projecteur cette année sur le Mexique pour célébrer la vitalité d’une cinématographie en pleine effervescence, dont Hollywood se dispute les talents, et dont Gael García Bernal incarne tout le charisme et l’intelligence. Coup de projecteur enfin sur une actrice légendaire, Isabella Rossellini, depuis peu réalisatrice, à l’univers aussi singulier qu’iconoclaste, et sur le grand orfèvre des images et merveilleux conteur, Michel Ocelot. Hommages aussi à deux grands monstres du cinéma : Michael Lonsdale d’abord, avec une carrière de plus de 150 films, un chemin singulier fait de profondeur, de malice et de rayonnement, et le cinéaste polonais Jerzy Skolimowski qui lui aussi trace son destin de cinéma hors des sentiers battus, entre exil et résistance, toujours. Films inédits, avant-premières, rencontres… le Festival Paris Cinéma garde le cap de l’exigence et de la convivialité, de l’éclectisme, de la curiosité et de la passion pour que le cinéma soit un plaisir toujours partagé et renouvelé. auDe hesbert Déléguée générale du Festival Paris Cinéma anne barJot Secrétaire générale du Festival Paris Cinéma

auDe hesbert Paris Cinema IFF Director anne barJot Paris Cinema IFF Managing Director

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filM D’ouVerture / OPENING FILM

POLISSE Maïwenn

2011 / FRANCE

Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs), ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause-déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Après Le Bal des actrices, Maïwenn poursuit son jeu d’équilibriste entre documentaire et fiction. C’est après avoir visionné un documentaire puis effectué un stage auprès de policiers de la BPM qu’elle se lance dans l’aventure de ce film. Un film coup de poing, rythmé et haletant, enchaînant de véritables morceaux de bravoures collectifs grâce à un casting de haut vol. Osant le rire, le drame, la performance et l’émotion, Maïwenn évite les écueils manichéens d’un sujet sensible, voire tabou (les abus sexuels sur les enfants) ainsi que tout dogmatisme dans la représentation des policiers. prix du Jury, festival de cannes 2011.

Working at the Child Protection Unit involves holding pedophiles in custody, arresting underage pickpockets, but also sharing couples’ problems over lunch break. It involves auditing abusive parents, depositing children, dealing with teenagers’ sexual drift, but also solidarity among co-workers and uncontrollable fits of laughter at the most unsuitable moments. It is also knowing that the worst can happen, and trying to cope with it… How do these police officers manage to balance their private lives with the reality they face everyday at work? After The Actress’ Ball, Maïwenn once again walks the tightrope between documentary and fiction. She took the plunge after watching a documentary, and after an immersion in the Child Protection Unit. Polisse is a hard-hitting, fast-paced and thrilling film, which puts together great moments of collective bravery thanks to an accomplished cast. Daring laughter, drama, performance and emotion, Maïwenn avoids dualistic pitfalls of a sensitive, if not taboo, subject— child molestation—as well as dogmatism in her representation of cops. Jury prize, 2011 cannes film festival.

2h07 / numérique / couleur scénario Maïwenn, Emmanuelle Bercot production Alain Attal, Les Productions du Trésor / Arte France Cinéma / Mars Films / Chaocorp / Shortcom image Pierre Aïm son Nicolas Provost, Sandy Notarianni, Rym Debbarh-Mounir, Emmanuel Croset décors Nicolas de Boiscuille costumes Marité Coutard montage Laure Gardette, Yann Dedet musique Stephen Warbeck interprétation Karin Viard, Joeystarr, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Maïwenn, Karole Rocher, Emmanuelle Bercot, Sandrine Kiberlain, Jérémie Elkaïm, Arnaud Henriet, Frédéric Pierrot, Naidra Ayadi distribution Mars Distribution vente à l’étranger Wild Bunch

filMoGraphie Pardonnez-moi (2006) / Le Bal des actrices (2009).

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FILM D’OUVERTURE OPENING FILM FILM DE CLÔTURE CLOSING FILM

filM De clÔture / CLOSING FILM

LE MOINE (THE MONK) Dominik Moll 2011 / FRANCE

Adaptation du célèbre roman gothique de Matthew G. Lewis, publié en 1796, Le Moine raconte le destin tragique de Frère Ambrosio dans l’Espagne catholique du XVIIe siècle. Abandonné à la naissance aux portes du couvent des Capucins, Ambrosio est élevé par les frères. Devenu un prédicateur admiré pour sa ferveur et redouté pour son intransigeance, il se croit à l’abri de toute tentation. L’arrivée d’un mystérieux novice va ébranler ses certitudes et le mener sur le chemin du péché. Crucifix, corbeaux noirs, cimetières sous la lune… Dominik Moll s’empare avec ardeur du folklore gothique pour signer un film d’une grande force visuelle dans un récit qui privilégie l’émotion au réalisme historique. Les influences de la peinture espagnole du XIXe siècle (Goya, Velasquez, Zurbaran…) alliées à la musique omniprésente du compositeur de Pedro Almodóvar créent une toile de fond idéale pour un récit où les forces du rêve et de l’inconscient le disputent à la tragédie grecque. Au-delà du plaisir de l’histoire et du plaisir des images (de la beauté des hommes-bougies aux visages en gros plan dévorés par le noir), la remarquable performance de Vincent Cassel, au jeu tout en retenue, d’une candeur qu’on ne lui connaissait pas, exprime tout le conflit intérieur d’un homme déchiré par son destin.

The adaptation of Matthew G. Lewis’ famous gothic novel, published in 1796, The Monk tells the tragic fate of brother Ambrosio in Catholic 17th-century Spain. Abandoned at birth at the gate of the Capuchin convent, Ambrosio is brought up by monks. Now a preacher admired for his fervor and feared for his intransigence, he believes himself to be free from temptation. The arrival of a mysterious novice will shatter his certitudes and lead him to sin. Crucifix, black crows, moonlit cemeteries, Dominik Moll fervidly appropriates gothic folklore to craft a picture with great visual strength in a tale favoring emotion over historical realism. Influences from 19th century Spanish paintings (Goya, Velasquez, Zurbaran…) combined with Pedro Almodóvar’s composer’s ubiquitous music make for this tale’s ideal backdrop, in which the power of dream and the unconscious ranks it with Greek tragedy. Beyond the pleasure of history and the beauty of images (from monks holding candles to close-up faces consumed by darkness), Vincent Cassel’s astounding performance, filled with subtlety and of unexpected candor, expresses the inner conflict of a man torn by his fate.

preMière MonDiale / WORLD PREMIERE 1h41 / numérique / couleur / vosta scénario Dominik Moll et Anne-Louise Trividic, d’après le roman éponyme de Matthew G. Lewis production Michel Saint-Jean, Alvaro Longoria, Diaphana image Patrick Blossier son François Maurel, Gérard Hardy costumes Bina Daigeler décors Antxón Gómez montage François Gedigier, Sylvie Lager musique Alberto Iglesias interprétation Vincent Cassel, Déborah François, Joséphine Japy, Sergi Lopez, Catherine Mouchet, Jordi Dauder, Géraldine Chaplin distribution Diaphana

filMoGraphie Intimité (1993) / Harry, un ami qui vous veut du bien (2000) / Lemming (2005).

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION 2

ÉDitos

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JurYs

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priX

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FILMS EN coMpÉtition

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portfolio 2010

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sÉances spÉciales (HORS COMPÉTITION)

EDITORIALS OPENING FILM CLOSING FILM

2010 PORTFOLIO

JURY

AWARDS COMPETITION

SPECIAL SCREENINGS (OUT OF COMPETITION)

LE MEXIQUE À L’HONNEUR MEXICO IN FOCUS

ÉVÉNEMENTS EVENTS

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panoraMa

PANORAMA

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Fictions

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Documentaires

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Feature Films Documentaries

Courts métrages Short films

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Focus Nicolás Echevarría

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Focus Nicolás Pereda

Nicolás Echevarría Focus Nicolás Pereda Focus

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Focus Gabino Rodríguez

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MeXiQue / usa

Gabino Rodríguez Focus MEXICO / USA

169 cinÉ-concert LES PROIES DU VAMPIRE

NUIT DU CINÉMA

155 Visions en 3D relief 3D PROGRAM

164 25e anniVersaire De piXar PIXAR’S 25TH ANNIVERSARY

167 rencontres & tables ronDes WORKSHOPS & PANEL DISCUSSIONS

169 cinÉ-concert LES PROIES DU VAMPIRE FILM CONCERT: EL VAMPIRO

170 brocante cinÉMa

CINEMA FLEA MARKET

170 EXPO PHOTO les inVitÉs Du festiVal Vus par JÉrÔMe bonnet PHOTO EXHIBITION: THE GUESTS OF THE FESTIVAL BY JÉRÔME BONNET

171 cinÉ-KaraoKÉ + bal

CINE-KARAOKE + DANCING PARTY

FILM-CONCERT: EL VAMPIRO

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HOMMAGES & RÉTROSPECTIVES TRIBUTES & RETROSPECTIVES

AVANT-PREMIÈRES PREMIERES 35

FILMS EN aVant-preMière

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ressorties De l’ÉtÉ

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PREMIERES

CLASSICS ON NEW PRINTS

isabella rossellini Michael lonsDale Gael GarcÍa bernal JerzY sKoliMowsKi Michel ocelot RÉTROSPECTIVE Don sieGel

SOMMAIRE SUMMARY PARIS PROJECT COPRODUCTION PLATFORM 175 177 178

INFORMATIONS PRATIQUES PRATICAL INFORMATION

prÉsentation

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ÉQuipe

MeetinGs et screeninGs

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inDeX Des lieuX

ateliers et sÉMinaires

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reMercieMents

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source Des filMs

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inDeX Des filMs

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inDeX Des rÉalisateurs

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partenaires

PRESENTATION

MEETINGS & SCREENINGS

WORKSHOPS & SEMINARS

FESTIVAL TEAM FESTIVAL VENUES SPECIAL THANKS FILMS SOURCES

FILMS AT A GLANCE

DIRECTORS AT A GLANCE SPONSORS

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peDro Gonzáles-rubio, réalisateur mexicain d’Alamar, présenté en compétition, Festival Paris Cinéma 2010.

portfolio 2010 > Les invités du festival vus par Jérôme Bonnet

leon Daï, réalisateur taïwanais de Je ne peux pas vivre sans toi, présenté en avant-première, Festival Paris Cinéma 2010.

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tilDa swinton, actrice d’Amore de Luca Guadagnino, présenté en avant-première, Festival Paris Cinéma 2010.

MahaMat-saleh haroun, réalisateur tchadien d’Un homme qui crie, présenté en avant-première, Festival Paris Cinéma 2010.

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louise bourGoin, actrice de L’Autre Monde de Gilles Marchand, présenté en avant-première, Festival Paris Cinéma 2010.

Éric reinharDt, écrivain, membre du jury de la Compétition internationale, Festival Paris Cinéma 2010.

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euGène Green, invité d’honneur du Festival Paris Cinéma 2010.

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anaïs DeMoustier, actrice de D’amour et d’eau fraîche d’Isabelle Czajka, présenté en avant-première, Festival Paris Cinéma 2010.

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Dans nos colonnes,

la Star

c’est le Cinéma

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION 16 JURY JURY 19 PRIX AWARDS 21 FILMS EN COMPÉTITION COMPETITION 30 SÉANCES SPÉCIALES (HORS COMPÉTITION) SPECIAL SCREENINGS (OUT OF COMPETITION)

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LE JURY / THE JURY

LUBNA AZABAL

MATHIEU DEMY

THIERRY JOUSSE

Née en Belgique, Lubna Azabal étudie au Conservatoire Royal de Bruxelles avant de débuter sa carrière, d’abord au théâtre puis au cinéma dès 1997, dans le court métrage de Vincent Lannoo, J’adore le cinéma, aux côtés d’Olivier Gourmet. C’est André Techiné qui la révèle en 2001 dans Loin, lui ouvrant ainsi les portes du cinéma français et international. Ses rôles dans Exils de Tony Gatlif (prix de la mise en scène à Cannes en 2004), Paradise Now de Habbu Assad (Golden Globes 2006 du Meilleur film étranger) et surtout son inoubliable interprétation dans Incendies de Denis Villeneuve lui valent la reconnaissance du grand public et de la critique. Elle sera prochainement dans Corialanus de Ralph Fiennes.

Né en 1972 de parents cinéastes – Agnès Varda et Jacques Demy –, Mathieu Demy débute au cinéma en 1981 dans un film de sa mère : Documenteur. Il a suivi depuis un parcours d’acteur alternant comédie et drame, tournant notamment pour Olivier Ducastel et Jacques Martineau, Benoît Cohen, Orso Miret, Pascal Bonitzer, André Téchiné, Emmanuelle Bercot, Jean-Pierre Mocky, Céline Sciamma… En 1999, il crée la société Les Films de l’autre afin de développer ses premiers courts métrages. En 2011, il produit et réalise son premier long métrage, Americano, dont la sortie est prévue à l’automne prochain.

Après avoir été rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma de 1991 à 1996, Thierry Jousse réalise quatre courts métrages, Le Jour de Noël, Nom de code : Sacha, Julia et les Hommes, Buenos Aires Fantasma et un long métrage, Les Invisibles, sorti en juin 2005. En 2009, il réalise le documentaire L’Âge d’or de la musique de films. Iconoclaste, pop, décalé, traçant un territoire qui n’appartient qu’à lui, son deuxième long métrage, Je suis un no man’s land, sorti début 2011, le consacre comme l’un des réalisateurs français les plus stimulants apparus en France ces dernières années.

Native from Belgium, Lubna Azabal studied at the Conservatoire Royal in Brussels. She first started performing on stage before starring in Vincent Lannoo’s short J’adore le cinema with Olivier Gourmet, in 1997. Her talent was revealed in André Téchiné’s Far Away (2001), which was her first step into the film industry in France and worldwide. She garnered both critical and public acclaim with her performances in Tony Gatlif’s Exils (Best Director Award at the 2004 Cannes Festival), Habbu Assad’s Paradise Now (Golden Globe for Best Foreign Language Film in 2006), and most importantly, her unforgettable performance in Denis Villeneuve’s Incendies. She stars in Ralph Fiennes’s upcoming Corialanus.

Born in 1972 to filmmaking parents—Agnès Varda and Jacques Demy—Mathieu Demy’s career in the movie industry started in 1981, when he starred in one of his mother’s films, Documenteur. Since then, he has been acting in comedies and dramas, working with Olivier Ducastel and Jacques Martineau, Benoît Cohen, Orso Miret, Pascal Bonitzer, André Téchiné, Emmanuelle Bercot, Jean-Pierre Mocky, Céline Sciamma… In 1999, he launched his own company Les Films de l’autre to produce his first shorts. In 2011, he produced and directed his first feature, Americano, to be released this fall.

After working as editor in chief of Cahiers du Cinéma from 1991 to 1996, Thierry Jousse directed four shorts, Le Jour de Noël, Nom de code : Sacha, Julia et les Hommes, Buenos Aires Fantasma and a feature film, Les Invisibles, released in 2005. In 2009, he directed the documentary L’Âge d’or de la musique de films. Iconoclastic, pop, offbeat, and creating his own world, his second feature, Je suis un no man’s land, released early 2011, established him as one of the most stimulating French directors of the past few years.

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

JURY DES ÉTUDIANTS STUDENT JURY Vladimir Adrien Médecine, Paris Descartes

Maud Batifoulier Licence 3, Arts du spectacle, Nanterre

Benjamin Pelletier Étudiant québécois au Cégep Saint-Laurent, invité à Paris dans le cadre d'un échange (voir p. 19)

Marlène Serour

PAULINE LEFÈVRE

GILLES MARCHAND

Pauline Lefèvre est née en 1981. Sa carrière télévisée commence en 2005 sur Direct 8. En 2008, elle rejoint M6 mais la quitte rapidement pour Canal+ où elle succède à Louise Bourgoin, à la présentation de la météo du Grand Journal. Animatrice, Pauline Lefèvre est aussi actrice, elle a fait ses débuts sur les planches en juin 2008 dans la comédie musicale Les fils de… de Valentine Valsevierzon, où elle interprète la fille d’Alain Delon. Durant l’été 2010, elle tourne Voir la mer, de Patrice Leconte, aux côtés de Clément Sibony et Nicolas Giraud.

Après des études à l’IDHEC (actuelle Fémis), où il rencontre notamment Dominik Moll, Vincent Dietschy et Laurent Cantet, Gilles Marchand écrit son premier scénario, Les Sanguinaires, réalisé par Laurent Cantet. Il est l’auteur des scénarios de nombreux films d’auteur français à succès dont Ressources humaines et Harry, un ami qui vous veut du bien et réalise plusieurs films courts. C’est avec ses longs métrages Qui a tué Bambi ? (2003) puis L’Autre Monde (2010), tous deux sélectionnés au Festival de Cannes et présentés à Paris Cinéma, qu’il s’impose comme un grand cinéaste de l’étrange.

Pauline Lefèvre was born in 1981. Her TV career started in 2005 on Direct 8. In 2008, she joined M6, leaving shortly after to join Canal+ where she took over Louise Bourgoin as the Grand Journal weather forecaster. Pauline Lefèvre is not only a TV show host, but also an actress; she made her debut theatre performance in June 2008, in Valentine Valsevierzon’s musical Les Fils de…, in which she played Alain Delon’s daughter. In the summer 2010, she starred in Patrice Leconte’s Voir la mer, alongside Clément Sibony and Nicolas Giraud.

Graduated from IDHEC (now FEMIS), where he met Dominik Moll, Vincent Dietschy and Laurent Cantet, Gilles Marchand wrote his first script, Les Sanguinaires, directed by Laurent Cantet. He wrote scripts for many successful French auteur films such as Human Resources and With a Friend Like Harry…, and directed several shorts. With Who Killed Bambi? (2003) and Black Heaven (2010), both selected at the Cannes Film Festival and screened at Paris Cinema IFF, he established himself as a master of oddness.

Master 1 Cinéma, Paris 1, Panthéon Sorbonne

Camille Thebault Licence 3 Cinéma, Paris 1, Panthéon Sorbonne

Perrine Val Master 2 Cinéma et Audiovisuel, Paris 3, Sorbonne Nouvelle

Nausica Zaballos Doctorat à l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales)

JURY DES BLOGUEURS ET DU WEB BLOGGERS AND WEB JURY Thomas Fioretti Independencia www.independencia.fr

Mathieu Gayet MG Cinéma www.idrann.net

Nicolas Gilli Filmosphère www.filmosphere.com

Sylvain Golvet L’Ouvreuse www.louvreuse.net

Olivier Granjon La Cinémathèque de Phil Siné cinematheque.over-blog.net

Mehdi Omaïs Les Cinévores www.lescinevores.com

Fabien Reyre Critikat www.critikat.com

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A M É N I C N O S N À CHACU

FACEBOOK.COM/CINEPLUS

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LES PRIX DE LA COMPÉTITION COMPETITION AWARDS Huit longs métrages venus du monde entier sont sélectionnés cette année. Présentées par leurs réalisateurs, toutes ces œuvres composent un melting-pot inédit, un laboratoire des talents de demain et une véritable vitrine des grands films de l’année à découvrir en exclusivité. Les longs métrages concourent pour le Prix du Public, le Prix du Jury, le Prix des Étudiants et le Prix des Blogueurs et du Web. Toutes les récompenses, dotées par le festival avec le soutien précieux de ses partenaires, sont destinées à encourager la distribution en salles des films primés. Eight feature films were selected worldwide this year. Presented by their director, these pictures make up an unprecedented melting pot, an up-and-coming talent laboratory, and an exclusive showcase of this year’s great films. The feature films compete for the Audience Award, the Jury Award, the Student Award and the Bloggers and Web Award. All the awards, endowed by the festival with valuable support from our sponsors, are destined to encourage theatrical distribution of the winning films.

LE PRIX DU PUBLIC AUDIENCE AWARD

LE PRIX DU JURY JURY AWARD

Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron Prix du Public 2010

La Rivière Tumen de Zhang Lu Prix du Jury et Prix des Étudiants 2010

Le Prix du Public est doté pour la troisième année consécutive par CINÉ+ qui offre une campagne de promotion sur ses antennes au distributeur du film gagnant, à hauteur de 30 000 €, lors de sa sortie en salles.

En partenariat avec JCDecaux, média fortement impliqué à l’année aux côtés des distributeurs pour les accompagner au mieux dans la promotion de leurs films.

The Audience Award is endowed for the third consecutive year by CINÉ+, which offers the distributor of the awarded film an advertising campaign on its channel, up to 30,000 €, upon theatrical release.

Les trophées de la Compétition sont designés par Skalli. The Competition trophies are designed by Skalli.

In partnership with JCDecaux, media of which the strong year-long involvement with distributors seeks to properly help them promote their films.

LE PRIX DES ÉTUDIANTS STUDENT AWARD LE PRIX DES BLOGUEURS ET DU WEB BLOGGERS AND WEB AWARD

Lancé en mai 2010, le site Festival Scope s’associe à différents festivals internationaux, dont le Festival Paris Cinéma, pour proposer aux professionnels du monde entier un accès privilégié aux films sélectionnés. www.festivalscope.com Launched in May 2010, the Festival Scope website associates with several international festivals, among which Paris Cinema IFF, to offer worldwide professionals special access to the selected films.

COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

Le Braqueur de Benjamin Heisenberg Prix des Blogueurs 2010

Créé en 2010, le Prix des Blogueurs et du Web est décerné par sept plumes de la blogosphère et du web que le festival a souhaité mettre en valeur. Elle.fr et Vodkaster.com soutiendront, lors de sa sortie en salles, le film primé. Created in 2010, the Bloggers and Web Award is awarded by seven quills of the blogosphere and the Internet which the festival wants to support. Elle.fr and Vodkaster.com will promote the awarded film upon theatrical release.

Les sept étudiants du jury seront accompagnés dans leur délibération par la présidente du festival, Charlotte Rampling. Le Prix des Étudiants est doté par L’Étudiant qui offre une insertion publicitaire au film primé lors de sa sortie. CINÉ FAC, spécialiste de la promotion du cinéma auprès des étudiants, mettra en avant le film gagnant auprès de ses abonnés. Le prix est également soutenu par l’Office franco-québécois pour la jeunesse ainsi que les Rendez-vous du cinéma québécois, qui inviteront un membre du jury à participer au festival à Montréal (février 2012), tandis que cet été, Paris Cinéma accueillera un des étudiants québécois dans son jury. Festival President Charlotte Rampling will assist seven students in their deliberation. The Student Award is endowed by L’Étudiant magazine, which offers the winning film an advertising insertion upon release. CINÉ FAC, an expert in cinema advertising to students, the Student Award will give pride of place to the film with its subscribers. The Award is also supported by l’Office franco-québécois pour la jeunesse (France-Quebec Youth Office) and the Rendez-vous du Cinéma Québécois, which will invite a member of the jury to attend the festival in Montreal (February 2012), while this summer, Paris Cinema IFF will welcome one student from Quebec in its jury.

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Les jeunes ont de l’avenir

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Lifeguard : sauveteur

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

FILMS EN COMPÉTITION / COMPETITION

LA BALLADE DE GENESIS ET LADY JAYE (THE BALLAD OF GENESIS AND LADY JAYE) Marie Losier

2011 / ÉTATS-UNIS - FRANCE / DOCUMENTAIRE

Portrait fiévreux et affectueux de l’artiste et performeur transgenre Genesis P-Orridge qui s’est métamorphosé au cours des ans pour ressembler à sa blonde moitié, Lady Jaye. Artiste majeur de la scène avant-gardiste new-yorkaise de ces 30 dernières années, considéré comme le père de la musique industrielle, Genesis défie les limites de l’art et de la biologie avec son projet clé « Créer le Pandrogyne », où il tente à la suite de nombreuses opérations chirurgicales de ressembler au plus près à l’amour de sa vie et sa partenaire artistique, Lady Jaye (née Jacqueline Breyer). Mêlant archives personnelles et home movies, Marie Losier filme cet acte ultime de dévotion, performance risquée et ambitieuse mais avant tout déclaration d’amour d’un nouveau genre entre deux personnalités hors normes, violemment interrompue par le décès de Lady Jaye en 2007. Teddy Award du meilleur documentaire, Festival de Berlin 2011.

A feverish and affectionate portrait of transgender artist and performer Genesis P-Orridge, who transformed over the years to look alike his significant other, the blond Lady Jaye. A major artist of New York avant-garde scene for the past 30 years, considered by many the father of industrial music, Genesis challenges the limits of art and biology with his key project “Creating the Pandrogyne”, in which he strives to look like his life and artistic partner, Lady Jaye (née Jacqueline Breyer). Combining personal footage and home movies, Marie Losier follows this ultimate act of devotion, a risqué and ambitious performance, but most importantly, an unprecedented declaration of love between two nonconformists, violently interrupted by Lady Jaye’s passing, in 2007. Teddy Award for Best documentary, 2011 Berlin Film Festival.

PREMIER FILM / FIRST FILM 1h12 / vidéo / couleur / vostf production Marie Losier, Martin Marquet, Steve Holmgren image Marie Losier son Bryin Dall montage Marie Losier musique Bryin Dall interprétation Genesis Breyer P-Orridge, Lady Jaye Breyer P-Orridge, Big Boy (Breyer P-Orridge) distribution Épicentre Films vente à l’étranger Cat & Docs BIOGRAPHIE Née en France en 1972, Marie Losier vit à New York où elle travaille à l’Alliance Française. Elle a déjà réalisé de nombreux portraits de cinéastes, musiciens et compositeurs dont Guy Maddin, Richard Foreman ou Tony Conrad. Elle a également joué dans les réalisations de George Kuchar, Mike Kuchar et Jackie Raynal. La Ballade de Genesis et Lady Jaye est son premier long métrage.

FILMOGRAPHIE Bird, Bath and Beyond (cm, 2003) / Eat your Makeup! (cm, 2005) / Manuelle Labor (cm, 2007) / Jaye Lady Jaye (cm, 2008) / Papa Broken Dance (cm, 2009) Slap the Gondola! (cm, 2010).

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CURLING Denis Côté

2010 / CANADA

Dans une nature hivernale et rude, Jean-François Sauvageau vit avec Julyvonne, sa fille solitaire de 12 ans, en marge du monde, dans une maison isolée de la rive sud de Montréal. Taciturne et surprotecteur, l’homme tente obstinément de préserver sa fille de l’hostilité du monde extérieur, la privant notamment d’école et de sorties. Leur quotidien s’organise autour de rituels simples et leur intimité demeure silencieuse et maladroite. L’équilibre fragile de leur relation est mis en péril par des événements étranges… Depuis 2005, le cinéaste Denis Côté fait entendre une voix très singulière dans le paysage du cinéma québécois. Marginaux, contemplatifs, ses films enchevêtrent réalisme et surnaturel. Les paysages somptueux dessinés par le froid glacial de l’hiver canadien font de la nature une source d’images oniriques et de mystères irrésolus, comme pour mieux approcher la singularité des êtres et l’absurdité de l’existence. Après Elle veut le chaos et Carcasses, Denis Côté poursuit avec ce cinquième film une carrière très remarquée dans les festivals les plus prestigieux. Sans morale, jugement ou volonté d’explication, il signe avec Curling une œuvre très maîtrisée, drôle et émouvante, à l’univers mystérieux et envoûtant. Léopard d’argent de la meilleure réalisation et Prix d’interprétation masculine, Festival de Locarno 2010.

Winter, in the Canadian country: Jean-François Sauvageau lives with Julyvonne, his 12-year-old solitary daughter, on the margin of the world, in an isolated house on the South bank of Montreal. Taciturn and overprotective, the man stubbornly tries to protect his daughter from hostilities of the outside world, taking her out of school and preventing her from going out. A simple routine paces their life, and their intimacy remains silent and awkward. The fragile balance of their relationship is compromised by strange events… Since 2005, filmmaker Denis Côté has had a distinctive voice in the Quebecois cinematic landscape. Marginal and contemplative, his films mix realism with the supernatural. Nature, of which breathtaking landscapes are outlined by the freezing cold of Canadian winter, becomes a source of dreamlike images and unsolved mysteries, as well as a means to observe the singularity of people and the absurdity of existence. After All That She Wants and Carcasses, Denis Côté, whose work is celebrated at the most prestigious festivals, comes back with this fifth opus. Without being moralistic, judgemental or didactic, Curling is a crafty picture with a funny yet moving, mysterious and enchanting world. Silver Leopard for Best director and Best actor Award, 2010 Locarno Festival.

1h32 / 35 mm / couleur / vosta + vostf scénario Denis Côté production Denis Côté, Denis Morisette, Nihil Productions image Josée Deshaies son Frédéric Cloutier costumes Julia Patkos montage Nicolas Roy interprétation Emmanuel Bilodeau, Philomène Bilodeau, Roc Lafortune, Sophie Desmarais, Muriel Dutil, Anie Pascal Robitaille, Johanne Haberlin distribution Capricci BIOGRAPHIE Né en 1973 dans la province du Nouveau Brunswick au Canada, Denis Côté étudie le cinéma à Montréal avant de devenir journaliste et critique. Il réalise en parallèle une quinzaine de courts métrages avant de passer au format long en 2005 avec Les États nordiques. Chacune de ses réalisations a connu un grand succès critique et a été très remarquée dans de nombreux festivals internationaux.

FILMOGRAPHIE Les États nordiques (2005) / Nos vies privées (2007) / Elle veut le chaos (2008) Carcasses (2009).

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

EN SECRET (CIRCUMSTANCE) Maryam Keshavarz

2011 / ÉTATS-UNIS - IRAN - LIBAN

Atafeh et Shireen, deux amies issues de familles privilégiées de Téhéran, se rebellent contre l’autorité conservatrice de la République islamiste. À travers l’exploration de leurs sentiments et de leur sexualité, elles défient la morale politique au nom de leur liberté. Enlevant leur voile en public, sortant dans des boîtes de nuit sans escorte masculine, elles explorent le monde secret et souterrain où se rejoint la jeunesse iranienne, loin des autorités. Le frère d’Atafeh, ancien drogué, se réfugie quant à lui dans le fondamentalisme islamique et regarde avec une grande méfiance la relation ambiguë des deux jeunes femmes. Panorama de la jeunesse iranienne d’aujourd’hui, Maryam Keshavarz signe un premier film sensuel et stylisé sur le thème difficile de la sexualité en territoire islamiste. Tourné au Liban avec un casting iranien, ce drame familial met en scène la passion amoureuse confrontée à la rigidité d’un gouvernement et à la morale religieuse dans un pays où le plaisir s’expérimente derrière des portes closes. Entre drame politique et histoire d’amour, la réalisatrice signe un film au regard singulier, engagé et prometteur. Prix du Public, Festival de Sundance 2011.

Atafeh and Shireen, two friends from privileged Tehran families, rebel against the Islamic republic’s conservative authority. Through the exploration of their feelings and sexuality, they defy political morality in the name of their freedom. Taking off their head scarves in public, going clubbing without male escort, they explore the secret and underground world where Iranian youth meets, far from the authorities. Atafeh’s brother, an ex-addict, finds refuge in Islamic fundamentalism and looks at the two women’s ambiguous relationship with great suspicion. A panorama of today’s Iranian youth, Maryam Keshavarz’s first film is a sensual and stylized take on the difficult topic of sexuality in the Islamic world. Shot in Lebanon with an Iranian cast, this family drama depicts passion confronted to the rigidity of a government and to religious moral in a country where pleasure is experimented behind closed doors. Between a political drama and a love story, Circumstance is a politically committed and promising film with a unique stance. Audience Award, 2011 Sundance Festival.

PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h45 / 35 mm / couleur / vostf + vosta scénario Maryam Keshavarz production Karin Chien, Maryam Keshavarz, Melissa M. Lee / Antonin Dedet, Neon Productions image Brian Rigney Hubbard son Glenn T. Morgan, MPS / Matt Waters & Joe Barnett décors Natacha Kalfayan costumes Lamia Choucair montage Andrea Chignoli musique Gingger Shankar interprétation Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy, Reza Sixo Safai, Soheil Parsa, Nasrin Pakkho distribution Ad Vitam vente à l’étranger Funny Balloons BIOGRAPHIE Née à New York, Maryam Keshavarz est une réalisatrice, scénariste et productrice américano-iranienne diplômée d’études féministes, de littérature comparée, d’études du Proche-Orient et de littérature persane. Après un premier documentaire et plusieurs courts métrages sélectionnés dans de nombreux festivals, elle réalise son premier long métrage de fiction avec En secret, plébiscité par le public de Sundance.

FILMOGRAPHIE Color of Love (doc, 2004) / Not for Sale (cm, 2006) / The Day I Died (cm, 2006).

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LA GUERRE EST DÉCLARÉE (DECLARATION OF WAR) Valérie Donzelli 2011 / FRANCE

Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d’amour, la leur… Après La Reine des pommes, un premier film léger et pop, Valérie Donzelli s’attaque à un sujet plus grave et osé : la terrible maladie de l’enfant d’un jeune couple amoureux. Elle filme le choc et l’incompréhension, la colère et le découragement, le combat et enfin l’endurance. En bravant tous les genres et les frontières du 7e art, la réalisatrice signe une mise en scène époustouflante, en perpétuelle glissade entre le rire et les larmes, érigeant l’ambivalence et le contrepoint en règles d’or. Intime mais pudique, ce film déchirant d’amour et de vie développe un rythme effréné, une audace folle et un instinct sûr. Avec Jérémie Elkaïm, ils sont à la fois modèles, scénaristes et acteurs de leur vie et de leur film et réinventent l’alchimie d’un cinéma où les dialogues sonnent comme les paroles d’une chanson, les situations du quotidien comme de véritables scènes de mélodrame. À la vie à la mort, hymne au bonheur et au cinéma, le deuxième film de Valérie Donzelli a la grâce des œuvres nées d’une « nécessité intérieure ». Film d’ouverture de la Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2011.

A couple, Romeo and Juliette. A child, Adam. A battle, illness. And above all, a great love story, their own… After The Queen of Hearts, a first easy watching and pop movie, Valérie Donzelli tackles a more severe and daring topic: the terrible illness of a young and loving couple’s child. She shows shock and incomprehension, anger and discouragement, struggle and finally, endurance. Blurring all genres and borders of cinema, the director, with her striking mise-en-scène, constantly mingling laughter with tears, establishes ambivalence and counterpoint as golden rules. Intimate yet coy, this heartfelt film about love and life develops hectic rhythm, great audacity and sure instinct. Along with Jérémie Elkaïm, they are models, screenwriters and actors, both of their lives and in their film, and reinvent the chemistry of a cinema in which dialogues sound like lyrics of a song, and daily life situations feel like genuine melodramatic scenes. Through life and death, a hymn to happiness and cinema, Valérie Donzelli’s second feature film has the grace of works sprung from “inner necessity”. Opening film of la Semaine de la Critique, 2011 Cannes Film Festival.

1h40 / numérique / couleur / vosta scénario Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm production Édouard Weil, Rectangle Productions image Sébastien Buchmann son André Rigaut décors Gaëlle Usandivaras costumes Élisabeth Méhu montage Pauline Gaillard conseiller artistique et musical Jérémie Elkaïm interprétation Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Brigitte Sy, Elina Lowensohn, Michèle Moretti, Philippe Laudenbach, Bastien Bouillon, Béatrice de Staël, Anne Le Ny, Frédéric Pierrot, Élisabeth Dion, César Desseix, Gabriel Elkaïm distribution Wild Bunch Distribution vente à l’étranger Wild Bunch site www.laguerreestdeclaree.com BIOGRAPHIE Actrice et réalisatrice née en 1973, Valérie Donzelli se fait connaître du grand public grâce à son rôle dans le film Martha… Martha de Sandrine Veysset en 2000. De plus en plus sollicitée par de grands cinéastes pour ses talents de comédienne (Agnès Varda, Anne Fontaine, Alain Guiraudie, Delphine Gleize…), elle se lance en parallèle dans la réalisation. Son premier long métrage, La Reine des pommes, film original et prometteur sorti en 2009, connaît un grand succès d’estime. Elle était membre du jury du Festival Paris Cinéma 2010.

FILMOGRAPHIE Il fait beau dans la plus belle ville du monde (cm, 2008) / La Reine des pommes (2009) Madeleine et le Facteur (cm, 2010).

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HOSPITALITÉ Koji Fukada 2010 / JAPON

Kobayashi mène une vie paisible dans une banlieue industrielle de Tokyo avec son épouse, sa sœur et la fille qu’il a eue d’une précédente union. À la tête de l’imprimerie familiale, son quotidien est rythmé par le travail. Celui de la famille est d’une grande régularité que rien ne semble pouvoir venir perturber. Jusqu’à l’arrivée de Kagawa. L’irruption de cet étranger dans la vie de Kobayashi et des siens, et bientôt sous son toit, va rapidement semer le trouble dans leur tranquille quotidien… Après Human Comedy in Tokyo , présenté au Festival Paris Cinéma 2010, Koji Fukada revient avec une comédie sociale sur les mensonges et les faux-semblants, le rapport aux autres et la peur de la différence. Hospitalité, par la richesse de son scénario, son sens épuré du cadrage et ses comédiens exceptionnels issus pour la plupart de la troupe de théâtre Seinendan, conduit le spectateur vers une mystérieuse plongée sous le vernis des apparences. Une farce sombre et ambiguë, ironique et délicate. Un auteur à suivre assurément. Festival de Tokyo 2010, Festival de Rotterdam 2011.

Kobayashi leads a peaceful life in an industrial suburb of Tokyo with his wife, his sister and the daughter he had from a previous union. In charge of the family print shop, work paces his daily life. A peaceful family life that nothing seems able to disturb… until Kagawa’s arrival. The burst of this stranger—who will soon move in—into Kobayashi and his loved ones’ life, will shortly disrupt their quiet routine… After Human Comedy in Tokyo, showcased at the 2010 Paris Cinema IFF, Koji Fukada comes back with a social comedy about lies and pretense, relationship to others and the fear of difference. The richness of Hospitalité’s script, its sober sense of framing and its outstanding actors, coming for the major part from the Seinendan theatre company, leads the viewer towards a mysterious plunge into the veneer of appearances. Hospitalité is a dark, ambiguous, ironic and delicate farce, by an up-and-coming auteur. 2010 Tokyo Film Festival, 2011 Rotterdam Film Festival.

PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h36 / vidéo / couleur / vosta + vostf titre original Kantaï scénario Koji Fukada production Kiki Sugino, Koji Fukada, Wa Entertainment image Kenichi Negishi son Ippei Shingaki montage Koji Fukada musique Kumiko Yabu, Yusuke Kataoka interprétation Kenji Yamauchi, Kiki Sugino, Kanji Furutachi, Bryerly Long, Eriko Ono contact festivals Pascale Ramonda vente à l’étranger Wa Entertainment BIOGRAPHIE Koji Fukada est né à Tokyo en 1980. Il réalise son premier film The Chair en 2004 puis rejoint, un an plus tard, la compagnie de théâtre contemporain Seinendan, dirigée par Oriza Hirata et réalise un moyen métrage d’animation, La Grenadière. En 2009, avec Human Comedy in Tokyo, le réalisateur reçoit un accueil chaleureux de la part du public et des festivals, au Japon comme à l’étranger.

FILMOGRAPHIE The Chair (2004) / La Grenadière (2006) / Human Comedy in Tokyo (2009).

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

THE PRIZE

Paula Markovitch 2010 / MEXIQUE - FRANCE - POLOGNE - ALLEMAGNE

Dans l’Argentine des années 70, Ceci, petite fille de sept ans, vit retranchée avec sa mère dans une maison au bord de l’océan. Le père, absent, est un dissident politique dont on ne sait s’il est mort ou en cavale. Partagée entre l’insouciance de l’enfance et le poids d’un secret que Ceci sait, sans comprendre pourquoi, qu’il est important de taire, la fillette est confrontée au danger lorsque l’armée demande aux élèves de son école de rédiger une ode à la gloire des militaires… Paula Markovitch, coscénariste des films Temporado de patos et Lake Tahoe de Fernando Eimbcke, présenté en compétition au Festival Paris Cinéma 2008, signe un premier film qu’elle définit elle-même d’autobiographique. Elle aborde de nouveau le thème délicat de la perte d’un parent et des bouleversements intimes qu’elle engendre, mais en le situant dans le contexte douloureux de la dictature argentine et dans des paysages immenses et désolés. Retournant sur les terres de son enfance, la réalisatrice évoque avec délicatesse les relations complexes qui unissent mère et fille vivant recluses, quasi clandestines, dans leur propre pays. Un premier film bouleversant, à la photographie lumineuse, dessinant à travers l’enfance singulière de Ceci une certaine histoire de l’Argentine. Compétition officielle, Festival de Berlin 2011.

Argentina in the 1970s: Ceci, a seven-year-old girl, lives secluded with her mother in a house by the ocean. It is unknown whether her absent father, a political dissident, is dead or on the lam. Torn between childhood carefreeness and the weight of a secret that Ceci knows, although she fails to understand why, is important to be kept quiet, the girl faces danger when the army has the students of her school write an ode to soldiers’ glory… Paula Markovitch, who co-wrote Fernando Eimbcke’s Temporado de patos and Lake Tahoe, a competing film at the 2008 Paris Cinema IFF, makes a directorial debut that she qualifies as autobiographical. She once again discusses the sensitive topic of losing one’s parent and the intimate upheaval it generates, however situating it in the painful context of Argentine dictatorship, and in wide and desolate landscapes. Back to the land of her childhood, the director tactfully evokes the complex relationship that links a mother and a daughter living as recluses, virtually clandestinely, in their own country. This heartbreaking first film, using luminous photography, presents, through Ceci’s particular childhood, a certain history of Argentina. Official Competition, 2011 Berlin Film Festival.

PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h47 / numérique / couleur / vosta + vostf titre original El Premio scénario Paula Markovitch production Kung Works en coproduction avec Mille et Une productions, Staron Film, Nikofilm image Wojciech Staron son Sergio Diaz décors Barbara Enriquez montage Lorena Moriconi musique Sergio Gurrola interprétation Paula Galinelli Hertzog, Sharon Herrera, Laura Agorreca, Viviana Suraniti, Uriel Iasillo vente à l’étranger Urban Distribution International BIOGRAPHIE Paula Markovitch est née en 1968 à Buenos Aires. Sa famille s’installe en 1976 à San Clemente del Tuyú puis à Córdoba où elle commence à écrire poèmes, récits et pièces de théâtre. Elle émigre ensuite au Mexique où elle travaille comme dramaturge et enseignante, notamment à l’institut du cinéma IMCINE et participe à l’écriture de longs métrages dont Lake Tahoe (Prix Alfred-Bauer à la Berlinale 2008) puis réalise elle-même deux courts métrages. The Prize est son premier long métrage de fiction.

FILMOGRAPHIE Perriférico (cm, 1999) / Mùsica de Ambulancia (cm, 2006).

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SUR LA PLANCHE Leïla Kilani

2011 / MAROC - FRANCE - ALLEMAGNE

Tanger, zone portuaire. Les filles-crevettes rêvent de devenir fillestextiles et de surmonter leur condition misérable. Écorchée vive, la rage au ventre, obsédée par la propreté de son corps, Badia et son amie Inane, ouvrières dans une usine de crevettes, rencontrent deux jeunes filles qui travaillent dans le textile et dans la zone industrielle où Badia et Inane rêvent d'être promues. De menus larcins en vols organisés, la bande des quatre, écartelée entre amitiés, séductions et trahisons, glisse sur une pente dangereuse. Sur la planche est le premier long métrage de fiction de Leïla Kilani, ex-journaliste indépendante marocaine et réalisatrice des documentaires très remarqués Tanger, le rêve des brûleurs et Nos lieux interdits, consacrés aux années de plomb au Maroc. Elle réalise un film coup-de-poing, noir et enragé, interprété par un quatuor de comédiennes débutantes, saisissantes de justesse, filmées par une caméra qui, sans répit, les observe, les traque, ne les lâche jamais. Dans la lignée des plus grands cinéastes, comme Pialat et les frères Dardenne, Leïla Kilani signe une œuvre visionnaire, réalisée avant les révoltes marocaines du printemps dernier. Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2011.

Tangier’s harbor. The women working at the shrimp factory dream of working in textile, as well as escaping from their miserable living conditions. Tormented, highly determined and obsessively scrubbing her body, Badia, with her friend Inane, meet two women who work at the industrial park—the object of their desires. From small thefts to organized larceny, the foursome, torn between friendship, seduction and betrayal, walks down a slippery slope. Moroccan former freelance journalist Leïla Kilani makes her fiction feature debut with Sur la planche, after directing acclaimed documentary films Tangier, the Burner’s Dream and Our Forbidden Place, which discuss the years of lead in Morocco. She directs a hardhitting, dark and rabid picture, starring four astounding newcomers, and filming with a stalking camera that constantly observes and scrutinizes them. In the footsteps of talented filmmakers such as Pialat or the Dardenne brothers, Leïla Kilani makes a visionary film, shot before last spring’s Moroccan riots. Directors’ Fortnight, 2011 Cannes Festival.

PREMIER FILM / FIRST FILM 1h46 / numérique / couleur / vosta + vostf scénario Leïla Kilani production Charlotte Vincent, Aurora Films / Leïla Kilani, Socco-Chico image Éric Devin son Philippe Lecœur, Laurent Malan montage Tina Baz musique Wilfried Blanchard (Wilkimix) interprétation Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel, Sara Betioui distribution Épicentre Films vente à l’étranger Fortissimo BIOGRAPHIE Née à Casablanca en 1970, Leïla Kilani a suivi des études supérieures en économie à Paris avant de se consacrer à l’histoire. Journaliste indépendante depuis 1997, elle s’est orientée vers le documentaire en 2000 avec des films très remarqués (Tanger, le rêve des Brûleurs, Nos lieux interdits) avant de réaliser Sur la planche, son premier long métrage de fiction.

FILMOGRAPHIE Tanger, le rêve des brûleurs (doc, 2002) / Zad Moultaka, Beyrouth retrouvé (doc, 2003) Nos lieux interdits (doc, 2007).

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COMPÉTITION INTERNATIONALE INTERNATIONAL COMPETITION

VOLTIGES (SHE MONKEYS) Lisa Aschan 2011 / SUÈDE

Emma et Cassandra se rencontrent dans un centre de voltige équestre. Emma, plutôt froide et réservée, est vite dominée par la jolie Cassandra, un peu plus âgée qu’elle et très douée. S’instaure alors une relation de pouvoir et de séduction entre les deux adolescentes au mimétisme troublant. Leur amitié complice bascule vite dans les prémisses d’une relation amoureuse où ambiguïté, désir et tension sexuelle s’installent en même temps que domination, rivalité et jalousie. Emma se prend vite au jeu et tente à son tour de contrôler Cassandra… Dans ce premier long métrage troublant, Lisa Aschan explore avec beaucoup de justesse les tragédies ordinaires de l’adolescence et la frontière ténue entre bienveillance et manipulation, complicité et rivalité. En jouant avec les codes du western, la réalisatrice ajoute une touche d’érotisme déroutant que porte une mise en scène minimaliste très maîtrisée. Cette fable brillante à la beauté crépusculaire est sobrement interprétée par de jeunes actrices remarquables. Festival de Berlin 2011, Festival de Tribeca 2011.

Emma and Cassandra meet in an equestrian acrobatics center. Emma, rather cold and coy, is soon dominated by the pretty, very talented and slightly older Cassandra. A power dynamic infused with seduction then unfolds between the two teenagers with disturbing mimicry. Their close friendship soon gives way to a romantic relationship filled with ambiguity, desire and sexual tension as well as domination, rivalry and jealousy. Emma shortly gives in to the game and tries to manipulate Cassandra… Lisa Aschan’s unsettling first feature is a keen exploration of ordinary teenagerhood tragedies as well as the thin line between kindness and manipulation, friendship and rivalry. Playing with codes of the western genre, the director adds confusing eroticism to her skillful minimalist mise-en-scène. This brilliant tale of crepuscular beauty is soberly interpreted by outstanding young actresses. 2011 Berlin Film Festival, 2011 Tribeca Film Festival.

PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h24 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Apflickorna scénario Lisa Aschan, Josefine Adolfsson production Helene Lindholm, Kristina Ăberg, Atmo Production AB image Linda Wassberg son Andreas Franck décors Kia Nordqvist costumes Kia Nordqvist montage Kristofer Nordin musique Sami Sänpäkkilä interprétation Mathilda Paradeiser, Linda Molin, Isabella Lindquist, Sergej Merkusjev, Adam Lundgren distribution ASC Distribution vente à l'étranger The Yellow Affair BIOGRAPHIE Née en Suède en 1978, Lisa Aschan étudie le français et la philosophie avant de sortir diplômée en 2005 de l’École nationale du film du Danemark. Elle travaille pour une série dramatique de la télévision danoise ainsi que pour le Théâtre dramatique royal et se fait connaître grâce à une série engagée contre le viol. Après plusieurs courts métrages sélectionnés dans des festivals du monde entier, Voltiges est son premier film de fiction.

FILMOGRAPHIE Fuck the Rapist (cm, 2004) / In Transit (cm, 2005) / Goodbye Bluebird (cm, 2007).

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SÉANCES SPÉCIALES / SPECIAL SCREENINGS INÉDITS / UNRELEASED FILMS Courts métrages, films inédits, coups de cœur, cette sélection offre une fenêtre sur des formats libres, des points de vue audacieux, des auteurs singuliers et des films pour débattre et échanger. Et pour la première fois cette année, une sélection de films issus de notre plateforme de coproduction professionnelle, Paris Project (p. 175). Shorts, unseen films, favorites, this selection showcases open formats, audacious standpoints, unique authors and films to discuss and bandy. And for the first time this year, a selection of films from our professional coproduction platform, Paris Project (p. 175).

THE LOOK, UN AUTOPORTRAIT À TRAVERS LES AUTRES Angelina Maccarone

2011 / FRANCE - ALLEMAGNE / DOCUMENTAIRE

Entre Paris, Londres et New York un portrait inédit de Charlotte Rampling dessiné à travers ses rencontres et ses discussions avec des artistes et des proches tels que Paul Auster, Peter Lindbergh ou Juergen Teller. On a tout écrit sur le regard de Charlotte Rampling, du mystère qui s’en dégage à sa sensualité, voire parfois à sa dureté. L’actrice qui a tourné avec les plus grands (de Luchiano Visconti à Woody Allen en passant par Patrice Chéreau) parle ici sans tabous de son métier, de ses prises de risques (de Portier de nuit à Max mon amour), du regard qu’on lui porte et simplement de sa vie avec une intelligence rare. En véritable icône du cinéma, la fascination qu’elle exerce sur le spectateur reste plus que jamais entière. Cannes Classics, Festival de Cannes 2011. Between Paris, London and New York, The Look draws a new portrait of Charlotte Rampling through her encounters and conversations with artists and friends such as Paul Aster, Peter Lindbergh or Juergen Teller. All has been said about Charlotte Rampling’s look and the mystery it exudes, its sensuality, not to mention its severity. The actress, who has worked with the greatest directors (Visconti, Woody Allen, but also Chéreau) freely discusses her craft, risk taking—The Night Porter, Max mon amour—but also the way she is perceived, and gives wonderful insight into her life. Being a true cinema icon, the fascination spectators entertain for Charlotte Rampling is very much alive. Cannes Classics, 2011 Cannes Film Festival. 1h34 / numérique / couleur / vostf titre original The Look, a Self-Portrait Through Others scénario Angelina Maccarone production Serge Lalou, Charlotte Uzu, Les Films d’Ici image Bernd Meiners montage Bettina Böhler vente à l'étranger MK2 Diffusion

LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE

Gilles Balbastre, Yannick Kergoat 2011 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

En 1932, l’écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi. Aujourd’hui, ils sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, Les Nouveaux Chiens de garde dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Une prise de conscience saisissante. In 1932, writer Paul Nizan published Watchdogs, condemning his contemporary philosophers and writers who, under the pretense of intellectual neutrality, imposed themselves as the watchdogs of the established order. Nowadays, journalists, editorialists, and media experts overtly exert social control. In a sardonic way, The New Watchdogs denounces the media which, claiming to be independent, objective and diverse, pose themselves as the democratic counter power. 1h44 / numérique / couleur et noir et blanc titre international The New Watchdogs scénario Serge Halimi, Pierre Rimbert, Renaud Lambert, Gilles Balbastre, Yannick Kergoat production Jacques Kirsner, Anne-Marie Marsaguet, JEM Productions image Laurent Fénart, Alberto Marquardt, Guillaume Deffontaines son Laurent Malan, Philippe Fabbri, Romain Degueltz, Olivier Walczak, Julien Cloquet direction artistique Joris Clerté (Petite Ceinture) infographie Arnaud Lamborion documentaliste Valérie Massignon montage Yannick Kergoat, Marie-Pierre Camus musique Fred Pallem source JEM Productions

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SÉANCES SPÉCIALES Hors compétition

SPECIALS SCREENINGS Out of Competition

COURTS MÉTRAGES / SHORT FILMS

AGLAÉE

Rudi Rosenberg 2010 / FRANCE

Dans la cour du collège, Benoît perd un pari contre ses copains. Son gage : proposer à Aglaée, une élève handicapée, de sortir avec lui. Rudi Rosenberg, jeune acteur et auteur de deux courts métrages, Une histoire louche et 13 ans, décrit avec acuité le monde complexe et cruel de l’adolescence, les codes du collège et ses rites de passage. Touchant et profondément juste, Aglaée est l’ébauche pleine de promesses de son premier long métrage en préparation. During recess, Benoît loses a bet to his friends. They thus dare him to ask Aglaée, a handicapped student, out on a date. Rudi Rosenberg, a young actor and director of two shorts, Une histoire louche and 13 ans, acutely describes the complex and cruel world of teenagerhood, middle school codes and rites of passage. Aglaée is preliminary work for his first feature film. 19 min / 35 mm / couleur scénario Rudi Rosenberg production Karé Productions image Régis Blondeau son Rémi Gill montage Emmanuelle Pencalet interprétation Géraldine Martineau, Marc Chaulet source Agence du court métrage

DES NŒUDS DANS LA TÊTE Stéphane Demoustier 2011 / FRANCE

Élise, 18 ans, et son petit ami sont en vacances au bord de la mer. Ils sont bientôt rejoints par le grand frère d’Élise, possessif et étouffant. Mais l’amour trouble de ce dernier pour sa jeune sœur va transformer cette parenthèse ensoleillée en un huis clos oppressant. Porté par les plus brillants représentants d’une jeune génération d’acteurs français, ce film questionne habilement l’ambiguïté des liens fraternels. 18-year-old Elise and her boyfriend Damien spend their vacation in the young girl’s family beach house. Elise’s older brother soon joins them. But his excessive and stifling love for his sister will change this sunny interlude into an oppressive tale unfolding behind closed doors. Relying on outstanding actors such as Anaïs Demoustier and Grégoire Leprince-Ringuet, two of the most talented representatives of the new generation, embodying this young couple who slowly gets torn by a manipulative and possessive brother, Week-End skillfully challenges the ambiguity of brotherly love. 23 min / 35 mm / couleur titre international Week-End scénario Stéphane Demoustier production Année Zéro image Benoît Rambourg son Emmanuel Bonnat montage Damien Maestraggi interprétation Anaïs Demoustier, Bruno Clairefond, Grégoire Leprince-Ringuet source Agence du court métrage

J’AURAIS PU ÊTRE UNE PUTE Baya Kasmi 2011 / FRANCE

À la caisse d’un magasin de bricolage, Mina est submergée par une crise d’angoisse et tombe dans les bras de Pierre… Baya Kasmi, coscénariste du très remarqué Le Nom des gens de Michel Leclerc, s’intéresse à nouveau à un personnage féminin fort et marginal après celui de Bahia qui avait valu le César de la meilleure actrice à Sara Forestier. Mina, sous ses airs de jolie fille naïve et maladroite, cache tant bien que mal un traumatisme lié à l’enfance. Armée d’un sécateur qu’elle ne quitte jamais et déterminée à séduire Pierre, rencontré au magasin de bricolage, elle campe un personnage burlesque, borderline, brillamment interprété par Vimala Pons. Une comédie féminine, fantasque et décalée. At the check-out of a hardware store, Mina has a panic attack and falls into Pierre’s arms. Baya Kasmi, co-screenwriter of Michel Leclerc’s acclaimed The Name of Love, once again brings forth a strong and marginal female character after that of Bahia, for which Sara Forestier received the César for Best Actress. The seemingly pretty, young and clumsy Mina strives to hide a childhood trauma. Always armed with shears and determined to seduce Pierre, whom she met at the hardware store, Mina is a burlesque and borderline character, brilliantly played by Vimala Pons. J’aurais pu être une pute is a feminine, fanciful and quirky comedy. 23 min / 35 mm / couleur scénario Baya Kasmi production Karé Productions image Guillaume Deffontaines son Nicolas Waschkowski décors Stéphane Becimol montage Serge Turquier musique Jean-Gabriel Bernhardt interprétation Vimala Pons, Bruno Podalydès, Jean-Claude Deret, Claudia Tagbo source Agence du court métrage

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COURTS MÉTRAGES / SHORT FILMS

JUNIOR

Julia Ducournau 2011 / FRANCE

PANDORE Virgil Vernier

2010 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

Justine, dite Junior, 13 ans, des boutons et un sens de l’humour bien à elle, est un garçon manqué un brin misogyne. Alors qu’on lui a diagnostiqué une gastroentérite, le corps de Junior devient le théâtre d’une étrange métamorphose… La réalisatrice détourne habilement les codes du récit adolescent en approchant la lisière du fantastique. Un premier film aussi étrange qu’envoûtant.

Paris, un physionomiste opère à l’entrée d’une boîte de nuit, critères de sélections et rapports de force sont au programme de la soirée. D’abord présenté comme l’autorité suprême qui accorde un droit de passage, le physionomiste se réduit par effets de répétition à une figure anodine et méprisante dont les décisions influent sur un minuscule microcosme. Un brillant et saisissant miroir de notre société.

Justine, nicknamed Junior, 13, has acne and her own sense of humor, and is a slightly misogynistic tomboy. As she gets diagnosed with gastroenteritis, Justine’s body becomes the scene of a strange metamorphosis… The director subtly plays with genre film codes to better illustrate the challenge of transitioning to the difficult age. A first surprising and moving film.

In Paris, a bouncer works doors at a club; his selection criteria and power dynamics define the night. First presented as the supreme authority granting access, the bouncer is reduced, through a repetitive device, to an insignificant and despising figure whose decisions influence the tiny microcosm. A brilliant mirror of our society.

22 min / numérique / couleur scénario Julia Ducournau production Kazak Productions image Claudine Natkin son Antoine Corbin, Bruno Reiland, Ivan Gariel décors Pascal Regbi, Isabelle Voisin montage Jean-Christophe Bouzy musique Mathieu Gauriat interprétation Garance Marillier, Aude Briant, Yacine N’Diaye, Virgil Leclaire, Raphael Mingau Lopes, Louis Dussol source Kazak Productions

35 min / numérique / couleur scénario Virgil Vernier production Kazak Productions image Ilan Klipper, Virgil Vernier son Ilan Klipper, Virgil Vernier, François Méreu montage Eulalie Korenfeld source Kazak Productions

PLANET Z

Momoko Seto 2011 / FRANCE

Sur la planète Z, le monde végétal est peu à peu envahi par des champignons. Tourné pendant trois mois en studio, Planet Z est une plongée en mode macro, organique et fascinante, au cœur d’une guerre biologique. À la façon des truquistes d’antan, Momoko Seto fait passer des choux-fleurs pour des forêts, des aubergines pour des montagnes, des pousses de radis pour des branches et une orange pour une planète. Une épopée fascinante ! On Planet Z, flora is slowly invaded by fungi. Shot in three months in a studio, Planet Z’s macro lens takes us at the heart of a biological war. In the tradition of illusionists, Momoko Seto uses the simplest effects along with more sophisticated techniques and easily makes cabbage pass for forests, eggplants for mountains, radish germs for tree branches and an orange for a planet. A fascinating adventure! 10 min / 35 mm / couleur scénario Momoko Seto production Sacrebleu Productions image Boubkar Benzabat son Quentin Degy animation 2D Julio Leon animation 3D Paul Alexandre montage Nicolas Sarkissian, Momoko Seto musique Yann Leguay source Sacrebleu Productions

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SÉANCES SPÉCIALES Hors compétition

SPECIALS SCREENINGS Out of Competition

LE SONGE DE POLIPHILE Camille Henrot 2011 / FRANCE

Comme une enquête inspirée par cette proposition de Sudir Karak : « L’Inde est l’inconscient de l’Occident », le film tresse la relation entre des séquences d’activités humaines (un pèlerinage, la fabrication d’un anxiolytique, l’extraction du venin des serpents) et des figures mythologiques liées à des stratégies de défense de l’homme contre la peur. Un film hypnotique, fiévreux et obsédant pour une expérience rare. Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2011. Like a survey inspired by Sudir Karak’s suggestion that “India is the West’s unconscious”, the film connects sequences of human activity (a pilgrimage, the making of anxiolytics, the extraction of poison from snakes) and mythological figures linked with human strategies of defense against fear. A hypnotic, feverish and haunting film. An exceptional experience. Directors' Fortnight, 2011 Cannes Film Festival. 9 min / 35 mm / couleur / sans dialogue production Maharaja Films image William O’ Callaghan, Camille Henrot son Joakim montage Yann Chapotel musique Joakim source Maharaja Films

TOUT LE MONDE DIT JE T’AIME Cécile Ducrocq 2010 / FRANCE

TREMBLAY-EN-FRANCE Vincent Vizioz 2010 / FRANCE

Marion, 14 ans, vient de recevoir un mot d'amour de son copain. Elle demande l'avis de sa meilleure amie, Joséphine. Les deux jeunes filles ne sont pas d'accord quant à l'interprétation à donner à ce « je t'aime ». Dans ce film frais et léger, Cécile Ducrocq joue avec aisance sur les codes du langage adolescent et filme avec justesse ses deux jeunes interprètes face à leurs premiers émois amoureux.

James, écossais, débarque un soir à Paris à la recherche de Claire Krapazinski. Il se lance dans une marche obstinée, en quête d’une lointaine ville de banlieue… Comme un long travelling horizontal le long du canal de l’Ourcq, le film traverse plusieurs zones émotionnelles, géographiques et cinématographiques qui confèrent à cette histoire des allures d’épopée héroïque et romantique.

Marion, 14, just received a love letter from her boyfriend. She asks her best friend, Joséphine, for advice. The two girls do not interpret “I love you” the same way. In this easy and very short film, Céline Ducrocq comfortably plays with teenagers’ language codes and acutely films these two burgeoning actresses.

James, a Scotsman, comes to Paris one evening looking for Claire Krapazinski. He starts stomping through the city, in search of a remote banlieue city… Like a long horizontal travelling along the Ourcq canal, the film goes through several emotional, geographical and cinematographic areas, giving this story a feel of heroic and romantic saga.

6 min / 35 mm / couleur scénario Cécile Ducrocq production Stéphane Demoustier, Maya Haffar, Année Zéro image David Chizallet son Yohann Angelvy montage Damien Maestraggi interprétation Romane Barron, Lola Iteanu source Agence du court métrage

22 min / 35 mm / couleur scénario Vincent Vizioz, Marianne Tardieu, Johann Visentini production 4A4 Productions image Benjamin Chartier son Antoine Corbin, Mikaël Barre décors Sidney Dubois montage Marie-Pierre Frappier musique Jansen Tertsie interprétation Jamie Sives, Marie Denarnaud source Agence du court métrage

Avec le soutien du Centre Pompidou / Musée national d’art moderne, CNAP et de la Mairie de Paris, Département de l’Art dans la Ville, dans le cadre de l'exposition Paris-Delhi-Bombay

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SÉLECTION PARIS PROJECT / PARIS PROJECT SELECTION

LES COLLECTIONS DE MITHAT BEY (10 TO 11)

HI-SO

Aditya Assarat

Pelin Esmer

2011 / TURQUIE - FRANCE - ALLEMAGNE

Avec ce premier film de fiction, Pelin Esmer filme Istanbul, sa ville natale, partagée entre passé et avenir et propose une réflexion sur l’importance de la transmission et de la solidarité dans une société en perpétuel changement. Sélectionné en tant que projet en développement (Paris Project Meetings 2007), puis développé avec l’aide de la Cinéfondation, le film est sélectionné au Festival de San Sebastian en 2009. In her first work of fiction, Pelin Esmer films her city of origin, Istanbul, torn between past and future and offers a reflection on the importance of transmission and solidarity in an ever changing society. Selected as a project in development at the 2007 Paris Project Meetings, then developed with the help of Cinéfondation, the picture was selected at the 2009 San Sebastian Festival. 1h50 / 35 mm / couleur / vostf titre original 11'e 10 kala scénario Pelin Esmer production Pelin Esmer, Nida Karabol Akdeniz, Tolga Esmer image Özgür Eken son Kasper Munck-Hansen décors Naz Erayda montage Ayhan Ergürsel, Pelin Esmer, Cem Yildirim interprétation Mithat Esmer, Nejat Işler, Tayanç Ayaydin, Laçin Ceylan, Savaş Akova distribution Arizona Films

MARDI, APRÈS NOËL (TUESDAY, AFTER CHRISTMAS) Radu Muntean

2010 / THAÏLANDE

Après un premier long métrage très remarqué, Wonderful Town, Aditya Assarat porte un regard intime et sensible sur une jeunesse en quête de sens et d’identité, confrontée à la fugacité du sentiment amoureux. D’abord sélectionné en tant que projet en développement (Paris Project Meetings 2008), puis en postproduction (Paris Project Screenings 2009), ce film d’une grande poésie a été sélectionné aux festivals de Pusan 2010 et de Berlin 2011. After an acclaimed first feature, Wonderful Town, Aditya Assarat films with an intimist and sensitive look youth in search of purpose and identity, confronted to the transience of love. First selected as a project in development at the 2008 Paris Project Meetings, then in postproduction at the 2009 Paris Project Screenings, this sensitive and poetic film was selected at the 2010 Pusan Festival and the 2011 Berlin Festival. 1h42 / 35 mm / couleur / vosta scénario Aditya Assarat production Soros Sukhum, Aditya Assarat, Ananda Everingham, Napassarin Prompila image Umpornpol Yugala son Akritchalerm Kalayanamitr décors Rasiguet Sookkarn costumes Cattleya Paosrichareaon montage Lee Chatametikool musique Shimizu Koichi, Desktop Error interprétation Ananda Everingham, Cerise Leang, Sajee Apiwong vente à l'étranger Memento Films International

2010 / ROUMANIE

Ce quatrième long métrage du cinéaste roumain Radu Muntean met en scène la solitude de personnages à l’épreuve de la solitude et de la cruauté du triangle amoureux, dans un style d’un réalisme à toute épreuve. Sélectionné en tant que projet en développement dans le cadre des Paris Project Meetings en 2009, le film est présenté l’année suivante au Festival de Cannes. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2010. This fourth feature by Romanian filmmaker Radu Muntean presents with solid realism characters challenged by the solitude and cruelty of a love triangle. Selected as a project in development at the 2009 Paris Project Meetings, the picture was presented the next year after at the Cannes Film Festival. Un Certain Regard, 2010 Cannes Festival. 1h39 / 35 mm / couleur / vostf titre original Marti, dupa craciun scénario Alexandru Baciu, Răzvan Rădulescu, Radu Muntean production Multi Media Est, BV McCann Erickson, Mindshare Media, Next Advertising, Spoon Media image Tudor Lucaciu RSC son Electric Brother décors Sorin Dima costumes Giorgiana Bostan montage Alexandru Radu interpretation Mimi Brănescu, Mirela Oprisor, Maria Popistasu, Sasa Paul-Szel, Dragos Bucur, Victor Rebengiuc distribution Shellac

Trabalhar Cansa de Juliana Rojas et Marco Dutra, présenté en avant-première (p. 63) fait également partie de cette sélection de films issus de Paris Project (p. 175). The premiere of Hard Labor by Juliana Rojas and Marco Dutra (p. 63) is also part of this Paris Project selection (p. 175).

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AVANTPREMIÈRES PREMIERES 37 FILMS EN AVANT-PREMIÈRE Premieres 67 RESSORTIES DE L'ÉTÉ Classics on New Prints

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Première 35 ans A4_A4 Première 35 ans 23/05/11 08:43 Page1

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

AVANT-PREMIÈRES / PREMIERES

3 FOIS 20 ANS (LATE BLOOMERS) Julie Gavras

2010 / FRANCE - BELGIQUE - GRANDE-BRETAGNE

Un homme et une femme qui s’aiment mais que tout oppose. Alors, malgré la force des sentiments, Adam et Mary se séparent pour mieux se retrouver. Mais ces héros n’ont pas les habituels 20 ou 30 ans, mais plus de 60. Cette soixantaine dynamique qui gère brillamment enfants, petits-enfants, travail et amis avec leur cortège de soucis ou de joies. Jusqu’au jour où Mary et Adam se rendent comptent qu’ils font partie de la catégorie senior. À leur grande surprise… Pour son deuxième long métrage après La Faute à Fidel, la réalisatrice Julie Gavras tourne, à Londres, une comédie fine, légère et colorée, sur les difficultés d’un couple confronté à la vieillesse. Porté par le charme de William Hurt délicieusement vieillissant, la rayonnante et réjouissante Joanna Lumley, actrice culte de Chapeau melon et bottes de cuir, et la performance d’Isabella Rossellini pleine d’humour et de grâce, le film pose un regard juste et tendre sur un sujet universel. Festival de Berlin 2011. A man and a woman who have nothing in common love each other. Despite the strength of their feelings, Adam and Mary break off their relationship to strengthen it. However, our unusual heroes are not 20 or 30, but over 60. This dynamic couple successfully juggles children, grand-children, work and friends, with their load of joy and worry. Until Mary and Adam realize, to their biggest surprise, that they are senior citizens… After Blame it on Fidel, director Julie Gravas fashions a subtle, easy and colorful comedy, set in London, about a couple’s struggle when confronted to aging: he needs to reaffirm his vigor and talent while she is insecure about her power of seduction. Carried by William Hurt’s charm, who delightfully ages, the radiant and heartening Joanna Lumley, iconic actress of The Avengers, and Isabella Rossellini’s performance, full of humor and grace, this picture keenly and tenderly tackles a universal topic. 2011 Berlin Film Festival. 1h28 / numérique / couleur / vostf scénario Julie Gavras, Olivier Dazat production Sylvie Pialat, Les Films du Worso / Bertrand Faivre, The Bureau image Nathalie Durand son Simon Farmer costumes Marianne Agertoft montage Pierre Haberer musique Sodi Marciszewer interprétation William Hurt, Isabella Rossellini, Joanna Lumley, Arta Dobroshi distribution Gaumont FILMOGRAPHIE Oh les beaux dimanches ! (cm, 1998) / De l’aube à la nuit : chants de femme du Maroc (doc, 2000) / La Faute à Fidel ! (2006).

ABSENT

Marco Berger 2011 / ARGENTINE

Martin se blesse lors d’un cours de natation. Après l’avoir emmené à l’hôpital, Sebastian, son professeur, propose à Martin de le raccompagner chez lui. Mais il n’y a personne. Le professeur n’a alors d’autre choix que de lui proposer de passer la nuit chez lui, sans encore se douter des vraies intentions de son jeune hôte… Révélé en 2009 avec Plan B, le jeune réalisateur argentin Marco Berger explore ici les désirs adolescents à travers les rapports ambigus entre un élève et son professeur. Construite par touches légères, à travers des échanges de regards et le seul langage du corps, leur relation a le goût dérangeant du tabou. Mais, en construisant son film comme un thriller et en inversant les rapports de domination, le cinéaste évite malicieusement les pièges de son sujet pour mieux surprendre le spectateur. Teddy Award, Festival de Berlin 2011. Martin hurts himself during a swimming lesson. After taking him to the hospital, his coach, Sebastian, offers to drive Martin back home. But no one is there. The coach has thus no choice but to offer him to spend the night at his place, unaware of his young guest’s intentions… Gaining recognition in 2009 with Plan B, young Argentinian filmmaker Marco Berger explores teenagers’ desires through the ambiguous relationship between a student and his instructor. Built with subtle strokes, and relying on eye contact and body language, their relationship has the disconcerting taste of taboo. However, by structuring his film like a thriller and inverting power dynamics, the filmmaker cleverly avoids the pitfalls of his topic, in order to surprise his audience. Teddy Award, 2011 Berlin Film Festival. 1h30 / numérique / couleur / vostf titre original Ausente scénario Marco Berger production Mariano Contreras, Oh My Gomez ! Films image Tomás Pérez Silva son Carolina Canevaro montage Marco Berger musique Pedro Irusta interprétation Carlos Echevarria, Javier de Pietro, Antonella Costa, Rocio Pavon, Alejandro Barbero distribution Bodega Films FILMOGRAPHIE A Last Will (La Ultima voluntad) (2007) / The Watch (El Reloj) (2008) / Plan B (2009).

Voir Hommage à Isabella Rossellini (p. 76)

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L’ART DE SÉDUIRE Guy Mazarguil 2011 / FRANCE

Jean-François, psychanalyste amoureux d’une de ses patientes, se sent enfin libre de la séduire lorsqu’elle décide d’arrêter sa thérapie. Tétanisé devant l’objet de son amour, Jean-François accumule toutes les maladresses. Il se tourne alors vers Julien, un de ses patients qui le consulte pour trouble obsessionnel compulsif de drague. Une initiative totalement absurde. Quoique… Troisième film de Guy Mazarguil, L’Art de séduire file avec légèreté ses thématiques de prédilection : gaucherie amoureuse et angoisses existentielles. Marivaudage, terrasses de cafés parisiennes, rythme enlevé et dialogues savoureux, Guy Mazarguil réunit tous les ingrédients d’une comédie pétillante. Mathieu Demy y campe avec charme et malice un psychanalyste en mal de soin et Lionel Abelanski un malade en mal d’amis, tandis que Julie Gayet et Valérie Donzelli jouent à merveille les séductrices borderline. Jean-François, a therapist, is in love with one of his patients. He thinks he might have a chance at seducing her when she decides to stop her therapy. Paralyzed in front of the object of his love, Jean-François cannot shake off his awkwardness. He thus turns to Julien, one of his patients who sought counsel for an obsessive-compulsive disorder that pushes him to hit on women. A totally ridiculous idea. Or is it… Guy Mazarguil’s third film L’Art de séduire subtly tackles his themes of predilection: dating clumsiness and existentialist anxiety. Banter, Parisian café terraces, a fast tempo and savory dialogues: Guy Mazarguil gathers all the ingredients for a bubbly comedy. Mathieu Demy charmingly and slyly plays a therapist in need of treatment, and Lionel Abelanski a patient in need of friends, while Julie Gayet and Valérie Donzelli wittily play borderline seductresses. 1h24 / numérique / couleur scénario Guy Mazarguil, Erick Malabry production Offshore image Martin de Chabaneix son Xavier Piroelle décors Antoine Fenske montage Sarah Turoche interprétation Mathieu Demy, Julie Gayet, Lionel Abelanski, Valérie Donzelli distribution Zelig Films FILMOGRAPHIE Bloody Mary (1993) / Façade (2002).

ATTENBERG

Athina Rachel Tsangari 2010 / GRÈCE

Marina, 23 ans, vit avec son père dans une ville industrielle sur la côte. Se tenant à distance des êtres humains qu’elle juge bien trop étranges, Marina préfère écouter les chansons de Suicide, regarder les documentaires animaliers de Sir David Attenborough et prendre des cours d’éducation sexuelle avec sa seule amie, Bella. Deuxième long métrage de la réalisatrice Athina Rachel Tsangari, par ailleurs productrice de Canine de Yorgos Lanthimos, Attenberg témoigne de la vitalité et du renouveau de la jeune scène grecque. La réalisatrice plasticienne y bouscule l’art de la représentation et n’hésite pas à se confronter aux tabous du corps et de la mort. Entre comédie burlesque et musicale, ce film est aussi une brillante réflexion sur le langage, incarnée par Ariane Labed, une actrice française époustouflante primée à Venise pour une performance exceptionnelle entièrement jouée en grec. Sens des cadrages et du contrepoint, art maïeutique des dialogues, sensibilité féminine inédite, Attenberg est une véritable révélation. Marina, 23, lives with her father in an industrial city on the coast. Distancing herself from human beings, whom she finds way too strange, Marina prefers to listen to Suicide songs, watch Sir David Attenborough’s wildlife documentaries and take sex education classes with her only friend, Bella. Athina Rachel Tsangari, also producer of Yorgos Lanthimos’ Dogtooth, directs her second feature, Attenberg, revealing the vitality and renewal of the young Greek scene. The visual artist and filmmaker subverts the art of representation and does not shy away from the taboos of body and death. Between the burlesque and the musical, this picture is also a bright reflection on language, embodied by outstanding French actress Arian Labed, whose exceptional performance—entirely in Greek—was celebrated at Venice International Film Festival. With its sense of framing and counterpoint, a maieutic approach to dialogues, and a new feminine sensitivity, Attenberg is a true revelation. 1h35 / 35 mm / couleur / vostf scénario Athina Rachel Tsangari production Haos Film image Thimios Bakatakis son Leandros Ntounis costumes Thanos Papastergiou, Vassilia Rozana, Sandrine Cheyrol montage Sandrine Cheyrol, Matt Johnson interprétation Ariane Labed, Vangelis Mourikis, Evangelina Randou, Yorgos Lanthimos distribution Bodega Films vente à l’étranger The Match Factory FILMOGRAPHIE Fit (cm, 1994) / The Slow Business of Going (2001).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

BLACKTHORN Mateo Gil

2011 / ESPAGNE

CARS 2

John Lasseter 2011 / ÉTATS-UNIS / ANIMATION

Passé pour mort depuis 1908, Butch Cassidy, le légendaire hors-la-loi, se cache en réalité en Bolivie depuis 20 ans sous le nom de James Blackthorn. Au crépuscule de sa vie, il n’aspire plus qu’à rentrer chez lui pour rencontrer ce fils qu’il n’a jamais connu. Lorsque, sur sa route, il croise un jeune ingénieur qui vient de braquer la mine dans laquelle il travaillait, Butch Cassidy entame alors sa dernière chevauchée… Pour son deuxième long métrage, Mateo Gil s’attelle à une véritable légende américaine et réinvente les circonstances mystérieuses de la fin de sa vie. En plantant le décor de son film dans les splendides paysages boliviens, le cinéaste signe un western à la fois moderne et nostalgique, inspiré de la mythique Chevauchée sauvage de Sam Peckinpah mais aussi des westerns spaghetti de Sergio Leone. Les magnifiques Sam Shepard et Eduardo Noriega apportent une profondeur fascinante à ce western crépusculaire, réalisé par l’ancien scénariste d’Alejandro Amenabar.

