Les exercices structuraux

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Les exercices consistent en des activités manipulatoires qui peuvent être : ... Ces exercices consistent pour l'élève à fournir une phrase ou des phrases, induites ...
Les exercices structuraux

Ils visent l’acquisition de structures Par structures, il faut entendre, des organisations syntaxiques, associées le cas échéant à des éléments morphologiques et à des éléments lexicaux. La méthode consiste à les faire acquérir par imprégnation. Ces structures se fixent à la suite de réinvestissements répétés. Ils supposent une certaine automatisation. Ils n’excluent pas pour autant une posture réflexive, et que des démarches d’observation méthodiques et d’analyse soient parallèlement engagées. Ils réclament une attention constante au sens et le recours à l’intuition que les élèves ont des formes correctes de la langue. Les exercices consistent en des activités manipulatoires qui peuvent être : - des transformations diverses : des réductions de phrases, des expansions, des fusions, des disjonctions de constituants de phrases, des substitutions, des complètements de phrases. -

des prolongements de phrases amorcées.

Ces exercices consistent pour l’élève à fournir une phrase ou des phrases, induites par celle ou celles qu’introduit l’enseignant, en observant la contrainte de transformation donnée, c'est-àdire en appliquant la structure illustrée par le modèle. On peut procéder selon deux sens différents. - le maître donne en amorce des phrases organisées selon la structure cible de l’apprentissage ; et les élèves ont à opérer la transformation en se rabattant sur une structure qui leur est familière. (processus d’acquisition « passive ») - le maître donne en amorce des phrases organisées selon une structure familière aux élèves. Ils ont à opérer la transformation en investissant la structure cible de l’apprentissage (processus d’acquisition « active ») la chronologie logique du processus d’acquisition tend à faire de cette deuxième sorte d’exercice celle à laquelle on a recours en dernière phase. On passe souvent de structures paratactiques à des structures syntaxiques ; de propositions indépendantes à la phrase complexe. Les exercices peuvent être très élémentaires, ou d’une réelle complexité. La gamme de difficulté est très ouverte. Ils peuvent se rapporter à des segments courts aussi bien qu’à des énoncés longs Ces exercices peuvent se pratiquer à l’oral ou à l’écrit. On considère que la voie orale est la voie privilégiée pour installer des automatismes. Ces deux voies ne sont pas exclusives l’une de l’autre ; elles se succèdent souvent en complémentarité.

Les objectifs de ces exercices peuvent être de différentes sortes -

ils peuvent aider à la constitution et la mise en évidence de catégories grammaticales ils peuvent aider dans la perspective de résoudre des problèmes d’orthographe grammaticale ils peuvent aussi viser l’acquisition effective d’une structure non encore intégrée…. Et enrichir d’autant les ressources d’expression. Ils peuvent favoriser l’appropriation d’éléments lexicaux saisis dans leur environnement syntaxique usuel

Certaines transformations ne sont pas faciles à effectuer pour des élèves faibles. On peut du moins alors les impliquer dans des actions de répétition. On peut aussi laisser le soin aux meilleurs de prolonger l’exercice en recherchant de nouvelles phrases ou expressions inductrices.

Quels exercices et à quel moment ? -

Soit ils s ont pratiqués en relation avec une leçon (de grammaire ou de conjugaison par exemple) inscrite dans une progression établie. Soit ils se pratiquent très en amont du moment de l’apprentissage formel pour installer des références qui le favoriseront Soit ils se pratiquent à titre correctif. Le maître repère une erreur et choisit de la corriger Soit encore, ils répondent à une nécessité accordée à un contexte, une situation d’expression particuliers (cf « les actes de parole »…)

Les transformations demandées peuvent être simples : Exemple : Forme affirmative  négative - Veux-tu ce livre ? - Non, je ne veux pas ce livre ? Ou complexes : Forme affirmative négative + pronom + conditionnel de politesse + comparatif - Veux-tu ce livre ? - Non, je ne veux pas ce livre ! J’en voudrais un autre. - Tu le voudrais moins épais ? - Oui, j’en préfèrerais un moins épais. -

Veux-tu cette robe ? Non, je ne veux pas cette robe ! J’en voudrais une autre. Tu la voudrais plus courte ? Oui, j’en préfèrerais une plus courte.

Il faut se préoccuper de la fixation des structures pratiquées. Elles peuvent faire l’objet d’un travail spécifique de mémorisation. On peut demander aux élèves de continuer à les apprendre par cœur chez eux ; et elle peuvent faire partie d’épreuves de contrôle.

