CE1 - Tout Savoir

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L'entrée au CE1 amorce le cycle des apprentissa- ... Le français au CE1 . .... L' évaluation au CE1 a été testée en 2005 dans une circonscription par Académie.
En préambule par Brigitte Prot, spécialiste de la motivation scolaire

L’entrée au CE1 amorce le cycle des apprentissages fondamentaux. Avec un enjeu : l’évaluation. Pour être motivé cette année, votre enfant aura besoin de : – développer sa confiance en ses capacités et en ses acquis, – « contrôler » l’espace et le temps, – et différencier sa personne et ses résultats. Vous l’y aiderez en l’accompagnant sur ces priorités et en communiquant de façon régulière avec lui. Il sera également essentiel de lui permettre de s’exprimer et de s’organiser. Sans inquiétude inutile qui ferait peser sur votre enfant une pression dommageable. Exprimez-lui surtout votre confiance et repérez ses besoins en sollicitant les compétences de l’enseignant(e). Soyez attentifs à vos peurs parentales : non seulement elles n’évitent pas le danger, mais elles peuvent le créer. L’objectif de ce guide est de vous accompagner dans votre rôle de parents. Clés, outils et pistes de réflexion vous permettront de le définir et d’y trouver votre place.

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Sommaire

CE1 : objectif lecteur ! .................................................................................. 2 © Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

Le cycle 2 : les apprentissages fondamentaux ............................................ 3 L’évaluation au CE1 ....................................................................................... 4 Le travail à la maison ................................................................................... 5 Développer la confiance en ses capacités et en ses acquis ........................ 6 « Contrôler » l’espace et le temps ............................................................... 7 Différencier sa personne et ses résultats.................................................... 8 S’exprimer .................................................................................................... 9 L’aider à s’organiser ................................................................................... 10 Le français au CE1 ................................................................................... 12 Les mathématiques au cycle 2 ................................................................ 13 La découverte du monde au CE1 ............................................................. 14 L’anglais au cycle 2 ...................................................................................15 TOUT SAVOIR

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objectif CE1 : objectiflecteur lecteur ! On pourra difficilement envisager le passage au cycle 3 pour un élève ne sachant pas lire des textes variés.

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a lecture, vecteur principal de réussite scolaire, est la priorité du « socle commun de connaissances et de compétences », institué par la loi de 2005. Pour permettre à chaque élève de sortir du CE1 avec le label « lecteur », l’enseignant a plusieurs moyens à sa disposition : notamment le temps qu’il consacre à la lecture et la variété des supports de lecture.

Une progression depuis la maternelle…

… jusqu’au CE1

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u CE1, votre enfant est confronté à une évaluation qui conduit la pédagogie de toute l’année. En effet, l’enseignant s’attache à repérer les besoins de chacun, dans les domaines de la lecture et de l’écriture, pour installer des conditions de progression « différenciées », respectant le rythme des élèves. Peu à peu, les compétences langagières se développent grâce à des exercices d’expression et de rédaction, et à un travail sur des textes et supports de plus en plus variés et complexes. Les enfants qui ne maîtrisent pas la lecture à l’issue du CE1 ont besoin d’une aide particulière, ancrée sur la confiance en leur capacité à apprendre à lire. Chaque élève porte en lui

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GUIDE PARENTS

l’appréhension de ses parents, leur propre vécu d’écolier, l’histoire de sa famille… S’il connaît la légende glorieuse du grand-père récompensé pour ses résultats scolaires, la route sera éclairée et le modèle encourageant. Mais si son père affirme que l’école « ne sert à rien », que le frère chôme après de brillantes études et que ses copains d’école ont un niveau inférieur au sien, les embûches ne manqueront pas. Ayez confiance en votre enfant et en l’école. Si des difficultés le freinent, n’hésitez pas à rencontrer l’enseignant pour mettre en place, avec le sourire, un parcours de travail adapté.

Un dispositif pour les enfants en difficulté : le PPRE Si un enfant est confronté à des difficultés telles qu’elles compromettent ses chances de maîtriser la lecture à la fin du cycle 2, il pourra suivre un « programme personnalisé de réussite éducative » (PPRE). L’équipe pédagogique et les parents élaborent ensemble ce « plan d’action », présenté à l’enfant. Ce document écrit précise les objectifs à atteindre, la façon de les atteindre, les échéances et le mode d’évaluation. Un PPRE est un outil pédagogique personnalisé, mais qui n’exclut pas l’enfant de la classe. Il peut être mis en œuvre à tout moment de la scolarité.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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epuis la grande section de maternelle jusqu’à cette année de CE1, l’école a préparé votre enfant à la lecture. En maternelle, les choses sont allées vite du côté du vocabulaire, qui s’est enrichi et diversifié. Les enfants se sont familiarisés avec le fonctionnement et le principe de l’alphabet pour mettre en relation certains sons et certaines lettres. La tentation a été grande, à ce moment-là, de pousser un peu le petit, puisqu’il en avait envie… L’année de CP a été pour lui une année de découverte des mots, du monde qui l’entoure par la compréhension de l’acte de lire. Il est maintenant autonome devant des textes simples.

cycle 2 Le cycle 2 r Les apprentissages fondamentaux

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epuis 1990, la scolarité au primaire est organisée en trois cycles (voir encadré). Le cours préparatoire se situe au centre du cycle 2, qui commence la plupart du temps en grande section et se termine à la fin du CE1. Il constitue une passerelle entre la maternelle et l’élémentaire, moment char­nière dans la scolarité, comme sera le passage de l’élémentaire au collège. L’organisation des cours ne ressemble plus à celle de la maternelle : « décloisonnement » (activités pratiquées en groupes d’élèves de différentes classes et différents niveaux), groupes d’élèves à effectif variable… Mais soyez rassurés : le « groupe classe » reste un cadre de référence. Les apprentissages réussis doivent beaucoup à la confiance créée par l’adulte (parents et enseignant) et aux encouragements. On rassurera les élèves par la valorisation des réussites, un rythme de tra­­vail adapté à leurs capacités, sans jamais se précipiter.