Flash McQueen, la star des circuits automobiles, et son fidèle compagnon Martin la dépanneuse reprennent la route pour de nouvelles aventures. Les voilà partis pour courir le tout premier Grand Prix Mondial, qui sacrera la voiture la plus rapide de la planète ! Mais la route du championnat est pleine d’imprévus, de déviations et de surprises hilarantes, surtout lorsque Martin se retrouve entraîné dans une histoire comme il n’en arrive qu’à lui : une affaire d’espionnage international ! Quatre ans après Cars - Quatre roues, John Lasseter revient avec un épisode coréalisé avec Brad Lewis, 12e long métrage animé des célèbres studios Pixar, détenteurs de 26 Oscars et de 6 Golden Globes, qui fêtent cette année leurs 25 ans. Des personnages surprenants et attachants, une intrigue captivante, débordante d’inventivité, d’humour et de coups de théâtre font de ce film une merveille du genre. Un réjouissant voyage en compagnie de voitures les plus délurées de l’animation, auxquelles la 3D donne vie pour le plus grand bonheur des petits comme des grands.

Butch Cassidy, the legendary outlaw, faked his own death in 1908. He had been hiding for the past 20 years in Bolivia, under the name of James Blackthorn. In his twilight years, his only wish is to be reunited with a son he never met. On his way home, he meets a young engineer who just held up the mine where he used to work. Butch Cassidy thus goes horseback riding for the last time… For his second feature, Mateo Gil tackles a true American icon and reinvents the mysterious circumstances of his death. Setting the story in breathtaking Bolivian landscapes, the filmmaker crafts both a modern and nostalgic western, inspired by Sam Peckinpah’s mythical Bite the Bullet, but also Sergio Leone’s spaghetti westerns. The great Sam Shepard and Eduardo Noriega bring a fascinating depth to this crepuscular western directed by Alejandro Amenabar’s former screenwriter.

Race track star Flash McQueen and his faithful friend Mater the boom truck hit the road for new adventures. They are on their way to compete in the very first World Grand Prix, which will designate the world’s fastest car. But the road to the championship is full of hitches, deviations and hilarious surprises, especially as Mater gets caught up in a very unusual story: a case of international espionage! Four years after Cars, John Lesseter’s sequel, co-directed with Brad Lewis, is the 12th feature film animated by the famous Pixar studios, which, after receiving 26 Oscars and 6 Golden Globes, celebrate their 25th anniversary this year. Two surprising and charming characters, and a captivating plot full of creativity, humor and twists make for a gem of the genre. Cars 2 is a delightful journey in the company of the most spirited cars of the animated world, which 3D brings to life for the great pleasure of young and old alike.

PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h38 / numérique / couleur / vostf scénario Miguel Barros production Arcadia Motion Pictures / Manto Films AIE / Ariane Films / Noodles Production image Juan Antonio Ruiz Anchia son Daniel Fontrodona décors Juan Pedro De Gaspar montage David Gallart interprétation Sam Shepard, Eduardo Noriega, Stephen Rea distribution Bac Films FILMOGRAPHIE Antes delbeso (cm, 1993) / Soñé que te mataba (cm, 1994) / Allanamiento de morada (cm, 1998) / Jeu de rôles (Nadie conoce a nadie) (1999) / Dime que yo (cm, 2008).

1h46 / numérique / 3D relief / couleur / vf scénario Ben Queen, d’après une histoire de John Lasseter, Brad Lewis et Dan Fogelman production Denise Ream, Pixar Animation Studios Walt Disney Pictures son Tom Meyer montage Stephen Schaffer musique Michael Giacchino voix françaises Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Mélanie Doutey, Lambert Wilson, Cécile de France, Jacques Villeneuve animateurs Shawn Krause, Dave Mullins distribution The Walt Disney Company France FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Toy Story (1995) / 1001 pattes (1998) / Toy Story 2 (1999) / Cars - Quatre roues (2006). Voir 25e anniversaire Pixar (p. 164)

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

CECI N’EST PAS UN FILM (THIS IS NOT A FILM)

Jafar Panahi & Mojtaba Mirtahmasb 2011 / IRAN

Un jour de la vie du réalisateur iranien Jafar Panahi, l’auteur du Cercle et de Sang et Or, avant la fête du Nouvel an iranien (Noruz). Condamné à six ans de prison et à 20 ans d’interdiction de travailler suite à un projet de manifestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste parvient dans Ceci n’est pas un film à détourner sa condamnation à mort professionnelle et réalise une œuvre sur sa propre situation. Le film a été tourné dans des conditions semi-clandestines, Jafar Panahi étant en résidence surveillée. Il s’est appuyé sur l’aide de son ami et complice, le documentariste Mojtaba Mirtahmasb, et il a pu filmer, entre documentaire et fiction, le désœuvrement, le désespoir et l’angoisse d’un artiste dans l’impossibilité de travailler. Un tour de force marqué par le courage et l’honnêteté de l’un des plus grands cinéastes iraniens. Sélection officielle, Festival de Cannes 2011. One day in the life of Iranian director Jafar Panahi, author of The Cercle and Crimson Gold, before the Iranian New Year celebration (Nowruz). Sentenced to six years of prison and 20 years of work ban following a protest project against President Mahmoud Ahmadinejad’s reelection, the filmmaker managed with This Is Not a Film to dodge his professional death sentence and direct a film about his own situation. The picture was shot semi-clandestinely, since Jafar Panahi is under house arrest; he collaborated with documentary filmmaker Mojtaba Mirtahmasb, his friend, and managed to shoot a film between documentary and fiction, inactivity, despair and the anxiety of an artist unable to work. This picture is a courageous and honest tour de force by one of the most prominent Iranian filmmakers. Official Selection, 2011 Cannes Film Festival. 1h15 / numérique / couleur / vostf scénario Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb production Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb image Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb son Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb montage Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb interprétation Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb distribution Kanibal Films Distribution FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Le Ballon blanc (Bādkonake Sefid) (1995) / Le Miroir (Ayneh) (1997) / Le Cercle (Dayereh) (2000) / Sang et Or (Talāyesorkh) (2003) / Hors-jeu (Offside) (2006).

CHICO & RITA

Fernando Trueba, Javier Mariscal 2010 / ESPAGNE - GRANDE-BRETAGNE / ANIMATION

Cuba 1948 : Rita, chanteuse à la voix chaude et envoûtante, et Chico, compositeur et pianiste de jazz, se rencontrent dans un bar de La Havane. La jeune femme écume les bals populaires pour gagner sa vie, tandis que Chico nourrit des rêves américains. Rassemblés par la musique, tous deux vont vivre une histoire d’amour mouvementée, emportés par la passion et par les aléas de la vie d’artiste. Inspirés de la vie du pianiste et compositeur cubain Bebo Valdés, Fernando Trueba, réalisateur déjà oscarisé pour son film Belle époque, et Javier Mariscal, célèbre dessinateur espagnol, signent un hommage sensuel et coloré aux années 40 et 50, âge d’or du jazz et du mélodrame hollywoodien. Dans les clubs enfumés de New York ou de La Havane, la magie de leur cinéma nous fait croiser les grands Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Nat King Cole ou Thelonious Monk. Cuba, 1948: Rita, a singer with a warm and enchanting voice, and Chico, a jazz piano player and composer, meet in a Havana bar. The young woman goes from ball to ball to make a living, while Chico dreams of making it to the US. Brought together by music, they will both live a hectic love story, carried away by passion and the hazards of an artist’s life. Inspired by the life of Cuban composer and piano player Bebo Valdés, Fernando Trueba—whose Belle époque received an Oscar—and famous Spanish drawer Javier Mariscal make a sensual and colorful tribute to the 40s and 50s, golden age of jazz and Hollywood melodramas. Thanks to the magic of their cinema, we encounter, in smoky New York City or Havana clubs, the great Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Nat King Cole or Thelonious Monk. 1h33 / numérique / couleur / vostf scénario Fernando Trueba, Ignacio Martinez de Pisón production Cristina Huete, Fernando Trueba P.C. / Santiago Errando, Estudio Mariscal S.A. Michael Rose, Martin Pope, Magic Light Pictures animation Manolo Galiana montage Arnau Quiles montage son Pelayo Gutierrez musique Bebo Valdés distribution Rezo Films FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE DE FERNANDO TRUEBA Cousine, je t’aime (Opera prima) (1979) / Belle époque (1993) / La Fille de tes rêves (La Nina de tus ojos) (1998) / L’Envoûtement de Shanghaï (El Embrujo de Shanghai) (2001) Le Miracle de Candeal (El Milagro de Candeal) (2004).

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LES CONTES DE LA NUIT (TALES OF THE NIGHT) Michel Ocelot

2010 / FRANCE / ANIMATION

Une fille, un garçon et un vieux technicien se retrouvent chaque soir dans un cinéma abandonné. Les trois amis s’y jouent des histoires qu’ils inventent et laissent libre cours à leur imagination dans ce lieu magique où toutes leurs fantaisies prennent vie. Génial conteur à l’univers visuel fait d’ombres, de lumières, de papiers découpés et autres techniques de magicien, Michel Ocelot nous emporte avec générosité dans ses histoires extraordinaires. Le créateur de Kirikou, véritable artiste des silhouettes découpées, s’aventure avec talent, inventivité et bonheur dans l’univers de la 3D et réinvente la magie de l’enfance pour offrir une œuvre où brillent humour, sensibilité et intelligence. Compétition, Festival de Berlin 2011. A girl, a boy and an old technician meet every night in a disused movie theater. The three friends make up stories and give free rein to their imagination in that magical place, where their fantasies come to life. Michel Ocelot, a great storyteller with a visual world made up of shadows, light, cutout animation and other magician’s techniques, generously takes us with him in amazing stories. The Kirikou creator, a true paper-cut silhouette artist, explores with talent, creativity and joy the world of 3D. He redefines childhood magic, offering a work in which prevail humor, sensitivity and intelligence. Competition, 2011 Berlin Film Festival PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h24 / numérique / 3D relief / couleur scénario, dialogues et scénarimage Michel Ocelot production Christophe Rossignon, Philip Boëffard, Ève François Machuel, Nord-Ouest Films / en coproduction avec Studio O / StudioCanal musique originale Christian Maire assistant réalisateur Éric Serre montage image Patrick Ducruet montage son Séverin Favriau, Stéphane Thiébaut superviseur technique Dorian Février décors Anne-Lise Koehler, Christel Boyer, Simon Lacalmontie animation Jean-Claude Charles, Pascal Lemaire, Aude Larmet, Christophe Barnouin, Élodie Lenaerts, Yannick Giaume, Ferdinand Boutard, Damien Gaillardon, Francesco Vecchi, Alice Bouchier, Léo Silly Pelissier, Véronique Poilane, Khaled Labidi stéréographie Rodolphe Chabrier et Mathilde Germi, Mac Guff Ligne distribution et vente à l’étranger StudioCanal FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Les Aventures de Gédéon (1976) / Les Trois Inventeurs (1980) / Kirikou et la Sorcière (1998) / Princes et Princesses (2000) / Kirikou et les Bêtes Sauvages (2005) / Azur et Asmar (2006).

DE BON MATIN (EARLY ONE MORNING) Jean-Marc Moutout 2011 / FRANCE

Lundi matin, Paul Wertret, 50 ans, se rend à la Banque Internationale de Commerce et de Financement, où il est chargé d’affaires. Il arrive, comme à son habitude, à huit heures. Il s’introduit dans une salle de réunion, sort un revolver et abat deux de ses supérieurs. Puis il s’enferme dans son bureau. Dans l’attente des forces de l’ordre, cet homme, jusque-là sans histoire, revoit des pans de sa vie et les événements qui l’ont conduit à commettre son acte. Après Violence des échanges en milieu tempéré en 2004, Jean-Marc Moutout s’inspire d’un fait divers pour explorer de nouveau les relations humaines dans le monde impitoyable du travail. À travers le personnage de Paul, il poursuit ses questionnements sur la violence des pressions sociales et les dérives modernes de l’entreprise, menant ici un homme jusqu’à l’acte meurtrier. On Monday morning, Paul Wertret, 50, goes to the International Credit and Trade Bank where he works as a manager. As usual, he arrives at 8 am. He goes into a conference room, pulls out a gun and shoots two of his bosses. He then locks himself up in his office. Waiting for the police assault, this man, who had led an uneventful life, sees flashes of his life and events which led him to commit this act. After Work Hard, Play Hard in 2004, Jean-Marc Moutout bases his film on a true story to explore, once again, human relationships in the cruel work place. Through Paul’s character, he questions the violence of social pressure and modern corporate drifts, here leading a man to commit a murderous act. PREMIÈRE MONDIALE / WORLD PREMIERE 1h30 / numérique / couleur / vosta scénario Jean-Marc Moutout, Olivier Gorce, Sophie Fillières production Margaret Menegoz, Régine Vial, Les Films du Losange / Denis Delacampe, Need Productions image Pierric Gantelmi d’Ille son François Guillaume décors Jérôme Pouvaret costumes Dorothée Guiraud montage Marie Da Costa interprétation Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Laurent Delbecque, Yannick Renier, Xavier Beauvois distribution Les Films du Losange FILMOGRAPHIE Tout doit disparaître (cm, 1996) / Électrons statiques (cm, 1998) / Violence des échanges en milieu tempéré (2004) / La Fabrique des sentiments (2008).

Voir Hommage à Michel Ocelot (p. 114)

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

DERRIÈRE LES MURS (BEHIND THE WALLS) Julien Lacombe, Pascal Sid 2011 / FRANCE

Auvergne, 1922. Suzanne, jeune romancière, décide de s’isoler à la campagne pour écrire son nouveau livre. Elle est de plus en plus sujette à des visions et des cauchemars, tandis que de mystérieuses disparitions de petites filles sèment le trouble dans le village… Variation sur le thème du fantastique inspirée par Guy de Maupassant et Edgar Allan Poe, agencée comme un thriller contemporain, ce film présente l’originalité de raconter une histoire intimiste et classique avec les codes du film à suspense. La 3D, vecteur d’immersion et d’émotion, renforce l’atmosphère inquiétante de cette campagne, décor des pires angoisses de Suzanne. Admirablement accompagnée par Thierry Neuvic et Jacques Bonnaffé, Lætitia Casta porte littéralement le film sur ses épaules. Premier film français réalisé en 3D, Derrière les murs plonge le spectateur au plus près des personnages et explore avec force et talent la violence des sentiments. Auvergne, 1922. Suzanne, a young novelist, decides to retreat to the countryside to write her new book. But, slowly, visions and nightmares crawl up on her while mysterious disappearances of young girls stir up trouble in the village… A variation on the theme of fantasy, inspired by Guy de Maupassant and Edgar Allan Poe, built like a contemporary thriller, this film’s originality resides in its ability to tell an intimist and conventional story using the codes of the thriller genre. 3D works as a vehicle for immersion and emotion, reinforcing the frightening atmosphere of this countryside—the setting for Suzanne’s worst anxieties. Brilliantly supported by Thierry Neuvic and Jacques Bonnaffé, Lætitia Casta truly is an accomplished lead. The first French film shot in 3D, Behind the Walls shows its characters’ in-depth, and explores with force and talent the violence of feelings. TOURNÉ EN 3D / SHOT IN 3D 1h26 / numérique / couleur / 3D relief / vosta scénario Julien Lacombe, Pascal Sid, Louis-Paul Desanges production Sombrero Films image Nicolas Masart son Arnaud Julien, Gaël Nicolas, Steven Ghouti décors William Abello costumes Chouchane Abello Tcherpachian, Cécile Dulac montage Richard Marizy musique David Reyes interprétation Lætitia Casta, Thierry Neuvic, Jacques Bonnaffé, Roger Dumas distribution Bac Films

ET MAINTENANT ON VA OÙ ? (WHERE DO WE GO NOW?) Nadine Labaki

2011 / LIBAN - FRANCE

Dans un village isolé cerné par des mines, les femmes chrétiennes et musulmanes complotent pour empêcher les hommes de se battre. Elles rivalisent d’inventions pour les distraire et les éloigner des nouvelles lointaines de la guerre. Jusqu’au jour où un drame surgit… Et maintenant on va où ? est le deuxième long métrage de l’actrice et réalisatrice Nadine Labaki, qui tient l’un des rôles principaux de ce film-témoignage unique sur l’amitié et la solidarité. Dans un monde divisé et déchiré par la religion, la douceur des femmes s’oppose à la colère des hommes ; pendant que celles-ci s’unissent pour les protéger, eux font la guerre. L’union et la fraternité sont les maîtres mots de ces âmes vivantes et porteuses d’espérance dans ces moments de profonde désolation. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011. In an isolated village surrounded by mines, Christian and Muslim women plot to prevent men from fighting. They come up with plans to distract them and keep them away from the news from the war, until a tragedy occurs… Where do we go now? is the second feature of actor and director Nadine Labaki, who plays one of the leads in this unique testimonial about friendship and solidarity. In a world divided by religion, women’s gentleness clashes with men’s anger; while women unite to protect men, the latter go to war. Union and fraternity define these living souls who bring hope in moments of utter desolation. Un Certain Regard, 2011 Cannes Film Festival. 1h40 / numérique / couleur / vostf scénario Nadine Labaki, Jihad Hojeily, Rodney Al Haddad (avec la collaboration de Thomas Bidegain) production Anne-Dominique Toussaint, Les Films des Tournelles image Christophe Offenstein son Michel Casang, Gwennolé Le Borgne, Dominique Gaborieau décors Cynthia Zahar costumes Caroline Labaki montage Véronique Lange musique Khaled Mouzanar interprétation Nadine Labaki, Claude Baz Moussawbaa, Layla Hakim, Yvonne Maalouf, Antoinette Noufaily, Julien Farhat distribution Pathé Distribution FILMOGRAPHIE Caramel (2007).

FILMOGRAPHIE Benjamin (cm, 2000) / Le Peuple ancien (cm, 2001) / Hk (cm, 2003) / Six Hours (cm, 2004) El Derechazo (cm, 2005) / Le Sixième Homme (cm, 2006).

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L’EXERCICE DE L’ÉTAT (THE MINISTER) Pierre Schoeller 2011 / FRANCE

LA FÉE (THE FAIRY)

Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy 2011 / BELGIQUE - FRANCE

Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’État dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. À quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils ?… L’État dévore ceux qui le servent. Pierre Schoeller, pour qui « Le verbe, c’est le sang de l’État », s’intéresse au pouvoir de la parole et à la lutte d’un homme pour garder ses convictions au-delà du volontarisme, des limites du sacrifice et de la folie engendrée par ce monde irraisonné. Filmé au plus près des émotions, une tragédie à l’esthétique onirique et à l’éloquence dérangeante. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011.

Dom est veilleur de nuit dans un petit hôtel du Havre. Un soir, une femme arrive à l’accueil, sans valise, pieds nus. Elle s’appelle Fiona. Elle dit à Dom qu’elle est une fée et lui accorde trois souhaits. Le lendemain, deux vœux sont réalisés et Fiona a disparu. Mais Dom est tombé amoureux de la fée Fiona et veut la retrouver. Après avoir enchanté avec L’Iceberg et Rumba, le trio d’acteursréalisateurs-producteurs anticonformiste et international (une Australienne, un Belge et un Français) revient avec un film inclassable et toujours aussi déjanté. Il revendique les influences multiples de Laurel et Hardy, de Jacques Tati, des Deschiens, de Tex Avery et des grands acteurs du cinéma muet, de Charlie Chaplin à Buster Keaton. Conte insolite et inventif, leur troisième film est une œuvre aussi visuelle que théâtrale, où l’humour flirte avec l’absurde. Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2011.

Secretary of Transportation Bertrand Saint-Jean is woken in the middle of the night by his Chief of Staff. A bus crashed into a ravine. He has no choice but to go there. Thus starts the journey of a State official through an increasingly complex and hostile world. Speed, power struggles, chaos, economic crisis… In the frantic chain of events, an emergency replaces another. What sacrifices are men ready to make? How far can they go? The State eats up those who serve it. Pierre Schoeller, for whom “words are the blood of the State”, discusses the power of speech and a man’s struggle to keep his convictions beyond volunteerism, the limits of sacrifice and the insanity caused by an irrational world. With intense emotion, this drama is fashioned with dream-like aesthetics and disturbing eloquence. Un Certain Regard, 2011 Cannes Film Festival.

Dom is a night watchman at a small hotel in Le Havre. One night, a woman shows up at the front desk, with no baggage and no shoes. Her name is Fiona. She tells Dom that she is a fairy and grants him three wishes. The next day, two of his wishes come true and Fiona has disappeared. But Dom has fallen in love with Fiona the fairy and goes looking for her. After enchanting us with Iceberg and Rumba, the trio of anti-conformist and international actors-directors-producers—Fiona Gordon is from Australia, Dominique Abel from Belgium and Bruno Romy from France—comes back with an unclassifiable and, yet again, wild film. It claims influences as diverse as Laurel and Hardy, Jacques Tati, les Deschiens, Tex Avery and great actors of the silent film era, from Charlie Chaplin to Buster Keaton. A unique and inventive tale, their third film is a visual and theatrical work, in which humor flirts with the absurd. Directors’ Fortnight, 2011 Cannes Film Festival.

1h52 / numérique / couleur / vosta scénario Pierre Schoeller production Denis Freyd, Archipel 35 / Jean-Pierre et Luc Dardenne, Les Films du Fleuve France 3 Cinéma / RTBF / Belgacom image Julien Hirsch son Olivier Hespel décors Jean-Marc Tran Tan Ba costumes Pascaline Chavanne montage Laurence Briaud musique Philippe Schoeller interprétation Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman, Laurent Stocker (de la Comédie Française), Sylvain Deblé, Didier Bezace, Jacques Boudet distribution Diaphana

1h34 / 35 mm / couleur / vosta scénario Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy production Courage mon amour / MK2 / France 3 Cinéma image Claire Childeric, Jean-Christophe Leforestier son Manu de Boissieu décors Nicolas Girault montage Sandrine Deegen interprétation Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Philippe Martz distribution et vente à l’étranger MK2 Diffusion FILMOGRAPHIE L’Iceberg (2006) / Rumba (2008).

FILMOGRAPHIE Deux amis (cm, 1996) / Zéro défaut (TV, 2002) / Versailles (2008).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

FLEURS DU MAL (FLOWERS OF EVIL) David Dusa

2010 / FRANCE

À travers la rencontre de deux jeunes déracinés, Gecko, banlieusard affranchi, et Anahita, Iranienne en exil à Paris, le film explore le pouvoir des réseaux sociaux et d’Internet au service de contestations politiques et de révolutions intimes… Pour son premier long métrage, David Dusa filme une histoire d’amour entre un jeune Parisien et une Iranienne en visite dans la capitale, qui suivent chacun de leur côté la révolte en Iran et sa médiatisation. Ces nouveaux formats d’images viennent peu à peu contaminer le film parisien, tantôt avec rage, tantôt avec harmonie. Un regard de cinéaste juste, actuel, original et stimulant, en résonnance avec les mouvements de révolte du monde arabe. Festival de Rotterdam 2011. Through the encounter of two rootless youngsters—Gecko, a free spirited banlieusard and Anahita, an Iranian woman exiled in Paris—,this film explores the power of social networks and the Internet in the advent of political contestation and intimate revolutions… For his first feature, David Dusa films the love story between a young Parisian and an Iranian woman exiled in Paris, who both follow the Iranian riots and its media coverage. This online footage slowly contaminates the Parisian film, at times with rage, at others harmoniously. An acute timely, original and stimulating cineaste’s take, echoing the riots in the Arab world. 2011 Rotterdam Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM 1h38 / numérique / couleur / vostf scénario David Dusa, Mike Sens, Raphaëlle Maes, Louise Molière production Émilie Blézat, Sciapode image Armin Franzen son Bruno Auzet montage Yannick Coutheron, Nicolas Houver interprétation Rachid Youcef, Alice Belaïdi distribution Sciapode FILMOGRAPHIE Machine (cm, 2006) / Amin (cm, 2007) / Distances (cm, 2008) / Wild Beast (cm, 2009) Rushes instables (doc, 2009) / L’Emeute des émotions (cm, 2009).

Voir Table ronde, Jusqu’où peut aller Internet pour construire une autre société, un autre cinéma ? (p. 167)

THE FUTURE Miranda July

2011 / ALLEMAGNE - ÉTATS-UNIS

Sophie et Jason sont étranges… comme tous les couples quand ils sont seuls. Ces deux trentenaires excentriques vivent dans un petit appartement de Los Angeles et détestent leurs jobs respectifs. Afin de tester leur aptitude à devenir adultes, ils choisissent d’adopter un chat blessé mais, malgré leurs bonnes intentions, Sophie et Jason sont terrifiés à l’idée de la perte imminente de leur liberté. Après Moi, toi et tous les autres, Caméra d’Or au Festival de Cannes 2005, la jeune artiste contemporaine Miranda July revient avec une nouvelle curiosité, fidèle à son univers singulier, son style décalé et son ton légèrement désenchanté. Scénariste mais également interprète, elle y promène sa silhouette dégingandée, sa frange d’un autre âge et sa voix monocorde qui semble toujours en décalage avec la réalité. Alliant poésie et absurde, légèreté et métaphysique, burlesque et moments de grâce ou d’émotion, elle signe une réflexion intime sur le couple, le temps qui passe et l’angoisse de grandir. Festival de Sundance 2011, Festival de Berlin 2011. Sophie and Jason are peculiar… like every couple when they are by themselves. These two eccentric thirty-somethings live in a small apartment in LA and hate their jobs. To see if they can become decent adults, they choose to adopt an injured cat. But despite their good intentions, Sophie and Jason are terrified by the idea of imminently losing their freedom. After Me and You and Everyone We Know, winner of the Caméra d’Or at the 2005 Cannes Film Festival, young contemporary artist Miranda July comes back with a new wonder in which she stands both as screenwriter and actor. Combining poetry and the absurd, lightness and metaphysics, burlesque and graceful or moving moments, she fashions an intimate reflection on the couple, passing time and anxiety of growing older. 2011 Sundance Film Festival, 2011 Berlin Film Festival. 1h31 / numérique / couleur / vostf scénario Miranda July production Gina Kwon, GNK Productions / Roman Paul, Gerhard Meixner, Razor Film image Nikolai Von Graevenitz son Rainer Heesch costumes Christie Wittenborn montage Andrew Bird musique Jon Brion interpretation Hamish Linklater, Miranda July, David Warshofsky, Isabella Acres, Joe Putterlik distribution Haut et Court FILMOGRAPHIE Moi, toi et tous les autres (Me and You and Everyone We Know) (2005).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

HAPPY HAPPY Anne Sewitsky 2010 / NORVÈGE

Les Happy Christians sont des habitants du sud de la Norvège connus pour leur extrême positivisme. Ils sourient tout le temps et sont heureux à la folie ! Chaque jour que Dieu fait, Kaia, mère au foyer, remercie la vie, même si son mari refuse obstinément de coucher avec elle… Un couple de nouveaux voisins venus de la ville s’installe à côté de chez eux. Kaia trouve dans son rapprochement avec ses voisins une échappatoire à son ennui et à sa solitude. Le premier film d’Anne Sewitsky, aux allures de comédie sexy et de tragédie familiale, réussit à mener un récit efficace culminant dans un véritable tourbillon d’émotions explosives. Un vaudeville venu du Nord, entre ombre et lumière, humour et gravité. Festival de Sundance 2011. The Happy Christians, who live in southern Norway, are known for their extreme positivity. They always smile and are insanely happy! Every day that God makes, Kaia, a housewife, thanks life even as her husband stubbornly refuses to have sex with her… A couple from the city moves in next door. Kaia finds in this new friendship an escape from boredom and solitude. Anne Sewitsky’s directorial debut, between a sex comedy and a family drama, manages to tell a solid story climaxing in an intense whirl of explosive emotions. A vaudeville from the North, between shadow and light, humor and gravity. 2011 Sundance Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h28 / numérique / couleur / vostf titre original Sykt lykkelig scénario Ragnhild Tronvoll production Åshild Ariane Ramborg, Kristin Emblem, Maipo Film / TV Produksjon AS image Anna Myking son Morten Solum décors Camilla Lindbråten costumes Ellen Dæhlie Ystehede montage Christoffer Heie musique Stein Berge Svendsen interprétation Agnes Kittelsen, Henrik Rafaelsen, Joachim Rafaelsen, Maibritt Saerens, Oskar Hernæs Brandsø distribution Happiness Distribution FILMOGRAPHIE Oh, My God (cm, 2008).

LOS HEREDEROS – LES ENFANTS HÉRITIERS Eugenio Polgovsky

2008 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

Dans les campagnes mexicaines reculées, la pauvreté se transmet comme un héritage. De génération en génération, les jeunes reproduisent les gestes des anciens poursuivant inlassablement le même combat pour survivre. Après Tropique du Cancer, documentaire récompensé dans de nombreux festivals, Eugenio Polgovsky nous confronte avec grâce à une réalité sociale poignante : celle du travail quotidien et harassant des enfants dans le monde rural mexicain. Entre pure observation dénuée de commentaires et effets de montage astucieux, il dessine avec talent et subtilité le portrait d’une enfance abîmée par la vie, privée de jeu et d’éducation. Ce film, sans parole ni artifice, rend hommage aux victimes d’un monde toujours profondément inégalitaire et interroge, au-delà de cet implacable constat, notre rapport à l’héritage et ce que nous léguerons à nos enfants. In remote areas of Mexican countryside, poverty is inherited. From generation to generation, youths reproduce elders’ moves in an on-going and similar struggle to survive. After Tropic of Cancer, a documentary awarded at many festivals, he gracefully confronts us to a poignant social reality: daily and exhausting child labor in rural Mexico. Between a pure observation deprived of commentaries or shrewd editing effects, Eugenio Polgovsky skilfully and subtly draws the portrait of a childhood ruined by a life that leaves no room to games nor education. This picture with no dialogue nor artifice pays tribute to the victims of a world that is still deeply unfair and challenges, beyond an implacable assessment, our relationship to heritage and what we will pass on to our children. 1h30 / 35 mm / couleur / vostf titre original Los Herederos scénario Eugenio Polgovsky production Camille Tauss, Tecolote Films image Eugenio Polgovsky son Eugenio Polgovsky, Camille Tauss, Cristian Manzutto montage Eugenio Polgovsky musique Orchestre Mixe de Oaxaca distribution Aloest Distribution FILMOGRAPHIE Adiós Marina (2002) / El Color de su Sombra (cm, 2003) / Trópico de Cáncer (2004).

Voir également Panorama Mexique (p. 129)

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LES HOMMES LIBRES (FREE MEN) Ismaël Ferroukhi 2011 / FRANCE

HOP

Tim Hill 2011 / ÉTATS-UNIS / ANIMATION

Paris, 1942. Younes, un jeune ouvrier maghrébin au chômage vivant du marché noir, est contraint par la police française de surveiller la mosquée. Il rencontre le chanteur juif algérien Salim Halali, avec qui il se lie d’amitié. Touché par la voix de Salim et par sa personnalité, Younes décide, malgré les risques, de mettre un terme à sa collaboration avec la police. Face à la barbarie qui l’entoure, Younes, l’ouvrier immigré et sans éducation politique, se métamorphose progressivement en militant de la liberté. Les Hommes libres est une fresque historique courageuse sur un sujet mal connu, le rôle de Si Kaddour Ben Ghabrit, fondateur et directeur de la Mosquée de Paris, dans la protection des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ismaël Ferroukhi décrit avec force de détails et de couleurs le quotidien de cette époque. Michael Lonsdale incarne avec une admirable ambiguïté le mystérieux Si Kaddour Ben Ghabrit. Sélection officielle, Festival de Cannes 2011.

Robbie est un lapin adolescent qui ne rêve que d’une chose : devenir batteur dans un groupe de rock. Mais son père le destine à d’autres horizons : prendre sa succession à la tête de la confiserie familiale qui fabrique et distribue des œufs en chocolat et devenir le « lapin de Pâques ». Mais Robbie s’enfuit et prend la route d’Hollywood, terre de tous les fantasmes. Inquiet de la disparition de son fils, son père charge son commando d’élite, les Bérets Roses, de le ramener à la maison… Après Les Muppets dans l’espace, Max Keeble’s Big Move, Garfield 2 et Alvin et les Chipmunks, Hop est le cinquième film signé Tim Hill qui est également le scénariste de Bob l’éponge. Produit par Chris Meledandri (L’Âge de glace 1 et 2 ; Moi, moche et méchant…), ce film d’animation mêle avec virtuosité prises de vue réelles et personnages animés. Une histoire délirante, des situations cocasses, un rythme survolté, Hop est le digne successeur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?.

Paris, 1942. Younes, a young unemployed North African worker, lives off the black market. The French police then force him to watch the Mosque. He meets Jewish-Algerian singer Salim Halali, whom he befriends. Touched by Salim’s voice as well as his personality, Younes decides, despite the risks, to end his collaboration with the police. Facing surrounding barbarism, Younes, the immigrant worker with no political education, progressively turns into a freedom activist. Free Men is a courageous historical tale about the relatively unknown role of Si Kaddour Ben Ghabrit, founder and director of the Parisian Mosque, in the protection of Jews during World War II. Ismaël Ferroukhi gives a highly detailed and colored depiction of life at that time. Michael Lonsdale perfectly embodies the ambiguous and mysterious Si Kaddour Ben Ghabrit. Official Selection, 2011 Cannes Film Festival.

Robbie is a teenage rabbit who only dreams of joining a rock band as a drummer. However, his father has other plans for him—he wants him to take over the family candy factory which makes and distributes chocolate eggs, and become the “Easter bunny”. Robbie thus runs away to Hollywood, where dreams come true. Concerned about his son’s disappearance, his father hires a commando unit, the Pink Berets, to bring him back home… Tim Hill, also a writer on Sponge Bob, directs his fifth film, Hop, after Muppets from Space, Max Keeble’s Big Move, Garfield: A Tale of Two Kitties and Alvin and the Chipmunks. Produced by Chris Meledandri (Ice Age, Ice Age: The Meltdown, Despicable Me…), this animated film brilliantly mixes live-action with animated characters. Boasting a wild story, comical situations, and high speed, Hop is the worthy successor of Who Framed Roger Rabbit?.

1h50 / numérique / couleur / vostf scénario Ismaël Ferroukhi, Alain-Michel Blanc production Pyramide Productions image Jérôme Alméras A.F.C. son Jean-Paul Mugel décors Thierry François costumes Virginie Montel montage Anette Dutertre musique Armand Amar interprétation Tahar Rahim, Mahmoud Shalaby, Michael Lonsdale, Lubna Azabal distribution Pyramide Distribution

1h35 / numérique / couleur / vf scénario Cinco Paul, Ken Daurio, Brian Lynch production Chris Meledandri, Michele Imperato Stabile image Peter Lyons Collister décors Richard Holland costumes Alexandra Welker montage Peter S. Elliot, Gregory Perler musique Christopher Lennertz interprétation James Marsden, Kaley Cuoco, Gary Cole, Elizabeth Perkins, Tiffany Espensen, David Hasselhoff voix Michael Gregorio distribution Universal Pictures International France

FILMOGRAPHIE Le Grand Voyage (2004). Voir Hommage à Michael Lonsdale (p. 82)

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Les Muppets dans l’espace (Muppets from Space) (1999) / Garfield 2 (2006) Alvin et les Chipmunks (Alvin and the Chipmunks) (2007).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

HORS SATAN (OUTSIDE SATAN) Bruno Dumont 2011 / FRANCE

En bord de Manche, sur la Côte d’Opale, près d’un hameau, sa rivière et ses marais, demeure un homme étrange qui vivote, braconne, prie et fait des feux. La fille d’une ferme voisine prend soin de lui et le nourrit. Ils passent du temps ensemble dans le grand domaine de dunes et de bois à se recueillir mystérieusement au bord des étangs, là où le démon rode… Avec ce sixième long métrage, Bruno Dumont poursuit une œuvre radicale et un cinéma d’épure parfaitement maîtrisé. Laissant la plus totale liberté à son spectateur, il explore les concepts du Bien et du Mal à travers une allégorie sauvage et puissante, presque primitive, et un paysage dépouillé, stupéfiant de beauté. Dans cette nature toutepuissante, sans musique et quasiment sans dialogue, tout semble incarner foi et spiritualité. Par la composition de ses plans et une mise en scène sidérante d’audace et de fulgurance, Bruno Dumont livre son film le plus somptueux visuellement. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011. A strange man lives in a hamlet on the Opale coast, by the Channel. He gets by, hunts, prays and builds fires among rivers and swamps. A girl from a local farm takes care of him and feeds him. They spend time together in this marshland, engaging in mysterious prayers by the pond, where the demon prowls… Bruno Dumont’s sixth feature is radical, refined and perfectly crafted. Giving total freedom to the viewer, he explores the concepts of Good and Evil through a wild and powerful, almost primitive, allegory, using bare and stunning landscape. In this almighty nature, with no music and almost no dialogues, everything seems to embody faith and spirituality. Through the composition of his shots and an amazingly audacious and brilliant mise-en-scène, Bruno Dumont fashions his most visually sumptuous film. Un Certain Regard, Cannes Film Festival 2011. 1h50 / numérique / couleur / vosta scénario Bruno Dumont production 3B Productions image Yves Cape son Philippe Lecœur costumes Alexandra Charles montage Bruno Dumont, Basile Belkhiri interprétation David Dewaele, Alexandra Lematre, Valérie Mestdagh, Sonia Barthelemy, Juliette Bacquet, Christophe Bon, Dominique Caffier, Aurore Broutin distribution Pyramide Distribution

I’M STILL HERE

Casey Affleck, Tom Blomquist 2010 / ÉTATS-UNIS / DOCUMENTAIRE

Peu de temps après avoir achevé le tournage de Two Lovers de James Gray, l’acteur Joaquin Phoenix annonce aux medias vouloir arrêter sa carrière pour se consacrer à la musique. Sous la caméra de son beaufrère Casey Affleck, il tente d’expliquer ses raisons et commence peu à peu sa métamorphose en chanteur de hip-hop, donnant sur deux années de tournage l’image d’une descente aux enfers radicale. Ce film hors-normes est à la fois un documentaire cathartique, un canular médiatique, un carnet intime et une performance d’acteur inégalée. Première réalisation du comédien Casey Affleck, I’m Still Here esquisse avec humour et tendresse le quotidien d’un homme-artiste, capable de se réinventer à une période charnière de son existence. Au-delà de la seule imposture, le choix de la forme documentaire donne toute sa résonnance à ce portrait d’homme qui a passé la plus grande part de sa vie sous les lumières du star-system. Festival de Venise 2010. Shortly after he completed shooting James Gray’s Two Lovers, actor Joaquin Phoenix announced his retirement from the big screen in order to pursue a music career. Through his brother-in-law Casey Affleck’s camera lens, he attempts to explain himself and slowly starts transitioning into his hip-hop persona, making these two years of shooting seem like a walk through hell. This unique film is a cathartic documentary, a media hoax, a diary and an unmatched actor’s performance. Actor Casey Affleck’s directorial debut I’m Still Here draws with humor and tenderness the life of a man-artist who was able to reinvent himself at a critical time in his life. Beyond a simple sham, the choice of the documentary format gives great resonance to the portrait of a man who spent most of his life under the spotlight. 2010 Venice Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h47 / numérique / couleur / vostf scénario Joaquin Phoenix, Casey Affleck production Amanda White, Joaquin Phoenix, Casey Affleck, Nicole Acacio, Justin Springer image Casey Affleck, Magdalena Gorka, Joseph Aguirre son Robert Jackson montage Casey Affleck, Dody Dorn interprétation Joaquin Phoenix, Sean Combs alias Puff Daddy, Ben Stiller, Antony Langdon, Carey Perloff, Larry MacHale, Casey Affleck, Jack Nicholson distribution CTV International

FILMOGRAPHIE La Vie de Jésus (1997) / L’Humanité (1999) / Twentynine Palms (2003) Flandres (2006) / Hadewijch (2009).

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IMPARDONNABLES (UNFORGIVABLE) André Téchiné

2011 / FRANCE - ITALIE

Francis débarque seul à Venise pour trouver l’inspiration et écrire son prochain roman. Il cherche à louer un petit appartement et fait la connaissance de Judith, agent immobilier à la vie intime dissolue, dont il tombe immédiatement amoureux. Elle insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’île de Sant’Erasmo. Tout à son euphorie, Francis ne songe plus à écrire. Mais son bonheur est-il si sûr ? Avec cette histoire d’amour, de jalousie et de vampirisme créateur, adaptée du roman éponyme de Philippe Djian, André Téchiné signe une œuvre romanesque et une intrigue complexe. Dans ce film gracieux et élégant sur la décomposition, le cinéaste dessine avec fièvre une géographie des sentiments et de la ville de Venise et revisite ses thèmes de prédilection : tensions familiales, transgressions amoureuses et doutes personnels. Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2011. Francis goes by himself to Venice to find inspiration and write his next novel. He looks for a small apartment to rent and meets Judith, a realtor with a dissolute personal life, with whom he immediately falls in love. She insists that he visit an isolated house on the island of Sant’Erasmo. Swept off his feet, Francis forgets to write. But, is he right to feel that happy? With this story of love, jealousy and creative vampirism, adapted from Philippe Djian’s novel, André Téchiné crafts a very romantic picture with a complex plot. In this gracious and elegant film about decay, the filmmaker feverishly draws a map of feelings as well as of the city of Venice and revisits his themes of predilection: family tensions, love transgressions and personal doubts. Directors’ Fortnight, 2011 Cannes Film Festival. 1h51 / numérique / couleur scénario André Téchiné, Mehdi Ben Attia, d’après le roman éponyme de Philippe Djian production SBS Films / CRG International / France 3 Cinéma image Julien Hirsch son Lucien Balibar, Francis Wargnier, Cyril Holtz décors Michelle Abbe costumes Khadija Zeggaï montage Hervé de Luze musique Max Richter interprétation Carole Bouquet, André Dussollier, Mélanie Thierry, Adriana Asti, Mauro Conte, Alexis Loret distribution UGC Distribution FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Paulina s’en va (1975) / Hôtel des Amériques (1981) / Rendez-vous (1985) / Les Innocents (1987) / J’embrasse pas (1991) / Ma saison préférée (1993) / Les Roseaux sauvages (1994) / Alice et Martin (1998) / Les Témoins (2007) / La Fille du RER (2009).

ITINÉRAIRE BIS Jean-Luc Perreard 2011 / FRANCE

Jean, 35 ans, habite encore avec sa mère dans une petite ville de Corse et travaille comme cuisinier dans le restaurant familial. Son avenir, à son grand désespoir, est tout tracé : reprendre le restaurant. Mais un jour, Nora, jeune femme de caractère, est jetée à la mer depuis un voilier de course. Elle échoue sous les yeux de Jean. C’est l’aventure qui frappe à sa porte. Une nuit très mouvementée commence : une promenade en voiture avec une femme aussi imprévisible que séduisante, qui va l’entraîner bien loin de chez lui… Jean-Luc Perreard fait son entrée dans le long métrage de fiction avec une comédie romantique, explorant le sujet de l’éternelle confrontation entre l’amour et la raison. Un couple inattendu et savoureux, incarné par Fred Testot (complice d’Omar Sy sur Canal +) et Leïla Bekhti (Tout ce qui brille), qui font preuve tous deux d’une maturité d’acteurs épatante. Jean, 35, still lives with his mother in a small town in Corsica and cooks at the family restaurant. His future, to his great despair, is already mapped out: he will take over the business. But one day, Nora, a young and feisty woman, falls off a race sailboat into the sea. Jean sees her reaching the beach: adventure is knocking on his door. A very hectic night thus starts: a car ride with a woman as unpredictable as she is attractive, which will take him far away from home… Jean-Luc Perreard’s first fiction feature is a romantic comedy, exploring the topic of the never ending confrontation of love and reason. Fred Testot (Omar Sy’s accomplice on Canal+) and Leïla Bekhti play an atypical and delightful couple, and both demonstrate great acting maturity. PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h30 / numérique / couleur / vosta scénario Pierre Salvadori, Jacques Monnet production Elia Films / Mars Films image Marc Koninckx son Yves Comeliau décors Samantha Gordowski costumes Emmanuelle Youchowski montage Joséphine Petit musique Éric Neveux interprétation Fred Testot, Leïla Bekhti, Jean-François Stévenin, Laurent Fernandez distribution Mars Distribution FILMOGRAPHIE Porte-bonheur (cm, 2000) / Papier glacé (cm, 2002) / Bain de minuit (cm, 2004) Dormir debout (cm, 2011).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE (I SAW THE DEVIL) Kim Jee-woon

2011 / CORÉE DU SUD

Un agent secret recherche le serial killer qui a tué sa fiancée. Fable moderne sur le thème de la contamination de la violence, J’ai rencontré le diable s’articule autour du spectacle sanglant de deux hommes et des tortures qu’ils s’infligent. Cette chasse à l’homme démesurée offre un face-à-face explosif entre les acteurs Choi Min-sik, serial killer diabolique et lunatique, et Lee Byung-hun, vengeur glacial prêt à tout. L’horreur graphique alliée à la réalisation soignée de Kim Jee-woon compose une atmosphère brute, parfois sans dialogue ni musique. Un film de genre d’une violence implacable et provocante, véritable scandale lors de sa sortie en Corée du Sud. Prix de la Critique, Prix du Jury Jeunes, Prix du Public, Festival de Gérardmer 2011. A secret agent is looking for the serial killer who killed his fiancée. A modern tale on the spread of violence, I Saw the Devil is built on the bloody spectacle of two men and the tortures they inflict on each other. This exuberant manhunt offers an explosive clash between the two actors Choi Min-sik, the evil and moody serial killer, and Lee Byung-hun, the frosty avenger that nothing will stop. Graphic horror coupled with Kim Jee-woon’s neat mise-en-scène composes a brutal atmosphere, at times deprived of dialogue or music. I Saw the Devil is a genre film with an implacable and provocative violence which sparked a controversy upon its release in South Korea. Critic, Youth & Public Awards, 2011 Gérardmer Festival. 2h22 / numérique / couleur / vostf titre original Akmareul boatda scénario Park Hoon Jung, Kim Jee-woon production Kim Hyun-woo, Peppermint & Company image Lee Mogae son Choi Tae-young décors Cho Hwa-sung costumes Kwon Yoo-jin montage Nam Na-young interprétation Lee Byung-hun, Choi Min-sik, Oh San-ha, Chun Kook-haun, Chun Ho-jin distribution ARP Sélection FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE The Quiet Family (Choyonghan kajok) (1998) / The Foul King (Banchikwang) (2000) Deux sœurs (Janghwa, Hongryeon) (2003) / A Bittersweet Life (Dalkomhan insaeng) (2005) / Le Bon, la brute et le cinglé (Joheunnom nabbeunnom isanghannom) (2008). Dans le cadre des Minuits de l’Opéra, en partenariat avec Mad Movies

KHODORKOVSKY Cyril Tuschi

2010 / ALLEMAGNE / DOCUMENTAIRE

Comment l’homme le plus riche de Russie est-il devenu son plus célèbre prisonnier ? Mikhail Khodorkovsky, magnat du pétrole russe emprisonné par Vladimir Poutine en Sibérie depuis 2003, est officiellement en détention pour fraude fiscale et malversations. Les associations de défense de droits de l’Homme dénoncent une mascarade politique ayant pour but d’écarter un industriel non seulement richissime, mais aussi politiquement influent et de plus en plus ouvertement hostile au gouvernement de Vladimir Poutine. Après avoir imaginé faire une fiction de ce destin romanesque, Cyril Tuschi opte finalement pour la forme documentaire qu’il agrémente de séquences animées. De parloirs en cours d’assises, il dresse un constat complexe sur le régime politique russe actuel et révèle en filigrane toute une histoire passionnante et énigmatique de la Perestroïka. Un documentaire choc qui a créé l’événement au dernier festival de Berlin. Festival de Berlin 2011. How did the richest man of Russia become its most famous convict? Mikhail Khodorkovsky, a Russian oil tycoon, whom Vladimir Putine sent to jail in Siberia in 2003, was officially convicted for tax fraud and embezzlement. The human rights watch organizations denounce a political travesty seeking to eliminate an extremely wealthy and politically influential industrialist, who grows more and more overtly hostile to Vladimir Putine’s government. After contemplating turning this fiction-like fate into fiction, Cyril Tuschi finally chose the documentary format, which he livened up with animated sequences. From visiting rooms to the criminal court, he gives an account of the current Russian political regime, and reveals a fascinating and enigmatic Perestroïka. Khodorkovsky is a hard-hitting documentary, which was one of the hot tickets at the last Berlin festival. 2011 Berlin Film Festival. PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h51 / 35 mm / couleur / vostf scénario Cyril Tuschi production Cyril Tuschi, Yelena Durden-Smith, Thomas Schmidt image Cyril Tuschi son Martin Frühmorgen montage Claudia Simonesci musique Arvo Part interprétation Mikhail Khodorkovsky, Marina Khodorkovskaya, Lena Khodorkovskaya, Pavel Khodorkovsky, Joschka Fischer distribution Happiness Distribution FILMOGRAPHIE Frankfurt am Meer (cm, 1992) / Nightland (cm, 1996) / A Country Doctor (cm, 1996) Turn! (cm, 1997) / Slight Changes in Temperature and Mind (2004).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

LAS MARIMBAS DEL INFIERNO (LAS MARIMBAS FROM HELL) Julio Hernández Cordón

2010 / GUATEMALA - FRANCE - MEXIQUE

MELANCHOLIA Lars Von Trier

2011 / DANEMARK - SUÈDE - FRANCE - ALLEMAGNE

Don Alfonso joue du marimba, un instrument guatémaltèque traditionnel et désuet. Lorsqu’il retrouve son filleul Chiquilin, un enfant des rues drogué, ils décident de partir ensemble à la recherche de Blacko, ancien leader d’un groupe de heavy metal. Les trois compères réunissent alors leurs talents incompris et montent un nouveau groupe incongru : « Les Marimbas de l’Enfer ». Après Gasolina, Julio Hernández Cordón signe un deuxième film original et émouvant sur le destin de trois personnages que tout oppose, réunis par leur amour pour la musique et par la crise sociale. Portrait en creux du Guatemala contemporain, déchiré par la pauvreté et les gangs sanglants, se situant entre documentaire et fiction, Las Marimbas del Infierno est un film à la photographie magnifique qui a été récompensé dans de nombreux festivals internationaux.

À l’occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la sœur et du beau-frère de Justine. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre… Sur la Terre menacée d’une collision planétaire, le couple de jeunes mariés bat de l’aile, la famille se décompose et deux sœurs aux tempéraments opposés sont peu à peu gagnées par la « bile noire ». Bercées par des airs wagnériens, ces noces sous l’emprise d’éléments cosmiques offrent au cinéaste l’occasion d’une méditation poétique à la beauté magnétique. Ce film, qui rappelle les règles du dogme et notamment Festen de Thomas Vinterberg, s’en éloigne pourtant par sa dimension fantastique et son esthétique ample et virtuose. Prix d’interprétation féminine pour Kirsten Dunst, Festival de Cannes 2011.

Don Alfonso plays the marimba, a quaint Guatemalan traditional music instrument. When he reunites with his godson Chiquilin, a street kid junkie, they decide to go look for Blacko, the former frontman of a heavy metal band. The threesome then gathers its misunderstood talent and starts a new unseemly band: “Las Marimbas From Hell”. After Gasolina, Julio Hernández Cordón makes a second original and moving picture about the fate of three individuals who have little in common, and whose love for music and the social crisis brought together. A commentary on contemporary Guatemala, torn by poverty and violent gangs. Between documentary and fiction, Las Marimbas del Infierno is a film with magnificent photography which was awarded at many international film festivals.

On their wedding day, Justine and Michael host a sumptuous reception at the house of Justine’s sister and brother-in-law. In the meantime, planet Melancholia is heading towards the Earth… On planet Earth, which is threatened by planetary collision, the young married couple is falling off, the family is falling apart, and the two sisters with opposite characters are slowly taken over by “black bile”. Underscored by Wagnerian melodies, those nuptials influenced by cosmic elements allow for poetic meditation of magnetic beauty. This picture recalls Dogme rules, notably Thomas Vinterberg’s Festen, yet distances itself through the use of the fantastic, as well as rich and virtuoso aesthetics. Award for Best Actress for Kirsten Dunst, 2011 Cannes Film Festival.

1h12 / 35 mm / couleur / vostf scénario Julio Hernández Cordón production Melindrosa films / Les Films du Requin / Axolote Cine S.A. / FiGa Films image María Secco son Antoine Brochu, Olivier Peria montage Lenz Claure musique Guerreros del Metal & Bacteria Sound System interprétation Alfonso Tunché, Blacko González, Víctor Hugo Monterroso distribution Ciné Classic

2h10 / numérique / couleur / vostf scénario Lars Von Trier production Meta Louise Foldager, Louise Vesth, Zentropa / Slot Machine image Manuel Alberto Claro son Kristian Eidnes Andersen montage Molly Malene Stensgaard interprétation Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt distribution Les Films du Losange

FILMOGRAPHIE Gasolina (2008) / Polvo (Dust) (2010).

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Elements of Crime (1984) / Epidemic (1987) / Europa (1991) / Breaking the Waves (1996) Les Idiots (1998) / Dancer in the Dark (2000) / Dogville (2003) / Manderlay (2005) Antichrist (2009).

Voir également Panorama Mexique (p. 129)

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MES MEILLEURES AMIES (BRIDESMAIDS) Paul Feig

2011 / ÉTATS-UNIS

Annie, trentenaire solitaire et fauchée, mène une vie désordonnée. Sa relation avec Ted ne mène nulle part, sa pâtisserie est fermée et elle est sur le point d’être expulsée par ses colocataires à cause de ses problèmes d’argent. Choisie comme demoiselle d’honneur pour le mariage de sa meilleure amie, Annie s’engage dans les préparatifs de cet événement codifié et coûteux. Après SuperGrave ou 40 ans, toujours puceau, le nouveau roi de la comédie américaine Judd Apatow frappe fort avec la production de ce nouveau film qui prouve avec audace que l’humour peut se conjuguer au féminin. À la réalisation, Paul Feig signe un film militant : en réaction à la suprématie des hommes dans le cinéma, il utilise ce « buddy movie » au féminin pour donner une vraie place aux femmes et montrer qu’elles peuvent être irrésistiblement drôles… à leur façon. Celui qui se qualifie de « geek féministe » révolutionne ainsi les codes de la comédie américaine. Annie, a solitary and broke thirty-something, leads an unstable life. Her relationship with Ted is going nowhere, her pastry shop closed and her housemates are about to evict her because of her money problems. A maid of honor at her best friend’s wedding, Annie delves into the preparation of this codified and costly event. After Super Bad and The 40 Year Old Virgin, the new king of American comedy Judd Apatow strikes again, producing this new film which boldly proves that women can be brilliant comedians. With this film, director Paul Feig protests male supremacy in cinema, and uses this female buddy movie to give pride of place to women and show they can be irresistibly funny… in their own way. The self-proclaimed “feminist geek” revolutionizes the codes of American comedy. 2h04 / numérique / couleur / vostf scénario Annie Mumolo, Kristen Wiig production Judd Apatow, Apatow Productions / Relativity Media image Robert D. Yeoman montage William Kerr, Michael L. Sale musique Michael Andrews interprétation Kristen Wiig, Maya Rudolph, Rose Byrne, Ellie Kemper, Melissa McCarthy, Wendy McLendon-Covey, Diane Wiest, Jon Hamm, Matt Lucas distribution Universal Pictures International France FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Life Sold Separately (1997) / Freaks and Geeks (TV serie) (2000) / I Am David (2003) Enfants non accompagnés (Unaccompanied Minors) (2006).

MICHAEL

Markus Schleinzer 2011 / AUTRICHE

Michael décrit les cinq derniers mois de la vie commune forcée entre Wolfgang, 10 ans, et Michael, 35 ans. Michael est un homme des plus ordinaires, agent d’assurance, employé modèle, voisin sans problème. Derrière les murs de son pavillon de banlieue, il vit pourtant une autre vie, celle d’un bourreau d’enfant. D’une rigueur morale absolue dans sa mise en scène et dans son approche du sujet, ce premier film du réalisateur autrichien Markus Schleinzer, ancien directeur de casting de Michael Haneke, témoigne d’une grande maîtrise. Évitant toute dramatisation ou émotion excessive, tout jugement moral sur ses personnages, repoussant tout risque de voyeurisme en hors-champ, il laisse la sinistre routine du quotidien parler pour elle-même. Le jeu des acteurs est travaillé par la même distance froide à la réalité et Michael Fuith interprète son personnage avec une courageuse sobriété. Un film clinique et cristallin, traversé par une réflexion rigoureuse sur le mal, sur les frontières de la normalité et leur représentation. Compétition, Festival de Cannes 2011. Michael depicts the last five months of life forcibly shared by Wolgang, 10, and Michael, 35. Michael is the average Joe, an insurance agent, the ideal employee and a quiet neighbor. Behind the walls of his suburban house, he however lives a double life, that of a child torturer. With absolute moral rigor in his mise-en-scène and his handling of the topic, Austrian director Markus Schleinzer, former Michael Haneke’s casting director, brilliantly crafts his first feature. Avoiding dramatization or excessive emotion, moral judgement of his characters, leaving risks of voyeurism off camera, he lets the sinister daily routine speak for itself. Actors play with the same cold distance from reality and Michael Fuith interprets his character with courageous sobriety. Michael is a clinical and limpid film, concerned with a rigorous reflection on evil the borders of normality, and their representation. Competition, 2011 Cannes Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM 1h36 / numérique / couleur / vostf scénario Markus Schleinzer production Nikolaus Geyrhalter, Markus Glaser, Michael Kitzberger, Wolfgang Widerhofer, Nikolaus Geyrhalter Filmproduktion image Gerald Kerkletz son Klaus Kellermann décors Katrin Huber, Gerhard Dohr costumes Hanya Barakat montage Wolfgang Widerhofer interprétation Michael Fuith, David Rauchenberger, Christine Kain, Ursula Strauss, Viktor Tremmel, Gisela Christa distribution Les Films du Losange

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

MINEURS 27 Tristan Aurouet 2011 / FRANCE

MISS BALA

Gerardo Naranjo 2011 / MEXIQUE

Vincent Descharnes est un petit flic de province véreux, obséquieux avec les forts, manipulateur avec les faibles. Il y a dix ans, il a enterré une sale affaire pour sauver sa peau. Wilson et Stan ont en commun leur passion pour Déborah mais aussi un lourd secret. Il y a dix ans, ils ont subi un traumatisme dont aucun enfant ne peut se remettre. Aujourd’hui, ce passé les rattrape. Si Wilson veut oublier, Stan veut parler… Après un court métrage baptisé 2 minutes 36 de bonheur, Tristan Aurouet a réalisé avec Gilles Lellouche de nombreux clips musicaux et une comédie à succès Narco. Avec Mineurs 27, il s’attaque à un tout autre genre avec ce thriller haletant et sophistiqué, mettant en scène des acteurs prestigieux tels que Jean-Hugues Anglade, Aïssa Maïga et Gilles Lellouche.

Au Mexique, pays gangrené par la violence des narcotrafiquants, Laura, une jeune prétendante au titre de Miss Beauté, voit son rêve s’écrouler lorsqu’elle est kidnappée par les membres d’un cartel. Inspiré d’un fait divers et réalisé par Gerardo Naranjo, ce film nous décrit la réalité d’un pays aujourd’hui en quasi-guerre civile où la population est prise en otage entre l’État et les gangs. Le personnage de Laura, interprétée par Stephanie Sigman, belle à ravir, est littéralement happé, à ses dépens, dans un monde violent. Elle accomplit une véritable descente aux enfers, perdue, moralement et physiquement dans le monde des narcotrafiquants. Un polar haletant et d’une terrible actualité, par le réalisateur de Drama / Mex et produit par la société de Gael García Bernal, Canana Films. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011.

Vincent Descharnes is a provincial low rank corrupt cop, obsequious with the strong and manipulative with the weak. Ten years ago, he covered up a dirty case to save his hide. Wilson and Stan share a passion for Déborah as well as a dark secret. Ten years ago, they suffered a trauma from which no child can recover. Today, their past catches up with them. Wilson wants to forget but Stan wants to talk… After a short film entitled 2 minutes 36 de bonheur, Tristant Aurouet directed many music videos with Gilles Lellouche and a succesfull comedy Narco. With Mineurs 27, he tackles a completely different genre with this sophisticated and fast paced thriller, directing prestigious actors such as Jean-Hughes Anglade, Aïssa Maïga and Gilles Lellouche.

In Mexico, a country gangrened by narcos violence, Laura, a young beauty pageant contestant, sees her dream crumble when she gets kidnapped by cartel members. Inspired by a true story and directed by Gerardo Naranjo, this film describes the reality of a country in a state of quasi civil war, where the population is held hostage between the State and cartels. Laura’s character, played by gorgeous Stephanie Sigman, is literally pulled into a violent world. Morally and physically lost, she walks alone through hell. A fast paced and horrendously timely thriller, by Drama / Mex’s director, produced by Gael García Bernal’s company, Canana Films. Un Certain Regard, 2011 Cannes Film Festival.

PREMIÈRE MONDIALE / WORLD PREMIERE 1h45 / numérique / couleur scénario Dominique Turin, Bruno Rolland, Jérôme Reijasse, Dominique Turin, Tristan Aurouet production Manny Films / Millimages / Onyx Films image Arnaud Potier son Eddy Laurent montage Olivier Gajan, Tristan Aurouet, Cyril Besnard, Laurence Briaud costumes Fred Cambier interprétation Jean-Hugues Anglade, Gilles Lellouche, Nassim Si Ahmed, Marie-Ange Casta, Finnegan Oldfield, Zlatko Buric, Aïssa Maïga distribution Bac Films

1h53 / numérique / couleur / vostf scénario Gerardo Naranjo, Mauricio Katz production Pablo Cruz, Geminiano Pineda / Gael García Bernal, Diego Luna, Canana Films image Mátyás Erdély son Pablo Lach, Salvador Félix costumes Anna Terrazas montage Nicolas Roy musique Emilio Kauderer interprétation Stephanie Sigman, Noe Hernandez, James Russo, Jose Yenque, Irene Azuela distribution Ad Vitam

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE 2 minutes 36 de bonheur (cm, 1996) / Lascars (tv, 1998) / Pourkoi… passkeu (cm, 2003) Narco (2004).

FILMOGRAPHIE Drama / Mex (2006) / Voy a explotar (2008) / Revolucíon (2010). Voir également Panorama Mexique (p. 129)

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

LES MYTHOS Denis Thybaud 2011 / FRANCE

Moussa, Nico et Karim, trois jeunes de banlieue, se font licencier de leur travail d’agents de sécurité dans une grande surface. Ils décident de se lancer dans la protection rapprochée, écumant les palaces pour proposer leurs services de gardes du corps. Un concours de circonstances les amène à devoir protéger Marie Van Verten, jeune héritière de la plus grosse fortune de Belgique. Les trois (anti)héros accumulent les bourdes et découvrent alors un métier qui ne laisse pas place à l’improvisation… Denis Thybaud signe une comédie originale et loufoque menée tambour battant. Les quatre protagonistes, incarnés à la perfection par de jeunes acteurs au comique explosif, servent de prétexte à la confrontation de deux mondes que tout oppose. Alban Ivanov, William Lebghil et Ralph Amoussou forment un trio potache et attachant face à Stéphanie Crayencourt, hilarante en sosie plus vrai que nature d’une Paris Hilton belge, capricieuse et fantasque. Moussa, Nico and Karim, three youths from the banlieue, used to work security at a supermarket. When they get fired, they decide to become bodyguards. As they go from luxury hotel to the next, offering their services, circumstances lead them to protect Marie Van Verten, a young heiress to the biggest fortune of Belgium. Goof after blunder, our three (anti)heroes then discover a job which leaves no room to improvisation… Denis Thybaud crafts an original, screwy and brisk comedy. His four main characters, perfectly embodied by young actors with explosive comical instinct, serve as an excuse to confront two opposing worlds. Alban Ivanov, William Lebghil and Ralph Amoussou form a charming and childish threesome alongside Stéphanie Crayencourt, a hilarious Belgian Paris Hilton lookalike, whimsical and unpredictable. 1h28 / numérique / couleur scénario Samir Oubechou production La Mouche du Coche Films / Nota Bene Productions / StudioCanal image Michel Taburiaux son Olivier Le Vacon décors Sébastien Inizan costumes Hadjira Ben-Rahou montage Yves Beloniak musique Franck Authié, Karen Brunon interprétation Stéphanie Crayencourt, Alban Ivanov, William Lebghil, Ralph Amoussou distribution StudioCanal FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Bois Colombes (2005) / Dans tes rêves (2005) / Granturismo (2007).

NEDS

Peter Mullan 2011 / GRANDE-BRETAGNE

Glasgow, 1973. Le jeune John McGill est sur le point d’entrer au collège. Garçon brillant, la voie est cependant loin d’être toute tracée pour lui, entre un père violent et les préjugés de ses professeurs qui n’ont pas oublié son frère aîné « irrécupérable », Benny. Ce dernier est devenu membre des NEDS, les Non Educated Delinquents, et ces dangereuses petites frappes, font régner la terreur dans les quartiers. La réputation de Benny vaut à John d’être protégé et lui ouvre très vite les portes du gang. Pour ce film quasiment autobiographique, Peter Mullan se place derrière et devant la caméra. Avec justesse, il brosse un portrait amer d’une adolescence désœuvrée, en proie aux préjugés des adultes. Broyé par une école impitoyable, qui engendre la révolte et l’agressivité, le jeune protagoniste ne peut échapper à une violence psychique et physique qui s’alimente elle-même et s’amplifie. Le cinéaste dénonce l’échec d’un système à travers ce parcours initiatique brutal et destructeur. Glasgow, 1973. Young John McGill is about to start college. Yet, this brilliant boy’s future is far from being mapped out, torn between a violent father and his professors’ prejudice, who still have in mind his delinquent older brother, Benny, now a NEDS member. The Non Educated Delinquents, dangerous hoodlums, spread terror through the streets. Benny’s reputation earns John protection and soon allows him to join the gang. For this semi-autobiographical film, Peter Mullan gets behind and in front of the camera. He acutely draws a bitter portrait of disavowed youths confronted to adults’ prejudice. Crushed by merciless school bringing forth revolt and belligerence, the main character cannot escape the vicious circle of psychic and physical violence. The filmmaker denounces the failure of a system through this brutal and destructive coming of age story. PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h58 / numérique / couleur / vostf scénario Peter Mullan production Alain de la Mata, Bluelight / Marc Missonnier, Olivier Delbosc, Fidélité Films / Studio Urania image Roman Osin, BSC son Michel Schillings, Colin Nicolson décors Mark Leese costumes Rhona Russell montage Colin Monie musique Craig Armstrong interprétation Peter Mullan, Louise Goodall, Conor McCarron, Joe Szula distribution Mars Distribution FILMOGRAPHIE Close (cm, 1993) / Good Day for the Bad Guys (cm, 1995) / Fridge (cm, 1995) Orphans (1999) / The Magdalene Sisters (2003).

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NE NOUS JUGEZ PAS (WE ARE WHAT WE ARE) Jorge Michel Grau 2010 / MEXIQUE

Dans un quartier sinistre de Mexico, un père de famille décède subitement en pleine rue. Alfredo, fils aîné et adolescent marginal, est désigné pour prendre la relève et subvenir aux inhabituels besoins alimentaires de la famille qui se nourrit exclusivement de viande humaine. Mais le jeune homme rechigne à accepter la traque barbare et sanguinaire nécessaire à leur survie, jusqu’alors assurée par leur père. C’est grâce à un concours lancé au sein de son école de cinéma que Jorge Michel Grau a pu réaliser ce premier long métrage au sujet atypique et dérangeant. Dans ce conte noir et horrifique, filmé principalement de nuit dans un Mexico dépeuplé, le réalisateur mêle les codes du cinéma fantastique traditionnel à un surréalisme proche de l’univers de Luis Buñuel, entre chronique sociale et tragédie familiale, avec en toile de fond cette interrogation : comment vit-on sa différence, aussi monstrueuse soit-elle, dans une société qui la marginalise ? Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2010. In a gloomy neighborhood of Mexico City, a father suddenly dies in the middle of the street. His eldest son, Alfredo, a marginal teenager, is designated to take over and support his family’s unusual eating habits—they only feed off human meat. But the young man balks at accepting this barbarian and bloody hunt necessary to their survival, a task until then carried out by their father. Thanks to a contest thrown by his film school, Jorge Michel Grau was able to make this first feature on an atypical and disturbing topic. In this dark and horrific tale, mainly filmed at night in a deserted Mexico City, the director combines codes of traditional fantasy cinema with surrealism close to Luis Buñuel’s world, between a social chronicle and a family drama, with this backdrop question: How can one live its difference, as monstrous as it may be, in a society that marginalizes it? Directors’ Fortnight, 2010 Cannes Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM 1h31 / 35 mm / couleur / vostf titre original Somos lo que hay scénario Jorge Michel Grau production Centro de Capacitación Cinematográfica A. C. image Santiago Sánchez son Federico Shmucler décors Alejandro García montage Rodrigo Ríos Legaspi musique Enrico Chapela interprétation Esteban Soberanes, Jorge Zarate, Carmen Beato, Paulina Gaitán, Alan Chávez, Francisco Barreiro distribution Wild Side

OLIVER SHERMAN Ryan Redford 2010 / CANADA

Perdu et déconnecté des réalités, le vétéran Oliver Sherman s’installe à la campagne à la recherche du soldat qui a sauvé sa vie pendant la guerre. Cet homme marié, Franklin Page, a deux enfants et un emploi stable dans une ville rurale tranquille. À son arrivée, Sherman semble inoffensif, mais à mesure qu’il s’immisce dans la vie des Page, il se révèle fragile, enclin à une grande jalousie et à un ressentiment profond. Ryan Redford signe un premier long métrage poignant et fait de ce portrait silencieux de personnages ordinaires un véritable thriller psychologique. Un film d’une grande beauté distillant une angoisse sourde, magnifiquement porté par l’acteur Garret Dillahunt, véritable bombe à retardement sous une carapace de tranquillité. Lost and disconnected from reality, veteran Oliver Sherman settles in the country, in search of the soldier who saved his life during the war. This man, Franklin Page, now has a wife, two children and a steady job in a quiet rural town. At his arrival, Sherman seems harmless, but the more he meddles in the Pages’ life, the more his anger, weakness, great jealousy and deep resentment become apparent. Ryan Redford fashions a first poignant film, and turns this quiet portrait of ordinary characters into a genuine psychological thriller. It is a film of great beauty distilling acute anxiety, brilliantly demonstrated by Garret Dillahunt, a ticking bomb underneath a quiet shell. PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h22 / 35 mm / couleur / vostf scénario Ryan Redford, d’après la nouvelle Veterans de Rachel Ingalls production Paul Stephens, Eric Jordan image Antonio Calvache son Bissa Scekic décors Bert Kirkham costumes Lea Carlson montage Matthew Hannam musique Benoît Charest interprétation Garret Dillahunt, Donal Logue, Molly Parker, Kaelan Meunier, Ava Corbeil distribution Kanibal Films Distribution FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Song of Wreckage (2003) / Lake (2005).

Voir également Atelier Europa Distribution dans le cadre de Paris Project (p. 178)

Voir également Panorama Mexique (p. 129)

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

LA PIEL QUE HABITO Pedro Almodóvar 2011 / ESPAGNE

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau grâce à laquelle il aurait pu la sauver… Avec ce 18e film, Almodóvar signe un thriller clinique et désarticule avec malice la structure de son récit. D’une extraordinaire perfection formelle, bercé d’influences en tous genres, le film file les thématiques chères à Almodóvar sur l’identité sexuelle, les rapports filiaux, le mélodrame et la tragédie. Il réunit aussi toute la palette des couleurs de l’artiste espagnol : technicolor, densité, brillance et noirceur de la lumière, finition du détail, exubérance, humour et une famille de très grands acteurs. Le cinéaste revisite les grands mythes de l’humanité avec génie et signe un chef-d’œuvre entre film d’horreur et histoire d’amour fou. Compétition, Festival de Cannes 2011. Since his wife suffered from burns in a car accident, Dr. Robert Ledgard, a prominent plastic surgeon, has devoted his time to creating new skin with which he could have saved her… With this eighteenth film, Almodóvar fashions a clinical thriller and mischievously deconstructs the story’s structure. With extraordinary formal perfection, influenced by many genres, the film presents themes dear to Almodóvar, such as sexual identity, kinship relationships, melodrama and drama. He also relies on the Spanish artist’s palette: Technicolor, density, brilliance and darkness of light, elaborate detail, exuberance and humor and his family of great actors. Almodóvar brilliantly revisits main myths of mankind and crafts a masterpiece, between a horror film and an insane love story. Competition, 2011 Cannes Film Festival. 1h57 / numérique / couleur / vostf scénario Pedro Almodóvar, Agustín Almodóvar, d’après le roman Mygale de Thierry Joncquet production El Deseo image José Luis Alcaine son Iván Marín décors Antxon Gómez costumes Paco Delgado, avec la collaboration de Jean-Paul Gaultier montage José Salcedo musique Alberto Iglesias interprétation Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes, Jan Cornet, Robert Alamo, Eduardo Fernandez distribution Pathé Distribution FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980) / Dans les ténèbres (1983) Matador (1985) / La Loi du désir (1986) / Attache-moi ! (1989) / Talons aiguilles (1991) En chair et en os (1997) / Tout sur ma mère (1999) / Parle avec elle (2002) / Volver (2006) Étreintes brisées (2009).

PRÉSUMÉ COUPABLE Vincent Garenq 2011 / FRANCE

Le film raconte le calvaire d’Alain Marécaux – « l’huissier » de l’affaire d’Outreau – arrêté en 2001 ainsi que sa femme pour d’horribles actes de pédophilies qu’ils n’ont jamais commis. C’est l’histoire de la descente aux enfers d’un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l’histoire de sa vie et de celle de ses proches broyée par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque. Reprenant le livre de chevet qu’Alain Marécaux rédigea en prison et travaillant en étroite collaboration avec lui, Vincent Garencq réaffirme l’absurdité et l’aberration d’une histoire révoltante. Avec un sens aigu du réalisme, il recrée l’enfermement et l’oppression, utilisant des documents journalistiques réels et filmant aussi bien des décors naturels que de vrais policiers. This film tells bailiff Alain Marécaux’s ordeals in the Outreau case, when he was arrested in 2001 with his wife for horrible child molestation which they never committed. It depicts an innocent man’s walk through hell when he is confronted to an incredibly unfair and inhuman judicial system. It is also the story of his life as well his relatives’, crushed by one of the most important judicial errors of our time. Adapting Alain Marécaux’s book which he wrote in prison, and closely collaborating with him, Vincent Garencq reaffirms the absurdity and aberration of a revolting story. With an acute sense of realism, he recreates imprisonment and oppression, using real newspaper documentation, filming on location and featuring real police officers. PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h42 / numérique / couleur scénario Vincent Garenq, d’après l’ouvrage Chronique de mon erreur judiciaire d’Alain Marécaux production Christophe Rossignon, Philip Boëffard, Nord-Ouest Films / France 3 Cinéma Artémis Productions image Renaud Chassaing son Pascal Jasmes décors Yves Brover costumes Fanny Drouin montage Dorian Rigal-Ansous interprétation Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff, Noémie Lvovsky, Raphaël Ferret, Michèle Goddet, Farida Ouchani, Olivier Claverie distribution Mars Distribution FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Vita sexualis (cm, 1994) / Dernière séance (cm, 2001) / Comme les autres (2008).

