Titre de l'œuvre : Le Roman de Renart. Récit en langue romane rédigé entre
1170 et 1250 http://expositions.bnf.fr/livres/renart/index.htm. Arts de l'espace :.
Art, création, culture
Art, espace, temps
Arts, Etats et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expressions
Arts, rupture, continuité
e
(manuscrit BnF français 12584 du XV siècle)
Titre de l’œuvre : Le Roman de Renart. Récit en langue romane rédigé entre 1170 et 1250
http://expositions.bnf.fr/livres/renart/index.htm
De l’Antiquité au IXe siècle ou
e
XIII siècle
XVIIIe et XIXe siècles ou
Le XXe siècle et Epoque contemporaine
Vingtaine d’auteurs dont trois seulement authentifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison et le prêtre de la Croix-en Brie.
Arts de l’espace :
Arts du langage :
Arts du quotidien :
Arts du son :
Arts du spectacle vivant :
Arts du visuel :
Eléments biographiques de ou des auteurs éclairants par rapport à l’œuvre : Pierre de Saint-Cloud est un clerc, ayant des connaissances en droit. Il est le premier à conter les aventures du goupil Renart, entre 1174 et 1177. Il a composé son récit, en octosyllabes, les deux plus anciens récits du Roman de Renart, la branche II et la branche Va. Le succès de Renart est tel que lorsqu’il interrompt son œuvre, des continuateurs la poursuivent. Parmi eux, Richard de Lison, auteur de la branche XII, vers 1190, est un clerc normand. De nombreux passages de son œuvre montrent une grande connaissance des pratiques religieuses. Le e prêtre de la Croix-en-Bire, auteur de la branche IX au commencement du XIII siècle, dresse un tableau très précis de la vie rustique et e e villageoise de l’Ile-de-France aux XII et XIII siècle. Quant aux autres auteurs, on ne sait rien d’eux si ce n’est qu’ils appartenaient à des ordres religieux, qu’ils connaissaient les questions juridiques et religieuses qu’ils vécurent, vraisemblablement en Ile-de-France.
Contexte (historique, social, artistique…) : La rédaction du Roman de Renart s’inscrit dans le cadre de la société féodale et se situe dans une période de transformations politiques, économiques et sociales. La société est organisée autour de trois ordres sociaux et politiques : la noblesse, le clergé et les paysans et bourgeois. Les paysans et les bourgeois sont très dépendants du seigneur. Le paysan cultive la terre qu’il du seigneur et pour laquelle il paye de lourds impôts en argent et en nature. Les habitants du bourg versent également de lourdes redevances, mais mieux organisés que les paysans, ils obtiennent souvent du seigneur, dont ils dépendent, une charte. L’Eglise, elle, est toute puissante. Les hommes, très religieux, e espèrent être admis près de Dieu au Paradis après la mort. La vie quotidienne est difficile pour les petites gens. A partir du XI siècle ; l’accroissement de la population rend nécessaire de grands défrichements et permet une augmentation des surfaces cultivées. De fait, les échanges se développent et le commerce dans les villes entraine leur extension. En 1328, Paris, avec 200 000 habitants, est la ville la plus e peuplée d’Europe. Enfin, au début du XIII siècle, les premières universités apparaissent. Celle de Paris regroupe au Quartier latin les étudiants et les maîtres venus de toute l’Europe sous l’autorité d’un clerc de la cathédrale, le chancelier. Le latin est la langue des érudits européens. e La littérature se transforme. Le latin cède la place à la langue romane, parlée en France. A partir du XI siècle, la chanson de geste remplace les sujets religieux. La littérature naît dans les cours du sud et est chantés par les troubadours de château en château. Enfin, apparaît le fabliau, qui utilise le rire pour ridiculiser les différents acteurs de la société. C’est de ses fabliaux que le Roman de Renart est, malgré son nom, le plus proche.
Analyse de l’œuvre (Formes, techniques, significations, usage : Identifier la nature de l’œuvre ; Situer la nature de l’œuvre ; Décrire l’œuvre dans le temps et en expliquer l’intérêt historique ; Distinguer les dimensions historiques [commanditaire, réception de l’œuvre] et artistiques de l’œuvre d’art) ; Indiquer les principaux éléments de construction plastique de l’œuvre.)
Le Roman de Renart est constitué de branches, c’est-à-dire une série d’histoires de Renart formant un ensemble indépendant. Composés entre 1170 et 1270 par une vingtaine d’auteurs, ces poèmes aux vers de huit syllabes ont vu leur succès assuré par les jongleurs et les trouvères, poètes et musiciens qui, de château en château, récitaient les fameuses aventures du goupil. A la e fin du XIII siècle. L’ouvrage s’inscrit dans la tradition des fables grecques et latines d’Esope et de Phèdre et dans celle des poèmes médiévaux composés dans les monastères. L’Ysengrimus du moine flamand Nivard qui conte, en latin et en vers, les aventures de Reinardus le goupil et d’Ysengrimus le loup en est l’inspirateur le plus proche. Le Roman de Renart, rédigé en roman, est accessible à tous. Renart devient un personnage célèbre divertissant les auditeurs. Le Roman de Renart est aussi une satire de la société médiévale : il est un négatif comique de la chanson de geste et du genre épique. Ainsi, le roi Noble et ses vassaux n’accomplissent aucun exploit héroïque ; Renart, vassale de Noble, ne cesse de trahir son serment de fidélité et son idéal est à l’opposé de celui des chevaliers : c’est un traitre et un voleur qui attaque les plus faibles. Le modèle du roman courtois est aussi mis à mal par Renart, dont le récit n’a de courtois que le titre. Il n’éprouve que mépris pour les dames et le texte dénonce les défauts des hommes et, en cela, se rapproche des fabliaux. Mais il les dépasse car les personnages prennent une valeur universelle poussant le lecteur à s’interroger sur le monde qui l’entoure. On dénombre 25 à 27 branches de 300 à 3 000 vers, soit quelque 25 000 vers. La plus ancienne branche remonte aux années e 1170, les plus récentes vers 1250, mais les branches principales sont composées entre 1174 et 1205. Dès le XIII siècle, les branches sont regroupées en recueils, sans ordre ni chronologie. C'est un classement des branches arbitraire, qui ne correspond ni à un ordre chronologique de composition, ni à un ordre rigoureux de succession des épisodes, mais des effets d'intertextualité leur confèrent une certaine unité. Leur trait commun est de mettre en scène des animaux qui, sauf quelques exceptions tardives, éprouvent à leurs dépens la perfidie de Renart. L'élément essentiel est cependant la rivalité de Renart et d'Ysengrin, le loup.
Œuvres liées, références (Liens possibles avec d’autres œuvres d’art via l’objet d’étude) Les fabliaux (5e), les poèmes d’Esope (6e).