La maîtrise du langage est la clé de la réussite scolaire de votre enfant. C’est un investis­ sement pour l’avenir : à l’âge adulte, elle facilitera son insertion sociale grâce aux larges capacités de communication et de réflexion qu’elle mettra à sa disposition. Cette maîtrise s’appuie sur un travail systématique et se nourrit de toutes situations de classe ou de vie de famille, mêlant plusieurs actions :

Une compétence essentielle : le langage

étude des mathématiques permet aux enfants de compter bientôt jusqu’à 1000, de découvrir la structuration de l’espace (approche des solides, tracés, symétrie…) et de mesurer le monde qui nous entoure. Ces appren­tissages poursuivent un but : l’acquisition du raison­nement et de l’esprit de recherche. Le monde dans lequel grandit votre enfant est étudié méthodiquement ; le temps, l’espace et l’environnement proche sont des sujets d’étude du cycle 2. On favorisera les expériences, l’innovation pour préparer une structuration par champ disciplinaire. Votre enfant va devenir un petit citoyen, découvrant et élaborant les règles de la classe, de l’école, de la société, se découvrant « responsable ». Bref, votre enfant est bien sur « sa » voie. Il s’enrichit des connaissances que lui apporte le cycle 2. Il ne le dira pas, mais regrettera la maternelle et ses allures de communauté joyeuse, bien différente de la classe policée dans laquelle il est désormais. Il y a la récréation pour s’amuser !

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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école s’attache aux compétences trans­­­­­­­­­ versales, comme l’attention ou le respect des règles. Il en est une essentielle : la maîtrise du langage. Elle permet la liberté de réflexion et l’accès à l’autre. Toutes les activités autour de la langue se nourrissent les unes les autres, permettant aux élèves de devenir des lecteurs autonomes.

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Les trois cycles de l’école primaire

Cycle 1 (apprentissages premiers) : toute la maternelle, de la petite section à la grande section.

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Cycle 2 (apprentissages fondamentaux) : de la grande section de maternelle à la fin du CE1.

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Cycle 3 (approfondissements) : du CE2 au CM2.

Parler : formulation d’idées, description, participation aux débats… Écouter : poésie, lecture à haute voix du maître… Lire : entretien d’un réservoir de mots, lecture silencieuse, ponctuation... Écrire : création de textes, tenue et qualité des travaux...

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TOUT SAVOIR

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évaluation L’évaluation au CE1 au CE1 L’évaluation au CE1 a été testée en 2005 dans une circonscription par Académie. L’expérience fut suffisamment concluante pour être généralisée au niveau national à la rentrée 2006.

Un bilan des compétences

En quoi consiste-t-elle ?

évaluation fait partie du dispositif uti­lisé pour décider d’une action d’aide pour des enfants en difficulté, appelée « programme personnalisé de réussite éducative » (PPRE, voir p. 2). Cette évaluation a lieu en octobre, après la révision des apprentissages du CP. La date, fixée par le Conseil des maîtres du cycle 2, varie selon l’établissement. C’est un premier bilan des compétences requises à l’entrée en CE1, en matière de lecture, d’écriture et de mathématiques. L’évaluation sert aussi à repérer et analyser les difficultés des élèves. Elle permet de distinguer deux groupes d’élèves : ceux qui ont peu de difficultés, qui devraient s’estomper par un travail classique ; ceux qui expriment des difficultés d’une autre nature, et doivent bénéficier d’une aide appropriée, après une analyse plus approfondie lors de la deuxième épreuve.

e jour J, votre enfant passera une première épreuve de deux séquences d’une demi-heure. On cherche à y différencier les élèves selon leur niveau de lecture, à partir de critères communs. À l’issue de cette première épreuve, les élèves chez qui on aura noté de sérieuses difficultés en passeront une seconde : celle-ci permet de détecter la nature des problèmes. Elle consiste en deux séquences de 35 et 45 minutes : on y pratique différents exercices portant, d’une manière équilibrée, sur la lecture, l’écriture et les premiers apprentissages en mathématiques. Une fois analysé le travail fourni pendant la deuxième séquence, l’enfant se voit accompagné selon un protocole personnalisé, dans lequel l’enseignant peut être épaulé par le médecin ou le psychologue scolaire pour rechercher un éventuel handicap. En fait, une attention individualisée est mise en place et un ajustement des interventions est organisé, qui porte sur le contenu des tâches à accomplir, la quantité de travail à réaliser et les aides et outils mis à la disposition de l’enfant.

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Un outil d’aide à la réussite

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évaluation en CE1 est donc un nouvel outil à la disposition des enseignants, pour aider les élèves à mieux réussir. Le plus important pour vous, parents, est de « motiver » votre enfant, de lui faire comprendre le bien-fondé des épreuves et pourquoi il doit les réaliser avec le soin habituel. Rassurez-vous, cette évaluation ne sert pas de justificatif à une année supplémentaire dans le cycle 2 ! Elle constitue un premier diagnostic, qui sera complété par l’évaluation « classique » en cours d’année, sous forme de notes et de validation des compétences.

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GUIDE PARENTS

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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travail Le travail la maison à laàmaison En théorie, à l’école élémentaire, les devoirs écrits sont interdits depuis cinquante ans. Le seul travail que l’on puisse donner est un travail de mémorisation…

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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haque enseignant, cependant, a son avis sur la question : pour certains, aucun travail écrit ne sera jamais donné ; pour d’autres, tous les soirs, l’enfant devra faire des activités écrites qui seront corrigées le lendemain. En tant qu’adulte, on peut s’étonner qu’un enfant, après 6 heures de travail, n’ait pas « terminé » ou ait besoin d’une heure supplémentaire hors du cadre scolaire. Le CE1 est une année importante – l’élève le perçoit – mais cela ne doit pas être un prétexte pour lui imposer une pression. L’intensité du travail à l’école est certaine : face aux connaissances proposées par l’enseignant et par l’environnement, l’enfant est seul. Le milieu n’est pas hostile, même plutôt protecteur, mais on y rappelle en permanence que le lieu du jeu est la cour de récréation. Travailler en classe, cela semble normal. En revanche, prendre son cahier de textes ou du soir et y inscrire le travail pour le lendemain, fait naître des réactions diverses. L’idée d’avoir encore à « faire du boulot » (sic) n’est pas forcément gaie !  Quel adulte voit d’un bon œil son supérieur l’obliger à finir tel ou tel dossier et le lui « corriger » devant les collègues en arrivant le matin ?