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LE SECRET DE L’ENFANT FOURMI Christine François 2011 / FRANCE

Cécile, 30 ans, arrive au Bénin pour tourner la page de son histoire d’amour avec Didier. Le hasard lui fait croiser le chemin d’une jeune mère africaine qui lui abandonne son bébé dans les bras. Cécile va adopter cet enfant et Lancelot va grandir en France. Mais l’année de ses sept ans, l’enfant perd pied. Cécile veut l’aider à aller mieux. Soutenue par son compagnon Philippe, elle repart avec Lancelot vers le pays de ses origines et tente de percer le secret qui a entouré son abandon… C’est par le documentaire que Christine François a commencé à explorer le thème de la famille et de la filiation, tout comme celui de l’adolescence, du deuil et de la souffrance. Avec une sensibilité à fleur de peau, le scénario de cette fiction, coécrit avec Sophie Fillières, pose un autre regard sur l’adoption et le sentiment charnel qui peut lier une mère à son enfant. Cécile, 30 ans, goes to Benin to leave her love story with Didier behind. By chance, she meets a young African mother who abandons her child in her arms. Cécile adopts this child and Lancelot grows up in France. But, the year he turns seven, the child loses his marks. To help him get better, and with the support of her partner Philippe, Cécile and Lancelot go back to his country of origin and try to uncover the mystery of his abandonment… It is with documentary filmmaking that Christine François started exploring the themes of family and lineage, as well as adolescence, grief and pain. The script, co-written by Sophie Fillières, with a lot of sensitivity, shed a new light on adoption and the organic feeling that can link a mother to her son. PREMIER FILM / FIRST FILM - PREMIÈRE MONDIALE / WORLD PREMIERE 1h50 / numérique / couleur / vosta scénario Christine François, Sophie Fillières, Gaëlle Macé, Maurice Robinowicz production Blanche Guichou, Agat Films & Cie image François Kühnel, Dominque Colin son Régis Ramadour, Guillaume Hurmic montage Valérie Loiseleux musique Jean-François Hoël interprétation Audrey Dana, Robinson Stévenin, Yann Trégouët, Elie Lucas Moussoko distribution Bac Films FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Brigade des mineurs : l’amour en souffrance (doc, 1998) / Le Mal de grandir : passages d’adolescents en psychiatrie (doc, 2000) / J’ai deux mamans (doc, 2004).

SUPER 8

J. J. Abrams 2011 / ÉTATS-UNIS

Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu’ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d’une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu’il ne s’agit pas d’un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité. Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer… Le créateur des séries à succès Alias, Lost ou Fringe, également réalisateur de Star Trek, signe avec Super 8 un troisième long métrage époustouflant, produit par Steven Spielberg. Dans ce film, J. J. Abrams s’intéresse à l’ultime référence de la théorie conspirationniste – la fameuse affaire Roswell –, dans un cocktail explosif, mélangeant science-fiction, amour, humour et grand spectacle. Summer 1979, in a small Ohio town. A group of teenagers witnesses a catastrophic train crash while making a super 8 film. They soon suspect that it was no accident. Shortly after, unusual disappearances and inexplicable events take place in town, and the police try to uncover the truth. A truth that none of them could have imagined… The creator of successful TV series Alias, Lost or Fringe, and director of Star Trek, crafts with Super 8 a third mind-blowing feature, produced by Steven Spielberg. In this film, J. J. Abrams tackles the ultimate reference in conspiracy theories—the infamous Roswell case—in an explosive cocktail mixing science fiction, love, humor and pure entertainment. 1h52 / numérique / couleur / vostf scénario J. J. Abrams production J. J. Abrams, Bad Robot / Steven Spielberg, Amblin Entertainment Bryan Burk, Paramount Pictures image Larry Fong son Ben Burt décors Martin Whist costumes Ha Nguyen montage Mary Jo Markey musique Michael Giacchino interprétation Kyle Chandler, Elle Fanning, Joel Courtney, Gabriel Basso, Noah Emmerich, Ron Eldard, Riley Griffiths, Ryan Lee, Zach Mills distribution Paramount Pictures France FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Mission impossible 3 (M:I:III) (2006) / Star Trek (2009).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

TATSUMI Eric Khoo

2011 / SINGAPOUR - INDONÉSIE / ANIMATION

Tatsumi célèbre l’œuvre et la vie du mangaka japonais Yoshihiro Tatsumi. Dans le Japon occupé de l’immédiat après-guerre, la passion du jeune Tatsumi pour la bande dessinée deviendra finalement le moyen d’aider sa famille dans le besoin. Sa rencontre avec son idole Osamu Tezuka, le célèbre mangaka comparé à Disney, lui offrira une source d’inspiration supplémentaire. Eric Khoo unit pour la première fois à l’écran cinq histoires et un récit autobiographique de celui qui l’a toujours inspiré, Tatsumi. Cet immense dessinateur est le créateur des « gekiga », littéralement « images dramatiques », une forme de manga destinée aux adultes et traitant de sujets tragiques, choquants à l’époque, dans un genre réaliste. En étroite collaboration avec ce génie rêvant de cinéma, Eric Khoo assemble des récits intemporels, audacieux et novateurs pour un conte sublime et sombre sur la condition humaine. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011. Tatsumi celebrates Japanese mangaka Yoshihiro Tatsumi’s work and life. In post-WWII occupied Japan, young Tatsumi’s passion for graphic novels will finally help him support his family. His encounter with his idol, Osamu Tezuka, the famous mangaka who was compared to Disney, will bring him an additional source of inspiration. Eric Khoo brings together for the first time on a screen five stories and an autobiographical narrative of his muse of all time, Tatsumi. This great drawer created gekigas, literally “dramatic images”, a manga genre targeted to adults and dealing with dramatic subjects, shocking at the time, in a realistic fashion. Closely working with this genius who dreamed of cinema, Eric Khoo combines timeless, audacious and innovative stories for a sublime and dark tale about human condition. Un Certain Regard, 2011 Cannes Film Festival. 1h36 / 35 mm / couleur / vostf scénario Eric Khoo, d’après Une vie dans les marges et autres œuvres de Yoshihiro Tatsumi production Zhao Wei Films / Infinite Frameworks animation Phil Mitchell, Rafael Bonifacio, Jebbie Barrios son Kazz décors Widhi Saputro musique Christopher Khoo interprétation Tetsuya Bessho, Yoshihiro Tatsumi distribution Happiness Distribution

TOUS AU LARZAC (LEADER-SHEEP) Christian Rouaud

2011 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

« Nous choisissons le Larzac, c’est un pays déshérité. » C’est ainsi qu’un jour d’octobre 1971, Michel Debré, alors ministre de la Défense, décrète sans concertation préalable l’agrandissement du camp militaire du Larzac. À l’annonce de cette décision effarante, la colère se répand comme une traînée de poudre. La réaction des paysans est radicale : « Si on veut nous prendre nos fermes et nos terres, on partira les pieds devant et on ne sera pas les seuls. » Une vague unanime de protestations et de résistance s’organise. C’est le début d’une incroyable lutte qui durera 10 ans… Entre images d’archives, témoignages et splendides paysages de Dordogne, Christian Rouaud signe un documentaire captivant sur une révolte paysanne qui a marqué toute une génération. Sélection officielle, Festival de Cannes 2011. “We choose Larzac, it is a deprived region.” It is thus in October 1971 that Michel Debré, then the French Secretary of Defense, announced a military base expansion in Larzac without prior consultation. Upon hearing such an alarming decision, anger spread like wildfire. The farmers’ reaction was radical: “If they take our farms and our lands, it’ll be the end of us”. A unanimous wave of contest and resistance sprung. It was the beginning of a fight that was to last for 10 years… Between archival footage, testimonies and stunning Dordogne landscapes, Christian Rouaud crafts a captivating documentary about a farmers’ revolt which influenced a whole generation. Official Selection, 2011 Cannes Film Festival. 1h58 / numérique / couleur / vosta scénario Christian Rouaud production Elzévir Films image Alexis Kavyrchine son Martin Sadoux montage Fabrice Rouaud avec Léon Maille, Pierre et Christiane Burguière, Marizette Tarlier, Michel Courtin, José Bové distribution Ad Vitam FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Retour au quartier Nord (1992) / Le Sujet (1996) / Paysan et Rebelle (2002) / Dans la maison radieuse (2004) / L’Eau, la Terre et le Paysan (2006) / Les Lip, l’imagination au pouvoir (2007).

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE MeePok Man (1995) / 12 Storeys (1997) / Be With Me (2005) / My Magic (2008).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

TRABALHAR CANSA (HARD LABOR) Juliana Rojas, Marco Dutra 2011 / BRÉSIL

Helena réalise un vieux rêve : ouvrir un petit commerce. Elle loue un local abandonné et monte son affaire. Mais son mari Otávio perd subitement son travail et toute la famille est fragilisée, d’autant plus que l’installation de l’épicerie ne se fait pas sans problème : des produits disparaissent, une odeur étrange imprègne le local et une tâche sur le mur ne cesse de grandir. Le local semble prendre vie, dans un climat qui perturbe toutes les personnes présentes, à commencer par Helena et sa famille. Ce premier long métrage de Juliana Rojas et Marco Dutra emprunte son titre à un poème de Cesare Pavese : Travailler fatigue. Intitulé ironique pour un film étonnant qui flirte avec le cinéma fantastique. Clin d’œil au Locataire de Roman Polanski, cette comédie sociale et fantastique, sélectionnée aux Screenings de Paris Project (voir p. 175) en 2010, est une véritable révélation. Un Certain Regard, Festival de Cannes 2011. Helena’s old dream of opening a small commerce comes true. She rents a disused retail space and starts her business. But her husband Otávio suddenly loses his job, which weakens the whole family all the more so as the opening of her grocery store is not without difficulty: products disappear, a strange smell pervades the store and a stain on the wall keeps spreading. The store seems to come to life in a climate disturbing to everyone, especially Helena and her family. This first feature by Juliana Rojas and Marco Dutra borrows its title from one of Cesare Pavese’s poems: Lavorare Stanca—“hard labor”. It is an ironic title for a surprising picture which flirts with fantasy cinema. A nod to Roman Polanski’s The Tenant, this social and fantastic comedy, presented at the 2010 Paris Project (p. 175), is a true revelation. Un Certain Regard, 2011 Cannes Film Festival. PREMIER FILM / FIRST FILM 1h39 / 35 mm / couleur / vostf scénario Juliana Rojas, Marco Dutra production Maria Ionescu, Sara Silveira, Dezenove Som e Imagens image Matheus Rocha, son Gabriela Cunha, Daniel Turini, Fernando Henna décors Luana Demange costumes Graciela Martins montage Caetano Gotardo interprétation Helena Albergaria, Marat Descartes, Naloana Lima, Marina Flores distribution Bodega Films

THE TRIP

Michael Winterbottom 2011 / GRANDE-BRETAGNE

Steve est envoyé par un journal dans la campagne anglaise pour y tester des restaurants et rédiger des critiques gastronomiques. Mais quand sa petite amie le laisse tomber et qu’il n’a plus personne pour l’accompagner, il se tourne vers son ami Rob. Les deux hommes prennent la route, armés d’une carte routière et d’un incroyable sens du comique. Ce road-movie, aussi truculent qu’émouvant, fait la part belle à son duo de comédiens principaux, Steve Coogan et Rob Brydon, qui nous mènent tambour battant de rencontres de voyage en dégustations alléchantes, dans des paysages de toute beauté. Les dialogues, en grande partie improvisés, sont vifs, drôles et percutant, les personnages, comédiens de profession, se laissant aller à leurs meilleures imitations ou leurs blagues favorites. Mais au-delà de l’humour percent les blessures et douleurs de chacun, faisant planer sur ce beau voyage spirituel qu’est The Trip une certaine mélancolie, celle du regard rétrospectif posé sur les choix passés, irrémédiables. Festival de Toronto 2010. Steve is sent to the English countryside by a newspaper to test restaurants and write gastronomy reviews. When his girlfriend breaks up, leaving him on his own for this trip, he turns to his friend Rob. The two men hit the road, armed with a roadmap and an amazing sense of comedy. This road-movie, as vivid as it is moving, gives pride of place to its primary comedian duo, Steve Coogan and Rob Brydon, who briskly lead us from travel encounters to tantalizing relishing, in sumptuous landscapes. The dialogues, mainly improvised, are sharp, funny and trenchant, the characters—actors by profession—indulging in their best impersonations or their favorite jokes. But each character’s pain and sorrow is discernable underneath humor, which instils a certain melancholy into this beautiful spiritual journey that is The Trip, that of an inner look at past and irrevocable choices. 2010 Toronto Film Festival. PREMIÈRE FRANÇAISE / FRENCH PREMIERE 1h47 / numérique / couleur / vostf scénario Michael Winterbottom production Revolution Film image Ben Smithard son Will Whale montage Mags Arnold, Maul Monaghan musique Steve Brown interprétation Steve Coogan, Margo Stilley, Rob Brydon, Claire Keelan distribution Ad Vitam FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Forget About Me (1990) / Butterfly Kiss (1995) /Jude (1996) / Welcome to Sarajevo (1997) / Wonderland (1999) / In this World (2003) / 9 Songs (2005) / Un cœur invaincu (A Mighty Heart) (2007) / The Killer Inside Me (2010).

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TU SERAS MON FILS (YOU WILL BE MY SON) Gilles Legrand 2011 / FRANCE

Paul de Marseul, propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint-Émilion travaille avec son fils Martin sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l’idée que Martin puisse un jour lui succéder. Il rêve d’un fils plus talentueux, plus charismatique… plus conforme à ses fantasmes de père. L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur, va bouleverser la vie de la propriété. Pour son troisième film grinçant et cruel, Gilles Legrand choisit l’univers du vin pour explorer la profondeur et la complexité des sentiments qui (dés)unissent une famille. Avec audace et sans manichéisme, le scénario, écrit à quatre mains avec l’écrivain Delphine de Vigan, interroge un lien d’apparence évident : celui qui réunit parents et enfants. Paul de Marseul, the owner of a prestigious vineyard in Saint-Emilion, works with his son, Martin, at the family domain. But Paul, a demanding and passionate winemaker, is anxious about his son taking over the business one day. He dreams of a more talented and charismatic son— more in conformity with his fatherly fantasy. The arrival of Philippe, his steward’s son, will upset life at the domain. In his caustic and cruel third film, Gilles Legrand explores the depth and complexity of feelings (dis)uniting a family. The script, audaciously co-written with novelist Delphine de Vigan, avoids dualism and challenges parent and child relationships. 1h41 / numérique / couleur / vosta scénario Delphine de Vigan, Gilles Legrand production Universal Pictures / Frédéric Brillon, Gilles Legrand, Épithète Films image Yves Angelo son Pierre Gamet décors Aline Bonetto montage Andréa Sedlackova musique Armand Amar interprétation Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais, Anne Marivin, Valérie Mairesse, Nicolas Bridet distribution Universal Pictures International France FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Malabar Princess (2004) / La Jeune Fille et les Loups (2008).

UN AMOUR DE JEUNESSE (GOOG BYE, FIRST LOVE) Mia Hansen-Løve 2011 / FRANCE

Printemps 1999. Camille, 15 ans, et Sullivan, 19 ans, s’aiment d’un amour passionné, mais Sullivan décide de partir en Amérique du Sud, laissant Camille dans une attente douloureuse puis dans le désespoir. Sept ans plus tard, Camille est devenue une jeune architecte. Elle forme un couple solide avec Lorenz et retrouve Sullivan… À travers cette histoire d’amour adolescent que le temps n’a pas atteint, Mia Hansen-Løve s’attache à dépeindre, au plus près des personnages, le sentiment amoureux et l’infinie gamme de ses manifestations. Au gré des séparations et retrouvailles des deux amants, elle dresse une « carte du tendre » contemporaine, qui décrit parfaitement la détresse de l’abandon comme la renaissance d’un sentiment oublié. Après Tout est pardonné et Le Père de mes enfants, Mia Hansen-Løve, nouvelle figure du cinéma d’auteur, continue à tracer un chemin qui lui est propre, avec ce film radieux, illuminé par la jeunesse, la sensibilité et la grâce sensuelle de Lola Créton. Spring 1999. Camille, 15, and Sullivan, 19, are passionately in love, but Sullivan decides to go to South America, leaving Camille in dreadful longing evolving into despair. Seven years have passed and Camille is now an architect. Though she is in a stable and strong relationship with Lorenz, she reunites with Sullivan… Through this teenagers’ love story unaltered by time, Mia Hansen-Løve is committed to depict the feeling of love and the infinite range of its manifestations. Following the two lovers’ break-ups and reunions, she fashions a contemporary “Map of Tender” which perfectly describes the anguish of abandonment as well as the rebirth of a forgotten feeling. After All Is Forgiven and The Father of My Children, Mia Hansen-Løve, a new figure of auteur cinema, continues to draw her path off the beaten tracks with this radiant film illuminated by Lola Créton’s youth, sensitivity and sensual grace. 1h50 / numérique / couleur scénario Mia Hansen-Løve production Les Films Pelléas image Stéphane Fontaine son Vincent Vatoux montage Marion Monnier interprétation Lola Créton, Sébastien Urzendowsky, Magne-Håvard Brekke, Valérie Bonneton distribution Les Films du Losange FILMOGRAPHIE Après mûre réflexion (cm, 2004) / Tout est pardonné (2007) Le Père de mes enfants (2009).

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AVANT-PREMIÈRES PREMIERES

WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN Lynne Ramsay

2011 / GRANDE-BRETAGNE

Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. Eva est tiraillée entre la culpabilité et son sentiment maternel. A-t-elle jamais aimé son fils ? Quelle est sa part de responsabilité dans l’attitude de son fils ? Neuf ans après le très remarqué Morvern Callar, la réalisatrice britannique adapte le roman éponyme de Lionel Shriver. Elle propose une plongée en apnée dans l’univers intérieur d’une mère étrangère à son fils, et peu à peu étrangère au monde, oscillant avec une ambivalence trouble entre culpabilité et lucidité. Le film de Lynne Ramsay fait le récit d’une descente aux enfers à travers une structure narrative complexe mais fluide et une mise en scène stylisée portée par une Tilda Swinton au sommet de son art… Compétition, Festival de Cannes 2011. Eva put her career and personal ambitions on hold to give birth to Kevin. But communication between mother and son is very complex. Eva is torn between guilt and motherly affection. Has she ever loved her son? What responsibility does she hold with regards to Kevin’s behavior? Nine years after acclaimed Morvern Callar, the British director adapts Lionel Shriver’s eponym novel. The narrative goes deep into the world of a mother estranged from her son as well as the outer world, wavering with vague ambivalence between guilt and lucidity. Lynne Ramsay films the story of a journey through hell with a complex and fluid narrative structure, and a stylized mise-en-scène, in which top-flight Tilda Swinton shines. Competition, 2011 Cannes Film Festival. 1h52 / numérique / couleur / vostf scénario Lynne Ramsay, Rory Stewart Kinnear, d’après un roman de Lionel Shriver production UK Film Council / BBC Films / Independent Production / Footprint Investment Fund / Piccadilly Pictures / Lipsync Productions / Artina Films / Rockinghorse Films image Seamus McGarvey, ASC, BSC son Paul Davies costumes Catherine George montage Joe Bini musique Jonny Greenwood interprétation Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller distribution Diaphana FILMOGRAPHIE Small Deaths (cm, 1996) / Kill the Day (cm, 1996) / Ratcatcher (1999) Morvern Callar (2002).

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AVANT-PREMIÈRES Ressorties de l’été

PREMIERES

RESSORTIES DE L’ÉTÉ CLASSICS ON NEW PRINTS

BRÈVE RENCONTRE David Lean

1945 / GRANDE-BRETAGNE

Dans le café-buffet de la gare de Milford, un homme et une femme se disent adieu. Troublée par l’arrivée fortuite d’une amie encombrante, Laura, la femme, fait un malaise au moment où l’homme la quitte pour prendre son train. De retour à la maison, elle passe la soirée en compagnie de son mari et imagine secrètement qu’elle lui confesse sa liaison… Premier grand succès de David Lean, tiré de la pièce Still Life de Noël Coward, Brève rencontre relate avec délicatesse une romance extra-conjugale au sein de la classe moyenne britannique d’aprèsguerre, conservatrice et prude. Le cinéaste, principalement célébré aujourd’hui pour ses fresques épiques comme Lawrence d’Arabie et Le Pont de la Rivière Kwaï, joue ici avec la construction en flash-back et l’utilisation de la voix off pour dérouler le fil d’un amour qui s’achève et nous livrer les pensées les plus intimes de l’héroïne, tour à tour transportée et coupable. Sa mise en scène, empreinte de réalisme et l’interprétation subtile de Celia Johnson font de ce drame intime un film d’une grande finesse psychologique ainsi qu’un portrait de femme poignant et inoubliable. 1h27 / numérique / noir et blanc / vostf / copie neuve titre original Brief Encounter scénario David Lean, Ronald Neame, Anthony Havelock-Allan, d’après l’œuvre de Noël Coward production Ronald Neame, Anthony Havelock-Allan, Noël Coward image Robert Krasker décors L.P. Williams montage Jack Harris musique Muir Mathieson interprétation Celia Johnson, Tevor Howard, Cyril Raymond, Stanley Holloway, Joyce Carey, Margaret Barton distribution Carlotta Films

Classics on New Prints

MOBY DICK John Huston

1956 / ÉTATS-UNIS

L’équipage du navire Pequod part chasser la baleine dans l’océan Atlantique. Mais son Capitaine, Achab, est obsédé par Moby Dick, une baleine blanche qui lui a autrefois arraché une jambe. Prêt à tout pour se venger, il entraîne ses hommes dans un affrontement sanglant, provoquant la nature et Dieu lui-même… Moby Dick, œuvre maîtresse d’Herman Melville, passionne John Huston depuis une dizaine d’années lorsqu’il entame son adaptation, troisième du genre après celles de Millard Webb et de Lloyd Bacon. Coécrite avec Ray Bradbury, cette odyssée au réalisme savamment recherché représente l’une des productions les plus coûteuses et ambitieuses de l’époque, dont le tournage dura quasiment deux ans. Émaillé de références bibliques, porté par un protagoniste damné et ravagé par l’instinct de vengeance, Moby Dick soulève de profondes réflexions sur l’orgueil, la morale et la vengeance. Une immense fresque épique, portée par des comédiens au sommet de leur art, Gregory Peck et Orson Welles. 1h56 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve scénario Ray Bradbury, John Huston, d’après le roman éponyme d’Herman Melville production John Huston, Moulin Pictures image Oswald Morris, Freddie Francis son John Mitchell décors Ralph Brinton costumes Elizabeth Haffenden montage Russell Lloyd musique Philip Sainton interprétation Gregory Peck, Richard Basehart, Leo Genn, Orson Welles, James Robertson Justice, Harry Andrews distribution Swashbuckler Films

Voir également les autres ressorties en copie neuve : Travail au noir (p. 110) et Le Départ (p. 108) de Jerzy Skolimowski et La Machine à tuer les méchants de Roberto Rossellini (p. 81)

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LE SPORT FAVORI DE L’HOMME Howard Hawks 1964 / ÉTATS-UNIS

Roger Willougby, vendeur expert en articles de pêche, est auteur d’un ouvrage qui a fait sa réputation en la matière. Envoyé par son directeur au lac de Wakapooge pour participer à un grand concours, il avoue à l’organisatrice, la belle Abigaïl, qu’il ne connaît rien à ce sport et qu’il déteste le poisson. Mais il doit sauver sa réputation… Avec Le Sport favori de l’homme, Howard Hawks signe une comédie pétillante tirée d’une histoire de Pat Franck, The Girl Who Almost Got Away, dans la droite ligne des « screwballs » qui établirent sa réputation à la fin des années 30. Il y reprend des thèmes qui lui sont chers : le sens du devoir mis à l’épreuve, ici par une jeune femme indépendante et gaffeuse, brillamment interprétée par la pétulante Paula Prentiss. De gags hilarants en quiproquos amoureux, Le Sport favori de l’homme constitue une comédie trépidante, petit bijou d’humour et de badinage, rythmée par la musique d’Henry Mancini. 2h / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve titre original Man’s Favorite Sport? scénario John Fenton Murray, Steve McNeil, d’après une histoire de Pat Frank The Girl Who Almost Got Away production Howard Hawks, Paul Helmick, Universal image Russell Harlan son Joe Lapis, Waldon O. Watson décors Robert Priestley costumes Edith Head montage Stuart Gilmore musique Henry Mancini interprétation Rock Hudson, Paula Prentiss, John McGiver, Charlene Holt, Maria Perschy distribution Swashbuckler Films

COMMENT VOLER UN MILLION DE DOLLARS William Wyler

1966 / ÉTATS-UNIS

Charles Bonnet est un collectionneur d’art doublé d’un faussaire de génie. Par défi et orgueil, il prête l’un des chefs-d’œuvre de sa collection, La Vénus de Cellini, à un musée parisien. Mais la statuette est un faux et, pour que celle-ci échappe à l’expertise qui mettrait son père en danger, sa fille Nicole décide de la dérober. La jeune femme se fait aider par Simon Dermott, un prétendu cambrioleur professionnel fort séduisant… William Wyler signe une comédie policière parisienne, légère et pétillante, dont l’alchimie réussie doit autant au tandem de charme formé par Audrey Hepburn et Peter O’Toole qu’à des seconds rôles prestigieux (Charles Boyer, Fernand Gravey…). La délicieuse Audrey Hepburn y campe une femme-enfant gaffeuse, embarquée dans un projet rocambolesque, toute de Givenchy vêtue et glamour à souhait. L’un des derniers films de William Wyler, romantique et empreint du charme nostalgique des classiques. 2h03 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve titre original How to Steal a Million scénario Harry Kurnitz, d’après une histoire de George Bradshaw production Fred Kohlmar, Twentieth Century Fox image Charles Lang son Joseph de Bretagne, David Dockendorf décors Alexandre Trauner costumes Hubert de Givenchy montage Robert Swink musique John Williams interprétation Audrey Hepburn, Peter O’Toole, Eli Wallach, Charles Boyer, Hugh Griffith distribution Lost Films

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AVANT-PREMIÈRES Ressorties de l’été

PREMIERES

Classics on New Prints

L’ÉVAPORATION DE L’HOMME Shohei Imamura 1967 / JAPON

LE VOLEUR Louis Malle

1967 / FRANCE - ITALIE

Oshima Tadashi, représentant commercial d’une trentaine d’années, n’a plus donné signe de vie après avoir dérobé une importante somme d’argent à son entreprise. Sa fiancée demande au réalisateur Shohei Imamura et à son équipe de tournage d’enquêter sur cette inexplicable disparition ; elle découvre peu à peu l’homme qu’était son futur époux… Dans ce faux documentaire, Shohei Imamura interprète son propre rôle et utilise cette ingénieuse mise en abîme pour aborder le malaise d’une société en pleine mutation. Situant l’intrigue dans l’après-guerre et s’inspirant de faits réels, il tire de ces personnages aux destins douloureux des portraits saisissants de réalisme, interrogeant à travers eux un pays profondément ébranlé. Avec L’Évaporation de l’homme, Shohei Imamura signe une investigation passionnante, aussi bien existentielle que sociologique, qui interroge également le pouvoir de la caméra en brouillant les frontières entre fiction et réalité.

Orphelin issu d’un milieu bourgeois, Georges Randal se voit dépossédé de sa fortune par son oncle et repoussé par sa cousine Charlotte, qu’il convoite. Par défi, il devient cambrioleur expert, séducteur et pourfendeur d’une société qu’il méprise. Le vol devient sa raison de vivre… Tiré du roman éponyme de Georges Darien, auteur anarchiste et révolté, Le Voleur se présente au premier abord comme une sorte d’adaptation du mythe du gentleman cambrioleur, usant d’une trame de film noir. Mais à travers son protagoniste autodestructeur et nihiliste, Louis Malle réalise un véritable pamphlet politique, une satire acerbe de la bourgeoisie et de ses valeurs mercantiles, contrastant avec les élégants décors dans lesquels les personnages évoluent. Œuvre méconnue de Louis Malle, ce film porté par Jean-Paul Belmondo et des seconds rôles féminins de choix (Geneviève Bujold, Marlène Jobert, Marie Dubois, Françoise Fabian ou encore Bernadette Lafont), demeure résolument moderne.

2h10 / 35 mm / noir et blanc / vostf / copie neuve titre original Ningen johatsu scénario Shohei Imamura production Nihon Eiga Shinsha, Imamura Productions image Kenji Ishiguro son Kunio Takeshige décors Ichiro Takada montage Matsuo Tanji musique Toshirô Mayuzumi interprétation Shohei Imamura, Shigeru Tsuyuguchi, Yoshie Hayakawa, Sayo Hayakawa distribution Baba Yaga

2h / 35 mm / couleur / copie neuve scénario Jean-Claude Carrière, Louis Malle, d’après le roman éponyme de Georges Darien production NEF / Nouvelles Éditions de Films, Les Artistes Associés image Henri Decae son André Hervé décors Jacques Saulnier costumes Ghislain Uhry montage Henri Lanoë interprétation Jean-Paul Belmondo, Geneviève Bujold, Marie Dubois, Françoise Fabian, Marlène Jobert, Paul Le Person, Julien Guiomar, Bernadette Lafont distribution Swashbuckler Films

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France Inter partenaire du cinéma, de tous les cinémas The Tree of life

Tetro Les chansons d'amour

Inland Empire Etreintes brisées Looking for Eric Pina

A serious man Le promeneur du champ de mars Une séparation Fantastic Mr Fox La graine et le mulet Les promesses de l'ombre

I'm not There

Mesrine When you're Strange

La V ie Moder ne

Hunger

Tamara Drewe Le Chat du Rabbin

Le vent se lève We want sexequality Tournée Pater Dans Paris Bamako Les plages d'Agne s Les noces rebelles Poetry The

Wrestler Welcome

Tokyo Sonata La vie des autres Copie conforme Le silence de Lorna Entre les murs Le ruban blanc Les herbes folles Le Chat du Rabbin The Ghost

Writer No country for old men There will be blood Un conte de Noël Parle avec elle Another Year

De s hommes et des dieux Vénus Noire

Somewhere Black Swan True Grit… franceinter.com ok 067-073.indd 70

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AVANT-PREMIÈRES Ressorties de l’été

PREMIERES

Classics on New Prints

DEEP END

Jerzy Skolimowski 1970 / ALLEMAGNE - ÉTATS-UNIS

Mike, 15 ans, se rend dans un établissement de bains publics de l’East-End londonien pour son premier jour de travail. Il y est accueilli par une employée, Susan, magnifique jeune femme rousse de 10 ans son aînée, dont il s’éprend immédiatement. Dans cette atmosphère singulière, à la grande époque de la libération sexuelle, le jeune homme découvre l’intérêt qu’il suscite auprès du sexe opposé mais l’unique objet de ses fantasmes reste Susan. La belle multiplie les amants et se joue des sentiments qu’elle éveille chez le jeune homme candide. Cet amour sincère et douloureux tourne à l’obsession… En 1970, Jerzy Skolimowski, qui a quitté la Pologne pour fuir la censure s’installe dans le Swinging London où souffle un vent de liberté. Il y réalise un film d’apprentissage tragique qui magnifie le fantasme adolescent comme rarement sur grand écran. En ponctuant son récit de saynètes plus légères et de situations cocasses, le cinéaste insuffle un humour salvateur. Bercé par une magnifique bande originale alternant le lyrisme de Cat Stevens et l’électricité du groupe Can, Deep End est un chef-d’œuvre incontournable du cinéma indépendant. 1h31 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve scénario Jerzy Skolimowski, Jerzy Gruza, Boleslaw Sulnik production Helmut Jedele image Charly Steinberger son Christian Schubert, Karsten Ullrich montage Barrie Vince musique Cat Stevens, Can interprétation Jane Asher, John Moulder-Brown, Karl Michael Vogler, Christopher Sandford, Diana Dors distribution Carlotta Films

PORTRAIT D’UNE ENFANT DÉCHUE Jerry Schatzberg 1970 / ÉTATS-UNIS

Une mannequin célèbre vit retirée dans une cabane au bord de l’eau. Lorsqu’un photographe de mode et amant occasionnel vient lui rendre visite pour réaliser un film sur son parcours, elle se remémore les aléas de sa vie passée : la solitude, les échecs amoureux et les épreuves psychologiques qui ont ponctué sa douloureuse histoire personnelle… Jerry Schatzberg, brillant photographe de mode et auteur de la fameuse couverture d’album Blonde on Blonde de Bob Dylan, signe ici son premier long métrage, s’inspirant de nombreux souvenirs personnels. À travers une construction narrative morcelée, mêlant flash-backs et fantasmes, se dessine le portrait d’une femme vulnérable, perdue dans les multiples et vaines images d’elle-même, que son métier lui renvoie. Une sublime tragédie sur la vacuité des apparences, porté par la grâce de Faye Dunaway et signé par un réalisateur talentueux qui remporte, trois ans plus tard, la Palme d’Or du Festival de Cannes avec L’Épouvantail. Cannes Classics, Festival de Cannes 2011 1h45 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve titre original Puzzle of a Downfall Child scénario Jerry Schatzberg, Carole Eastman production Paul Newman, John C. Foreman image Adam Holender décors Hubert J. Oates costumes Jo Ynocencio montage Evan Lottman musique Michael Small interprétation Faye Dunaway, Viveca Lindfors, Barry Primus, Barry Morse, Roy Scheider distribution Carlotta Films

Voir Hommage à Jerzy Skolimowski (p. 105)

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NASHVILLE

Robert Altman 1975 / ÉTATS-UNIS

Vingt-quatre personnes issues des milieux politiques ou musicaux se retrouvent dans la capitale du disque et de la country, Nashville. À travers leurs itinéraires croisés, s’esquisse une vaste fresque sur les mœurs américaines et le monde du show business. En virtuose, Robert Altman relève le défi narratif d’embrasser le destin d’une vingtaine de personnages sur une seule journée, sans en traiter aucun de manière superficielle. Cette prouesse lui permet de brosser un large panorama de la société américaine des années 70, vue à travers le prisme de la musique. Les GIs, les chanteurs contestataires, comme les hippies, tous se croisent dans ce film qui s’apparente parfois au documentaire tant il est criant de vérité. Le cinéaste y témoigne son amour pour la country et offre de nombreux numéros musicaux savoureux et inoubliables. Nominé à l’Oscar du Meilleur Film en 1976, Nashville est l’une des œuvres essentielles des années 70, et demeure, plus de 30 ans après, une expérience cinématographique intense, archétype du film choral. 2h39 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve scénario Joan Tewkesbury production Robert Altman, Martin Starger, Jerry Weintraub image Paul Lohmann son Chris McLaughlin décors Robert M. Anderson costumes Jules Melillo montage Dennis M. Hill, Sidney Levin musique Richard Baskin interprétation David Arkin, Barbara Baxley, Ned Beatty, Karen Black, Ronee Blakley, Timothy Brown, Keith Carradine, Geraldine Chaplin distribution Les Acacias

À LA RECHERCHE DE GARBO Sidney Lumet

1984 / ÉTATS-UNIS

Estelle Rolfe, femme énergique d’âge mûr qui milite pour la justice avec un activisme soutenu et un anticonformisme résolu, idolâtre Greta Garbo. Lorsqu’elle apprend qu’elle a un cancer et qu’il lui reste peu de temps à vivre, elle demande à son fils de l’aider à exaucer son dernier vœu : rencontrer la Divine. Le jeune homme part en quête de la star, allant de rencontres en rencontres… À la recherche de Garbo évoque l’amour de Sidney Lumet pour le théâtre – il commença sa carrière sur les planches – avec une série de rencontres construites comme des saynètes amusantes et témoigne de son intérêt pour les sujets de société, qui font le cœur de son œuvre. Avec humanisme et fantaisie, il filme le courage d’Estelle, être emporté et généreux, qui parvient à unir la vie et le cinéma ainsi qu’à libérer son fils enfermé dans une vie trop sage. Un mélo formidable qui s’achève sur un véritable moment de grâce, remarquablement interprété par Anne Bancroft. 1h43 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve titre original Garbo Talks scénario Larry Grusin production Burtt Harris, Elliott Kastner, Metro-Goldwyn-Mayer image Andrzej Bartkowiak son Paul Coombe décors Philip Rosenberg costumes Anna Hill Johnstone montage Andrew Mondshein musique Cy Coleman interprétation Anne Bancroft, Ron Silver, Carrie Fisher, Catherine Hicks, Steven Hill, Howard Da Silva, Hermione Gilgold distribution Swashbuckler Films

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AVANT-PREMIÈRES Ressorties de l’été

PREMIERES

Classics on New Prints

LES GOONIES Richard Donner 1985 / ÉTATS-UNIS

Dans l’Oregon, le quartier d’Astoria est pris d’assaut par des promoteurs qui veulent déloger les habitants. Fouillant le grenier d’une maison, un groupe de gamins se surnommant les « Goonies » trouve la carte au trésor d’un légendaire pirate, Willy-le-Borgne. Ils partent à la recherche du butin et s’engagent dans une aventure périlleuse pleine de défis, espérant sauver leurs foyers… Auteur de la célèbre trilogie L’Arme fatale, Richard Donner excelle avec ce film qui fut l’un de ses plus grands succès. D’après une histoire de Steven Spielberg, qui n’est pas sans rappeler les aventures d’Indiana Jones, il nous transporte dans l’imaginaire débridé et sans limite des enfants, contrastant avec la triste et morne réalité des adultes. Un film cultissime et jubilatoire, ressuscitant l’émerveillement et l’enthousiasme de l’enfance, ses petites peurs et ses grandes joies, porté par d’intrépides et inoubliables « Goonies », parmi lesquels Jonathan Ke Quan (Demi-Lune dans Indiana Jones et le temple maudit, S. Spielberg) et Sean Astin (Sam dans Le Seigneur des anneaux, P. Jackson). 1h54 / 35 mm / couleur / version française / copie neuve titre original The Goonies scénario Chris Columbus, d’après une histoire de Steven Spielberg production Harvey Bernhard, Richard Donner image Nick McLean son Richard L. Anderson décors J. Michael Riva costumes Richard La Motte montage Michael Kahn musique Dave Grusin interprétation Sean Astin, Josh Brolin, Jeff Cohen, Corey Feldman, Jonathan Ke Quan, John Matuszak distribution Splendor Films

ALICE

Jan Švankmajer 1988 / TCHÉCOSLOVAQUIE

Alice est une fillette rêveuse d’une dizaine d’années. Alors qu’elle s’ennuie dans sa chambre, l’un de ses jouets se met à bouger et à parler : un lapin blanc empaillé brise le verre de sa cage, déclare qu’il est en retard et s’enfuit par le tiroir d’une table. Alice se lance à sa poursuite… Cinéaste novateur et surréaliste, Jan Švankmajer réalise sans doute l’une des adaptations les plus réussies et originales de l’œuvre de Lewis Carroll. Maniant avec virtuosité un mélange d’animation en image par image et de prises de vues réelles, de marionnettes et d’acteurs, il exprime avec talent toute l’étrangeté d’une histoire universelle et intemporelle. Il déploie à partir de ce conte psychanalytique un univers fantastique et inquiétant, d’une beauté formelle que le spectateur prend plaisir à explorer, où règnent l’absurde, le non-sens et le bizarre. Un chef-d’œuvre onirique par l’un des réalisateurs d’animation les plus doués de sa génération. Prix du long métrage, Festival d’Annecy 1989. 1h24 / 35 mm / animation et prises de vues réelles / couleur / vostf / copie neuve scénario Jan Švankmajer, d’après Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll production Jaromír Kallista, Condor Features / Peter-Christian Fueter, Film Four International / Hessischer Rundfunk image Svatopluk Malý son Ivo Spalj, Robert Jansa décors Eva Svankmajerova, Jan Švankmajer, Jirí Bláha montage Marie Zemanova animation Bedrich Glaser, Svatopluk Malý, Eva Svankmajerova, Jan Švankmajer interprétation Kristýna Kohoutová distribution Mission Distribution

À l’issue de la projection, le public est invité à une grande chasse au trésor, sur les traces des Goonies. En partenariat avec

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Hommages & rétrospectives TRIBUTES & RETROSPECTIVES 76 isaBella rossellini 82 michael lonsdale 94 gael garcía Bernal 104 JerZY sKolimoWsKi 114 michel ocelot 121 RÉTROSPECTIVE don siegel

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Hommages & rétrospectives

Isabella Rossellini

TribuTes & reTrospecTives

Isabella Rossellini

isaBella rossellini Biographie Fille d’un des couples les plus mythiques du cinéma, l’actrice suédoise Ingrid Bergman et le réalisateur italien Roberto Rossellini, Isabella Rossellini a commencé sa carrière d’actrice en 1976 dans A Matter of Time de Vincente Minelli. Mannequin, styliste et journaliste, elle a joué dans plus de 40 longs métrages et travaillé avec des réalisateurs tels que Peter Weir, Robert Zemeckis, Abel Ferrara, Peter Greenaway ou James Gray mais c’est surtout avec David Lynch et les films Blue Velvet (1986) et Sailor et Lula (1990), qu’elle acquiert son statut d’actrice culte. En 2005, elle tourne dans le court métrage Mon père a 100 ans dont elle écrit le scénario, un hommage à son père réalisé par Guy Maddin avec lequel elle collabore à de nombreuses reprises. En 2008, elle se met en scène dans la série des Green Porno, courts métrages consacrés à la vie sexuelle des insectes et autres créatures, elle qui voue une véritable fascination aux animaux en tous genres. À travers cette série, elle se consacre à la protection des espèces en voie de disparition. On la verra prochainement dans Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud et le dernier film de Guy Maddin, Keyhole.

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J’ai rencontré Isabella Rossellini pour la première fois en 1986 à Central Park, quelques semaines après avoir vu sa performance choc dans Blue Velvet au Festival du Film de Toronto. J’étais un bébé réalisateur de 30 ans en pèlerinage sur le lieu du meurtre de John Lennon lorsque j’aperçus l’actrice top-modèle se promenant au milieu des mortels qui envahissaient les allées du parc. Elle s’arrêtait à chaque fois qu’elle rencontrait un promeneur de chiens pour caresser les charmantes bêtes qui tiraient sur leur laisse du dimanche. Pris par l’envie irrésistible de me rapprocher de cette beauté dépassant l’entendement, je me mis à courir sur cinquante mètres et commençai à caresser un grand et stupide labrador croisé berger qui remua sa queue en me voyant. Par chance, cet animal était très « oral ». À chaque fois que son maître baissait sa paume vers le toutou affectueux, il prenait sa main entière dans sa gueule et le type la laissait là, bien au fond de l’heureuse mâchoire dans un geste impressionnant de confiance. En l’espace de quelques secondes, Rossellini me rejoignit et se pencha vers moi pour ronronner de façon charmante sur la tête béate du cabot. Grimaçant intérieurement, j’autorisai le clébard à me lécher la main, ce qu’il fit avec ce qui me sembla la langue la plus longue du monde, un ruban baveux de velours rose qui s’enroula étrangement entre et autour de mes doigts. Isabella offrit également sa paume affectueuse à cette trappe et bientôt nos doigts, les siens et les miens, furent liés par la langue avide de cette bête en manque. Dans cette situation sauvagement illicite, je fis mine que rien ne me semblait plus ordinaire que de joindre mes mains à celles d’une femme fraîchement rencontrée à l’intérieur de la gorge humide et chaude d’un chien. La nature aimante de l’animal nous offrit naturellement un sujet de conversation entre une déesse et un admirateur enlacés mais, du chant qui arrivait à mes oreilles, je ne pouvais entendre un seul des nombreux mots formés par les lèvres ondulantes de cette pulpeuse compagne inattendue. Peut-être était-ce dû au fait que j’étais accroupi mais le sang n’arrivait pas en quantité suffisante à mon cerveau. Alors que je discernai de plus en plus sur le visage de cette femme célèbre l’esquisse de sa déesse de mère, Ingrid Bergman, et les passions brûlantes de son incendiaire de père, Roberto Rossellini, le trottoir se déroba sous mes pieds. Je défaillis brièvement mais sans tomber à terre. Le chien et son maître étaient partis sans que je m’en aperçoive. Isabella et moi étions maintenant seuls, nos doigts à l’air libre, luisants de bave de chien, accroupis ensemble au centre de New York. Porté par cet engourdissement et ma désorientation, ne sentant plus mes jambes ni le son dans mes oreilles – j’imagine que c’est la raison pour laquelle j’engageai la conversation – je demandai à la star, étonnée, si elle aimait Lon Chaney, l’acteur titanesque du cinéma muet ayant incarné tellement d’allégories sur l’infirmité, notamment des personnages amputés. Il s’agissait le plus souvent de blessures apparentes – absence de jambes, de bras, cicatrice faciale ou dos bossu – autant de manifestations de leur tourment intérieur. Elle répondit qu’elle adorait Chaney et nous nous retrouvâmes engagés dans une discussion animée sur le cinéma et les films que nous adorions, adorions, adorions et ceux que nous détestions, détestions, détestions. Au milieu de ces sujets brûlants, mon ouïe revint, je retrouvai l’usage de mes jambes et mes esprits. Nous nous séparâmes

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Filmographie sélective comédienne A Matter of Time de Vincente Minelli (1976) Il Prato de Paolo et Vittorio Taviani (1979) Il Pap’occhio de Renzo Arbore (1980) / Soleil de nuit (White Nights) de Taylor Hackford (1985) Blue Velvet de David Lynch (1986) / Les Vrais Durs ne dansent pas (Tough Guys Don’t Dance) de Norman Mailer (1987) / Cousins de Joel Schumacher (1989) / Sailor et Lula (Wild at Heart) de David Lynch (1990) / La Mort vous va si bien (Death Becomes Her) (1992) / L’Innocent (The Innocent) de John Schlesinger (1993) État second (Fearless) de Peter Weir (1993) Nos funérailles (The Funeral) d’Abel Ferrara (1996) / À la recherche du passé (Left Luggage) de Jeroen Krabbé (1998) / The Saddest Music in the World de Guy Maddin (2003) / My Dad is 100 Years Old de Guy Maddin (2005) / Des trous dans la tête de Guy Maddin (2006) / Two Lovers de James Gray (2008) / La Solitude des nombres premiers (La Solitudine dei numeri primi) de Saverio Costanzo (2010) / 3 fois 20 ans de Julie Gavras (2011) / Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (2011) / Keyhole de Guy Maddin (2011).

Filmographie réalisatrice Oh La La (cm, 2006) / Green Porno (cm, 2008) Seduce Me (cm, 2010) / Isabella Rossellini – De la vie d’un papillon – My Wild Life (2010) Animals Distract Me (tv) (doc, 2011).

alors soudainement lorsqu’Isabella se souvint qu’elle appartenait aux mondes de la Haute Couture, d’Hollywood et de l’histoire du cinéma et pas à celui des fervents soupirants aux mains glissantes. Bien sûr, j’étais gêné par cet abandon mais de façon plus grave, attristé d’avoir gâché cette opportunité. Les jours qui suivirent mes doigts furent tour à tour enivrés et déprimés par leur expérience si particulière. Ils s’envolaient devant mon visage comme des moineaux chantants lors d’illustrations exubérantes de mes anecdotes sur « la rencontre » que je racontais à loisir à mes amis les plus patients ; ou bien ils pendaient tristement, inertes, accrochés à la poche de mon pantalon. Pour remédier à leur dépression, je me résolus à utiliser mes mains plus souvent. Je me résolus à faire un film avec Isabella. Lorsque je décidai de réaliser The Saddest Music in the World, 17 ans plus tard, c’était un peu comme attendre à Central Park quelques semaines de plus jusqu’à ce que nous nous recroisions à nouveau. Depuis la fin du tournage, Isabella et moi avons travaillé ensemble à de nombreuses reprises. Elle est devenue ma muse la plus importante et mon ticket d’entrée le plus glamour dans les plus grands festivals de cinéma du monde. Je n’arrive pas à réaliser la chance que j’ai eue de pouvoir travailler avec une aussi grande actrice, une artiste si courageuse et audacieuse, une femme qui, après des années passées dans l’industrie de la mode, est toujours partante pour se dé-glamoriser pour un rôle mais qui peut également retrouver son aura de star en un claquement de doigts. Ce qui me surprit le plus lorsque j’appris à connaître Isabella fut son talent d’écrivain, elle qui était déjà l’auteur de plusieurs livres. C’est une femme qui peut être tour à tour la petite fille de son papa, la sophistication même et une biologiste conteuse à la franchise sans pareil, parfois les trois à la fois – et toujours une artiste complètement honnête dans une quête perpétuelle de la vérité de ses sentiments et de ses souvenirs, euphoriques et complexes, liés à sa vie singulière. Je ne l’ai pas réalisé tout de suite mais, bien évidemment, ces qualités sont celles d’un grand metteur en scène et ça n’est donc pas surprenant en y repensant qu’Isabella soit devenue une réalisatrice à part entière dotée d’une voix unique en son genre. Quelle femme ! Quelle chance de s’être rencontrés dans la gueule d’un chien il y a 25 ans. Pas étonnant que je me retrouve à épier les grands parcs du monde ne manquant jamais une occasion d’aller caresser de gros chiens baveux. GUY MADDIN

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Hommages & rétrospectives

Isabella Rossellini

TribuTes & reTrospecTives

Isabella Rossellini

BLUe veLvet David Lynch

1986 / ÉTATS-UNIS

tHe saDDest mUsic iN tHe WorLD guy maddin

2004 / CANADA

Jeffrey Beaumont se rend au chevet de son père malade et découvre une oreille humaine dans un terrain vague. Peu satisfait par les investigations de l’inspecteur Williams, il se lance dans sa propre enquête avec l’aide de la jeune Sandy Williams, fille du policier. Leur enquête les mène à Dorothy Vallens, chanteuse de cabaret mystérieuse et superbe, victime de la violence perverse de son compagnon, Frank Booth, qui a kidnappé son mari et son fils… Selon son réalisateur, « Blue Velvet s’est construit à partir de trois éléments : une chanson de Bobby Vinton qui donne son titre au film et en constitue le leitmotiv, un vieux fantasme de voyeur qui [le] hantait depuis longtemps et l’image d’une oreille coupée au milieu d’un pré ». Cinéaste inclassable et plasticien de talent, David Lynch crée un univers mi-réel, mi-fantasmé, un monde souterrain et secret, à la violence terrifiante, caché sous le vernis trompeur d’une charmante banlieue. Isabella Rossellini, magnifique et fiévreuse Dorothy Vallens, traverse le film telle une ensorceleuse, dangereuse sirène à la voix veloutée. Un rôle qui marquera à jamais sa carrière. oscar du meilleur réalisateur, 1987.

Winnipeg, 1933, fin de la prohibition. Lady Port-Huntly, baronne locale à la tête d’une brasserie de bière et amputée des deux jambes, organise le concours de la musique la plus triste du monde. Des candidats du monde entier se présentent à cette compétition insolite, attirés par le prix de 25 000 dollars et l’alcool au goût défendu. Dans cette féerie noire et surréaliste, Isabella Rossellini incarne avec élégance une aristocrate fantasque, femme-tronc au port de tête altier et initiatrice d’une fête populaire mélancolique et foutraque. Guy Maddin, réalisateur inclassable, crée un univers loufoque, surréaliste et jouissif.

2h / 35 mm / couleur / vostf scénario David Lynch production Dino de Laurentiis image Frederick Elmes son Duwayne Dunham montage Duwayne Dunham musique Angelo Badalamenti interprétation Isabella Rossellini, Kyle MacLachlan, Dennis Hopper, Laura Dern, Hope Lange distribution Carlotta Films

guy maddin

1h39 / 35 mm / couleur et noir et blanc / vostf scénario Kazuo Ishiguro, Guy Maddin et George Toles, d’après une idée originale de Kazuo Ishiguro production Rhombus Media / Buffalo Gal Pictures Ego Film Arts image Luc Montpellier, CSC son Russ Dyck, David McCallum costumes Meg McMillan montage David Wharnsby musique Christopher Dedrick interprétation Isabella Rossellini, Mark McKinney, Maria de Meideros, David Fox distribution ED Distribution

mY DaD is 100 Years oLD 2005 / CANADA

À l’occasion du centenaire de la naissance de Roberto Rossellini, un dialogue entre un père et sa fille, entre une actrice et un metteur en scène de génie. Isabella Rossellini, sous l’œil de Guy Maddin, retrouve son père le temps d’un échange où les souvenirs d’enfance côtoient les grandes figures du cinéma.

tWo Lovers James gray

2008 / ÉTATS-UNIS

New York. Leonard, trentenaire et dépressif à la suite d’une rupture amoureuse, hésite entre suivre son destin et se rebeller. Le premier choix consisterait à épouser Sandra, une femme qui l’aime et que ses parents lui ont choisie. Le second à écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l’instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix… L’auteur de La Nuit nous appartient, grand maître du film de mafieux, de flics et de gangsters quitte les bas-fonds new-yorkais pour s’intéresser à l’amour. Little Odessa et The Yards, ses deux premiers opus, se déroulaient dans le milieu du crime, le troisième, La Nuit nous appartient, dans celui de la police. Avec Two Lovers, James Gray s’éloigne des rituels criminels pour observer ceux du cœur. Du scénario classique d’une romance, il fait un film sombre et grave et dessine le portrait d’un homme-enfant effrayé par l’entrée dans l’âge adulte, retranché dans sa famille qui, comme toujours chez le cinéaste, est à la fois source de force et origine de la fragilité. Isabella Rossellini campe avec justesse et retenue, une mère de famille bienveillante mais étouffante, figure ambivalente, dont chaque apparition captive et intrigue. compétition, Festival de cannes 2008. 1h50 / 35 mm / couleur / vostf scénario James Gray, Richard Menello production James Gray, Anthony Katagas, Donna Gigliotti image Joaquin Baca-Asay montage John Axelrad musique Dana Sano interprétation Gwyneth Paltrow, Joaquin Phoenix, Vinessa Shaw, Isabella Rossellini, John Ortiz distribution Wild Bunch Distribution

16 min / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario Isabella Rossellini production Jody Shapiro interprétation Isabella Rossellini, Isaac Paz Sr. distribution Tamasa Distribution

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Hommages & rétrospectives

Isabella Rossellini

TribuTes & reTrospecTives

Isabella Rossellini

greeN porNo seDUce me

isabella rossellini, Jody shapiro 2008-2010 / ÉTATS-UNIS

Les pratiques sexuelles des insectes, des mammifères et des poissons n’ont plus de secret pour Isabella Rossellini qui n’hésite pas à se travestir en mante religieuse, saumon, canard et autre araignée pour illustrer les comportements de séduction fascinants et souvent méconnus des animaux. Séries créées pour le web et initiées par Robert Redford pour le site de Sundance Channel, les Green Porno et Seduce Me ont connu un succès mondial grâce à l’interprétation phénoménale et hilarante de ce bestiaire fantastique par Isabella Rossellini, également réalisatrice et productrice. Cassant son image d’icône sur papier glacé, elle se transforme à loisir en mouche, en ver de terre ou en étoile de mer dans une décontraction bluffante. Entièrement réalisés en papier (décors et costumes), ces courts métrages magnifiques sont aussi de véritables outils pédagogiques dont on ressort un peu plus savant. 40 min / vidéo / couleur / vo scénario Isabella Rossellini production Isabella Rossellini, Jody Shapiro, Rick Gilbert image Sam Levy, Brian Jackson décors Karen Cinorre costumes Andy Byers montage Stacey Foster, Angelika Brudniak, Cynthia Madansky interprétation Isabella Rossellini, Johann Benét source Sundance Channel

isaBeLLa rosseLLiNi: mY WiLD LiFe

isabella rossellini, gero von Boehm 2010 / FRANCE - ÉTATS-UNIS - ALLEMAGNE SUÈDE - PAYS-BAS

Fille d’un des plus mythiques couples du cinéma, Ingrid Bergman et Roberto Rossellini, Isabella Rossellini est une vraie touche-à-tout, à la fois mannequin, muse, modèle, actrice et réalisatrice. Au-delà de la star glamour et internationale que l’on croit connaître, c’est une femme qui mène ses combats avec conviction et passion : militant ouvertement en faveur de l’avortement dans une Italie profondément catholique ou interprétant avec beaucoup d’autodérision la sexualité des animaux dans sa propre série de courts métrages, Green Porno. Ce documentaire-kaléidoscope est un voyage avec Isabella Rossellini à travers sa vie et son monde, de Rome à la Patagonie en passant par Paris ou New York. De son enfance italienne à son engagement pour la protection des animaux en danger, My Wild Life est un passionnant autoportrait qui révèle comment cette « fille de » devint une artiste à part entière. Une rencontre passionnante avec une femme libre qui, à près de 60 ans, aborde sans détour les sommets de la gloire et les déconvenues amoureuses qui jalonnent son parcours. Avec beaucoup d’humour et de générosité, l’actrice à la voix si particulière balaye les clichés de la star inaccessible mais continue à susciter chez les spectateurs une admiration et une fascination constantes. 52 min / vidéo / couleur / vostf scénario Isabella Rossellini, Gero Von Boehm production Christian Popp, Interscience Films, Arte GEIE, Sundance Channel, Avro, SVT, Stefilm son Sebastian Klatt image Till Vielrose montage Andreas Tiletzek vente à l'étranger Arte France

La macHiNe À tUer Les mécHaNts roberto rossellini 1952 / ITALIE

Jeune photographe dans une petite commune du sud de l’Italie, Celestino Esposito photographie Agostini, un ancien fasciste devenu policier. Tandis que toute la ville célèbre son protecteur, Saint-André, Agostini s’effondre. Celestini découvre alors que son appareil photo a un pouvoir spécial : un simple clic peut faire disparaître des hommes diaboliques. Il comprend alors que ce n’est pas dû au pouvoir du Saint mais au Diable en personne. Avec La Machine à tuer les méchants, celui qui est toujours considéré comme le maître du néoréalisme signe sa première et unique comédie, conte burlesque inspiré de la Commedia dell’arte, mettant en scène la lutte du bien contre le mal. Ce film méconnu de Rossellini, restauré par la Cinémathèque de Bologne et dans lequel on retrouve son style documentaire, met en scène deux acteurs phare de la comédie italienne de l’époque : Giacomo Furia et Carlo Giuffré. Inachevé en 1948, le film est terminé par les assistants de Roberto Rossellini en 1952. cannes classics, Festival de cannes 2011. 1h22 / numérique / noir et blanc / vostf copie neuve restaurée titre original La Macchina Ammazzacattivi scénario Edoardo de Filippo, Fabrizio Sarazani, Sergio Amidei, Giancarlo Vigorelli, Franco Brusati, Liana Ferri, Roberto Rossellini production Tevere Film, Universalia image Enrico Betti Beruto, Tino Santoni son Eraldo Giordani, Mario Amari décors Virgilio Marchi montage Jolanda Benvenuti musique Renzo Rossellini interprétation Gennaro Pisano, Giovanni Amato, Giacomo Furia, Carlo Giuffré, Clara Bindi, Bill Tubbs, Helen Tubbs, Marilyn Buferd source Coproduction Office restauration de la copie Gian Luca Farinelli Copie restaurée par Cineteca di Bologna en collaboration avec Cinecittà Luce, CSC-Cineteca Nazionale et Coproduction Office.

3 fois 20 ans est présenté en avant-première (p. 37)

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© Jérôme Bonnet

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Hommages & rétrospectives

Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

michael lonsdale Biographie Michael Lonsdale est né le 24 mai 1931 à Paris, d’une mère française et d’un père anglais, officier. Il vit à Londres jusqu’à l’âge de sept ans avant que les obligations de son père ne l’emmènent à Casablanca puis à Rabat. Dès 12 ans, il y animera des émissions radiophoniques pour enfants. En 1947, il rejoint Paris et commence à peindre avant de découvrir le théâtre, sur les conseils de Roger Blin, et de s’inscrire au cours de Tania Balachova. C’est en 1955 qu’il débute sur les planches sous la direction de Raymond Rouleau, dans Pour le meilleur et pour le pire de Clifford Octets aux côtés de Gérard Oury. Par la suite, sa stature et son instinct du jeu inimitables se révèlent devant la caméra de Jean-Pierre Mocky, Marcel Hanoun, Marguerite Duras ou Joseph Losey. Après les films d’auteurs exigeants, le comédien – véritable caméléon – se tourne à la fin des années 70 vers de grosses productions internationales telles que Moonraker ou Le Nom de la rose, opérant ainsi un grand écart audacieux. Dans les années 90, Michael Lonsdale se consacre davantage au théâtre et signe plusieurs mises en scène dont La Nuit de Marina Tsvetaeva de Valérie Moretti et Marie Madeleine des frères Martineau. À l’aube de l’an 2000, il poursuit son parcours cinématographique fait de profondeur, de malice et de rayonnement tranquille sous la houlette des cinéastes Steven Spielberg, François Ozon, Bruno Podalydès, Catherine Breillat, Nicolas Klotz ou Xavier Beauvois. Depuis plus d’un demi-siècle, cet artiste aux multiples talents – il est également peintre – œuvre avec passion et humilité aussi bien au cinéma qu’au théâtre, à la télévision qu’à la radio où il offre sa voix, sa silhouette et sa présence, si singulières et reconnaissables entre toutes.

Filmographie La liste des 150 films est à consulter sur le site www.pariscinema.org

cet hommage est complété par une leçon de cinéma de Michael Lonsdale, animée par Jean Douchet.

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Jadis, on l’aurait classé « second rôle ». Ce n’était pas méprisant. Juste une appellation qui perpétuait au début du cinéma parlant une séculaire tradition de la comédie théâtrale. Y excellèrent des comédiens immenses, aussi illustres qu’admirables (Jules Berry, Saturnin Fabre, Carette, Pauline Carton et tant d’autres). Ils étaient aussi connus que les vedettes et souvent plus aimés qu’elles par le public. Puis le cinéma a évolué. Et, dans le même temps, la notion d’emploi. L’acteur a moins besoin d’être immédiatement typé. On lui demande juste d’être reconnaissable. Et mieux encore, pour les meilleurs, d’être connaissables, de quoi pimenter notre curiosité face à une part d’étrangeté enrobée d’une zone de mystère. Il en va ainsi, me semble-t-il, de Michael Lonsdale. Voilà donc un comédien qui, depuis plus de 50 ans, arpente scènes et plateaux et y mène un parcours singulier. Mais exemplaire. Il va de Duras à Goldfinger, en passant par Truffaut, Losey, Buñuel, Eustache, Pollet, Resnais, Hanoun, Welles mais aussi par Mocky, Spielberg, Costa Gavras, Rivette, Malle, Molinaro, Annaud… Son éventail est complet, du plus pointu (quasiment à la pointe des recherches avant-gardistes) au simplement populaire et immédiat. Mais toujours avec ce qui le caractérise, une distanciation savante qu’il est parvenu à rendre si naturelle que, dans le même temps qu’on la ressent, on l’oublie. Et surtout il l’utilise d’une façon très personnelle. À la différence de tant d’autres qui s’en servent pour séparer le privé et le public, l’intime et le dehors, bref agresser ou se protéger, Lonsdale l’inverse. Mieux, il l’intègre. Il rejette l’attitude de la pensée ironique qu’implique le processus de la distanciation pour adopter un point de vue humoristique qui reçoit et digère l’agitation du monde. D’où l’importance de la sensation de placidité que dégage Lonsdale. Il y a chez lui quelque chose de Droopy, ce merveilleux personnage qui sert de contrepoint à tous les personnages surexcités qui caractérisent l’univers de Tex Avery. Prenons, en exemple, Une sale histoire de Jean Eustache. Celui-ci propose à Lonsdale de reprendre littéralement le personnage de Pick qui invente et raconte son histoire salace devant un auditoire de femmes non-averties de sa crudité. Dans cette version filmée en reportage direct, Pick joue à fond la provocation pour savourer les diverses réactions plus ou moins choquées de ses auditrices. L’intelligence d’Eustache est d’avoir proposé à Lonsdale de redire ce texte dans une mise en scène de fiction. La tranquillité avec laquelle l’acteur narre cette aventure osée la métamorphose en une bizarrerie aussi étrange que charmante. Il y aura eu retournement des intentions malignes en une aventure ordinaire, naturelle. C’est la force et la beauté du jeu du je de Lonsdale que de nous entraîner vers un ailleurs imperceptible. Cet art subtil autorise ses personnages à sembler échapper à l’action directement dramatique pour intervenir secrètement par la qualité d’une présence invisible mais prégnante. Ainsi de son rôle de frère Luc dans le très beau film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux. Entièrement dévoué à sa fonction d’infirmier-médecin, le personnage semble détaché de la vie monastique. Mais peu à peu son humanité rayonne secrètement sur les autres moines. C’est donc à lui que Beauvois confie la mise en scène de la nuit de Noël qui réconcilie et soude à jamais ces hommes désemparés. Il incarne et sublime la vérité de leur vocation. C’est cette action intérieure que magnifie sans aucun effet ostentatoire la superbe prestation de Lonsdale qu’un César a justement récompensé. Récompense tardive, comme s’est amusé à le remarquer notre comédien en recevant sa statuette. Mais c’est normal. Il y a longtemps qu’au théâtre comme au cinéma on sait que Michael Lonsdale est un immense comédien. Mais la modestie de l’homme et la perfection d’un travail ciselé à la perfection (le plaisir éprouvé, entre autre, à une diction qui ne laisse se perdre aucune syllabe emportée par un phrasé musical qui élimine toute sensation d’effort) font que le plaisir et l’évidence l’ont emporté sur la reconnaissance. Ce temps, enfin, est arrivé. JeAN DoUchet

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Jean-pierre mocky 1962 / FRANCE

Le directeur général de la Compagnie Laitière des Fermiers Réunis meurt noyé dans une cuve de lait. Quatre candidats se livrent une guerre sournoise et développent des stratégies plus absurdes les unes que les autres pour sa succession. Celui qui obtiendra le contrat laitier des établissements scolaires de la région sera l’heureux gagnant. Une lutte féroce s’engage… Pour sa troisième réalisation, Jean-Pierre Mocky met en scène une fable satirique à l’humour grinçant et décalé sur le snobisme à travers une savoureuse galerie de portraits. En tête, Michael Lonsdale, irrésistible en postulant au poste de directeur, avec un accent aussi caricatural que ridicule. Il y entame la première de ses sept collaborations avec le cinéaste. À grand renfort de scènes burlesques, Jean-Pierre Mocky dépeint les dessous d’une lutte de pouvoir entre des notables de province avec sa légendaire verve anticonformiste. 1h30 / 35 mm / noir et blanc scénario Jean-Pierre Mocky production Balzac Films, UFA-Comacico, Jules Desurmont image Marcel Weiss son Pierre Calvet décors Donald Cardwell montage Marguerite Renoir musique Joseph Kosma interprétation Francis Blanche, Elina Labourdette, Véronique Nordey, Gérard Hoffman, Michael Lonsdale, Claude Mansard, Henri Poirier, Christian Alers, Pierre Dac distribution Mocky Delicious Products

La mariée était eN Noir François truffaut 1967 / FRANCE

Le jour de son mariage, Julie voit son mari David se faire tuer sous ses yeux par un tueur qui s’évanouit immédiatement dans la nature. Veuve le jour de ses noces, Julie entreprend de se venger et se lance sur la piste des cinq complices de ce meurtre. Avec cette adaptation du roman de William Irish dont il est un grand admirateur, François Truffaut réalise en 1967 sans doute l’une de ses œuvres les plus influencées par Alfred Hitchcock. La musique de Bernard Herrmann parachève cet hommage explicite au maître du suspense. Chef-d’œuvre du film noir dont la trame narrative a inspiré celle de Kill Bill, La Mariée était en noir est sublimé par des interprètes d’exception : Jeanne Moreau en femme déterminée et vulnérable face à ses « victimes », incarnées par d’immenses comédiens du cinéma français, dont Michael Lonsdale, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy et Charles Denner. 1h45 / 35 mm / couleur scénario François Truffaut et Jean-Louis Richard, d’après le roman The Bride Wore Black de William Irish production Les Films du Carrosse image Raoul Coutard décors Pierre Guffroy montage Claudine Boucher musique Bernard Herrmann interprétation Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, Charles Denner, Michel Lonsdale, Daniel Boulanger distribution MK2 Diffusion

Baisers voLés François truffaut 1968 / FRANCE

Fraîchement renvoyé du service militaire pour excentricité, Antoine s’empresse de retrouver Christine dont il est follement amoureux. Après avoir travaillé en tant que gardien de nuit, il se fait engager comme détective privé et doit enquêter sur une certaine Madame Tabard. Insouciant, il mène une vie débridée. Mais il perd peu à peu pied et se fait malmener… Dix ans après Les Quatre Cents coups, François Truffaut renoue avec les (més)aventures d’Antoine Doinel devenu jeune homme. Dans ce roman d’apprentissage, Antoine fait face à des situations cocasses et croise une galerie de personnages savoureux, tour à tour émouvants ou décalés. Parmi eux, Michael Lonsdale, magistral pour sa deuxième collaboration avec le cinéaste après La Mariée était en noir, campe un propriétaire de magasin de chaussures qui se demande pourquoi il est unanimement détesté. Une comédie tendre, pétillante et intemporelle sur les incertitudes du cœur. prix louis-delluc, prix méliès 1968. 1h30 / 35 mm / couleur scénario François Truffaut, Claude de Givray, Bernard Revon production Les Films du Carrosse, Les Artistes Associés, Claude Miller image Denys Clerval son René Levert décors Claude Pignot montage Agnès Guillemot musique Antoine Duhamel, Charles Trenet interprétation Jean-Pierre Léaud, Delphine Seyrig, Claude Jade, Michael Lonsdale, Claire Duhamel, Daniel Ceccaldi distribution MK2 Diffusion

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Hommages & rétrospectives

Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

DétrUire, Dit-eLLe marguerite Duras 1969 / FRANCE

Dans un hôtel, peut-être une maison de repos, au beau milieu d’une forêt, Élisabeth Alione, Max Thor et Stein, trois clients qui ne se connaissent pas, s’observent et se découvrent. Solitaires et silencieux, ils s’apprivoisent et deviennent amis. Mais leur équilibre précaire va s’effriter… Insatisfaite des précédentes adaptations de ses romans, Marguerite Duras passe pour la première fois derrière la caméra et réussit le tour de force d’un tournage en quinze jours. Seul et fragile, Michael Lonsdale y incarne avec pudeur un homme s’éprenant de la femme de son nouvel ami et confident. Ce titre évocateur, Détruire, dit-elle, définit le cinéma de Duras : celui du jeu des images, des voix et de la musique. Né de la volonté de l’écrivain de réinventer son propre texte, ce film aussi captivant que fulgurant offre une forme narrative plus classique que ses réalisations à venir mais demeure déjà empreint des thèmes durassiens par excellence que sont l’incommunicabilité, la solitude et l’amour. 1h38 / 35 mm / noir et blanc scénario Marguerite Duras production Ancinex, Madeleine Films, Marguerite Duras, Nicole Stéphane image Jean Penzer son Luc Berini montage Henri Colpi interprétation Nicole Hiss, Michael Lonsdale, Catherine Sellers, Henri Garcin, Daniel Gélin distribution Le Petit Bureau

La piNce À oNgLes Jean-claude carrière 1969 / FRANCE

Un couple arrive dans un hôtel. Après avoir inspecté soigneusement la chambre, ils installent minutieusement leurs affaires respectives. Soudain, le mari constate que sa pince à ongles a disparu alors qu’il vient à peine de s’en servir. Court métrage insolite, La Pince à ongles est le premier et unique film de Jean-Claude Carrière en tant que réalisateur. Coécrit avec Milos Forman, il met en scène Marie Descott aux côtés de Michael Lonsdale dans une troublante histoire de disparition. En résulte une œuvre admirable, aussi concise qu’intrigante. prix spécial du Jury, Festival de cannes 1969. 12 min / 35 mm / couleur scénario Jean-Claude Carrière, Milos Forman production Paul Claudon, CAPAC image Edmond Séchan son Jean Bertrand montage Gilberte Mardignan interprétation Marie Descott, Michael Lonsdale, Henri Garcin distribution Studio 37

L’étaLoN

Jean-pierre mocky 1970 / FRANCE

Le vétérinaire William Chaminade est amené à soigner une femme délaissée et désespérée. Il prend alors conscience des ravages provoqués par la misère amoureuse et la solitude dans le couple. Ses réflexions débouchent sur un projet philanthropique original : créer un centre destiné à assouvir les désirs physiques de ces femmes négligées par leurs maris. Il invente ainsi le concept de « l’étalon » : un individu qui agira au service de ces dames et comblera leurs « carences » de façon totalement désintéressée. Un an après 1968, Jean-Pierre Mocky offre aux femmes esseulées un projet de loi sur les hommes étalons, remboursables par la sécurité sociale. Avec des personnages hauts en couleurs et des gags potaches, le réalisateur franc-tireur signe une comédie légère sur les maux de notre société que sont la solitude et l’ennui. Cette cinquième collaboration entre le cinéaste et Michael Lonsdale réunit également d’autres pièces maîtresses du clan Mocky, parmi lesquelles Bourvil, qui campe un vétérinaire humaniste, drôle et attachant. 1h30 / 35 mm / couleur scénario Jean-Pierre Mocky production Gilbert Marion, Balzac Films, C.C.F.C. Compagnie Commerciale Française Cinématographique, Filmel image Marcel Weiss décors Jacques Flamand montage Marguerite Renoir musique François de Roubaix interprétation Bourvil, Noëlle Leiris, Francis Blanche, Solange Certain, Michael Lonsdale, Luc Andrieux, Jacques Legras distribution Mocky Delicious Products

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Neuflize OBC, la banque du cinéma, mais pas seulement.

