Les aventures matinales d'une traductrice et de ses chiens

4 downloads 109 Views 15KB Size Report
(Blogue). Les aventures matinales d'une traductrice et de ses chiens, par Line Potvin, trad. a. Assise à la table de la cuisine, vêtue de ma robe de chambre rose,  ...
(Blogue) Les aventures matinales d'une traductrice et de ses chiens, par Line Potvin, trad. a. Assise à la table de la cuisine, vêtue de ma robe de chambre rose, les cheveux en bataille, les yeux encore alourdis de sommeil, je pense aux différents textes à traduire qui m’attendent aujourd’hui. Je regarde dehors, il pleut. Il est tôt, j’ai le temps de déjeuner tranquillement. Je regarde vers le salon d’où proviennent des grognements et jappements joyeux. Je vois les pattes de Mathis, petit labrador costaud pas délicat pour deux sous, qui semblent être actionnées par des ressorts et dont la gueule folle et allant partout et nulle part à la fois, farfouille le ventre de mon chiot Faith, ma petite puce berger allemand, qui semble apprécier les petites attentions musclées de son grand frérot! Je rappelle mon grand excité de labrador à l’ordre et je le fais coucher pour le calmer. Faith comme tout bon chiot, veut s’amuser et se jette avec joie sur la tête de Mathis qui, je le comprends, n’a plus du tout envie de rester couché! Je dirige donc Faith calmement vers sa cage pour qu’elle se calme aussi. Ouf, je peux enfin prendre mon café en toute tranquillité, du moins c'est ce que je pense! Mathis me regarde fixement de ses yeux larmoyants, son corps se raidit légèrement, signe annonciateur qu'il a très, mais très hâte de manger. Ça y est je me sens coupable et je bois rapidement mon café. Il sait bien qu’après mon café il va manger. Ok, c’est correct Mathis! Ce dernier se lève d’un bond et commence à tourner autour de moi. Il se dirige comme une flèche vers la salle de lavage où se trouve SA nourriture. Il me regarde, puis regarde la porte derrière laquelle se cache sa raison de vivre, puis recommence encore et encore. Pendant ce temps, Faith sort de sa torpeur et observe ce qui se passe à travers le grillage de sa cage. Elle se met évidemment à japper joyeusement, car elle sait aussi ce qui s’en vient! Mathis tremble et bave tellement il a hâte de manger. Il vit vraiment au moment présent celui-là. Faith aussi est excitée et veut manger. Je leur donne chacun leur gamelle. Ils mangent à l'unisson. Quelques secondes plus tard ils ont terminé. Bon, Mathis tu t'en vas dans l'enclos. J'ouvre la porte donnant sur ma cour et il file droit vers l’enclos situé derrière la maison. Je vérifie l’eau dans son sceau et il ne me reste qu’à refermer la porte de l’enclos. Mais avant je regarde furtivement tout autour de moi pour voir s’il n’y aurait pas un ours qui rôderait près de mon terrain. Bien oui, j’en ai vu un hier en marchant avec Faith. Il traversait le chemin juste devant ma maison. Comme je revenais de ma promenade matinale, je ne pouvais pas rebrousser chemin. J’ai figé là sur la route avec mon chiot, qui elle, inconsciente du danger, voulait évidemment poursuivre la promenade. Là je me suis imaginé que l’ours (http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/securite/ours-responsabilite.jsp) tel un félin était peut-être tapi derrière le feuillage et m’attendait pour me sauter dessus et me dévorer vivante. Oh là là, quelle imagination! Premièrement, ce n’est pas un félin, c’est un ours, quoiqu’il m’est réellement arrivé de voir un couguar (http://grandquebec.com/faunequebecoise/couguar/) dans un des champs situés à quelques mètres de chez moi, mais ça, c’est une autre histoire! Deuxièmement, l’ours en question se trouvait à une distance d’environ 200 pieds de moi et ne m’a même pas vue. J’ai donc respiré deux bons coups pour me calmer et je me suis mise à chanter tout haut pour ne pas le surprendre. Tant pis,

si je passais pour une folle, j’aimais mieux avoir l’air folle et rester en vie! Mais à bien y penser, je vis en pleine nature et mon seul voisin est assez loin de chez moi. J'ai donc peu de chance d'être entendue par quiconque et aussi secourue... bon, ça y est mon imagination qui s'emballe encore! Finalement, après avoir fermé la porte de l’enclos et constaté l’absence de tout ours dans les parages, je laisse tomber mon râteau que j’avais ramassé pour me défendre au cas où une bête féroce surgirait de l’orée des bois bordant mon terrain et je rentre à la maison. Faith m’attend impatiemment derrière la porte par laquelle est sorti Mathis. Je la remets dans sa cage. Ah non, qu’elle semble me dire! Elle rouspète un peu, puis se calme voyant que ça ne donne rien. Je me dirige enfin vers mon bureau pour me mettre au travail. Je regarde mes courriels, tombe sur L’antenne express de l’OTTIAQ, survole les différents sujets, clique sur un, clique sur l’autre et, finalement, mon regard s’arrête sur le Concours de nouvelles. Ça me tente, mais suis-je capable de pondre une nouvelle? Je ne sais pas. Je ne crois pas. Je n’ai jamais fait ça! Je me décide, puis non je ne peux pas, puis oui, enfin peut-être. Après moult hésitations, je me dis que je peux toujours essayer d’écrire quelque chose. Alors, sur quel sujet pourrais-je écrire? Hum, moi? Pendant que je réfléchis sur le sujet de ma petite histoire, Faith gratte le plancher de sa cage et tourne sur elle-même. Je me lève et je vais voir ce qui se passe. Elle gratte maintenant la porte grillagée. Je vois ses petits yeux mignons qui m’observent. Elle veut évidemment sortir! J’attends qu’elle se calme et j’ouvre la porte. Elle sort, je lui mets sa laisse et nous sommes prêtes pour aller dehors. En sortant de la maison, je regarde ENCORE autour de moi pour voir si je ne verrais pas une grosse bibitte poilue. Je vis en pleine nature. En fait, ma maison est entourée d’arbres et de champs où coyotes, chevreuils, ours, renards, ratons laveurs, mouffettes se côtoient allègrement. Après avoir reniflé ici et là petits cailloux noirs, brins d’herbe raidis par le froid et feuilles mortes multicolores se trouvant sur son chemin, Faith trouve enfin l’endroit idéal pour se soulager et finit par faire son pipi. Nous retournons rapidement à la maison. Je remets Faith dans sa cage et je me rassois devant mon ordinateur. Je pense que je vais parler de mes chiens et de moi. Finalement, c’est ça ma vie!