Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Le Livre des ... - Spiritualites.fr

Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Le Livre des sages, oeuvre posthume. 1912.

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LE

LIVRE

DES

SAGES

DU

MÊME

AUTEUR

LE GRANDARCANE OUl'Occultisme dévoilé, vol. in-S carré Prix (épuisé). Fr, 20 » Ce livre est la ciel des oeuvres du Maître, Ceux qui désirent aborder le haut occultisme devront commencer par cet ouvrage. Ils s'épargneront bien des recherches, car, ainsi que l'auteur le dit lui-même, ce livre est son testament. N'ayant plus rien à cacher Eliphas Levi a dévoilé ici bien des mystères, qu'il s'était plu à voiler artistement dans ses autres écrits. Fr. vol. in-S carré. Prix LB LIVREDESSPLENDEURS, Eliphas Levi, le grand Maître, l'inimitable, nous révèle ici l'étude consciencieuse du véritable dogme secret des Kabbalistes basé sur Dieu, sous forme d'absolu. Il nous initie aux Mystères, mais d'une façon très approchée et fort instructive pour tous, ce qui n'avait pas encore été fait jusqu'à ce jour.

7 »

DELA PAIX, vol. in-8 carré. Prix LE CATÉCHISME Fr, Opinion de ce grand maître de l'occultisme sur la paix universelle, c'est-à-dire, entre tous les peuples, et sous toutes les formes. Dogme et Rituel de la Haute Magie, 2 vol. In-8 carré. Fr, Prix Fr. Histoire de la Magie, vol. in-8 carré. Prix Fr. La clef des Grands Mystères, vol. in-8 carré. Prix

4 »

La Science des Esprits, vol. in-8 carré. Prix >EN PRÉPARATION :

Fr.

Clefs Majeures et Clavicules de Salomon. Nouvelle édition. Correspondance Inédite avec le Bon SPEDALIERI, Eliphas Levi, sa vie. ses oeuvres, par SÉDIR.

18 » 12 » 12 » 7 »

ELIPHAS

LEVI

,

Le

Bf|^

des

OEUVRE

Sages

POSTHUME

PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DES SCIENCES OCCULTES CHACORNAC BIBLIOTHÈQUE [M, QUAI SAINT-MICHEL. Il 1912

Dédié

à mon Jlmï

le (Baron

SPÊDAIÎERI

PRÉFACE

Ce livre contient les principes et les éléments de cette troisième révélation qne le Comte Joseph de Maistre disait être nécessaire au monde. révélation ne peut être que l'expliCette troisième cation et la synthèse des deux autres. Elle doit concilier la science et le dogme, l'autorité et la liberté, la raison et la foi. le grain et d'autres Nous avons préparé feront les semailles. Celui qui a écrit ces pages est loin de se croire un Il voit la vérité et il l'écrit. prophète. Son autorité ,c'est l'évidencetet sa forcer'est la raison. Il parle pour les sages et il s'attend à la dérision et au dédain des fous. Il écrit pour les forts et ne sera pas lu par les faibles à qui l'on fera peur de ses doctrines. Ce livre est en deux parties : La première contient des dialogues résumant toute la polémique religieuse et du siècle présent. philosophique La seconde contient des définitions et des aphorismes. Il n'y a ici, ni fleurs de rhétorique ni phrases. Deux choses éternelles ont seules préoccupé la jusl'auteur, tice et la Vérité. K. L.

LE

LIVRE

DES

SAGES

DISCUSSION en forme

de dialogue

PREMIER DIALOGUE UN CLÉRICAL

— ELIPHAS

LÉVI

LE CLÉRICAL Vos prétendues sciences viennent de l'enfer et vos raisons sont des blasphèmes. ELIPHAS LÊVI Je ne sais si votre ignorance vient du ciel; mais vos fort à des injures. raisons à vous ressemblent LE CLÉRICAL J'appelle les choses par leur nom, tant pis pour vous si ces noms doivent vous paraître injurieux. Comment, vous qui êtes sorti de l'Eglise, vous qui essayez d'aider l'impiété à saper dans sa base son édifice éternel, vous avez le fol orgueil de croire qu'elle chancelle sous les coups de vos semblables, et pour comble d'outrages, votre main sacrilège! vous étendez pour la soutenir Ne craignez-vous pas le sort d'Oza, que Dieu frappa de mort parce que, dans une intention meilleure que la vôtre et avec des mains peut-être plus pures, il voulut soutenir l'arche sainte 1