La question du sens Pour que l’élève charge de sens les phrases qu’il manipule, on peut jouer sur la diversité des marques prosodiques qui accentuent l’expressivité ; insérer des interjections qui le soulignent ou le redoublent ; aller jusqu’à les inscrire dans des jeux de rôles. Exemple : la déposition d’un témoin incertain La modélisation : l’expression de l’incertitude : Il m’a semblé ; il m’a paru ; je crois que ; j’ai eu l’impression que … - Vous avez dit qu’il portait un sac ? - Pas exactement, il m’a semblé qu’il portait un sac - Selon vous, il était pressé ? - J’ai eu l’impression qu’il était pressé. - Il est resté à l’intérieur plus d’un quart d’heure ? - Je pense qu’il y est resté plus d’un quart d’heure.

D’autre part, les exercices sont souvent à introduire dans des situations qui appellent naturellement l’emploi des structures cibles. A cet égard, il est tout à fait envisageable d’en pratiquer dans le cadre d’autres disciplines. Exemple : compte-rendu d’expérience sur l’évaporation Expression de la durée, de la chronologie Au bout de … ; …. après - On met de l’eau dans une soucoupe. Une demi-heure passe. Il ne reste plus d’eau dans la soucoupe. - On met de l’eau dans une soucoupe. Une demi-heure après, il ne reste plus d’eau dans la soucoupe. Expression de la comparaison On a fait des semis. On en a placé un à l’intérieur, un à l’extérieur. Lesquels ont poussé le plus ? - Les semis placés à l’intérieur ont poussé plus que ceux placés à l’extérieur. On a mis la même quantité d’eau dans des récipients plus ou moins évasés et on l’a laissée s’évaporer. Où l’eau s’est-elle évaporée le plus vite ? - L’eau des récipients très évasés s’est évaporée plus vite que celle des récipients peu évasés. On a étendu des serviettes mouillées dans des endroits exposés au vent ou abrités du vent. Où les serviettes ont-elles séché le plus vite ? - Les serviettes des endroits exposés au vent ont séché plus vite que celles des endroits abrités du vent.

Trop – beaucoup –assez Il mange beaucoup de frites. Il en mange trop : il va grossir. S’il en mange trop, il va grossir. Il devrait en manger moins

Je bois beaucoup d’eau J’en bois trop : je vais me rendre malade Si j’en bois trop, je vais me rendre malade Je devrais en boire moins Elle emprunte beaucoup de livres. Elle en emprunte trop : elle ne va pas les lire tous Si elle en emprunte trop, elle ne va pas les lire tous. Elle devrait en emprunter moins - Il veut s’acheter un livre. A-t-il pris assez d’argent ? Oui, il a pris assez d’argent pour s’acheter un livre - Elle veut améliorer ses performances. S’entraîne-t-elle assez ? Oui, elle s’entraîne assez pour améliorer ses performances - Il veut se baigner. Il trouve l’eau assez bonne ? Oui, il trouve l’eau assez bonne pour se baigner

Les comparatifs – les superlatifs - Cette photo est belle… Mais comment trouves-tu celle qui est à côté ? Celle qui est à côté l’est encore plus. - Ce livre est intéressant… Mais comment trouves-tu celui que je viens de te lire ? Celui que je viens de lire l’est encore plus. - Cette balle rebondit bien… Mais comment trouves-tu celle que je viens de gonfler ? Mais celle que je viens de gonfler rebondit encore plus - Ce plat est bon… As-tu déjà mangé des plats meilleurs ? Oui, j’en ai déjà mangé de meilleurs. - Cette route est mauvaise… As-tu déjà emprunté des routes pires ? Oui, j’en ai déjà emprunté de pires. - Ma note n’est pas bonne… Tes copains ont-ils eu des notes pires ? Oui, mes copains en ont eu de pires.

Les relations temporelles Il a mangé ; et puis, il est sorti. Après avoir mangé, il est sorti Avant de sortir, il a mangé. Il s’est baigné ; et puis, il est resté sur la plage. Après s’être baigné, il est resté sur la plage. Avant de rester sur la plage, il s’est baigné

Ils ont plié leur serviette ; et puis ils se sont levés. Après avoir plié leur serviette, ils se sont levés Avant de se lever, ils ont plié leur serviette. Il a enlevé les mauvaises herbes ; et puis, il a arrosé Après avoir enlevé les mauvaises herbes, il a arrosé. Avant d’arroser, il a enlevé les mauvaises herbes.