Attention aux soirées gâchées et à la motivation rognée par ceux qui doivent au contraire la développer chez l’enfant ! Encouragez surtout la mémorisation : votre enfant n’est qu’à l’école élémentaire.

Comment l’aider à développer sa mémoire ?

• Encouragez-le à utiliser sa mémoire dans tous les domaines et toutes les situations de la vie quotidienne : cette capacité n’est pas réservée aux apprentissages scolaires.

• Stimulez-la par des questions variées,

qui sollicitent chez votre enfant un effort à la conclusion rapide. Sans obsession ni harcèlement : c’est-à-dire lorsque l’occasion se présente.

• Valorisez-le dans ses efforts et progrès liés à sa mémorisation.

• Donnez-lui l’occasion de participer à une discussion sur un sujet qu’il a étudié ou qui l’intéresse.

• Échangez avec lui autour de ses souvenirs et de souvenirs communs.

• Révisez avec lui quelques sujets de

discorde, comme les tables d’addition.

Repérer les limites

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i votre enfant pleure le soir pendant les devoirs, si vous estimez que la quantité de travail pollue la vie de famille, rencontrez l’enseignant et demandez-lui conseil. Aucun apprentissage ne doit faire pleurer votre enfant. La volonté de bien faire, dans le cadre de la scolarité, peut générer des larmes chez des élèves très consciencieux. Mais si votre enfant pleure le soir, devant ses lignes à écrire ou ses tables d’addition à copier, la limite est atteinte.

• Récitez-lui des poésies, apprenez les siennes et récitez-les ensemble.

• Apprenez-lui des moyens

mnémotechniques simples (par exemple : pour savoir écrire la terminaison du verbe « aimer » dans une phrase (é ou er), on le remplace par le verbe « peindre »). Avec un mot d’ordre : « Travail du soir, mémoire ! »  Habituez-le à noter par écrit : cela « fixe » la mémorisation.



TOUT SAVOIR

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Développer Développer

la confiance en ses capacités et en ses acquis

la démotivation : la barre placée trop bas, l’objectif trop accessible freinent son envie d’apprendre. Tout comme la barre placée trop haut, l’objectif inaccessible sont, par nature, démotivants. Attention donc à ne pas survaloriser le potentiel de votre enfant.

La confiance en ses capacités

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lle concerne le potentiel de l’enfant, son aptitude à apprendre. Elle est essentielle pour sa motivation. Ne pas se croire capable de faire un exercice, de retenir une poésie ou de progresser, freine voire inhibe l’envie d’apprendre. D’où l’importance d’être encouragé et valorisé dans des capacités reconnues en famille. Ici, votre rôle de parents est primordial : d’abord, croyez au potentiel de votre enfant sans l’ombre d’un doute et faites-le-lui savoir. Sans angélisme ni naïveté : il ne s’agit pas de verser dans la caricature des capacités absolues qui ne laisseraient place à aucune difficulté ni à aucun échec. L’enfant qui ne reconnaît pas son droit à l’erreur est confronté à une grande insécurité. En revanche, il a besoin de savoir qu’il possède les ressources nécessaires pour surmonter les difficultés. Cette forme de confiance est primordiale : elle concerne la représentation que se fait l’enfant de son intelligence, ou plutôt de ses intelligences. Trop de doutes, dans ce domaine, conduit vite à

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GUIDE PARENTS

Adrien, qui entend parler dix fois par semaine de son QI de 135, ne comprend pas ses difficultés en classe. On attend toujours plus de lui, sans valider ses efforts pas toujours fructueux. Clara, qui perçoit l’angoisse de sa mère quant à son potentiel, fait exclusivement le travail qu’elle connaît déjà, n’osant aborder l’inconnu insécurisant. Apprendre « quelque chose de nouveau » freine sa motivation !

La confiance en ses acquis

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lle est, elle aussi, très importante. Les acquis se répartissent en savoirs (par exemple, savoir ce qu’est un « sujet » dans une phrase), savoir-faire (savoir conjuguer au présent le verbe aimer) et savoir-être (savoir maîtriser son comportement). L’enfant peut croire en son potentiel et ne pas se fier à ses connaissances et compétences. Vous, parents, pouvez aider votre enfant à les reconnaître plus facilement, par exemple en validant avec lui le fait qu’il a bien compris telle notion : « Quand j’ai récité ma leçon à maman, je sais que je sais ! », affirmait Cédric. Pour un enfant de CE1, avoir confiance en soi – ou « se fier à soi-même » – signifie donc être suffisamment sûr de son potentiel et de ses connaissances pour oser tenter le pas, c’est-àdire « expérimenter » l’apprentissage en toute sécurité.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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n parle souvent, dans des situations très diverses, de « manque de confiance en soi ». Pour l’élève aussi, (re)trouver une motivation se réduirait à régler ses problèmes de confiance en soi. Mais ce n’est pas si simple. En premier lieu, il s’agit de repérer de quelle confiance on parle. Pour sa motivation en CE1, l’enfant a besoin de développer deux formes de confiance en soi : celle en ses capacités et celle en ses acquis.

Contrôler « Contrôler » l’espace et le temps

Avoir conscience de l’organisation du temps et de l’espace sécurise l’enfant et l’aide dans ses apprentissages.