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Hommages & rétrospectives

Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

Le priNtemps marcel Hanoun 1970 / FRANCE

Un homme en fuite court à travers les bois. En parallèle, et sans qu’ils ne se croisent jamais, une petite fille grandit et découvre la vie. Ils se rejoindront par le sang, celui de la mort et celui de la puberté. Entre chasse à l’homme et éveil sexuel, le film met en scène le croisement de ces deux errances que tout semble séparer. Entre 1968 et 1972, Marcel Hanoun réalise quatre films (L’Été, L’Hiver, Le Printemps et L’Automne), dans lesquels, au fil des saisons, il aborde les sujets principaux de son œuvre : l’actualité, l’identité ou le processus de création. Dans Le Printemps, unique film pour lequel ce cinéaste anticonformiste ait reçu une avance sur recettes du CNC, il interroge la question de l’identité à travers deux êtres opposés : un homme fuyant la mort et une jeune fille espiègle, à la découverte du monde et de son corps. Michael Lonsdale, comédien audacieux, incarne cet individu traqué et témoigne une nouvelle fois de son intérêt pour un cinéma d’avant-garde. 1h22 / 35 mm / couleur et noir et blanc / copie restaurée scénario Marcel Hanoun, Catherine Binet production O. C. F., Euro-Images, René Thévenet image Marcel Hanoun montage Marcel Hanoun musique Laudario di Cortona, C.W. Glück interprétation Michael Lonsdale, Véronique Andriès, Antoine Binet, Raymonde Godeau source Cinémathèque française

papa Les petits BateaUX Nelly Kaplan 1971 / FRANCE

Vénus de Palma est une héritière milliardaire, turbulente et excentrique, que son père a beaucoup de mal à canaliser. Quand elle se fait kidnapper par des gangsters, la jeune femme, séductrice et maline, parvient à semer la discorde la plus totale au sein du groupe de ravisseurs et à se jouer des policiers. Le carnage dont elle est à l’origine lui permettra finalement de sortir seule gagnante de ce rapt. Assistante puis collaboratrice d’Abel Gance, Nelly Kaplan signe un film riche en rebondissements et réalise un deuxième long métrage provocateur où elle fait de la séduction une arme imparable… Michael Lonsdale joue Hippolyte, l’un de ces gangsters amateurs au destin malheureux, gardien de la jeune fille face à laquelle ils sont très vite dépassés. Papa les petits bateaux dessine le portrait d’une femme libre, sachant jouer malicieusement de ses atouts pour arriver à ses fins. 1h42 / 35 mm / couleur / copie neuve scénario René Guyonnet, Nelly Kaplan, Claude Makovski, d’après le roman Bandes de raptés de Jean Laborde production Cythère Films image Ricardo Aromovich son Arnaud Momenceau musique André Popp, Jean-Claude Massoulier interprétation Sheila White, Michel Bouquet, Judith Magre, Michael Lonsdale, André Valardy, Pierre Mondy, Jean Parédès distribution Cythère Films

Le FaNtÔme De La LiBerté Luis Buñuel 1974 / FRANCE

Alors que le film s’ouvre sur des images d’armées napoléoniennes en Espagne, le spectateur comprend soudainement qu’il s’agit en fait du récit raconté par une nourrice, dans un jardin parisien. Au moment où elle bute sur les mots, l’intrigue du film se déplace vers cette nouvelle histoire : l’une des petites filles échappe à sa surveillance et suit un homme qui lui offre des cartes postales, elles-mêmes à l’origine de nouvelles histoires et ainsi de suite… Pour son 31e et avant-dernier film, Luis Buñuel signe avec son complice Jean-Claude Carrière un scénario où l’enchaînement d’épisodes anormaux semble aléatoire. Lui-même aimait à dire que Le Fantôme de la liberté était impossible à raconter, soutenant que son œuvre était construite sur le hasard, alors que l’on a compté sept ou huit scénarios au total. Ce film à l’humour grinçant est une épopée du non-sens qui brosse une insolente satire de la bourgeoisie en inversant ses valeurs et, par là même, ses convenances. 1h44 / 35 mm / couleur / vosta scénario Luis Buñuel, Jean-Claude Carrière production Greenwich Film Productions, Serge Silberman image Edmond Richard son Guy Villette décors Pierre Guffroy costumes Jacqueline Guyot montage Hélène Plemiannikov musique Johannes Brahms interprétation Adrianna Asti, Julien Bertheau, Jean-Claude Brialy, Michel Piccoli, Michael Lonsdale, Monica Vitti distribution Tamasa Distribution

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iNDia soNg

marguerite Duras 1975 / FRANCE

Calcutta, septembre 1937. Sur la piste de danse d’une luxueuse réception à l’ambassade de France, l’ancien vice-consul, révoqué, hurle son amour à Anne-Marie Stretter, épouse de l’ambassadeur. Celle-ci le rejette, éperdument éprise de son amant, Michael Richardson. Dans la chaleur de cette nuit de mousson, le vice-consul disparaît… Cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Marguerite Duras interroge avec audace, mémoire et temporalité, amour et mélancolie, souffrance et nostalgie. L’originalité d’India Song tient dans la désynchronisation du son et des images. Si les voix off des comédiens racontent ce qui se joue à l’écran, les lèvres des personnages restent closes. Comme dans son œuvre littéraire, Marguerite Duras installe un mouvement lancinant et obsessionnel, brouillant sans cesse les frontières entre passé et présent pour créer un langage cinématographique qui lui est propre. Michael Lonsdale prête sa voix et son désespoir au vice-consul éconduit, éperdu d’amour pour cette femme inaccessible qu’incarne avec élégance Delphine Seyrig. Un film sensoriel, à la beauté puissante et hypnotique, sublimé par la musique obsédante de Carlos D’Alessio et la photo somptueuse de Bruno Nuytten. 1h54 / 35 mm / couleur / vosta scénario Marguerite Duras production Sunchild Production, Les Films Armorial, Stéphane Tchal Gadjieff image Bruno Nuytten son Michel Vionnet montage Solange Leprince musique Carlos D’Alessio interprétation Delphine Seyrig, Michael Lonsdale, Claude Mann, Mathieu Carrière, Didier Flamand, Claude Juan, Marguerite Duras source Roissy Films

moNsieUr KLeiN Joseph Losey

1976 / FRANCE - ITALIE

Riche marchand d’art, Robert Klein voit dans l’occupation allemande une occasion inédite d’accroître davantage encore son opulence, en rachetant des œuvres détenues par des juifs. Un jour, il découvre qu’un homonyme de confession israélite, mystérieusement introuvable, emprunte son nom pour mener d’obscures activités. Devenu suspect aux yeux des autorités de Vichy, il part à sa recherche. Sa quête identitaire se transforme alors en véritable obsession, au point de mettre sa vie en danger. Dans ce drame porté par la performance d’Alain Delon, de Jeanne Moreau et de Michael Lonsdale, Joseph Losey s’attache à dépeindre le Paris de l’Occupation. Rarement décrit par le cinéma français, il reconstitue fidèlement des scènes de la vie quotidienne sous le règne de Vichy. Le cinéaste du Garçon aux cheveux verts retrouve les thèmes qui lui sont chers : l’indifférence et l’inhumanité de l’homme envers son prochain. Une réflexion passionnante sur l’identité et la nature humaine. césar du meilleur film 1977. 2h03 / 35 mm / couleur / vosta scénario Franco Solinas production Lira Films - Adel Productions, Nova Films, Mondial Te.Fi. image Gerry Fischer son Jean Labussière décors Pierre Duquesne costumes Colette Baudot montage Marie Castro-Vazquez musique Egisto Macchi, Pierre Porte interprétation Alain Delon, Jeanne Moreau, Francine Berge, Juliet Berto, Suzanne Flon, Michael Lonsdale distribution Tamasa Distribution

L’imprécateUr

Jean-Louis Bertuccelli 1977 / FRANCE - SUISSE

Paris, tour Montparnasse, siège de la multinationale Rosserys & Mitchell. À la suite de la mort d’Arangrude, un cadre de l’entreprise, des messages anonymes visant la compagnie circulent dans tous les bureaux, semant l’inquiétude et le désordre. Plusieurs dirigeants décident de se lancer dans la chasse au mystérieux imprécateur. Tandis que soupçons et paranoïa s’emparent progressivement de tous, d’inquiétantes fissures menacent les fondations mêmes de l’immeuble… Michael Lonsdale incarne Abéraud, l’un des cadres menant l’enquête dans ce thriller psychologique inspiré de l’œuvre de RenéVictor Pilhes. Jean-Louis Bertuccelli crée un univers inquiétant et cauchemardesque, où ses personnages, mesquins et corruptibles, sont prêts à toutes les compromissions pour accéder au pouvoir. Mettant en scène le mécanisme du pouvoir et ses failles, cette critique acerbe du capitalisme se révèle d’une singulière modernité. 1h50 / 35 mm / couleur scénario René-Victor Pilhes, Stephen Becker, Jean-Louis Bertuccelli, d’après l’œuvre originale de René-Victor Pilhes, L’Imprécateur (Prix Fémina 1974) production Action Films, Yves Gasser, Yves Peyrot image Andreas Winding son Jean-Pierre Ruh décors Théobald Meurisse costumes Catherine Leterrier montage François Ceppi musique Richard Rodney Bennett interprétation Jean Yanne, Michel Piccoli, Jean-Pierre Marielle, Michael Lonsdale, Jean-Claude Brialy, Marlène Jobert distribution Jupiter Films

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Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

UNe saLe Histoire Jean eustache 1977 / FRANCE

Un homme raconte à trois amies comment il s’est jadis livré aux plaisirs du voyeurisme. Dans un bar qu’il fréquentait régulièrement, avait lieu un étrange rituel derrière les portes closes des toilettes pour femmes… Gentiment manipulateur, Jean Eustache s’amuse brillamment à nous conter, par deux fois et sur deux niveaux différents, fictionnel et documentaire, ce récit ambivalent évoquant à la fois Sade et Bataille. La première version est jouée par un Michael Lonsdale troublant de vérité et de naturel, face à des figurantes ; la seconde est une véritable rencontre entre Jean-Noël Picq et des amies non-professionnelles, le tout sous l’œil amusé de Jean Douchet. Le cinéaste brouille ainsi les frontières entre fiction et réalité et a le génie de rendre séduisante cette histoire quelque peu douteuse. Jean Douchet et Michael Lonsdale, complices et conteurs hors pair, font résonner la dimension musicale et troublante du texte de Jean-Noël Picq. Cinq ans après La Maman et la Putain, Jean Eustache continue à se jouer des tabous liés à la sexualité et livre une réflexion réjouissante sur la mise en scène et la perversité. 50 min / 35 mm / couleur scénario Jean Eustache, d’après une histoire de Jean-Noël Picq production Les Films du Losange, Jean Eustache image Jacques Renard (fiction), Pierre Lhomme, Michel Genet (documentaire) son Roger Letellier (fiction), Bernard Arlion (documentaire) montage Chantal Colomel interprétation Michael Lonsdale, Douchka, Laura Fanning, Josée Yann, Jacques Bruloux, Jean Douchet (fiction), Jean-Noël Picq, Élisabeth Lanchener, Françoise Lebrun, Virginie Thevenet (documentaire) distribution Les Films du Losange

Le rose et Le BLaNc robert pansard-Besson 1978 / FRANCE

Il y a Albert, écrivain de romans policiers, grand admirateur d’Henry James ; Léon, vieux garçon pianiste ; Jeanne et son fils Albert, créateur d’un système destiné à découvrir le sens caché des messages ; un homme fantaisiste aux multiples identités ; Luigi Martini, camelot invariablement vêtu de rose et de blanc. Cette galerie de personnages atypiques et hauts en couleurs cohabite joyeusement dans un vieil immeuble parisien où ils mènent une vie tranquille, jusqu’à ce que des lettres anonymes commencent à leur parvenir… Avec ce film construit en une succession de saynètes autour de récits à tiroir mêlant passé et présent, rêve et réalité, Robert Pansard-Besson s’amuse à dépeindre un univers totalement débridé. Les songes, les découvertes et les remises en question des habitants d’un quartier populaire de Paris se mélangent pour échafauder une œuvre déconcertante et loufoque. Bulle Ogier et Michael Lonsdale en pianiste solitaire forment un couple attachant, entre pudeur et fantaisie. prix georges-sadoul 1980. 1h29 / 35 mm /couleur scénario Jean Echenoz, Robert Pansard-Besson production Berthemont Productions image Sacha Vierny, Jean-Paul Meurisse son Antoine Bonfanti, Jean-Paul Loublier décors Jean-Claude Gallouin, Annie Senechal montage Françoise Belleville musique Antoine Duhamel interprétation Raymond Pellegrin, Michael Lonsdale, Bulle Ogier, Yves Afonso, Vittorio Caprioli, Valérie Lagrange, Yves Robert ayant droit Arkab Productions source Forum des images

mooNraKer Lewis gilbert

1979 / GRANDE-BRETAGNE

Une navette spatiale américaine confiée au gouvernement britannique disparaît en plein vol. Chargé de l’enquête, James Bond, l’agent secret 007, se rend aux États-Unis pour interroger le propriétaire de la navette, Sir Hugo Drax. Dans sa dangereuse mission, il sera agréablement secondé par la charmante doctoresse Holly Goodhead… Michael Lonsdale interprète le rôle de l’odieux milliardaire Hugo Drax, savant fou à l’origine de la disparition de la navette et ennemi juré de James Bond. Son plan machiavélique consiste à détruire toute vie humaine sur Terre pour recréer une race « parfaite » grâce à quelques géniteurs hébergés dans une station spatiale en orbite. Grand succès à sa sortie, le onzième volet des aventures du plus célèbre agent secret de la planète et premier James Bond galactique offre un déferlement d’autodérision, de gadgets en tous genres et d’effets spéciaux spectaculaires. 2h06 / 35 mm / couleur / vf scénario Christopher Wood, d’après le roman d’Ian Fleming production Albert R. Broccoli, Danjaq Productions, Les Productions Artistes Associés image Jean Tournier montage John Glen musique John Barry interprétation Roger Moore, Lois Chiles, Michael Lonsdale, Richard Kiel, Corinne Clery, Emily Bolton, distribution Carlotta Films

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L’éveiLLé DU poNt De L’aLma raúl ruiz

1985 / FRANCE

Sur le pont de l’Alma, un boxeur bossu rencontre un professeur insomniaque en train d’observer des amants au bord de la Seine. Quelques mois plus tard, les deux hommes retrouvent la jeune femme et la violent alors qu’elle est enceinte. Après son accouchement, celle-ci rejette le nouveau-né et se jette à l’eau. D’étranges concours de circonstances conduiront les deux compères à continuer de graviter autour de cet enfant… Avec L’Éveillé du pont de l’Alma, le réalisateur chilien Raúl Ruiz fait de Paris une ville fantastique et propose un voyage à la fois onirique et métaphysique dans les mystères de la mort et les origines de la vie. Dans ce film aux frontières du surnaturel, la Seine se transforme en une mer agitée, le réalisateur offrant une vision rêvée de Paris, à l’image de ses personnages délirants. Michael Lonsdale incarne Antoine, le professeur de philosophie voyeur et complice de viol avec son ami boxeur, deux insomniaques qui prennent plaisir à mettre en scène leurs propres fantasmes. 1h25 / 35 mm / couleur scénario Raúl Ruiz production Paulo Branco, Les Films du Passage image François Ede son Antoine Bonfanti montage Gérard Maimone, Rodolfo Wedeles musique Jorge Arriagada interprétation Olimpia Carlisi, Jean Badin, Michael Lonsdale, Kim Massee, Jean-Bernard Guillard, Melvil Poupaud distribution Le Petit Bureau

ma vie est UN eNFer Josiane Balasko 1991 / FRANCE

Léah est une jeune femme d’une trentaine d’années, célibataire et complexée. Elle mène une vie particulièrement terne et déprimante : son métier est ennuyeux, son psychanalyste vénal et sa mère avare et cupide. Aussi, quand le diable Abargadon lui propose de réaliser tous ses vœux en échange de son âme, Léah cède et signe le contrat. Elle se transforme alors en sexsymbol décidée à se venger de tous ceux qui ont fait son malheur. Sous les traits de l’archange Gabriel, garant de la justice céleste, Michael Lonsdale surveille le diable Abargadon et veille à ce que Léah, inscrite sur les listes du Paradis, ne tombe pas dans les affres de l’Enfer entraînée par son complice démon. Avec cette comédie au casting irrésistible et au scénario hilarant, Josiane Balasko réalise un troisième film énergique et acerbe sur une société régie par les contrats et les engagements, même les plus douteux. 1h48 / 35 mm / couleur scénario Josiane Balasko, Joël Houssin production Ciby 2000, Les Films Flam, G.P.F.I., TF1 Films Productions, Jean-Claude Fleury image Dominique Chapuis son Pierre Lenoir décors Hugues Tissandier costumes Jean-Paul Gaultier, Sophie Breton montage Catherine Kelber musique Rita Mitsouko interprétation Josiane Balasko, Daniel Auteuil, Richard Berry, Michael Lonsdale, Catherine Samie, Jean Benguigui distribution Tamasa Distribution

Les vestiges DU JoUr James ivory

1993 / GRANDE-BRETAGNE - ÉTATS-UNIS

Angleterre 1959. Stevens se remémore ses années de majordome au service de Lord Darlington qui vient de mourir. Son travail passait avant tout, y compris avant sa vie personnelle. Les ordres ne se discutaient pas, même lorsqu’il s’agissait de renvoyer deux servantes juives à la demande de son maître ou de pousser la femme de sa vie dans les bras d’un autre. Trente ans après, l’homme se souvient et s’interroge sur le sens de son existence. Dans cette adaptation du roman de Kazuo Ishiguro, Michael Lonsdale tient le rôle peu aimable d’un représentant français réfutant la menace nazie lors d’une conférence internationale pour la remilitarisation de l’Allemagne. James Ivory mêle l’histoire de cette période agitée d’avant-guerre à celle qui aurait pu exister entre Stevens (Anthony Hopkins) et Miss Kenton (Emma Thompson), intendante du domaine. Il dessine un émouvant portrait d’homme au si grand professionnalisme qu’il en a oublié d’exister. Le jeu subtil des comédiens, les dialogues ciselés et l’émotion retenue mais constante font de ce film un des grands succès du réalisateur anglais, huit fois nommé aux Oscars. 2h14 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Remains of the Day scénario Ruth Prawer Jhabvala, d’après le roman éponyme de Kazuo Ishiguro production John Calley, Ismail Merchant, Mike Nichols image Tony Pierce-Roberts son Aaron Anawalt décors Ian Whittaker costumes Jenny Beavan, John Bright montage Andrew Marcus musique Richard Robbins interprétation Anthony Hopkins, Emma Thompson, James Fox, Michael Lonsdale, Christopher Reeve, Peter Vaughan, Hugh Grant distribution Sony Pictures

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Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

NeLLY et moNsieUr arNaUD ceUX D’eN Face claude sautet 1995 / FRANCE

Dactylographe désargentée, Nelly est en instance de divorce lorsqu’elle fait la connaissance de Monsieur Arnaud, un juge à la retraite, séparé de sa femme. Contre rémunération, il l’engage pour taper ses mémoires. Une relation fusionnelle et exclusive se crée entre le vieil homme solitaire et la jeune femme libre. Leur collaboration les conduit à mieux se connaître et une amicale intimité naît entre ces deux êtres discrets et émouvants, en quête d’attention. Nelly et Monsieur Arnaud, le dernier film de Claude Sautet en forme d’autoportrait, dissèque la complicité ambiguë d’une femme et d’un homme âgé, réunis par l’écriture de ses souvenirs. Michael Lonsdale y incarne Dollabella, ancien associé dont Monsieur Arnaud a volontairement détruit la réputation et ruiné la carrière. Un quasi huis clos à la cruauté feutrée, porté par des comédiens d’une grande sobriété, à la fois fragiles et insaisissables. 1h46 / 35 mm / couleur / vosta scénario Claude Sautet, Jacques Fieschi production Les Films Alain Sarde image Jean-François Robin son Pierre Lenoir décors Carlos Conti, Alain Pitrel, Maya Wendling costumes Catherine Bouchard montage Jacqueline Thiédot musique Philippe Sarde interprétation Michel Serrault, Emmanuelle Béart, Jean-Hugues Anglade, Claire Nadeau, Michael Lonsdale, Françoise Brion, Michèle Laroque, Charles Berling distribution Tamasa Distribution

Jean-Daniel pollet 2001 / FRANCE

Dans la tranquillité d’une vieille bastide isolée du Sud de la France, le compositeur Mikaël travaille à l’écriture d’un psaume. Une jeune femme, Linda, vient rompre cette solitude pour y récupérer une valise emplie de photos appartenant à son compagnon, Sébastien, également ami de Mikaël. Celui-ci, récemment parti en voyage, l’a chargée d’agencer ses clichés en vue d’une exposition. Totalement fasciné, tant par la jeune femme que par l’univers de Sébastien, Mikaël propose à Linda de rester chez lui et lui offre un espace de travail. Tous deux vont développer une relation singulière, hantée par la présence de Sébastien, autant que par son absence. Jean-Daniel Pollet confie à Michael Lonsdale un rôle exigeant d’ours musicien à la vie monacale, confronté à la soudaine perturbation de son univers. Un film délicat sur l’art, la création et le mysticisme, bercé par des textes de Saint-John Perse, Arthur Rimbaud et Jean Cayrol. Un long poème douloureux sur la sauvagerie de notre temps. 1h35 / 35 mm / couleur scénario Laurent Roth production Cauri Films, Arte France Cinéma, Marie-Claude Reverdin, Jean-Louis Gero image Acàcio de Almeida montage Françoise Geissler musique Antoine Duhamel interprétation Michael Lonsdale, Valentine Vidal, Alain Beigel distribution POM Films

Le mYstÈre De La cHamBre JaUNe Bruno podalydès

2003 / FRANCE - BELGIQUE

Au château du Glandier, Mathilde Stangerson échappe à une tentative de meurtre des plus énigmatiques. Elle est retrouvée inconsciente dans sa chambre, fermée à clef de l’intérieur et dont les fenêtres sont munies de barreaux. La trace d’une main ensanglantée signe le passage du meurtrier. Comment a-t-il pu s’échapper ? Le théâtral Rouletabille et son partenaire Sainclair vont mener une enquête rocambolesque pour tenter de percer le secret d’une histoire aux limites du fantastique. Pour son troisième film, Bruno Podalydès réunit une savoureuse brochette d’acteurs, dont Michael Lonsdale dans le rôle du père de la victime, patriarche aimant. Un Cluedo grandeur nature, riche en rebondissements, inspiré avec fantaisie de la bande-dessinée, du muet et du roman littéraire. Soixante et onze ans après Marcel L’Herbier, Bruno Podalydès adapte à son tour le roman de Gaston Leroux et signe un film haletant plein d’humour et de malice. 1h58 / 35 mm / couleur scénario Bruno Podalydès, d’après le roman éponyme de Gaston Leroux production Guillaume Favreau, Martine Cassinelli, Why Not Productions, Les Films du Fleuve, France 2 Cinéma, RTBF image Christophe Beaucarne son Laurent Poirier, Cyril Holtz, Pascal Villard décors François Emmanuelli costumes Dorothée Guiraud montage Hervé de Luze musique Philippe Sarde interprétation Denis Podalydès, Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Claude Rich, Michael Lonsdale, Olivier Gourmet distribution UGC Distribution

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Les iNvisiBLes thierry Jousse 2005 / FRANCE

Bruno compose de la musique électronique en s’inspirant de sons quotidiens, glanés dans la rue. Un jour, il tombe amoureux d’une voix féminine enregistrée sur un réseau téléphonique. Ils se rencontrent dans le noir et continuent à se voir sans que Bruno ne connaisse son identité. Un matin, la lumière s’allume et elle disparaît… Sa recherche musicale se double alors d’une quête amoureuse désespérée. Dans ce film sensuel et original sur les liens entre désir et création, Bruno tente par l’écriture d’un morceau de matérialiser une impossible histoire d’amour. Le son remplace l’image de cette partenaire invisible qu’il tente de retrouver dans la musique. Michael Lonsdale incarne un gardien d’immeuble inquiétant qui se révèle fin mélomane et d’une grande bienveillance à l’égard de Bruno. Cette fable sur la solitude et l’isolement de la création musicale est l’œuvre de Thierry Jousse, ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, qui signe un premier long métrage de fiction audacieux. 1h25 / 35 mm / couleur scénario Thierry Jousse, Louis-Stéphane Ulysse, Camille Taboulay production Les Productions Bagheera, François Marquis, Sybil Nicolas image Josée Deshaies son Jean-Jacques Ferran décors Antoine Platteau costumes Élisabeth Mehu montage Yannick Kergoat, Tatjana Jankovic musique Noël Akchoté, Andrew Sharpley, David Grubbs, Matmos interprétation Laurent Lucas, Lio, Michael Lonsdale, Margot Abascal, Philippe Katerine distribution Bagheera Films

Les maiNs D’aNDréa sébastien Betbeder 2006 / FRANCE

Andréa, guérisseur, soigne avec patience et compassion les maux de ses patients. Un soir, lassé par 15 années de dévouement, il décide d’arrêter son activité. Mais le hasard le rattrape et son ami Louis, perdu de vue depuis des années, lui demande de l’aider à oublier la femme qu’il aimait. Après des études artistiques, Sébastien Betbeder se lance dans la réalisation de courts et moyens métrages. Les Mains d’Andréa est son cinquième film. Par un mélange déroutant d’onirisme et de réalité, le cinéaste flirte avec le surnaturel et rend compte de la perte de repères et de l’incapacité du corps à résister dans une époque désenchantée. Une très belle photographie et des personnages émouvants, comme Michael Lonsdale en maître solitaire d’Andréa ou Nathalie Boutefeu en épouse perdue, construisent un film onirique à la douce mélancolie. prix du public, Festival de pantin 2007. 38 min / 35 mm / couleur scénario Sébastien Betbeder production Sylvie Pialat, Les Films du Worso image Julie Grünebaum son Xavier Griette, Paulin Sagna décors Lionel Acat costumes Agnès Evein montage Julie Dupré musique Sylvain Chauveau interprétation Jerzy Radziwilowicz, Nathalie Boutefeu, Yann Collette, Michael Lonsdale source Agence du court métrage

mUNicH

steven spielberg 2006 / ÉTATS-UNIS

Aux Jeux olympiques de 1972, des athlètes israéliens sont pris en otage puis assassinés par un commando de l’organisation palestinienne Septembre noir. Le gouvernement israélien, dirigé par Golda Meir, organise immédiatement une opération de représailles et nomme le jeune agent du Mossad, Avner, à la tête d’une petite équipe dont la mission consiste à éliminer les commanditaires de l’attentat. S’engage alors une traque sans merci contre les membres de Septembre Noir… La mort plane en permanence sur ce film qui interroge la question de la vengeance. Michael Lonsdale y incarne un homme mystérieux que tout le monde appelle « Papa ». Malgré ses apparences tranquilles de chef de famille, amateur de cuisine et de grandes tablées campagnardes, il est le détenteur d’informations essentielles qui mettront Avner sur la piste de ses ennemis palestiniens. Un film d’espionnage palpitant, efficace et réaliste, sur les débuts du terrorisme superbement reconstitués par Steven Spielberg. 2h45 / 35 mm / couleur / vostf scénario Tony Kushner, Eric Roth, d’après le roman Vengeance de George Jonas production DreamWorks Pictures, Universal Pictures, Amblin Entertainment, The Kennedy / Marshall Company image Janusz Kaminski son David Stephenson décors Rick Carter, John Bush costumes Joanna Johnston montage Michael Kahn musique John Williams interprétation Eric Bana, Daniel Craig, Ciarán Hinds, Mathieu Kassovitz, Geoffrey Rush, Michael Lonsdale, Mathieu Amalric, Valéria Bruni-Tedeschi, Marie-Josée Croze, Yvan Attal distribution Paramount Pictures France

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Hommages & rétrospectives

Michael Lonsdale

TribuTes & reTrospecTives

Michael Lonsdale

Le ciNéma De mr. LoNsDaLe emmanuel Barnault

2007 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

Michael Lonsdale est un monument du cinéma français qui a su incarner tous les rôles et transcender tous les genres. En 50 ans de cinéma et plus de 150 films, de Duras à Truffaut en passant par Buñuel, Godard, Welles, Hanoun ou Mocky, ce comédien libre et inventif a fait preuve d’une incroyable souplesse de jeu en alternant des personnages souvent opposés dans des films toujours singuliers. Avec ce film en forme de portrait, Emmanuel Barnault retrace le parcours original, éclectique et prestigieux d’un acteur qui mène de front trois activités artistiques : le cinéma, le théâtre et la peinture. Curieux et pudique, Michael Lonsdale évoque son enfance au Maroc, ses débuts cinématographiques et son bonheur sans cesse renouvelé d’incarner, d’exprimer, d’inventer face à une caméra, un public de théâtre ou une toile de peinture. Ce documentaire dévoile l’intimité et l’élégance d’un immense comédien aussi inspiré qu’inspirant. 52 min / vidéo / couleur production Movieda Production, Paramonti Productions, CinéCinéma son Movieda image Emmanuel Barnault, Grégory Mavian, David Pujol montage David Pujol source CinéCinéma

La QUestioN HUmaiNe Nicolas Klotz 2007 / FRANCE

Simon est psychologue d’entreprise dans un complexe pétrochimique allemand. Quand il se voit confier par sa direction une enquête délicate et secrète sur l’état mental d’un de ses supérieurs, l’équilibre psychique de cet employé modèle va peu à peu vaciller. La mission s’avère plus complexe que prévue, révélant des vérités bouleversantes sur les ramifications du pouvoir au sein de son entreprise. Toutes les certitudes de Simon s’effondrent alors… Dans ce film troublant sur la nature du capitalisme d’aujourd’hui, où le passé résonne douloureusement avec le présent, Michael Lonsdale incarne Mathias Jüst, un homme qui dissimule un obscur passé aux relents de nazisme. Nicolas Klotz signe un film ambitieux et courageux d’une puissance féroce et d’une étrangeté fascinante. Grand film politique et thriller psychologique traversé de zones d’ombre et de mystères, La Question humaine offre aux spectateurs une plongée vertigineuse qui hante longtemps après sa projection, à l’instar des horreurs du nazisme. Quinzaine des réalisateurs, Festival de cannes 2007. 2h21 / 35 mm / couleur / vosta scénario Élisabeth Perceval, d’après le roman éponyme de François Emmanuel production Sophie Dulac, Michel Zana, Sophie Dulac Productions image Josée Deshaies son Brigitte Taillandier décors Antoine Platteau costumes Dorothée Guiraud montage Rose-Marie Lausson musique Syd Matters interprétation Mathieu Amalric, Michael Lonsdale, Jean-Pierre Kalfon, Lou Castel, Laetitia Spigarelli, Valérie Dreville distribution Sophie Dulac Distribution

Des Hommes et Des DieUX Xavier Beauvois 2010 / FRANCE

Un monastère au milieu des montagnes algériennes, dans les années 90. Huit moines français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Mais, progressivement, la violence et la terreur s’installent dans cette région. Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte se concrétise jour après jour… En s’inspirant librement de la tragédie vécue par les moines cisterciens de Tibéhirine, Xavier Beauvois accompagne les derniers mois de leur vie et scrute leurs réactions face à la menace grandissante. Émouvant portrait de huit hommes à travers leur engagement spirituel, le film adopte leur point de vue ainsi que le rythme et la simplicité de la vie monastique avec une extrême fidélité. Profondément humain dans le traitement des liens qui unissent ces moines entre eux et à la population, Des hommes et des dieux impressionne par l’excellence de ses acteurs tous au diapason autant que par la beauté stupéfiante des paysages et la sincérité de la mise en scène. Bouleversant de simplicité et d’humanité en Frère Luc, Michael Lonsdale reçoit le premier césar de sa carrière. grand prix, Festival de cannes 2010. césar du meilleur film et du meilleur second rôle pour michael lonsdale 2011. 2h02 / 35 mm / couleur / vf scénario Étienne Comar, Xavier Beauvois production Martine Cassinelli, Why Not Productions Frantz Richard, Armada Films image Caroline Champetier son Jean-Jacques Ferran, Éric Bonnard décors Michel Barthelemy costumes Marielle Robaut montage Marie-Julie Maille interprétation Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach, Jacques Herlin, Loïc Pichon, Jean-Marie Frin, Sabrina Ouazani distribution Mars Distribution

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Gael García Bernal

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gael garcía Bernal Filmographie sélective De tripas, corazón d’Antonio Urrutia (1996) Cerebro d’Andrés León Becker (2000) / Amours chiennes (Amores perros) d’Alejandro González Iñárritu (2000) / Et ta mère aussi (Y tu Mamá también) d’Alfonso Cuarón (2001) / Vidas privadas de Fito Páez (2001) / Sans nouvelles de Dieu (Sin Noticias de Dios) d’Agustín Díaz Yanes (2001) / Le Crime du père Amaro (El Crimen del Padre Amaro) de Carlos Carrera (2002) / Autour de Lucy (I’m with Lucy) de Jon Sherman (2002) / Attraction fatale (Dot the I) de Matthew Parkhill (2003) / Carnets de voyage (Diarios de Motocicleta) de Walter Salles (2004) La Mauvaise Éducation (La Mala Educación) de Pedro Almodóvar (2004) / The King de James Marsh (2006) / La Science des rêves de Michel Gondry (2006) / Babel d’Alejandro González Iñárritu (2006) / Déficit de Gael García Bernal (2007) / L’Aveuglement (Blindness) de Fernando Meirelles (2008) / Rudo et Cursi (Rudo y Cursi) de Carlos Cuarón (2008) The Limits of Control de Jim Jarmusch (2009) Mammoth de Lukas Moodysson (2009) Lettres à Juliette (Letters to Juliet) de Gary Winick (2010) / Même la pluie (También la lluvia) d’Icíar Bollaín (2010) / A Little Bit of Heaven (2011) de Nicole Kassell.

«

« On finit toujours par faire ce que l’on n’aurait jamais pensé faire. Jamais je n’aurais  pensé faire du cinéma. Il a fallu deux films pour me convaincre que j’allais être  comédien. C’est là que j’ai commencé à prendre goût au doute qui entoure chaque  film. Et surtout, la possibilité de découvrir cet autre Moi, qui accomplit des choses  totalement improbables jusque-là et qui, en plus, y prend du plaisir. C’est ainsi que  j’ai rencontré l’Autre – raison suffisante pour continuer à me frotter à l’inconnu.   Vive l’altérité ! Trinquons et place à la fête ! » Gael García Bernal, juin 2011. Gael García Bernal débute à neuf ans dans la série mexicaine Teresa, aux côtés de Salma Hayek ; il joue également dans quelques courts métrages, dont De tripas, corazón d’Antonio Urrutia (1996), nommé à l'Oscar du meilleur court métrage, et, à 17 ans, part étudier à la School of Speech and Drama de Londres. Ce sont deux films mexicains au succès retentissant qui lancent sa carrière et marquent un véritable renouveau de cette cinématographie, auquel il se trouve désormais associé : Amours chiennes (2000), le premier long métrage d’Alejandro González Iñárritu, film choral au récit éclaté nous plongeant au cœur de Mexico, puis l’année suivante, Et ta mère aussi ! d’Alfonso Cuarón, road-movie émouvant et sensuel qui connut un immense succès public. Dès ces deux films, son charisme à l’écran ainsi que la finesse de son jeu sont évidents. Les rôles s’enchaînent alors très vite, il tourne aux États-Unis – dans Autour de Lucy de Jon Sherman (2002) et Attraction fatale de Matthew Parkhill (2003) – et l’année suivante, crée l'événement sur la croisette, présent dans deux films de la sélection officielle de Cannes : il interprète Ernesto Guevara avant que celui-ci ne devienne le Che dans Carnets de voyage de Walter Salles, et dans La Mauvaise éducation de Pedro Almodóvar, incarne un travesti troublant, deux rôles exigeants qui dissipent l’aura angélique qui l’entourait jusqu’alors. Son talent et sa grâce, mêlant sex-appeal et fragilités, ne cessent d’inspirer les réalisateurs, par-delà les frontières. Il tourne The King de James Marsh en 2005, La Science des rêves de Michel Gondry l’année suivante, et les succès publics sont au rendez-vous, tel récemment Même la pluie d'Icíar Bollaín. Gael García Bernal passe de l’autre côté de la caméra en 2007 et signe Déficit, son premier long métrage, sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes. Il réalise en 2010 un segment du film Revolución, célébrant les 100 ans de la Révolution mexicaine, et tourne la même année avec Amnesty International Los Invisibles, courts métrages décrivant la détresse des migrants en situation irrégulière au Mexique. Son activité de producteur, moins médiatisée, participe de ses engagements artistiques et politiques. En 2005, il crée avec Diego Luna et Pablo Cruz la société Canana Films, du nom de ces chapelets de balles portés en bandoulière par les révolutionnaires mexicains, pour promouvoir le cinéma indépendant. La même année, Gael García Bernal fonde un festival de documentaires, Ambulante, qui, croissant chaque année en fréquentation, projette dans une douzaine de villes mexicaines des documentaires audacieux, dont Paris Cinéma présente trois films emblématiques. Au-delà de l’acteur mondialement connu, Gael García Bernal tient depuis plusieurs années un rôle de premier ordre dans le cinéma mexicain, œuvrant à la création et la diffusion de films exigeants ainsi qu’à l’émergence de nouveaux talents, parvenant à unir dans un même geste ses activités de cinéma à son militantisme politique. Et c’est aussi la générosité de ses engagements que le festival souhaite saluer en présentant une rétrospective de ses films comme acteur, réalisateur et producteur, et en lui proposant une carte blanche composée de trois films qui lui tiennent à cœur. DeLphINe AGUt

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amoUrs cHieNNes

alejandro gonzález iñárritu 2000 / MEXIQUE

Mexico. Sous les yeux d’El Chivo, ex-guérillero devenu tueur à gages, le jeune Octavio traqué pour meurtre emboutit violemment la voiture du top-modèle Valeria. Le tragique accident lie à jamais ces trois personnages aux vies opposées qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Premier film d’Alejandro González Iñárritu, Amours chiennes traite de la difficulté à survivre dans le monde sans pitié de Mexico, mégalopole tentaculaire, où le sort de l’homme finit par rejoindre celui de l’animal. Écrit par le brillant romancier Guillermo Arriaga, ce triptyque brutal à l’énergie fiévreuse offre à Gael García Bernal son premier grand rôle au cinéma. Il remportera ainsi le prix du Meilleur Acteur au Festival de Chicago ainsi qu’aux Ariels, les Oscars mexicains. Un film d’une audace narrative et d’une maîtrise formelle impressionnantes, par le réalisateur de 21 Grammes et Babel, qui nous plonge dans un monde de passions exacerbées et marqua un renouveau du cinéma mexicain. grand prix de la semaine de la critique, Festival de cannes 2000. 2h33 / 35 mm / couleur / vostf titre original Amores perros scénario Guillermo Arriaga production Zeta Film, Altavista Films, Alejandro González Iñárritu image Rodrigo Prieto son Antonio Diego costumes Gabriela Diague montage Luis Carballar, Alejandro González Iñárritu, Fernando Pérez Unda musique Gustavo Santaolalla interprétation Emilio Echevarría, Gael García Bernal, Goya Toledo, Alvaro Guerrero, Vanessa Bauche distribution Pyramide Distribution

et ta mÈre aUssi ! alfonso cuarón 2001 / MEXIQUE

Lors d’une fête familiale, les adolescents inséparables Julio et Tenoch rencontrent Luisa, une séduisante Espagnole un peu plus âgée qu’eux. Ils la courtisent et l’invitent à les accompagner sur une plage paradisiaque, sauvage et mystérieuse, prémices d’un périple improvisé à travers un Mexique à la dérive. Alfonso Cuarón revisite le thème du triangle amoureux dans ce road movie sensuel sur le parcours initiatique et charnel de deux amis en passe de devenir adultes, alternant, grâce à un scénario astucieux, moments euphoriques et drames sous-jacents. Entrevue à travers les vitres sales de la voiture, la réalité mexicaine gouvernée par la misère et l’armée, fait office de sombre contrepoint aux fantasmes adolescents des héros. Un an après Amours chiennes, Gael García Bernal est remarquable de finesse dans son interprétation de Julio et s’affirme avec évidence comme un acteur de premier plan. prix du meilleur scénario, Festival de venise 2002. 1h45 / 35 mm / couleur / vostf titre original Y tu Mamá tambíen scénario Carlos Cuarón, Alfonso Cuarón production Anhelo Producciones, Jorge Vergara Alfonso Cuarón image Emmanuel Lubezki son José Antonio García, Philip Stockton costumes Gabriela Diaque décors Miguel Ángel Alvarez montage Alfonso Cuarón, Alex Rodríguez interprétation Maribel Verdú, Gael García Bernal, Diego Luna, Ana López Mercado, Nathan Grinberg, Veronica Langer distribution Twentieth Century Fox

Le crime DU pÈre amaro carlos carrera

2002 / MEXIQUE - ESPAGNE - ARGENTINE - FRANCE

À peine sorti du séminaire et nommé dans une paroisse, le père Amaro découvre les affaires troubles de l’Église locale : le curé, proche des narcotrafiquants, recycle l’argent de la drogue dans la construction d’un superbe dispensaire. Pendant ce temps, le jeune prêtre succombe à la tentation et vit une histoire d’amour avec une paroissienne. Brûlot anticlérical, ce film met en scène une Église cynique et corrompue. Le père Amaro y est incarné avec brio, dans toute son ambiguïté, par Gael García Bernal. À l’image des autres personnages qui sombrent tous dans une folie dont on ne sait si elle naît de leur conformité à l’ordre social, il devient complice de la machine catholique, prêt à tout sacrifier pour sauvegarder sa position sociale, y compris provoquer la perte de sa bien-aimée. Immense scandale à sa sortie au Mexique en 2002, Le Crime du père Amaro fut, malgré les injonctions de l’Église mexicaine, un succès historique sans précédent. 2h / 35 mm / couleur / vostf titre original El Crimen del Padre Amaro scénario Vicente Leñero d’après le roman O Crime do Padre Amaro de José Maria Eça de Queiró production Alameda Films, Artcam International, Blu Films, FOPROCINE, Wanda Visión, Cinecolor, Videocolor image Guillermo Granillo son Santiago Nuñez décors Carmen Giménez Cacho montage María Estela Fernández musique Rosino Serrano, Óscar Figueroa interprétation Gael García Bernal, Ana Claudia Talancon, Sancho Gracia, Angelica Aragon, Luisa Huertas distribution Sony Pictures France

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carNets De voYage Walter salles

2004 / ARGENTINE - ÉTATS-UNIS - FRANCE - BRÉSIL

En 1952, deux jeunes Argentins étudiants en médecine, Alberto Granado et Ernesto Guevara De La Serna, partent sur une vieille moto à la découverte de l’Amérique du Sud. À mesure que le périple progresse, la confrontation avec la dure réalité sociale de leur continent prend le pas sur l’aventure et transforme à jamais le destin des deux amis. Dans ce road movie aux paysages envoûtants, Walter Salles retrace, sous les traits du brillant comédien Gael García Bernal, les débuts d’Ernesto Guevara avant qu’il ne soit le Che. Au contact des miniers, des lépreux ou des Indiens, apparaissent peu à peu sa conscience politique et le chemin de son engagement, contre l’injustice et en faveur des exclus de la société. Ce voyage à travers les sublimes contrées d’Amérique du Sud se transforme peu à peu en éveil politique et social ; en résulte un film au souffle épique, porté par un véritable élan humaniste, à l’image de ces deux héros itinérants. sélection officielle, Festival de cannes 2004. 2h06 / 35 mm / couleur / vostf titre original Diarios de Motocicleta scénario José Rivera Ernesto d’après le livre Voyage à motocyclette de Che Guevara production Michael Nozik, Edgard Tenembaum, Karen Tenkhoff image Eric Gautier son Jean-Claude Brisson décors Carlos Conti montage Daniel Rezende musique Gustavo Santaolalla interprétation Gael García Bernal, Rodrigo de la Serna, Mia Maestro distribution Diaphana

La maUvaise éDUcatioN pedro almodóvar 2004 / ESPAGNE

Au début des années 60, les jeunes Ignacio et Enrique découvrent le cinéma, l’amour et la peur dans une école ecclésiastique. Le père Manolo, directeur de l’institut et professeur de lettres, devient le partenaire abusif de la découverte de leurs désirs sexuels. Ces trois personnages au passé trouble se croiseront à nouveau dans les années 70 et 80. Pour la première fois dans son œuvre, Pedro Almodóvar met uniquement en scène des personnages masculins. Mais on retrouve, au fil d’une intrigue aux enchâssements fascinants, les thèmes chers au cinéaste : l’homosexualité, le travestissement, les troubles identitaires. Gael García Bernal y offre une éblouissante interprétation de femme fatale et devient la pierre angulaire de ce film où l’homosexualité masculine, les sévices sexuels et la passion s’entrelacent et se heurtent violemment dans l’univers coloré des cabarets espagnols. Un film noir et sublime. sélection officielle, Festival de cannes 2004. 1h50 / 35 mm / couleur / vostf titre original La Mala Educación scénario Pedro Almodóvar production El Deseo, Agustín Almodóvar, Esther Garcia image José Luis Alcaine son Miguel Rejas décors Antxon Gómez costumes Paco Delgado, Jean-Paul Gaultier montage José Salcedo musique Alberto Iglesias interprétation Gael García Bernal, Fele Martínez, Javier Camara, Daniel Giménez Cacho, Lluís Homar distribution Pathé Distribution

tHe KiNg

James marsh 2006 / ÉTATS-UNIS

Elvis Valderez vient de quitter l’US Navy et part à la recherche d’un père qu’il n’a jamais connu. Pasteur d’une église baptiste au Texas, ce dernier a reconstruit sa vie en fondant une famille modèle. Marié et père de deux enfants, il rejette ce fils qu’il souhaite oublier. Elvis infiltre cependant petit à petit la famille et dans un déchaînement de violence, bouleverse son équilibre tranquille. Dans The King, Gael García Bernal incarne pour la première fois un anti-héros : manipulateur et criminel mais charismatique et séduisant, il est prêt à tout pour se venger. La frontière entre le bien et le mal est fluctuante dans ce film aux accents de tragédie antique, où le crime, confiné au cercle familial, est toujours empreint d’une étrange fatalité. Avec une mise en scène élégante et un scénario libéré de toute loi morale, James Marsh filme magnifiquement une Amérique marécageuse, engluée dans l’évangélisme le plus primitif. 1h45 / 35 mm / couleur / vostf scénario James Marsh, Milo Addica production Milo Addica, Filmfour, James Wilson image Eigil Bryld décors Sharon Lomofsky montage Jinx Godfrey musique Max Avery Lichtenstein interprétation Gael García Bernal, Laura Harring, William Hurt, Pell James, Paul Dano distribution Films Sans Frontières

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La scieNce Des rÊves michel gondry 2006 / FRANCE

Stéphane Miroux est un artiste mexicain qui vient à Paris pour retrouver sa mère et travailler dans une entreprise de calendriers. Le jeune homme est cependant vite rattrapé par sa narcolepsie et sa tendance à ne plus distinguer le rêve de la réalité. Remplie des objets insolites qu’il bricole, sa vie imaginaire en carton le scinde du réel où les relations, avec sa charmante voisine Stéphanie par exemple, se compliquent de plus en plus. Après Human Nature et Eternal Sunshine of the Spotless Mind réalisés aux États-Unis, le cinéaste Michel Gondry revient dans son pays natal avec ce film fantaisiste et poétique sur le pouvoir de l’imaginaire. Empreint d’une douce folie, La Science des rêves est un bijou onirique et nostalgique, jouant sur l’étrangeté du réel et les réminiscences de l’enfance à travers son protagoniste lunaire et maladroit, incarné par Gael García Bernal, au charme irrésistible et à la timidité désarmante. 1h47 / 35 mm / couleur scénario Michel Gondry production Georges Bermann, Partizan Films image Jean-Louis Bompoint son Guillaume Sicama décors Pierre Pell montage Juliette Welfling musique Jean-Michel Bernard interprétation Gael García Bernal, Charlotte Gainsbourg, Alain Chabat, Miou-Miou, Emma de Caunes distribution Gaumont

rUDo et cUrsi carlos cuarón 2008 / MEXIQUE

Rudo et Cursi, deux frères ennemis travaillent dans une plantation de bananes au Mexique. Ils décident un jour de tout plaquer sur un coup de tête pour réaliser leur rêve: devenir célèbres et faire construire une maison pour leur mère. À la surprise générale, leur ascension est fulgurante. Rudo devient la star d’une équipe de football prestigieuse et Cursi enregistre un disque malgré de piètres talents de chanteur. Mais, incultes et naïfs, ils vont avoir des difficultés à rester célèbres... Sept ans après Et ta mère aussi !, Gael García Bernal et Diego Luna, réunis dans Rudo et Cursi, affichent à nouveau une complicité évidente. Leur alchimie à l’écran compose un duo attachant de frères rivaux, évoluant dans un récit aux rebondissements aussi invraisemblables que savoureux. Sans jamais se prendre au sérieux, les deux acteurs formidablement utilisés à contre emploi, portent cette comédie au second degré mordant, satire de la société mexicaine produite par Alejandro González Iñárritu, Guillermo Del Toro et Alfonso Cuarón, qui connut un grand succès populaire au Mexique. 1h43 / 35 mm / couleur / vostf titre original Rudo y Cursi scénario Carlos Cuarón production Cha Cha Chá Films, Universal Pictures, Focus Features International son Martin Hernandez image Adam Kimmel décors Eugenio Caballero costumes Annai Ramos, Ana Terrazas montage Alex Rodriguez musique Felipe Perez Santiago interprétation Gael García Bernal, Diego Luna, Guillermo Francella, Dolores Heredia, Adriana Paz distribution SND Distribution

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GAeL GARcÍA BeRNAL RÉALISAteUR

DéFicit

gael garcía Bernal 2007 / MEXIQUE

Cristobal a 20 ans et appartient à la jeunesse dorée mexicaine. Étudiant en économie, fan de hip-hop, il est le fils d’un homme politique corrompu et passe le plus clair de son temps à faire la fête avec ses amis privilégiés. Déficit fut à l’origine un simple projet entre amis d’adapter la série télé Ruta 32, mais il marqua finalement les débuts prometteurs derrière la caméra de cet acteur incontournable, Gael García Bernal. En explorant le Mexique contemporain et ses classes sociales aisées à travers la post-adolescence privilégiée de Cristobal, le cinéaste esquisse la chronique actuelle d’une société en voie de développement, viciée par les réflexes classistes, où les écarts de richesse se creusent en toute impunité. Sept ans après avoir présenté Amours chiennes à la Semaine de la Critique à Cannes, Gael García Bernal y retourne en 2007, avec ce premier film en tant que réalisateur, aussi engagé politiquement qu’artistiquement. 1h15 / 35 mm / couleur / vostf + vosta scénario Kyzza Terrazas production Pablo Cruz, Canana Films image Eugenio Polgovsky son Martin Hernandez décors Mily Moreno montage Alex Rodriguez interprétation Gael García Bernal, Fermín Martínez, Tenoch Huerta Mejía, Giovanna Zacarías, Dagoberto Gama, Giovanna Zacarías, Camila Sodi, Fernanda Valderrama, César Braga source et ayant droit Canana Films

revoLUcÍoN

Fernando eimbcke, patricia riggen, gael garcía Bernal, amat escalante, carlos reygadas, mariana chenillo, gerardo Naranjo, rodrigo plá, Diego Luna, rodrigo garcía 2010 / MEXIQUE

Dix voix du cinéma mexicain s’unissent pour célébrer les 100 ans de la Révolution mexicaine de 1910, à l’origine de la chute du dictateur Porfirio Díaz. Un siècle plus tard, ces 10 cinéastes mexicains emblématiques posent la question de l’héritage de cette révolution. Par exemple, Fernando Eimbcke, réalisateur de Temporada de patos, signe une véritable merveille teintée d’humour amer tandis que Carlos Reygadas, auteur de Japón montre avec un certain désenchantement que le seul moyen de survivre dans ce pays est de tuer l’un pour sauver l’autre. Gael García Bernal, dans le fragment Lucio, fait revivre le souffle révolutionnaire, en le mettant en parallèle avec les premières révoltes adolescentes. Impertinents, savoureux et surprenants, ces 10 sketches composent un ensemble énergique, aux multiples facettes, mettant en lumière la résonance actuelle de ce moment historique. abrazo d’or du meilleur long métrage, Festival Biarritz amérique latine 2010. 1h50 / numérique / couleur / vostf Fiche technique de Lucio, de gael garcía Bernal production Arturo Sampson, Hecatombe Films image Lula Carvalho montage Miguel Schverdfinger musique Leo Heiblum interprétation Aldo Carpintero Bernal, Benny Emmanuel Mendoza Yirene, Isaac, Figueroa Borquez, Samantha Mayer, Yolanda Patricia Abbud Lozoya distribution Tamasa Distribution

Los iNvisiBLes

marc silver, gael garcía Bernal 2010 / SALVADOR - MEXIQUE

Tous les ans, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants traversent le Mexique sans autorisation légale. Tels des migrants « invisibles », ils se dirigent vers la frontière américaine dans l’espoir d’y trouver une nouvelle vie, loin de la misère et de l’insécurité qu’ils laissent derrière eux. Leur périple est l’un des plus dangereux du monde. Los Invisibles, réalisé pour Amnesty International, lève le voile sur les récits inédits et souvent terribles de ces personnes prêtes à endurer ce voyage risqué et imprévisible. Los Invisibles est une série de quatre films qui décrit la détresse des migrants en situation irrégulière au Mexique. À partir de la frontière avec le Guatemala, elle retrace le parcours des centaines d’émigrés qui tentent de rejoindre les États-Unis, porteur de la promesse d'une vie meilleure. Leurs rêves tournent pourtant souvent au cauchemar et, par des témoignages bouleversants, ces films dénoncent les violations des droits de l’homme dont sont victimes ces hommes et femmes, confrontés à de terribles dangers mais continuant d’affluer. 23 min / vidéo / couleur / vostf production Canana Films, Hecatombe Films image Marc Silver, Emiliano Villanueva son Eric Ruíz Arellano montage James Smith-Rewse musique Ben Frost source et ayant droit Amnesty International

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GAeL GARcÍA BeRNAL pRoDUcteUR

Drama / meX gerardo Naranjo 2006 / MEXIQUE

siN NomBre

cary Joji Fukunaga 2009 / MEXIQUE

aBeL

Diego Luna 2010 / MEXIQUE

Acapulco, ville portuaire jadis luxueuse est aujourd’hui en pleine décadence. Sur les plages de ces tristes tropiques, un quinquagénaire épuisé voit son projet de suicide mis à mal par une jeune adolescente fugueuse. Pendant ce temps, un couple vient de se séparer et se déchire encore… Ces trois histoires de relations intenses, faites de confrontations et de ruptures, sont intimement mêlées en une quasi-unité de temps par le travail de scénariste de Gerardo Naranjo. Dans ce conte doux-amer au grain épais et rugueux, la jeunesse d’Acapulco se croise, se toise, se chahute, se prostitue, le désir à fleur de peau, tentant de surmonter les barrières sociales. À travers la figure de l’adolescence fougueuse, Drama / Mex illustre toute la vitalité du cinéma mexicain actuel. En témoigne l’intérêt de la société Canana Films, fondée par Gael García Bernal, qui a produit le premier film de Gerardo Naranjo, présenté à la Semaine de la Critique en 2006.

En Amérique centrale, deux adolescents se rencontrent sur le toit d’un train. Venue du Honduras, Sayra réalise son rêve en émigrant aux États-Unis tandis que Casper, membre de l’un des plus terribles gangs de la région, fuit le Mexique où il a tué le meurtrier de sa fiancée. L’un s’éloigne d’un passé criminel, l’autre se rapproche d’un avenir meilleur, mais ils deviennent inséparables dans leur périple vers la liberté. Dans ce film saisissant, Cary Joji Fukunaga dénonce les gangs sanglants qui ravagent les bidonvilles ainsi que les conditions de vie des migrants désespérés. Dans des paysages somptueux, la cavale de ces personnages abîmés par la vie mais guidés par l’espoir d’un monde meilleur, s’avère bien difficile. Prix de la Mise en scène au Festival de Sundance, Sin Nombre est un premier long métrage bouleversant sur les fléaux de l’Amérique centrale et l’histoire d’une rencontre contemporaine racontée avec la force d’une tragédie classique.

Abel, neuf ans, ne parle plus depuis que son père a quitté la maison. Un jour, il retrouve la parole et s’autoproclame alors, après des années de silence, chef de famille. Devant ce miracle, nul n’ose protester, jusqu’au jour où un homme sonne à la porte : son père. L’acteur d’Et ta mère aussi ! Diego Luna entreprend pour son premier long métrage une plongée dans l’imaginaire d’un enfant, vivant un Œdipe paroxystique, au point d’assumer le rôle du patriarche en s’occupant de ses frères et sœurs. Mais au-delà de l’histoire particulière de ce petit garçon, Diego Luna met en lumière un traumatisme fréquent au Mexique, celui du père absent, car bon nombre d’hommes entre 20 et 50 ans quittent le pays pour tenter de trouver du travail aux États-Unis. En résulte une œuvre forte et sensible, portée par la performance exceptionnelle de jeunes acteurs non professionnels, oscillant entre innocence et maturité avec un naturel déconcertant. sélection officielle, Festival de cannes 2010.

1h40 / 35 mm / couleur / vostf scénario Gerardo Naranjo production Santiago Paredes, Miriana Moro, Gael García Bernal, Canana Films image Tobias Datum son Omar Gonzalez décors Claudio Castelli montage Yibran Asuad musique Julio Preciado, Chimo Bayo interprétation Diana García, Miriana Moro, Emilio Valdes, Fernando Becerril source et vente à l'étranger The Coproduction Office

1h36 / 35 mm / couleur / vostf scénario Cary Joji Fukunaga production Amy Kaufman, Pablo Cruz, Diego Luna, Gael García Bernal, Gerardo Barrera, Canana Films image Adriano Goldman décors Claudio “Pache” Contreras montage Luis Carballar, Craig McKay musique Marcelo Zarvos interprétation Paulina Gaitan, Edgar Flores, Kristyan Ferrer, Tenoch Huerta Mejia, Luis Fernando Pena distribution Diaphana

1h23 / 35 mm / couleur / vostf scénario Diego Luna, Eduardo Mendoza production Pablo Cruz, John Malkovich, Gael García Bernal, Canana Films image Patrick Murguia décors Brigitte Broch costumes Anna Terrazas montage Miguel Schverdfinger musique Lynn Fainchtein interprétation Christopher Ruiz-Esperanza, Gerardo Ruiz-Esperanza, José Maria Yazpik, Karina Gidi, Géraldine Alejandra, Carlos Aragon distribution ARP Sélection

Voir également avant-première, miss Bala (p. 55)

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Gael García Bernal

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cARte BLANche À GAeL GARcÍA BeRNAL

Los oLviDaDos Luis Buñuel

1951 / MEXIQUE

Dans la banlieue de Mexico, le jeune délinquant Jaibo s’est évadé d’une maison de correction et a pris la tête d’un groupe d’enfants abandonnés, qui survivent grâce au vol. Après avoir monté une expédition contre un vieil aveugle, la bande sombre peu à peu dans la violence. Los Olvidados, présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 1951, marque le grand retour de Luis Buñuel sur la scène internationale. Central dans sa filmographie, cette œuvre se présente d'abord comme un film social, quasi documentaire, réalisé avec la collaboration du ministère mexicain de la Justice, sur ces enfants privés de pères et que la société a abandonnés. À travers eux, Luis Buñuel décrit l'envers de la civilisation policée : une jungle atroce où règne la cruauté. Pourtant, il ne s’agit jamais d’un film à thèse ou d’un pamphlet social : les symboles viennent sans cesse interpeller, dialoguer avec la réalité, nous plongeant dans un monde de contradictions et conférant au film sa portée poétique, ainsi que sa force sans commune mesure. prix Fipresci et prix de la mise en scène, Festival de cannes 1951. 1h29 / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario Luis Buñuel, Luis Alcoriza production Ultramar Films, Oscar Dancigers, Jaime Menasce image Gabriel Figueroa son José B. Carles, Jesús González Gancy décors Edward Fitzgerald montage Luis Buñuel, Carlos Savage musique Rodolfo Halffter interprétation Estela Inda, Miguel Inclán, Alfonso Mejía, Roberto Cobo, Alma Delia Fuentes, Efraín Arauz distribution Films Sans Frontières

memorias DeL sUBDesarroLLo

tomás gutiérrez alea 1968 / CUBA

Après que ses parents et sa femme aient quitté le pays, Sergio, bourgeois oisif et cultivé, se retrouve seul à Cuba sous le régime de Fidel Castro. À la veille de la crise des missiles et du débarquement de la baie des Cochons, il assiste, passif, aux bouleversements politiques d’un monde en guerre. Dépassé par les événements, il se réfugie dans le souvenir et le fantasme. Tomás Gutiérrez Alea, cinéaste cubain et activiste pro-castriste, compte parmi les fondateurs de l’ICAIC, organisme créé au lendemain de la chute de Battista et destiné à développer un nouveau cinéma. Inspiré du Néoréalisme, Memorias del subdesarrollo est une œuvre révolutionnaire qui marque un tournant décisif dans le cinéma cubain. Mêlant images d’archives et journal intime, le cinéaste offre à voir le périple existentiel d’un homme vivant complètement en décalage avec une société sur laquelle il pose un regard laconique et ironique, dans laquelle il n’a pas la force de s’engager. Une aventure cinématographique unique. 1h37 / vidéo / noir et blanc / vostf scénario Tomás Gutiérrez Alea, Edmundo Desnoes, d’après le roman d’Edmundo Desnoes, Memories of Underdevelopment: A Novel from Cuba production Miguel Mendoza, ICAIC (Instituto Cubano del Arte e Industrias Cinematographicas) image Ramon F. Suarez son Carlos Fernández décors Julio Matilla costumes Elba Perez montage Nelson Rodriguez musique Miguel Mendoza interprétation Sergio Corrieri, Daisy Granados, Eslinda Nuñez, Beatriz Ponchora vente à l'étranger ICAIC (Instituto Cubano de Arte e Industria Cinematográficos)

piXote, La Loi DU pLUs FaiBLe Héctor Babenco 1981 / BRÉSIL

À São Paulo, Pixote, dix ans, et ses amis, gamins livrés à eux-mêmes, errent et tentent de survivre à coup d’agressions et de vols, selon les dures lois de la rue. Pris dans une rafle de police, ils se retrouvent incarcérés dans une maison de redressement, où l’entassement, les bagarres violentes et le meurtre qui y sévissent sont encore plus cauchemardesques que la rue. Véritable descente aux enfers dans la misère des favelas, Pixote, la loi du plus faible est un portrait réaliste et dramatique d’une jeunesse désillusionnée et sans avenir, trouvant refuge dans la drogue et la délinquance. Sur une trame de thriller au rythme fiévreux, Héctor Babenco, qui vient du documentaire, dénonce la violence qui régit les centres de mineurs, aux pratiques aussi inexcusables que traumatisantes. Dans la lignée de Los Olvidados, Pixote, la loi du plus faible est un film choc et sans concession, porté par l’implication totale de ses jeunes comédiens. 2h02 / vidéo / couleur / vostf titre original Pixote, a lei do mais fraco scénario Héctor Babenco, Jorge Duran, d’après le roman Pixote - Infância dos Mortos de Jose Louzeiro production Paulo Francini, José Pinto, Embrafilme, HB Filmes Ltda image Rodolfo Sánchez son Hugo Gama, José Luiz Sasso montage Luiz Elias musique John Neschling interprétation Fernando Ramos da Silva, Marilia Pera, Jorge Juliao distribution Carlotta Films

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Le FeStIVAL AMBULANte le Festival amBUlante a été fondé en 2005 par gael garcía Bernal et diego luna ; il a pour ambition de promouvoir les films documentaires, et comme particularité de se déplacer et de les présenter dans une douzaine de villes mexicaines. retour sur la dernière édition, avec trois films mexicains interrogeant le réel et les codes du documentaire.

eNtrevista coN La tierra Nicolás pereda

2008 / MEXIQUE - CANADA

Alors qu’ils marchaient dans les montagnes qui entourent leur village, Nico et Amalio, deux enfants mexicains d’une dizaine d’années, ont assisté à la mort brutale de leur ami, suite à une chute. Au cours d’entretiens, les enfants, ainsi que d’autres villageois, évoquent le défunt. Surmontant le déni qui l’entoure, Nico et Amalio retournent sur les lieux du drame. Pour aborder ce thème douloureux, la mort d’un enfant, Nicolás Pereda adopte une forme narrative à la fois pudique et audacieuse, à mi-chemin entre fiction et documentaire. Une œuvre poétique sur le deuil, la culpabilité et les possibilités de les surmonter. 18 min / vidéo / couleur / vostf titre original Entrevista con la tierra scénario Nicolás Pereda production Nicolás Pereda, Enchinga Films image Sebastián Hiriart décors Nicolás Pereda montage Nicolás Pereda musique Marcela Rodriguez interprétation Amalio Miranda, Nico Miranda source et ayant droit Figa Films

eL varaL

marta Ferrer 2009 / MEXIQUE

Dans les plaines du centre du Mexique, le village El Varal célèbre la journée de son saint patron. Quand les festivités prennent fin, la ville retrouve ses rues désertées par les nombreux émigrés partis aux États-Unis. Les quelques agriculteurs qui demeurent continuent à labourer la terre dans les maquiladoras, plantations implantées par des firmes étrangères. Le premier film de Marta Ferrer nous plonge dans la communauté d’El Varal, où seuls demeurent les femmes et quelques agriculteurs, partagés entre la nostalgie du passé et les fantasmes du rêve américain. Quatre ans furent nécessaires pour monter ce projet et se familiariser avec les habitants du village, qui se livrent avec naturel à la caméra de la réalisatrice. Un regard engagé et sensible sur un Mexique rural, présenté au Festival Ambulante 2011. premiÈre FranÇaise 1h15 / vidéo / couleur / vosta scénario Marta Ferrer production Centro de Capacitación Cinematográfica, La Maroma Producciones, Marta Ferrer image Hugo Royer, Oriol Inglada, Marta Ferrer son Ares Botanch, Miriam Gago montage Javier Campos, Adolfo Cortés source et ayant droit Centro de Capacitación Cinematográfica

matamoros edgardo aragón 2009 / MEXIQUE

Un ex-trafiquant mexicain raconte par le menu le transport de la drogue et son passage à la frontière des États-Unis. Il nous fait partager son voyage sur des routes paradisiaques et semées d’embûches. Ses rêves personnels et la magnificence du décor contrastent avec le chemin sinueux emprunté par cet homme. Edgardo Aragón suit l’étonnant périple souvent accompli par son propre père à l’époque où il était trafiquant, persuadé d’assurer ainsi le confort de sa famille. Sur des images somptueuses du Mexique, la voix paternelle monocorde détaille les événements et les rencontres vécus, créant une distance quasi comique avec l’horreur des situations narrées. Sans sombrer dans le pathos ni la critique morale, ce court métrage aux accents autobiographiques est un road movie distancié et saisissant sur le trafic de drogue au Mexique et ses arcanes. 22 min / vidéo / couleur / vosta scénario Edgardo Aragón production Edgardo Aragón image Edgardo Aragón, Alfredo Mora son Edgardo Aragón, Alfredo Mora montage Edgardo Aragón source et ayant droit Edgardo Aragón

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© Adam Kozak / Agencja Gazeta

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Jerzy Skolimowski

TribuTes & reTrospecTives

Jerzy Skolimowski

Jerzy skolimowski Biographie Fils d’une grande figure de la Résistance, Jerzy Skolimowski est né en 1936 à Lodz. Il publie des poèmes et écrit une pièce de théâtre avant de devenir coscénariste des Innocents charmeurs d’Andrzej Wajda et du Couteau dans l’eau de Roman Polanski. En 1962, il sort diplômé de l’École nationale de Cinéma de Lodz ; Signes particuliers : néant, son premier long métrage, est son film de fin d’études. Immédiatement reconnu comme un leader charismatique de la jeune génération des cinéastes polonais, il poursuit sa carrière dans la mouvance libertaire des années 60. Lorsque Haut les mains est interdit par la censure en 1967, il quitte son pays et réalise des films en Grande-Bretagne puis aux États-Unis, accédant ainsi à une notoriété internationale. En 1991, il renonce au cinéma pour se consacrer pleinement à son autre passion, la peinture, pendant 17 ans. Il revient au 7e art en 2008 avec Quatre nuits avec Anna puis Essential Killing en 2011.

Filmographie réalisateur La Bourse ou la Vie (Piediadze albo zycie) (cm, 1960) / L’Œil torve (cm, Oko Wikol) (1960) Le Petit Hamlet (cm, Hamles) (1960) Eros (Erotyk) (cm, 1961) / Signes particuliers : néant (Rysopis) (1964) / Walkover (1965) La Barrière (Bariera) (1966) / Haut les mains (Recedo Góry) (1967-1981) / Le Départ (1967) / Dialogue 20-40-60 (Dialóg 20-40-60) (1968) / Les Aventures du brigadier Gérard (The Adventures of Gerard) (1970) / Deep End (1971) / Roi, dame, valet (Herzbube: König, Dame, Bube) (1972) / Le Cri du sorcier (The Shout) (1978) / Travail au noir (Moonlighting) (1982) / Succès à tout prix (Success is the Best Revenge) (1984) / Le Bateau-phare (The Lightship) (1986) / Les Eaux printanières (Acque di primavera) (1989) / Ferdydurke (Thirty Door Key) (1991) / Quatre nuits avec Anna (Cztery noce z Anna) (2008) / Essential Killing (2010).

avec le soutien de

J

Jerzy Skolimowski est l’un des plus grands metteurs en scène vivants. Deux autorités – dont l’avis n’admet aucune forme de contradiction – l’affirment depuis presque un demi-siècle. D’abord Jean-Luc Godard, qui le lui écrivit à la suite de mauvaises critiques parues dans la presse américaine au début des années 60. « Ne les écoute pas, lui assura alors son confrère helvétique, toi et moi sommes les meilleurs cinéastes du monde. » Opinion également partagée par la presse française qui, depuis la même époque, atteste de la prépondérance de Jerzy Skolimowski dans le panorama du cinéma international. Fait d’autant plus marquant qu’en général les journalistes français préfèrent les auteurs traçant leur sillon dans un style bien identifiable. Ce qui est loin d’être le cas de Jerzy Skolimowski. À l’instar de son comparse et compatriote Roman Polanski (pour lequel il signa le scénario du Couteau dans l’eau), le cinéaste n’a eu de cesse de s’essayer à différents genres. Abordant tour à tour, en près de 50 ans de carrière, le film autobiographique et surréaliste (Walkover et Signes particuliers : néant, où il interprétait Andrzej Leszczyc, personnage miroir), le manifeste antistalinien (Haut les mains), la fable initiatique et érotique (Deep End), le fantastique (Le Cri du sorcier), l’adaptation littéraire (Roi, dame, valet d’après Nobokov, Ferdydurke d’après Gombrowicz), le drame social (Travail au noir) ou encore le thriller politique (Essential Killing). Une diversité formelle nullement née de l’envie stérile d’éprouver son savoir-faire, mais au contraire de la question cruciale que devrait se poser chaque artiste : quel type de récit choisir pour optimiser au mieux la force et la richesse de mon idée centrale ? Car, si le genre diffère, bon nombre de thèmes récurrents traversent ses films. Tous ses personnages principaux sont marqués par leur difficulté à trouver leur place et leur lutte pour s’adapter. Ce sont des outsiders, comme aime à les résumer le cinéaste. Et aussi, à leur manière, des survivants. Des anonymes prêts à tout pour survivre aux éléments extérieurs (les militaires et la nature dans Essential Killing, les événements historiques dans Travail au noir) ou à leurs démons intérieurs (Quatre nuits avec Anna). Des héros involontaires luttant contre des espaces confinés (Dialogue 20-40-60, Travail au noir, Deep End…), métaphores des entraves physiques ou psychiques dont ils doivent s’affranchir pour gagner leur liberté. Des lieux de claustration dont Skolimowski, également peintre, révèle la dimension phobique à travers des obliques tranchées, des lignes de fuite accidentées et des compositions chromatiques. Le tout porté à des sommets de créativité par un art impressionnant du montage, tout en énergie et audace, ultime pulsation d’un cinéma organique et rageur. La tentation serait grande de voir dans tout cela une réponse à des tragédies personnelles (enfant, il survécut à l’effondrement de sa maison durant la Seconde Guerre mondiale). Mais ce serait faire insulte à cet immense maître du 7e art que de s’aventurer sur ce terrain de psychanalyse de bazar, lui qui n’aime rien tant que le cinéma dans son expression la plus pure, et privilégie depuis toujours la puissance instinctive et sensorielle de l’image. Xavier LeHerPeUr

Cet hommage est complété par une rencontre avec Jerzy Skolimowski, animée par Xavier Leherpeur.

