La Transpyr pour les Nuls

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54. Raid Transpyr 2012. La Transpyr pour les Nuls. La Transpyr, on vous en a déjà parlé en 2010. Et cette année, on avait décidé de remettre ça. Seulement ...
© Marc Roca

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Raid Transpyr 2012

La Transpyr pour les Nuls La Transpyr, on vous en a déjà parlé en 2010. Et cette année, on avait décidé de remettre ça. Seulement voilà, lors de la 2ème étape, Martin, notre reporter engagé dans la course, s’est fracturé la clavicule. Du coup, c’est Jean-Paul, un autre concurrent belge, qui a pris le relais. Nous vous livrons ici le récit de ses aventures.

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San Sebastian

FRANCE Elizondo Isaba El Pont de Suert

S

i vous souhaitez visiter les Pyrénées espagnoles en profitant calmement du paysage, en vous arrêtant pour prendre un verre dans les petits villages, en goutant aux produits du cru et en prenant des photos aux détours des chemins… ne choisissez pas la même agence de voyage que nous! Si par contre vous voulez ajouter un fameux défi sportif et que vous êtes vététiste convaincu, alors cliquez sur www.transpyr.com, vous ne serez pas déçus. Tout a commencé par un article paru dans O2 Bikers en août 2010 dans lequel

Camprodon

Jaca Ainsa

La Seu d’Urgell

Roses

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ESPAGNE

Stéphane Van Wonterghem décrivait son périple pyrénéen…Une «course» par étapes sans réel classement, juste devoir rentrer dans des délais assez larges, les bagages transportés aux villes-étapes, un esprit «nature» avec la volonté des organisateurs de nous faire voir les plus beaux endroits en les respectant (pas ou peu de balisage, navigation au GPS, pénalité ou exclusion en cas de non respect de règles en rapport avec la préservation des sites), obligation de rouler par équipe de 2 ou 3… Bref, que des atouts pour nous plaire. Un fameux challenge quand même, puisque les étapes font

de 90 à 130km et que les dénivelés vont de 2000 à 3500m par jour. Les équipes viennent d’un peu partout et même hors Europe (Afrique du Sud, Brésil, USA,…)

Le parcours

Arrivée à Roses, au Nord de l’Espagne côté méditerranée, la veille du départ, soit le 29 juin 2012. Contrôle des vélos, des GPS, derniers préparatifs, inscriptions diverses, premier briefing et première «pasta party». Nous faisons connaissance de deux jeunes gens super sympas, dont un arbore un magnifique

Raid

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appareil photo et un autocollant O2 Bikers. La voilà donc l’équipe de notre magazine favori! Plein de choses à se raconter, quelques conseils pour nos vélos et une courte nuit avant de s’élancer.

atteignons les sommets de ce raid: 1836 m, puis 1965 m après une petite liaison sur route très bien venue… Malgré tout, nous poussons un peu pour nous assurer de rentrer dans les temps. Mission accomplie.

1ère étape - Camprodon (120km/+3000m) Avec une première partie genre tour du Verse Mere, comprenez plat et roulant, en peloton. Mais la température monte en proportion du relief, et cela se poursuit par des côtes interminables sous 45° ou presque. Les «amateurs» comme nous souffrent, beaucoup de coureurs s’arrêtent sous un arbre pour faire descendre le rythme cardiaque. Mon cardio affichera 186 pulsations par minute alors que ma fréquence cardiaque maximale (FCM) est théoriquement de 170… Mais on tient, on arrive bien dans les temps, malgré des crampes liées à une déshydratation relative (on boira 6 à 8 l mais c’est encore insuffisant pour un tel effort… incroyable!) Mon GPS affiche déjà plus de 3000 m de dénivelé mais il surévalue de 20 % facilement.

3e étape - El Pont de Suert (130km/+3500m) Considérée comme la plus dure par l’organisateur, cette journée sera pour nous la plus agréable. Moins de portage, quelques belles parties de route où nous jouons les relais pour un peu avancer, et, au final nous sentons que nous sommes dans le rythme et que les organismes sont habitués à cet effort.

