Les grands ensembles du monde actuel

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138. Les grands ensembles du monde actuel. Objectifs. • Présenter selon des critères différenciés la fracture entre les pays développés et les pays en ...
chapitre

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Les grands ensembles du monde actuel

Objectifs

• Présenter selon des critères différenciés la fracture entre les pays développés et les pays en développement. • Mettre en place les notions de Nords, de Suds, d’interdépendance et de flux. • Expliquer les grands principes de la mondialisation et mettre en évidence les interdépendances croissantes à l’échelle mondiale. • Comprendre la place, le poids et le rôle des pays de la Triade dans le processus de mondialisation. • Connaître la localisation des centres d’impulsion mondiaux : centres financiers, économiques et politiques de la planète.

Programme

Partie I : Carte des ensembles du monde actuel. « Il s’agit, en introduction, de mettre en évidence les grandes unités géopolitiques et culturelles pour établir une typologie. On prend appui sur l’analyse des cartes de répartition des flux (hommes, produits, capitaux, PNB mondial…), de localisation des centres de décision financiers, économiques, politiques… »

Repères

Au-delà de la connaissance des grands mécanismes qui régissent la mondialisation sous toutes ses formes (économique, culturelle, humaine), le fil conducteur de ce chapitre est avant tout spatial. En effet, à partir de cartes, il convient de présenter la distribution spatiale des phénomènes et la manière dont le monde se caractérise en grandes unités ou grands ensembles.

Ouverture

(pp. 212-213)

Entrée dans le thème 1 La première photographie montre un marché de Delhi en Inde. Les étals présentent des produits vendus à l’unité et les petits métiers du secteur informel sont visibles (porteurs de marchandises…). L’entassement, les conditions d’hygiène proposées, le cadre bâti au second plan sont autant de caractéristiques d’un développement différent et moindre qu’à Hongkong. À l’inverse de la première photographie, rien ne distingue le quartier central de Hongkong d’une ville du Nord. Les buildings abritent des bureaux et des unités d’habitation. Malgré les nombreux transports en commun (tramways, bus), les rues sont soumises à une intense circulation. À la vue de cette photographie, on conçoit que Hongkong soit devenue au fil du temps une place importante de la finance internationale et des services. Remarque : La population urbaine indienne se place au deuxième rang mondial derrière la Chine en termes de nombre : 285 millions d’urbains en 2001 ; cependant son taux d’urbanisation est assez faible avec seulement 28 %. Forte de 12,8 millions d’habitants, la ville de Delhi est la seule ville importante située à l’intérieur des terres, aux portes de la plaine indo-gangétique. Ancienne capitale de l’Empire moghol, puis de l’Empire britannique de 1911 à 1947 (période durant laquelle la ville subit de nombreux aménagements), elle est demeurée capitale de la Fédération indienne indépendante. Delhi a connu une urbanisation fondée sur la ségrégation : la vieille ville (Old Delhi), aux rues étroites et sinueuses, s’oppose à New Delhi, dont l’organisation en grandes avenues aérées est peu habituelle en Inde. Conçue comme le nouveau centre administratif et résidentiel, nombre d’observateurs jugent que la distribution des activités et des hommes dans cette ville est semblable à la répartition de la population selon les castes dans les villes traditionnelles anglaises.

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2 Les oppositions apparaissent en termes de développement. Si les deux villes sont effectivement de grandes métropoles qui cumulent des fonctions politiques (Delhi), économiques et une nombreuse population, Hongkong semble davantage ancrée dans la mondialisation et les relations avec la Triade. Le bâti et les activités de Delhi contrastent nettement avec le centre de Hongkong. Remarque : Sur 1 045 km2, les 6,4 millions d’habitants de Hongkong disposent d’un PNB par habitant proche de celui de la France. Hongkong se caractérise par son intégration mondiale. La ville possède un hub pour la région Asie-Pacifique mais aussi mondial. Hongkong possède le troisième aéroport d’Asie et le premier port au monde pour le trafic de conteneurs. De plus, la ville est l’une des plus grandes places financières au monde avec 245 établissements dont 85 d’envergure mondiale. Après Tokyo, Hongkong est la deuxième place asiatique et la huitième place mondiale. Rétrocédée à la Chine, cette ex-colonie britannique fait face à la zone franche de Shenzhen. Un temps rivaux, les deux espaces apprennent à jouer de leur complémentarité et font figures de territoires riches et dynamiques.

Les documents

Un monde inégal et interdépendant (pp. 214-215)

• • • •

Connaître les critères amenant à identifier les grands ensembles du monde actuel. Comprendre les mécanismes qui expliquent le poids des pôles dans le système mondial. Appréhender les grands contrastes de la planète. Étudier la nature des interdépendances.