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La BoUrse oU La vie Jerzy skolimowski 1960 / POLOGNE

En plein milieu d’un parc d’attractions, deux hommes se rencontrent sur un stand de tir au fusil et engagent une violente dispute. Sur les conseils d’Andrzej Wajda, Jerzy Skolimowski intègre l’École de cinéma de Lodz et y rencontre Roman Polanski. Il collabore alors à différents scénarios et réalise ses premiers courts métrages dont La Bourse ou la Vie. Dans cette première réalisation de cinq minutes, le cinéaste fait déjà preuve d’une grande modernité de style. Sa caméra y est libre et aérienne, notamment lors d’une scène en manège où il insuffle fantaisie et légèreté à l’altercation des deux personnages. L’agilité et la virtuosité de Jerzy Skolimowski impressionnent dans ces plans acrobatiques où, caméra à l’épaule, le cinéaste restitue l’ivresse et le vertige dans une photographie aux images fébriles et fiévreuses. 5 min / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Piediadze albo zycie scénario Jerzy Skolimowski production PWSFTviT Lodz image Jacek Stachlewski interprétation Stanislaw Dygat, Bohdan Lazuka distribution Jeck Films

L’ŒiL torve

Jerzy skolimowski 1960 / POLOGNE

Un jeune homme au strabisme prononcé s’improvise lanceur de couteaux après avoir essuyé les refus répétés de la femme qu’il aime. Retrouvant le décor de fête foraine de La Bourse ou la Vie, Jerzy Skolimowski utilise la figure menaçante d’un homme armé face à une femme terrifiée pour jouer avec les codes du film d’horreur. Mais en affublant son personnage principal, rejeté par celle qu’il désire, d’un strabisme impressionnant, il ajoute un humour noir et décalé. Le jeu de montage, alternant les gros plans du visage de la jeune fille apeurée à ceux de l’arme blanche menaçante, crée un suspens inquiétant, sans cesse sur le fil du rasoir. Jerzy Skolimowski détourne de nouveau le décor festif du parc d’attractions pour en faire le lieu terrifiant de la vengeance d’un freak confronté à la violence d’un refus amoureux. 3 min / 35 mm / noir et blanc / muet titre original Oko Wikol scénario Jerzy Skolimowski production PWSFTviT Lodz image Jerzy Mrozewski interprétation Iwona Sloczynska, Wojciech Solarz distribution Jeck Films

Le petit HamLet Jerzy skolimowski 1960 / POLOGNE

Au son d’un vieux gramophone, cinq jeunes personnes rejouent à leur manière Hamlet, la célèbre pièce de Shakespeare. Peu à peu, la folie la plus totale finit par tous les ensorceler. Jerzy Skolimowski signe une farce cinématographique fantaisiste et muette où Elzbieta Czyzewska, actrice fétiche de ses films de jeunesse, fait sa première apparition à l’écran. Rôle féminin d’Eros, de Signes particuliers : néant et de Walkover, elle campe ici une Ophélie déjantée et charmeuse dont la folie dangereuse contamine tous les participants. Le cinéaste filme avec agilité leur coursepoursuite effrénée et vertigineuse dans un dédale d’escaliers labyrinthiques. En à peine huit minutes, l’absurde et le burlesque parviennent à prendre possession des personnages transformés en automates pris de démence sous l’œil d’un jeune réalisateur doté déjà d’une grande maîtrise technique. 8 min / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Hamles scénario Jerzy Skolimowski production PWSFTviT Lodz image Jacek Stachlewski interprétation Elzbieta Czyzewska, Zdzislaw Lesniak, Wieslaw Golas, Hanna Skarzynska distribution Jeck Films

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eros

Jerzy skolimowski 1961 / POLOGNE

Une jeune fille est en train d’essuyer son miroir chez elle lorsqu’elle y aperçoit le reflet d’un homme. Il commence à la courtiser de manière étrange. Mais, quand ce dernier se met à la poursuivre sans répit, cette apparition intrusive et déconcertante se transforme vite en cauchemar… Dans cette quatrième réalisation, Jerzy Skolimowski offre une vision originale des jeux dangereux de la séduction au travers desquels se dessinent déjà les thèmes chers au cinéaste que sont les relations impossibles, l’incompréhension entre les êtres et l’incommunicabilité des sentiments. Il reprendra d’ailleurs le motif du harcèlement amoureux dans Quatre nuits avec Anna où le héros ira, lui aussi par amour, bien au-delà de la raison. L’intérêt du cinéaste pour les personnages inadaptés, complexes et pétris de doutes se prolongera tout au long de son œuvre. 4 min / 35 mm / noir et blanc / vo titre original Erotyk scénario Jerzy Skolimowski production PWSFTviT Lodz image Jacek Stachlewski interprétation Elzbieta Czyzewska, Gustav Holoubek distribution Jeck Films

sigNes particULiers : NéaNt

Jerzy skolimowski 1964 / POLOGNE

Étudiant démotivé, Andrzej Leszczyc ne s’est jamais résolu à valider son diplôme universitaire. Rattrapé par l’armée, il doit partir sans délai pour le service militaire et profite de sa dernière journée pour déambuler dans la ville au gré de rencontres fortuites et des petits riens d’un quotidien qu’il va devoir provisoirement abandonner. Signes particuliers : néant marque le passage de Jerzy Skolimowski au format long. Le cinéaste met en scène et incarne lui-même ce personnage nonchalant à l’existence vide de sens. Avec cette œuvre semi-autobiographique qui décrit avec un romantisme adolescent et un humour noir la fin de l’innocence d’une génération, il amorce un triptyque sur les rêves brisés d’une jeunesse marquée par la violence de la guerre, qu’il poursuivra avec Walkover et La Barrière. Dès lors, il s’impose comme une figure majeure du renouveau du cinéma polonais des années 60. 1h16 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Rysopis scénario Jerzy Skolimowski production PWSFTviT Lodz image Witold Mickiewicz décors Jerzy Skolimowski musique Krzyszof Sadowski interprétation Elzbieta Czyzewska, Jerzy Skolimowki, Tadeusz Mins, Jacek Szczek, Andrzej Zarnecki distribution Jeck Films

WaLKover

Jerzy skolimowski 1965 / POLOGNE

À la fin de son service militaire, Andrzej croise par hasard Teresa, responsable de son expulsion de l’École polytechnique. Les deux jeunes gens passent la journée ensemble, flânent et se séduisent jusqu’à ce que le garçon se laisse convaincre de participer à un combat de boxe. Jerzy Skolimowski retrouve le personnage de son premier film, Andrzej Leszczyc, ancien boxeur et polytechnicien sans attaches auquel il prête ses traits. Son héros incarne les hésitations et les doutes d’une génération à la dérive, en perte de repères idéologiques. Le fil narratif de Walkover, sans cesse entrecoupé d’échappées poétiques et anarchiques, marque l’inventivité d’une mise en scène qui bouscule le langage cinématographique de l’époque. Jerzy Skolimowski signe un film introspectif sur la crise existentielle de son double étudiant, perdu entre des questionnements intimes et les bouleversements collectifs de la Pologne des années 60. Une œuvre virtuose et énergique sur laquelle plane l’esthétique de la Nouvelle Vague. 1h15 / vidéo / noir et blanc / vostf scénario Jerzy Skolimowski production PRF Zespoly Filmowe Syrena, WFF Lodz image Antoni Nurzynski décors Zdzislaw Kielanowski musique Andrzej Trzaskowski interprétation Jerzy Skolimowski, Aleksandra Zawieruzanka, Krzysztof Chamiec, Elzbieta Czyzewska distribution Jeck Films

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La BarriÈre

Jerzy skolimowski 1966 / POLOGNE

Un étudiant cynique abandonne ses études. Il rêve d’épouser une femme riche et de vivre une existence bourgeoise et confortable mais tombe amoureux d’une jeune conductrice de tramway aux aspirations opposées. Le jeune homme doit alors remettre ses idéaux en question. Entre ironie mordante et pessimisme acerbe, le troisième long métrage de Jerzy Skolimowski décrit le choc des générations dans la Pologne des années 60. Les thèmes de prédilection du cinéaste – solitude, liberté et révolte d’une jeunesse qui rechigne à entrer dans l’âge adulte – s’esquissent dans un noir et blanc contrasté. La Barrière opère un changement radical dans l’esthétique du réalisateur : toujours empreinte d’une grande liberté, la mise en scène réaliste de ses précédents films laisse place à davantage de stylisation. Artiste original à l’écart des tendances, Jerzy Skolimowski s’impose avec cette œuvre intemporelle comme un auteur incontournable du cinéma de l’Europe de l’Est, véritable figure de la Nouvelle Vague polonaise. 1h23 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Bariera scénario Jerzy Skolimowski production Z.R.F. Kamera Pologne image Jan Laskowski musique Krzysztof Komeda interprétation Joanna Szczerbic, Jan Nowicki, Tadeusz Lomnicki, Maria Malicka distribution Jeck Films

HaUt Les maiNs Jerzy skolimowski 1967-1981 / POLOGNE

Une dizaine d’années après leurs études, une poignée d’anciens élèves en médecine se réunit à bord d’un train à l’initiative de l’un d’eux. Ils rejouent certains épisodes des Jeunesses Communistes Polonaises et évoquent avec un humour distancé l’époque de la terreur stalinienne. Virulent et provocateur, Haut les mains est une protestation manifeste de Jerzy Skolimowski contre le stalinisme. Ce film, le plus engagé et le plus critique de sa carrière, est aussitôt censuré par la Pologne communiste des années 60. Si le cinéaste milite pour le distribuer, il doit rapidement se résoudre à l’exil. Resté inachevé, Haut les mains sera enrichi en 1980 par un prologue, commentaire de sa propre démarche face à la censure, qui demeure d’une grande modernité cinématographique. Dans la lignée de ses films précédents, Jerzy Skolimowski poursuit son œuvre de portraitiste, émouvant et acerbe d’une société et d’une époque qui, en le rejetant brutalement, ont fait de lui un cinéaste international. 1h18 / vidéo / couleur et noir et blanc / vostf titre original Recedo Góry scénario Jerzy Skolimowski production PRF Zespoly Filmowe Syrena image Witold Sobocinski, Andrzej Kostenko décors Jerzy Skolimowski musique Krzysztof Komeda, Jozef Skrzek, Krzysztof Penderecki interprétation Jerzy Skolimowski, Joanna Szczerbic, Tadeusz Lomnicki, Adam Hanuszkiewicz distribution Jeck Films

Le Départ

Jerzy skolimowski 1967 / BELGIQUE - FRANCE

Marc, jeune coiffeur de 19 ans, rêve de participer à un rallye qui doit se disputer deux jours plus tard à Bruxelles. Mais il n’a pas de voiture. Prêt à tout pour se trouver sur la ligne de départ, Marc sillonne les rues de la capitale en compagnie de son amie Michèle afin de trouver l’argent nécessaire à la location d’un véhicule… Première réalisation de Jerzy Skolimowski hors de sa Pologne natale, Le Départ est un film porté par l’énergie de son personnage central : jeune adulte juvénile, frénétique, comme possédé par sa passion des courses automobiles. Interprété par le génial JeanPierre Léaud, Marc se confronte au monde des adultes et découvre, parfois malgré lui, l’amour, le sexe et les lois. Regard plein de fraîcheur sur le rêve d’émancipation d’un jeune homme, Le Départ est aussi le portrait percutant d’une adolescence avide de sensations et certainement l’un des plus beaux films sur la jeunesse. ours d’or, Festival de Berlin 1967. 1h30 / 35 mm / noir et blanc / copie neuve scénario Jerzy Skolimowski, Gérard Brach, Andrzej Kostenko production Bronka Ricquier, Jacques Ricquier, Elisabeth Films (Bruxelles) image Willy Kurant son Philip Cape montage Bob Wade interprétation Jean-Pierre Léaud, Catherine Duport, Jacqueline Bir distribution Malavida

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Jerzy Skolimowski

TribuTes & reTrospecTives

Jerzy Skolimowski

DiaLogUe 20-40-60 segmeNt 20 Jerzy skolimowski

1968 / TCHECOSLOVAQUIE

Dans ce film collectif, coréalisé par Jerzy Skolimowski, Zbynek Brynych et Peter Solan, les trois cinéastes se penchent sur l’évolution du sentiment amoureux au fil des âges, à travers trois générations. Dialogue 20-40-60 naît ainsi du désir d’observer la figure du couple et d’interroger ce sentiment universel qu’est l’amour. Confrontés à un véritable exercice de style, ces réalisateurs filment trois générations de comédiens réunis par un seul et même dialogue et signent trois films courts, uniques et singuliers. Jerzy Skolimowski, auteur du premier segment consacré à un couple de jeunes gens d’une vingtaine d’années, retrouve Jean-Pierre Léaud qu’il a déjà dirigé un an plus tôt dans Le Départ. L’icône de la Nouvelle Vague française y incarne un jeune rockeur égaré dans la nuit de Bratislava, perdu dans un rêve éveillé où se mêlent burlesque et onirisme. 29 min / vidéo / noir et blanc / vostf / inédit titre original Dialóg 20-40-60 scénario Jerzy Skolimowski, Tibor Vichta production Èeskoslovenský film Bratislava, Štúdio hraných filmov Bratislava, Koliba 2. tvorivá skupina Monika Gajdošová, Juraj Král image Andrzej Kostenko son Jaroslav Plavec décors Ivan Vaníèek montage Stanislava Jendraššáková interprétation Jean-Pierre Léaud, Joanna Szczerbicová, Jiøí Vršala source Institut du Film Slovaque

Deep eND

Jerzy skolimowski 1971 / ALLEMAGNE - ÉTATS-UNIS

Mike, 15 ans, se rend dans un établissement de bains publics de l’East-End londonien pour son premier jour de travail. Il y est accueilli par une employée, Susan, magnifique jeune femme rousse de 10 ans son aînée, dont il s’éprend immédiatement. Dans cette atmosphère singulière, à la grande époque de la libération sexuelle, le jeune homme découvre l’intérêt qu’il suscite auprès du sexe opposé, mais l’unique objet de ses fantasmes reste Susan. La belle multiplie les amants et se joue des sentiments qu’elle éveille chez le jeune homme candide. Cet amour sincère et douloureux tourne à l’obsession… En 1970, Jerzy Skolimowski, qui a quitté la Pologne pour fuir la censure, s’installe dans le Swinging London où souffle un vent de liberté. Il y réalise un film d’apprentissage tragique qui magnifie le fantasme adolescent comme rarement sur grand écran. En ponctuant son récit de saynètes plus légères et de situations cocasses, le cinéaste insuffle un humour salvateur. Bercé par une magnifique bande originale alternant le lyrisme de Cat Stevens et l’électricité du groupe Can, Deep End est un chef-d’œuvre incontournable du cinéma indépendant. 1h31 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve scénario Jerzy Skolimowski, Jerzy Gruza, Boleslaw Sulnik production Helmut Jedele image Charly Steinberger son Christian Schubert, KarstenUllrich montage Barrie Vince musique Cat Stevens, Can interprétation Jane Asher, John Moulder-Brown, Karl Michael Vogler, Christopher Sandford, Diana Dors distribution Carlotta Films

roi, Dame, vaLet Jerzy skolimowski

1973 / ALLEMAGNE - ÉTATS-UNIS

Orphelin, Frank est recueilli par son oncle et sa femme Martha. Le jeune homme, très myope et plutôt niais, tombe immédiatement sous le charme vénéneux de sa tante dont il devient l’amant. Tous deux se mettent à échafauder des plans pour se débarrasser du mari encombrant. Adapté du roman de Vladimir Nabokov, Roi, dame, valet suit l’ascension sociale d’un personnage à première vue dépourvu de toute qualité, à travers sa relation sulfureuse avec sa propre tante, incarnée par la sensuelle Gina Lollobrigida. Créature séductrice et manipulatrice capable de déclencher les plus folles passions, elle enseigne les rudiments amoureux à son neveu adolescent, qui, peu à peu, se libère de ses handicaps. Un portrait ironique de deux êtres cupides, où le machiavélisme d’une femme transforme un simple d’esprit en criminel. 1h32 / 35 mm / couleur / vostf titre original Herzbube : König, Dame, Bube scénario David Shaw, David Seltzer, d’après le roman éponyme de Vladimir Nabokov production Maran Film GmbH & Co. KG / Wolper Pictures, Lutz Hengst image Charly Steinberger son Karsten Ullrich, Hans Joachim Richter décors Rolf Zehetbauer montage Melvin Shapiro musique Stanley Myers interprétation Gina Lollobrigida, David Niven, John Moulder-Brown, Mario Adorf, Carl Duering source Archives Françaises du Film

en écho à l'hommage à Jerzy Skolimowski, exposition photo autour de Deep End au nouveau Latina

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Le cri DU sorcier Jerzy skolimowski

1978 / GRANDE-BRETAGNE

Lors d’une compétition annuelle de cricket dans un hôpital psychiatrique, Robert Graves rencontre un patient de l’asile, Charles Crossley. Ce dernier se lance dans le récit extravagant de son apprentissage de la magie aborigène et de son intrusion machiavélique dans la vie de couple d’Anthony, un musicien puisant son inspiration dans l’univers de Bacon. Il lui révèle posséder un don surnaturel et puissant, basé sur un hurlement… Avec Le Cri du sorcier, Jerzy Skolimowski s’aventure pour la première fois sur le territoire du surnaturel mais s’éloigne de la forme classique du genre par une mise en scène inventive et ingénieuse. Plongeant dans l’esprit malsain d’un personnage intrusif et destructeur, le cinéaste égare le spectateur entre réalité et démence. L’affrontement psychologique entre des personnages cruels, manipulateurs et pervers, est porté par les performances impressionnantes d’Alan Bates, de Susannah York et de John Hurt. Jerzy Skolimowski signe un film métaphorique, fascinant, d’une grande force plastique, aussi dérangeant que troublant. prix spécial du Jury, Festival de Cannes 1978. 1h26 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Shout scénario Jerzy Skolimowski, d’après une histoire de Robert Graves production Jeremy Thomas image Mike Molloy son Alan Bell décors Simon Holland costumes Dave Paddon montage Barrie Vince musique Tony Banks, Mike Rutherford interprétation Alan Bates, Susannah York, John Hurt, Robert Stephens, Tim Curry source et vente à l’étranger Park Circus

travaiL aU Noir Jerzy skolimowski

1982 / GRANDE-BRETAGNE

Quatre maçons polonais débarquent à Londres pour y travailler au noir. Novak, contremaître et seul anglophone du groupe, apprend qu’un coup d’État a éclaté dans leur pays. Afin que ses ouvriers continuent à travailler efficacement, il décide de leur cacher l’information. Au fil des jours, le secret devient de plus en plus lourd à porter… Une comédie grinçante sur le quotidien de travailleurs exilés, inspirée d’un épisode de la vie personnelle de Jerzy Skolimowski. Le réalisateur témoigne de la dure condition des immigrés polonais exploités et de leur soif de retour au pays natal. Immense succès mondial lors de sa sortie, Travail au noir est empreint d’une forte conscience sociale et politique. Porté par Jeremy Irons, magistral dans un rôle de petit patron à la frontière de deux mondes antagonistes, ce chef-d’œuvre d’une étonnante modernité ouvrira à Jerzy Skolimowski les portes d’Hollywood. prix du scénario, Festival de Cannes 1982. 1h37 / 35 mm / couleur / vostf / copie neuve titre original Moonlighting scénario Jerzy Skolimowski production Channel Four, The National Film Development Fund, Michael White image Tony Pierce-Roberts son David Stevenson décors Tony Woollard montage Barrie Vince musique Stanley Myers interprétation Jeremy Irons, Eugene Lipinski, Jirí Stanislav, Eugeniusz Haczkiewicz distribution Splendor Films

sUccÈs À toUt priX Jerzy skolimowski

1984 / GRANDE-BRETAGNE

Alex Rodak, metteur en scène polonais exilé à Londres avec sa famille, prépare une pièce sur son pays natal quand son fils aîné décide d’aller en Pologne, afin de se rendre lui-même compte de la réalité d’une nation en crise. En réaction à la rigueur du régime en place, le jeune homme se teint les cheveux et se maquille le visage de manière agressive. Après Travail au noir, autour d’un groupe de travailleurs polonais émigrés à Londres, Succès à tout prix est également inspiré par les répercussions du coup d’État polonais de 1981. À partir d’un scénario de Michael Lyndon, fils de Jerzy Skolimowski à la ville et celui de Rodak à l’écran, le cinéaste porte un regard sans concession sur sa patrie d’origine. Parodiant les honneurs rendus aux artistes exilés, il signe une satire aux accents autobiographiques et permet au comédien Michel Piccoli de briller dans le rôle d’un ministre français. Compétition officielle, Festival de Cannes 1984. 1h28 / 35 mm / couleur / vostf titre original Success is the Best Revenge scénario Michael Lyndon, Jerzy Skolimowski production Simon Bosanquet image Mike Fash musique Stanley Myers, Hans Zimmer interprétation Michael York, Anouk Aimée, Michael Lyndon, Michel Piccoli, Joanna Szczerbic, John Hurt distribution Gaumont

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Hommages & rétrospectives

Jerzy Skolimowski

TribuTes & reTrospecTives

Jerzy Skolimowski

Le BateaU-pHare Jerzy skolimowski 1986 / ÉTATS-UNIS

Un soir de 1955, sur le quai d’un port des côtes de Virginie. Le capitaine Miller récupère Alex, son jeune fils délinquant. Ensemble, ils regagnent le bateau-phare dont il est le commandant et lèvent l’ancre. Quelques heures plus tard, ils repêchent trois naufragés dérivant sur un canot endommagé. Mais les trois hommes s’avèrent être de dangereux criminels et prennent bientôt l’équipage en otage… Jerzy Skolimowski adapte le roman éponyme de Siegfried Lenz dont il tire un remarquable huis clos, noir et inquiétant, magnifiquement mis en scène et porté par les charismatiques Robert Duvall et Klaus Maria Brandauer. Dans ce thriller oppressant, le cinéaste témoigne de son attachement aux êtres en proie aux doutes et aux cas de conscience, flirtant avec le point de rupture. C’est également une nouvelle collaboration avec Michael Lyndon, son fils, qui incarne un jeune homme pris dans les tourments de l’adolescence que Jerzy Skolimowski filme avec toujours autant de talent. prix spécial du Jury pour la mise en scène, Festival de Venise 1985. 1h28 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Lightship scénario William Mai, David Taylor, d’après le roman éponyme de Siegfried Lenz production Moritz Borman, Bill Benenson, Matthias Deyle, Gaumont, CBS Productions image Charly Steinberger décors Holger Gross costumes Nikola Hoeltz, Gabriele Friedrich montage Barrie Vince, Scott Hancock musique Stanley Myers interprétation Robert Duvall, Klaus Maria Brandauer, Tom Bower, William Forsythe, Arliss Howard, Michael Lyndon ayant droit Hollywood Classics

Les eaUX priNtaNiÈres Jerzy skolimowski

1989 / ITALIE - FRANCE - GRANDE-BRETAGNE

Au retour d’un voyage en Europe, un jeune aristocrate russe, Dimitri Sanine, fait une halte en Allemagne. Il y rencontre la belle Gemma Rosselli dont il tombe éperdument amoureux. Pour subvenir à leurs besoins, il décide de vendre ses terres en Russie. Maria, une comtesse fortunée, se porte acquéreuse. Dimitri la rejoint pour achever les formalités mais s’éprend également de cette riche héritière… Si l’action du roman éponyme d’Ivan Tourgueniev se situe autour de 1840, son personnage central, vulnérable, sentimental et habité de regrets, reste un héros éminemment moderne qui permet à Jerzy Skolimowski d’explorer le thème de la solitude. Dans cette œuvre qui figure parmi ses réalisations les moins personnelles, le cinéaste dépeint avec finesse, dans une photographie soignée, les tourments d’un homme en proie à une double passion amoureuse mais qui reste, malgré tout, désespérément seul. Toutes deux sublimes, Nastassja Kinski et Valeria Golino incarnent avec élégance les deux côtés féminins de ce triangle amoureux. Compétition officielle, Festival de Cannes 1989. 1h41 / 35 mm / couleur / vostf titre original Acque di primavera scénario Jerzy Skolimowski, Archangelo Bonaccorso, d’après le roman éponyme d’Ivan Tourgueniev production Angelo Rizzoli, Les Films Ariane / Films A2, Erre Produzioni / Reteitalia / Curzon Film Distributors, John Thompson image Witold Sobocinski, Dante Spinotti décors Francesco Bronzi costumes Sibylle Ulsamer montage Cesare D’Amico, Andrzej Kostenko musique Stanley Myers interprétation Timothy Hutton, Nastassja Kinski, Valeria Golino, William Forsythe, Jacques Herlin distribution Tamasa Distribution

FerDYDUrKe

Jerzy skolimowski 1991 / POLOGNE - FRANCE

Varsovie, 1939. Joseph est un jeune écrivain de 30 ans. Néanmoins, son entourage le pousse étrangement à retrouver une vie d’adolescent qui n’est plus la sienne. Joseph décide de résister à cette infantilisation et de vivre son âge d’homme dans une Pologne vieillissante, en proie aux premiers tremblements de la guerre. Après ses adaptations de Nabokov et Tourgueniev, Jerzy Skolimowski s’attelle au visionnaire Ferdydurke de Witold Gombrowicz, enfant terrible des lettres polonaises dont il partage l’exil, l’ironie et la lucidité désenchantée. Après plus de 20 ans d’absence, la transposition de ce roman d’apprentissage totalement inclassable marque le retour du nomade du cinéma dans son pays natal. En portant à l’écran ce récit avant-gardiste, postmoderne et plein d’humour noir, a priori inadaptable, Jerzy Skolimowski signe son dernier film avant d’abandonner le cinéma pour la peinture pendant près de 17 ans. 1h36 / 35 mm / couleur / vostf titre original Thirty Door Key scénario Joseph Kay, John Yorick, Jerzy Skolimowski d’après le roman éponyme de Witold Gombrowicz production Jerzy Skolimowski, Kazimierz Roswalka image Witold Adamek son Marek Kuczynsky décors Wieslawa Chojkowska costumes Maria Wilun, Andrej Przedwarski montage Grazyna Jasinka musique Stanislas Syrewicz interprétation Iain Glen, Crispin Glover, Robert Stephens, Judith Godrèche, Fabienne Babe distribution Atalante Films

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QUatre NUits avec aNNa Jerzy skolimowski

esseNtiaL KiLLiNg Jerzy skolimowski

startiNg oUt: tHe maKiNg oF JerZY sKoLimoWsKi’s Deep eND robert Fischer

2008 / POLOGNE - FRANCE

Employé dans un hôpital, Léon passe son temps à espionner Anna, une infirmière dont il a autrefois été témoin du viol brutal. Un soir, il parvient à s’introduire dans son appartement pour la regarder dormir et effleure son corps alangui. Sa curiosité bascule alors en dangereuse obsession. Quatre nuits avec Anna est né d’un fait divers : un homme très timide, éperdument amoureux d’une jeune femme, se faufile chez elle la nuit pour l’observer dans son sommeil. Dans des tons gris et des paysages brumeux, Jerzy Skolimowski met en scène un personnage ambivalent, détestable mais pourtant attachant, en proie à la confusion entre amour et harcèlement. Après 17 ans d’absence, le cinéaste polonais reprend sa caméra pour réaliser un film noir, poétique et intimiste sur l’incommunicabilité entre les êtres et la violence sourde des sentiments étouffés. Une réussite fulgurante. Quinzaine des réalisateurs, Festival de Cannes 2008. 1h27 / 35 mm / couleur / vostf titre original Cztery noce z Anna scénario Ewa Piaskowska, Jerzy Skolimowski production Alfama Films Production / Skopia Film Wild Bunch image Adam Sikora son Frédéric De Ravignan décors Marek Zawierucha costumes Joanna Kaczyńska montage Cezary Grzesiuk musique Michał Lorenc interprétation Artur Steranko, Kinga Preis, Jerzy Fedorowicz, Redbad Klijnstra, Jakub Snochowski, Barbara Kołodziejska distribution Les Films du Losange

2010 / POLOGNE - NORVÈGE - IRLANDE - HONGRIE

Capturé par des soldats américains en Afghanistan, Mohammed est transféré dans un centre de détention secret, quelque part en Europe. Mais un accident survient et il parvient à s’échapper de façon inespérée. Il se retrouve en cavale, dans une immense forêt recouverte de neige, bien loin de son désert natal. Le fugitif devra user de méthodes extrêmes, allant jusqu’au meurtre, pour tenter d’échapper à l’armée de l’ombre qui le poursuit sans relâche. Essential Killing est travaillé par l’horreur de la guerre et la monstruosité de l’Homme traqué. En situant l’intrigue dans les forêts enneigées de sa Pologne d’origine, Jerzy Skolimowski convoque la grandeur et la sauvagerie inhérentes à la nature pour revenir aux règles primaires de la survie. Tuer ou être tué. Sidérant, Vincent Gallo habite littéralement cet homme pourchassé dans un environnement hostile. Sans discours – au sens propre du terme – et sans parti pris politique, Jerzy Skolimowski signe un grand film, intransigeant et époustouflant de maîtrise, et témoigne d’une foi inébranlable dans l’essence même du cinéma. prix d'interprétation masculine et prix spécial du Jury, Festival de Venise 2010. 1h23 / 35 mm / couleur / vostf scénario Jerzy Skolimowski, Ewa Piaskowska production Ewa Piaskowska, Jerzy Skolimowski image Adam Sikora son Robert Flanagan costumes Anne Hamre montage Réka Lemhényi musique Pawel Mykietyn interprétation Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner, Zach Cohen, Iftach Ofir, Nicolai Cleve Broch, Stig Frode Henriksen distribution Surreal Films

2011 / ALLEMAGNE - GRANDE-BRETAGNE DOCUMENTAIRE

Après la sévère censure de Haut les mains, Jerzy Skolimowski s’exile en GrandeBretagne et y réalise plusieurs films dont Deep End, son septième long métrage. En opposition à la Pologne communiste et austère, ce film d’apprentissage sur l’amour absolu d’un jeune garçon pour une femme insaisissable se déroule dans l’atmosphère libertaire du Swinging London des années 70. Dans ce documentaire passionnant sur ce film demeuré culte, Robert Fischer revient sur la création d’un chef-d’œuvre incontournable du cinéma indépendant. Les interviews de Jerzy Skolimowski ainsi que de son chef-opérateur Charly Steinberger, de ses deux acteurs, Jane Asher et John MoulderBrown, de son monteur Barrie Vince, qu'accompagnent les anecdotes sur sa construction et les secrets du tournage offrent un nouvel éclairage à cette œuvre magnifique et essentielle sur les fantasmes adolescents. 1h15 / vidéo / couleur / vostf / inédit scénario Robert Fischer production Fiction Factory / Bavaria Media son Robert Fischer montage Robert Fischer musique Cat Stevens vente à l'étranger Bavaria Film International

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Hommages & rétrospectives

Jerzy Skolimowski

TribuTes & reTrospecTives

Jerzy Skolimowski

JerZY SKOLiMOWSKi aCTeUr

Le FaUssaire

volker schlöndorff 1981 / ALLEMAGNE

avaNt La NUit Julian schnabel 2000 / ÉTATS-UNIS

Les promesses De L’omBre David cronenberg

2006 / GRANDE-BRETAGNE - CANADA - ÉTATS-UNIS

Un reporter allemand est envoyé en mission à Beyrouth pour rendre compte du conflit qui y fait rage. Face aux horreurs de la guerre, le journaliste doute : de l’utilité de sa profession, de son couple, de son existence. Il observe et décrit cette capitale en ruines, devenue le reflet de ses propres angoisses. À son retour en Europe, se sentant coupable de vendre des mensonges à la presse, il refuse de rendre son article. Avec Le Faussaire, Volker Schlöndorff est l’un des premiers cinéastes à réaliser un film sur le conflit libanais. Introduisant d’authentiques images de Beyrouth en guerre, il donne à voir la réalité apocalyptique du Liban et dénonce les dérives de la presse à scandale, préférant le sensationnalisme à l’analyse des enjeux d’une lutte fratricide. Il questionne ainsi avec intelligence la difficulté et l’ambiguïté du témoignage. Aux côtés de Bruno Ganz, le réalisateur ici acteur, Jerzy Skolimowski, incarne un photoreporter cynique. Il profitera du tournage pour filmer la capitale en ruines, décor de ce film saisissant sur le début des affrontements israélo-palestiniens.

L’enfance, les engagements et les désillusions de Reinaldo Arenas, écrivain cubain qui subit la répression de la dictature castriste des années 60. Homosexuel et militant engagé, Arenas continue d’écrire avec acharnement malgré l’atmosphère politique étouffante et une censure de plus en plus oppressante… Deuxième réalisation de Julian Schnabel, Avant la nuit manifeste de nouveau l’intérêt du cinéaste pour les personnalités subversives. Après le long métrage qu’il a consacré à l’artiste Jean-Michel Basquiat, il adapte les mémoires de Reinaldo Arenas, militant de toutes les libertés – d’expression, politique et sexuelle –, et prolonge une œuvre foncièrement engagée et humaniste. Ce drame à la photographie soignée vaut une reconnaissance internationale à Julian Schnabel et à son interprète, Javier Bardem, admirable Arenas, magnifiquement entouré par les comédiens Olivier Martinez, Johnny Depp, Jerzy Skolimowski et Sean Penn. grand prix du Jury, prix d’interprétation masculine pour Javier Bardem, Festival de Venise 2000.

Dans un hôpital londonien, une sagefemme assiste, impuissante, au décès d’une adolescente russe lors de son accouchement. Bouleversée, elle part à la recherche de la famille du nouveau-né, s’aidant du journal intime de la jeune fille. Elle se retrouve au cœur d’une organisation mafieuse… David Cronenberg signe un drame magnifique et sanglant sur la mafia russe du cœur de Londres. Cinéaste physique, parfois qualifié « d’organique », il filme la violence, réelle ou latente, au plus près des corps des comédiens. L’interprétation de l’ensemble du casting, dont Jerzy Skolimowski dans le rôle de l’oncle de l’héroïne, porte ce film à l’énergie rêche et à la lumière crue. De ce qui aurait pu n'être qu'un simple film de gangsters, Cronenberg tire un superbe conte, noir et hanté. À l’image d’une scène d’anthologie, celle d’un affrontement à la brutalité insoutenable mais à la beauté fascinante où, dans une chorégraphie somptueuse, des hommes dévêtus se battent à coup de lames tranchantes avec, pour seule protection, leur épiderme.

1h50 / 35 mm / couleur / vostf titre original Die Fälschung scénario Volker Schlöndorff, Jean-Claude Carrière, Margarethe Von Trotta, Kai Herrmann, d’après le roman La Falsification de Nicolas Born production Argos films / Bioskop-Film / Artemis Film image Igor Luther son Christian Moldt décor Jacques Bufnoir, Bernd Lepel montage Suzanne Baron musique Maurice Jarre interprétation Bruno Ganz, Hanna Schygulla, Jerzy Skolimowski, Jean Carmet distribution Tamasa Distribution

2h13 / 35 mm / couleur / vostf titre original Before Night Falls scénario Cunningham O’Keefe, Lázaro Gómez Carriles, Julian Schnabel, d’après l’autobiographie posthume de Reinaldo Arenas production John Kilik, Matthias Ehrenberg, Grandview Pictures / El Mar Pictures image Xavier Pérez Grobet, Guillermo Rosas décors Salvador Parra costumes Mariestela Fernandez montage Michael Berenbaum musique Carter Burwell, Lou Reed, Laurie Anderson interprétation Javier Bardem, Olivier Martinez, Andrea Di Stefano, Johnny Depp, Sean Penn, Michael Wincott, Jerzy Skolimowski distribution Films Sans Frontières

1h40 / 35 mm / couleur / vostf titre original Eastern Promises scénario Steve Knight production Paul Webster, Robert Lantos image Peter Suschitzky décors Carol Spier costumes Denise Cronenberg montage Ronald Sanders musique Howard Shore interprétation Naomi Watts, Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Jerzy Skolimowski, Armin Mueller-Stahl distribution Metropolitan Filmexport

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Hommages & rétrospectives Michel Ocelot

TribuTes & reTrospecTives Michel Ocelot

miChel oCelot Biographie Né sur la Côte d’Azur, Michel Ocelot a vécu son enfance en Guinée et son adolescence en Anjou, avant de s'établir à Paris. Passionné par le cinéma d’animation, il réalise des courts métrages dont Les Trois Inventeurs (Bafta 1980 du meilleur film d’animation) et La Légende du pauvre Bossu (César 1983 du meilleur court métrage d’animation). Mais c’est en 1998 que le grand public découvre le réalisateur, grâce à l’immense succès public et critique de son premier long métrage Kirikou et la Sorcière. Viennent ensuite Princes et Princesses, d'anciens contes en silhouette, et Kirikou et les Bêtes Sauvages, coréalisé avec Bénédicte Galup. Azur et Asmar (2006), son quatrième long métrage, est encore un conte de fées, d’une rive à l’autre de la Méditerranée. Il a été sélectionné par le Festival de Cannes 2006 dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. En 2008 un DVD de tous ses courts métrages est édité : Les Trésors Cachés de Michel Ocelot, sa vie avant Kirikou… En théâtre d’ombres, et pour la première fois en 3D relief, son nouveau long métrage, Les Contes de la nuit, sélectionné en compétition au 61e Festival de Berlin, est présenté en avant-première au Festival Paris Cinéma. Michel Ocelot prépare actuellement le troisième volet des aventures du petit Kirikou.

Filmographie séleCtiVe Les Aventures de Gédéon (1976) / Les Trois Inventeurs (1980) / Les Filles de l’égalité (1981) / Beyond Oil (1982) / La Légende du pauvre bossu (1982) / La Princesse insensible (1983) / Les Quatre Vœux (1986) Ciné Si (1989) : La Princesse des diamants ; Le Garçon des figues ; La Reine cruelle ; La Sorcière ; Princes et Princesses ; Icare ; On ne saurait penser à tout ; Le Manteau de la vieille dame / Les Contes de la nuit (1992) : La Belle Fille et le Sorcier ; Bergère qui danse ; Le Prince des joyaux / Kirikou et la Sorcière (1998) / Princes et princesses (1999) : La Princesse des diamants ; Le Garçon des figues ; Le Château de la Sorcière ; Le Manteau de la vieille dame ; La Reine cruelle ; Princes et Princesses / Kirikou et les Bêtes Sauvages (2005) / Azur et Asmar (2006) Les Contes de la nuit (2010).

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un artiste libre… 1998 : un petit Africain intrépide nommé Kirikou débarque sur nos écrans, sortant tout seul du ventre de sa mère. Et cet accouchement spectaculaire révèle un cinéaste d’animation d’une rare délicatesse qui, depuis, n’a cessé de nous émerveiller. Et de nous étonner. Émerveillement devant les images de ses films, toujours plus belles, toujours nouvelles ; étonnement face à la tranquille obstination avec laquelle cet auteur complet (scénariste, graphiste, animateur, metteur en scène) fait tomber une à une nos idées reçues sur le dessin animé. On peut parler d’un avant et d’un après Kirikou. Son succès est à l’origine du renouveau de l’animation française, secteur où les projets de longs métrages se sont mis à proliférer. Mais Michel Ocelot a fait plus qu’élargir cet horizon. Il a prouvé que la ténacité d’un créateur face aux décideurs de tous poils (production, distribution) peut être payante. Il a mené seul plusieurs combats qui lui ont fait gagner rien moins que sa liberté. À une époque où personne ne pouvait prédire son succès, soucieux de ne pas dénaturer son projet, il refuse d’abord de voiler la nudité de son héros et de cacher la poitrine des dames de sa tribu : « Je voyais ça comme une insulte à l’Afrique. J’ai tenu bon.» La bataille reprend pour les voix. « On voulait donner à Kirikou une voix de fille et m’imposer des doubleurs français. J’ai refusé de tricher. Et j’ai gagné : Kirikou a été doublé à Dakar par un petit mec de neuf ans, et son grand-père par un vieil Africain de plus de 70 ans. » On sait également que le film, conçu en France, fut animé dans plusieurs pays, ce qui fut un cauchemar pour l’auteur, obligé de naviguer pendant trois ans entre Paris, Bruxelles, Riga, Budapest, Luxembourg… Cette bataille pour travailler dans une ville unique, en contact quotidien avec son équipe (rêve de tout réalisateur), il la gagne sur son film suivant, Azur et Asmar. Mais d’autres affrontements l’attendent. Face à un distributeur allemand qui veut un doublage en une langue unique, alors que la présence de l’arabe (sans sous-titres) est capitale pour le message du film. Avec un exploitant choqué par la présence des deux seins de la nourrice (des seins pourtant allaitant deux beaux bébés, dans une scène de 30 secondes). À Singapour, ces 30 secondes font imposer un texte sur l’affiche disant que le film n’est pas « tout public ». On a envie de répondre que les films de Michel Ocelot visent un public de tous les âges, humaniste, exigeant et cultivé. À chaque fois, le cinéaste se renouvelle. Après Kirikou, il impose Princes et Princesses, montage d’une série de sketches en ombres chinoises (animées quelques années plus tôt) qui allaient déjà contre le tout-venant télévisuel. Nouveau succès. Il transforme ensuite son jeune héros en poupée de bois articulée dans une comédie musicale (Kirikou et Karaba, 2007) avant de le faire apparaître en guerrier évoluant parmi une vingtaine d’acteurs et de danseurs. Il réalise le clip d’Earth Intruders, chanson-phare d’un album de Björk, laquelle, admiratrice inconditionnelle, lui donne carte blanche. Et il nous propose aujourd’hui de revenir aux origines du cinéma, dans un film d’ombres chinoises où l’épure des silhouettes est magnifiée par le foisonnement multicolore des décors, le tout encore enrichi par l’image en relief (Les Contes de la nuit, 2010). Bref, il y a de l’alchimiste chez cet homme, dont on attend avec gourmandise chaque nouvelle expérience, comme cette suite en cours de production : Kirikou et les Hommes et les Femmes… Bernard Génin

Cet hommage est complété par une leçon de cinéma avec Michel Ocelot, animée par Bernard Génin.

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Les trois iNveNteUrs michel ocelot 1980 / FRANCE

La LégeNDe DU paUvre BossU michel ocelot 1982 / FRANCE

Dans un monde de dentelles blanches, trois inventeurs du XVIIIe siècle fabriquent des machines innovantes pour le bien de l’humanité. Mais elles sont rejetées par une population hostile et intolérante. Pour cet hommage en papier découpé rendu aux chercheurs passionnés mais trop souvent tourmentés, Michel Ocelot s’est inspiré du couple de savants Lavoisier. Un film à la virtuosité tant technique que plastique où la poésie permet d’illustrer l’intolérance et la peur du progrès. BaFta du meilleur film d’animation 1980.

Au Moyen-Âge, une belle princesse attend son prince charmant et voit défiler nombre de prétendants devant son trône. Quand un bossu muni de simples fleurs tente sa chance, la haine et le mépris de la foule se déploient, obligeant le petit homme difforme à dévoiler le secret de sa bosse… Faites d’encre et de fusain, les images fixes du film s’accélèrent à mesure que colère et violence montent dans l’auditoire. Un univers mystique et poétique qui mélange les styles et offre un récit hybride surprenant. César du meilleur film d’animation 1983.

13 min / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production A.A.A. image Michel Ocelot son Robert Cohen-Solal décors Michel Ocelot montage Michel Ocelot musique Christian Maire voix Michel Ellas source Agence du court métrage

7 min / 35 mm / couleur / sans dialogue scénario Michel Ocelot production A.A.A. image Michel Ocelot décors Michel Ocelot montage Michel Ocelot musique Christian Maire source Agence du court métrage

icare

michel ocelot 1989 / FRANCE

Pour cette variation du mythe d’Icare et de son père Dédale enfermés dans le labyrinthe, Michel Ocelot revient sur leur tentative d’évasion aérienne pour mieux en transformer l’issue tragique. Icare appartient à la série télévisée Ciné Si qui détourne mythologies et contes en proposant des alternatives originales. Extraordinaire raconteur d’histoires, Michel Ocelot, facétieux, réinvente ces fables à sa manière, ludique et poétique. 13 min / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production La Fabrique animation Georges Sifianos, Bénédicte Galup, Pascal Lemaire, Lionel Kerjean, Michel Ocelot décors Michel Ocelot musique Christian Maire voix Arlette Mirapeu, Philippe Cheytion, Marie Barsacq source Agence du court métrage

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Hommages p : tetiere &stYLe rétrospectives stYLeOcelot p : tetiere Michel style P : TETIERE small TribuTes & reTrospecTives Michel Ocelot

La Bergère qui danse

BergÈre QUi DaNse michel ocelot 1992 / FRANCE

Une fée maléfique, armée de son dragon volant et de nombreux sortilèges, décide de séduire un jeune berger qui a su la charmer de quelques notes de flûte. La fée décide alors de l’enfermer dans la tour de sommeil… Michel Ocelot renverse habilement les rôles en faisant du héros « une belle au bois dormant » ensorcelé par une vilaine sorcière. 9 min / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production Studio O animation Pascal Lemaire, Lionel Kerjean, Georges Sifianos décors Michel Ocelot, Inni Karine Melbye montage Michèle Peju musique Alain Marchal voix Sophie Edmond, Monique Messine, Cyrille Artaux, Éric Bottom, Philippe Destre, Pierre Jarillon, Patrice Leroy source Agence du court métrage

La BeLLe FiLLe et Le sorcier michel ocelot 1992 / FRANCE

Pour la remercier de l’avoir sauvé de la noyade, un sorcier fait la démonstration de ses pouvoirs magiques à une jeune fille pas très jolie qui se rêverait belle princesse médiévale… Film en papier découpé, La Belle Fille et le Sorcier est une fable touchante sur le douloureux poids des apparences.

KiriKoU et La sorciÈre michel ocelot 1998 / FRANCE

Dans un village d’Afrique condamné à l’assèchement par la maléfique Karaba, le petit Kirikou sort tout juste du ventre de sa mère. Du haut de ses quelques centimètres, il décide de résoudre la malédiction et de comprendre la méchanceté de la sorcière. Commence alors un aventureux périple vers la montagne du Sage… Pour les aventures de l’extraordinaire petit héros, Michel Ocelot s’inspire de l’univers magique des contes africains et des tableaux du Douanier Rousseau pour le décor luxuriant. Premier long métrage de Michel Ocelot, Kirikou et la Sorcière est un succès critique et public phénoménal qui bouleverse l’industrie du cinéma français d’animation. Les chansons de Youssou N’Dour accompagnent cette fable pleine de rebondissements. grand prix du Festival d’annecy 1999. 1h15 / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production Didier Brunner, Jacques Vercruyssen, Paul Thiltges animation Inga Riba décors Thierry Million montage Dominique Lefever musique Youssou N’Dour distribution Gebeka Films

priNces et priNcesses michel ocelot 1999 / FRANCE

Dans un cinéma à l’abandon, deux enfants créatifs et curieux se retrouvent tous les soirs. Grâce à l’aide du machiniste, ils inventent des fables merveilleuses dont ils deviennent les héros. Au cœur d’un théâtre d’ombres chinoises, les histoires les plus fantastiques prennent vie. Munis de leurs habiles ciseaux, les personnages de Michel Ocelot façonnent des silhouettes et des décors en dentelle d’une grande délicatesse. Seulement fabriqué de papier et de lumière, ce film d’une féerie mélancolique et envoûtante est un magnifique hommage à la créativité et à l’imagination de l’enfance. Tous les univers graphiques, des hiéroglyphes égyptiens aux estampes japonaises, sont au service de ces contes éblouissants de poésie et de finesse. 1h05 / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production La Fabrique, Les Armateurs, Studio O, Gebeka Films animation Lionel Kerjean, Gilles Burgard, Pascal Lemaire, Georges Sifianos, Bénédicte Galup, Inni Karine Melbye, Michel Ocelot, Hugues Bourdoncle décors Michel Ocelot, Richard Mithouard, Inni Karine Melbye, Bénédicte Galup, Lionel Kerjean montage Anita Vilfrid, Michèle Péju, Dominique Lefever musique Christian Maire voix Arlette Mirapeu, Philippe Cheytion, Yves Barsacq distribution Gebeka Films

4 min / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production Studio O animation Georges Sifianos, Lionel Kerjean, Pascal Lemaire décors Michel Ocelot, Inni Karine Melbye montage Michèle Péju musique Alain Marchal voix Arlette Mirapeu, Patrice Leroy, Éric Bottom, Sophie Edmond source Agence du court métrage

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KiriKoU et Les BÊtes saUvages michel ocelot, Bénédicte galup 2005 / FRANCE

Au fond d’une grotte bleutée, le grand-père de Kirikou raconte avec fierté les exploits et les bonnes actions de son vaillant petit garçon. Tour à tour jardinier, détective, médecin ou voyageur, le héros rencontre au cours de ses aventures des plantes étranges et autres animaux sauvages. Sept ans après cet immense succès, la magie opère de nouveau avec ce deuxième épisode où poésie et humour font merveille. Accompagné par les plus grands talents musicaux d’Afrique dont Manu Dibango, Youssou N’Dour ou Rokia Traoré, le magnifique graphisme fait de ce film un chef-d’œuvre du cinéma d’animation. 1h15 / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot, Philippe Andrieu, Bénédicte Galup, Marine Locatelli production Les Armateurs, Gebeka Films, France 3 Cinéma, Studio O animation Olivier Reynal décors Christel Boyer, Aymeric Gendre, Jean-Michel Picard montage Dominique Lefever musique Manu Dibango, Michel Ocelot, Youssou N’Dour, Rokia Traoré voix Pierre-Ndoffé Sarr, Awa Sène Sarr, Robert Liensol, Marie-Philomène Nga, Emil Abossolo-Mbo, Pascal N’Zonzi distribution Gebeka Films

aZUr et asmar michel ocelot 2006 / FRANCE

Élevés comme deux frères par la même nourrice, le blond Azur et le brun Asmar grandissent ensemble, bercés par l’histoire d’une princesse emprisonnée. Brutalement séparés, ils se retrouvent des années plus tard à la recherche de la fée de leur enfance. Pour la création de ce conte enchanteur, Michel Ocelot mélange brillamment deux univers graphiques : l’image de synthèse pour les personnages et le dessin pour les décors, flamboyants de détails minutieux. Les ombres chinoises mais aussi l’architecture en dentelles ou les silhouettes élancées rappellent le monde merveilleux du cinéaste. Véritable ode à la culture musulmane, ce film est également une fable touchante sur la fraternité et la tolérance. 1h39 / 35 mm / couleur scénario Michel Ocelot production Nord-Ouest Production, Mac Guff Ligne, Studio O, France 3, Cinéma Rhône-Alpes Cinéma, Artémis Productions, Intuition Films, Lucky Red, Zahorí Media image Michel Ocelot son Thomas Desjonquères, Cyril Holtz décors Anne-Lise Lourdelet montage Michèle Péju musique Gabriel Yared, Souad Massi voix Cyril Mourali, Karim M’Ribah, Hiam Abbass, Patrick Timsit distribution Diaphana

Les coNtes De La NUit michel ocelot 2010 / FRANCE

Une fille, un garçon et un vieux technicien se retrouvent chaque soir dans un cinéma abandonné. Les trois amis s’y jouent des histoires qu’ils inventent et laissent libre cours à leur imagination dans ce lieu magique où toutes leurs fantaisies prennent vie. Génial conteur à l’univers visuel fait d’ombres, de lumières, de papiers découpés et autres techniques de magicien, Michel Ocelot nous emporte avec générosité dans ses histoires extraordinaires. Le créateur de Kirikou, véritable artiste des silhouettes découpées, s’aventure avec talent, inventivité et bonheur dans l’univers de la 3D et réinvente la magie de l’enfance pour offrir une œuvre où brillent humour, sensibilité et intelligence. Compétition, Festival de Berlin 2011. 1h24 / numérique / 3D relief / couleur scénario, dialogues et scénarimage Michel Ocelot production délégué Christophe Rossignon, Philip Boëffard, Nord-Ouest Films coproduction Nord-Ouest Films, Studio O, StudioCanal productrice exécutive Ève François Machuel musique originale Christian Maire assistant réalisateur Éric Serre montage image Patrick Ducruet montage son Séverin Favriau, Stéphane Thiébaut superviseur technique Dorian Février décors Anne-Lise Koehler, Christel Boyer, Simon Lacalmontie animation Jean-Claude Charles, Pascal Lemaire, Aude Larmet, Christophe Barnouin, Élodie Lenaerts, Yannick Giaume, Ferdinand Boutard, Damien Gaillardon, Francesco Vecchi, Alice Bouchier, Léo Silly Pelissier, Véronique Poilane, Khaled Labidi stéréographie Rodolphe Chabrier,Mathilde Germi, Mac Guff Ligne distribution et ventes internationales StudioCanal

Film présenté en avant-première (p. 42)

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CarTe BLanCHe À MiCHeL OCeLOT

aNNa et BeLLa Børge ring

1984 / PAYS-BAS

Le caNicHe Nina shorina 1986 / RUSSIE

Deux sœurs dans la force de l’âge consultent un album-photo autour d’une bouteille de vin. C’est l’occasion pour elles de se remémorer leurs souvenirs d’enfance, tantôt hilares tantôt attendries devant les images en noir et blanc qui prennent vie sous leurs yeux. Pour retracer le parcours d’Anna et Bella, Børge Ring multiplie avec talent et poésie les métaphores visuelles. Les amours adolescentes prennent par exemple la forme de fleurs écloses butinées par des abeilles masculines. Un film drôle et émouvant. oscar du meilleur court métrage 1985.

Une vieille dame et son caniche habitent dans une grande maison. Jouant sans cesse comme frère et sœur, ils entretiennent une relation amour-haine explosive et ne peuvent vivre l’un sans l’autre. De 1976 à 1994, Nina Shorina travaille pour le studio d’animation Soyuzmultfilm à Moscou. Elle y réalise plusieurs films critiques envers le régime soviétique, comme La Porte. Dans Le Caniche, elle s’appuie sur une comptine amusante et raconte avec facétie l’histoire mouvementée d’une dame et de son inséparable caniche.

8 min / 35 mm / couleur / sans dialogue titre original Anna & Bella scénario Børge Ring production Cilia Van Dijk, N.I.S. animation Hans Perk, Børge Ring son Boy van Hattum décors Eva Beumer montage Hans Perk musique Oluf Ring interprétation Tonny Huurdeman, Annemieke Ring, Peter Ring source Institut Néerlandais

10 min / 35 mm / couleur / vostf titre international The Poodle scénario Mark Kushnirov production Soyuzmultfilm animation Vyacheslav Shilobreyev, Sergei Olifirenko, M. Pisman son Boris Filtchikov montage G. Filatova musique V. Nemirovich-Dantchenko source Arkeion Films

HaUt paYs Des Neiges Bernard palacios 1989 / FRANCE

Au Tibet, une expédition se prépare pour capturer l’étrange créature des neiges, mi-sauvage, mi-apprivoisée, qui vit isolée dans les montagnes avec un géomètre. Après des études aux Beaux-Arts, Bernard Palacios fonde en 1971 l’Atelier d’animation d’Annecy et y réalise ses premiers courts métrages. Nominé aux César 1992, Haut pays des neiges est une aventure poétique et touchante sur l’histoire d’un amour singulier qui a remporté de nombreux prix à travers le monde. 11 min / 35 mm / couleur scénario Bernard Palacios production La Fabrique / La Sept image Nicole Dufour, Jean-Paul Rossard son Dominique Lemaire montage Chrisine Pansu musique Joël Nauroy source Agence du court métrage

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Biographie

Filmographie séleCtiVe

Donald Siegel est né en 1912 à Chicago. Dans les années 30, il entre à la Warner Bros par la petite porte. Il travaille ensuite comme monteur sur les films maison. Jack Warner le remarque, lui demande d’assurer la réalisation « seconde équipe » de ses productions comme Sergent York de Raoul Walsh ou Le Port de l’angoisse d’Howard Hawks. En 1945, Siegel propose à Warner un court métrage documentaire composé essentiellement de stock-shots : Hitler Lives qui lui vaudra un Oscar. Après de longs démêlés avec Jack Warner, il parvient à réaliser son premier long métrage en 1946, The Verdict. Siegel quitte la Warner pour travailler en freelance. Il tourne rapidement et souvent avec des budgets extrêmement réduits. En 1968, Siegel rencontre Clint Eastwood, comédien et producteur. Ils collaborent sur cinq films dont Les Proies, L’Inspecteur Harry et L’Évadé d’Alcatraz qui connaîtront tous un immense succès, tant critique que commercial. En 1982, Don Siegel réalise son dernier long métrage Jinxed! dans des conditions difficiles : il ne s’entend pas avec la comédienne Bette Midler et est victime d’une crise cardiaque pendant le tournage. Il décède le 20 avril 1991 en Californie.

Star in the Night (cm, 1945) / Hitler Lives (cm docu, 1945) / The Verdict (1946) / Night Unto Night (1949) / Ça commence à Vera Cruz (The Big Steal) (1949) / No Time for Flowers (1952) / Count the Hours (1953) / China Venture (1953) / Les Révoltés de la cellule 11 (Riot in Cell Block 11) (1954) / L’Invasion des profanateurs de sépultures (Invasion of the Body Snatchers) (1956) / Crime in the Streets (1956) / L’Ennemi public (Baby Face Nelson) (1957) / Spanish Affair (1958) / The Lineup (1958) / Le Secret du Grand Canyon (Edge of Eternity) (1959) / HoundDog Man (1959) / Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star) (1960) / L’Enfer est pour les héros (Hell Is for Heroes) (1962) / À bout portant (The Killers) (1964) / Un shérif à New York (Coogan’s Bluff) (1968) / Death of a Gunfighter (1969) / Sierra torride (Two Mules for Sister Sara) (1970) / Les Proies (The Beguiled) (1971) L’Inspecteur Harry (Dirty Harry) (1971) Tuez Charley Varrick ! (Charley Varrick) (1973) Un espion de trop (Telefon) (1977) / L’Évadé d’Alcatraz (Escape from Alcatraz) (1979) Jinxed! (1982). avec le soutien de

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DoN siegel

«

« il m’a encouragé à passer à la réalisation, je l’ai encouragé à passer à l’action », se souvient Clint eastwood à propos de don Siegel. « Lorsque j’ai découvert ses films, j’ai compris que, sans jamais avoir eu le luxe de conduire des productions à gros budget, cet homme pouvait faire des choses considérables avec très peu. » On le surnomme "le prince de la série B," on le dit "roi du film d’action." Il a réalisé plus de 30 longs métrages, tourné et travaillé avec les plus grands studios américains (Warner, Columbia, RKO, Universal), les plus grands acteurs (Peter Lorre, Ida Lupino, Robert Mitchum, John Wayne, Clint Eastwood). Personne n’oserait le comparer aux monstres sacrés du cinéma. Non, Don Siegel n’est pas Anthony Mann. Il a pourtant laissé derrière lui des films qui ont bouleversé l’Histoire du cinéma. Aujourd’hui, on sait combien L’Invasion des profanateurs de sépultures, matrice dans laquelle se lit le fantasme de la manipulation américaine, demeure LE chef-d’œuvre de la science-fiction du XXe siècle, celui qui suscitera de nombreux remakes notamment celui, au titre éponyme, d’Abel Ferrara en 1993. Quant au très polémique L’Inspecteur Harry, il révolutionne le polar urbain au début des années 70, avec Bullit de Peter Yates, et ouvre la voie à un nouveau cinéma dans lequel s’engagent alors de jeunes réalisateurs de l’époque : Scorsese, Coppola, Friedkin. Vingt ans après la disparition de Don Siegel, la plupart de ses films restent méconnus du grand public et des cinéphiles. Il plane autour de sa filmographie comme une incompréhension liée à l’image d’un réalisateur mercenaire. Il est vrai que Siegel n’a jamais cessé de composer avec les aléas de petits budgets et les caprices d’acteurs ou de producteurs. Il lui arrivait de rencontrer un producteur et de devoir tourner le lendemain dans le décor d’un autre film avec une équipe refusant de travailler avant d’être payée. Attiré par le goût du risque, le défi de mises en scène inédites et un certain art du cinéma (celui qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile), Siegel a su, envers et contre tout, imprimer sa marque, remarquable et passionnante. Il est récompensé par deux Oscar pour ses deux premiers films courts. Son premier long métrage, Le Verdict (1946) avec Peter Lorre et Sidney Greenstreet, esquisse déjà les traits d’un cinéma hanté, avec humour parfois, par l’ambiguïté de la notion de justice, les doutes, les solitudes et les retournements de chaque destinée. Les Révoltés de la cellule 11 (1954), film de prison à mi-chemin entre fiction et documentaire dans lequel des détenus prennent en otage des surveillants de prison pour améliorer leurs conditions, révèle combien Siegel préfère l’équivoque au politiquement correct, la réflexion aux idées plates. En 1956, à travers Crime in the Streets, il dépeint le phénomène des bandes, l’errance et la violence de jeunes quelques années avant West Side Storis et révèle un jeune premier appelé à un grand destin cinématographique : John Cassavetes. Juges, prisonniers, voyous, policiers, hommes venus d’ailleurs, cow-boys…, la violence habite les personnages de Siegel. Il ne s’agit jamais d’une violence esthétisée, cathartique ou gratuite. Elle est à l’œuvre comme un moteur interne, vicieux, inévitable et tragique. Cinéaste indépendant qui, de film en film, surprend, précurseur parfois (il travaille pour la télévision, signe des pilotes de séries télé qu’il adapte ensuite sur grand écran), Don Siegel a laissé derrière lui une œuvre originale en marge des gros studios qu’il est temps, vingt ans après sa mort, de redécouvrir.

tHe verDict Don siegel

1946 / ÉTATS-UNIS

Londres, fin du XIXe siècle : dans le cadre d’une enquête pour meurtre, le commissaire George Grodman, par son témoignage, condamne un innocent à la pendaison. Grodman est contraint de démissionner de Scotland Yard et immédiatement remplacé par le jeune et arrogant, John Buckley. Pour son premier long métrage, film de commande pour la Warner, Don Siegel adapte une intrigue policière d’Israël Zangwill digne de la série des Sherlock Holmes. Sidney Greenstreet et Peter Lorre y sont réunis à l’écran pour leur dernière collaboration après huit films en commun. Ils forment un formidable duo que tout oppose, tant physiquement que dans le jeu d’acteurs. Restituant l’atmosphère victorienne d’un Londres noyé dans la brume, Siegel joue malicieusement des effets d’ombre et de lumière, déplace constamment les soupçons et multiplie les fausses pistes pour mieux entraîner le spectateur vers un final inattendu. 1h26 / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario Peter Milne d’après le roman The Big Bow Mystery d’Israël Zangwill production William Jacobs, Warner Bros image Ernest Haller montage Thomas Reilly musique Frederick Hollander interprétation Sidney Greenstreet, Peter Lorre, Joan Lorring, George Coulouris source Classic Films

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Casting de stars

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Merci Gustave ! La grande collection qui fait des petits… 104-125_Ok.indd 122

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Ça commeNce À vera crUZ Don siegel

1949 / ÉTATS-UNIS

À bord d’un bateau filant vers Vera Cruz, le lieutenant Duke Halliday est injustement accusé de vol par son supérieur, Vincent Blake. Arrivé à destination, il se voit contraint de prendre la fuite, usurpant l’identité de Blake, afin de prouver son innocence. Dans sa recherche du véritable coupable, menée tambour battant, il bénéficiera de l’aide de la ravissante Joan Graham, également victime du voleur. Un film à la croisée du film noir, de la comédie sentimentale et du film d’aventures qui doit beaucoup de sa légèreté et de son énergie au couple MitchumGreer, déjà réunis dans Pendezmoi haut et court de Jacques Tourneur, en 1947. Don Siegel garde de cette rencontre avec Mitchum un souvenir admiratif : « Bien qu’il disait n’apprendre aucune ligne, il apprenait son texte. Son attitude très détachée n’était qu’une apparence qui cachait un style et un talent immenses. » 1h11 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original The Big Steal scénario Geoffrey Homes (pseudonyme de Daniel Mainwaring), Gerald Drayson Adams, d’après la nouvelle The Road to Carmichael’s de Richard Wormser production Jack J. Gross, RKO Radio Pictures Inc. image Harry J. Wild son Phil Brigandi, Clem Portman décors Harley Miller, Darell Silvera costumes Edward Stevenson montage Samuel E. Beetley musique Leigh Harline interprétation Robert Mitchum, Jane Greer, William Bendix, Patric Novarro, Don Alvarado distribution Théâtre du Temple

Les révoLtés De La ceLLULe 11 Don siegel

1954 / ÉTATS-UNIS

Plusieurs prisonniers de la cellule 11 du centre pénitentiaire de Folsom, Californie, profitent de l’inattention d’un gardien pour lancer un mouvement de révolte contre leurs conditions de détention. Deux fortes personnalités prennent la tête du mouvement : Dunn, leader calme et réfléchi, et Mike, dit "Crazy Mike", qu’une longue incarcération a rendu violent. Les révoltés prennent en otage des gardiens et réclament de pouvoir s’exprimer devant la presse. Don Siegel signe un film humaniste et progressiste, tourné en prison avec des acteurs pour la plupart inconnus. Un regard réaliste sur les conditions de détention et sur la violence, celle de l’administration pénitentiaire comme celle des prisonniers. Les Révoltés de la cellule 11, que Don Siegel considérait comme son meilleur film, marque les débuts de sa collaboration avec Sam Peckinpah, alors producteur exécutif. 1h20 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Riot in Cell Block 11 scénario Richard Collins production Walter Wanger image Russel Harlan son Paul Schmutz Sr, Franck Webster décors Robert Priesley montage Bruce B. Pierce musique Herschel Burke Gilbert interprétation Neville Brand, Emile Meyer, Frank Faylen, Leo Gordon, Robert Osterloh, source British Film Institute

crime iN tHe streets Don siegel

1956 / ÉTATS-UNIS

Frankie Dane (le jeune John Cassavetes) est le leader d’un gang de voyous prêts à s’entretuer. Mais Ben Wagner, un travailleur social tente de mettre un frein à cette escalade de violence. Siegel utilise les codes du film noir dans une mise en scène dramatique et théâtrale. Après La Fureur de vivre de Nicholas Ray, et avant West Side Story de Robert Wise, il s’intéresse lui aussi à l’émergence d’une culture jeune et du phénomène des bandes et de la violence dans la société américaine des années 50. Mais, loin de s’engouffrer dans leur diabolisation, il en analyse, avec le regard d’un sociologue progressiste, les causes psychologiques. 1h31 / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario Reginald Rose production Vincent M. Fennelly Allied Artists image Sam Leavitt décors Victor Gangelin montage Richard C. Meyer musique Franz Waxman interprétation James Whitmore, John Cassavetes, Sal Mineo, Mark Rydell, Virginia Gregg source Classic Films

L’iNvasioN Des proFaNateUrs De sépULtUres Don siegel

1956 / ÉTATS-UNIS

Dans une petite ville californienne, le docteur Bennell voit ses patients se transformer en êtres au regard vide et privés de tout sentiment humain. Lorsque Don Siegel réalise l'unique film de science-fiction de sa carrière, l’Amérique est en proie à des angoisses liées au climat de Guerre froide et au Maccarthysme. C’est également la période où apparaissent les premiers témoignages sur les soucoupes volantes. Ce contexte inspire à Siegel une glaçante interrogation sur les peurs collectives et l’uniformisation de la société. S’il n’y est pas question de profanations de sépultures, malgré la version française du titre, c’est bien la peur de l’invasion qui inquiète l’inconscient collectif des Américains de l’époque. Sans artifice et avec un minimum d’effets spéciaux, Don Siegel signe un film fondateur, d’une grande beauté plastique, tourné en 19 jours avec un budget minime de 300 000 dollars. 1h20 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Invasion of the Body Snatchers scénario Daniel Mainwaring, d’après le roman de Jack Finney production Walter Wanger / Allied Artists image Ellsworth Fredericks son Ralph Butler décors Joseph Kish montage Robert S. Eisen musique Carmen Dragon interprétation Kevin Mc Carthy, Dana Wynter, Larry Gates, King Donovan, Carolyn Jones, Sam Peckinpah distribution Théâtre du Temple

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tHe LiNeUp Don siegel

1958 / ÉTATS-UNIS

Deux tueurs professionnels doivent retrouver des sachets d’héroïne en provenance d’Asie et introduits à San Francisco par des voyageurs ayant innocemment servi de mules. Mais l’un des sachets, caché dans le corps d’une poupée, disparaît mystérieusement. The Lineup est basé sur une série télévisée éponyme, produite par CBS, dont les héros étaient des policiers de San Francisco et dont Siegel avait réalisé le pilote. Il choisit ici de déplacer le point de vue et se place du côté des gangsters. Leurs méthodes violentes, leur absence de scrupule et le refus de toute psychologisation en font un film noir à l’efficacité sèche. L’inoubliable scène de coursepoursuite, tournée en extérieur dans les rues de San Francisco, figure parmi les plus haletantes de l’histoire du cinéma. 1h25 / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario Stirling Silliphant d’après les personnages crées par Lawrence L. Klee dans la série télévisée The Lineup production Jaime del Vallee, Frank Cooper, Columbia image Hal Mohr son Stanford Haughton décors Carlo Simi costumes Gabriella Pescucci montage Al Clark musique Mischa Bakaleinikoff interprétation Eli Wallach, Robert Keith, Richard Jaeckel, Mary LaRoche, Marshall Reed source British Film Institute

À BoUt portaNt Don siegel

1964 / ÉTATS-UNIS

Lee et Charlie, deux tueurs à gages, remplissent leur contrat et exécutent Johnny North. Celui-ci ne leur oppose aucune résistance. Dans le train qui les éloigne du lieu de leur méfait, les deux assassins s’interrogent : pourquoi ont-ils été grassement payés pour assassiner un homme qui, bien que prévenu de leur arrivée, n’a pas même cherché à fuir ? Avec cette adaptation de la nouvelle d’Ernest Hemingway (déjà adaptée par Robert Siodmak en 1946), Don Siegel signe un film noir existentiel au propos glaçant et à la violence brute. Jugé trop violent pour la chaîne de télévision NBC, le film sort en salles en 1964, créant un véritable choc et une vive polémique sur la violence au cinéma. À noter également, la présence de Ronald Reagan (giflant Angie Dickinson !) dans sa dernière apparition cinématographique avant son entrée en politique. 1h35 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Killers scénario Gene L. Coon, d’après la nouvelle éponyme d'Ernest Hemingway production Don Siegel, Revue Productions, Universal image Richard L. Rawlings son David H. Moriarty décors John McCarthy, James S. Redd costumes Helen Colvig montage Richard Belding musique John Williams, Fred Steiner interprétation Lee Marvin, Angie Dickinson, John Cassavetes, Ronald Reagan, Claude Akins source Classic Films

UN sHériF À NeW YorK Don siegel

1968 / ÉTATS-UNIS

Le shérif Coogan est envoyé à New York pour aller chercher un prisonnier, James Ringerman, et assurer son retour en Arizona. Lorsqu’il arrive à New York, il apprend que Ringerman a été hospitalisé. Cédant à son impatience légendaire, Coogan décide de passer outre la procédure et de l’en faire sortir sans autorisation. Mais le prisonnier en profite pour s’échapper. Dessaisi de sa mission par ses supérieurs, le shérif décide de le récupérer coûte que coûte. L’interprétation de Clint Eastwood, en policier cynique aux méthodes brutales, préfigure le personnage de Callahan dans la série de L’Inspecteur Harry. Première collaboration de Siegel avec Eastwood, qui commence tout juste sa carrière au cinéma après le triptyque de Sergio Leone, ce rôle de shérif en bottes de cow-boy évoque le glissement du comédien du western vers le polar. C’est aussi un portrait au vitriol et plein d’humour des NewYorkais bohèmes des années 70. 1h33 / 35 mm / couleur / vostf titre original Coogan’s Bluff scénario Herman Miller, Dean Riesner, Howard Rodman production Don Siegel, The Malpaso Company, Universal image Dud Thackery son Waldon O. Watson, Lyle Cain, Jack Bolger décors John McCarthy, John Austin costumes Helen Colvig montage Sam E. Waxman musique Lalo Schifrin interprétation Clint Eastwood, Lee J. Cobb, Susan Clark, Tisha Sterling, Don Stroud distribution Théâtre du Temple

Les proies Don siegel

1971 / ÉTATS-UNIS

En pleine guerre de Sécession, John Mc Burney, un soldat nordiste blessé, est recueilli par une jeune fille dans son pensionnat. Le « yankee » devrait être remis aux autorités sudistes, mais Martha Farnsworth, la directrice de l’établissement, soigne sa jambe blessée et l’enferme dans une chambre. C’est sur une proposition de Clint Eastwood, séduit par le roman de Thomas Cullinan, que Siegel se lance dans ce film surprenant, considéré comme l’un de ses chefs-d’œuvre. Eastwood y incarne le soldat blessé au charme magnétique et à la sensualité éclatante. Son intrusion dans le pensionnat de jeunes filles évoque l’entrée du loup dans la bergerie avant de prendre un tournant cauchemardesque. Une fois encore, Don Siegel brouille malicieusement les frontières morales. « Un conte gothique, grinçant et paradoxal. » Jean-Pierre Coursodon, Bertrand Tavernier 1h45 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Beguiled scénario Albert Maltz, John B. Sherry, Irene Kamp, Grimes Grice, d’après le roman de Thomas Cullinan production Don Siegel, Jennings Lang, The Malpaso Company / Universal image Bruce Surtees son Waldon O. Watson, John Mack décors Alexander Golitzen costumes Helen Colvig montage Carl Pingitore musique Lalo Schifrin interprétation Clint Eastwood, Geraldine Page, Elizabeth Hartman, Jo Ann Harris, Darleen Carr source Classic Films

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L’iNspecteUr HarrY Don siegel

1971 / ÉTATS-UNIS

Un tueur fou dénommé Scorpio terrorise la population de San Francisco. Il réclame 100 000 dollars et menace de tuer une personne par jour, s'il ne les obtient pas, en commençant symboliquement son œuvre sadique par l’assassinat d’« un prêtre catholique ou [d’]un nègre ». Mais l’inspecteur Harry Callahan, bien connu pour ses méthodes expéditives, refuse de céder au chantage. Grand succès du tandem Siegel / Eastwood, inspiré d’un fait divers qu'évoquera également David Fincher dans Zodiac, ce film marque le début d’une longue saga puisque l’Inspecteur Harry sera le héros de cinq films en 17 ans. S’il a attiré le public en masse à sa sortie, il a aussi créé une très vive polémique en raison de la sacralisation d’un héros justicier. L’amalgame entre Clint Eastwood et son personnage de flic au-dessus des lois, adepte de l’ordre et de la sécurité, a valu au comédien de violentes critiques mais ne l’empêchera pas de connaître, avec L'Inspecteur Harry, son plus grand succès public. 1h42 / numérique / couleur / vostf titre original Dirty Harry scénario Harry Julian Fink, Rita M. Fink, Dean Riesner production Don Siegel / Warner Bros image Bruce Surtees son William Randall décors Dale Hennesy costumes Glenn Wright montage Carl Pingitore musique Lalo Schifrin interprétation Clint Eastwood, Harry Guardino, Buddy Van Horn, Renik Santoni, John Vernon distribution Warner Bros France

tUeZ cHarLeY varricK ! Don siegel

1973 / ÉTATS-UNIS

UN espioN De trop Don siegel

1977 / ETATS-UNIS

Charley Varrick, petit braqueur habitué des casses sans risque, dévalise une banque du Nouveau-Mexique avec l’aide de sa femme et de deux complices. Mais l’opération tourne mal. Varrick et Sullivan, seuls rescapés du groupe, réalisent bientôt qu’ils sont en possession de la somme colossale et inespérée de 750 000 dollars… et qu'ils sont pris en chasse par la mafia. Dans la filmographie de Don Siegel, Tuez Charley Varrick ! figure juste après L’Inspecteur Harry dont il est pourtant très différent, tant par le profil de son héros, petit braqueur attachant, bien plus futé qu’il n’y paraît (le génial Walter Matthau) que par l’atmosphère générale, faite de grands espaces et d’extérieurs baignés de la lumière du Nevada. Cette cavale, extrêmement bien menée, de faux caïds et de vrais branques, confronte des personnages ordinaires à des puissances qui les dépassent. Un grand polar méconnu de Don Siegel.

Pendant la Guerre froide, de nombreux agents soviétiques ont été programmés pour attaquer des cibles stratégiques de la défense américaine puis se donner la mort. Après un lavage de cerveau, ces « agents dormants » ont été envoyés aux États-Unis. Tous peuvent être « réveillés » à tout moment par un simple appel téléphonique. Quand, 20 ans plus tard, ils commencent à remplir leur mission sans que le KGB n’en ait donné l’ordre, celui-ci dépêche l’un de ses meilleurs agents, Grigori Borzov. Vingt ans après L’Invasion des profanateurs de sépultures, alors que la Guerre froide amorce sa détente, Don Siegel interroge de nouveau la question du corps en tant qu’arme et menace, qu’il soit volé par des extraterrestres ou par des techniques de contrôle des esprits. Emmené par une partition sur-mesure de Lalo Schifrin, Charles Bronson excelle dans ce film de politique-fiction qui fut sa seule collaboration avec Siegel.

1h51 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Charley Varrick scénario Dean Riesner, Howard Rodman, d’après le roman de John Reese The Looters production Don Siegel / Universal image Michael Butler son John K. Kean, Waldon O. Watson, Robert Hoyt décors Darrell Silvera costumes Helen Colvig montage Frank Morriss musique Lalo Schifrin interprétation Walter Matthau, Andy Robinson, John Vernon, Joe Don Baker, Felicia Farr source Classic Films

1h43 / 35 mm / couleur / vostf titre original Telefon scénario Stirling Silliphant d’après la nouvelle de Walter Wager production James B. Harris, Metro Goldwin Mayer image Michael Butler montage Douglas Stewart musique Lalo Schifrin interprétation Charles Bronson, Lee Remick, Donald Pleasence, Tyne Daly distribution Théâtre du Temple

L’évaDé D’aLcatraZ Don siegel

1979 / ÉTATS-UNIS

Franck Morris, voleur à main armée et roi de l’évasion, est transféré dans la prison d’Alcatraz. De cette forteresse bâtie sur un îlot de la baie de San Francisco, personne n’a jamais pu s’évader. Mais Morris réussit pourtant là où échouèrent 36 autres prisonniers en 1962. L’Évadé d’Alcatraz marque les retrouvailles de Clint Eastwood et de Don Siegel, huit ans après L’Inspecteur Harry. Le film, qui est aussi leur cinquième et ultime collaboration, fut l’un des grands succès du cinéma américain des années 70. Il décontenança cependant le public par sa volonté d’échapper aux codes du film de genre sans s’embarrasser d’effets spectaculaires. L’authenticité du récit, du décor (le tournage eut lieu dans la véritable île-prison d’Alcatraz), la mise en scène aride de Don Siegel et le jeu de Clint Eastwood, tout en force et en retenue, en font un véritable chef-d’œuvre du film de prison. 1h52 / 35 mm / couleur / vostf titre original Escape from Alcatraz scénario Richard Tuggle d’après le livre Escape from Alcatraz – Farewell to the Rock de J. Campbell Bruce production Don Siegel, The Malpaso Company / Paramount image Bruce Surtees son Bert Hallbert décors Edward J. Mc Donald costumes Glenn Wright montage Ferris Webster musique Jerry Fielding interprétation Clint Eastwood, Patrick Mc Goohan, Jack Thibeau, Fred Ward, Paul Benjamin distribution Théâtre du Temple

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Le mexique à L’honneur MEXICO IN FOCUS 129 Panorama Panorama 130 Fictions Feature Films 132 Documentaires Documentaries 135 Courts métrages Short Films 137 Focus Nicolás Echevarría Nicolás Echevarría Focus 139 Focus Nicolás Pereda Nicolás Pereda Focus 138 Focus Gabino Rodríguez Gabino Rodríguez Focus 141 mEXIQUE / USa Mexico / USA 169 CInÉ-ConCErT Les Proies du vampire Film-Concert El Vampiro

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Le mexique à L’honneur Panorama

Mexico in Focus Panorama

Panorama

L

Le festival met le cap sur le continent américain pour explorer le Mexique et sa cinématographie, l’une des plus riches du continent latino-américain, forte d’œuvres de patrimoine, devenues classiques de l’histoire du cinéma, de grandes fresques populaires et de films ambitieux, comme en atteste la présence de deux films mexicains en sélection officielle du dernier Festival de Cannes, Miss Bala de Gerardo Naranjo et Dias de Gracia de Everardo Gout. Méconnu, le cinéma mexicain l’est comme son pays. Il s’agit pourtant d’une cinématographie de premier plan, dont ne donnent qu’une vision parcellaire les rares films mexicains présents sur nos écrans. L’exploitation en salles atteint quasiment 200 millions d’entrées depuis deux ans, un marché intérieur colossal qui place le Mexique en cinquième position mondiale, après l’Inde, les ÉtatsUnis, la Chine et la France ; la part du cinéma national dans ces entrées reste cependant très faible, loin derrière l’écrasante prédominance au box-office du cinéma nord-américain. En terme de production, 70 longs métrages voient le jour chaque année depuis 2009, un exploit lorsque l’on sait que la production était tombée en 1998 à 11 films produits ! L’industrie cinématographique mexicaine connut en effet plusieurs cycles : après l’âge d’or des années 50-60, celui des grands mélodrames et du burlesque, qui vit également l’émergence d’auteurs transgressifs (Arturo Ripstein, Paul Leduc), les années 80 furent une époque sombre, due entre autres au désengagement de l’État. Un certain regain pointe au début des années 90, mais s’essouffle assez vite. Pourtant, lors de cette décennie, loin du financement étatique alors réservé à des films extrêmement mainstream, virent le jour des propositions cinématographiques nouvelles et stimulantes – c’est la génération d’Alejandro Iñárritu et Carlos Reygadas – replaçant le Mexique au cœur de l’actualité cinématographique, place qui ne s’est plus démentie. Depuis trois ans s’est engagée une véritable bataille de la production, via l’Instituto Mexicano de Cinematografía (IMCINE), qui a aidé 58 films sur les 68 produits en 2010, année qui vit un film mexicain récompensé de la Caméra d’Or : Année bissextile de Michael Rowe. Quantitativement important aujourd’hui, le cinéma mexicain déploie à travers les décennies une richesse que peu de cinématographies nationales égalent, d’où le choix de présenter quelques œuvres phares et patrimoniales, jalons pour aborder le cœur contemporain de ce panorama. Films de fiction, documentaires ou animations, quêtes esthétiques aux formes novatrices ou Action Movies efficaces et jubilatoires, œuvres inédites et avant-premières, toutes prouvent, s’il en était besoin, que le Mexique est une terre de cinéma passionnante, un vivier de réalisateurs talentueux, auteurs d’un cinéma audacieux, qui ne délaisse jamais l’émotion du spectateur, et révèle un pays aussi contrasté que fascinant.