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otre enfant apprend à se repérer dans le temps et dans l’espace depuis la maternelle. Ces repères sont fondamentaux pour l’accès aux apprentissages. Un élève a en effet besoin de répondre à deux questions pour se sécuriser : « Où et quand apprendre et travailler ? » Au CE1, le temps est venu de consolider ce repérage pour se trouver en situation de « contrôler » son espace et son temps. Le but est de construire une sécurité intérieure grâce à laquelle l’enfant osera aller de l’avant, c’est-à-dire se confronter à l’inconnu.

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Fabian qui, à 7 heures, se représente la matinée qu’il va passer à l’école, parle de son trajet en voiture, des activités prévues par l’enseignante, ponctuées par la récréation, et se réjouit déjà d’avoir à lui montrer ce qu’il sait faire. Tandis que Paul n’arrive pas à anticiper et vit son temps à l’école comme une fatalité qui s’impose à lui, minute par minute. Comme s’il n’avait reçu aucune information sur les apprentissages prévus.

Un besoin de repères clairs

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e rôle des parents, ici, est de transmettre les clés de lecture du temps. Pour cela, l’enfant a besoin d’une journée structurée où il repère, à tout moment, les activités passées, présentes et à venir. Les sciences cognitives nous apprennent que le cerveau a besoin, pour une activité optimale, d’horaires et de durées définis à l’avance. Par exemple, annoncer à l’enfant dix minutes de lecture, entre 17 h 20 et 17 h 30, permet d’activer plus facilement sa concentration que de laisser s’installer le flou temporel (« on s’y met maintenant et on verra bien quand on s’arrêtera… »). Il est fondamental d’apprendre à votre enfant

que chaque activité, en fonction de sa nature, s’inscrit dans un temps précis, et d’en expliquer le sens : repas, sommeil, jeux et travail ne se situent pas au même moment. L’articulation passé / présent / futur préside à sa représentation du temps : on la retrouve dans l’organisation d’une demi-heure, d’une heure, d’une matinée, d’une journée et d’une semaine. Aussi est-il important, pour l’enfant, d’apprendre à lire l’heure sur une montre à aiguilles qui lui permet de visualiser le temps qui passe, donc de le « contrôler ». L’affichage digital, qui propose une lecture de l’instant, lui interdit cette prise de distance sécurisante. Votre enfant a aussi besoin de se représenter clairement les espaces dans lesquels il évolue dans la journée, à l’école et à la maison. L’école lui offre une unité d’espace clair. Quant à l’espace familial, il est différent selon les situations. Certains enfants y connaissent une unité de lieu. D’autres changent de domicile toutes les semaines et se retrouvent « ailleurs » le weekend. D’autres encore, dans une même journée, inscrivent leurs activités dans quatre lieux distincts : l’école, l’association d’aide à la scolarité, la maison de Mamie et le domicile familial. L’essentiel est de permettre à chacun de repérer la réalité de ces espaces, et de prendre conscience du temps qu’il y passe et de ce qu’il y fait (travail, loisirs, vie familiale).

TOUT SAVOIR

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Différencier Différencier

sa personne et ses résultats

Au repas de Noël, Adrien entend sa mère le définir en l’assimilant à son niveau en mathématiques : « Le problème, avec lui, c’est les maths ! » Écoutez-le pour prendre conscience de la réalité de ce qu’il vit et laissez de côté les fausses croyances et représentations. « C’est pourtant facile à lire, cette phrase ! » affirme Véronique, la mère de Tiffany, qui n’y parvient pas.

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e point d’appui de la sécurité de l’enfant, dans l’apprentissage, est la communication avec ses parents à propos de sa situation scolaire réelle. Aussi est-il important de communiquer régulièrement avec l’enseignant, pour évoquer l’évolution du travail et des résultats de l’enfant, pour les valider et repérer au plus tôt les difficultés et besoins. Ne pas confondre la personne de l’enfant avec ses résultats signifie également le différencier : de ses difficultés et échecs : Maud vit des troubles du langage, elle n’est pas une dyslexie incarnée… de ses succès et réussites : Alan, qui obtient d’excellents résultats, a besoin de s’en différencier pour développer sa motivation face à d’éventuelles difficultés. Savoir que son 20/20 en français représente la valeur du travail qu’il a effectué tel jour, et non sa valeur personnelle, l’aidera à se sécuriser dans des situations d’apprentissage délicates. Edwige, brillante collégienne qui confond sa personne et ses résultats, le vit régulièrement : lorsqu’elle obtient un 18/20, elle

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a le sentiment d’exister et dit même que cette note la rassure, quant à l’amour de ses parents. Avec un 12/20, elle se trouve vite déstabilisée : « Je ne vaux plus rien », affirme-t-elle le jour où son professeur de français lui rend un devoir dont elle n’a pas compris la consigne… De son côté, Cédric dit : « Depuis toujours, pour mes parents et mes profs, je ne suis qu’un carnet de notes ambulant. Si, demain, je travaille moins bien, si dans les quinze jours qui viennent, mes notes baissent, est-ce que mes profs me regarderont pareil ? Est-ce que mes parents m’aimeront autant ? »

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ès le CE1, il est important d’initier l’enfant à développer une distance entre lui et son travail, pour garantir l’énergie nécessaire à sa progression. On respectera ainsi une loi fondatrice des apprentissages : pour réussir à l’école, l’élève a d’abord besoin de « rester entier ». Un mauvais résultat ne doit en aucun cas entamer son estime de soi ni sa confiance en soi. Sinon, il se trouverait empêché de « rebondir ». L’enfant habitué à reconnaître sa propre valeur est muni d’une précieuse ressource : la mise à distance, qui lui permet de comprendre la raison de sa difficulté ou de son succès et d’en faire un ressort de motivation.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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ifférencier sa personne et ses résultats est fondamental pour la motivation de l’enfant, au CE1. Il est essentiel de le lui apprendre très tôt : en séparant sa personne de sa production, il acquiert une distance qui le conduit à une autonomie. Évitez tout jugement de valeur : parlez-lui de son travail et de ses notes, et ne parlez pas de lui, réduit à ses résultats.