Repères Qu’est-ce que l’IPH ? En 1997, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) crée un indicateur composite : l’indicateur de pauvreté humaine (IPH). Celui-ci permet d’évaluer le niveau relatif de pauvreté humaine en pourcentage de la population totale. Il distingue les pays en développement et les pays industrialisés. Pour les PED, il comporte trois éléments : l’évaluation de l’instruction (% d’adultes analphabètes), de conditions de vie décentes (d’individus privés d’accès à l’eau potable et des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition) et des insuffisances en termes de longévité (% de personnes risquant de décéder avant l’âge de 40 ans). Cependant, pour les pays industrialisés, les paramètres sont au nombre de quatre : les insuffisances des conditions de vie décentes (% de personnes vivant avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté), les facteurs d’exclusion sociale (taux de chômage de longue durée) et d’instruction (% d’adultes souffrant d’illettrisme) et enfin les problèmes en termes de longévité (% de personnes risquant de décéder avant l’âge de 60 ans). Qu’est-ce que le développement durable ? Né de la volonté de 170 chefs d’État et de gouvernement, le concept de développement durable apparaît en juin 1992 au sommet de la Terre de Rio de Janeiro. L’espoir d’un monde plus juste et plus respectueux des hommes et de l’environnement fait partie du programme d’actions pour le XXe siècle (l’Agenda 21). Il s’agit dès lors de prôner un développement réellement maîtrisé, pouvant concilier les besoins des hommes et la préservation des équilibres écologiques, sociaux, économiques dans le long terme. Trois critères sont requis : l’équité (la fin de la pauvreté et des inégalités), la vie (vivre et non plus survivre) et la viabilité (répondre aux besoins de la population sans oblitérer les nécessités futures). Plus d’une décennie plus tard, les premiers résultats et bilans ne sont pas à la hauteur des espérances. La géographie des sciences et des techniques est-elle révélatrice de la puissance des États ? À peine 50 pays participent à la production des connaissances et des techniques. Les résultats de la recherche sont entre les mains de quelques-uns et nombreux sont ceux qui en sont exclus. Ces dernières années, alors que le potentiel de recherche des États de l’ex-URSS s’est effondré de près de moitié, de futures puissances scientifiques sont apparues en Asie (Corée du Sud, Chine, Taiwan, Singapour). Désormais, la production de la

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Géographie Terminale

Objectifs

Chine, multipliée par 5 entre 1985 et 2000, représente aujourd’hui 60 % de celle du Japon. La primauté de l’Amérique du Nord et de l’Europe demeure (avec de fortes disparités internes à l’Europe). Il est à noter que les activités de recherche des laboratoires des universités et des organismes publics sont un élément important de la stratégie des firmes multinationales qui sont dans l’obligation de maîtriser les techniques dont elles dépendent. Elle deviennent initiatrices des recherches.

L’étude des documents 1 Les différences de développement sont nombreuses. Il est possible de les distinguer dans un tableau répertoriant les éléments abordés par les documents :

Pays en développement

Pays industrialisés

Document 3

Forte croissance du PIB depuis trente ans. Fort pouvoir d’achat. Économie spécialisée et intégrée à la mondialisation.

Croissance du PIB mais dans une faible proportion depuis trente ans. 1,2 milliard de personnes vivent avec moins d’un euro par jour. Pays exportateur de matières et de produits primaires.

Document 4

Pôle détenant 80 % du commerce mondial. Triade : centre de décision de rang mondial.

Périphéries plus ou moins dépendantes de la Triade. Existence de périphéries totalement marginalisées (PMA). Faiblesse des liens commerciaux avec la Triade.

Document 6

Poches de pauvreté internes aux États.

Pauvreté à l’échelle des États.

2

Le continent qui connaît la plus grande pauvreté est l’Afrique.

L’aggravation des inégalités apparaît au travers des écarts de pauvreté mais aussi des catégories d’appartenance à l’IPH. Elle est aussi présente au regard du fonctionnement du système monde (des centres et des périphéries). Enfin, le texte montre bien que « la distribution du revenu à l’échelle du monde est restée inégalitaire ». 3

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Les pôles de la Triade sont les États-Unis, l’Union européenne et le Japon.

5 Les relations qui peuvent exister entre les centres et les périphéries sont de l’ordre de la domination des centres sur les périphéries (type de produits échangés, intensité des échanges). 6 Les États qui dominent la recherche-développement ne sont autres que les pôles de la Triade : les États-Unis, l’Union européenne et le Japon. 7 Les critères retenus pour évoquer la puissance des centres sont le pourcentage de participation au commerce mondial, la capacité de décision et d’investissement ainsi que la participation à la recherche-développement. 8 Les contrastes expliquant la domination de la Triade sur le monde sont d’ordres décisionnel (ville de rang mondial comme Tokyo, centre d’impulsion), financier (présence des Bourses au sein de la Triade, capacité d’investissement), économique (fort revenu par habitant, spécialisation des productions, domination du commerce mondial). On peut y ajouter des contrastes liés aux conditions de vie décentes (IPH).