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FiCTionS

Le FiLeT

emilio Fernández

LA Vie CrimineLLe D’ArChiBALD De LA CruZ Luis Buñuel

1953 / MEXIQUE

Deux jeunes bandits, Antonio et José Luis, sont surpris alors qu’ils dévalisent le coffre de la douane. Antonio réussit à s’enfuir et vit traqué sur une plage avec Rossana, sa maîtresse. JoseLuis, envoyé en prison s’évade et les rejoint. Un dangereux trio amoureux, gouverné par le désir et la jalousie, se met alors en place. Figure capitale de l’histoire du cinéma mexicain, Emilio Fernández, « El Indio », signe avec Le Filet une mise en scène sobre et puissante, concentrée sur le drame implacable que vivent ces trois personnages. À partir de ce triangle amoureux, le cinéaste réalise un film sulfureux, aux audaces érotiques provocantes pour l’époque. La sublime photographie du chef opérateur de Luis Buñuel, Alex Phillips, compose une lumière sensuelle, dans laquelle évolue la belle et sauvage actrice Rossana Podestà. Lors de sa sortie en 1953, cette œuvre fut saluée par la critique internationale et plébiscitée lors de sa présentation au Festival de Cannes. Une tragédie épurée et sublime, véritable chef-d’œuvre du cinéma mexicain. 1h18 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original La Red scénario Emilio Fernández, Beltran production Reforma Films image Alex Phillips son Teodulo Bustos montage Jorge Bustos musique Antonio Diaz Conde interprétation Rossana Podestà, Armando Silvestre, Crox Alvarado distribution Tamasa Distribution

1955 / MEXIQUE

Archibald de La Cruz découvre dans un magasin d’antiquités la boîte à musique de son enfance. À l’époque, sa jolie gouvernante lui avait dit que ce jouet avait le pouvoir de donner la mort. Pour s’amuser, le garçon pense alors très fort au trépas de sa nourrice, immédiatement abattue par une balle perdue. Devenu adulte, Archibald décide de tuer ainsi toutes les femmes qu’il désirera. Dans ce film, Luis Buñuel dissèque avec précision la névrose de son protagoniste, qui mêle dans un même instinct, de manière inextricable, l’acte sexuel et le désir de mort. Proche de l’esthétique des films noirs, le cinéaste y fait preuve d’une liberté de ton et d’une indépendance radicale envers toutes les conventions religieuses et sociales. En résulte une satire féroce de la bourgeoisie mexicaine des années 50, empreinte d’un surréalisme onirique et troublant, et l’un des plus grands films de la période mexicaine de Luis Buñuel. 1h31 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Ensayo de un crimen scénario Luis Buñuel, Eduardo Ugarte d’après le roman Ensayo de un crimen de Rodolfo Usigli production Alianza Cinematográfica (México), Alfonso Patiño Gómez, Armando Espinosa image Agustín Jiménez son Rodolfo Benitez décors Jesús Bracho costumes Jesús Lepe montage Luis Buñuel, Jorge Bustos, Pablo Gómez musique Jorge Pérez interprétation Miroslava Stern, Ernesto Alonso, Rita Macedo distribution Films sans Frontières

Le ChÂTeAu De LA PureTÉ Arturo ripstein 1973 / MEXIQUE

Gabriel, un père de famille très strict, décide de préserver sa femme et ses trois enfants du monde extérieur, en les enfermant dans leur maison pendant dix-huit ans. Fanatique religieux, il est le seul à pouvoir sortir pour travailler, les cloîtrant pour qu’ils gardent leur pureté originelle et leur éviter la corruption du monde. La situation devient cependant insoutenable lorsque les enfants devenus adolescents commencent à se révolter contre cette sévérité insensée. Arturo Ripstein s’est inspiré d’un horrible fait divers des années 50 pour réaliser ce film à l’atmosphère étouffante, œuvre emblématique du cinéaste. Des personnages angoissants, des relations familiales violentes et tourmentées, des sentiments exacerbés et un quotidien irrationnel gouverné par l’absurde, tous ces éléments composent l’univers saisissant du Château de la pureté, un film terrifiant sur la folie de l’enfermement. 1h48 / 35 mm / couleur / vostf titre original El Castillo de la pureza scénario José Emilio Pacheco, Arturo Ripstein production Angélica Ortiz image Alex Phillips son Jesús González Gancy décors Lucero Isaac montage Rafael Castanedo musique Joaquín Gutiérrez Heras interprétation Claudio Brook, Rita Macedo, Arturo Beristáin, Diana Bracho, Gladys Bermejo, David Silva, María Rojo source et ayant droit Filmoteca UNAM

LA monTAGne SACrÉe

Alejandro Jodorowsky 1973 / MEXIQUE - ÉTATS-UNIS - CHILI

Un homme ressemblant au Christ affronte son maître spirituel. Ce dernier lui présente sept personnes riches et puissantes, représentant chacune une planète du système solaire. Ensemble ils entreprennent un pèlerinage vers la « Montagne Sacrée » afin d’en déloger les dieux qui y demeurent et atteindre l’immortalité. Dans La Montagne sacrée, Alejandro Jodorowsky, également mime, romancier, poète et auteur de bande dessinée, effectue une véritable rupture avec tous les codes du cinéma industriel traditionnel signant une quête messianique et intergalactique traversée de véritables fulgurances surréalistes. Prolongation de son précédent film, le western métaphysique El Topo, on y retrouve son esthétique du contraste et un imaginaire syncrétique, mêlant motifs géométriques, éléments naturels et corps torturés. Un film culte et sulfureux, financé par John Lennon, qui fit scandale lors de sa présentation à Cannes en 1973. 1h54 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Holy Mountain scénario Alejandro Jodorowsky production ABCKO Films image Rafael Corkidi décors Alejandro Jodorowsky montage Federico Landeros musique Alejandro Jodorowsky, Ronald Frangipane, Don Cherry interprétation Alejandro Jodorowsky, Horácio Salinas, Ramona Saunders, Juan Ferrara, Adriana Page, David Silva distribution Pretty Pictures

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Le mexique à L’honneur Panorama

Mexico in Focus Panorama

CronoS

Guillermo Del Toro

1993 / MEXIQUE

Au Mexique en 1536, l’alchimiste Fulcanelli travaille pour le vice-roi à la fabrication de l’horloge de Cronos, petit objet doré cachant un mécanisme mystérieux qui permettrait d’accéder à la vie éternelle. Plus de six siècles après, un antiquaire est sur le point de libérer cette force inconnue en découvrant le cadavre d’un vieil homme. Véritable coup de maître, le premier long métrage de Guillermo del Toro est une œuvre à l’atmosphère étrange et mélancolique qui met en scène des personnages troubles et inquiétants, dans un univers menaçant en permanence de sombrer dans l’horreur. Ce film récompensé de neuf Ariels, équivalents de nos César, détourne avec originalité et inventivité le mythe ressassé des vampires et impose immédiatement Guillermo del Toro en figure incontournable du cinéma mexicain. Grand Prix de la Semaine de la Critique, Festival de Cannes 1993. 1h34 / vidéo / couleur / vostf scénario Guillermo del Toro production CNCAIMC, Fondo de Fomento a la Calidad Cinematográfica, Grupo Del Toro, Guillermo Springall, Iguana Producciones, IMCINE image Guillermo Navarro son Fernando Cámara décors Tolita Figuero costumes Genoveva Petitpierre montage Raúl Dávalos, Paul O’Bryan musique Javier Álvarez interprétation Federico Luppi, Ron Perlman, Claudio Brook, Margarita Isabel, Tamara Shanath ayant droit Tequila Gang

JAPÓn

Carlos reygadas

2003 / MEXIQUE

Fuyant la ville pour gagner les hauteurs du Mexique, un homme s’apprête à mettre fin à ses jours mais sa rencontre avec une vieille croyante, recluse dans un canyon désolé, modifie le cours de son destin. Plongé dans l’immensité de cette nature sauvage, il se trouve confronté à l’humanité infinie de cette femme et s’ouvre au désir, à la révolte, à la violence et aux pulsions de vie. Le premier film de Carlos Reygadas, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2002, est un conte cinématographique éblouissant, lyrique et étrange. Ce personnage mutique au passé trouble cherche un réconfort charnel dans les bras d’une sainte, incarnation symbolique de la grâce, dont l’optimisme et l’allégresse briseront la torpeur hallucinatoire du héros. Le cinéaste parcourt, à travers les yeux de son protagoniste, la nature aride et infinie, décor d’un film épuré, véritable western métaphysique. 2h02 / 35 mm / couleur / vostf scénario Carlos Reygadas production Carlos Reygadas image Diego Martinez Vignatti montage Carlos Serrano Azcona, Daniel Melguizo, David Torres interprétation Alejandro Ferretis, Magdalena Flores, Luis Martin Serrano, Yoland Villa, Roland Hernandez distribution Bodega Films

SAnGre

Amat escalante

2005 / MEXIQUE - FRANCE

Chaque soir, Diego et Blanca regardent des « télénovelas » assis sur leur canapé, en engouffrant des hamburgers. Puis ils font l’amour sur la table de la cuisine. Un jour, arrive Karina, fille du premier mariage de Diego. Le père se trouve alors coincé entre les crises de jalousie de sa femme et le désespoir de sa fille, jusqu’à ce qu’un terrible événement bouleverse sa vie… Dans ce premier long métrage sans concession, Amat Escalante filme la transformation d’un morne quotidien domestique en véritable enfer. Les sublimes plans séquences, répétés de manière lancinante, dévoilent le vide de leur existence, dont le burlesque laconique sombre dans l’horreur infâme. Le réalisateur décrit avec naturalisme une sous-culture uniformisée par une télévision dégradante, qui vend du rêve à une classe moyenne paupérisée. Un film radical, d’une force expressive sans précédent, qui signe le passage remarqué à la réalisation d’Amat Escalante, également assistant de Carlos Reygadas. Prix FIPrESCI, Un Certain regard, Festival de Cannes 2005. 1h30 / 35 mm / couleur / vostf scénario Amat Escalante production Mantarraya Productions, Ad Vitam Production, Tres Tunas Productions, No Dream Cinema image Alex T. Fenton décors Daniela Schneider montage Amat Escalante interprétation Cirilo Recio, Laura Saldaña, Claudia Orozco distribution Ad Vitam

TemPorADA De PAToS

Fernando eimbcke 2005 / MEXIQUE

Flama et Moko, 14 ans, se retrouvent seuls un dimanche après-midi. Pour tuer l’ennui, les deux amis disposent d’une télévision, de jeux vidéo, de magazines pornos et d’un peu d’argent pour se faire livrer des pizzas. Ce dimanche ordinaire dans un appartement de Mexico va cependant être chahuté par une succession d’événements cocasses. Dans un noir et blanc granuleux ayant le charme de l’esquisse, Fernando Eimbcke radiographie l’ennui interminable de ces deux adolescents, dévoilant peu à peu leur fragilité, leur mélancolie et leur profonde solitude. Premier long métrage pour l’essentiel de l’équipe technique et les acteurs, ce film fait preuve d’une maîtrise formelle et esthétique évidente. Mêlant les genres en sonnant toujours juste, oscillant entre la comédie et le drame intimiste, entre les fous rires et les confidences, Temporada de Patos dissèque avec finesse les doutes et les désirs de l’adolescence. Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2004. 1h28 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre international Duck Season scénario Fernando Eimbcke production Christian Valdelièvre, Cinepantera, Lulu Producciones, IMCINE image Alexis Zabé son Lena Esquenazi décors Diana Quiroz costumes Lissi de la Concha montage Mariana Rodriguez musique Alejandro Rosso, Liquits interprétation Enrique Arreola, Diego Cataño, Daniel Miranda, Danny Perea distribution Rezo Films

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DoCumenTAireS

norTeADo

rigoberto Pérezcano

eL inFierno Luis estrada

en eL hoYo

Juan Carlos rulfo

nADie eS inoCenTe, 20 AÑoS DeSPueS Sarah minter

2009 / MEXIQUE - ESPAGNE

2010 / MEXIQUE

Andrés, un jeune fermier originaire du sud du Mexique, abandonne sa femme et ses enfants pour traverser le pays et tenter sa chance aux États-Unis. Après ses échecs successifs, il est recueilli à Tijuana par Ela, gérante d’une épicerie délaissée par son mari immigré. Andrés s’y arrête quelque temps, jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par ses envies de rêve américain. Venu du documentaire, Rigoberto Pérezcano aborde le thème de l’immigration clandestine à travers le drame des « norteadas », migrantes en transit, premières victimes du départ massif des hommes et devenues malgré elles des habitantes de Tijuana. Loin de la cité du vice décrite dans certaines productions sensationnelles, remplies de trafiquants ou de prostituées, ce film esquisse le portrait d’une ville gouvernée par l’ennui et la mélancolie de l’attente. Norteado est une œuvre remarquable, à la mise en scène soignée et minimaliste, une fable amusée et délicate portant un regard différent sur une situation pourtant tragique.

Expulsé des États-Unis, El Benny retrouve son village natal mexicain sous le joug des narcotrafiquants, ravagé par la violence et la corruption. Pour venir en aide à sa famille, le jeune homme sombre dans le trafic de drogues ; tout devient alors facile, l’argent comme les femmes. Mais il découvre que le crime ne paye pas toujours… El Infierno utilise la trame narrative d’un polar et joue avec les conventions du film hacienda (typique du cinéma mexicain, mettant en scène des rancheros) pour aborder sur le mode de la dérision les fléaux du Mexique. Avec un humour noir féroce, il la met en perspective avec les célébrations du bicentenaire de l’Indépendance mexicaine, en 2010, pour dénoncer la corruption et les inégalités qui gangrènent le pays. El Infierno fit polémique lors de sa sortie au Mexique et connut un fort succès public, se plaçant deuxième au box-office. Un film jubilatoire et rythmé, drôle et violent, soutenu par d’excellents comédiens, dont le grand Damián Alcázar.

1h34 / 35 mm / couleur / vostf scénario Edgar San Juan, Rigoberto Pérezcano production Tiburón Filmes, Foprocine, Imcine, Mccormick de México, IDN (Mexique), Mediapro (Espagne). image Alejandro Cantú son Ruy García décors Ivonne Fuentes montage Miguel Schverdfinger musique Debussy, Cornelio Reyna, Los Relámpagos Del Norte interprétation Harold Torres, Alicia Laguna, Sonia Couoh, Luis Cárdenas distribution ASC Distribution

2h25 / 35 mm / couleur / vostf scénario Luis Estrada, Jaime Sampietro production Bandidos Films, Carlos Estrada, Juan Uruchurtu image Damián García son Santiago Núñez costumes Mariestela Fernández montage Mariana Rodríguez musique Michael Brook interprétation Damián Alcázar, Joaquín Cosío, Ernesto Gómez Cruz, María Rojo, Elizabeth Cervantes source et ayant droit IMCINE

2006 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

À Mexico, un grand projet d’urbanisme transforme le paysage de la mégapole et bouleverse le quotidien de ses habitants : le gigantesque périphérique qui entoure la ville est sur le point de s’agrandir d’un deuxième étage, « el segundo piso », occasion rêvée de rencontrer ceux qui travaillent à ce chantier colossal chaque jour. Il a fallu deux ans pour que ces ouvriers courageux oublient la caméra et finissent par livrer à Juan Carlos Rulfo, avec un naturel rarement égalé, leurs espoirs et leurs rêves, au milieu des gravats, du béton et de l’asphalte, ou sur d’immenses barres d’acier suspendues dans le ciel, risquant leur vie chaque jour. Élu meilleur documentaire au Festival de Sundance en 2006 et récompensé dans de nombreuses manifestations, En el hoyo décrit avec des images saisissantes le quotidien difficile dans cette mégapole tentaculaire, de plus de 20 millions d’habitants. 1h25 / 35 mm / couleur / vostf titre international In the Pit production La Media Luna Producciones, S. A. de C. V., Fondo para la producción de cine de calidad (FOPROCINE), IMCINE image Juan Carlos Rulfo son Natalia Brushtein, Mauricio Santos décors Natalia Brushtein, Mauricio Santos montage Valentina Leduc musique Leo Haiblum source et ayant droit Funny Balloons

2010 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

Neza City, banlieue de Mexico. Tous les protagonistes ont grandi dans le quartier. Tous appartenaient au gang Los Mierdas Punk dans les années 80. Et tous ont participé au film documentaire Nadie es inocente de Sarah Minter, tourné en 1986 dans cet ancien bidonville. Vingt ans plus tard, la réalisatrice revient sur ses pas et dresse un état des lieux de l’évolution de la ville et de ses banlieues, ainsi que de celle des hommes et des femmes qu’elle a attentivement scrutés à travers l’objectif de sa caméra. Certains ont perdu la vie, dans des règlements de comptes ou de par leur mode de vie fait d’excès en tous genres. Beaucoup ont survécu, refaisant des projets de vie. Certains se sont embourgeoisés, d’autres vivent de petits boulots, l’un d’entre eux est devenu danseur… Tous se remémorent ces années de violence mais aussi la poésie de cette existence marginale. La réalisatrice pose un regard tendre sur cette bande d’exjeunes marginaux d’une banlieue pauvre de Mexico, jadis animée par la rage nihiliste du mouvement punk, et nous livre des images d’un Mexique inédit. 1h15 / vidéo / couleur / vostf titre international Nobody is Innocent, 20 Years After scénario Sarah Minter production Sarah Minter image Emiliano Rocha Minter son Bernat Fortiana montage Sarah Minter musique Rogelio Sosa source et ayant droit IMCINE

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Le mexique à L’honneur Panorama / Documentaires

Mexico in Focus

Panorama / Documentaries

LoS oTroS CALiFornioS

César Talamantes 2010 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

Isolés dans la région mexicaine de Basse Californie du Sud, des fermiers vivent paisiblement dans leurs ranchs. Cinq d’entre eux ont la parole et nous font partager leur quotidien, loin de la modernité du monde et de son rythme effréné… Pour son premier documentaire, César Talamentes dresse le portrait des rares habitants d’une région oubliée et désertique dont il est originaire. Il y filme ces rancheros, remparts vivants d’une culture menacée de disparition imminente, vestiges de cette civilisation de la terre. Par petites touches, filmant leurs tâches quotidiennes et répétées dans des paysages saisissants, le cinéaste dépeint une communauté dont le mode de vie minoritaire, autrefois dominant au Mexique, perdure difficilement. Prix du meilleur documentaire au Festival International de Cinéma Documentaire de Mexico en 2010, Los Otros Californios est un film passionnant, laissant affleurer l’émotion sans jamais la forcer. 1h20 / vidéo / couleur / vostf titre international The Other Californians scénario César Talamantes production Masha Kostiurina, FOPROCINE, Talamant Pictures image César Gutiérrez Miranda son Armando Narvaez del Valle montage César Talamantes musique José Navarro distribution Elisa Villavicencio Aguilar, Venancio Gómez Hirales, Darío Higuera Meza, Simón Monroy Rousseau. source et ayant droit IMCINE

eL SiCArio room164 Gianfranco rosi

2010 / FR - IT / DOCUMENTAIRE

Dans la chambre 164 d’un motel d’une ville frontière, quelque part entre Mexico et les États-Unis, Gianfranco Rosi et Charles Bowden rencontrent un sicario, tueur à gage à la solde des cartels. Auteur d’une centaine d’assassinats d’une rare violence, également employé par les forces de l’ordre elles-mêmes, il vit désormais caché car sa tête est mise à prix par ses anciens patrons. Le visage masqué, un cahier et un crayon à la main, l’homme raconte 20 ans d’une existence marginale et choquante. Troublé par la lecture d’un texte de l’essayiste Charles Bowden sur ce sicario, Gianfanco Rosi poursuit son exploration des personnages marginaux et clandestins dans un documentaire aux allures de huis clos étouffant, à l’image de cette petite chambre d’hôtel aux rideaux tirés. Son personnage central, seul protagoniste de ce film choc, raconte une vie aussi terrifiante que fascinante. Bourreau et victime d’un système de corruption généralisé, il livre un témoignage stupéfiant qui met en lumière les liens obscurs entre le monde de la pègre et les arcanes du pouvoir politique mexicain. Prix Fispresci de la Critique Internationale, Festival de Venise 2010, Festival de rotterdam 2011. 1h24 / vidéo / couleur / vostf scénario Gianfranco Rosi, Charles Bowden production Serge Lalou, Les Films d’Ici image Gianfranco Rosi son Gianfranco Rosi montage Jacopo Guadri musique Abraham Spector source et ayant droit Doc & Film International

mexiCo CiTY ConVerSATion Pierre-Paul Puljiz

2011 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

Rencontres en super 8 à Mexico City, cette mégalopole qui regorge de cinéastes indépendants et de jeunes acteurs intéressants, au point d’être presque devenue un laboratoire pour le cinéma américain. La scène artistique contemporaine y est également particulièrement florissante. Au gré de déambulations dans la ville immense, des conversations se nouent avec Gabino Rodríguez, Francisco Barreiro & Luisa Pardo, Yulene Olaizola & Rubén Imaz Castro, Nicolás Pereda & Carlos Reygadas, The Twin Tones, Michael Rowe, lauréat de la Caméra d’Or du Festival de Cannes 2010 & Jorge Michael Grau, Arturo Ripstein & Paz Alicia Garciadiego, Guillermo Fadanelli & Kyzza Terrazas… Une introduction au cinéma mexicain contemporain, passionnante et vivante, grâce à des conversations intimes avec ces artistes, pénétrant leur univers créatif. PrEmIÈrE monDIaLE 59 min / vidéo / couleur / vostf production Morgane & Polyester Love Streams agnès b. productions image Andres Peyrot son Gonzales Jordan montage Andres Peyrot musique Marka ayant droit Morgane

Voir également avant-premières : > Los Herederos - Les Enfants héritiers (p. 47) > Las marimbas del Infierno (p. 53) > miss Bala (p. 55) > ne nous jugez pas (p. 58)

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Le mexique à L’honneur STYLe P : TeTiere Panorama / Courts métrages STYLe P : TeTiere Mexico in Focussmall style P : TETIERE Panorama / Short Films

CourTS mÉTrAGeS

hASTA LoS hueSoS rené Castillo

2001 / MEXIQUE / ANIMATION

Enterré vivant, un homme tombe après une longue chute au royaume des morts, où il est accueilli par des vers et des squelettes souriants. Soudainement pris en plein striptease entre les jambes de Catrina, chanteuse-star du cabaret funèbre, il tombe sous le charme de cette femme séduisante et sensuelle. Entraîné dans une danse d’outre-tombe, l’homme découvre qu’à part quelques inconvénients, être mort n’est pas une si mauvaise chose. Petite merveille technique et artistique en « stop motion », Hasta los huesos nous plonge dans un monde de ténèbres en liesse. Bercés par la voix enjôleuse d’Eugenia León, qui interprète la sublime chanson « La Llorona », ou secoués par les rythmes enlevés du célèbre groupe de rock Café Tacuba, les squelettes y jouissent pleinement de leur trépas. Véritable délice d’humour macabre, ce film nous plonge au cœur de la culture mexicaine et du rapport particulier qu’elle entretient avec la mort, omniprésente.

elisa miller

2006 / MEXIQUE

Deux adolescents très attachés l’un à l’autre et sur le point d’entrer dans l’âge adulte, vivent dans un petit village mexicain. Sofía veut le quitter et Jonás doit alors se décider, entre partir ou rester. Récit d’initiation porté par de jeunes comédiens prometteurs, Ver Llover fait la part belle à ses personnages, parvenant à peindre l’ennui et le temps qui s’étire dans ce village. En baignant les deux adolescents dans une douce torpeur, la cinéaste traduit en même temps l’urgence que ressent Sofía à s’en arracher et à fuir le schéma parental. Première réalisatrice mexicaine à remporter la Palme d’Or du court métrage à Cannes, Elisa Miller signe un film d’une grande justesse, limpide et universel, qui a fait le tour du monde dans de nombreux festivals, de Taïpei à Melbourne en passant par Montréal ou São Paulo. Palme d’or du court métrage, Cannes 2007. 13 min / 35 mm / couleur / vostf scénario Elisa Miller production Centro de Capacitación Cinematográfica image Jimena Montemayor son Pablo Tamez décors Rodrigo Frías costumes Paula Medina montage Ares Botanch interprétation Diego Cataño, Sofía Espinosa, Claudia Ríos source Agence du court métrage

CAFÉ PArAÍSo

Alonso ruiz Palacios 2008 / MEXIQUE

À Los Angeles, deux immigrés mexicains travaillent comme cuisiniers au « Café Paradis ». Sous les ordres d’un chef autoritaire, ils préparent à la chaîne une quantité vertigineuse de plats multiples et variés. Le plus jeune répète devant son collègue sa démission héroïque, grâce à laquelle il espère récupérer sa dignité perdue et conquérir le cœur d’une jolie serveuse. Dans un superbe noir et blanc contrasté, Alonso Ruiz Palacios joue avec les frontières de la fiction et perd le spectateur dans les fantasmes de ces deux travailleurs. Leur colère explose mais les rôles ne sont pas les bons, au sein d’une réalité qui n’est pas ce qu’elle semble être. Audacieux dans sa forme narrative comme dans son propos, Café Paraíso, qui a remporté de nombreux prix en festivals et l’Ariel du meilleur court métrage en 2009, explore avec humour un sujet délicat : la dure condition des immigrés mexicains aux États-Unis, condamnés à une exploitation sans issue. 10 min / 35 mm / couleur / vostf titre international Paradise Café scénario Alonso Ruiz Palacios production Patricia Coronado, IMCINE image Damián García son Pablo Fernández décors Gloria Carrasco montage Juan Manuel Figueroa musique Tomás Barreiro, Freddie Stevenson interprétation Tenoch Huerta, José Sefami, Sophie Alexander-Katz, Enrique Arreola source et ayant droit IMCINE

JACinTA

Karla Castañeda 2008 / MEXIQUE / ANIMATION

Dans une maison de retraite où règne la solitude, une dame âgée hantée par ses souvenirs décline peu à peu sous nos yeux. Au fil des pelotes de laine, elle décide de continuer à tisser jusqu’au bout son propre destin. Karla Castañeda a participé à la création de plusieurs films d’animation en « stop-motion », technique qui consiste à filmer image par image des marionnettes articulées. Son premier court métrage Jacinta reprend avec grâce cette méthode et offre à l’artiste une reconnaissance internationale immédiate. Ariel du meilleur court métrage, équivalent de nos César au Mexique, ce film jette un regard doux et mélancolique sur les affres de la vieillesse. Avec émotion et poésie, il dépeint par petites touches une vie solitaire vide de sens, où les fantômes du passé acquièrent peu à peu l’étoffe de la réalité, enfermant la protagoniste dans ses souvenirs. Une œuvre bouleversante, marquée par la virtuosité plastique d’une cinéaste prometteuse. 9 min / 35 mm / couleur / sans dialogue scénario Karla Castañeda production IMCINE image Alejandro Cantú animation Karla Castañeda, Luis Téllez son Enrique Greiner, Erick Dounce montage Pedro Jiménez musique Gilberto Cervantes source et ayant droit IMCINE

wakamé .fr

11 min / 35 mm / couleur / vostf titre international Down to the Bone scénario René Castillo production Alejandra Guevara, René Castillo, IMCINE, Calavera Films, Roberto Rochín animation Luis Téllez, René Castillo image Sergio Ulloa son Gabriel Romo, Edgar Morales décors Cecilia Lagos montage René Castillo musique Café Tacuba, Marco Morel, Eugenia León voix Bruno Bichir, Daniel Cubillo, Claudia Prado, Celso García, María Urtusuastegui source et ayant droit IMCINE

Ver LLoVer

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romA

elisa miller 2008 / MEXIQUE

Un train de marchandises entre dans l'usine mexicaine de savon « Roma ». À l’intérieur d’un wagon, des immigrés clandestins entassés observent le monde extérieur à travers une fissure. Parmi eux, une jeune femme quitte le train et se réfugie dans l’usine pour se laver. Un ouvrier la surprend et lui offre son secours. Après Ver llover, Palme d’Or du court métrage au Festival de Cannes en 2007, Elisa Miller signe un film sur l’immigration clandestine, mettant en scène la rencontre pudique de deux êtres solitaires. Au sein de l’usine filmée comme un documentaire, de la chaîne de montage aux gestes répétitifs des ouvriers, a lieu un petit moment d’humanité, qui unit brièvement cette fugitive apeurée et cet ouvrier attendri. Avec Roma, anagramme d’Amor, la cinéaste livre un récit épuré, au plus près des deux personnages, dont l’émotion filtre par une mise en scène subtile. Ce film touchant a remporté le Prix du scénario aux Rencontres de Poitiers en 2010. 26 min / 35 mm / couleur / vostf scénario Elisa Miller production Nicolas Celis, Centro De Capacitación Cinematográfica image Christian Riviera, María Jose Secco son Federico Schmucler décors Rodrigo Frias costumes Paula Medina montage Ares Botanch interprétation Jaime Estrada, Marcela Cuevas source et ayant droit Centro De Capacitación Cinematográfica

TierrA Y PAn Carlos Armella 2008 / MEXIQUE

Dans un paysage désertique, un chien attaché ne cesse d’aboyer devant les membres de la famille qui défilent devant lui. Ignoré de tous, il est le témoin impuissant d’un événement dramatique qui permettra sa libération. Sur cette terre désolée, le malheur de l’un fait finalement le bonheur de l’autre. Plongée authentique au sein d’une tragédie familiale, Tierra y pan est un film où la puissance viscérale des émotions vient remplacer tous les discours. En un hypnotique travelling arrière qui élargit peu à peu notre vision des faits, Carlos Armella privilégie la force suggestive du hors-champ de l’image au poids des mots. Lion d’Or du court métrage dans la section Corto Cortissimo du Festival de Venise en 2008, cette œuvre a déjà soulevé l’enthousiasme dans de nombreux festivals internationaux. Une véritable réussite, d’une originalité tant esthétique que formelle. 8 min / 35 mm / couleur / sans dialogue titre international Land and Bread scénario Carlos Armella production Z Film, Innova Films & Acargo Films image Isi Sarfati son Carlos Zamorano montage Carlos Armella musique Gerardo Fernández interprétation Lisset García, Patricia Meneses, Alberto Trujillo, Adolfo Ceballos source et ayant droit Carlos Armella

LA minA De oro Jacques Bonnavent 2010 / MEXIQUE

mAri PePA

Samuel isamu Kishi Leopo 2011 / MEXIQUE

Quinquagénaire romantique et célibataire, Betina découvre les sites de rencontres et y passe tous ses instants libres depuis qu’un homme la courtise assidûment. Lorsque celui-ci lui envoie une bague de fiançailles avec un ticket d’autobus, l’amoureuse abandonne immédiatement sa vie monotone et citadine pour rejoindre son fiancé virtuel à l’autre bout du pays. Grâce à l’idylle illusoire de cette femme de 50 ans, le romancier et scénariste Jacques Bonnavent questionne les dangers possibles de l’amour virtuel. Il signe une tragicomédie noire au cynisme grinçant, où les personnages jouent sur les apparences en se faisant passer pour ce qu’ils ne sont pas. Il interroge alors la force de nos rêves, de nos projections, qui nous empêchent parfois de voir la réalité pour ce qu’elle est. Prix de la jeunesse au Festival du Court Métrage de ClermontFerrand, ce film à la fois immoral, macabre et savoureux a été récompensé dans de nombreux festivals.

Alex vit seul avec sa grandmère vieillissante qui a de plus en plus besoin de lui pour vivre. Peu réceptive aux goûts musicaux de son petit-fils, celleci doit cependant supporter les incessantes répétitions musicales de son groupe de rock. Avec des amis, ils organisent leur premier concert et espèrent désespérément trouver un public. Samuel Isamu Kishi Leopo signe un court métrage attachant sur une bande de jeunes adolescents mexicains flegmatiques. Dans ce film épuré, les musiques s’affrontent et symbolisent à elles seules l’écart générationnel entre des personnages qui essayent tant bien que mal de se comprendre et vivre ensemble. Distillant délicatement l’émotion qui s’installe entre les protagonistes, sans pour autant se priver de scènes cocasses et savoureuses, Mari Pepa a reçu le Prix du meilleur court métrage mexicain au Festival International de Guadalajara, l’un des plus importants d’Amérique latine.

10 min / 35 mm / couleur / vostf scénario Jacques Bonnavent production Hilda Soriano, Ana Graciela Ugalde, IMCINE image Ramón Orozco Stoltenberg son Mario Martínez Cobos décors Denise Camargo montage Alexis Rodil musique Marc Lejeune interprétation Paloma Woolrich, Alfonso Dosal, Cristina Michaus source et ayant droit IMCINE

PrEmIÈrE FranÇaISE 18 min / vidéo / couleur / vostf scénario Samuel Isamu Kishi Leopo production Gabriela Ruvalcaba Alejandro Briseño image Olivia Luengas son Odin Acosta décors Rebeca del Real montage Yordi Capó musique Kenji Kishi interprétation Alejandro Gallardo, Petra Iñiguez Robles, Moisés Galindo, Rafael Andrade, Arnold Ramírez source et ayant droit Samuel Isamu Kishi Leopo

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Le mexique à L’honneur STYLe P : TeTiere Nicolás Echevarría STYLe P : TeTiere Mexico in Focussmall style P : TETIERE Nicolás Echevarría

FoCuS niCoLÁS eCheVArrÍA

nicolás Echevarría explore dans les années 70-80 des contrées reculées du mexique : il vit avec des tribus méconnues, tente de déchiffrer leur langue et de pénétrer leur croyance. Il les suit dans la cueillette du peyotl, champignon hallucinogène, capte la parole chamanique et filme des rites syncrétiques. Ses documentaires, témoignages précieux et fascinants, le conduisent à porter à l’écran en 1991 le voyage épique d’un conquistador espagnol devenu chaman, Álvar núñez dit Cabeza de Vaca.

mArÍA SABinA, muJer eSPÍriTu nicolás echevarría

1979 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

María Sabina est l’une des guérisseuses indigènes les plus célèbres du Mexique, dont le nom et la notoriété ont dépassé les frontières. Provenant du monde entier, de nombreux curieux, chercheurs, intellectuels, peintres, écrivains et même des politiques à des fins politiciennes se sont intéressés à elle et lui ont rendu visite à Huatla de Jimenez. Nicolás Echevarría nous plonge dans l’univers et la langue fascinante de cette femme, à la fois chaman, rebouteuse et papesse. Il témoigne des rites et techniques de cette prêtresse, qui détient les secrets ancestraux pour récolter et utiliser le champignon hallucinogène. Un documentaire rare et passionnant sur cette femme quasi centenaire, incarnation d’un monde en voie de disparition. 1h21 / vidéo / couleur / vostf scénario Nicolás Echevarría production Centro de Producción de Cortometraje, México image Nicolás Echevarría, Gonzalo Infante montage Saúl Aupart musique Mario Lavista ayant droit IMCINE

PoeTAS CAmPeSinoS

nicolás echevarría 1979 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

À San Felipe Otlaltepec, au sud de l’état de Puebla, vivent les indigènes « Popoloca », qui parlent un dialecte encore vivant aujourd’hui. Nicolás Echevarría nous emmène dans ce village où le temps semble s’être arrêté et nous fait vivre au rythme de sa communauté. Les enfants apprennent l’espagnol et la musique dans une école à ciel ouvert ; l’air s’emplit des notes joyeuses de la fanfare La Banda Santa Cecilia et le village s’anime lorsqu’arrive La Compañía Morera, cirque ambulant réduit à sa plus simple expression : ni tréteau ni chapiteau, un clown et une corde tendue entre deux arbres pour les funambules. Un document passionnant sur une culture en voie de disparition, ainsi qu’un voyage poétique aux images fascinantes, dont se dégage une profonde sérénité. 47 min / vidéo / couleur / vostf scénario Nicolás Echevarría production Centro de Producción de Cortometraje, México image Nicolás Echevarría son Sibylle Hayem montage Joaquín Osorio narration Guillermo Sheridan ayant droit IMCINE

niÑo FiDenCio, eL TAumATurGo De eSPinAZo nicolás echevarría

1980 / MEXIQUE / DOCUMENTAIRE

Des milliers de fidèles se réunissent chaque année dans l’Hacienda d’Espinazo pour commémorer Fidencio de Jesús Síntora Constantino. Célèbre guérisseur qui reçut des malades jusqu’à sa mort en 1938, ce saint soulageait les maux des fidèles grâce à des rituels religieux curatifs. Soixante-dix ans plus tard, le faiseur de miracles est toujours populaire, surtout au nord du Mexique où ses adorateurs se rendent plusieurs fois par an, formant une étrange secte païenne et réalisant de véritables sessions de spiritisme collectif. Ce saint non reconnu par l’Église catholique a pour réputation d’envahir les esprits et de se réincarner en eux, réalisant alors tout type de guérison. Dans ce documentaire passionnant, Nicolás Echevarría inclut des images d’archives passionnantes où l’on voit Niño Fidencio exercer ses miracles. Tout en élaborant une narration reconstruisant ses facultés thaumaturgiques, le cinéaste nous restitue un témoignage lucide sur la ferveur d’un culte qui perdure dans ce canton. 1h20 / vidéo / couleur / vostf scénario Nicolás Echevarría, Guillermo Sheridan production Aarón Hernandez, Enrique Aracil image Nicolás Echevarría montage Joaquín Osorio musique Mario Lavista. ayant droit IMCINE

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FoCuS niCoLÁS PereDA

CABeZA De VACA nicolás echevarría 1991 / MEXIQUE

Parti conquérir la Floride en 1528, Álvar Nuñez dit Cabeza de Vaca, trésorier de Charles V, est capturé par des Indiens. À leur contact, il devient chaman et accomplit des guérisons miraculeuses. Après plusieurs documentaires, Nicolás Echevarría réalise son premier long métrage de fiction en adaptant l’histoire de Cabeza de Vaca. Il s’inspire du récit du conquistador, écrit après un voyage de plusieurs années accompli sans autres repères géographiques que le soleil. Retraçant la vie du guérisseur plus que celle de l’explorateur, il garde un œil d’ethnologue sur ce conquistador hors-norme, devenu ennemi de son camp. Ce film à l’esthétique sublime (à noter les impressionnants maquillages des indigènes réalisés par G. del Toro), véritable expérience cinématographique, nous plonge dans un univers halluciné. À l’instar de son protagoniste, il connut un destin particulier, sortant en France 20 ans après son exploitation au Mexique et aux États-Unis. Compétition, Festival de Berlin 1991. 1h52 / 35 mm / couleur / vostf scénario Guillermo Sheridan, Nicolás Echevarría production Rafael Cruz, IMCINE image Guillermo Navarro son Eduardo Valverde décors José Luis Aguilar costumes Andrés Moreno, Horacio Martínez maquillage Guillermo del Toro montage Rafael Castanedo musique Mario Lavista interprétation Juan Diego, Daniel Gimenez Cacho, Roberto Sosa, Carlos Castanon, Gerardo Villarreal, Roberto Cobo, Jose Flores distribution ED Distribution

En six films, nicolás Pereda a affirmé un cinéma atypique, affranchi des conventions narratives, minimaliste sans être pour autant conceptuel. S’entourant la plupart du temps des mêmes collaborateurs, affirmant l’étroite complicité qui le lie au comédien Gabino rodríguez, il dépeint avec justesse et sensibilité les errances et le désœuvrement de la jeunesse, la douleur du deuil qui ne peut se dire, et tisse au fur et à mesure les fils d’une œuvre profondément humaine, et assurément prometteuse.

enTreViSTA Con LA TierrA nicolás Pereda

2008 / MEXIQUE - CANADA

Alors qu’ils marchaient dans les montagnes qui entourent leur village, Nico et Amalio, deux enfants mexicains d’une dizaine d’années, ont assisté à la mort brutale de leur ami, suite à une chute. Au cours d’entretiens, Nico et Amalio, ainsi que d’autres villageois, évoquent le défunt. Surmontant le déni qui l’entoure, les deux enfants retournent sur les lieux du drame. Pour aborder ce thème douloureux, la mort d’un enfant, Nicolás Pereda adopte une forme narrative à la fois pudique et audacieuse, à mi-chemin entre fiction et documentaire : il laisse entrevoir la réalité, sans jamais la dévoiler complètement ni forcer les sentiments, nous laissant à nous, spectateurs, le soin de l’imaginer, de la reconstruire. En résulte une œuvre poétique sur le deuil, la culpabilité et les possibilités de les surmonter. 18 min / vidéo / couleur / vostf scénario Nicolás Pereda production Nicolás Pereda, Enchinga Films image Sebastián Hiriart décors Nicolás Pereda montage Nicolás Pereda musique Marcela Rodriguez interprétation Amalio Miranda, Nico Miranda source et vente à l'étranger FiGa Films

PerPeTuum moBiLe nicolás Pereda

2009 / MEXIQUE - CANADA - FRANCE

Jeune déménageur apathique, Gabino vit dans un petit appartement aux côtés d’une mère envahissante. À bord de son camion, il sillonne la ville de Mexico, s’arrêtant de temps à autre pour écouter les récits de ses habitants : cocasses, tragiques ou sentimentaux. Entre réalisme et allégorie, cette œuvre remarquable, mettant en images le mouvement perpétuel de la vie, interroge le caractère tragique de notre existence éphémère. Nicolás Pereda y développe une poétique du temps et du quotidien dilatés, répétés et lancinants. Son cinéma se construit sur les silences de personnages solitaires en mal d’amour, dans l’attente permanente d’un événement qui pourrait transformer leur vie. C’est son ami et complice Gabino Rodríguez qui incarne tout en subtilités le héros las de son foyer, tandis que sa mère souffre de la peur de mourir. Une véritable révélation cinématographique et une chronique sociale d’une rare profondeur. 1h30 / vidéo / couleur / vostf scénario Alejandro Coronado, Nicolás Pereda production Nicolás Pereda, Catalina Pereda image Alejandro Coronado son Mauricio Villalba montage Nicolás Pereda interprétation María Dolores Hernandez, Gabino Rodríguez, Teresa Sanchez, Francisco Barreiro source et vente à l’étranger Ondamax Films

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Le mexique à L’honneur

Nicolás Pereda / Gabino Rodríguez

Mexico in Focus

Nicolás Pereda / Gabino Rodríguez

FoCuS GABino roDrÍGueZ

VerAno De GoLiAT nicolás Pereda

2010 / MEXIQUE - CANADA - PAYS-BAS

Bouleversée par la disparition soudaine de son mari, Teresa décide de découvrir ce qui lui est arrivé. Au lieu de trouver des réponses, sa quête se transforme en voyage à travers les rues et les foyers des personnes rencontrées sur son passage. Oscillant entre documentaire et fiction, Nicolás Pereda entremêle avec finesse les récits émouvants des habitants de Huilotepec, petite ville rurale du Mexique. À travers les errances de Teresa mais aussi les espoirs et les déceptions des différents personnages, s’esquisse le portrait d’une ville où la rancœur et l’animosité planent sur les relations sociales. Entretiens et reconstitutions nous font découvrir le quotidien solitaire d’habitants délaissés, hantés par la mort et la peur de l’abandon. Entouré de ses comédiens fidèles et talentueux, tels que Teresa Sánchez et Gabino Rodríguez, Nicolás Pereda pénètre l’atmosphère mystérieuse de cette ville, et livre un film subtil, à la poésie entêtante et aux images solaires. Prix orizzonti, Festival de Venise 2010. 1h16 / vidéo / couleur / vostf / vosta titre international Summer of Goliat scénario Nicolás Pereda production Nicolás Pereda, Andres Castañeda, IMCINE image Alejandro Coronado son Mauricio Villalba, Alejandro de Icaza montage Nicolás Pereda interprétation Teresa Sánchez, Gabino Rodríguez, Juana Rodríguez, Harold Torres, Oscar Saavedra Miranda source et vente à l’étranger FiGa Films

Égérie du cinéma mexicain, Gabino rodríguez a joué dans une trentaine de courts et de longs métrages. Présent dans les films de nicolás Pereda, de rubén Imaz Castro, il irrigue de son énergie les films de ces jeunes réalisateurs comme de plus confirmés – maria novaro, Paul Leduc. Exigeant dans ses choix, engagé dans ses interprétations, il nourrit les rôles qu’il endosse de ses interrogations et des nouvelles méthodes de travail qui en découlent. ancien élève du Centro Universitario de Teatro, il secoue également la scène mexicaine depuis quelques années déjà, pionnier d'un nouveau « théâtre engagé », et présentera au Festival d'automne 2011 sa dernière création El Rumor del Incendio aux côtés de Luisa Pardo.

FAmiLiA TorTuGA rubén imaz Castro 2006 / MEXIQUE

À Mexico, un an après le décès de la mère, 24 heures de la vie d’une famille de la classe moyenne en pleine décomposition, qui tente de surmonter, sans un mot, la douleur d’une disparition. Dans son premier long métrage, Rubén Imaz Castro crée un univers tout en nuances, oscillant sans cesse entre drame et légèreté, sans démonstration ni pathos. Il s’appuie sur une remarquable distribution, dont les jeunes comédiens Gabino Rodríguez et Luisa Pardo, aux côtés d’acteurs plus confirmés tels Dagoberto Gama, qui interprètent avec subtilité le large éventail de sentiments complexes de la tristesse qui se tait. Familia Tortuga, par sa virtuosité, témoigne de l’irruption d’une nouvelle voix sur la scène vivante du cinéma latino-américain contemporain. Une révélation, découverte au Festival Paris Cinéma en 2007. 2h19 / 35 mm / couleur / vostf scénario Rubén Imaz Castro, Gabriela Vidal production Maribel Muro, Centro de Capacitación Cinematográfica image Gerardo Barrosso Alcala montage Léon Felipe Gonzales Sanchez musique Galo Duran interprétation José Angel Bichir, Luisa Pardo, Manuel Plata Lopez, Gabino Rodríguez, Dagoberto Gama source et ayant droit Centro de Capacitación Cinematográfica

A Tiro De PieDrA Sebastián hiriart 2010 / MEXIQUE

Jacinto, 21 ans, est berger dans le nord du Mexique et s’ennuie. Rêvant d’un ailleurs lointain, la découverte soudaine et mystérieuse d’un porte-clés résonne en lui comme le signal d’un départ imminent pour un long voyage vers les montagnes de l’Oregon. Avec très peu de moyen et une équipe technique réduite, Sebastián Hiriart signe un premier long métrage d’une grande liberté de ton, porté par la performance spontanée et incroyablement juste de Gabino Rodríguez. En résulte un road movie initiatique et un conte déchirant sur la puissance de l’imagination et les déceptions cruelles que réserve parfois la réalité, variation novatrice sur la tragédie de l’immigration clandestine. 1h37 / 35 mm / couleur / vosta titre international A Stone’s Throw Away scénario Sebastián Hiriart, Gabino Rodríguez production Galopando Films, Ximena Hiriart, Sebastián Hiriart image Sebastián Hiriart son Gustavo Bellon montage Pedro Gomez Garcia musique Emiliano Motta, Emiliano González de León interprétation Gabino Rodríguez, Montserrat Angeles source et vente à l’étranger Ondamax Films

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À l’occasion du 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec en France et de celui du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le Québec est fier de s’associer au Festival Paris Cinéma.

www.quebec.fr QUEBECULTURE - GUIDE ARTS & SPECTACLES sur l’App Store.

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Le mexique à L’honneur Mexique / USA

MEXIquE / uSA : AuX frontIèrES du wEStErn

Mexico in Focus Mexico / USA

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La Tortilla Border, frontière entre les États-Unis et le Mexique, s’étend de l’Atlantique au Pacifique et traverse 3 000 kilomètres de régions désertiques. Au XIXe siècle, lors de l’indépendance du Mexique, le territoire national s’étirait plus au Nord et englobait une partie du sud-ouest des États-Unis actuels, du Texas à la Californie. Mais en 1836, la nouvelle République du Texas, peuplée majoritairement d’immigrés américains, prend son indépendance et demande son rattachement aux États-Unis. Puis en 1848, à la suite de la guerre américanomexicaine, le Mexique vaincu doit vendre un vaste territoire correspondant approximativement à l’actuel sud-ouest des États-Unis. C’est dire si les différences sont minces entre le sud des États-Unis et le nord du Mexique. Des villes quasiment jumelles se trouvent des deux côtés, et de part et d’autre de la frontière, les influences sont innombrables. Pourtant, l’afflux de clandestins et la politique répressive des États-Unis ont conduit cette frontière à faire l’objet d’une surveillance paranoïaque, via la United States Border Patrol, et sur une partie de sa longueur, la frontière est fermée par un mur. Mais cela ne dissuade pas les migrants, provenant de tout le continent latino-américain et chaque année plus nombreux, de vouloir tenter eux aussi la conquête de l’American Dream. S’il est un territoire aux limites poreuses, c’est bien celui du cinéma. Cette frontière, à la fois réelle et imaginaire, Hollywood s’en empare très tôt, tant ce pays à la fois proche géographiquement, et lointain dans son histoire, sa population et ses croyances, semble un vaste champ narratif à explorer. Film après film, les grands studios dépeignent le Mexique comme une terre de mythes et d’aventures où les passions sont exacerbées, un territoire à conquérir, explorer, à tourner en dérision également, inspirant principalement le genre du western, dans ses œuvres les plus classiques comme ses relectures contemporaines. Le Festival Paris Cinéma vous propose quatorze films américains, œuvres majeures du western ou films plus récents qui jouent avec les conventions du genre, et qui mettent en scène ce pays proche et fantasmé, le Mexique. Quatorze films qui retracent également une certaine histoire du cinéma américain, du Signe de Zorro de Rouben Mamoulian (1940) à No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen (2008), revisitant un genre, le western, et se jouant des frontières. Delphine Agut

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Le SiGne De Zorro rouben mamoulian 1940 / ÉTATS-UNIS

Diego Vega a quitté sa Californie natale pour parfaire son escrime en Espagne. À son retour, la région autrefois gouvernée par son père est entre les mains d’un tyran illégitime exploitant la population. Sous ses allures nonchalantes d’homme du monde, Diego se transforme toutes les nuits en vengeur masqué, défenseur ardant des opprimés. La duplicité de Diego/Zorro est insoupçonnée, y compris par la belle Lolita, aussi agacée par l’insolent Diego diurne qu’elle est séduite par le héros nocturne. Tyrone Power incarne magistralement ce mythique personnage au double visage, adepte des duels époustouflants, filmés avec maîtrise et virtuosité par Rouben Mamoulian. Le Signe de Zorro, sans aucun doute la meilleure adaptation cinématographique du héros de Johnston McCulley, est un spectacle somptueux au rythme enlevé, pour les petits comme pour les grands. 1h34 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original The Mark of Zorro scénario John Taintor Foote d’après le roman The Mark of Zorro de Johnston McCulley production 20th Century Fox, Darryl F. Zanuck image Arthur C. Miller son W.D. Flick, Roger Heman décors Thomas Little costumes Travis Banton montage Robert Bischoff musique Alfred Newman interprétation Tyrone Power, Linda Darnell, Basil Rathbone, Gale Sondergaard, Eugene Pallette distribution Swashbuckler Films

ViVA ZAPATA ! elia Kazan

1952 / ÉTATS-UNIS

Au début du XXe siècle, des paysans mexicains sont brutalement dépouillés de leurs terres par de riches fermiers. Décidés à recouvrer leurs droits, ils se plaignent auprès du dictateur du pays, qui ignore leurs revendications. L’un d’entre eux, Emiliano Zapata, s’érige en porte-parole et lance un mouvement de révoltes qui ne cessera de prendre de l’ampleur jusqu’à pousser le tyran à quitter ses fonctions… Personnage hors du commun et grande figure révolutionnaire, Emiliano Zapata est une personnalité extrêmement populaire au Mexique. Le charisme et la prestance de Marlon Brando servent à merveille ce héros incorruptible, figure légendaire de la révolution mexicaine de 1910. Sur un scénario de John Steinbeck, Elia Kazan rend un vibrant hommage au Mexique et à l’un de ses mythes nationaux qui lutta pour la justice et le respect des droits du peuple, tout en livrant une métaphore toujours d’actualité sur le pouvoir et ses dérives tyranniques. 1h55 / 35 mm / noir et blanc / vostf scénario John Steinbeck production Darryl F. Zanuck, 20th Century Fox image Joe MacDonald décors Claude Carpenter, Thomas Little montage Barbara McLean musique Alex North interprétation Marlon Brandon, Jean Peters, Anthony Quinn, Joseph Wiseman, Arnold Moss, Alan Reed, Margo, Harold Gordon, Frank Silvera ayant droit Hollywood Classics

LA SoiF Du mAL orson Welles

1957 / ÉTATS-UNIS

À Los Robles, ville frontière entre le Mexique et les ÉtatsUnis, deux policiers s’affrontent violemment dans le cadre d’une affaire de meurtre. Le Mexicain Vargas soupçonne son confrère américain, Quinlan, véritable héros local, d’établir de faux témoignages. Prêt à ignorer la vérité des faits, ce dernier préfère enfermer un innocent plutôt que de laisser une affaire non résolue. Monstre sacré du cinéma, Orson Welles fait d’un simple roman policier un grand film noir. Savamment adapté aux méandres de l’intrigue, le noir et blanc alterne zones d’ombres menaçantes et lumières tranchantes. Le cinéaste incarne Quinlan, flic véreux confronté à la figure intègre du justicier jouée par Charlton Heston, dans un duel sans merci entre le bien et le mal. Chef-d’œuvre maudit et véritable leçon de cinéma, la version finale de La Soif du mal fut refusée à l’époque par les producteurs et ne sera découverte qu’après la mort du réalisateur. 1h51 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original Touch of Evil scénario Orson Welles, Paul Monash d’après le roman Badge of Evil de Whit Masterson production Universal Pictures, Albert Zugsmith, F. D. Thompson image Russell Metty son Leslie I. Carey, Frank Wilkinson montage Virgil Vogel musique Henry Mancini interprétation Charlton Heston, Janet Leigh, Orson Welles, Joseph Calleia, Akim Tamiroff, Joanna Moore, Marlene Dietrich, Ray Collins distribution Les Grands Films Classiques

LeS SePT merCenAireS John Sturges

1960 / ÉTATS-UNIS

Au XIXe siècle, le petit village d’Excatlan, situé au nord du Mexique, est régulièrement victime des attaques de Calvera et de ses hommes de main. Excédés, les paysans refusent de subir à nouveau les exactions commises par les bandits et recrutent sept hommes pour les défendre. Transposition des Sept Samouraïs d’Aki Kurosawa dans l’ouest américain, ce film incontournable est aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux westerns de tous les temps. Le rythme endiablé de la mise en scène, la subtile construction du scénario et les décors naturels à couper le souffle ainsi que la musique d'Elmer Berstein offrent à ce film une beauté sauvage inoubliable. Avec un casting de légende, et une pléiade d'acteurs à l’aube de leur carrière : Steve McQueen, Charles Bronson et Yul Brynner. 2h08 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Magnificient Seven scénario William Roberts, d’après le scénario du film Les Sept Samouraïs d’Aki Kurosawa production John Sturges, Lou Morheim, Walter Mirisch, The Mirisch Worldwide Productions image Charles B. Lang son Rafaeal Ruiz Esparza, Jack Solomon décors Rafael Suárez costumes Bert Henrikson montage Ferris Webster musique Elmer Berstein interprétation Yul Brynner, Eli Wallach, Steve McQueen, Horst Bucholz, Charles Bronson, Robert Vaughn, Brad Dexter, James Coburn distribution Carlotta Films

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Le mexique à L’honneur Mexique / USA

Mexico in Focus Mexico / USA

LA nuiT De L’iGuAne LeS ProFeSSionneLS LA horDe SAuVAGe John huston

1964 / ÉTATS-UNIS

Reconverti en guide de voyages organisés, un pasteur alcoolique suspendu pour « fornication et mauvaise conduite », fait découvrir le Mexique à des groupes de touristes américaines. Fatigué, il trouve refuge dans un hôtel de luxe, tenu par la veuve de l’un de ses amis, la belle Maxine, femme libérée et sauvage qui vit entourée d’un harem masculin. Au cours d’une nuit tropicale, les rivalités amoureuses explosent et les caractères s’affrontent dans la chaleur et l’alcool. Grand maître de l’adaptation cinématographique, John Huston revisite la pièce éponyme de Tennessee Williams et y développe l’un de ses thèmes de prédilection : la lutte d’un personnage en proie au retour de ses démons, ici la luxure et son cortège de femmes séduisantes. Photographié par le chef opérateur mexicain de Luis Buñuel, Gabriel Figueroa, ce film dévoile dans un jeu d’ombres et de lumières le désir, les étreintes et les luttes auxquelles se livrent Richard Burton et Ava Gardner, couple sublime et sulfureux. 1h58 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original The Night of the Iguana scénario Anthony Veiller et John Huston d’après la pièce de Tennessee Williams production Seven Arts / M.G.M. image Gabriel Figueroa son Basil Fenton-Smith décors Stephen B. Grimes montage Ralph Kemplen musique Benjamin Frankel interprétation Ava Gardner, Richard Burton, Deborah Kerr, Sue Lyon, James Ward distribution Les Grands Films Classiques

richard Brooks 1966 / ÉTATS-UNIS

Sam Peckinpah 1969 / ÉTATS-UNIS

Un riche propriétaire, J. W. Grant, engage quatre « professionnels » pour retrouver sa femme Maria, enlevée par des révolutionnaires mexicains conduits par le bandit Jesus Raza. Les quatre hommes s’enfoncent dans le désert, se heurtent à des groupes de brigands et parviennent finalement à localiser le repaire de Raza… Réunissant au casting quatre géants du western hollywoodien, Les Professionnels s’inscrit en apparence dans la tradition du genre pour mieux s’en détacher. D’une situation de départ très académique, le cinéaste déroule un récit haletant tout en brouillant les pistes : les méchants ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et les enjeux moraux, toujours très lisibles dans le western classique, deviennent ici intelligibles au fil de multiples péripéties. Dans des paysages désertiques sublimes, qu’illumine la présence d’une Claudia Cardinale sensuelle et sauvage, Richard Brooks réussit là un film humaniste d’une grande modernité.

Au sud du Texas, Pike Bishop et ses hommes tombent dans le piège d’un ancien complice, Deke Thornton, et manquent leur holdup. En chemin vers le Mexique, ils rencontrent le général Mapache, homme cruel et malhonnête qui leur propose une affaire juteuse. Mais les chasseurs de prime menés par Thornton sont toujours à leurs trousses. Assistant de Don Siegel dans les années 50, Sam Peckinpah fut un réalisateur très controversé. En réaction à ce qu’il considérait comme une forme de romantisme, il devint partisan d’une violence brutale et sanglante, en rupture avec le western classique. Novateur dans la mise en scène, le cinéaste chorégraphie et esthétise la violence, qui devient endémique et contamine tout l’univers de ce film crépusculaire, peuplé de personnages qui cherchent leur place dans un monde qui ne leur ressemble plus. Chef-d’œuvre de Sam Peckinpah, La Horde sauvage est l’un des actes fondateurs de la révolution du cinéma américain et du « Nouvel Hollywood ».

2h / 35 mm / couleur / vf titre original The Professionals scénario Richard Brooks, d’après le roman de Franck O’Rourke A Mule for the Marquesa production Columbia Pictures image Conrad Hall décors Ted Haworth, Frank Tuttle montage Peter Zinner musique Maurice Jarre interprétation Lee Marvin, Burt Lancaster, Robert Ryan, Jack Palance, Woody Strode, Claudia Cardinale distribution Sony Pictures

2h28 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Wild Bunch scénario Walon Green, Sam Peckinpah production Warner Bros. Pictures, Phil Feldman, William Faralla, Roy N. Sickner image Lucien Ballard son Robert J. Miller costumes Gordon Dawson montage Louis Lombardo musique Jerry Fielding interprétation William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Edmond O’Brien, Warren Oates, Jaime Sánchez, Ben Johnson, Emilio Fernández distribution Théâtre du Temple

iL ÉTAiT une FoiS LA rÉVoLuTion Sergio Leone 1971 / ITALIE

En 1913, au Mexique, se rencontrent Juan Miranda et John Mallory. Le premier est pilleur de diligences, le second est spécialiste en explosifs. Ensemble, ils vont organiser le braquage de la banque centrale de Mesa Verde. Mais la révolution mexicaine fait rage… Il était une fois la révolution, deuxième volet d’une célèbre trilogie commencée par Il était une fois dans l’Ouest (1968) et achevée par Il était une fois en Amérique (1982) est une pièce phare de l’œuvre de Sergio Leone, qui réinventa le genre ressassé du western jusqu’alors réservé aux Américains. Il livre dans ce film une vision plus personnelle, critiquant l’idéal intellectuel et romantique de la révolution. Longtemps sujet à la censure et amputé de scènes clés, ce chefd’œuvre porté par l’incroyable duo James Coburn – Rod Steiger, et par l’inoubliable musique d’Ennio Morricone, a enfin retrouvé sa version intégrale, pour notre plus grand plaisir. 2h33 / 35 mm / couleur / vostf titre original Giù la testa titre international A Fistful of Dynamite scénario Luciano Vincenzoni, Sergio Donati, Sergio Leone production Fulvio Morsella image Giuseppe Ruzzolini montage Nino Baragli musique Ennio Morricone interprétation James Coburn, Rod Steiger, Romolo Valli distribution Carlotta Films

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Sam Peckinpah 1974 / ÉTATS-UNIS

Dans une hacienda mexicaine, un riche et puissant propriétaire foncier découvre que sa fille est enceinte. Furieux, il n’hésite pas à la torturer pour connaître l’identité du père de cet enfant. Sitôt le nom d’Alfredo Garcia prononcé, il promet une récompense d’un million de pesos pour la tête du coupable. Benny, un médiocre pianiste alléché par la prime, se lance à la recherche d’Alfredo Garcia, quitte à devoir le déterrer de sa tombe… Dans la même veine sanglante que La Horde sauvage, Sam Peckinpah dépeint un monde sans espoir et sans rédemption possible, où les cadavres s’amoncellent dans une descente aux enfers vertigineuse. Film unique en son genre, aussi violent que lyrique, Apportezmoi la tête d’Alfredo Garcia bascule progressivement vers la folie la plus totale. Fusillades et corruption deviennent le quotidien de personnages perdus dans un univers désertique, ivres de chaleur et d’alcool. 1h52 / 35 mm / couleur / vostf titre original Bring me the Head of Alfredo Garcia scénario Sam Peckinpah, Franck Kowalski, Gordon T. Dawson. production Optimus Films, Estudios Churubusco Azteca, Martin Baum, Helmut Dantine image Alex Philips Jr. montage Dennis E. Dolan, Sergio Ortega, Robbe Roberts musique Jerry Fielding interprétation Warren Oates, Isela Vega, Gig Young, Robert Webber, Helmut Dantine, Emilio Fernandez, Kris Kristofferson, Donnie Fritts, Chano Urueta distribution Carlotta Films

1995 / ÉTATS-UNIS

Lorsque la fiancée du guitariste et chanteur mexicain El Mariachi est assassinée par un trafiquant de drogue, ce dernier décide de se venger. Dissimulant des armes dans le corps de sa guitare, il se transforme en tueur impitoyable et s’engage dans une sanglante course-poursuite. Trois ans après le succès d’El Mariachi, Roberto Rodriguez retrouve le personnage légendaire de Desperado pour une nouvelle intrigue explosive. Antonio Banderas y incarne un héros de western sensuel et charismatique, aux côtés de Salma Hayek, plus sexy que jamais. Les nombreuses références au cinéma de Sergio Leone, Sam Peckinpah ou John Woo, n’en font pas moins un film original et unique, qui se joue des conventions du genre. Antonio Banderas interprète lui-même les chansons du film et Steve Buscemi et Quentin Tarantino y font des apparitions savoureuses. Un western décalé et jubilatoire, par le réalisateur de Sin City et Une nuit en enfer. 1h43 / 35 mm / couleur / vostf scénario Robert Rodriguez production Columbia Pictures Corporation Los Hooligans Productions, Robert Rodriguez, Elizabeth Avellan Carlos Gallardo, Bill Borden image Guillermo Navarro décors Cecilia Montiel costumes Graciela Mazón montage Robert Rodriguez musique Los Lobos interprétation Antonio Banderas, Salma Hayek, Joaquim de Almeida, Steve Buscemi, Quentin Tarantino distribution Sony Pictures

2000 / ÉTATS-UNIS

Robert Wakefield, ancien juge à la Cour Suprême, vient d’être nommé à la tête de la lutte antidrogue lorsqu’il découvre que sa fille est toxicomane. À la frontière mexicaine, deux policiers sont chargés de démanteler un gang de trafiquants. Un homme d’affaires écoulant de la drogue aux États-Unis est arrêté à San Diego, laissant sa femme enceinte sans ressources… Ces univers indépendants se rejoignent et s’entremêlent, dans les ramifications multiples et complexes du commerce de la drogue. Sous des allures de documentaire sur les rouages du trafic de stupéfiants, Steven Soderbergh signe un film à la forme novatrice et parvient à déjouer les pièges de la dénonciation. Figure de proue du cinéma américain indépendant récompensé par la Palme d’or en 1989 pour Sexe, mensonges et vidéo, le cinéaste réunit ici un casting prestigieux ; le film remporta quatre Oscars en 2001 dont celui du meilleur réalisateur et du meilleur acteur dans un second rôle pour Benicio del Toro. 2h27 / 35 mm / couleur / vostf scénario Simon Moore, Stephen Gaghan production Bedford Falls, Initial Entertainment Group, Splendid Medien AG, USA Films image Steven Soderbergh décors Philip Messina, Kristen Toscano Messina montage Stephen Mirrione musique Cliff Martinez interprétation Michael Douglas, Don Cheadle, Benicio Del Toro, Dennis Quaid, Catherine Zeta-Jones, Clifton Collins Jr. distribution Tamasa Distribution

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Le mexique à L’honneur Mexique / USA

Mexico in Focus Mexico / USA

TroiS enTerremenTS Tommy Lee Jones 2005 / ÉTATS-UNIS

En plein désert texan, non loin de la frontière mexicaine, on retrouve le corps de Melquiades Estrada, travailleur clandestin, sommairement enterré. Les autorités locales décident de l’inhumer sans mener d’enquête sur le meurtre. C’est Peter Perkins, son meilleur ami et contremaître de la région, qui part en quête de l’assassin et tente de rapatrier le corps de Melquiades jusqu’à sa terre d’origine, le Mexique, pour lui offrir une sépulture honorable. Pour son premier long métrage, situé dans des paysages somptueux, Tommy Lee Jones incarne lui-même le protagoniste de ce périple funèbre, héraut de valeurs humanistes, prônant le respect de l’autre, dans des contrées où les droits de l’homme sont bien souvent bafoués. Un western moderne et un parcours humain bouleversant, récompensé à Cannes en 2005. Prix d’interprétation masculine pour tommy Lee Jones et Prix du scénario, festival de Cannes 2005. 2h01 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Three Burials of Melquiades Estrada scénario Guillermo Arriaga production Michael Fitzgerald, Luc Besson, Pierre-Ange Le Pogam, Tommy Lee Jones image Chris Menges son Mark Weingarten décors Merideth Boswell costumes Kathleen Kiatta montage Roberto Silvi musique Marco Beltrami interprétation Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio César Cedillo, Dwight Yoakam, January Jones, Melissa Leo distribution Europa Corp

SuPer nACho Jared hess

2006 / ÉTATS-UNIS

no CounTrY For oLD men

Joel et ethan Coen 2008 / ÉTATS-UNIS

Nacho est cuisinier dans le monastère mexicain où, orphelin, il a passé toute son enfance. Au vu du nombre de malades, ses qualités culinaires semblent laisser à désirer, d’autant que le monastère n’a pas assez d’argent pour lui offrir de bons produits. Pour renflouer les caisses et séduire une jolie religieuse novice, le jeune homme décide de devenir un champion de catch masqué, ou « Lucha Libre ». Le réalisateur déjanté Jared Hess, apôtre de la contreculture américaine et auteur de l’incontournable Napoleon Dynamite, immense succès aux États-Unis, signe avec Super Nacho son deuxième film, à l’humour absurde et décalé, inspiré d’une histoire vraie dans lequel Jack Black compose un personnage de catcheur haut en couleurs. Trois ans après le succès de Rock Academy, l’acteur exploite pleinement son potentiel comique dans ce rôle d'anti-héros attachant. Un film hilarant au second degré résolument kitsch et un hommage tendre aux films de Lucha Libre.

Quelque part dans l’aride désert texan, à la frontière mexicaine, un cow-boy découvre les restes d’un carnage sanglant ainsi qu’une valise de deux millions de dollars. L’homme s’en empare et prend la fuite mais les trafiquants dont il vient de voler le butin lancent à sa poursuite un tueur psychopathe. Froid, brutal et méthodique, l’impitoyable assassin sème la mort sur son passage. Le shérif Bell va tenter de mettre un terme à cette course-poursuite infernale… Les frères Coen, cinéastes prolifiques, signent ici leur première adaptation. Sur fond de règlement de compte sanglant, ils font du texte de McCarthy un film à la croisée des genres, entre road movie élégiaque, western crépusculaire et thriller haletant. Javier Bardem, en ange de la mort, y est impressionnant de violence froide. Grand succès public et critique, le film a remporté quatre Oscars en 2008, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Compétition, festival de Cannes 2007.

1h28 / 35 mm / couleur / vostf titre original Lucha Libre scénario Jared Hess, Jerusha Hess, Mike White, Jory Weitz production Paramount Pictures, Nickelodeon Movies, Black & White Productions image Xavier Pérez Grobet son Santiago Núñez Rojo montage Billy Weber interprétation Jack Black, Ana de la Reguera, Héctor Jiménez, Darius Rose, Moises Arias, Eduardo Gómez distribution Paramount Pictures

2h03 / 35 mm / couleur / vostf titre original No Country for Old Men scénario Joel Coen et Ethan Coen d’après le roman éponyme de Cormac McCarthy production Paramount Classics, Miramax Films, Scott Rudin Productions image Roger Deakins son Peter F. Kurland montage Roderick Jaynes musique Carter Burwell interprétation Tommy Lee Jones, Javier Bardem, Josh Brolin, Woody Harrelson, Kelly MacDonald distribution Paramount Pictures

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ÉVÉNEMENTS EVENTS 149 LA NUIT DU CINÉMA Nuit du Cinéma 161 VISIONS EN 3D RELIEF 3D Program 164 25E ANNIVERSAIRE PIXAR Pixar 25th Anniversary 167 RENCONTRES & TABLES RONDES Workshops & Panel Discussions 169 CINÉ-CONCERT LES PROIES DU VAMPIRE Film Concert: El Vampiro 170 LA BROCANTE CINÉMA Cinema Flea Market 170 EXPO PHOTO LES INVITÉS DU FESTIVAL VUS PAR JÉRÔME BONNET Photo Exhibition: the guests of the festival by Jérôme Bonnet 171 CINÉ-KARAOKÉ + BAL Cine-Karaoke + Dancing Party

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ÉVÉNEMENTS

La Nuit du Cinéma

EVENTS

Nuit du Cinéma

LA NUIT DU CINÉMA Le Festival Paris Cinéma lance sa 9e édition en fanfare avec la Nuit du Cinéma. Placés sous le signe de l’éclectisme, du plaisir et de la convivialité, quatre programmes sont proposés aux cinéphiles somnambules ou insomniaques pour (re)découvrir une vingtaine de films cultes du cinéma bis, des séances trash ou érotiques… Avec le soutien de

La Nuit du Cinéma est composée de quatre thématiques :

Ciné bis mexicain Roman porno Filipino Fever Femmes vampires

CINÉ BIS MEXICAIN

LES PROIES DU VAMPIRE

Comme le Mexique est à l’honneur cette année (voir p. 127) la Nuit consacre l'un de ses volets à un programme coloré et épicé, mêlant avec inventivité l’imaginaire, le fantastique, la sensualité et la dérision. Dans ces films originaux (issus du cinéma bis des années 60 et 70), véritables trésors d’ingéniosité et de trouvailles débridées se croiseront vampires, momies, jeunes femmes possédées, sorcières jeteuses de sorts et le légendaire Santo, le lutteur au masque d’argent… À cette occasion, Old El Paso TM offrira aux noctambules la possibilité de découvrir les multiples saveurs de sa cuisine mexicaine.

De retour dans l’hacienda de son enfance, Marta va de surprises en surprises. Ladite hacienda est en ruines, l’une de ses tantes est décédée et la seconde, qui n’a pas pris une ride depuis des années, lui présente le mystérieux comte Duval… Ce film fantastique, à l’atmosphère gothique et sulfureuse, est porté par un personnage de vampire moderne et élégant joué par l’un des acteurs fétiches des films d’épouvante mexicains : le charismatique Germán Robles.

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Avec le soutien de

Fernando Méndez 1957 / MEXIQUE

1h27 / 35 mm / noir et blanc / vostf titre original El Vampiro scénario Ramón Obón production Alfredo Ripstein image Rosalío Solano son Rafael Ruiz Esparza décors Gunther Gerszo montage José W. Bustos musique Gustavo César Carrión interprétation Abel Salazar, Ariadne Welter, Carmen Montejo, Germán Robles, José Luis Jiménez ayant droit Alameda Films source Filmoteca UNAM

LA MOMIE AZTÈQUE Rafael Portillo 1957 / MEXIQUE

Le scientifique Almada soutient que l’hypnose donne accès à des vies antérieures. Face à l’incrédulité de son auditoire, il renvoie sa fiancée au temps des Aztèques mais une vieille malédiction se réveille… Joyau du cinéma d’épouvante mexicain, dont le succès fut à l’origine d’une trilogie, ce film aux décors somptueux mêle expériences scientifiques, cérémonies occultes et romance autour d’une des figures emblématiques du fantastique : la momie. 1h20 / vidéo / noir et blanc / vostf titre original La Momia Azteca scénario Alfredo Salazar production Cinematográfica Calderon, S. A. image Enrique Wallace montage Jorge Bustos musique Antonio Diaz Conde interprétation Ramon Gay, Rosa Arenas, Crox Alvarado, Luis Aceves Castaneda, Jorge Mondragon source et ayant droit Bach Films

Voir aussi Ciné-concert (p. 169)

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LE MIROIR DE LA SORCIÈRE Chano Urueta 1960 / MEXIQUE

Grâce à son mystérieux miroir magique, la sorcière Sara apprend que sa nièce, Elena, va mourir empoisonnée par son époux, épris d’une autre femme. Incapable d’empêcher le drame, elle élabore une vengeance cruelle où le fantôme d’Elena viendra hanter le nouveau couple. Véritable conte de fées noir, ce film est une réussite du genre : les décors gothiques, la photo soignée et le scénario enlevé en font un divertissement effrayant et fascinant. 1h15 / vidéo / noir et blanc / vostf titre original El Espejo de la Bruja scénario Alfredo Ruanova, Carlos Enrique Taboada production Cinematográfica ABSA, Abel Salazar interprétation Rosita Arenas, Armando Calvo, Isabela Corona ayant droit Alameda Films

LA NAVE DE LOS MONSTRUOS Rogelio A. González 1960 / MEXIQUE

Un vaisseau spatial s’écrase sur la Terre et libère de dangereuses créatures extraterrestres parmi lesquelles Gamma et Béta, deux Vénusiennes aux charmes attrayants… Entre science-fiction, film d’horreur et comédie musicale, un film jubilatoire et sensuel où les extraterrestres, même sous l’apparence de magnifiques jeunes femmes, peuvent s’avérer dangereux… 1h23 / vidéo / noir et blanc / vostf titre international The Ship of Monsters scénario José María, Fernández Unsain, Alfredo Varela Jr. production Jesús Sotomayor Martínez, Heberto Davila G., Sotomayer, S. A. interprétation Lalo González, Ana Bertha, Lorena Velázquez ayant droit Fundaciōn Televisa

MANSION OF MADNESS

1970 / MEXIQUE

La comtesse Mayra, grande prêtresse des vampires, est ramenée à la vie par le docteur Brankiff. Assassinée deux cents ans plus tôt par un ancêtre de Santo, le catcheur au masque argenté, Mayra cherche à se venger… Santo, figure incontournable du cinéma populaire mexicain et héros de plus de cinquante films, s’attaque ici à d’effrayantes femmes vampires, sensuelles et troublantes. Un véritable régal, mêlant tous les genres du cinéma bis mexicain. 1h29 / vidéo / couleur / vostf titre original Santo en la venganza de las mujeres vampiro scénario Jorge Garcia Besné, Fernando Oses production Latinoamericanas, Cinematográfica Flama, Enrique Morfin interprétation Eric del Castillo, Norma Lazareno, Gina Romand ayant droit Cinematográfica Rodríguez

Juan López Moctezuma

1973 / MEXIQUE - ÉTATS-UNIS

1h25 / vidéo / couleur / vosta titre original La Mansion de la Locura scénario Carlos Illescas, Juan López Moctezuma, d’après une nouvelle d’Edgar Allan Poe Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume production José Borchowsky, Robert Viskin interprétation Claudio Brook, Hansel Arthur, Ellen Sherman source et ayant droit Mondo Macabro

Federico Pichirilo Curiel

ALUCARDA

Juan López Moctezuma

Dans un asile de fous aux méthodes révolutionnaires, le docteur Maillard prône la liberté de ses patients. De plus en plus inquiétants et menaçants, ces derniers tentent de prendre le contrôle de l’institut… Adapté d’une nouvelle d’E. A. Poe, ce film plonge le spectateur dans un voyage macabre au cœur de la folie. Alors que le délire s’installe, les frontières de la normalité s’estompent dans un chaos anarchique. Un film aussi inquiétant que fascinant, qui repousse les limites du genre.

SANTO DANS LA VENGEANCE DES FEMMES VAMPIRES

1975 / MEXIQUE

Mansion of Madness

Dans un couvent mexicain, deux amies orphelines semblent possédées par un esprit démoniaque… L’amitié maléfique des jeunes filles face à la folie hystérique des nonnes, confinées entre elles, transforme le couvent en lieu macabre, horrifique et sanguinaire. Un film d’épouvante culte, qui mêle possession, satanisme, érotisme et vampirisme, signé par un proche collaborateur d’Alejandro Jodorowsky. 1h14 / vidéo / couleur / vostf titre original Alucarda, la Hija de la Tinieblas scénario Alexis Arroyo, Tita Arroyo, Juan López Moctezuma, d’après le roman Carmilla de Sheridan Le Fanu production Max Guefen, Juan López Moctezuma, Eduardo Moreno interprétation Claudio Brook, David Silva, Tina Romero source et ayant droit Mondo Macabro

Alucarda

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La Nuit du Cinéma

EVENTS

Nuit du Cinéma

ROMAN PORNO Fondée en 1912, la Nikkatsu est le doyen des cinq grands studios qui ont dominé l’âge d’or du cinéma japonais des années 50. Les traces laissées avant guerre par Kenji Mizoguchi, Daisuke Ito ou Sadao Yamanaka témoignent de son hérédité prestigieuse. Après un intermède (1942-1954), elle reprend sa production et révèle Yuzo Kawashima, Seijun Suzuki ou Shohei Imamura et devient un champion du boxoffice grâce à de jeunes comédiens dont Yujiro Ishihara est la superstar. Mais, quand la télévision envahit les foyers dans les années 60, c’est tout le cinéma japonais qui vacille. L’année 1971 est un point de nonretour marqué par la faillite du studio Daiei. Au prix d’une véritable révolution, la Nikkatsu est la seule à préserver son système de production de masse en lançant sa série Roman Porno le 20 novembre 1971. Soutenue dès ses débuts par les critiques progressistes et les étudiants, elle produira plus de 700 films jusqu’à sa disparition en 1988. Véritable anomalie dans l’histoire du cinéma, la Nikkatsu en se consacrant à la production quasi exclusive de films Roman Porno, tournés dans ses fastueux studios, fait figure d’« Hollywood de l’érotisme ». Si une partie des employés qui refuse de s’y soumettre quitte la compagnie, ce sont pourtant des techniciens d’élite, tous détenteurs du savoir-faire de la grande époque, qui façonnent le genre avec dévouement. Contrairement au cinéma pink fauché soudoyant son public masculin par un érotisme bon marché, les créateurs du Roman Porno ne voient dans ces contraintes qu’un alibi pour traduire à l’écran leurs désirs de cinéma. Raconter la passion sous toutes ses formes pourrait être leur mot d’ordre. Sous leurs caméras, la présence des actrices, nouvelles muses, resplendit de milles feux, grâce à la qualité de la lumière et de la photographie. L’on ne peut qu’admirer le talent de Junko Miyashita, Hiroko Isayama ou Naomi Tani, qui se distinguent comme de grandes actrices du cinéma japonais. En ayant fait le choix d’aller à contre-courant de l’histoire pour préserver le meilleur de leurs traditions, ces artisans de l’Eros que sont Tatsumi Kumashiro, Noboru Tanaka, Chusei Sone, Masaru Konuma ou Takashi Ishii, ont inventé de nouvelles formes narratives capables de saisir l’air du temps. Grâce à leurs chefs-d’œuvre, le Nikkatsu Roman Porno s’inscrit durablement dans le patrimoine cinématographique japonais.