2e étape - la Seu d’Urgell (114km/+2200m) Globalement, deux très grosses côtes, suivies par une interminable descente de 50 km. Journée marquante à plusieurs égards: pluie et température en nette baisse, les Belges que nous sommes se sentent des ailes. Notre super reporter d’O2 Bikers s’ennuie un peu sans doute et pousse le professionnalisme jusqu’à décider de tester le service médical. Fracture de la clavicule quand même, … on aurait préféré moins grave, car comme il le dira un peu pâlot: «game over». Très tristes, nous prenons la route avec un retard de 45 minutes, et quelques portages plus loin, nous

5e étape - Jaca (100km/+2000m) Sur papier, voilà l’étape de calme avant la reprise des hostilités: une seule côte, très longue mais plus progressive, de 60km (!) avant une descente puis un plat vers la destination. En réalité, la montée a été éprouvante, et le poids de l’effort fourni les jours précédents se fait sentir. La descente est exténuante, bras et cuisses tétanisés, nous sommes parfois obligés de nous arrêter pour détendre les muscles, le dos et retrouver un peu de lucidité afin d’éviter les pièges qui se succèdent et qui auraient vite fait de nous envoyer au tapis.

4e étape - Ainsa (99km/+2500m) Le briefing n’avait pas menti, la quatrième étape est loin d’être une étape de récupération! Un départ dans une côte bien raide en guise d’échauffement puis des difficultés techniques impressionnantes, des descentes d’enfer, des montées impossibles… tous les ingrédients sont là pour que la Transpyr porte bien son nom…

6e étape - Isaba (90km/+2500m) Les premiers participants à la Transpyr ayant jugé l’épreuve trop roulante, certaines étapes ont été compliquées par des passages très techniques. Cela devait être le cas de cette 6° étape. Le climat s’est malheureusement dégradé: orages, températures basses, et voilà de la boue collante qui nous empêche d’avancer. Portages interminables de nos vélos alourdis par des pneus qui ne peuvent plus tourner, bloqués par la boue. Un gué servira à nettoyer tout çà. Le parcours est heureusement modifié pour éviter un passage devenu trop dangereux. Epreuve presqu’inhumaine par moment. Je suis couvert de bleus à l’arrivée, tant mon vélo a blessé mes hanches lors des portages avec la selle callée sur mon épaule. Contents d’arriver! 7e étape - Elizondo (100km/+2250m) Le paysage a changé, moins aride, traversée d’une magnifique forêt aux essences variées, témoin d’un climat plus atlantique… Il y a comme un air d’écurie, déjà…Cette étape, quoi que difficile aussi, est un régal: paysage somptueux, températures agréables, parcours le plus souvent roulant, belles descentes… nous arrivons comblés par cette journée de pur plaisir à VTT. 8e étape - San Sebastian (84km/+2100m) Voici aussi une étape considérablement durcie par rapport aux éditions précédentes. Pas question de la considérer comme une longue descente vers la mer: encore plus de 2100 m de dénivelé positif cumulé, et des passages on ne peut plus techniques, carrément trialisants, suivis de montées qui commencent sur le vélo pour se terminer parfois , en tout

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Et après… l’hôtel, …un certain sentiment de vide, comme une évidence qu’arriver n’est rien. Le bonheur, décidément, c’est bien le chemin…

La préparation physique

51 et 53 ans, des métiers bien trop sédentaires, aucun passé de compétition…comment transformer une bande de moules en bikers affutés et résistants? Bien qu’attirés par les longues distances et pratiquant le vélo régulièrement, une telle épreuve ne peut pas s’improviser. Les abandons ou les classés «hors délais» ne nous contrediront pas.