— 18 — ELIPHAS LÉVI Je vous arrête ici, Monsieur, vous citez la Bible sans la comprendre, j'aimerais mieux à votre place la comprendre sans la citer. La mort d'Oza, dont vous me parlez ici, ressemble un peu à la fin tragique des quarante-deux enfants dévorés par des ours pour avoir ri de ce que le prophète Elisée était chauve. Heureusement, dit Voltaire à ce propos, il n'y a pas d'ours en Palestine. LE CLÉRICAL Alors la Bible est un tissu de contes ridicules, et vous vous en moquez comme Voltaire? ELIPHAS LÉVI La Bible est un livre hiératique, c'est-à-dire sacré; elle est écrite en style sacerdotal, avec un mélange continuel d'histoires et d'allégories. LE CLÉRICAL L'Eglise seule a le droit d'interpréter vous à son infaillibilité?

la Bible. Croyez-

ELIPHAS LÉVI Je suis de l'Eglise et je n'ai jamais rien dit, ni rien écrit, de contraire à son enseignement. LE CLÉRICAL J'admire votre aplomb. N'êtes-vous pas un libre penN'admettezseur. Ne croyez-vous pas au progrès? vous pas les témérités de la science moderne qui donne Ne Sainte? tous les jours des démentis à l'Ecriture indéfinie du monde et croyez-vous pas à l'ancienneté à la diversité soit simultanée, soit successive, des races humaines? Ne traitez-vous pas de mythe ou de fable, ce qui est la même chose, l'histoire de la pomme d'Adam

— *3 — sur laquelle se fonde le dogme du péché originel? Mais tout s'écroule; vous savez bien qu'alors plus de péché plus de révélapartant originel, ph:s de rédemption, n'a été car tout le christianisme tion ni d'incarnation, ne peut se maintenir l'Eglise qu'une longue erreur; le bon sens et en propageant l'ignoqu'en proscrivant rance. Vous en êtes là et vous osez vous dire catholique? ELIPHAS LÉVI Ne veut-il pas dire Que veut dire le mot catholique? universel? Je crois au dogme universel et je me garde des aberrations de toutes les sectes particulières. Je dans l'espérance les supporte pourtant, que le progrès dans et que tous les hommes se réuniront s'accomplira la foi aux vérités fondamentales, ce qui s'est déjà accompli dans cette société déjà répandue par tout le monde, qu'on nomme la Franc-Maçonnerie. LE CLÉRICAL enfin complèMonsieur, Courage, démasquez-vous vous êtes franc-maçon sans aucun doute et tement; vous savez parfaitement viennent, que'ïès Francs-Maçons tout récemment d'être excommuniés encore, par le Pape. ELIPHAS LÉVI' Oui, je sais cela, et depuis ce temps, j'ai cessé d'être excommuFranc-Maçon, parce que les Francs-Maçons, niés par le Pape, ne croyaient plus devoir tolérer le catholicisme; je me suis donc séparé d'eux pour garder ma liberté de conscience et pour ne pas m'associer à leurs représailles, sinon légitimes, peut-être excusables, de la mais certainement car l'essence inconséquentes, c'est la tolérance de tous les cultes. maçonnerie,

— 14 — LE CLÉRICAL C'est-à-dire

l'indifférence

Dites en matière

en matière

de religion?

