Le vol des cygognes - Le Livre de Poche

7 downloads 992 Views 179KB Size Report
Max Brooks : La Nuit des Morts-Vivants de George Romero. J'avais .... The Zombie Survival Guide:Recorded Attacks (Guide de survie en territoire zombie : les.
World War Z Max Brooks

Interview de Max Brooks.

**

Vous rappelez-vous de votre première rencontre avec un zombie (cinéma, littérature) ? Max Brooks : Je crois qu’il s’agissait d’un film italien. Je ne suis pas sûr du titre, mais il mélangeait des plans avec des zombies et de véritables scènes tirées d’un documentaire sur des cannibales de Nouvelle-Guinée. Je n’avais que 12 ans quand je l’ai vu sur le câble. Je ne l’ai jamais oublié.

Quel est votre meilleur souvenir en la matière ? Max Brooks : La Nuit des Morts-Vivants de George Romero. J’avais 16 ans. Il recelait une lueur d’espoir, à l’inverse du premier film de zombie que j’avais vu. Le héros abattait les zombies en tirant dans la tête. Il les détruisait. Il y avait donc un moyen de s’en sortir ! Quelque soit la situation, l’espoir est très important. Ce film m’a donné de l’espoir.

Le mort-vivant a la cote depuis quelques années. Les films se multiplient à toute vitesse, tout comme les comics, les romans, les jeux vidéo… Une véritable épidémie mondiale ! A quoi cela est-il dû à votre avis ?

Max Brooks : Nous vivons dans un climat d’inquiétude mondiale : la guerre, le terrorisme, la crise économique, et même le réchauffement climatique. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, mais ça ne sera sûrement pas bon. L’apocalypse fait partie intégrante des films de zombies. Ainsi, ils offrent au public une chance d’envisager la fin du monde sans qu’elle soit trop réaliste.

Ils sont nous et nous sommes eux pour paraphraser Barbara dans le remake de la nuit des morts vivants… Qu’en pensez-vous ? Max Brooks : Je pense que la caractéristique la plus terrifiante du zombie, c’est son absence d’esprit. On ne peut ni les raisonner ni négocier avec eux. Ils sont dénués de logique ou de compassion. Ils viennent nous tuer, quoi qu’il arrive. Personnellement, je suis terrifié par cette absence de raisonnement. Je suis juif. Si j’avais vécu en Europe durant la Seconde Guerre mondiale, ma famille et moi aurions eu toutes les chances d’être vendus à la Gestapo par nos voisins ou nos amis, et ce, sans y réfléchir à deux fois. Sans réfléchir. Cette idée de neutraliser le cœur et l’esprit m’effraie énormément.

Est-ce parce qu’ils sont si terrifiants que vous avez souhaité écrire un guide de survie sur ce thème ? Max Brooks : Parfaitement. Certains tentent d’oublier les terreurs de leur enfance. Comme je ne suis pas très fort pour oublier quoi que ce soit, j’ai décidé au contraire de les approfondir et de m’en servir comme inspiration.

Comme tout bon guide, le vôtre est fort bien documenté et traité avec sérieux…Comment avez-vous procédé ? Max Brooks : Je n’ai pas effectué de recherches sur les zombies. Je me suis renseigné sur les techniques de survie, les véritables techniques de survie : les flingues, les types de campement, les premiers soins, tout ce dont on a besoin dans de véritables conditions de survie. Si on enlève l’élément « zombie » du Guide de survie en territoire zombie, on a toujours un bon manuel pratique.

On sent les prémices de ce que sera WWZ dans la dernière partie du guide. Ce sont ces récits qui vous ont donné envie d’en écrire d’autres pour WWZ ? Y-a-t-il eu un autre déclencheur ? Max Brooks : En écrivant le Guide de survie en territoire zombie, je n’avais aucune intention d’écrire World War Z. Je n’ai jamais voulu en faire une suite. En finissant le Guide, j’ai su que je voulais écrire une nouvelle histoire de zombies et j’ai opté pour un récit oral.

Dans une ancienne interview, vous vous déclarez comme un patriote fanatique. Cela ne vous empêche pas d’avoir un regard très critique sur les Etats-Unis dans vos deux livres… Max Brooks : C'est intéressant. Oui, je suis un patriote fanatique, mais je considère aussi comme un acte patriotique de critiquer son pays. C’est ce que j’adore avec les Etats-Unis : critiquer ma patrie signifie que je l’aime et que je veux l’améliorer. Je suis aussi très critiques avec tous les pays et continents figurant dans mon livre : l’Europe, l’Asie, L’Afrique. Il y a même une guerre civile en Israël. Personne ne se tire indemne de World War Z.

Avez-vous du nouveau concernant l’adaptation de WWZ ? Max Brooks : Pour l’instant, cela continue son petit bonhomme de chemin. Marc Forster, le metteur en scène, essaie d’obtenir un script dont il serait parfaitement satisfait. Faire un film de cette ampleur n’est jamais une tâche facile, mais j’ai l’impression qu’il a quand même une chance de voir le jour.

Avez-vous pu discuter avec le scénariste ? Partage-t-il votre vision ? Max Brooks : Je suis un fan absolu de l’écrivain (J. Michael Straczyski). Rien n’aurait pu me faire plus plaisir que de l’avoir en tant que scénariste.

Pensez-vous explorer une nouvelle fois l’univers des zombies ou allez-vous passer à autre chose ? Max Brooks : J’ai une bande dessinée qui doit sortir incessamment sous peu. Son titre est : The Zombie Survival Guide:Recorded Attacks (Guide de survie en territoire zombie : les Attaques Prouvées). A la fin du premier Guide, figurent des histoires de zombies rapportées tout au long de l’Histoire. Ce sont ces récits qui ont été mis en images pour le comics qui devrait sortir cet Automne. Il sera peut-être même traduit en français.

Source : http://www.fantasy.fr/interviews/view/198