LA MÉCANIQUE

Comme tout bon lecteur d’O2 Bikers nous ne pouvions pas nous empêcher de jeter un regard sur les montures qui nous entouraient lors des départs ou des ravitaillements. Que du beau matos! Manifestement, la mode est au 29 pouces et les grandes roues ont envahi le parc à vélos. De nombreux cadres semi-rigides carbone 29er ou tout-suspendus 26 ou 29’’. Les grandes marques se retrouvent, avec prédominance de VTT légers genre cross-country. Quelques vélos typés enduro dans le groupe des coureurs moins pressés que nous côtoyons quotidiennement. Les ennuis techniques furent assez nombreux, avec, en vrac, une roue explosée dès le premier jour chez un coureur italien, des pneus déchirés, des roulements de pédaliers fatigués, une manivelle cassée, puis tous les aléas habituels du VTT. Heureusement, le team des mécanos de chez Probike est super équipé et super performant. Le soir des étapes cassantes, les montures s’accumulaient devant leur stand et c’est durant une bonne partie de la nuit que les cinq personnes de l’équipe technique s’affairaient à remettre en ordre les vélos fatigués. Peu de problèmes pour nos vélos, mais néanmoins un changement de roulement de pédalier (pourtant neuf au départ, il aura tenu 3 jours…), une cassette qui se faisait la malle le 4° jour, avec un filet de la bague de serrage qui tournait fou. Il m’est venu l’idée de chanfreiner le pas de vis pour terminer la journée après avoir dû m’arrêter 10 fois pour resserrer comme on pouvait avec les petits outils transportés, changement de cassette et de chaine, et, bien sûr, les plaquettes de frein, qui avaient été jugées largement suffisantes par mon vélociste et qui n’ont pas tenu bien longtemps. Il fallait voir les descentes! Palme d’or pour le travail sur les pneus à un duo venant d’Afrique du Sud, reconnaissables à leur tenue zébrée, qui a dû chaque jour réparer, regonfler, changer leurs boudins maudits. Ils ont terminé une étape avec un bout de pneu comme emplâtre enserrée, contre le pneu déchiré, par de la corde à ballot mendiée à un fermier du coin. Si c’était à refaire? Un bon cadre bien solide, éprouvé, un triple plateau ou un double très petit (j’étais en double 26-39 à l’avant ce qui fut limite dans les côtes les plus dures, en tout cas incomparable avec les 3x10 vitesses dont 22 ou 24/36) des freins puissants, des pneus à carcasse renforcée et de préférence montés tubeless au latex (il fallait voir les petits trous suinter le soir!) et un groupe solide, genre XT de Shimano ou X7-X9 de Sram sans monter nécessairement plus haut dans la gamme, car le rapport fiabilité- prix- poids est important, et pas seulement le poids! © M.R.

cas en ce qui me concerne, à côté du vélo… Dernier contrôle chronométré à l’issue d’une belle montée que la seule équipe féminine arrachera dans les larmes! Mais enfin, au détour d’un chemin…la mer, et progressivement une descente vers la baie de San Sébastian. Mais quand on croit qu’on y est, il reste encore quelques côtes bien cassantes qui nous rappellent qu’on souffrira jusqu’au bout. Les descentes sont sur le chemin côtier, un GR, plein de marches et autres surprises, comme ce charmant couple de Canadiens égarés, contemplant le paysage, et nous demandant si nous faisons aussi le chemin de Compostelle… So cute… Arrivée «on the beach»… applaudissements, remerciements, félicitations, poignées de mains, accolades, remises des prix…Nous sommes finishers. Pari tenu. Bien sûr, pour lire notre classement, çà va plus vite de démarrer la liste par la fin…Mais voilà, nous, on n’a pas les mollets rasés, c’est surement à cause de çà qu’on va moins vite…!

Raid

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L’aspect médical

Travaillant dans le milieu médical, motivés par une épouse médecin diplômée en micronutrition et nutrithérapie, nous avons, outre un bilan cardiologique complet, subi une prise de sang complète, genre chère et pas remboursée par la sécu, pour doser tout ce qui ne se dose jamais. Surprise: carence en Vitamine D, omega 3, et coenzyme Q10. De quoi agrémenter nos petits déjeuners de petites pilules aux jolies couleurs en évitant de se prendre pour de grands malades…Mon ami Luc a poussé la porte d’un centre de médecine sportive pour calculer la VO2 max et les différents paramètres de résistance à l’effort. Mention très bien! Pour ma part, mes horaires ne m’ont pas laissé le temps d’aller jusque là. Par contre, j’ai programmé une perte de

3 kg avant le raid. Quand on voit ce que coûte un kg de moins sur un vélo, autant d’abord optimiser son propre poids…!