S’exprimer S’exprimer S’exprimer à l’oral est essentiel pour les apprentissages. Les savoirs se construisent à travers l’oral et l’écrit. L’expression orale permet aussi de structurer ses connaissances.

Prendre sa place pour mieux apprendre

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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a prise de parole est un acte d’affirmation de soi dans l’apprentissage. C’est pourquoi elle est indispensable, surtout au primaire : l’élève s’y familiarise pour la suite de la scolarité. Grâce à elle, non seulement l’enfant structure ses apprentissages, mais il « valide » ce qu’il a appris, en reconnaissant ce qu’il sait déjà (ses acquis). Quand un enseignant demande à un élève de « participer davantage », il l’invite à « prendre sa part », sa place parmi les autres, pour une interaction qui permette de mieux apprendre. Par une qualité de présence, l’enfant améliore son attention et aiguise sa concentration. C’est dans ce sens qu’on parle d’élève « acteur » : lorsqu’il participe, il « agit ». Or c’est en agissant qu’on apprend le mieux. Aussi l’expression orale participe-t-elle au développement de la confiance en soi et de l’estime de soi. L’enfant se rend compte de l’ampleur de ses connaissances, donc de ce qu’il a su apprendre. Si l’adulte l’écoute réellement, reconnaît ce qu’il exprime et le valorise, l’enfant est encouragé à poursuivre cette expérience orale. En revanche, si l’adulte n’entend pas, souligne les erreurs ou n’est pas juste, sa motivation à l’oral est entamée.

Donner confiance

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our oser s’exprimer, l’enfant a besoin d’une sécurité minimale. Aussi, l’attitude des personnes significatives pour lui (parents et enseignant) est déterminante : encouragent-elles ses initiatives, tout en lui assurant la sécurité dont il a besoin ? Plusieurs attitudes freinent sa prise de parole : un interdit trop fort, qui entrave, voire inhibe l’expérience de l’enfant ; un retour négatif, qui le décourage ; une attitude de surprotection, qui fait obstacle à ses initiatives ; une « obligation » de s’exprimer (« Exprimetoi ! »), qui ne lui laisse pas l’espace nécessaire pour « prendre son souffle » ; une attitude laxiste, où l’absence de repères l’empêche de délimiter son champ d’expériences, et l’insécurise ; les comportements qui génèrent chez lui un conflit intérieur, particulièrement la « double injonction » (un message contradictoire : « Parle, mon bébé ! »). Votre rôle est d’assurer à votre enfant une sécurité affective et d’encourager son initiative. En l’habituant à « dédramatiser » la prise de parole, vous lui permettez de reconnaître sa place et de jouer son rôle de sujet, d’élargir son champ d’expériences et d’avoir confiance en lui.

Oral et écrit : un lien essentiel S’exprimer à l’oral permet de mieux écrire. Formulations orale et écrite sont en inter­ action permanente. Mieux : dans des situa­ tions « d’inhibition » de l’écrit, on demande aux élèves de s’exprimer d’abord à l’oral puis de transcrire ce qu’ils ont dit. Sécurisés par cette première étape, ils osent alors écrire. Certains ressentent même le besoin de parler pour accéder à l’écrit.

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L’aider à s’organiser

s’o

Apprendre à s’organiser développe chez l’enfant une sécurité qui contribue à structurer ses apprentissages et stimule sa motivation. Comment l’y aider ?

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e la maternelle au CM2, votre enfant doit s’habituer à s’organiser dans l’espace et dans le temps.

S’organiser dans l’espace Il a besoin d’un lieu de travail personnel d’où sont exclues les tentations susceptibles de polluer son attention (télévision, jeux vidéo, etc.). Ce lieu doit lui permettre de se concentrer et de s’entraîner à une réflexion régulière, dans un environnement calme : cela peut être sa chambre, si ces conditions sont réunies. La télévision et l’ordinateur doivent se trouver dans un endroit où l’adulte peut en contrôler l’utilisation !  S’habituer à « ranger » ses affaires scolaires constitue une priorité pour bien apprendre. L’enfant doit en prendre conscience, c’est-àdire l’expérimenter : apprendre dans l’éparpillement n’est pas la même chose qu’apprendre dans un environnement ordonné. Le rangement est une compétence qui s’acquiert peu à peu au primaire. Il sera important d’arriver au collège en l’ayant acquise. En effet, dès la 6e, le nombre d’« informations » et d’outils à prendre en compte se multiplie. S’organiser dans le temps Journée, semaine, trimestre, temps de la maison et temps de l’école : votre enfant apprend à se situer dans le temps. C’est ainsi que, peu à peu, il pourra le contrôler et l’anticiper. Pour cela, il faut évaluer le temps nécessaire à chaque tâche et fixer des rituels de travail « non négociables », articulés à d’autres activités. Votre enfant a besoin : – d’une journée structurée, avec des heures de repas identifiées, dans un créneau réduit (entre 19 h et 20 h, et non entre 19 h et 21 h) ; – de se lever, de petit-déjeuner et de partir à l’école à heure fixe, pour éviter une insécurité génératrice de stress ;

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– d’un temps pour préparer le lendemain : organiser son cartable et relire une dernière fois les éléments à mémoriser. Les consignes sur le cahier de textes sont ici un outil primordial ; – de se reporter régulièrement à son emploi du temps : il anticipe ainsi toutes les activités du lendemain (vie en classe, activités sportives, etc.). Pour cela, il doit être lisible, affiché dans un endroit accessible ; – d’un temps de sommeil équilibrant (coucher avant 21 heures quand il y a école le lendemain).  Mais il faut aussi préserver la qualité de certains moments-clés de la journée : – prendre un repas à la maison, c’est partager avec les autres, et non se sentir seul ; – le temps d’endormissement doit être « accompagné » afin d’assurer un apaisement, pour une nuit réparatrice ; – on ne doit pas arriver en retard à l’école : cela gêne l’enfant, qui se trouve en situation de décalage par rapport aux autres. Et à cet âge, la raison leur en est extérieure (retard d’un adulte, d’un frère). Idem pour l’heure de sortie.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