ELIPHAS LÉVI de superstitions. LE CLÉRICAL

Oh! je sais que pour vous la Religion tition sont une seule et même chose.

et la supers-

ELIPHAS LÉVI Je crois, au contraire, que ce sont deux choses opposées et inconciliables, tellement qu'à mes yeux les susont des impies. Quant à la religion il n'y perstitieux en a qu'une. Et il n'y en a jamais eu qu'une véritable. C'est celle-là que j'appelle vraiment catholique ou universelle. Un musulman peut la pratiquer comme l'a bien fait voir l'émir Abdel-Kader, lorsqu'il a sauvé les chrétiens de Damas. Cette religion c'est la charité; le symbole de la charité, c'est la communion et l'opposé de la communion, c'est l'excommunication; communier, c'est évoquer Dieu, excommunier, c'est le évoquer diable. LE CLÉRICAL C'est pour cela que vous avez le diable au corps, car de pareilles doctrines font de vous un certainement excommunié. ELIPHAS LÉVI Si j'avais le diable, ce serait vous qui me l'auriez donné, et certes, je ne serais pas assez méchant pour les marchands vous le rendre; je le traiterais comme f—ïtont les pièces fausses qu'ils clouent sur leur comptoir pour les retirer de la circulation.

_.. 15 — LE CLÉRICAL Je ne veux pas vous écouter et un impie. extravagant

davantage,

vous êtes un

ELIPHAS LÉVI {riant) Vous en savez long sur mon compte ! Et vous en des choses dont je suis loin de me douter; je ne pas si savant et je ne vous dirai pas ce que vous Je vous ferai observer seulement que ce que vous n'est ni charitable ni poli.

dîtes suis êtes. dites

LE CLÉRICAL Vous êtes un des plus dangereux

ennemis

de l'Eglise.

ELIPHAS LÉVI C'est M. de Mirville qui vous a dit cela. Mais je répondrai à lui comme à vous par ces deux vers de notre bon et grand La Fontaine : Rien n'est plus dangereux ami, qu'un imprudent Mieux vaudrait un sage ennemi.

— 16 —

DEUXIÈME DIALOGUE UN PHILOSOPHE

-

ELIPHAS

LÉVI

LE PHILOSOPHE (entrant) de cet énergumène ? Que faisiez-vous ELIPHAS LÉVI Rien de bien bon, je crois; j'aurais voulu le calmer et je ne parvenais qu'à le mettre de plus en plus en colère. LE PHILOSOPHE Aussi qu'avez-vous à faire avec de pareilles gens? Et vous obstinez-vous à vous dire encore cathopourquoi et les lique. Vous éloignez de vous les libres penseurs vous exècrent. catholiques ELIPHAS LÉVI C'est un malentendu. LE PHILOSOPHE Dont vous êtes cause. Pourquoi vous obstinez-vous à dire un chien lorsqu'il s'agit d'un chat? ELIPHAS LÉVI excentriJe ne crois pas m'être permis de pareilles cités de langage; les choses par leurs noms, j'appelle mais il m'est arrivé de .voir des chiens et des chats qui s'entendaierrt ensemble à merveille. LE PHILOSOPHE Cela ne prouve rien en faveur de votre rêve qui est l'accord entre la religion et la science, entre impossible l'autorité et la liberté d'examen. dogmatique ELIPHAS LÉVI Pêurquoi

impossible?

„.

17 —

LE PHILOSOPHE c'est le rêve qui veut faire la Parce que la relig'on, avec l'obsc'est l'absurde loi à la raison; qui s'impose de l'ignorance de la folie; c'est l'orgueil tination qui, des vertus contre invente pour se croire surnaturelle, c'est Alexandre VI mis à la place de Dieu; c'est nature; des inla clé du ciel remise dans les mains sanglantes quisiteurs.

ELIPHAS LÉVI

n'est rien de tout Non, la religion et la charité. c'est la foi, l'espérance

cela;

la religion

LE PHILOSOPHE la Foi? Qu'appelez-vous La foi c'est l'affirmation de ce qui doit être et l'aspià ce qu'il est bon d'espérer. ration confiante Sortons catholique, lique?

LE PHILOSOPHE des nuages s'il vous plaît. Vous vous dites or savez-vous ce que c'est qu'un catho-

ELIPHAS LÉVI veut dire universel; un catholique, c'est Catholique celui qui se rattache aux croyances c'estuniverselles, à-dire à la religion unique dont le fond se trouve dans les dogmes de tous les peuples et de tous les temps. LE PHILOSOPHE un catholique, suivant M. Veuiliot Non, Monsieur, que Rome ne condamne pas, c'est celui qui croit que J.-C. est le seul Dieu et qu'il parle par la bouche du