La nutrition

Conscient que la nutrition du sportif n’est pas à laisser au hasard, dès l’entrainement, nous avons recherché les produits d’hydratation et de rééquilibrage qui semblaient les plus adaptés. Refus d’utiliser les barres énergétiques souvent dosées à 30 % de sucres rapidement assimilables et les boissons sucrées. Notre choix s’est porté sur les produits Nutergia mais d’autres marques proposent plus ou moins l’équivalent. Le principe est simple: donner aux muscles et à tout l’organisme ce qu’il consomme, y joindre les vitamines, les acides aminés et facteurs facilitant les réactions chimiques génératrices d’énergie, en restant 100% dans le naturel, sans avoir le moindre doute sur le côté sécure des substances proposées. En pratique, outre les compléments alimentaires cités, nous prenions: Avant l’effort:Ergysport stim:.vitamines du groupe B essentiellement, vitamine D, vitamine E, oligoéléments, antioxydants riches en polyphénols (extraits d’acérola) Pendant l’effort: boisson Ergysport effort: tous les ions dont sodium, potassium, magnesium, acides aminés branchés ( BCAA), glutamine, maltodextrine, …dans les poches, quelques biscuits avec fruits secs mais aucune barre énergétique par principe. Refus de recourir aux «coup de fouet». Privilégier la longueur de l’effort nous semblait essentiel! Après l’effort: Ergysport regen: boisson visant à reconstituer le glycogène musculaire et hépatique: dextrose, proteines de lactoserum,

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Le projet ayant pris corps 9 mois avant le départ, nous avons veillé à travailler notre endurance et notre résistance selon des règles qui sont élémentaires aux sportifs de haut niveau mais que nous ignorions (presque) complètement. L’organisateur nous a fait parvenir un plan d’entrainement en deux versions, «elite» ou «finisher» basé sur le travail au cardiofréquence-mètre. Surprenant! Au début de notre entrainement, la plupart de nos sorties se passaient à la limite ou au delà des fréquences cardiaques utiles pour développer notre endurance. Autrement dit, nos sorties nous fatiguaient et ne nous entrainaient pas vraiment. Il a fallu se faire violence et passer par des heures de vélo de route, de hometrainer ou de VTT en limitant les efforts à la zone 65%-85% de la FCM. Progressivement, nous sentons les bénéfices de ce travail, 3-4 périodes de sport par semaine (souvent de 20h30 à 22h30 après les longues journées d’indépendant) et un cœur qui se contrôle plus facilement. Puis arrivent les épreuves destinées à la résistance où nous devons franchir la barre des 85 % régulièrement, genre «interval-training», et enfin joindre les longues sorties avec plus de 2000m de dénivelé positif, en enchainement 3 jours de suite. Ouf, les jambes sont là, on se sent bien…

maltodextrine, oligoéléments, ions, vitamines, taurine… A boire dans les deux heures après l’effort; et enfin Ergysport récup, comprenant des minéraux sous forme de sels désacidifiants. Merci Nutergia! Bien sûr, cela ne supprime pas la nécessité de bons repas avec des glucides en quantités, des légumes et fruits pour les vitamines, et des protéines pour nos muscles… Les organisateurs savent cela très bien et la «pasta party» est un vrai régal tous les soirs. Finalement, la Transpyr a été pour nous une expérience unique, qui nous a fait atteindre un niveau sportif où tous les détails comptent pour pouvoir terminer dans de bonnes conditions. Les paysages étaient à couper le souffle (mais le souffle était déjà coupé par les dénivelés de fou). L’organisation est magnifique, avec un team extrêmement accueillant et encourageant, et faisant preuve d’une disponibilité exceptionnelle. Merci à eux pour ces moments magiques! Jean-Paul Hardy et Luc Ferauge

LES INSCRIPTIONS 2013 SONT OUVERTES!

La Transpyr vous fait rêver? Alors n’hésitez pas à vous inscrire avant le 31 décembre 2012 et bénéficiez d’une réduction de 50 €* sur le prix d’inscription. www.transpyr.com

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* Offre non cumulable avec toute autre promotion et valable uniquement pour les abonnés et les membres du Club O2 Bikers.