Tant que tu seras désagréable, tu ne pourras pas regarder la télé Tu pourras regarder la télé quand tu ne seras plus désagréable Tant qu’il sera au collège, il ne pourra pas sortir seul en ville Il pourra sortir seul en ville quand il ne sera plus au collège Tant que tu n’auras pas fini tes devoirs, tu ne pourras pas jouer à la nintendo Tu pourras jouer à la nintendo quand tu auras fini tes devoirs

En grandissant, il s’intéresse à son travail Plus il grandit, et plus il s’intéresse à son travail En vieillissant, il perd la mémoire Plus il vieillit et plus il perd la mémoire En s’entraînant, il améliore ses performances Plus il s’entraîne, et plus il améliore ses performances

Il a fini de travailler Il ne travaille plus Elle a fini de lire son livre Elle ne lit plus son livre Ils ont fini de croire au Père Noël Ils ne croient plus au Père Noël Nous avons fini de nous disputer Nous ne nous disputons plus Depuis quand – Depuis combien de temps ? Depuis quand joues-tu au foot ? Je joue au foot depuis le CP Depuis combien de temps joues-tu au foot ? Je joue au foot depuis quatre ans Depuis quand le connais-tu ? Je le connais depuis 2005 Depuis combien de temps le connais-tu ?

Je le connais depuis cinq ans De puis quand habite-t-il ici ? Il habite ici depuis début mars Depuis combien de temps habite-t-il ici ? Il habite ici depuis six mois.

Substituer une propositions à un nom (ou l’inverse) – les périphrases J’ai été surpris par sa réponse. J’ai été surpris par ce qu’il m’a répondu. J’ai aimé son cadeau. J’ai aimé ce qu’il m’a offert. J’ai été troublé par ses propos J’ai été troublé par ce qu’il a dit J’ai apprécié son geste. J’ai apprécié ce qu’il a fait. Je ne supporte pas son comportement. Je ne supporte pas la façon dont il se comporte.

Si elle ne m’avait pas aidé, je n’y serais pas arrivé Sans elle, je n’y serais pas arrivé. Si nous n’avions pas eu de corde, nous ne serions pas arrivés à grimper. Sans corde, nous ne serions pas arrivés à grimper. Si nous n’avions pas pris une bonne réserve d’eau, nous aurions crevé de soif Sans une bonne réserve d’eau, nous aurions crevé de soif.

Propositions de structures servant à répondre à des questions Qu’est-ce qu’un marteau ? Avec un marteau, on peut… On se sert d’un marteau pour… Un marteau sert à… Sans marteau, on ne peut… Qu’est-ce qu’un crayon ? Avec un crayon, on peut… On se sert d’un crayon pour … Un crayon sert à … Sans crayon, on ne peut …

Les comparaisons – les superlatifs absolus ou relatifs Un échantillon de structures qui en révèle l’extrême diversité et la complexité Son livre est épais ; le mien l’est encore plus Mon livre est plus épais que le sien Ce fromage est bien meilleur que celui que j’ai mangé hier Il chante mieux que son frère. Il lit mieux des yeux qu’à haute voix Il n’a pas pris au retour le même chemin que celui qu’il avait pris la veille Il a pris au retour un autre chemin que celui qu’il avait pris la veille Il n’a pas pris le bus n°6 ; il en a pris un autre Il a pris un autre bus que le 6 C’est le plus fort en maths C’est le plus fort en maths de nous tous Il est supérieur en maths à nous tous En maths, il nous domine tous Il n’a pas autant de peine que moi Il n’est pas aussi malheureux que moi En général, à deux ans, un bébé ne tête plus sa mère. En général, à deux ans, un bébé a cessé de téter sa mère. En général, un bébé tête sa mère jusqu’à deux ans. Il est rare qu’un bébé tête encore sa mère après deux ans. On trouve rarement des bébés qui tètent leur mère au delà de deux ans. Rares sont les bébés qui tètent leur mère après deux ans. La plupart des bébés sont sevrés à deux ans. Passé deux ans, un bébé ne tète généralement plus sa mère. En général, à deux ans, les bébés sont déjà sevrés. L’eau s’évapore davantage quand la surface de contact avec l’air est importante. L’eau s’évapore plus vite quand la surface de contact est importante. Plus la surface de contact est importante, et plus l’eau s’évapore (vite). En élargissant la surface de contact, on fait évaporer plus vite l’eau. En augmentant la surface de contact, on favorise l’évaporation. Avec une surface de contact plus grande, l’évaporation est accélérée. La vitesse d’évaporation varie en fonction de l’importance de la surface de contact. La vitesse d’évaporation dépend de l’importance de la surface de contact. A quantité égale, l’eau mettra moins de temps à s’évaporer si la surface de contact avec l’air est importante.