À la maison

rganiser À l’école

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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école offre une unité de lieu, la classe, où l’enseignant rend lisible la « place » de chaque geste et de chaque outil nécessaires aux apprentissages. Pour aider votre enfant à s’organiser à l’école, voici quelques conseils : apprenez-lui à gérer le matériel demandé par l’enseignant(e). Sans matériel adéquat, chaque élève est dépendant de celui des autres, donc des autres. Veillez à ce qu’il possède un matériel de qualité, bien entretenu. Comment apprendrait-il à tracer un cercle avec un compas sans mine ? attention à la mode de l’agenda : au primaire, un cahier de textes est plus facile à utiliser, car les repères temporels sont plus adaptés à l’âge des enfants (« du lundi au samedi » plutôt que « du 22 au 27 janvier ») ; l’organisation de la case est importante : l’enfant y dit quelque chose de sa motivation scolaire. Renseignez-vous auprès de l’enseignant pour savoir si votre enfant a besoin d’être aidé, à la maison, par des « jeux de rangement » ; apprenez-lui à lire une consigne : repérer d’abord les verbes d’action qui lui permettent de savoir ce qu’on attend de lui ; prenez le temps de regarder ses cahiers, dont le cahier de textes, de les commenter, de les signer et de les utiliser pour faire un point régulier.

Huit règles de communication

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ous aiderez votre enfant à s’organiser, à l’école et à la maison, en entretenant une communication saine avec lui. Ces huit règles vous seront précieuses : 1. Dites « je », investissez votre place de parents. Vous devez faire la part entre le « non négociable » et le « négociable ». Cela suppose

d’avoir répondu à la question centrale : « Moi, parent, à quoi dis-je oui, à quoi dis-je non, et pourquoi ? » 2. Parlez à votre enfant et non de lui. Pour le responsabiliser, il s’agit d’abord de le respecter en tant que personne. « Je te demande de ranger ton bureau » s’adresse directement à l’enfant, à la différence d’un discours « plaintif » indirect (« Victor est désordonné ! »). 3. Parlez à votre propre place et non à celle de votre enfant. Différenciez votre vision de sa réalité, de ce qu’il vit réellement. Écoutezle et faites apparaître les deux points de vue : « J’entends bien que tu arrives à te retrouver dans le désordre de ton bureau. Mais moi, je ne suis pas d’accord pour qu’il reste comme ça tout le week-end. » Il percevra des repères et des règles de vie clairs. 4. Évitez le rapport de forces. Être parent ne signifie pas avoir raison à tout prix. S’affirmer en tant qu’adulte, c’est transmettre des valeurs tout en sachant écouter et poser des limites. 5. Entendez ce que dit votre enfant. Percevez sa réalité, en fonction de ses représentations, sans projeter vos propres croyances. Vous répondrez mieux à ses besoins. 6. Confirmez ou reformulez ce que vous avez entendu. Vous « validerez » ainsi l’expression de votre enfant. Il percevra que vous reconnaissez la valeur de sa parole et pourra développer sa confiance en lui. 7. Différenciez passé, présent et futur. Ce qui s’est passé hier n’est pas ce qui se passe aujourd’hui ni ce qui se passera demain. Des difficultés ne figent pas une situation d’échec, si on y remédie au plus tôt. N’enfermez pas votre enfant dans des images réductrices (le « nul en orthographe »). 8. Adressez-vous à votre enfant, pas à sa production. Lorsque Victor obtient « 6/20 » en orthographe, cela correspond à la valeur de son travail, pas à sa valeur à lui. Votre enfant doit percevoir clairement que vous ne le confondez pas avec ses résultats, afin de développer une distance qui lui permette de progresser.

TOUT SAVOIR

CE1

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français

Le français au CE1

Le programme de français ressemble à s’y méprendre à celui du CP, étant donné qu’on va demander aux élèves d’ancrer les bases posées l’an dernier.

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ien évidemment, l’activité principale de cette année sera la lecture, orale et silencieuse. Votre enfant doit sortir lecteur de ce cours. Aidez-le, encouragez-le, stimulez-le. Qu’il vous entende et vous voie lire ! Qu’il fréquente la bibliothèque municipale ! Il doit comprendre qu’on n’échappe pas à la lecture.

Enrichir son vocabulaire

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Construire des textes

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ette année, de nombreux travaux développeront la capacité à construire des textes brefs : vocabulaire nouveau, étude de la phrase et du texte. On travaillera différents types de textes, du récit au conte en passant par la poésie. Votre enfant continuera d’apprendre à écrire, apprentissage qui ne cessera réellement qu’au CM2. Il devra recopier des mots, des phrases, des textes ; il sera amené à en composer. Il découvrira un exercice nouveau : la dictée aux nombreuses facettes.

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GUIDE PARENTS

Développer sa mémoire

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n lui demandera d’apprendre des poèmes et des chansons, ceci afin d’exercer sa mémoire. Rappelez-vous, à ce propos, que seules les activités de mémorisation sont reconnues comme travail à la maison. N’hésitez donc pas à les pratiquer avec votre enfant dans une juste mesure et dans des styles différents.