DIMITRI IANNI

SAYURI, STRIP-TEASEUSE Tatsumi Kumashiro 1972 / JAPON

Sayuri, jeune femme née dans l’univers du strip-tease des nuits chaudes d’Osaka, est passée maîtresse dans l’art d’attiser le désir des hommes au cours de spectacles à l’érotisme intense. Bien qu’adulée par la gente masculine, elle est en rivalité permanente avec sa collègue Harumi. Kumashiro met en scène une femme provocante qui tente de se jouer des règles de la société japonaise des années 70. Sayuri Ichijo, personnalité controversée au Japon en raison du caractère explicitement sexuel de ses spectacles, tient ici son propre rôle et insuffle au récit une dimension documentaire. Le film obtint les Prix du meilleur scénario et de la meilleure comédienne, décernés par la célèbre revue japonaise Kinema Jumpo. 1h09 / 35 mm / couleur / vostf titre original IchijoSayuri : NuretaYokujo scénario Tatsumi Kumashiro production Nikkatsu Corporation image Shinsaku Himeda son Hideo Tatebe décors Izuo Tsuchiya montage Akira Suzuki musique Noboru Yoda interprétation Sayuri Ichijo, Hiroko Isayama, Kazuko Shirakawa, Go Awazu, Akira Takahashi vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

LE RIDEAU DE FUSUMA

Tatsumi Kumashiro 1973 / JAPON

1918. Dans une maison de geishas, les pensionnaires de tous âges ont une règle commune : ne pas faire de sentiment avec les clients. Mais lorsque la belle Sodeko rencontre Shinsuke, un nouveau client sur le point de se marier, troublée, elle se révèle timide et pudique malgré sa grande expérience. Allant contre toutes les recommandations qui lui ont été faites, Sodeko se laisse aller à une relation érotique et amoureuse intense… Dans l’obscurité vaporeuse des moustiquaires, Kumashiro explore le plaisir et les tourments de la sexualité féminine, entravés par des siècles de puritanisme. Considéré comme l’un des meilleurs films japonais des années 70, Le Rideau de fusuma met en scène les liens entre sexe, pouvoir et argent dans cette période historique chargée d’émeutes provoquées par l’augmentation du prix du riz, l’annonce de la révolution d’Octobre et l’envoi des troupes japonaises en Sibérie. 1h12 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original ou international Yojohan Fusuma no Urabari scénario Tatsumi Kumashiro production Nikkatsu Corporation image Shinsaku Himeda son Saburo Takahashi décors Yoshie Kikukawa montage Akira Suzuki interprétation Junko Miyashita, Eimi Esumi, Naomi Oka, Moeko Ezawa vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

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LES AMANTS MOUILLÉS Tatsumi Kumashiro 1973 / JAPON

Katsu quitte Tokyo et revient dans son village natal fuyant la menace de yakuzas. Craignant de probables représailles, il persiste à renier son ancienne identité dans ce petit village de pêcheurs où beaucoup l’ont pourtant reconnu. L’homme fait la connaissance de Yuko, jolie propriétaire du cinéma local délaissée par son mari. Ils nouent rapidement une relation érotique débridée. Mais la menace que fuit Katsu va très vite le rattraper… Jouant malicieusement avec les limites fragiles entre érotisme et pornographie, Kumashiro dénonce toute l’hypocrisie de la censure de l’époque en floutant les zones sexuelles de ses comédiens par un simple procédé de grattage de la pellicule. Un film d’une immense liberté formelle, aux échappées quasi expérimentales d’une grande modernité. 1h16 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Koibitotachi ha nureta scénario Tatsumi Kumashiro, Koji Kamoda production Nikkatsu Corporation image Shinsaku Himeda son Nobumasa Fukushima décors BugenSakaguchi montage Osamu Inoue musique Tetsu Oe interprétation Rie Nakagawa, Moeko Ezawa, Chiro Kei, Tetsu Oe vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

RUE DE LA JOIE Tatsumi Kumashiro 1974 / JAPON

Shimako et ses collègues, Kimiko, Shigeko et Naoko sont prostituées. Au Kofukuya (littéralement : la maison qui vend du bonheur), la maison close de Tamanoi où elles exercent, toutes rivalisent d’astuces et de combines pour attirer le plus grand nombre de clients et gagner plus d’argent. À la veille de la promulgation de la loi antiprostitution de 1956, Tatsumi Kumashiro met en scène le quotidien de ces filles de joie et les cahots de leur existence marginale (Shimako tombe amoureuse d’un gangster qui lui vole tout son argent. Kimiko, plus sage, épouse l’un de ses clients). Au-delà de l’érotisme débridé du récit, Kumashiro pose un regard tendre sur un groupe de femmes attachantes et interroge leur rapport au sexe, à l’argent et leur rôle dans la société japonaise de la fin des années 50. 1h18 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Akasen Tamanoi Nukeraremasu scénario Tatsumi Kumashiro, d’après une nouvelle d'Ikko Shimizu production Nikkatsu Corporation interprétation Junko Miyashita, Naomi Oka, Keizo Kanie, Meika Seri, Eimei Esumi, Aoi Nakajima vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

L’EXTASE DE LA ROSE NOIRE Tatsumi Kumashiro 1975 / JAPON

Juzo est réalisateur de films érotiques à petits budgets, tournés sous le manteau. Sur le plateau de son dernier film, sa comédienne principale, Meiko, enceinte de son partenaire, décide qu’elle ne peut continuer à exercer dans son état. Juzo se met en quête d’une nouvelle actrice. Dans la salle d’attente d’un dentiste, il rencontre la belle Ikuyo. Sous le charme, il décide de faire de la jeune femme timide sa prochaine star. L’Extase de la rose noire est une réflexion, drôle et amère sur les coulisses du porno clandestin. Kumashiro y met en scène, dans une ironique mise en abîme, un réalisateur fauché et donne à voir la marginalité et les liens profonds qui unissent ces « familles » de professionnels de l’érotisme dans le japon des années 70. Naomi Tani, toute en désir retenu et en plaisir coupable, illumine chaque plan de sa présence. 1h12 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Kurobara Shoten scénario Tatsumi Kumashiro, d’après un roman de Giichi Fujimoto production Nikkatsu Corporation image Shinsaku Himeda son Tsuneo Furuyama décors Yoshinaga Yokoo montage Akira Suzuki interprétation Naomi Tani, Shin Kishida, Meika Seri, Hajime Tanimoto, Akira Takahashi vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

Voir Hommage à Naomi Tani (p. 155)

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La Nuit du Cinéma

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Nuit du Cinéma

LA VÉRITABLE HISTOIRE D’ABE SADA Noboru Tanaka 1975 / JAPON

Japon 1936 : une jeune femme est retrouvée hagarde, ensanglantée, errant dans les rues. Elle se nomme Abe Sada et vient d’étrangler Kichizo, son amant, et de découper la partie la plus intime de son anatomie. Basé sur l’histoire vraie d’Abe Sada, également source d’inspiration de Nagisa Oshima pour L’Empire des sens, Noburu Tanaka déroule l’écheveau de ce fait divers qui a conduit une femme ordinaire à ne voir d’autre issue à la passion que la mort. Le recours aux pratiques douloureuses, humiliantes et extrêmes que sont le sadomasochisme, les privations diverses et l’isolement, est ici traité comme un élément constitutif et indissociable de la passion fulgurante qui unit deux êtres. Un grand succès qui contribua à faire de Junko Miyashita une star du genre au Japon. Quatre ans plus tard, elle remportera un prix d’interprétation pour son rôle dans La Femme aux cheveux rouges de Tatsumi Kumashiro. 1h16 / 35 mm / couleur / vosta titre original Jitsuroku Abe Sada scénario Akio Ido production Nikkatsu Corporation image Masaru Mori son Eiji Kimura montage Shinji Yamada musique Koîchi Sakata interprétation Junko Miyashita, Eimei Esumi, Nagatoshi Sakamoto, Ran Chihaya vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

LA MAISON DES PERVERSITÉS Noboru Tanaka 1976 / JAPON

Tokyo, 1923. Goda, directeur d’une pension de la ville, est un homme seul et introverti qui trouve son propre plaisir dans l’espionnage de ses pensionnaires à travers des fentes de son plafond. Parmi eux, la belle Lady Minako, femme riche à l’érotisme brûlant, s’adonne à des pratiques diverses, allant de la masturbation avec des sabots à des relations acrobatiques avec des prêtres libidineux. Un jour, alors que la belle s’ébat avec un homme déguisé en clown, elle l’étrangle, se sachant observée… Tanaka adapte l’univers de Ranpo Edogawa, célèbre écrivain japonais inspiré par Conan Doyle et Edgar Allan Poe. Il livre un film à l’étrangeté subversive. Ses personnages excentriques, frisant parfois le grotesque, donnent une vision poétique et perverse des relations humaines, de la solitude, de la folie et de l’érotisme. 1h16 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Edogawa Ranporyoki-kan : Yaneura no Sanposha scénario AkioIdo, d’après une nouvelle de Ranpo Edogawa production Nikkatsu Corporation image Masaru Mori son Eiji Kimura décors YoshieKikukawa montage Osamu Inoue musique JiroTadeshina interprétation Junko Miyashita, Hiroshi Cho, Renji Ishibashi, Tokuko Watanabe, Koji Yashiro vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

LA FEMME AUX CHEVEUX ROUGES Tatsumi Kumashiro 1979 / JAPON

Une femme erre sur le bord de la route avant d’être prise en auto-stop par Kôzô, un ouvrier macho. L’homme est fasciné, tant par son tempérament de feu que par le rouge de sa chevelure, provocation à la grisaille environnante. La jeune femme reste mystérieusement muette sur son identité mais se laisse ramener chez l’homme qui cesse rapidement de s’interroger tant leurs ébats sont intenses et débridés. Ils s’installent ensemble jusqu’à ce que son ex petit-ami violent leur rende une visite inattendue… À travers la relation érotique épuisante et obsessionnelle de ses deux personnages principaux, dans le milieu ouvrier de la fin des années 70, Kumashiro évoque les liens entre désir sexuel et désespoir. Il dresse un portrait juste et dérangeant de marginaux de la classe ouvrière, aspirants à une vie meilleure. Cette femme aux cheveux rouges, égarée dans un monde gris et pluvieux, c’est Junko Miyashita, véritable icône du Roman Porno, magnifique dans ce drame intense et sombre, considéré comme l’un des sommets du genre. 1h14 / 35 mm / couleur / vosta + vostf titre original Akai Kami no Onna scénario Haruhiko Arai, d’après la nouvelle de Kenji Nakagami production Nikkatsu Corporation image Yonezô Maeda son Fumio Hashimoto décors KazuoYagyû montage Akira Suzuki musique Yûkadan interprétation Junko Miyashita, Ako, Renji Ishibashi vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

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ANGEL GUTS: RED CLASSROOM Chusei Sone 1979 / JAPON

Lycéenne, Nami a été violée par plusieurs de ses camarades de classe qui en ont cruellement fait un film érotique clandestin. Celui-ci a connu un tel succès qu’on la reconnaît encore dans la rue. Kimura, éditeur d’un magazine pornographique visionne ce film et tombe sous le charme de celle qu’il pense comédienne et dont il ne peut oublier le visage. Il la retrouve quelques années plus tard au Love Hotel où elle est réceptionniste et apprend que ce film qui l’a subjugué est en réalité le pire cauchemar de la jeune femme car ce viol n’était pas feint. Il décide alors d’aider Nami. Un an après Angel Guts: High School Coed, premier volet de cette série de cinq films, dans lequel Chusei Sone mettait en scène la figure centrale du viol avec un érotisme dérangeant, le réalisateur aborde ici les séquelles de l’agression à travers le personnage de Nami, jeune femme brisée et autodestructrice. Par le choix de son sujet, le cinéaste, grande figure du Roman Porno, interroge également le genre. 1h19 / 35 mm / couleur / vosta titre original Tenshi no Harawata: Akai Kyoshitsu scénario Takashi Ishii, Chusei Sone, d’après un manga de Takashi Ishii production Nikkatsu Corporation image Nobumasa Mizunoo son Fumio Hashimoto montage Jun Nabeshima musique Tsutomu Izumi interprétation Yuki Mizuhara, Minako Mizushima, Keizo Kanie vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

ANGEL GUTS: RED VERTIGO Takashi Ishii

INSIDE THE PLEASURE DOME OF JAPANESE EROTIC CINEMA Yves Montmayeur

1988 / JAPON

Nami, infirmière, est quasiment violée par deux patients lors d’une garde de nuit. En rentrant chez elle, elle trouve son petit ami photographe au lit avec l’un de ses modèles. Effondrée, la jeune femme s’enfuit mais se fait renverser par un chauffeur pressé, Muraki. Celui-ci vient de perdre son emploi et fuit des créanciers en colère. Séduit par les charmes de la belle endormie, l’homme profite de son état d’inconscience… Ce premier passage à la réalisation de l’auteur de mangas et scénariste Takashi Ishii est le cinquième volet de la série des Angel Guts et sans doute le plus sombre. La relation qui se noue entre ces deux êtres abattus, basée sur une rencontre / agression (la figure du viol étant un élément récurrent de cette série) est un étrange mélange fait de passion et de désespoir. 1h14 / 35 mm / couleur / vosta titre original Tenshi no Harawata: Akai Memai scénario Takashi Ishii d’après l’un de ses mangas production New Century Producers image Yasushi Sasakihara son Yoshio Sako décors Terumi Hosoishi montage Akimasa Kawashima musique The Fly interprétation Mayako Katsuragi, Jun Izumi, Naoto Takenaka, Hirofumi Kobayashi vente à l’étranger Nikkatsu Corporation source The Japan Foundation

2011 / FRANCE / DOCUMENTAIRE

Expérience cinématographique unique, le film érotique nippon a su canaliser tous les débordements artistiques, politiques et sexuels de la société contemporaine japonaise. Des images underground pop et arty des pinku eiga, aux films d’auteurs de la série mythique du Roman Porno produite par le studio de la Nikkatsu, ce documentaire est une exploration aussi jouissive que sulfureuse de l’imaginaire érotique japonais ! PREMIÈRE MONDIALE 1h20 / vidéo / couleur / vostf production Empreinte Digitale image Yves Montmayeur son Yves Montmayeur montage Mathieu Brunel source Empreinte Digitale

Voir Hommage à Naomi Tani (p. 155)

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ÉVÉNEMENTS

La Nuit du Cinéma

EVENTS

Nuit du Cinéma

HOMMAGE À L’ACTRICE NAOMI TANI Naomi Tani s’est engagée dans le cinéma érotique comme on entre en religion. En s’offrant corps et âme aux objectifs de caméras avides de capturer ses formes généreuses et de lécher une carnation immaculée. Avec un seul commandement en guise de sacerdoce : assouvir les désirs des spectateurs mâles. Jusqu’à descendre dans les enfers du ligotage et des écartèlements du monde sulfureux du SM. « La corde me va bien ! » déclare-t-elle. La plus italienne des actrices japonaises, dont les courbes rivalisent avec celles de Gina Lollobrigida, va ainsi s’imposer pendant 12 années, de 1967 à 1979, comme la reine du genre. En soumettant son corps, dès l’âge de 19 ans, à la géométrie torturée du shibari, le bondage nippon. Son noviciat érotique, jalonné d’une centaine de pinku eiga – dont une trentaine tournés entre 1971 et 1979 pour la prestigieuse série Roman Porno qui la consacrera – continue de marquer les consciences et les corps de délicieux stigmates.

YVES MONTMAYEUR « Tu dois aller à Paris. J’aurais tant voulu t’accompagner.», tels furent ses derniers mots. En recevant l’invitation du Festival Paris Cinéma, j’ai d’abord songé à refuser. J’avais quitté le milieu du cinéma depuis si longtemps, me présenter ainsi sur la scène d’un événement si prestigieux semblerait bien présomptueux, en plus d’être un peu gênant. Balayant mes appréhensions, Dan (Oniroku) m’a dit : « Quoi que tu en penses ma chère Naomi, tant que tes films continueront d’être projetés, tu resteras une actrice. Et si nous allions à Paris ensemble ? ». De la façon dont Dan m’y invitait, il devenait plus difficile de refuser. Qui plus est, rien que l’idée seule de marcher avec lui dans Paris était attirante. Finalement je n’ai pu résister, et nous avons convenu de prendre l’avion ensemble pour Paris le 2 juillet. Le 2 juillet, je partirai seule pour Paris, afin d’y revoir, une dernière fois, ce film où je jouais et que Dan avait écrit.

FLEUR SECRÈTE Masaru Konuma

1974 / JAPON

Shizuko, jeune femme prude, refuse d’assouvir les fantasmes sexuels de son époux, un puissant homme d’affaire. Celui-ci décide alors de la remettre entre les mains de Makoto, l’un de ses fidèles employés, le chargeant de dresser cette épouse rebelle et de l’initier aux plaisirs interdits. Mais le jeune homme est resté traumatisé par la vision de sa mère, femme manipulatrice spécialisée dans la photographie bondage, en plein ébats avec l’un de ses clients. Il est, depuis, incapable d’avoir des relations sexuelles. Makoto va cependant s’éprendre petit à petit de la magnifique jeune femme et tous deux vont entamer une relation intensément sensuelle. Masaru Konuma adapte ici un roman d’Oniruko Dan, grand maître de la littérature érotique à tendance sado-masochiste. Naomi Tani y excelle dans son rôle d’épouse insoumise se laissant peu à peu gagner par un plaisir qui la dépasse. 1h14 / 35 mm / couleur / vostf titre original Hana to hebi scénario Yozo Tanaka, d’après le roman de Oniroku Dan production Nikkatsu Corporation image Shohei Ando son Toshimi Katagiri décors Yoshinaga Yokoo montage Akira Suzuki musique Riichiro Manabe interprétation Naomi Tani, Nagatoshi Sakamoto, Yasuhiko Ishizu, Hiroko Fuji, Hijiri Abe distribution Zootrope Films

LA VIE SECRÈTE DE MADAME YOSHINO Masaru Konuma 1976 / JAPON

Madame Yoshino est veuve depuis le décès de son époux, six mois seulement après leur mariage. Femme élégante et d’une grande beauté, elle élève seule sa fille adolescente avec laquelle elle entretient des rapports teintés de jalousie et de rivalité. Spécialisée dans la confection de poupées traditionnelles à l’effigie de personnages du théâtre Kabuki, elle vit dans l’obsession d’un viol subit, adolescente, par un comédien de cette même troupe. Lorsque le bel Hideo entre de leurs vies, séduisant sa fille, Madame Yoshino reconnaît en lui le fils de son violeur et sombre progressivement dans la folie. Une exploration subversive de la rivalité entre une mère traumatisée et une fille en mal d’amour qui se livrent une bataille sans tabou. Masaru Konuma y explore des thèmes récurrents du Roman Porno : obsession amoureuse, fétichisme, voyeurisme… 1h14 / 35 mm / couleur / vostf titre original Kashin no irezumi : uretatsubo scénario Seiji Matsuoka production Nikkatsu Corporation image Masaru Mori son Izuo Tsuchiya montage Toyoharu Nishimura musique Yasuo Higuchi interprétation Naomi Tani, Takako Kitagawa, Shin Nakamaru, Genshu Hanayagi distribution Zootrope Films

Voir aussi Inside the Pleasure Dome of Japanese Erotic Cinema (p. 154) et L’Extase de la rose noire (p. 160)

NAOMI TANI

FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE Vicious Doctor de Seiichi Fukuda (1966) Une femme à sacrifier de Masaru Konuma (1974) Fleur secrète de Masaru Konuma (1974) L’Extase de la rose noire de Tatsumi Kumashiro (1975) / Prisonnière du vice d'Akira Kato (1975) La Vie secrète de Madame Yoshino de Masaru Konuma (1976) / Rope and Skin de Shigoro Nishimura (1979).

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ÉVÉNEMENTS

La Nuit du Cinéma

EVENTS

Nuit du Cinéma

FILIPINO FEVER Qui est cette agente d’Interpol qui ronronne comme un chaton, fait l’amour comme une sirène et se bat comme une panthère ? Mais qu’a bien pu faire l’actrice – et ancienne Miss Philippines – Maria Isabel Lopez avant d’être découpée en petits morceaux dans Kinatay de Brillante Mendoza ? Peut-on mesurer moins d’un mètre et sauver le monde ? Joey Gosiengfiao a-t-il réalisé autre chose que Temptation Island ? Que vient faire Pam Grier dans cette histoire ? Toutes les réponses dans cette réjouissante sélection illustrant l’âge d’or du cinéma de genre philippin, et poursuivre l’exploration d’une cinématographie lointaine et méconnue initiée en 2008 avec un panorama d'une ampleur inégalée du cinéma des Philippines, pays à l'honneur cette année-là à Paris Cinéma. JÉRÉMY SEGAY

THEY CALL HER… CLEOPATRA WONG Bobby A. Suarez

1978 / PHILIPPINES – SINGAPOUR – HONG-KONG

Cleopatra Wong (qui inspirera à Tarantino le personnage d'Uma Thurman dans Kill Bill), agent féminin sexy d’Interpol traverse l’Asie pour résoudre une mystérieuse affaire de faux billets. Tourné à la fin des années 70, véritable âge d’or des films d’arts martiaux, ce film détourne les codes en donnant le rôle principal à une femme. 1h28 / vidéo / couleur / vostf scénario Romeo N. Galang, Bobby A. Suarez production Bobby A. Suarez interprétation Marrie Lee, George Estregan, Dante Varona source et ayant droit Cleopatra Wong International

FOR Y’UR HEIGHT ONLY Eddie Nicart

1981 / PHILIPPINES

Le méchant Mr. Giant enlève le Dr Van Kohler pour utiliser son invention : la bombe « N » et faire trembler le monde. Heureusement l’Agent 00, James Bond lilliputien, bourreau des cœurs et maître de kung-fu, veille au grain… Le déferlement de gadgets, de scènes d’action et de belles femmes : un film parodique à prendre définitivement au second degré ! 1h27 / vidéo / couleur / vosta scénario Cora Caballes production Peter M. Caballes, Dick Randall interprétation Weng Weng, Yehlen Catral, Carmi Martin source et ayant droit Mondo Macabro

SILIP - DAUGHTERS OF EVE Elwood Perez

1986 / PHILIPPINES

Dans un village philippin régi par la loi masculine et religieuse, les amies Tonya et Selda s’initient aux plaisirs de la chair… Désirs et cruauté, jalousies et frustrations, drame et passion : tous les ingrédients d’un grand film érotique. Une œuvre originale, sulfureuse et libre, d’un grand cinéaste philippin méconnu en France. 2h05 / vidéo / couleur / vosta scénario Ricardo Lee production Wilson Tieng, Lucy T. Cabuchan interprétation Maria Isabel Lopez, Sarsi Emmanuelle, Mark Joseph, Myra Manibog, Daren Craig Johnson source et ayant droit Mondo Macabro

BOMBA STAR Joey Gosiengfiao 1980 / PHILIPPINES

Estellia, fan absolue de la célèbre Stella Fuego, rêve de devenir une star elle aussi. Quand elle est repérée par le photographe Joey, sa carrière commence… À travers l’itinéraire chaotique de la jeune fille, Joey Gosiengfiao, le « John Waters philippin », réalise une satire sociale à l’humour mordant. Par sa sensualité et ses attitudes suggestives, l’actrice Alma Moreno deviendra une icône sexuelle aux Philippines. 1h42 / vidéo / couleur / vosta scénario Toto Belano production Regal Films interprétation Alma Moreno, Eddie Gutierrez, Ricky Belmonte source et ayant droit Regal Films

MACHETE MAIDENS UNLEASHED Mark Hartley

2010 / AUSTRALIE

Main-d’œuvre bon marché, décors de rêve, liberté totale : les Philippines, sous la dictacture de Marcos, est une terre d’accueil rêvée pour les films les plus délirants et subversifs ! Au travers d’images d’archives, d’entrevues avec des personnalités comme R. Corman ou J. Landis, ce documentaire retrace l’âge d’or du cinéma de genre aux Philippines : de F. Coppola à P. Grier et les talents du cinéma philippin de l’époque. 1h24 / vidéo / couleur / vostf scénario Mark Hartley production Fury Productions vente à l'étranger Wild Fury

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LES FEMMES VAMPIRES Sensualité, homosexualité, voracité, féminisme, animalité, place aux forces de l’ombre, aux lèvres rouges et aux créatures des ténèbres qui exalteront cette troisième Nuit du Cinéma ! Du Pakistan des années 60 aux « teenagemovies » américains d’aujourd’hui, le mythe de Bram Stocker n’a pas fini de renaître et les femmes vampires d’évoluer avec leur temps… Avec en point d’orgue de ce programme, un hommage incontournable au cinéaste Jean Rollin, décédé en décembre dernier. Pour (re)découvrir l’œuvre fantaisiste et onirique du grand poète maudit des forces obscures qui n’a cessé de cultiver sa fascination pour ces créatures féminines de la nuit…

THE LIVING CORPSE Khwaja Sarfraz 1967 / PAKISTAN

TROUBLE EVERY DAY Claire Denis 2001 / FRANCE

JENNIFER’S BODY Karyn Kusama

2009 / ÉTATS-UNIS

Shane Brown et June sa jeune épouse, viennent passer leur lune de miel à Paris. Mais Shane vient aussi, en secret, rendre visite à Léo, spécialiste d’un mal étrange dont souffre sa propre femme, victime d’incontrôlables pulsions sexuelles et animales. Béatrice Dalle et Vincent Gallo portent ce film dérangeant avec force et férocité, magnifiés par la somptueuse photographie d’Agnès Godard. Sélection officielle, Hors Compétition, Festival de Cannes 2001.

Dans une petite ville du Minnesota, Anita, lycéenne sérieuse et introvertie, et Jennifer, flamboyante pompom girl et bombe du lycée, sont deux meilleures amies. Mais lorsque Jennifer commence à dévorer les hommes au sens propre du terme, Anita tente de protéger son amie du mal qui la ronge. Un film d’horreur sexy et plein d’humour noir qui évoque en filigrane les maux de l’adolescence, ses amitiés blessées ou blessantes, ses désirs sexuels ou mortifères.

1h40 / 35 mm / couleur / vostf scénario Claire Denis, Jean-Pol Fargeau production Georges Benayoun, Philippe Liégeois, Jean-Michel Rey iinterprétation Béatrice Dalle, Vincent Gallo, Alex Descas, Tricia Vessey, Florence Loiret-Caille distribution Rezo Films

1h45 / 35 mm / couleur / vostf scénario Diablo Cody production Mason Novick, Daniel Dubiecki, Jason Reitman interprétation Megan Fox, Amanda Seyfried, Johnny Simmons, Adam Brody distribution Twentieth Century Fox

LES LÈVRES ROUGES

LES PRÉDATEURS

Harry Kümel

1971 / BELGIQUE - FRANCE - ALLEMAGNE

Tony Scott

1983 / ÉTATS-UNIS - GRANDE-BRETAGNE

Un jeune homme trouve refuge pour la nuit dans l’antre lugubre du professeur Tabani et de sa séduisante assistante, vampires assoiffés de sang frais. Ce film, partiellement reconstitué, est une véritable curiosité et un témoignage hilarant sur la société pakistanaise des années 60. Un délicieux mélange de scènes bollywodiennes, d’érotisme et de fantastique kitsch qui lui valut une classification X au Pakistan à sa sortie.

Un couple de jeunes mariés en voyage de noces, se retrouve dans un grand hôtel abandonné d’Ostende. Baigné par les couleurs froides de la mer du Nord autant que par la flamboyance écarlate des intérieurs, ce film aux plans composés comme des tableaux surréalistes vaut aussi le détour pour la délicieuse interprétation de l’icône féministe Delphine Seyrig, en vampire lesbienne et cruelle.

New York, 1983. Miriam et son compagnon John vivent une existence oisive. Lorsque John commence à dépérir, le couple consulte une spécialiste du vieillissement. Un film marqué par l’esthétisme sophistiqué et les expérimentations musicales des années 80 où Sarandon, Deneuve et Bowie, icônes à la sexualité ambivalente vêtues des costumes d’Yves Saint-Laurent, incarnent une nouvelle race de vampires rock’n roll.

1h44 / vidéo / noir et blanc / vosta titre original Zinda Laash scénario d’après le roman Dracula de Bram Stocker production Abdul Baqi interprétation Habib, Rehan, Asad, Yasmeena, Nasreen source et ayant droit Mondo Macabro

1h38 / vidéo / couleur / vf titre original Daughters of Darkness scénario Pierre Drouot, Jean Ferry, Harry Kümel production Showking Films, Maya Films, Ciné Vog Films, Roxy Films interprétation Delphine Seyrig, John Karlen, Danielle Ouimet, Andrea Rau, Paul Esser, Georges Jamin distribution Liliom Audiovisuel

1h36 / 35 mm / couleur / vostf titre original The Hunger scénario Ivan Davis, Michael Thomas, d’après le roman de Whitley Strieber production Richard Shepherd MGM USA interprétation Catherine Deneuve, David Bowie, Susan Sarandon distribution Mission Distribution

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La Nuit du Cinéma

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Nuit du Cinéma

HOMMAGE À JEAN ROLLIN Né en 1939, Jean Rollin nourrit très jeune un amour inconditionnel pour les films d’aventures et la littérature populaire d’avant-guerre. Lorsqu’à la fin des années 50 il se lance dans le cinéma, c’est avec Feuillade, Buñuel ou Franju pour référents et modèles. Mais l’esthétique de son cinéma prend rapidement un tour très personnel. Fantastiques, surréels, et sensuels, ses films sont peuplés de femmes vampires en nuisettes, de vierges et de bonnes sœurs. Poésie onirique, jeu sur le double et les mondes parallèles, déambulations nocturnes et chairs ensanglantées sont les motifs fondateurs de l’œuvre de ce cinéaste franc-tireur qui, de film en film, a fait entendre une voix marginale et singulière dans le paysage cinématographique.

FASCINATION Jean Rollin

1979 / FRANCE

À une époque révolue où l’on soigne l’anémie en buvant du sang frais de bœuf, les abattoirs sont des des lieux de rencontres à la mode. Une secte ne tarde pas à y naître où des femmes se réunissent dans un château, y attirent un séduisant jeune homme et le sacrifient pour étancher leur soif… Un film à l’étrangeté onirique et érotique avec la star du X Brigitte Lahaie, bourgeoise en dentelle blanche assoiffée de chair et de sang. 1h20 / 35 mm / couleur scénario Jean Rollin production Les Films ABC, Comex, Joe De Lara interprétation Brigitte Lahaie, Franca Mai, Jean-Marie Lemaire source Cinémathèque de Toulouse

LÈVRES DE SANG Jean Rollin

1975 / FRANCE

Frédéric est troublé par la photographie d’un château en ruines et hanté par l’apparition d’une belle vampire… Tous les éléments du cinéma de Jean Rollin sont réunis pour enchanter les amateurs du genre : cimetières et déambulations nocturnes, complots et scène de masturbation féminine, grenouilles et cadavres nus… Une fantaisie romantique par le maître du désir et de l’irrationnel. 1h29 / vidéo / couleur scénario Jean Rollin et Jean-Lou Philippe production Off Productions, Scorpion V, Nordia Films interprétation Jean-Lou Philippe, Annie Belle, Natalie Perey source Insolence Prod

LA FIANCÉE DE DRACULA Jean Rollin

2002 / FRANCE

Eric et son professeur partent à la recherche de Dracula et découvrent une secte peuplée de créatures monstrueuses. Leurs recherches les mènent au mystérieux Ordre de la Vierge Blanche où une jeune femme est gardée par des nonnes inquiétantes et hilarantes… Entre animaux empaillés et chairs palpitantes, châteaux hantés et danses orientales, Jean Rollin convie le spectateur à une fantaisie gothique surréaliste. 1h37 / 35 mm / couleur scénario Jean Rollin production Les Films ABC, AVIA Films, Gold Films Roma interprétation Cyrille Iste, Jacques Régis, Thomas Smith source Cinémathèque de Toulouse

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Visions en 3D relief

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VISIONS EN 3D RELIEF / 3D PROGRAM Impossible aujourd’hui d’ignorer le déferlement de la 3D qui envahit les salles de cinéma et même les salons des particuliers. La projection en relief offre au spectateur non seulement une expérience de cinéma renouvelée, mais aussi une réappropriation de l’espace par les cinéastes, comme a pu le démontrer le travail de Wim Wenders sur Pina. Le Festival Paris Cinéma se devait de refléter cette nouvelle approche du 7e art. C’est chose faite avec cette sélection de courts métrages qui met en lumière le travail de réalisateurs français pionniers dans leur domaine. Voir aussi Tables rondes (p. 167), Avant-premières Cars 2 (p. 39), Les Contes de la nuit (p. 42) et Derrière les murs (p. 43)

RÉMINISCENCE Céline Tricart 2008 / FRANCE

LE TRAIN OÙ ÇA VA Jeanne Guillot 2009 / FRANCE

Un jeune homme découvre un laboratoire photographique abandonné depuis plus d’un siècle et demi. Ce lieu étrange va le propulser dans le passé, en 1854, le temps de la séance de pose d’une jeune femme rêveuse qui souhaite se faire tirer un portait un peu particulier. Inspiré d’un fait réel, Réminiscence évoque avec une douce nostalgie la fragilité du passé, et peut-être encore plus celle du présent. Réalisé en trois dimensions, ce court métrage se propose comme une narration poétique où, les lumières se dessinent avec subtilité et discrétion et où l’espace d’un instant, le passé oublié dialogue avec le présent. De ces instants fugaces et pourtant inaltérables, Céline Tricart nous offre une rêverie photogénique. Récemment diplômée de l’école de cinéma Louis-Lumière à Paris, elle travaille en tant que stéréographe sur de nombreux projets, dont le premier long métrage français en relief, Derrière les murs de Pascal Sid et Julien Lacombe.

Trois générations d’une même famille passent le week-end dans leur vieille maison de campagne : le père, sa fille et son petitfils. Le patriarche a promis que le train de son enfance allait repasser sur la voie désaffectée. Chaque jour, ils attendent que l’ancienne voie ferrée reprenne du service. L’attente de ce train, qui n’arrive pas et qui n’arrivera sans doute jamais, apaise finalement les relations tendues entre le père et sa fille et se transforme en prétexte pour passer du temps ensemble. Cet émouvant court métrage est signé Jeanne Guillot, ancienne élève de La fémis au département image, où elle réalise ses deux premiers films : Dans la dentelle et Le Train où ça va. C’est pour ses recherches de fin d’études que cette réalisatrice prometteuse s’intéresse au cinéma en relief et découvre un médium qui la passionne. Elle l’utilise d’une façon atypique, moins spectaculaire et plus mélancolique, dans ce film déjà sélectionné dans de nombreux festivals.

6 min / numérique / 3D relief / couleur scénario Céline Tricart production ENSLL image Elie Girard son Arnaud Marten décors Claire Blot montage Céline Tricart musique Mathieu Alvado interprétation Gabriel Willem, Déborah Révy, Jean-Noël Martin source Céline Tricart

20 min / numérique / 3D relief / couleur scénario Jeanne Guillot, Élise Benroubi production La fémis image Jeanne Guillot son Julien Fezan, Ivan Garriel stéréographie Céline Tricart, Laurent Verduci interprétation Pierre Léon, Pauline Guimard, Benjamin Pate source La fémis

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7 TONNES 3

Nicolas Deveaux 2010 / FRANCE

Dans un immense gymnase, un énorme éléphant découvre les joies du trampoline. Agile et plus léger qu’il n’en a l’air, il développe une virtuosité sans pareille dans des figures acrobatiques dignes des plus grands champions. Dans 7 tonnes 3, le grain de la lumière, les ombres, les perspectives, tous les éléments jusqu’aux pirouettes de l’éléphant sont traités avec un réalisme époustouflant. L’image numérique imite à la perfection la prise de vue réelle et Nicolas Deveaux prend plaisir à jouer avec les contrastes de ce monde virtuel. Dans le gymnase au plafond infini, le gigantesque éléphant s’avère minuscule, puis léger comme une plume lorsqu’il élabore ses figures improbables, filmées avec le réalisme des numéros d’athlètes olympiques. Sélectionné dans de nombreux festivals, ce court métrage est une version 3D du film 7 tonnes 2, réalisée par Nicolas Deveaux à la sortie de son école d’infographie et déjà véritable succès sur Internet. 3 min / numérique / 3D relief / couleur scénario Nicolas Deveaux production Aurélia Sellier, Cube Creative Computer Company image Nicolas Deveaux, Patrick Jean son Julien Rancœur montage Nicolas Deveaux musique Julien Rancœur source Cube Créative

SHOOTING

Jérôme Diamant-Berger 2010 / FRANCE

Léo est l’artiste préféré d’Eva. Lorsqu’ils se rencontrent, la jeune femme est très excitée à l’idée de visiter son atelier. Léo, d’abord intimidé, est finalement ravi de raconter son projet de film à quelqu’un. Il décide alors de lui faire jouer tous les personnages et la réduit comme par magie, telle une poupée dans un théâtre optique digne des décors de Méliès. Auteur, réalisateur et producteur d’une vingtaine de films, Shooting est le premier court métrage en 3D relief de Jérôme Diamant-Berger. Cinéaste à la pointe des avancées technologiques, il a été le premier, en 1986, à mettre en scène un hologramme en image de synthèse dans L’Unique, écrit avec Olivier Assayas et Jean-Claude Carrière. À travers un jeu sur l’espace, mêlant incrustation de personnages miniaturisés et stéréographie, il parvient à lier avec talent ses deux aspirations : rendre hommage au cinéma classique tout en explorant le potentiel des technologies actuelles. Ce court métrage astucieux est le travail préparatoire d’un long métrage sur la magie du cinéma, Shooting d’Artagnan. 13 min / numérique / 3D relief / couleur scénario Jérôme Diamant-Berger production Le Film d’Art image Pierre Babouin, Jean-Marie Boulet son Victor Gambier, Nicolas Dambruise décors Alban Guillemois montage Guillaume Diamant-Berger musique Béatrice Thiriet interprétation Julie Depardieu, Pierrick Sorin source Le Film d’Art

J’ADORE ÇA

Sophie Blanvillain 2011 / FRANCE

Sur le ring de la finale du championnat d’Europe de catch féminin, Blondie Colorado défie Nini-peau-de-chien… Prête à lutter pour l’amour d’un homme et face à un public en transe, elle affronte sa redoutable adversaire entre peur et jubilation. C’est avec J’adore ça que Sophie Blanvillain, directrice de casting, passe à la réalisation. Elle s’inspire d’un épisode de sa vie dans lequel elle « donna » son corps à Flesh Gordon, catcheur français. Loin de la vulgarité et de la violence souvent associées à ce sport, elle pose un autre regard sur la féminité, à l’opposé des clichés. Elle nous montre des femmes qui s’affirment, qui n’ont pas peur des coups et qui prennent un certain plaisir à en donner. La 3D, filmée parfois à 1 000 images par seconde, permet de capter la sensualité des corps en action par des ralentis d’une grande intensité, et les couleurs vives ajoutent une dimension « pop » à l’ensemble. Un film charnel dans lequel transpirent beauté et animalité. PREMIÈRE MONDIALE 12 min / numérique / 3D relief / couleur scénario Sophie Blanvillain production Marie de Lussigny, Bee Films, Wallpaper Productions / Shoot Again Productions conseiller technique Emmanuel Legrand image Dylan Doyle stéréographie Hugo Barbier, Thierry Pouffary story-board Antoine Poulain son Mathias Leone décors Zoé Goetgheluck costumes Alexia Crisp Jones, Julien Humeau-Clotaire montage Julien Schickel musique Romy Valalik interprétation Émilie Rosan, Odessa, Scott Rider, Satya Dusaugey, Stéphane Pieters source Bee Films

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25e ANNIVERSAIRE DE PIXAR PIXAR’S 25TH ANNIVERSARY À l’occasion de la sortie de Cars 2, Paris Cinéma fête un anniversaire incontournable pour célébrer la success story d’un studio devenu mythique, salué pour ses innovations techniques, ses personnages attachants et ses scénarios élaborés.

JL A P P R OV ED 2 5 Y EAR LO G O FO R PIXA R IN TERN A L US E O N LY

LE MONDE DE NEMO

Andrew Stanton, Lee Unkrich 2003 / ÉTATS-UNIS

LES INDESTRUCTIBLES Brad Bird

2004 / ÉTATS-UNIS

CARS, QUATRE ROUES John Lasseter

2006 / ÉTATS-UNIS

Marin et son fils Nemo, des poissons-clowns, mènent une vie protégée dans les eaux de la Grande Barrière de corail. Lorsqu’il quitte le cocon familial pour l’école, Nemo saisit l’occasion de défier un père infantilisant et s’aventure hors des limites autorisées. Mais il se fait capturer par un plongeur et Marin part à sa recherche, aidé par l’insouciante Dory, un poisson-chirurgien amnésique et bavard rencontré en chemin. Véritable événement lors de sa sortie, ce film compte parmi les plus grandes réussites de Pixar et marque un tournant dans l’animation en images de synthèse. Tels des magiciens méticuleux, les animateurs donnent vie à cette bande de créatures intrépides avec virtuosité, humour et créativité. Les réalisateurs parlent de la fragilité du vivant avec poésie, et le spectateur oublie la virtualité technique, subjugué par cette plongée fascinante dans les eaux profondes et cristallines d’un monde enchanteur, aux couleurs féériques et bariolées. Oscar meilleur film d’animation 2004.

M. Indestructible et Elastigirl voient leur carrière de super-héros condamnée à cause d’Indestructiboy, un fan qui fait échouer leurs missions. Quinze ans plus tard, ils tentent de mener une vie normale avec leurs trois enfants sous le nom d’Helen et Bob Parr, mais ce dernier rêve de repartir à l’aventure. Quand une dénommée Mirage le contacte pour une mission, il l’accepte en secret... Oscarisé pour cette comédie inventive, puis pour Ratatouille en 2008, Brad Bird et les équipes de Pixar réussissent un tour de force avec ce film de super-héros familial. Les Indestructibles représente une avancée sur le territoire de l’image de synthèse avec, pour la première fois, des personnages humains. Le graphisme stylisé aux allures de comics rétros et les parodies de James Bond servent de déguisement à une réflexion originale et profonde sur un surhomme en mal d’action et aux états d’âme altruistes. Un film où l’on retrouve le sens de la dérision et la délicieuse insolence des œuvres des Studios Pixar. Oscar du meilleur film d’animation 2005.

La superstar Flash McQueen, voiture de course dernier cri promise au succès, rate son arrivée en tête de la Piston Cup et arrive ex-aequo avec deux autres candidats. Pour les départager, ils sont conduits à une compétition Californienne mais Flash McQueen tombe du camion transporteur et se perd jusqu’à la petite ville de Radiator Springs. Contraint par les habitants d’y séjourner, il se lie d’amitié avec Sally, une porshe séduisante, et Martin la dépanneuse. Cars est un pur concentré d’énergie, de bonne humeur et d’humanité. John Lasseter, qui a révolutionné l’animation avec Toy Story 1 et 2, puis 1001 Pattes, revient avec un film inspiré de sa passion pour les voitures. Il collabore ici avec Joe Ranft, l’un des scénaristes les plus talentueux de Pixar, et réalise un film d’une prouesse technique stupéfiante. L’anthropomorphisme fonctionne à merveille pour ce nouveau chefd’œuvre qui prône des valeurs profondément humaines, l’amitié et la sincérité des sentiments.

1h41 / 35 mm / couleur / vf titre original Finding Nemo scénario Andrew Stanton, Bob Peterson, David Reynolds, d’après une histoire originale d’Andrew Stanton production Graham Walters, Pixar Animation Studios animation Dylan Brown image Sharon Calahan, Jeremy Lasky son Gary Rydstrom décors Ralph Eggleston. montage David Ian Salter musique Thomas Newman voix françaises Franck Dubosc, Céline Monsarrat, Kevin Sommier, Dominique Collignon-Maurin, Med Hondo, Martine Meiraeghe distribution The Walt Disney Company France

1h55 / 35 mm / couleur / vf titre original The Incredibles scenario Brad Bird production John Walker, Pixar Animation Studios image Andrew Jimenez, Patrick Lin, Janet Lucroy son Randy Thom décors Lou Romano montage Stephen Schaffer musique Michael Giacchino animation Tony Fucile, Stevens Clay Hunter, Alan Barillaro voix françaises Lorie, Amanda Lear, Bruno Salomone, Patrick Poivre d’Arvor distribution The Walt Disney Company France

2h / 35 mm / couleur / vf scénario Dan Fogelman, John Lasseter, Joe Ranft, Kiel Murray, Phil Lorin, Jorgen Klubien, d’après une idée originale de John Lasseter, Joe Ranft, Jorgen Klubien production Darla K. Anderson, Pixar Animation Studios animation James Ford Murphy, Bobby Podesta image Jeremy Lasky son Tom Myers décors Bob Pauley, Bill Cone, Sophie Vincelette montage Ken Schretmann musique Randy Newman voix françaises Guillaume Canet, Cécile de France, Bernard-Pierre Donnadieu, Samuel Le Bihan, Georges Carlin distribution The Walt Disney Company France

Cars 2 est présenté en avant-première (p. 39)

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ÉVÉNEMENTS e

25 anniversaire Pixar

EVENTS th

Pixar’s 25 anniversary

RATATOUILLE Brad Bird

2007 / ÉTATS-UNIS

Rémy, un rat d’égout gourmet, rêve de devenir un rat de goût. Il ne cesse de concocter des plats savoureux dignes des plus grands chefs. Son rêve : intégrer l’équipe de Skinner, cuisinier de Chez Gusteau, du nom de son idole. Bien décidé à assouvir sa passion, il s’associe avec le jeune Linguini, l’apprenti-cuistot... Ratatouille met ici la perfection des technologies numériques au service du rêve, de l’art gastronomique et de la féérie des décors parisiens. Véritable éloge du raffinement, de la beauté et du goût, Ratatouille est aussi un hymne à la fraternité entre le monde animal et les humains. Une fable inventive, audacieuse (prendre un rat pour héros) et généreuse sur l’apprentissage et l’amitié, dont l’ironie est de nature à séduire aussi les adultes ! Oscar meilleur film d’animation 2008. 1h50 / 35 mm / couleur / vf scénario Brad Bird, sur une histoire originale de Jan Pinkava, Jim Capobianco, Brad Bird production Brad Lewis, Pixar Animation Studios image Sharon Calahan, Robert Anderson animation David DeVan, Mark Walsh, Dylan Brown son Randy Tom décors Harley Jessup montage Darren T. Holmes musique Michael Giacchino voix françaises Guillaume Lebon, Thierry Ragueneau, Camille, Jean-Pierre Marielle, Pierre-François Martin-Laval, Julien Kramer, Gabriel Ledoze, Bernard Tiphaine distribution The Walt Disney Company France

LA LUNA

Enrico Casarosa 2011 / ÉTATS-UNIS

Ce soir, pour la toute première fois, un enfant part travailler avec son père et son grandpère. Dans une vieille barque, ils prennent la mer et rament loin, si loin que, lorsqu’ils sont arrivés, la terre est hors de vue. Là, en pleine mer, en pleine nuit, ils s’arrêtent et attendent. Découvrir en quoi consiste l’incroyable travail de ses aînés est une immense surprise pour le petit garçon. Doit-il suivre l’exemple de son père ou de son grandpère ? Entre leurs visions opposées des traditions ancestrales, pourra-t-il trouver sa propre voie ? La Luna est la première réalisation d’Enrico Casarosa, l’un des animateurs de Pixar qui a notamment travaillé sur Cars, quatre roues et Ratatouille. Tout en suivant la tradition, il fait peau neuve avec un design inhabituel et l’histoire d’un personnage aux considérations plus matures. Bercée par la musique de Michael Giacchino (Ratatouille, Les Indestructibles...), cette fable poétique et originale interroge le passage à l’âge adulte et les questions de filiation qui en découlent. L’enfant, en âge de s’interroger, doit prendre son envol et trouver sa voix au-delà des traditions familiales. 7 min / numérique / 3D relief / couleur / vf scénario Enrico Casarosa production Kevin Reher animation Rodriguo Blaas son Vince Caro montageSteve Bloom musiqueMichael Giacchino distribution The Walt Disney Company France

VACANCES À HAWAÏ Gary Rydstrom 2011 / ÉTATS-UNIS

Alors que les parents de Bonnie décident de partir en vacances avec leur fille, Ken et Barbie, bien décidés à être du voyage commettent l’impardonnable erreur de se cacher dans le mauvais sac de voyage et se retrouvent bloqués à la maison. Heureusement Woody, Buzz l’éclair et leurs compagnons de Toy Story 3 vont tout mettre en œuvre pour réaliser le rêve des deux amoureux en créant de toutes pièces un séjour paradisiaque digne des plus belles vacances. Gary Rydstrom fait partie de l’univers Pixar depuis 1986. Ce grand magicien du son et de l’animation, couronné par sept Oscars sur des succès comme Titanic ou Il faut sauver le soldat Ryan, entame une nouvelle série intitulée « Toy Story Toon ». Destinée à faire revivre régulièrement les personnages tant aimés de Toy Story, cette série permet de poursuivre la joyeuse aventure de ces héros transgénérationnels. FILM INÉDIT 6 min / numérique / 3D relief / couleur / vf titre original Hawaiian Vacation scénario Gary Rydstrom, Jason Katz et Erik Benson production Galyn Susman animation Angus Maclaone image Jeremy Lasky son Michael Semanick / Dustin Cawood montage Axel Gaddes musique Mark Mothersbaugh voix françaises Alex Kiener, Frédérique Bel, Jean-Philippe Puymartin, Richard Darbois, Barbara Tissier, Jacques Balutin, Patrick Préjean, Henry Guybet distribution The Walt Disney Company France

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ÉVÉNEMENTS

Rencontres & tables rondes

RENCONTRES & TABLES RONDES WORKSHOPS & PANEL DISCUSSIONS

EVENTS

Workshops & Panel Discussions

Programmer, c’est aussi accompagner les projections de films par des débats, des discussions, et prendre le temps d’approfondir les enjeux soulevés par la présentation des œuvres. C’est pourquoi le Festival Paris Cinéma propose, chaque année, des moments privilégiés de rencontres avec les créateurs, les penseurs, les acteurs de notre temps afin de replacer le cinéma au cœur de notre réflexion sur le monde. Ces tables rondes ou leçons de cinéma, gratuites, ont pour vocation de faire accéder le plus large des publics à des artistes rares comme Michael Lonsdale ou Jerzy Skolimowski ou de soulever des questions liées aux programmes de l’édition en cours (cette année, le Printemps arabe, par exemple, sera au cœur de notre réflexion, tout comme le cinéma mexicain, pays invité du festival).

JUSQU’OÙ PEUT ALLER L’INTERNET POUR CONSTRUIRE UNE AUTRE SOCIÉTÉ, UN AUTRE CINÉMA ? Pour prolonger la présentation en avant-première du film de David Dusa, Fleurs du mal, nous vous proposons un débat autour du pouvoir des médias sociaux, de leur influence sur les changements sociaux, sur la façon dont ils confèrent du pouvoir aux citoyens et articulent un monde en rapide évolution. Les réseaux sociaux questionnent les médias, les journaux télévisés se peuplent de vidéos trouvées sur Internet, de brèves de Twitter. Le cinéma à son tour cherche que faire avec l’Internet : le bannir ou l’épouser ? Le cinéma débute sa révolution, mais quelle sera-t-elle, vers quoi tendra-t-elle ? Intervenants : Khelil Ben Osman (Creative Geek, WebArchitect de solution interactive et stratégique, Fondateur de Kantik, Associé chez Noodle), Émilie Blézat (productrice), Nicolas Bry (Orange Transmedia Lab), David Dusa (réalisateur des Fleurs du mal), Fabrice Epelboin (Creative Geek, entrepreneur du web, journaliste, consultant international sur le future d’internet), Michel Reilhac (directeur du cinéma Arte France) et, sous réserve, Pierre Bellanger (SkyRock), Jean-Baptiste Roger (Région Île-de-France).

DÉCOUVRIR LES ÉTAPES DE RÉALISATION D’UN FILM EN 3D RELIEF Autour de Jérôme Diamant-Berger, réalisateur et producteur, seront réunis les pionniers français du cinéma en 3D relief : réalisateurs, cadreurs, stéréographes, monteurs ou entrepreneurs. À travers des extraits vidéo de leur travail et des making of, cette table ronde exceptionnelle destinée à la fois au grand public, aux professionnels et aux étudiants illustrera l’émergence de nouveaux talents français dans une pratique jusque-là dominée par les studios américains. Intervenants : Pascal Sid et Julien Lacombe (réalisateurs de Derrière les murs), Céline Tricart (réalisatrice de Réminiscence et stéréographe de Derrière les murs et Shooting), François Garnier (superviseur 3D sur Pina de Wim Wenders), Sophie Blanvillain (réalisatrice de J’adore ça), Yves Pupulin (société Binocle), Pierre Sudre et Audrey Bourdiol (société Flyings3D), Élisabeth Dugnas (Graphiste Cube). Voir également Visions en 3D relief (p. 161)

MASTERCLASS 25 ANS PIXAR

Voir également Avant-premières, Fleurs du mal (p. 45)

DE L’IMAGE À LA PAROLE : LES INDIENS ET LE CINÉMA MEXICAIN Choc de cultures, disparition de civilisations, les Espagnols mettent les peuples autochtones à genoux lors de la conquête. Puis avec la révolution, en 1910, les Indiens deviennent le symbole du peuple mexicain. Entre folklore, histoire et idéologie, comment le cinéma mexicain les a-t-il représentés ? Car les premières images, sans doute, qui viennent à l’esprit sont celles de S. M. Eisenstein dans ¡Que viva México!, influencées par des muralistes comme Diego Rivera. Paradoxe : Emilio « El Indio » Fernández adapte un roman de John Steinbeck pour parler des Indiens dans La Perle (1945). Ismael Rodríguez demande à Toshiro Mifune d’incarner un Indien dans Ánimas Trujano (1962). Mais dans les années 1990, Cabeza de Vaca et La Otra Conquista ont façonné une autre image de la conquête. Et parallèlement, les communautés indigènes ont appris à utiliser la vidéo pour prendre la parole et exprimer leur point de vue. Intervenants : Jean-Christophe Berjon (directeur de la Semaine de la Critique), Nicolás Echevarría (réalisateur, Cabeza de Vaca), Jean-Pierre Garcia (directeur du Festival international du film d’Amiens), Arcelia Ramirez (actrice), et un représentant de l’association Promedios (sous réserve). Voir également Panorama Mexique (p. 129)

À l’occasion de la sortie de Cars 2, le nouveau film des studios Disney.Pixar, le Festival Paris Cinéma fête un anniversaire incontournable pour célébrer la success story d’un studio devenu mythique, salué pour ses innovations techniques, ses personnages attachants et ses scénarios élaborés. Le festival propose une masterclass avec Julien Schreyer, directeur technique de la mise en lumière au sein du studio Pixar et de Cars 2. Cette masterclass sera l’occasion de découvrir les films courts Vacances à Hawaï et La Luna et de connaître certains secrets de fabrication. Intervenant : Julien Schreyer (Pixar) Rencontre animée par Béatrice Wachsberger. Voir également 25e anniversaire de Pixar (p. 165)

Voir également les séminaires Paris Project (p. 178) > Les incitations au tournage en Europe > Produire des films indépendants aujourd’hui : inventivité requise !

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LA MAIRIE DU 19e PROCHE DES HABITANTS La Mairie du 19e édite de nombreux supports de communication à l’attention des habitants

Un guide pratique de l’arrondissement dans lequel trouver toutes les informations utiles à la vie quotidienne

Le Paris du 19e, journal municipal bimestriel distribué dans tout l’arrondissement La gazette du 19e, agenda des évènements culturels, festifs, vie de quartier Des guides thématiques comme le Guide de la Petite Enfance, le Guide des Aînés ou encore le Guide de la scolarité de mon enfant dans le 19e

Le site internet de la Mairie : www.mairie19.paris.fr ainsi que des newsletters thématique et générale

Les “chats” vidéos avec les élu(e)s en direct sur le site de la Mairie du 19e Restez connectés avec votre arrondissement : www.mairie19.paris.fr

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ÉVÉNEMENTS Ciné-Concert

CINÉ-CONCERT LESPROIES DU VAMPIRE CINE-CONCERT EL VAMPIRO

EVENTS

Cine-concert

Une création originale initiée par le Festival Paris Cinéma.

LE FILM LES PROIES DU VAMPIRE Fernando Méndez 1957 / MEXIQUE

Une jeune femme revient dans l’hacienda où elle a passé son enfance. Mais ce qui était alors un paradis terrestre est devenu inquiétant. Deux hommes rôdent : un voyageur en costume blanc et le mystérieux Monsieur Duval, vêtu lui d’une grande cape noire. Les Proies du vampire de Fernando Méndez a été réalisé en 1957. On raconte que le film a été une source d’inspiration pour Christopher Lee lorsqu’il a joué son célèbre Dracula pour la Hammer (1958). Le film de Méndez est un peu plus qu’un banal film de genre. On y trouve invention visuelle, sens aigu de l’atmosphère et, surtout, la conviction que le cinéma peut être aussi magique et fascinant que les contes de fées le sont pour un enfant. 1h27 / 35 mm / vostf

© Bertrand Jacquot pour Paris Cinéma | juin 2011

LES ARTISTES

Jackie Berroyer

JACKIE BERROYER Jackie Berroyer est scénariste, dialoguiste, écrivain, chroniqueur et acteur. Après de nombreuses collaborations à des journaux (Charlie Hebdo, Rock & Folk, Libération…), il signe ou cosigne le scénario de plusieurs films : Double Messieurs (JeanFrançois Stévenin), Lune froide (Patrick Bouchitey), Mona et moi (Patrick Grandperret), Les Gens normaux n’ont rien d’exceptionnel (Laurence Ferreira Barbosa)… Il a également publié plusieurs livres, parmi lesquels, Rock and Roll et chocolat blanc, Je vieillis bien : roman, Journal intime pour tous, La Femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse ou On ne se voit plus qu’aux enterrements, heureusement il y en a souvent. Son sens de la dérision et de l’autofiction en ont fait un idéal animateur intempestif dans l’émission de télévision Nulle part ailleurs.

François Ripoche

Ryen Eggleston

Stéphane Louvain

Il a joué au théâtre (dont un one man show : Ma vie de jolie fille) et tenu de nombreux rôles, de Double messieurs (Patrick Grandperret) en 1986 à Je suis un No man’s land (Thierry Jousse) aujourd’hui, en passant par Le Péril jeune (Cédric Klapish) ou Calvaire (Fabrice de Welz).

il s’intéresse rapidement aux formes pluridisciplinaires, tels que les ciné-concerts, le théâtre, l’art vidéo… Il a travaillé dans ces contextes avec Melvin Van Peebles, Tu Duu-chi, Pierrick Sorin, Steve Potts, Katerine. Il est leader du groupe Francis et ses peintres, qui tourne en 2011 avec Katerine, sur un répertoire de standards de la chanson française. François Ripoche a été maître d’œuvre de plusieurs ciné-concerts pour Paris Cinéma.

batteurs. Ils vivent là depuis 10 ans, loin de leur Philadelphie natale. Au cours de cette décénie ils ont réalisé pas moins de 15 albums sortis sous les formes les plus diverses, où s’expriment leur goût du bricolage sonore, leur sens aigu de la mélodie et de l’arrangement, leurs guitares et leurs voix.

FRANÇOIS RIPOCHE Saxophoniste, arrangeur, compositeur, François Ripoche découvre le jazz très jeune au sein d’un big band. Il a suivi des études classiques au conservatoire de Nantes, puis des stages de jazz avec Jo Lovano, Dave Liebman, Lee Konitz… Tout en développant son expérience de musicien improvisateur (avec entre autre Roger Guérin, Geoges Arvanitas, John Betch, J. J. Avenel, Simon Goubert…),

RYEN EGGLESTON GOLDEN BOOTS Voici donc un groupe de Tucson, Arizona, à 100 kilomètres à peine de la frontière mexicaine. Soit Dimitri Manos et Ryen Eggleston, charnière ouvrière du groupe, auxquels se joignent Nathan Sabatino et divers excellents

Coproduit avec

STÉPHANE LOUVAIN FRENCH COWBOY Stéphane Louvain est guitariste. et chanteur. Il a appartenu à feu The Little Rabbits, groupe phare de la scène indé dans les années 90. Il joue désormais au sein de French Cowboy et La secte humaine, le groupe qui accompagna Katerine dans la tournée « Robots après tout », et vient de terminer une tournée avec Jeanne Cherhal.

En partenariat avec

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BROCANTE CINÉMA CINEMA FLEA MARKET

EXPOS PHOTOS PHOTO EXHIBITION

Le Festival Paris Cinéma propose de nouveau à ses spectateurs d’endosser le rôle d’exposant ou de chineur à la Brocante Cinéma qui se tiendra en plein air sur les parvis du MK2 Bibliothèque et de la BnF. Depuis son lancement il y a deux ans, la Brocante Cinéma – ouverte aux professionnels de la brocante et aux particuliers – rencontre un vif succès en attirant chaque année quelque 10 000 visiteurs. Pour répondre aux très nombreuses demandes des visiteurs et des vendeurs, elle se tiendra cette année non plus sur une journée mais le temps d’un week-end. Son implantation s’agrandit également puisque les stands seront non seulement accueillis sur le parvis du MK2 Bibliothèque, mais également – et pour la première fois – sur le parvis de la BnF, dans le 13e arrondissement. Brocanteurs d’un jour et brocanteurs professionnels proposeront ainsi affiches anciennes, photos de tournages, DVD, revues, CD de musiques de films, matériel de projection, fauteuils de cinéma, figurines-collector… Cet événement est l’occasion pour tous les visiteurs de s’émerveiller devant les objets insolites des brocanteurs et peut-être même de dénicher la perle rare recherchée depuis de nombreuses années, mais aussi tout simplement de se promener au milieu de l’exposition de photos de Jérôme Bonnet consacrée aux invités du festival 2011. Avec le soutien de

À cette occasion, Old El Paso TM offrira aux chineurs la possibilité de découvrir les multiples saveurs de ses recettes mexicaines.

LES INVITÉS DU FESTIVAL VUS PAR JÉRÔME BONNET Initiée en 2008, l’exposition « Les invités du festival vus par Jérôme Bonnet » s’installe à nouveau sur le parvis du MK2 Bibliothèque, et aussi, cette année, sur le parvis de la BnF. Chaque jour du festival, le photographe Jérôme Bonnet immortalise la venue des invités. Imprimés la nuit même sur des affiches (120x160cm), les clichés sont installés dès le lendemain dans le mobilier urbain, laissant aux passants le loisir de découvrir tous les matins de nouveaux portraits. Un détournement artistique étonnant des fameuses « sucettes » JCDecaux pour un « work in progress » photographique en plein air. Le photographe Jérôme Bonnet a débuté dans la presse simultanément à Libération et Télérama, puis Elle, L’Optimum, Figaro Madame, Financial Times… Après quelques années consacrées au reportage, il travaille aujourd’hui essentiellement sur des portraits et a été primé deux fois au World Press, catégorie Portrait, en 2009 et 2010. En partenariat avec

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CINÉ-KARAOKÉ GÉANT BAL DE CLÔTURE CINE-KARAOKE & CLOSING PARTY

ÉVÉNEMENTS Fête de cloture

EVENTS

Closing Party

CINÉ-KARAOKÉ GÉANT Pour fêter en grand sa clôture, le Festival Paris Cinéma propose à nouveau son Ciné-Karaoké géant, après le succès rencontré l’année passée par la première édition de cet événement, alliant de manière originale musique et cinéphilie. Dans la Halle Aubervilliers du CENTQUATRE est projeté sur un écran géant, spécialement installé pour l’occasion, un montage inédit et éclectique de séquences de films chantées, des grands classiques aux succès d’aujourd’hui : plus d’une heure d’extraits entraînant pour chanter à tue-tête avec Emmanuelle Béart « À pile ou face », « Think » avec Aretha Franklin, ou bien se prendre pour Marilyn Monroe et fredonner en chaloupant « I Wanna Be Loved By You ». Les extraits projetés seront tirés des films suivants : 8 FEMMES de François 0zon (2002) 9 SEMAINES 1/2 d’Adrian Lyne (1986) À BORD DU DARJEELING LIMITED de Wes Anderson (2007) ATTENBERG d’Athina Rachel Tsangari (2010) THE BIG LEBOWSKI de Joel et Ethan Coen (1998) BILLY ELLIOT de Stephen Daldry (2000) LES BLUES BROTHERS de John Landis (1980) LES BRONZÉS de Patrice Leconte (1978) CERTAINS L’AIMENT CHAUD de Billy Wilder (1959) LES CHANSONS D’AMOUR de Christophe Honoré (2007) LA CITÉ DE LA PEUR d’Alain Berbérian (1994) DANS PARIS de Christophe Honoré (2006) DIRTY DANCING d’Emile Ardolino (1987) GAINSBOURG (VIE HÉROÏQUE) de Joann Sfar (2010) LA HAINE de Mathieu Kassovitz (1995) HOT SHOTS! de Jim Abrahams (1991) HURRICANE CARTER de Norman Jewison (1999) I’M NOT THERE de Todd Haynes (2007) JEAN-PHILIPPE de Laurent Tuel (2005) LILI MARLEEN de Rainer Werner Fassbinder (1981) LITTLE MISS SUNSHINE de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006) LOST HIGHWAY de David Lynch (1997) MADAME DOUBTFIRE de Chris Columbus (1993) MAMMA MIA! de Phyllida Lloyd (2008) O’BROTHER de Joel et Ethan Coen (2000) PIERROT LE FOU de Jean-Luc Godard (1965) RAY de Taylor Hackford (2004) RETOUR VERS LE FUTUR de Robert Zemeckis (1985) THE ROCKY HORROR PICTURE SHOW de Jim Sharman (1975) TOUT CE QUI BRILLE de Géraldine Nakache (2010) THE TRIP de Michael Winterbottom (2010)

Avant le lancement du Ciné-Karaoké, la fanfare Texas Couscous et sa vingtaine de musiciens accueilleront le public sur des airs de cinéma.

Dirty Dancing d’Emile Ardolino

BAL DE CLÔTURE Après le Ciné-Karaoké, le CENTQUATRE se transforme en immense dance floor jusqu’au bout de la nuit et célèbre en musique la clôture du festival. La DJette rRoxymore et DJ Hobbs se relaieront aux platines pour faire danser le public de Paris Cinéma !

DJette rRoxymore

DJ Hobbs

Cet événement n’aurait pu avoir lieu sans le concours des distributeurs et ayant-droits suivants, que nous tenons à remercier : 20th Century Fox, Ad Vitam, Bac Films, Bodega Films, Carlotta Films, Cartel, Diaphana, Lancaster Éditions, Metropolitan Filmexport, MK2 Diffusion, One Word Film, Pathé, Le Pacte, Splendor Films, StudioCanal, Universal International Pictures.

Coproduit avec

Avec le soutien de

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paris project COPRODUCTION PLATFORM 175 PRéSEnTATIOn Presentation 176 MEETIngS ET SCREEnIngS meetings & screenings 178 ATElIERS ET SéMInAIRES Workshops & seminars 179 PARIS PROJECT ACCuEIllE lES RéSIDEnTS DE lA CInéfOnDATIOn Paris Project hosts the Cinefondation residents 179 PROgRAMME DE fIlMS ISSuS DE PARIS PROJECT Films resulting from Paris Project

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Plateforme de coproduction

paris project

PARIS PROJECT

Coproduction Platform

La pLateforme de coproduction du festivaL paris cinéma The Paris Cinema iFF CoProduCTion PlaTForm

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Complémentaire de grands festivals comme Cannes et des autres marchés internationaux, par ailleurs partenaires du Festival Paris Cinéma (HAF à Hong-Kong, Producer’s Network à Cannes ou CineMart à Rotterdam), Paris Project a su s’enraciner dans le terreau parisien et y puiser sa force : celle d’une des villes les plus dynamiques dans le secteur du cinéma indépendant, des plus attractives et des plus ouvertes à la coproduction internationale ; celle aussi d’une ville qui concentre une industrie des plus dynamiques au monde et qui héberge un nombre des plus conséquents de sociétés de production, de ventes internationales ou de distribution. Le nombre grandissant de participants, de rendez-vous organisés avec les porteurs de projets et de projets reçus témoigne de l’évolution continue de Paris Project, de sa capacité à s’imposer comme un lieu de rendez-vous incontournable pour des producteurs et réalisateurs avides de pénétrer le marché français et européen, ainsi que pour des producteurs européens en quête de projets de qualité. Les résultats concrets sont éclairants : environ 50 % des projets trouvent un partenaire sur Paris Project (coproducteur ou vendeur), réalisent une carrière en festivals internationaux et / ou sont distribués en France et dans le monde. Durant quatre jours, les professionnels de l’audiovisuel du monde entier (réalisateurs, producteurs, distributeurs, vendeurs) se rencontrent en vue de développer ensemble des projets. Avec quelque 350 participants en 2010 et un nombre grandissant de sociétés et de rendez-vous professionnels organisés, Paris Project s’articule cette année autour de plusieurs axes qui ont fait sa renommée internationale : les Paris Project Meetings, Screenings, des ateliers et séminaires. En outre, et pour la première fois, un programme de films précédemment présentés sera projeté pour le public dans le cadre des séances spéciales.

C

Complementary to prominent festivals such as Cannes and other international markets, which are also partners of Paris Cinéma (HAF in Hong-Kong, Producer’s Network in Cannes or CineMart in Rotterdam), Paris Project managed to take root in the Parisian soil and pull its strength from it. Indeed, Paris is one of the most active cities in independent filmmaking, one of the most attractive cities open to international coproduction; and, last but not least, the host of one of the most dynamic industries in the world, concentrating many production companies, sales agents and distributors… The growing number of participants, meetings organized with project initiators, and submitted projects show the continuous evolution of Paris Project, its ability to establish itself as a major meeting place for both producers and directors eager to enter French and European markets, as well as for European producers in search of quality projects. Solid results are self-explanatory: about 50% of the projects find a sponsor at Paris Project (co-producer or seller), or make it on the international festival circuit and/or get distributed in France as well as internationally. For four days, from July 4 to 7, cinema professionals from around the globe (directors, producers, distributors, sales agents) meet and collaborate in the development of projects. With some 350 participants in 2010, and a growing number of companies and professional meetings organized, Paris Project focuses this year on several topics which account for its international renown: the Paris Project Meetings, Screenings, workshops and seminars, and launches a new program made up of films previously presented at Paris Project.

thibaut bracq & aude hesbert

paris project est organisé en collaboration avec / Paris Project is supported by

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paris project meetiNGs Cette année, Paris Project propose une sélection de 15 projets étrangers en développement à la recherche de financements. Les producteurs et réalisateurs invités par le festival rencontrent, pendant trois jours et au travers de rendez-vous personnalisés, des partenaires français et européens susceptibles d’entrer en coproduction. This year, Paris Project offers a selection of foreign projects in development and seeking further financing. The producers and directors invited by the festival will meet, for three days and through personalized meetings, French and European partners likely to partner in coproduction.

BIg fAThER, SMAll fAThER AnD OThER STORIES

by Dăng Di Phan

Vietnam (Vblock Media) CAnnIBAl

SOMEThIng BEAuTIful

by vladimir Todorovic

Singapore - Serbia - Vietnam (Akanga Film Asia) STORMMAKER

by Manuel Martin Cuenca

by Rubén Imaz Castro

Spain (La Loma Blanca) EDEn

Mexico (Axolote Cine) ThE TOuR guIDE

Hungary - Netherlands (Isabella Films) EvIl wOMAn

Israel (Greenproductions) ThE wIfE Of ThE MAn whO EATS lASER BEAMS

by Ágnes Kocsis

by Israel Adrián Caetano

by yarden Karmin

Argentina (Magmacine) MITROvICA

by helvécio Marins Jr.

Kosovo (Flutra Films) PuPPETBOy

by Alejandro fernández Almendras

by Daniel Mulloy

by Johannes nyholm

Sweden (DFM) ROSA f.C

Brazil (Teia Films) TO KIll A MAn

Chile (El Remanso Cine) vIC ET flO SAw A BEAR

by Denis Côté

by Michael wahrmann

Canada (La Maison de Prod) wOMAn AnD MAn

Brazil (Sancho Filmes) SCREw AnD BOlTS

Turkey ( Bulut Film)

by Shira geffen

by Asli Özge

Israel (Movie Plus Productions)

paris project screeNiNGs Paris Project propose également aux professionnels de visionner des films déjà tournés à la recherche de compléments de financement pour achever la post production, le montage ou le transfert sur copie 35 mm, et pour trouver des partenaires pour la diffusion du film (vendeurs, distributeurs…). Paris Project also offers a professional showcase of films that have already been shot but that seek further financing to finish post production, editing or transfer to 35 mm film, and to find partners for the distribution (sales agents, distributors…).

BuIlDIng ROyAl by Ivan wild Colombia (Ciudad Lunar) fuTuRE lASTS fOREvER by Özcan Alper Turkey - Germany - France (Nar Film - Arizona Films) Paris Project 2010 lIKE RAInIng AT ThE EnD Of APRIl by wichanon Somumjarn Thailand (Electric Eel Films) P-047 by Kongdej Jaturanrasmee Thailand (Song Sound Production)

building royal

future Lasts forever

Like raining at the end of april

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ateLiers et sémiNaires WORKSHOPS AND SEMINARS ateLier taipei-paris : coproDUire aVec taÏWaN TAIPEI-PARIS WORKSHOP: COPRODUCING WITH TAIWAN > TAïwAn à l’hOnnEuR Paris Project organise aussi chaque année un atelier questionnant les mécanismes et possibilités de coproduction entre la France et des territoires spécifiques. Après deux années consacrées à la Corée du Sud, Paris Project met cette année Taïwan à l’honneur. Deux producteurs français et deux producteurs taïwanais ayant un intérêt à coproduire en France ou à Taïwan sont ainsi invités à présenter leurs projets en développement et bénéficient d’une présentation de l’industrie cinématographique taïwanaise et européenne, de séminaires sur la production, de séances de présentation des projets, de conseils et de simulations de coproduction et d’études de cas… L’occasion est aussi donnée aux projets taïwanais de rencontrer les professionnels français et européens présents à Paris Project, afin de trouver de potentiels partenaires.

> FOCUS ON TAIWAN Paris Project also organizes each year a workshop questioning mechanisms and possibilities of coproduction between France and other specific countries. After two years devoted to South Korea, Paris Project focuses this year on Taiwan. Two French and two Taiwanese producers eager to coproduce with France or Taiwan are invited to present their projects in development and access to a presentation of Taiwanese and European film industries, seminars on production, screenings of projects, advising and coproduction simulation sessions, case studies… It is an opportunity for Taiwanese projects to meet French and European professionals presented at Paris Project, in order to find potential partners.

projets taÏWaNais

AfTERnOOn DElIghT! by Arvin Chen Taïwan (Greenskyfilms - ATOM Cinema) MARRy gO ROunD by Cheng fen-fen Taïwan (Joint Entertainment International)

projets fraNçais

DADDy’S ROOM by Cheng-Chui Kuo France (Ananda Productions) ThE ShADOw MAn by lorenzo Recio France (Local Films)

sémiNaire ace

ACE SEMINAR

> lES InCITATIOnS Au TOuRnAgE En EuROPE Presque tous les pays européens ont développé ces dernières années des mécanismes incitant les producteurs à venir tourner ou post produire leurs films sur leur territoire : crédits d’impôts ou mesures visant à rembourser au producteur une partie des fonds dépensés sur place. Quels sont les plus avantageux pour le producteur ? Est-il nécessaire d’avoir un coproducteur ou un partenaire local ? Le film doit-il passer un test culturel national ? 90 minutes avec un panel d’intervenants originaires de plusieurs pays d’Europe pour un état des lieux de ce nouvel eldorado. Débat modéré par Ronan girre (Délégué général ACE) > Intervenants : Titus Kreyenberg (Unafilm), Anthony Muir (Film I Väst) et David Collins (Samson Films)

> FIlM INCENTIvES IN EUROPE Over the past years, most European countries have developed mechanisms to incite producers to come and shoot or postproduce their films in their respective territories: tax credits or other measures that aim to reimburse the producer for a part of the funds spent in the country. Which ones are the most beneficial to the producer? Is it necessary to have a local co-producer or a local partner? Must the film pass a national culture test? 90 minutes with a panel of speakers from several European countries for an overview of this new Eldorado. Panel moderated by Ronan Girre (ACE Director) > Panelists : Titus Kreyenberg (Unafilm), Anthony Muir (Film I Väst) and David Collins (Samson Films)

sémiNaire eaVe

eN associatioN aVec meDia Desk fraNce

EAvE SEMINAR

WITH THE SUPPORT OF MEDIA DESK FRANCE

> PRODuIRE DES fIlMS InDéPEnDAnTS AuJOuRD’huI : InvEnTIvITé REquISE ! Dans le contexte d’une industrie dont les règles changent vite, lucie Kalmar (Festival Scope, Mômerade, suite à une expérience de sept ans chez Wild Bunch) et Jean des forêts (Petit Film, auparavant Les Films du Requin), qui ont chacun passé les dix premières années de leur vie professionnelle à travailler sur des films qu’ils aiment, vous feront part de leurs idées pour continuer à le faire. La session comprend une étude de cas d’un film indépendant américain à micro-budget : Putty Hill de Matthew Porterfield, produit, promu et vendu par Jordan Mintzer depuis Paris.

> PRODUCING INDEPENDENT FIlMS TODAy: CREATIvITy IS REqUIRED!

In the context of an industry with fast changing rules, lucie Kalmar (Festival Scope, Mômerade, after a seven year experience at Wild Bunch) and Jean des Forêts (Petit Film, formerly at Les Films du Requin), who spent the first ten years of their professional career working on films they love, will share ideas on how to continue to do so. The workshop will include a case study of a micro-budget independent American film: Putty hill by Matthew Porterfield, produced, promoted and sold from Paris by Jordan Mintzer.

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Plateforme de coproduction

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Coproduction Platform

paris project accUeiLLe Les résiDeNts De La ciNéfoNDatioN PARIS PROJECT HOSTS THE CINEFONDATION RESIDENTS

ateLier eUropa DistriBUtioN EUROPA DISTRIBUTION WORKSHOP

Europa Distribution, réseau européen de distributeurs indépendants, créé en 2006, rassemble 107 membres originaires de 26 pays. Il est associé à Paris Project depuis trois ans, en tenant l’un de ses trois rendez-vous annuels sur l’événement, assurant ainsi la présence de 40 distributeurs européens auprès des projets en développement et des films en postproduction sélectionnés. Dans le cadre de cette collaboration, Europa Distribution International, initiative d’Europa Distribution, et Eye on Films, initiative de Wide Management, co-organisent un atelier sur la distribution de films non-européens en Europe dans le cadre de Paris Project. Les deux initiatives, soutenues par MEDIA MUNDUS, visent à promouvoir les festivals et la distribution en salles des films d’initiative étrangère en Europe, ainsi que celle des films européens dans le monde. L’atelier se propose de rassembler des experts, distributeurs et festivals, autour de deux études de cas, Oliver Sherman de Ryan Redford, un film soutenu par Eye on Films, et Une séparation d’Asghar Farhadi qui reçut l’Ours d’Or au festival de Berlin en 2011. Europa Distribution, a European network of independent distributors, created in 2006, gathers 107 members from 26 countries. They associated with Paris Project three years ago, hosting one of their three annual meetings during our event, thus guaranteeing the presence of 40 European distributors who will consult selected projects in development and films in postproduction. In the frame of this collaboration with Paris Project, Europa Distribution International, an initiative of Europa Distribution, and Eye on Films, an initiative of Wide Management, co-organize a workshop on distribution of non-European films. Both initiatives, supported by MEDIA MUNDUS, aim to promote festivals and theatrical distribution of films of foreign initiative in Europe, as well as European films worldwide. The workshop invites experts, distributors and festivals to look into two case studies, Oliver Sherman by Ryan Redford, a film supported by Eye on Films, and A Separation by Asghar Farhadi which was awarded the Golden Bear at the 2011 Berlin Film Festival.

Les six résidents actuels de la Cinéfondation du Festival de Cannes présentent leur projet en développement aux professionnels présents à Paris Project. The six current residents of the Cannes Film Festival Cinéfondation will present their projects in development to Paris Project professionals.

La séLectioN

ARunKARn by Sivaroj Kongsakul / Thailand EnTOMOlOgy by Julia Kozyreva / Russia BASTARD by David nawrath / Germany S.K. by laszlo nemes / Hungary TAM RASISAlAI by Pramote Sangsorn / Thailand lADy’S MAnTlE by Bohdana Smyrnova / Ukraine - USA

proGramme De fiLms issUs De paris project FILMS RESULTING FROM PARIS PROJECT Après neuf années de sélection de projets de développement et de films en postproduction, les résultats de Paris Project sont nombreux et florissants. Nous avons décidé cette année de sélectionner quatre films parmi les nombreux projets qui ont trouvé sur notre événement des partenaires décisifs pour leur production, et pour connaître ensuite une vie en festivals, marchés… L’occasion pour le grand public de découvrir ou redécouvrir ces films. After nine years spent selecting projects in development and films in post-production, the achievements of Paris Project are numerous and thriving. This year, we decided to select four films among many projects which found key partners at our event, gaining a career on the festival circuit, on markets and in movie theaters… It is an opportunity for the general public to discover or rediscover these films. lES COllECTIOnS DE MIThAT BEy by Pelin Esmer / Turkey (p. 34) hI-SO by Aditya Assarat / Thailand (p. 34) MARDI, APRÈS nOËl by Radu Muntean / Romania (p. 34) TRABAlhAR CAnSA by Juliana Rojas & Marco Dutra / Brazil (p. 63)

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informations pratiques Pratical inforMation 183 équipE Festival Team 185 inDEX DES liEuX Festival Venues 187 REmERCiEmEnTS Special Thanks 190 SOuRCE DES FilmS Films Sources 193 inDEX DES FilmS Films at a Glance 194 inDEX DES RéaliSaTEuRS Directors at a Glance 196 paRTEnaiRES Sponsors

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infos pratiques Équipe

Pratical info Festival Team

équipE / FESTIVAL TEAM Conseil d’administration / Board of directors Charlotte Rampling (présidente) membres fondateurs Patrick BROUILLER (vice-président) Costa-GAVRAS Claude-Éric POIROUX (trésorier) Michel REILHAC (secrétaire) Pascal ROGARD Daniel TOSCAN DU PLANTIER (†)

Et : Antoine DE CLERMONT-TONNERRE Christophe GIRARD Romain GOUPIL Jean LABÉ Claudie OSSARD Nicolas PHILIBERT Carole SCOTTA (vice-présidente) Abderrahmane SISSAKO Fabienne VONIER

association apOEC FESTiVal paRiS Cinéma 155, rue de Charonne, 75011 Paris, France Tél. : (33) 1 55 25 55 25 Fax : (33) 1 43 67 09 50 E-mail : [email protected] Site : www.pariscinema.org

Équipe / staff aude HESBERT anne BaRJOT

Déléguée générale Secrétaire générale

Aude HESBERT

Direction artistique

Caroline VAUTROT Delphine AGUT Amaury AUGÉ

Programmatrice i Coordinatrice des programmes Programmatrice i Coordinatrice des exploitants Programmateur i Responsable de la régie des films Responsable de Paris Project Responsable de l’accueil des invités Consultant Paris Project et Nuit Filipino Fever Consultante Paris Project Consultant Don Siegel Consultant Roman Porno Consultant 3D Relief Accueil équipes de film Accueil équipes de film Interprète i Accueil équipes de film Chauffeur régie des copies

Thibaut BRACQ Mathilde CAILLOL Jérémy SEGAY Mathilde TRICHET Donald JAMES Terutarô OSANAÏ Jérôme DIAMANT-BERGER Adrien CASTELNAU Francesco CAPURRO Abla KANDALAFT Thomas ROGER

l’équipe des stagiaires Marion APAIRE Pauline CHALUS Audrey CHAUSSONNAUD Marc DOUGUET Caroline DUONG VAN HUNG Camille GAUDY Florent JARROIR Nina KAWAKAMI Jules LE FEVRE Magali MEL Mélanie MENDY Benjamin OUAZANA Valentine SABOT Ronan THOMAS Pauline TRAN VAN LIEU Alexandre VENEL

Coordination des programmes Production, régie générale Secrétariat général i Brocante Cinéma Site Internet Secrétariat général i Boutique Publications Presse Accueil des invités Régie des copies Traductions Coordination des bénévoles Production, régie générale Relations publiques Paris Project Publications Traductions, sous-titrage

l’équipe des photographes

Anne BARJOT

Direction de la communication et des partenariats

Jérôme BONNET Bertrand JACQUOT

Deborah RAVOHITRA Alexandra ARNAL Binta BARRY Dimitri LARCHER Grégory CAULIER

Chargée des partenariats Chargée des publics et de la communication Responsable des relations publiques Responsable du service de presse Responsable du jury de la Compétition et coordination des photographes Responsable des publications Responsable du site Internet Comptable Régisseur général Responsable de production Régisseur général projets spéciaux Assistant production i régie générale Chauffeur production

Élodie SAURA (coordinatrice des photographes) Javier BERNAL Charly GOSP Cécile LAVRUT Mathilde MARC Artémis PYRPILIS Alexia VILLARD Raymond EVRARD (stagiaire) Romain SILVI (stagiaire)

Cécile AIRAUD Nathalie FISBACH Denis MALETRAS Luc PONTHIEUX Mélany BERNARD Maxime LEGRAND Tristan MINAULT Filmon YEBIO

Visuel : Rié HIRAI Bande annonce : Création artistique So Bam, avec le concours d’Eclair Laboratoires, de Télétota, de Fujifilm Bande annonce 3D Relief : Flyings3D Conseil partenariat : Alexandre GREEP, C’est de la Com’ Publications : Sandrine DUVILLIER (éditrice-coordinatrice), Virginie LAFON et Frédéric SAVARIT (graphistes) Développement site Internet et site mobile : Novius Imprimeur : Digi France / Imprimerie Masson : Jérôme TAÏEB Reportages filmés : L’ESEC et ses étudiants

Et un grand merci à toute l’équipe de bénévoles ! les bénévoles sont habillés par

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infos pratiques Index des lieux

Pratical info Festival Venues

inDEX DES liEuX / FESTIVAL VEnuES 1er aRROnDiSSEmEnT

8e aRROnDiSSEmEnT

13e aRROnDiSSEmEnT

FORum DES imagES 2, rue du Cinéma Forum des Halles métro : Les Halles, Châtelet tél. : (33) 1 44 76 62 00 www.forumdesimages.fr

gaumOnT CHampS-élYSéES amBaSSaDE 50, avenue des Champs-Élysées métro : Franklin-Roosevelt tél. : (33) 8 92 69 66 96 www.cinemagaumont.com

BiBliOTHÈquE naTiOnalE DE FRanCE SiTE FRançOiS-miTTERRanD Quai François-Mauriac métro : Bibliothèque François-Mitterrand, Quai de la Gare tél. : (33) 1 53 79 59 59 www.bnf.fr

4e aRROnDiSSEmEnT lE nOuVEau laTina 20, rue du Temple métro : Hôtel-de-Ville tél. : (33) 1 42 78 47 86 www.lenouveaulatina.com

5 aRROnDiSSEmEnT e

lE CHampO 51, rue des Écoles métro, RER : Saint-Michel, Odéon, Cluny - La Sorbonne tél. : (33) 1 43 54 51 60 www.lechampo.com Cinéma Du panTHéOn 13, rue Victor-Cousin RER : Luxembourg tél. : (33) 1 48 24 24 78 www.cinemadupantheon.fr FilmOTHÈquE Du quaRTiER laTin 9, rue Champollion métro, RER : Cluny - La-Sorbonne, Saint-Michel, Odéon tél. : (33) 1 43 26 70 38 www.lafilmotheque.fr gRanD aCTiOn 5, rue des Écoles métro : Cardinal-Lemoine, Jussieu tél. : (33) 1 43 54 47 62 www.legrandaction.com STuDiO DES uRSulinES 10, rue des Ursulines RER : Luxembourg tél. : (33) 1 56 81 15 20 www.studiodesursulines.com

gaumOnT CHampS-élYSéES maRignan 27-33, avenue des Champs-Élysées métro : Franklin-Roosevelt tél. : (33) 8 92 69 66 96 www.cinemagaumont.com

9e aRROnDiSSEmEnT gaumOnT OpéRa (CôTé CapuCinES) 2, boulevard des Capucines métro : Opéra, Chaussée d’Antin-La Fayette tél. : (33) 8 92 69 66 96 www.cinemagaumont.com gaumOnT OpéRa (CôTé pREmiER) 31, boulevard des Italiens métro : Opéra, Chaussée d’Antin-La Fayette tél. : (33) 8 92 69 66 96 www.cinemagaumont.com

12e aRROnDiSSEmEnT ugC Ciné CiTé BERCY 2, cour Saint-Émilion métro : Cour Saint-Émilion tél. : (33) 8 92 70 00 00 / 12 www.ugc.fr

mK2 BiBliOTHÈquE 128-162, avenue de France métro : Bibliothèque François-Mitterrand, Quai de la Gare tél. : (33) 8 92 69 84 84 www.mk2.com

14e aRROnDiSSEmEnT gaumOnT paRnaSSE 3, rue d’Odessa métro : Montparnasse-Bienvenüe tél. : (33) 8 92 69 66 96 www.cinemagaumont.com

19e aRROnDiSSEmEnT CEnTquaTRE 104, rue d’Aubervilliers 5, rue Curial métro : Stalingrad, Crimée, Riquet tél. : (33) 1 53 35 50 01 www.104.fr

l’ESpaCE paRiS Cinéma ACCUEIL PUBLIC ET PROFESSIONNELS / VENTE DU PASS / BOUTIQUE Ouvert du 25 juin au 12 juillet de 11h à 22h parvis du mK2 Bibliothèque 128, avenue de France (13e) métro : Bibliothèque François-Mitterrand, Quai de la Gare tél. : (du 25/06 au 12/07) 09 88 77 75 75 www.pariscinema.org

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infos pratiques Remerciements

Pratical info Special Thanks

REmERCiEmEnTS / SpEcIAL ThAnkS France 20 Minutes (Muriel Jean-Baptiste, Catherine Kolb, Stéphane Leblanc) / AAMSET (Gérard Marchais, Rodolphe Ratié, Albin Thierry) / L’Absurde Séance – Paris (Yann Oléjarz) / Les Acacias (Jean-Fabrice Janaudy, Simon Simsi) / ACCOR (Hugues Debiolle, Julien Bregeon) / ACE - Ateliers du Cinéma Européen (Sabrina Camus, Ronan Girre, Alice Ormières, Isabelle Savary) / Ad Vitam (Grégory Gajos, Emmelie Grée, Arthur Hallereau, Bénédicte Pollet-Baronian) / AESOP (Jeanne Casimir) / AFCAE (Patrick Brouiller, Micheline Gardez) Agat Films & Cie / Ex Nihilo (Julie Rhône) / Agence Aartis (Olivier Loiseau) / Agence du court métrage (Florence Keller, Elsa Masson) / Air France - Direction des Ventes Entreprises (Régine Bonnard, Martine Partrat) / Albine & Co (Anne- Sophie Bailly, Andréa Foraison, Floriane Ravard) / Aligre FM (Géraldine Pioud) / Allociné (Hélène Favrault, Camille Lamourette, Grégoire Lassalle, Yoann Sardet) / All Seasons Paris Bercy (Melina Dubois) / Aloest Distribution (Jacques Pelissier) Ambassador (Laurent de Aizpurua, Laurent de Minvielle) AMI Paris (Charlène Chapelle, Marie Laurent, Alexandre Mattuisi) / Amnesty International France (Dominique Curis) ANA All Nippon Airways (Ryuichi Iida, Pascale Le Maillot) Ananda Productions (Cheng-Chui Kuo, Pamela Varela) / Année Zéro (Stéphane Demoustier, Maya Haffar) / Arcalt (Hélène Lecomte, Eva Morsch Kihn) / À Nous Paris (Carolyn MartinOccelli) / Antik Batik (Gabriella Cortese, Géraldine de La Brosse) / Archives Françaises du Film (Eric Le Roy) / Arizona Films (Guillaume de Seille, Bénédicte Thomas) / ARP Sélection (Michèle Halberstadt) / Arsam (Ilann Girard) / Arte France (Agnès Buiche, Michel Reilhac) / ASC Distribution (Yann Kacou, Philippe Leroux) / Association FPWO (Fernando da Costa) Aurora Films (Mylène Guichoux, Charlotte Vincent) / Baba Yaga Films (Jean-Luc Zekri) / Bac Films (Véronique Crasset, Sandra Fequet) / Banque Neuflize OBC (Sophie Dodelier, Anne Flamant, Carole Tournay) / Bee Films (Sophie Blanvillain) BnF - Bibliothèque Nationale de France (Alain Carou, Roland Gérard-Garand, Jean-Loup Graton, Kara Lenon, François Leproux, Bruno Racine, Frédéric Ramires, Emmanuel Rousseau, Bettina Tolon) / Bodega Films (Sophie Clément, Marilke Fleury) / Brioche Pasquier (Marie Maltaverne) / Patrick Brion / Le Bureau - Le Petit Bureau (Gabrielle Dumon, Bertrand Faivre, Rym Hachimi) / Bureau de presse Catherine Miran (Charlotte Brigout, Laurent Chetrit, Isabelle de Bellis, Catherine Miran) / Bureau de Représentation de Taipei en France (François Brugier, François Juang Chao-Chiin, Pascal Liu, Michel Ching-long Lu, Albert Pan) / Cadeaux-publicitairesonline.fr (Patrick Brusse) / Café Bibliothèque (Virginie Foucher, Michel Maallem) / Canal+ (Jean-Luc Brunet) / Canal+ Groupe (Nathalie Coste-Cerdan) / Capricci Films (Julien Rejl) / Carlotta Films (Inès Delvaux, Vincent Paul-Boncour, Nora Wyvekens) Cats & Docs (Maëlle Guenegues, Catherine Le Clef) / Cartel Dealeardecom (Jean-Baptiste Pean) / CENTQUATRE (Marie-Pierre Auger, Alice Garcia, Julie Gervais, José-Manuel Gonçalvès, Naïa Sore) / Centre Culturel Pouya (Abbas Bakhitiari) / Le Champo (Christiane Renavand) / Chrysalis Films (Camille Lopato) / Cine Classic (Laurence Biermé) CINEFAC (Patrick Maus) / Ciné Matériel Paris (Thierry Antzer) CINÉ+ (Bruno Deloye, Mélanie Gautier, Myriam Hacene, Valérie Langeard, Sonia Lukic, Anastasia Malinovskaya) Cinéfondation (Georges Goldenstern, Emmanuelle Taylor) Cinéma du Panthéon (Maïla Doukouré) / Cinéma du Réel (Javier Packer-Comyn) / Cinémathèque de Toulouse (Christophe Gauthier, Frédéric Thibaut) / La Cinémathèque française (Emilie Cauquy, Bernard Payen, Soraya Taous) Les Cinévores (Mehdi Omaïs) / Citizenkid (Stéphane Fulchiron) Claudine Colin Communication (Léa Levkovetz) / CNC (Jacqueline Ada, Frédéric Bereyziat, Julien Ezanno) / Coach 14 (Pape Boye) / Commissariat du 19e arrondissement (Frédéric Cheyre) / Consulat général de France à Hong-Kong (Aurélien Sirler) / Courrier International (Hamdam Mostafi, Laurence Habay, Victor Dekyver, Mathilde Melot) / Critikat (Clément Graminiès, Fabien Reyre) / CROUS Paris (Natacha Degas, Muriel Dory) / CTV International (Marie-Christine Fontaine) Dailymotion (Pierre Croce, Charlotte Fazel, Martin Rogard) Délégation Générale du Québec (Pascale Cosse, Bertin Leblanc) / Diaphana (Didier Lacourt, Alexandra Louisa, Michel Saint-Jean, Simon Sastre) / Dkb Productions (Emmanuel

Barrault) / Doc & Film International (Hwa-seon Choi) / Eclair Laboratoires (Sébastien Arlaud) / Un écran nommé passion (Anne-Soizic Bouënard) / Les Écrans de Paris (Jean-Marc Quinton) / ED Distribution (Manuel Attali, Fabrice Leroy, Natacha Missoffe) / Editions Xavier Barral (Xavier Barral, Emmanuelle Kouchner) / ELLE.fr (Lucille Bie, Anne Bomo, Valérie Brouchoud, Elisabeth François, Florence Latournald, Ophélie Meunier, Armelle Thoraval) / Épicentre Films (Daniel Chabannes, Corentin Sénéchal) / ESEC (Brice de la Corte, Bruno Hodebert, Kostia Milhakiev, David Paté, Véronique Zimmer) L’Étudiant (Nathalie Clerc, Béatrice Louis, Sébastien Tisseyre) Étudiant de Paris site internet (Delphine Fournery, Elodie Weber) / Eurimages (Roberto Olla) / Europa Distribution (Olivia Ledain, Adeline Monzier, Isabelle Obadia) / EuropaCorp Distribution (Marie Razin) / Faster Badges (Nicolas Coquelet) Festival de Cannes - marché du film (Jérôme Paillard, Julie Bergeron, Francesco Capuro, Aube Rabourdin) / Festival des 3 Continents (Guillaume Mainguet) / Festival du Film d’Amiens (Fabien Gaffez, Jean-Pierre Garcia) / Festival du film de La Rochelle (Prune Engler, Thomas Lorin, Sophie Mirouze, Sylvie Pras) / Mômerade (Lucie Kalmar) / Festival Scope (Mathilde Henrot, Théophile Meyniel, Alessandro Raja) Festival Travelling Rennes (Guillaume Fournier, Mirabelle Fréville, Eric Gouzannet, Anne Le Hénaff) / Le Film d’Art (Jérôme Diamant-Berger) / Le Film Français (Anne-Laure Bell, Laurent Cotillon, Sophie Dacbert, Sarah Drouhaud, Pauline Liebens, François Pier Pelinard-Lambert) / Film France (Patrick Lamassoure, Franck Priot) / Filmosphère (Nicolas Gilli) Les Films de l’Atalante (Claude François) / Les Films du Losange (Mathieu Berthon, Olivier Masclet, Camille Verry, Régine Vial) / Les Films du Requin (Cyriac Auriol) / Les Films des Tournelles (Anne-Dominique Toussaint, Élodie Dussoulier Les Films du Worso (Toufik Ayadi, Sylvie Pialat) / Filmothèque du Quartier Latin (Jean-Max Causse, François Causse) / Films Sans Frontières (Christophe Calmels) / Flyings3D (Bourdiol Audrey) / FNAC (Damien Brunebarbe, Caroline Fraboulet, Alain Languille, Pierre Vincent) / Forum des images (Daniel Billard, Jeffrey Bledsoe, Margot Bougeard, Anne Coulon, Jean-Yves de Lepinay, Yseult de Pélichy, Sylvie Devilette, Laurence Herszberg, Charlotte Lainé, Séverine Le Bescond, Diana-Odile Lestage, Cécile Nhoybouakong, Nathalie Roth, Gilles Rousseau) / Fujifilm France (Christophe Eisenhuth, Isabelle Piedoue) / Funny Balloons (Kunal D’Souza, Peter Danner) Gaumont (François Clerc, Françoise Dauvergne) / Gaumont Champs-Élysées (Arnaud Surel) / Gaumont Opéra (Dominique Erenfrid) / Gaumont Parnasse (Jacques Durand, Nathalie Vrignaud) / Grand Action (Isabelle Gibbal-Hardy, Mathieu Guetta, Anne Meireles) / Grands Films Classiques (Pascale Bonnetête) / Granec-Menard (Laurence Granec, Karine Menard) / Gras Savoye (Guy Sunhary de Verville, Émilie Stricher) / Happiness Distribution (Emilie Djiane, Isabelle Dubar) / Haut et Court (Caroline Benjo, Laurence Petit, Carole Scotta, Marion Tharaud) / Hors du Temps (Fabienne Alberola) Hotel Claret Paris Bercy (Amélie Auger) / Hôtel Raphaël (Sandra Delesvaux) / iDTGV (Pierre de Navacelle, MarieDominique Lacroix, Ludovic Bonnet) / Illy Café (Anne Boutin, Nathalie de Beffort, Lucia Dore-Ivanovitch, Erika Le Noan) Imprimerie Masson (Jérôme Taieb) / Independencia (Thomas Fioretti, Eugenio Renzi, Antoine Thirion) / Les Inrockuptibles (Yannick Mertens) / Insolence Productions (Anaïs Bertrand) Institut Culturel du Mexique (Carolina Becerril) / Institut Français (Silvia Balea, Christine Houard, Pierre Triapkine) Institut Lumière (Maelle Arnaud) / Institut Néerlandais (Harry Bos) / Institut Polonais de Paris (Klaudia Podsiadlo, Maja Szymanowska) / Japan Airlines (JAL) (Gilles Binard) / Jaral De Berrio (Jorge Guajardo) / JC Decaux (Bernard Borach, Dominique Geoffre, Pierre-Jean Maurel) / Jeck Film (Koukou Chanska) / JEM Productions (Jacques Kirsner, Anne-Marie Marsaguet, Dominique Welinski) / JPM Distribution (JeanPierre Mocky) / Jupiter Communications (Yann Roeloffs, Grégory Tilhac) / Kanibal Films Distribution (Arnaud Kerneguez, Muriel Rousselet, Yann Vidal) / Karé Productions (Fabrice Goldstein) / Kazak Productions (Sophie Demczuk, Jean-Christophe Reymond) / KELCOM (Laëtitia Pedra) L’ouvreuse (Sylvain Golvet) / La Gaîté Lyrique (Virginie Choquart) / La Mouche du Coche Films (Yann Gilbert) Lancaster Editions (Carole Ellouk) / Lanson International

Diffusion (Stanislas Bonafé, Jérôme Durand, Marjolaine Rakotomalala) / Local Films (Lorenzo Recio, Nicolas Breviere Lost Films (Marc Olry) / MPM Film (Juliette Lepoutre, MariePierre Macia) / Mairie de Paris Inspection Générale (Michel Bezut) / Mairie du 19e (Eric Bony, Maïté Dewuffel-Dessart, Géraud Laveissiere, Roger Madec) / Maison de la Culture du Japon à Paris (Fabrice Arduini, Takayuki Imai) / Malavida Films (Lionel Lthurralde) / Mandra Film (Lucas Rosant) / Margo Films (François Margolin) / Mars Distribution (Carole Bouvier, Stéphane Célérier, Fabien Joffre, Thierry Laurentin) / Media Desk France (Nathalie Chesnel, Gilda Fougeront, Christine Mazereau) / Médiavision (Fatima Correia, Eric Jourdan) Memento Films (Rémi Dupéroux, Marion Klotz, Franck Salaün) Merci Gustave ! (Yves Castelain, Nathalie Leret) / METROBUS (Dominique Borras, Caroline Martin, Jean-Marc Rhetto, Denis Trolé, Gérard Unger) / Metropolitan Film Export (Paul Robert) MG Cinéma (Mathieu Gayet) / Mille et Une Productions (Farès Ladjimi, Emmanuel Libet, Edouard Mauriat, Marine Monbeig) Mission (Rodolphe Rouxel) / MK2 (Anne-Laure Barbarit, Yamina Bouabdelli, Lalaïna Brun, Monica Donati, Laurence Gachet, Marin Karmitz, Nathanaël Karmitz, Elisha Karmitz, Caroline Leseur, Dorothée Pfistner, Bertrand Roger) / MK2 Bibliothèque (Jérôme Berthereau, Jacques Brizard, Levent Doganay, John Feret, Frederic Foustoul, Ragnhild Lafon, Franck Macia, Raphael Pesce) / Mocky Delicious Products (Antoine Delelis) / Moonfleet (Jérôme Jouneaux, Cédric Landemaine, Matthieu Rey) / Moteur ! (Dominique Segall, Grégory Malheiro) / Movie DA Productions (Jean-Fabrice Barnault) / MySkreen (Maria Gonzalez, Fréderik Porquier, Laurent Sorbier) / Nocturnes Productions (Raphaël Millet) Noodles Production (Julien Naveau, Jérôme Vidal) / NordOuest Production (Julien Azoulay, Philippe Boëffard, Christophe Rossignon) / Nouveau Paris Ile-De-France (Anaïs Barillet, Nicolas Barret, Amélie Le Gonidec, Laure Pollet) Novius Paris (Antonin Guyader) / NVIDIA (Jon Barad, Stéphane Quentin, Nicolas Nithart) / Office de Tourisme Mexicain (Renée Gonzalez de la Lama) / Office franco-québécois pour la jeunesse (Jany de Chambrun, Frédéric Lefret, Steven-Paul Pioro) / Offshore (Sophie Leclercq, Fabrice Préel Cléache) / Old El paso (Emmanuelle Darthuy, Elodie Rebeix) / One World Films (Emilie Sissoko) / Le Pacte (Naomi Denamur, Philippe Lux) / Panasonic (Armand Claudel, Soline Rabaud) / Para Ti Films (Séverine Roinssard) / Paramount Pictures France (Jérome Hilal, Martin Butruille, Dominique Fauvy, Irène Lemaitre, Myriam Treu) / Paris Mômes (Chantal Hermann) Pariscope (Anne Lefeuvre) / Pathé (Thierry Lacaze, Justine Renard, Jérôme Seydoux) / Petit Film (Jean des Forêts) Peugeot Automobiles (Gautier Maurel, Olivia Padovani) / Phil Siné (Olivier Granjon) / Le Point (Valérie Marin La Meslée) / Pôle Emploi (Fabrice Lefort) / POM Films (Gaël Tescher) / Première (Anne-Françoise Bédhet, Mathieu Carratier, Armelle Colin) Premiers Plans (Arnaud Gourmelen, Liza Narboni, Claude-Éric Poiroux) / Pretty Pictures (Anne-Cécile Rolland) / Print and Display (Michel Sid) / Processus (Marie-Laure Metge-Escuriol) Productions Bagheera (Sophie Goldman) / Les Productions du Trésor (Alain Attal, Yann Le Bourbouac’h, Nicolas Mouchet) Pyramide Distribution (Roxane Arnold, Lucero Garzon, Eric Lagesse, Fabienne Vonier) / Que Tal Paris ? (Esther Sanchez Auladell) / Quinzaine des Réalisateurs (Javier Martin) / Radio France (Françoise Bonné, Anne Monéger-Laval, Valentine Guediguian, Delphine Jeammet, Véronique Lesage, Stéphanie Massa, Anne-Florence Mignot, Isabelle Telle, Philippe Val) RAPP (Céline Ferreira, Colombine Huas, Aurélie Koutagias) Récré Panam (Amandine Buisson) / Rectangle Productions (Édouard Weil) / Rencontres du Cinéma Sud-Américain (Claudia Baricco) / Réseau Local (Romain Gambier, Emilien Vaast, Jamel Yenbou) / Rezo Films (Florent Bugeau, Diane Noesser) / Rue89 (Antoine de Baecque) / Sacrebleu Productions (Ron Dyens) / Schott (Bruno Dauman, Jennifer Iglicki) / Sciapode (Émilie Blezat) / Screenvision (Emmanuelle Giaretta Olive) / Semaine Internationale de la Critique (JeanChristophe Berjon, Rémi Bonhomme, Charles Tesson, Hélène Auclaire) / Service du Document et des Echanges (SDE) Mairie de Paris (Frédérique Morice) / Service Scientifique des Bibliothèques (Sylvie Teyssier) / Shellac (Lucie Commiot) Skalli (Jean-Marc Skalli, Carlotta Souche) / So Bam (Marc Chiapello, Josselin de Richoufftz) / Softitrage (Marie-Amélie

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infos pratiques Remerciements

Pratical info Special Thanks

Guillerme-Caprioli, Fabián Teruggi) / Sony Pictures Releasing France (Sonia Zayani) / Sophie Dulac Distribution (Olivier Depecker) / Splendor Films (Anne-Charlotte Bappel, Serge Fendrikoff) / StudioCanal (Julien Bourges, Philippe Desandre, Marc-Antoine Pineau, Séverine Schies) / Studio Ciné Live (Eugénie Boulan, Fabrice Leclerc) / Studio des Ursulines (Florian Deleporte) / Studio Mac Guff (Rodolphe Chabrier) Studio O (Michel Ocelot, Philippe Silvy) / Swashbuckler Films (Sébastien Tiveyrat) / Tamasa Distribution (Camille Calcagno, Philippe Chevassu) / Tee Shirt Place (Thierry Uzan) / Télérama (Caroline Gouin, Delphine Lichtensteger) / Télétota (Pascal Goujon) / Thaï in Box (Nathalie Goullioud, Guillaume Kopp) The Coproduction Office (Philippe Bober, Céline Lin, Olimpia Pont Chafer) / The Hamilton Film Group (France) (Jordan Mintzer) / Théâtre du Temple (Vincent Dupré) / Tradelink (Yannick Perezzan) / Trans Phil’Express / DET (David Baudson, Eric Celerin) / TV5 Monde (Nelly Belaiev, Agnès Benayer, Jean Luc Cronel, Marie-Christine Saragosse, Patrick Simonin) / UGC (Vanessa Bernier, Bertrand Cocteau, Séverine Garrido, Walid Zaiane) / UGC Ciné Cite Bercy (Patrice Le Marchand) Unifrance (Régine Hatchondo, Xavier Lardoux) / Universal Distribution (Video) (Frédérique Pourqué) / Universal Pictures International France (Céline Demoulin, Sylvie Forestier, Sophie Jacquard) / Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle (Alain Bergala) / Urban Distribution International (Frédéric Corvez, Anne Delseth, Clément Duboin, Keiko Funato) / Variety France (Eric Legendre) / Veoprint (Charles-Henri Dufossé) Vision In Motion (Julie Bergeron, Emmanuelle Döry, Aube Rabourdin) / Vivre à Paris (Julien Pénégry) / Vodkaster.com (Simon Bannes, Cyril Barthet, Benoit de Malartic, Pauline Desgris, David Honnorat) / The Walt Disney Company (France) SAS (Xavier Albert, Laure Bernou, Floriane Mathieu, Laure Taroux, Aude Thomas) / Warner Bros France (Véronique Minihy) / La Wash (Laurent Portier) / Why Not Productions (Pascal Caucheteux, Thomas Rosso) / Wide Management (Loic Magneron, Camille Rousselet) / Wild Bunch (Daphnée Hocquard, Anne Jacquelin, Susanna Nilstam, Jérôme Rougier) Wild Side (Manuel Chiche) / Yama Films (Sébastien Betbeder) Zelig Films (Sylvie Benavides, Daniel Derval) / Zootrope Films Cinéditions (Gilles Boulenger, Marie Pascaud) Bertrand Delanoë, la mairie de paris, ses Directions et ses Services Christophe girard et son Cabinet, François Brouat, anne Tallineau, anne-Sylvie Schneider, gaspard gantzer, alix Vic-Dupont. Et la mission Cinéma : michel gomez, Fanny Cohen, Sophie Boudon-Vanhille, maud Vaintrub-Clamon, Corinne Collette la présidente Charlotte Rampling et les membres du Conseil d’administration de l’apOEC / Festival paris Cinéma Et aussi Michèle Abitbol-Lasry, Cathy Arlot, Tony Arnoux, JeanBaptiste Barjot, Emmanuel Barnault, Nicolas Barriteau, Julie Bertuccelli, Jean-Louis Bertuccelli, Sarah Blazy, Gisèle Breteau Skira, Françoise Claquin, Emilie Desruelle, Nicolas Deveaux, Geneviève Dufour, Guillaume Dufour, Pascale Fougère, MarieClaude Garandel, Bernard Genin, Anna Glogowski, Paul Grivas, Marcel Hanoun, Donald James, Eliot James, Nicolas Jucha, Séverine Lajarrige, Annie Laudet, Pascal Launay, Guy Maddin, Laurent Mareschal, Kikan Massara, Bastian Meiresonne, Yves Montmayeur, Fanny Pascaud, Pascale Ramonda, André-Paul Ricci, Rudi Rosenberg, Camille Tauss

allemagne Films Boutique (Gabor Greiner) Greenskyfilms GmbH (Arvin Chen) / Unafilm (Titus Kreyenberg)

états-unis Ondamax Films (Beto Giraldo)

argentine Ambassade de France en Argentine (Emmanuelle Dugne, Alain Maudet) / Magmacine (Israel Adrian Caetano, Nathalia Videla Pena)

grande-Bretagne Boum Productions / Mondo Macabro (PeteTombs) / British Film Institute (Fleur Buckley) Hollywood Classics (Geraldine Higgins) / Park Circus Limited (Nick Varley) / Screen International (Melanie Goodfellow, Nadia Romdhani)

Brésil Cinema do Brasil (Paula Gastaud, Rachel Monteiro, Marilia Perracini) Sancho Filmes (Renata Moura, Michael Wahrmann) Teia Films (Helvecio Marins Jr, Luana Melgaço) / Sara Silveira Canada La Maison de Prod (Sylvain Corbeil, Denis Côté, Stephanie Morissette) / Les Rendez-vous du cinéma québécois (Ségolène Roederer) Chili Ambassade de France au Chili (Cécilia Gonzalez) El Remanso Cine (Alejandro Fernandez Almendras, Eduardo Villalobos Pino) Chine Shanghai Int’l Film Festival (Dan Zhu) Colombie Ambassade de France en Colombie (Antoine Sebire) / Ciudad Lunar (Cristina Gallego) Corée du Sud Ambassade de France en Corée (Daniel Kapelian) / Korean Film Council (Seung-Hee Seo) Pusan Film Festival (Kim Dong-ho, Lee Yong-kwan, Rhee, Sove-won) Espagne Cooper films (Eduardo Ferrer) / Festival International du Film Vallalodid (Javier Angulo Barturen) / La Loma Blanca (Alejandro Hernandez, Manuel Martin Cuenca)

Finlande Film I Väst (Anthony Muir)

Hong Kong HAF (Lucinda Chiu, Hiroshi Fukazawa, Kolie Kwan, Jacqueline Liu, Clara Pang) / Consulat de France (Aurelien Irler) irlande Samson Films (David Collins) israël Ambassade de France en Israël (Lionel Choukroun, Francine Lutenberg, Ziv Nevo Kulman) / (Greenproductions (Gal Greenspan, Yarden Karmin) / Israel Film Fund (Katriel Schory) / Movie Plus Productions (Shira Geffen, Michael Keren) italie Biennale Di Venezia Mostra Internazionale d’Arte Cinematografico / Amok Films (Paolo Bertolin) Japon Nikkatsu (Shinako Matsuda) / Picnic (Kousuke Ono) / The Japan Foundation (Rie Imai) / Naomi Tani Wa Entertainment (Koji Fukada, Kiki Sugino) Kossovo Flutra Films (Arta Dobroshi, Daniel Mulloy) luxembourg EAVE (Cécile Devroie, Satu Elo, Alan Fountain, Kristina Trapp) maroc Soccochico Films (Leïla Kilani)

mexique Ambassade de France au Mexique (Sophie Chaussard, Nouredine Essadi) / Ambulante (Anaïs Desrieux, Ricardo Giraldo) Axolote Cine (Julio Barcenas, Rubėn Imaz Castro) / Canana Films (Gael García Bernal, Marta Núñez Puerto) / Centro De Capacitación Cinematográfica (Claudia Prado, Jessy Vega) / Cineteca Nacional (Paula Astorga Riestra, Verónica Ortiz Cisneros) / Direccioń general de Actividades Cinematográficas UNAM (Guadalupe Ferrer Andrade, José Manuel Garcia) Enchinga Films (Nicolás Pereda) / Festival de Cine en Guadalajara (Iván Trujillo Bolio, Andrea Stavenhagen) Fundación Cultural Televisa (Diana Mogollon) / Instituto Mexicano de Cinematografía (IMCINE) (Maru Garzon Polanco, Javier Nuñez, Cristina Prado Arias, Marina Stavenhagen) / Salamandra Producciones (Frida Maceira, Bertha Navarro) Et aussi : Carlos Armella, Nicolas Echeverría, Marta Ferrer, Samuel Kishi Léopo, Paula Markovitch, Sarah Minter, Gabino Rodríguez, Juan Carlos Rulfo pays-Bas CineMart (Marit Van Den Elshout, Jacobine Van Der Vloed) / Eye Film, Institute Netherlands (Claudia Landsberger) / Isabella Films (Agnes Kocsis, Els Vandevorst) / Lemming Film (Marco Van Geffen, Derk-Jan Warrink) / Zest Moving Stories (Maarten Van der Ven)

Singapour Akanga Film Asia (Fran Borgia, Raphael Millet, Vladimir Todorovic) Singapore Film Commission Broadcast & TV (Kristin Saw, Chee Wee Tan, Kenneth Tan et aussi Doris Young Slovaquie Slovak Film Institute (Viera Duricova, Alexandra Strelkova) Suède DFM (Olivier Guerpillon, Johannes Nyholm) Suisse Swiss Film Center (Marcel Müller) Taiwan Atom Cinema (Wei-jan Liu, Arvin Chen) / Home Green Entertainment (Vincent Wang) / Taiwan Joint entertainment International (FenFen Cheng, James Liu, Sunday Sun) / Taiwan Taipei Film Commission (Jennifer Jao, Yalun Wang) / Taiwan three dots entertainment (Michelle Yeh) / Institut Français de Taipei (Loïc Wong) Thaïlande Electric Eel Films (Maenum Chagasik, Soros Sukhum, Anocha Suwichakornpong) Turquie Bulut Film (Nadir Operli, Asli Ozge) / Gu Film (Gulin Ustun) / International Istanbul Film Festival (Kerem Ayan, Ebru Ceylan, Azize Tan) Nar film (C. Asli Filiz) / Ozcan Alper Vietnam Ambasse de France au Vietnam (Philippe Boudoux) VBlock Media (Dang Di Phan)

Roumanie Transilvania International Film Festival (Mihai Chirilov, Rik Vermeulen)

CrÉdits pHotoGrapHiques © 2011 Cinéma le Grand Action / © 2011 Gaumont / Les Films du Worso / © 2010 Hospitalité Film Partners © 2010 Flemmy Productions, LLC / © Abkco - Pretty Pictures / © Les Acacias / © Ad Vitam / © Agat Films et Cie © Les Armateurs / © Argos / © Arkeion Films / © Arte France / © Bavaria Film / © Bee Films / © Bodega Films © Børge Ring / © Greg Bréhin / © Camille Henrot / © Canal Plus Image / © Canana / © Capricci / © Carlotta Films © Cauri Films © CBS / The Cinema Museum, London / © Centro de Capacitation Cinematografica / © Ciné Classic © Cinecittà Luce/Cineteca di Bologna/Coproduction Office / © Cinémathèque Royale de Belgique © Cinematografica Calderon / © Cinepantera / © Collection Edddie Muller / © Columbia DR / © Collection Institut Lumière / © Collection Institut Lumière / © Universal DR / © Collection Institut Lumière / © Warner Bros DR © Courtesy of Alameda Films / © Courtesy of Cleopatra Wong International Pte Ltd / © Courtesy of ITV Studios Global Entertainment and Park Circus / © Courtesy of Laurie Rose / © Cythère Films / © 2005 EuropaCorpJaveline film companyinc / © Diaphana / © Disney / Pixar / © ED Distribution / © El deseo / © Epicentre Films © Doc & Film International / © Fernando Trueba Producciones Cinematográficas S.A., Estudio Mariscal S.A., Magic Light Pictures (Chico & Rita) IOM Limited / © Festival d’Amiens / © Figa Films / © Les Films ABC © Filmoteca Unam / © Films d’Art / © Films du Losange / © Films sans Frontières / © Fundación Televisa © Gaumont / © Gemini - Le Petit Bureau / © Golden Boots / © Les Grands Films Classiques / © Guillermo del Toro, Bertha Navarro, Alejandro Springall / © Happiness Distribution / © Haut et court / © Instituto Mexicano de Cinematografía / © Jem Productions / © Lost Films Distribution – Vincent Rossell / © Jean Mascolo / © Jeck Films / © Jurgen Vollmer / © Karé Productions / © Kazak productions / © Liliom Audiovisuel / © Lost Films Distribution – Vincent Rossell / © Malavida / © Manny Films / © Marc Silver / © MariluParolini / © Mars Distribution / © La Media Luna Producciones / © Mission Distribution / © Mocky Delicious Products / © Mondo Macabro / © Morgane / Polyester / © Ronan Niclot / © Nikkatsu Corporation / © Ocelot / © Ocelot / Nord-Ouest Films / © Ocelot / Studio O / © Offshore / © Ondamax Films / © Ozgur Eken / © PABLO PANIAGUA / © Paramount Pictures France / © Pascal Chantier / Epithète Films / © Les Productions Bagheera / © Pyramide / © Raymond Cauchetier / © Regal Films / © Rezo Films Distribution / © Sacrebleu Productions / © Sarah Minter / © Splendor Films / © Sony Pictures France / © Stéphanie Dupont / © StudioCanal / © Sundance Channel / © Swedish Film Institute / © Tamasa Distribution / © Théâtre du Temple / © TF1 / © Twentieth Century Fox / © UGC / © 2010 Universal Studio / © Urban Distribution Int. / © Wild Bunch / © Wild Side Distribution / © Zootrope Films © Véronique Travers – Photographe / © 1998 Les Armateurs / Odec Kid Cartoons / France 3 Cinéma / Monipoly Trans Europe Film / Exposure / RTBF / Studio O pORTRaiTS : Jerzy Skolimowski : © Adam Kozak / Agencja Gazeta. michael lonsdale, michel Ocelot, pauline lefèvre et Thierry Jousse : © Jérôme Bonnet. gabino Rodríguez : © Juan Leduc. gael garcía Bernal : © Marc Silver. lubna azabal : © Nathalie Mazeas. mathieu Demy : © R. Martinez. Jackie Berroyer : © Bertrand Jacquot

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SOuRCES DES FilmS / prInTS SourcES les acacias France tél. : (33) 1 56 69 29 30 fax : (33) 1 42 56 08 65 [email protected] www.acaciasfilms.com

BaC Films France tél. : (33) 1 53 53 52 52 fax : (33) 1 53 53 52 53 [email protected] www.bacfilms.com

The Coproduction Office France tél. : (33) 1 56 02 60 00 fax : (33) 1 56 02 60 01 [email protected] www.coproductionoffice.eu

ad Vitam France tél. : (33) 1 46 34 75 74 fax : (33) 1 46 34 75 09 [email protected] www.advitamdistribution.com

Baba Yaga Films France tél. : (33) 6 27 26 79 09 [email protected]

CTV international France tél. : (33) 1 44 76 07 27 fax : (33) 1 44 76 07 93 [email protected] www.ctvint.fr

agence du court métrage France tél. : (33) 1 44 69 26 60 fax : (33) 1 44 69 26 69 [email protected] www.agencecm.com alameda Films Mexique tél. : (52) 55 10552333 [email protected] www.alamedafilms.com aloest Distribution France tél. : (33) 1 71 16 10 30 fax : (33) 1 41 31 12 25 [email protected] www.aloest.com amnesty international France tél. : (33) 1 53 38 65 65 fax : (33) 1 53 38 55 00 www.amnesty.fr archives Françaises du Film France tél. : (33) 1 30 14 80 86 [email protected] www.cnc-aff.fr arkeion Films France tél. : (33) 1 46 43 23 52 fax : (33) 1 46 43 23 50 [email protected] arizona Films France tél. : (33) 9 54 52 55 72 [email protected] www.arizonafilms.net aRp Sélection France tél. : (33) 1 56 69 26 00 fax : (33) 1 45 63 83 37 [email protected] www.arpselection.com arte France France tél. : (33) 1 55 00 77 77 fax : (33) 1 55 00 77 00 [email protected] www.artepro.com

Bagheera Films France tél. : 01 48 74 41 41 fax : 01 48 74 44 11 [email protected] Bee Films France tél. : (33) 1 58 30 12 25 [email protected] www.beefilms.fr Bodega Films France tél. : (33) 1 42 24 06 49 fax : (33) 1 42 24 16 78 [email protected] www.bodegafilms.com British Film institute Grande-Bretagne tél. : (44) 207 255 1444 fax : (44) 207 580 7503 [email protected] www.bfi.org.uk Canana Films Mexique tél. : (52) 55 4777 7935 fax : (52) 55 5584 8394 Capricci France tél. : (33) 1 42 05 57 88 fax : (33) 2 40 20 44 59 [email protected] www.capricci.fr Carlos armella [email protected] Carlotta Films France tél. : (33) 1 42 24 10 86 fax : (33) 1 42 24 16 78 [email protected] www.carlottafilms.com Cat & Docs France tél. : (33) 1 44 59 63 53 [email protected] Céline Tricart tél. : (33) 6 64 28 59 93 tricart.celine@ gmail.com www.celine-tricart.com

arkab productions France tél. : (33) 1 45 51 45 52

Centro de Capacitación Cinematográfica Mexique tél. : (52) 55 41 55 00 90 [email protected] www.elccc.com.mx

aSC Distribution France tél. : (33) 1 43 48 65 13 fax : (33) 1 43 48 65 49 [email protected] www.ascdistribution.com

Cinémathèque française France tél. : (33) 1 71 19 32 00 / 33 33 fax : (33) 1 53 65 74 96 / 65 [email protected] www.cinemathequefrancaise.com

les Films de l’atalante France tél. : (33) 3 20 81 02 14 fax : (33) 3 45 44 04 81

Cinematográfica Rodríguez tél. : (52) 55 5568 4295 [email protected]

Bach Films France tél. : (33) 1 42 17 49 48 www.bachfilms.com

Classic Films Belgique tél. : (32) 9 233 67 97 fax : (32) 9 233 67 97 [email protected]

Cube Créative France tél. : (33) 1 44 09 36 09 fax : (33) 1 44 09 47 65 [email protected] www.cube-creative.com Cythère Films France tél. : (33) 1 42 89 07 67 fax : (33) 1 42 56 07 73 [email protected] Diaphana France tél. : (33) 1 53 46 66 66 fax : (33) 1 53 46 62 29 [email protected] www.diaphana.fr Doc & Film international France tél. : (33) 1 42 77 56 87 fax : (33) 1 42 77 36 56 [email protected] www.docandfilm.com ED Distribution France tél. : (33) 1 43 48 61 49 fax : (33) 1 43 48 62 73 [email protected] www.eddistribution.com Edgardo aragón Mexique tél. : (52) 1 95 1308 8939 [email protected] épicentre Films France tél. : (33) 1 43 49 03 03 fax : (33) 1 43 49 03 23 [email protected] www.epicentrefilms.com Europa Corp France tél. : (33) 1 53 83 03 03 fax : (33) 1 53 83 03 04 www.europacorp.com la fémis France tél. : (33) 1 53 41 21 00 fax : (33) 53 41 02 80 [email protected] www.lafemis.fr www.cinemasterclass.org Figa Films États-Unis tél. : (1) 323 258 5241 fax : (1) 323 258 5241 [email protected] www.figafilms.com les Films du losange France tél. : (33) 1 44 43 87 10 fax : (33) 1 49 52 06 40 [email protected] www.filmsdulosange.fr Filmoteca unam Mexique tél. : (5255) 5704-6338 www.filmoteca.unam.mx

le Film d’art France tél. : (33) 6 48 24 95 85 [email protected] www.shootingdartagnan.com Films sans Frontières France tél. : (33) 1 42 77 21 84 fax : (33) 1 42 77 42 66 [email protected] www.films-sans-frontieres.fr Fortissimo Films Pays-Bas tél. : (31) 20 627 32 15 fax : (31) 20 626 11 55 [email protected] www.fortissimofilms.com Fundación Televisa Mexique tél. : (55/5) 261 2000 [email protected] www.fundaciontelevisa.org Funny Balloons France tél. : (33) 1 40 13 05 84 fax : (33) 1 42 33 34 99 [email protected] [email protected] www.funny-balloons.com Fury productions Australie tél. : (61) 7 3891 7779 fax : (61) 7 3891 7717 gaumont France tél. : (33) 1 46 43 20 00 fax : (33) 1 46 43 20 33 www.gaumont.fr gébéka Films France tél. : (33) 4 26 99 45 45 Fax : (33) 4 26 99 45 45 [email protected] www.gebekafilms.com gold Crest Grande-Bretagne tél. : (44-207) 437 86 96 fax : (44-207) 437 44 48 www.goldcrestfilms.com les grands Films Classiques France tél. : (33) 1 45 24 43 24 fax : (33) 1 45 25 49 73 Email : [email protected] Haut et Court France tél. : (33) 1 55 31 27 27 fax : (33) 1 55 31 27 28 [email protected] www.hautetcourt.com Happiness Distribution France tél. : (33) 6 09 77 95 75 fax : (33) 1 44 76 07 93 [email protected] www.happinessdistribution.com Hollywood Classics Grande-Bretagne tél. : (44) 207 424 7280 fax : (44) 207 428 8936 www.hollywoodclassics.com insolence prod France [email protected] www.insolence-prod.com instituto Cubano de arte e industria Cinematográficos (iCaiC) Cuba tél. : (537) 838 2845 [email protected] www.cubacine.cu

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infos pratiques Sources des films

Pratical info Prints Sources

instituto mexicano de Cinematografía (imCinE) Mexique tél. : (5255) 5448 5345 fax : (5255) 5448 5380 [email protected] www.imcine.gob.mx The Japan Fondation Japon tél. : 03-5562-3480 fax : 03-5562-3492 www.jpf.go.jp Jeck Films France tél. : (33) 1 42 40 78 00 fax : (33) 1 48 03 02 64 [email protected] jeckfilm.fr Jem productions France tél. : 33 (0)1 42 46 49 50 fax : 33 (0)1 42 46 31 30 [email protected] www.jemproductions.fr Jupiter Films France tél. : (33) 1 45 36 00 11 [email protected] http://www.jupiter-films.com/contact.php Kanibal Films Distribution France tél. : (33) 1 47 24 75 22 fax : (33) 1 47 29 09 21 [email protected] www.kanibal.eu Karé productions France tél. : (33) 1 58 53 55 00 fax : (33) 1 58 53 55 05 [email protected] Kazak productions France tél. : (33) 1 48 24 30 57 fax : (33) 1 47 70 43 91 [email protected] liliom audiovisuel France tél. : (33) 1 42 28 50 84 fax : (33) 1 42 28 52 66 [email protected] lost Films France tél. : (33) 9 51 14 07 92 [email protected] www.lost-films.eu maharaja Films France tél. : (33) 6 08 94 88 73 [email protected] malavida France tél. : (33) 1 42 81 37 62 fax : (33) 1 42 81 37 32 [email protected] www.malavidafilms.com mars Distribution France tél. : (33) 1 56 43 67 20 fax : (33) 1 45 61 45 04 [email protected] www.marsdistribution.com The match Factory Allemagne Tél. : (49) 221 539 709-0 fax : (49) 221 539 709-10 [email protected] www.the-match-factory.com memento Films international France tél. : (33) 1 53 34 90 20 fax : (33) 1 42 47 11 24 [email protected]

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metropolitan Filmexport France tél. : (33) 1 56 59 23 00 fax : (33) 1 53 57 84 01 [email protected] www.metrofilms.com

pyramide Distribution France tél. : (33) 1 42 96 01 01 fax : (33) 1 40 20 02 21 [email protected] www.pyramidefilms.com

mission Distribution France tél. : (33) 6 60 20 81 55 [email protected] www.mission-distribution.com

pretty pictures France tél. : (33) 1 43 14 10 02 fax : (33) 1 43 14 10 01 [email protected] www.prettypictures.fr

mK2 Diffusion France tél. : (33) 1 44 67 30 00 fax : (33) 1 44 67 20 18 [email protected] www.mk2.com mocky Delicious products France tél. : (33) 1 49 27 97 01 fax : (33) 1 49 27 98 80 [email protected] mondo macabro Grande-Bretagne tél. : (44) 77 87 557 970 fax : (44) 87 09 125 909 [email protected] www.mondomacabrodvd.com morgane groupe France tél. : (33) 1 41 43 71 00 www.morgane-groupe.fr nikkatsu Corporation Japon tél. : (81) 3 5689 1026 fax : (81) 3 5689 1043 [email protected] www.nikkatsu.com Offshore France tél. : (33) 1 75 43 65 00 fax : (33) 1 75 43 65 01 [email protected] www.offshore.fr Ondamax Films États-Unis tél. : (1) 305-535-3577 [email protected] www.ondamaxfilm.com paramount pictures France France tél. : (33) 1 40 07 38 38 fax : (33) 1 40 07 38 39 [email protected] www.paramountpictures.fr park Circus Grande-Bretagne tél. : (44) 141 332 2175 fax : (44) 141 332 2133 [email protected] www.parkcircus.com pathé Distribution France tél. : (33) 1 71 72 30 00 fax : (33) 1 71 72 31 00 [email protected] www.patheinternational.com le petit Bureau France tél. : (33) 1 40 33 33 80 fax : (33) 1 40 33 10 20 [email protected] www.lebureaufilms.com pOm Films France tél. : (33) 1 49 88 18 42 fax : (33) 1 49 88 70 73 [email protected]

Regal Films Regal Multimedia, Inc. Philippines tél. : (63) 2 9100501 fax : (63) 2 9101274 Rezo Films / Rezo World Sales France tél. : (33) 1 42 46 46 30 fax : (33) 1 42 46 40 82 [email protected] www.rezofilms.com Roissy Films France tél. : (33) 1 53 53 50 50 fax : (33) 1 42 89 26 93 [email protected] www.roissyfilms.com Sacrebleu productions France tél. : (33) 1 42 25 30 27 fax : (33) 1 53 75 25 91 [email protected] www.sacrebleuprod.com Samuel isamu Kishi leopo Mexique [email protected] tél. : (5255) 13770100 Sciapode France tél. : (33) 1 78 34 25 25 [email protected] www.sciapode.net Shellac France tél. : (33) 4 95 04 95 92 fax : (33) 4 13 33 80 74 [email protected] www.shellac-altern.org SnD France tél. : (33) 1 41 92 66 66 fax : (33) 1 41 92 79 07 [email protected] www.snd-films.com Sony pictures France France tél. : (33) 1 44 40 62 00 fax : (33) 1 44 40 62 01 [email protected] www.sonypictures.fr Sophie Dulac Distribution France tél. : 01 44 43 46 00 fax : 01 47 23 08 02 www.sddistribution.fr Splendor Films France tél. : (33) 1 42 87 92 67 [email protected] www.splendor-films.com Studio 37 France tél. : (33) 1 44 44 12 12 fax : (33) 1 44 44 10 55 [email protected] www.studio37-orange.com StudioCanal France tél. : (33) 1 71 35 35 35 fax : (33) 1 71 75 88 88 www.studiocanal.com

Sundance Channel États-Unis tél. : (917) 542-6328 www.ifc.com Surreal Films France tél. : (33) 1 55 06 13 38 fax : (33) 1 55 06 06 86 [email protected] www.surreal-films.com Swashbuckler Films France tél. : (33) 1 42 26 14 48 fax : (33) 1 42 26 14 48 contact@ swashbucklerfilms.com www.swashbuckler-films.com Tamasa Distribution France tél. : (33) 1 43 59 01 01 Fax : (33) 1 43 59 64 41 [email protected] www.tamasadiffusion.com Tequila gang Grande Bretagne tél. : (44) 207 290 07 72 fax : (44) 207 636 22 61 [email protected] Théâtre du Temple France tél. : (33) 1 43 26 70 40 fax : (33) 1 43 26 79 02 [email protected] Twentieth Century Fox France tél. : (33) 1 58 05 58 00 fax : (33) 1 58 05 57 10 www.foxfrance.com ugC Distribution France tél. : (33) 1 46 40 44 00 fax : (33) 1 46 24 37 28 [email protected] www.ugcdistribution.fr universal pictures international France France tél. : (33) 1 40 69 66 56 www.universalpictures-films.fr Wa Entertainment inc. Japon tél. : (81) 466 34 0115 fax : (81) 466 34 0115 Walt Disney Company France France tél. : (33) 1 64 17 57 50 fax : (33) 1 64 17 58 08 www.disney.fr www.wdsmp.fr Warner Bros France France tél. : (33) 1 72 25 00 00 fax : (33) 1 72 25 10 79 www.warnerbros.fr Wild Bunch Distribution France tél. : (33) 1 53 10 42 50 Fax : (33) 1 53 10 42 69 [email protected] www.wildbunch-distribution.com Wild Side Films France tél. : (33) 1 42 25 82 00 fax : (33) 1 42 25 82 10 [email protected] www.wildside.fr Zootrope Films France tél. : (33) 1 53 20 48 60 fax : (33) 1 53 20 48 69 [email protected] www.zootropefilms.com

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infos pratiques Index des films

Pratical info Films at a Glance

inDEX DES FilmS / FILMS AT A gLAncE 3 fois 20 ans, 37 7 tonnes 3, 162 abel, 100 À bout portant, 124 Absent, 37 Aglaée, 31 À la recherche de Garbo, 72 Alice, 73 Alucarda, 150 Amants mouillés (Les), 152 Amours chiennes, 96 Angel Guts: Red Classroom, 154 Angel Guts: Red Vertigo, 154 Anna et Bella, 119 Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia, 144 Art de séduire (L’), 38 A Tiro de Piedra, 139 Attenberg, 38 Avant la nuit, 113 Azur et Asmar, 118 Baisers volés, 84 Ballade de Genesis et Lady Jaye (La), 21 Barrière (La), 108 Bateau-phare (Le), 111 Belle Fille et le Sorcier (La), 117 Bergère qui danse, 117 Blackthorn, 39 Blue Velvet, 79 Bomba Star, 157 Bourse ou la Vie (La), 106 Brève rencontre, 67 Cabeza de Vaca, 138 Ça commence à Vera Cruz, 123 Café Paraíso, 135 Caniche (Le), 119 Carnets de voyage, 97 Cars, quatre roues, 164 Cars 2, 39 Ceci n’est pas un film, 41 Ceux d’en face, 91 Château de la pureté (Le), 130 Chico & Rita, 41 Cinéma de Mr. Lonsdale (Le), 93 Collections de Mithat Bey (Les), 34, 179 Comment voler un million de dollars, 68 Contes de la nuit (Les), 42, 118 Cri du sorcier (Le), 110 Crime du père Amaro (Le), 96 Crime in the Streets, 123 Cronos, 131 Curling, 22 De bon matin, 42 Déficit, 99 Départ (Le), 108 Deep End, 71, 109 Des hommes et des dieux, 93 Des nœuds dans la tête, 31 Derrière les murs, 43 Détruire, dit-elle, 85 Dialogue 20-40-60 (Segment 20), 109 Desperado, 144 Drama / Mex, 100 Eaux printanières (les), 111 En el hoyo, 132 En secret, 23 Entrevista con la tierra, 102, 138 Eros, 107 Essential Killing, 112 Étalon (L’), 85 Et maintenant on va où ?, 43 Et ta mère aussi !, 96

Évadé d’Alcatraz (L’), 125 Évaporation de l’homme (L’), 69 Éveillé du pont de l’Alma (L’), 90 Exercice de l’État (L’), 44 Extase de la rose noire (L’), 152 Familia Tortuga, 139 Fantôme de la liberté (Le), 87 Fascination, 159 Faussaire (Le), 113 Fée (La), 44 Femme aux cheveux rouges (La), 153 Ferdydurke, 111 Fiancée de Dracula (La), 159 Filet (Le), 130 Fleurs du mal, 45 Fleur secrète, 155 For Y’ur Height Only, 157 Future (The), 45 goonies (les), 73 Green Porno, Seduce Me, 81 Guerre est déclarée (La), 24 Happy Happy, 47 Hasta los huesos, 135 Haut les mains, 108 Haut pays des neiges, 119 Herederos – Les Enfants héritiers (Los), 47 Hi-So, 34, 179 Hommes libres (Les), 48 Hop, 48 Horde sauvage (La), 143 Hors Satan, 49 Hospitalité, 25 i’m Still Here, 49 Icare, 116 Il était une fois la révolution, 143 Impardonnables, 50 Imprécateur (L’), 88 Indestructibles (Les), 164 India Song, 88 Infierno (El), 132 Inside the Pleasure Dome of Japanese Erotic Cinema, 154 Inspecteur Harry (L’), 125 Invasion des profanateurs de sépulture (L’), 123 Invisibles (Les), 92 Invisibles (Los), 99 Isabella Rossellini : My Wild Life, 81 Itinéraire bis, 50 Jacinta, 135 Japón, 131 J’adore ça, 162 J’ai rencontré le Diable, 51 J’aurais pu être une pute, 31 Jennifer’s Body, 158 Junior, 32 Khodorkovsky, 51 King (The), 97 Kirikou et les Bêtes Sauvages, 118 Kirikou et la Sorcière, 117 légende du pauvre bossu (la), 116 Lèvres de sang (Les), 159 Lèvres rouges (Les), 158 Lineup (The), 124 Living Corpse (The), 158 Look, un autoportrait à travers les autres (The), 30 Luna (La), 165

machete maidens unleashed, 157 Machine à tuer les méchants (La), 81 Mains d’Andréa (Les), 92 Maison des perversités (La), 153 Mansion of Madness, 150 Mardi, après Noël, 34, 179 María Sabina, Mujer Espíritu, 137 Mariée était en noir (La), 84 Marimbas del Infierno (Las), 53 Mari Pepa, 136 Matamoros, 102 Mauvaise Éducation (La), 97 Ma vie est un enfer, 90 Melancholia, 53 Memorias del subdesarrollo, 101 Mes meilleures amies, 54 Mexico City Conversation, 133 Michael, 54 Mina de Oro (La), 136 Mineurs 27, 55 Miroir de la sorcière (Le), 150 Miss Bala, 55 Moby Dick, 67 Moine (Le), 7 Momie aztèque (La), 149 Monde de Nemo (Le), 164 Montagne sacrée (La), 130 Moonraker, 89 Monsieur Klein, 88 Munich, 92 My Dad is 100 Years Old, 79 Mystère de la chambre jaune (Le), 91 Mythos (Les), 57 nadie es innocente, 20 años después, 132 Nashville, 72 Nave de los monstruos (La), 150 Neds, 57 Nelly et Monsieur Arnaud, 91 Ne nous jugez pas, 58 Niño Fidencio, El Taumaturgo de Espinazo, 137 Norteado, 132 No Country for Old Men, 145 Nouveaux chiens de garde (Les), 30 Nuit de l’iguane (La), 143 Œil torve (l’), 106 Oliver Sherman, 58 Olvidados (Los), 101 Otros Californios (Los), 133 pandore, 32 Papa les petits bateaux, 87 Perpetuum Mobile, 138 Petit Hamlet (Le), 106 Piel que habito (La), 59 Pince à ongles (La), 85 Pixote, la loi du plus faible, 101 Planet Z, 32 Poetas campesinos, 137 Polisse, 6 Portrait d’une enfant déchue, 71 Prédateurs (Les), 158 Présumé coupable, 59 Princes et Princesses, 117 Printemps (Le), 87 Prize (The), 27 Professionnels (Les), 143 Proies (Les), 124 Proies du vampire (Les), 149, 169 Promesses de l’ombre (Les), 113 quatre nuits avec anna, 112 Question humaine (La), 93

Ratatouille, 165 Réminiscence, 161 Révoltés de la cellule 11 (Les), 123 Revolucíon, 99 Rideau de Fusuma (Le), 151 Roi, dame, valet, 109 Roma, 136 Rose et le Blanc (Le), 89 Rudo et Cursi, 98 Rue de la joie, 152 Saddest music in the World (The), 79 Sangre, 131 Santo dans la vengeance des femmes vampires, 150 Sayuri, strip-teaseuse, 151 Science des rêves (La), 98 Secret de l’enfant fourmi (Le), 60 Sept Mercenaires (Les), 142 Shooting, 162 Sicario, Room 164 (El), 133 Signe de Zorro (Le), 142 Signes particuliers : néant, 107 Silip-Daughters of Eve, 157 Sin Nombre, 100 Snobs !, 84 Soif du mal (La), 142 Songe de Poliphile (Le), 33 Sport favori de l’homme (Le), 68 Starting out: the Making of Jerzy Skolimowski’s Deep End, 112 Succès à tout prix (Le), 110 Super 8, 60 Super Nacho, 145 Sur la planche, 28 Tatsumi, 61 Temporada de Patos, 131 They Call Her… Cleopatra Wong, 157 Tierra y pan, 136 Tout le monde dit je t’aime, 33 Tous au Larzac, 61 Trabalhar Cansa, 63, 179 Traffic, 144 Train où ça va (Le), 161 Travail au noir, 110 Tremblay-en-France, 33 Trip (The), 63 Trois enterrements, 145 Trois Inventeurs (Les), 116 Trouble Every Day, 158 Tu seras mon fils, 64 Tuez Charley Varrick !, 125 Two Lovers, 79 un amour de jeunesse, 64 Un espion de trop, 125 Un shérif à New York, 124 Une sale histoire, 89 Vacances à Hawaï, 165 Varal (El), 102 Verano de Goliat, 139 Verdict (The), 121 Ver llover, 135 Véritable Histoire d’Abe Sada (La), 153 Vestiges du jour (Les), 90 Vie criminelle d’Archibald de la Cruz (La), 130 Vie secrète de Madame Yoshino (La), 155 Viva Zapata !, 142 Voleur (Le), 69 Voltiges, 29 Walkover, 107 We Need to Talk about Kevin, 65

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inDEX DES RéaliSaTEuRS dIrEcTorS AT A gLAncE abel, Dominique, 44 Abrams, J. J., 60 Affleck, Casey, 49 Almodóvar, Pedro, 59, 97 Altman, Robert, 72 Aragón, Edgardo, 102 Armella, Carlos, 136 Aschan, Lisa, 29 Assarat, Aditya, 34, 179 Aurouet, Tristan, 55 Babenco, Héctor, 101 Balasko, Josiane, 90 Balbastre, Gilles, 30 Barnault, Emmanuel, 93 Beauvois, Xavier, 93 Berger, Marco, 37 Bertuccelli, Jean-Louis, 88 Betbeder, Sébastien, 92 Bird, Brad, 164, 165 Blanvillain, Sophie, 162 Blomquist, Tom, 49 Bonnavent, Jacques, 136 Brooks, Richard, 143 Buñuel, Luis, 87, 101, 130 Carrera, Carlos, 96 Carrière, Jean-Claude, 85 Casarosa, Enrico, 165 Castañeda, Karla, 135 Castillo, René, 135 Chenillo, Mariana, 99 Coen, Joel et Ethan, 145 Côté, Denis, 22 Cronenberg, David, 113 Cuarón, Alfonso, 96 Cuarón, Carlos, 98 Curiel, Federico Pichirilo, 150 Del Toro, guillermo, 131 Demoustier, Stéphane, 31 Denis, Claire, 158 Deveaux, Nicolas, 162 Diamant-Berger, Jérôme, 162 Donner, Richard, 73 Donzelli, Valérie, 24 Ducournau, Julia, 32 Ducrocq, Cécile, 33 Dumont, Bruno, 49 Duras, Marguerite, 85, 88 Dusa, David, 45 Dutra, Marco, 63, 179 Echevarría, nicolás, 137-138 Eimbcke, Fernando, 99, 131 Escalante, Amat, 99, 131 Esmer, Pelin, 34, 179 Estrada, Luis, 132 Eustache, Jean, 89

Feig, paul, 54 Fernández, Emilio, 130 Ferrer, Marta, 102 Ferroukhi, Ismaël, 48 Fisher, Robert, 112 François, Christine, 60 Fukada, Koji, 25 Fukunaga, Cary Joji, 100 galup, Bénédicte, 117 Garenq, Vincent, 59 García Bernal, Gael, 99 García, Rodrigo, 99 Gavras, Julie, 37 Gil, Mateo, 39 Gilbert, Lewis, 89 Gondry, Michel, 98 González, Rogelio A., 150 González Iñárritu, Alejandro, 96 Gordon, Fiona, 44 Gosiengfiao, Joey, 157 Grau, Jorge Michel, 58 Gray, James, 79 Guillot, Jeanne, 161 Gutiérrez Alea, Tomás, 101 Hansen-løve, mia, 64 Hanoun, Marcel, 87 Hartley, Mark, 157 Hawks, Howard, 68 Henrot, Camille, 33 Hernández Cordón, Julio, 53 Hess, Jared, 145 Hill, Tim, 48 Hiriart, Sebastián, 139 Huston, John, 67, 143 imamura, Shohei, 69 Imaz Castro, Rubén, 139 Ishii, Takashi, 154 Ivory, James, 90 Jee-woon, Kim, 51 Jodorowsky, Alejandro, 130 Jones, Tommy Lee, 145 Jousse, Thierry, 92 July, Miranda, 45 Kaplan, nelly, 87 Kasmi, Baya, 31 Kazan, Elia, 142 Kergoat, Yannick, 30 Keshavarz, Maryam, 23 Khoo, Eric, 61 Kilani, Leïla, 28 Kishi Leopo, Samuel Isamu, 136 Klotz, Nicolas, 93 Konuma, Masaru, 155 Kumashiro, Tatsumi, 151, 152, 153 Kümel, Harry, 158 Kusama, Karyn, 158

maccarone, angelina,30 Maddin, Guy, 79 Maïwenn, 6 Malle, Louis, 69 Mamoulian, Rouben, 142 Markovitch, Paula, 27 Mariscal, Javier, 41 Marsh, James, 97 Mazarguil, Guy, 38 Méndez, Fernando, 149, 169 Miller, Elisa, 135, 136 Minter, Sarah, 132 Mirtahsmasb, Mojtaba, 41 Mocky, Jean-Pierre, 84, 85 Moctezuma, Juan López, 150 Moll, Dominik, 7 Montmayeur, Yves, 154 Moutout, Jean-Marc, 42 Mullan, Peter, 57 Muntean, Radu, 34, 179 naranjo, gerardo, 55, 99, 100 Nicart, Eddie, 157 Ocelot, michel, 42, 116-118 palacios, Bernard, 119 Panahi, Jafar, 41 Pansard-Besson, Robert, 89 Peckinpah, Sam, 143, 144 Pereda, Nicolás, 102, 138-139 Pérezcano, Rigoberto, 132 Plá, Rodrigo, 99 Podalydès, Bruno, 91 Polgovsky, Eugenio, 47 Pollet, Jean-Daniel, 91 Portillo, Rafael, 149 Perez, Elwood, 157 Perreard, Jean-Luc, 50 Puljiz, Pierre-Paul, 133 Ramsay, lynne, 65 Redford, Ryan, 58 Reygadas, Carlos, 99, 131 Riggen, Patricia, 99 Ring, Børge, 119 Ripstein, Arturo, 130 Rodriguez, Roberto, 144 Rojas, Juliana, 63, 179 Rollin, Jean, 159 Romy, Bruno, 44 Rosenberg, Rudi, 31 Rosi, Gianfranco, 133 Rossellini, Isabella, 81 Rossellini, Roberto, 81 Rouaud, Christian, 61 Ruiz Palacios, Alonso, 135 Ruiz, Raúl, 90 Rulfo, Juan Carlos, 132 Rydstrom, Gary, 165

Salles, Walter, 97 Sarfraz, Khwaja, 158 Sautet, Claude, 91 Schatzberg, Jerry, 71 Schleinzer, Markus, 54 Schlöndorff, Volker, 113 Schnabel, Julian, 113 Schoeller, Pierre, 44 Scott, Tony, 158 Seto, Momoko, 32 Sewitsky, Anne, 47 Shapiro, Jody, 81 Sid, Pascal, 43 Siegel, Don, 121-125 Silver, Marc, 99 Shorina, Nina, 119 Skolimowski, Jerzy, 71, 106-112 Soderbergh, Steven, 144 Sone, Chusei, 154 Spielberg, Steven, 92 Stanton, Andrew, 164 Sturges, John, 142 Suarez, Bobby A., 157 Švankmajer, Jan, 73 Talamantes, César, 133 Tanaka, Noboru, 153 Téchiné, André, 50 Thybaud, Denys, 57 Tricart, Céline, 161 Trueba, Fernando, 41 Truffaut, François, 84 Tsangari, Athina Rachel, 38 Tuschi, Cyril, 51 unkrich, lee, 164 Urueta, Chano, 150 Vernier, Virgil, 32 Vizioz, Vincent, 33 Von Boehm, Gero, 81 Von Trier, Lars, 53 Welles, Orson, 142 Winterbottom, Michael, 63 Wyler, William, 68

labaki, nadine, 43 Lacombe, Julien, 43 Lasseter, John, 39, 164 Lean, David, 67 Legrand, Gilles, 64 Leone, Sergio, 143 Losey, Joseph, 88 Losier, Marie, 21 Lumet, Sidney, 72 Luna, Diego, 99, 100 Lynch, David, 79

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