Apprivoiser la grammaire

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u CE1, on commence à décortiquer la langue française ; on étudie et apprend les notions grammaticales de base (les noms, les verbes, le sujet d’un verbe…), on observe la place de ce sujet, l’existence des accords sujets / verbe, du pluriel… On découvre la conjugaison des verbes. Tout ce travail est énorme et doit être entrepris avec votre aide. L’école ne vous demande pas de faire à sa place ce pour quoi elle est destinée mais elle attend un échange de services, une collaboration réelle. Il est parfois difficile de suivre son rythme mais vous pouvez, par l’œil que vous posez sur les cahiers de classe de votre enfant, savoir ce qu’il a étudié et prendre le relais à la maison d’une façon moins scolaire.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

n va demander aux élèves de se distinguer les uns des autres par un enrichissement de leur imaginaire et de leur vocabulaire. À cet âge-là, encore dans l’enfance, tout est très malléable, l’école doit être exigeante sur la qualité de la langue parlée, sur l’articulation, par exemple. Attention aux modèles ! Surveillez les émissions de télévision, si votre enfant en regarde : leur nombre et leur dose journalière les font vite devenir des références. Elles génèrent des tribus de langage dans les cours d’école dont vous êtes exclus. C’est à vous de donner le ton ! Un conseil simple à mettre en œuvre : corrigez chaque erreur commise par votre enfant (prononciation, grammaire…), reprenez à votre compte sa phrase en la prononçant de la manière juste, expliquez-lui ses erreurs et… soyez patients ! Cela peut prendre des semaines, mais vous y arriverez.

mathéma Les mathématiques au cycle 2 V

otre chérubin tracera sa route, dès le CP, dans cinq grands domaines mathé­ matiques.

1. Les grandeurs et mesures

4. Les nombres entiers naturels

Il prendra conscience des longueurs et des masses. La première utilisation précise d’une règle graduée, l’arrivée du centimètre et du mètre dans votre vie de famille : autant de preuves que votre enfant acquiert ce qu’il doit acquérir à ce niveau. Il faudra fréquenter les unités de mesure appropriées et les affilier au domaine relatif. Roberval et sa balance s’immisceront dans votre vie quotidienne ! Par ailleurs, votre enfant prendra du volume, apprendra à connaître le litre et parlera de récipients. Philosophe, il vous parlera du temps qui passe et de ses repères. Il demandera une montre à son anniversaire, une montre à aiguilles pour découvrir les durées, la mesure du temps, le jour et la seconde. Encouragez-le à utiliser un sablier pour faire cuire son œuf le dimanche plutôt que de laisser cette tâche au micro-ondes !

L’étude s’arrêtera à 1000. Unités, dizaines, centaines n’auront plus de secret pour les élèves, ni à l’écrit ni à l’oral. L’ordre sur les nombres entiers (rangement, encadrement, comparaison…) devient un jeu d’enfant.

2. L’espace et la géométrie

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

multiplication (de 2 et 5) et les petits problèmes de monnaie rendue, résolus à la calculatrice quand l’enfant touche à ses limites.

Vous l’accompagnerez dans l’espace et la géométrie. Il faudra terminer son apprentis­ sage du vocabulaire spécifique (devant, der­­ rière, etc.) et l’encourager à situer quelque chose dans la réalité ou sur une maquette, une carte. Les jeux sur quadrillage seront les bienvenus. Vous entendrez parler de plus en plus des angles droits et de leur vérification, du calque, de la symétrie. Beaucoup de vocabulaire également dans l’étude des solides (cubes et pavés), celle du cercle et de certains polygones (triangle, carré, rectangle). Votre attention dans le maniement correct des outils sera importante.

5. Les problèmes Les élèves doivent résoudre tout seuls un problème jusqu’à son terme, en l’expliquant, pourquoi pas, à l’aide d’un brouillon, en comparant la résolution à d’autres. Ils doivent être capables de répondre clairement aux questions et de repérer leurs erreurs. Les élèves redoutent les problèmes jusqu’à ce qu’ils aient acquis un bon niveau d’autonomie, en lecture et en calcul : quoi de plus formateur que la construction d’un jeu en bois en famille ou la préparation d’une randonnée ?

Une étape dans un cycle On ne peut plus vraiment parler de mathématiques au CE1. Il vaut mieux raisonner en cycle. Votre enfant est au cycle 2 ; il devra en sortir, à la fin du CE1, avec un certain nombre de compétences. Tout au long du cycle, les enseignants vont donc activer ces compétences dans les cinq grands domaines décrits ci-dessus. Au cycle 3, le cycle des approfondissements, votre enfant sera prêt à réinvestir ses acquis et à aborder des notions nouvelles.

3. Le calcul Vous pourrez sortir jeu du Nain jaune, jeu de l’Oie, Petits Chevaux et compagnie pour affiner l’étude du calcul, autre grand domaine d’action. À vous le plaisir des tables de Pythagore pour l’addition (de 1 à 9), des tables de

TOUT SAVOIR

CE1

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découverte La découverte du monde au CE1 Histoire

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u CE1, les élèves sont initiés à l’histoire des époques précédant l’époque contemporaine de notre pays, autrefois appelée « Histoire de France ». C’est une partie assez vague et difficile à cerner au début pour les élèves de cet âge. N’hésitez pas à visiter des sites, des musées, à construire des frises chronologiques avec votre enfant : vous installerez solidement ses connaissances fraîchement acquises.

Géographie

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arallèlement, les élèves reçoivent les bases de la géographie en commençant l’étude d’autres pays du monde. Les géographes en herbe pratiqueront la lecture de cartes et apprendront les points cardinaux. Ils étudieront les milieux de vie proches d’eux et des milieux différents : ils compareront leur milieu quotidien et celui des vacances, par exemple.

Sciences

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ien sûr, la science n’est pas oubliée ! Les élèves feront des séries de relevés météorologiques et découvriront le matériel adéquat (thermomètres, station météorologique…). Cette activité pourra facilement être reprise à la maison. On n’en restera pas là puisque certains mécanismes comme la boussole seront étudiés : géographie, sciences et éducation physique

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GUIDE PARENTS

pourront alors se mêler dans des activités comme la course d’orientation. On mettra aussi les nouvelles connaissances géométriques à profit pour construire des maquettes. Encore une fois, le mélange des activités sera favorisé comme il l’est dans la vie quotidienne. Dans le programme de sciences, un domaine passionne les élèves : l’étude du vivant. Ils aiment se consacrer à l’étude de leurs corps et de leur santé. Ce n’est jamais un problème de lancer ces séances, même si certains enfants rechignent à parler du corps. L’étude de la vie des animaux et des plantes prend une bonne partie du temps. C’est l’époque où des lentilles et des haricots poussent dans tous les appartements ! Il ne vous sera pas compliqué de prolonger les activités entreprises en classe et vous pourrez même pratiquer d’autres expériences. Ne vous lancez pas dans le tout scolaire, restez dans l’activité ludique ou la recherche de documents en rapport avec les sujets d’étude, dans les bibliothèques enfantines. C’est déjà beaucoup, cela ne coûte pas cher et votre enfant apprendra comment et où enrichir seul ses connaissances hors de l’école.

Instruction civique et morale

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es élèves apprennent les règles de politesse et du comportement en société. Ils deviennent plus responsables, plus autonomes. Ils découvrent les principes de la morale et prennent conscience des notions de droits et de devoirs. Ils approfondissent l’usage des règles de vie collective et appliquent les usages sociaux de la politesse. Ils coopèrent à la vie de la classe. Ils reçoivent une éducation à la santé et à la sécurité, sont sensibilisés aux risques liés à l’usage de l’Internet. Ils apprennent à respecter les emblèmes de la République française. L’expression du citoyen étant le vote, ses règles sont étudiées et si possible pratiquées dans la vie de l’école.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

A

ujourd’hui, dans les programmes de l’école élémentaire, il n’y a plus d’histoire ni de géographie, il y a la « découverte du monde ». Cette union des deux matières est importante, car elle fait comprendre aux élèves que l’histoire d’un peuple dépend de la géographie de son territoire. Les sciences et l’éducation civique entrent également dans cette catégorie.

anglais L’anglais au cycle 2 Au cycle 2, votre enfant commence l’étude de la langue anglaise, qui se poursuivra tout au long de l’école élémentaire.

Comment enseigne-t-on l’anglais ?

Développer des capacités de langage

horaire consacré à cette matière est de 2 heures maximum par semaine. L’anglais est enseigné lors de séances courtes, sous la conduite du maître ou d’un intervenant extérieur, selon les écoles. Pendant ces séances et à l’occasion d’activités qui les prolongent (chant, cuisine, géographie), votre enfant va entendre, reconnaître et produire des sons dans un environnement « anglais ». Dans le même temps, il commencera à acquérir les bases de la compréhension et de l’expression orales. Il abordera les phonèmes, le rythme des énoncés anglais et ses différentes accentuations sur le mot, la phrase et les groupes de sens. Il va découvrir une intonation différente de la sienne : on l’entraîne à la différenciation des situations langagières, avec une approche ludique de l’accent.

urant les cours d’anglais, de nombreuses capacités sont développées, essentiellement liées au langage. L’enfant apprend peu à peu à parler de lui, en anglais : se présenter, exprimer son nom, son âge ; dire ce qu’il aime et n’aime pas, exprimer ses goûts, ses joies et ses peines. Les cours s’appuient sur divers supports : papier (des fiches) ou audio / vidéo (CD, DVD). L’enfant y apprend à parler aux autres, à développer son goût pour les relations sociales avec la constitution d’un lexique sur des sujets comme l’individu (corps humain, vêtements, couleurs…), l’environnement (famille, maison, ville, animaux, nourriture…), les activités (le jour et la nuit, l’école, le sport, les fêtes…) et la vie intellectuelle (les contes, les légendes, le cinéma…). On fait aussi en anglais l’étude des pays et de leurs coutumes : la vie quotidienne (habitudes alimentaires, vie de famille…) et l’environnement culturel (les villes, la route, les fêtes, les contes et légendes). À l’issue du cycle 2, votre enfant devra être capable de repérer, par l’intonation, différents types de phrases (affirmative, exclamative), et de reproduire des énoncés. On lui demandera de savoir mémoriser et réciter chants et comptines. Il devra être capable de s’exprimer dans des situations précises et simples : accueillir quelqu’un, remercier, formuler une demande. Et il aura appris à situer sur une carte des pays de langue anglaise.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

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La comparaison entre le français et l’anglais va devenir possible par l’approche de la syntaxe et les travaux sur le genre et le nombre, le groupe verbal, les auxiliaires, l’adjectif et le pronom possessifs, les épithètes… On étudiera aussi le verbe, pour que l’enfant devienne progressivement capable de comprendre et s’exprimer sur des événements proches. Il abordera le présent et l’impératif. Il gardera dans son cahier une trace écrite, mais les cours et les contrôles sont essentiellement oraux. Il n’y aura pas de travail écrit à faire le soir, mais on lui demandera de mémoriser des phrases ou des mots.

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Ont collaboré à ce guide : Brigitte Prot (p. 2 à 11). Enseignante et formatrice à l’Institut Supérieur de Pédagogie de Paris, B. Prot a mis au point la méthode du Bilan et de l’Itinéraire de motivation, fondée sur une approche personnalisée et systémique de chaque situation scolaire. Elle la développe dans le cadre de l’association ACMÉE (Agir pour la Communication et la Motivation dans l’Enseignement et l’Éducation). Elle est l’auteur de Profession : motivatrice (Noêsis, 1997), J’suis pas motivé, je fais pas exprès ! (Albin Michel, 2003) et co-auteur de École : changer de cap (Chronique sociale, 2007). Alain Cotte (p. 2 à 5, 10 à 15). Enseignant en école élémentaire depuis une trentaine d’années, A. Cotte est attentif à la relation parents / élèves /école et au développement personnel de l’élève. Il place celui-ci face à ses responsabilités, pour lui donner le goût du progrès.

Tout Savoir : une collection complète de la maternelle à la seconde.

Grande Section – CP – CE1 – CE2 – CM1 – CM2 – 6e – 5e – 4e – 3e – Seconde.

© Hatier, Guide parents, Tout Savoir CE1

Crédits photo : © Phovoir Illustrations : Thérèse Bonté Mise en page : Facompo