Le dossier

Quels échanges traversent la Méditerranée ? (pp. 218-219)

Objectifs • Rechercher la nature des échanges qui traversent la Méditerranée. • Repérer et comprendre l’organisation d’un ensemble régional. • Comprendre que les échanges entretiennent des liens d’interdépendance entre les rivages nord et sud de la Méditerranée. • Analyser les documents, les confronter afin de rédiger une réponse argumentée.

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Repères

Quelles sont les logiques migratoires en Méditerranée ? La Méditerranée est l’un des espaces de brassage humain, de circulation mais aussi de passage les plus actifs de la planète. Selon l’expression de Fernand Braudel, c’est un « espace-mouvement ». La mer est cependant le reflet de la fracture spatiale et sociale entre le Nord et le Sud mais aussi entre les différents États de la zone (selon la rente pétrolière et l’inégalité des sociétés). Les pays du Nord et du Sud se font écho : au vieillissement plus ou moins rapide de l’Espagne, de la France, de l’Italie et de la Grèce répond le fort dynamisme du Maghreb ; au développement et à la richesse du Nord s’oppose un mal-développement. Ainsi, « la pauvreté n’implique pas seulement une pénurie d’éléments nécessaires au bien-être matériel, c’est aussi la négation des opportunités et des possibilités de choix les plus essentielles au développement humain » (rapport du PNUD). Enfin, les candidats à la migration opèrent selon deux moyens : le passage clandestin (6 000 euros pour passer le détroit de Gibraltar), quand les migrants désirent pallier une insuffisance de ressources, ou officiel, si les migrants ont un niveau de qualifications et de compétences élevé. Marseille est-elle un port de dimension européenne ? Le port de Marseille comme bien des ports qui assurent des relations internationales sont des espaces d’arrivée de matières premières et d’expédition de produits frais. De fait, leur vocation industrielle en fait des zones industrialo-portuaires. Fos est la seule ZIP de Méditerranée née de la politique volontariste de l’État français. Les investissements ont été énormes : de 1970 à 1996, ils ont été estimés à 5 milliards de francs sur les fonds publics et 75 milliards sur les fonds privés. La réussite est jugée convenable puisque le port est le premier complexe de Méditerranée pour les hydrocarbures et la sidérurgie. Cependant, avec 6 500 emplois directs et 20 000 emplois induits, l’État et la région escomptaient davantage. Pour autant, le port de Fos n’a pas l’ampleur ni la vocation d’entrer en concurrence avec les ports du nord de l’Europe.

La démarche du dossier 1 Les pays du pourtour méditerranéen sont les suivants : Portugal, Espagne, France, Italie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Serbie-Montenegro, Albanie, Grèce, Turquie, Syrie, Liban, Israël, Égypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc. On y ajoute des îles : Malte et Chypre. 2 La tradition urbaine du pourtour méditerranéen est ancienne. Les contrastes les plus évidents sont d’ordre économique. Trois groupes se distinguent : d’une part les pays riches (plus de 18 000 €/an/hab.) appartenant à l’Union européenne ; les pays extracommunautaires dont le PIB est élevé ou intermédiaire (+ de 11 000 €/an/hab.), soit Israël et Chypre ; enfin les pays dont le PIB est inférieur à 11 000 €/an/hab. (rivage sud de la Méditerranée, Turquie, États des Balkans). 3 La Méditerranée est une zone de tourisme caractérisée par son climat (chaud l’été) et sa capacité d’accueil littorale. De ce fait, les touristes, selon le principe de proximité, viennent de l’Europe occidentale et, depuis peu, d’Europe centrale. 4 Au regard de la carte, on voit nettement apparaître à Fos-sur-Mer des activités liées de près ou de loin au pétrole en provenance des pays du Golfe par le canal de Suez. Il est possible de voir sur la carte : le port pétrolier et de stockage de Lavera ainsi que les raffineries, les entreprises d’air liquide du port de Fos ainsi que de la sidérurgie (Sollac). Ce port fait figure de zone industrialo-portuaire importante et dynamique sur le littoral méditerranéen avec un trafic de 94,2 millions de tonnes.

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Géographie Terminale

Comment organiser la séance ? L’étude de ce dossier permet d’utiliser de nombreuses notions vues dans la leçon et de les réinvestir à une échelle inférieure. En effet, les oppositions Nord/Sud, les différents types d’échanges, les interdépendances sont présents dans le dossier. À ce titre, il est possible de mener l’étude du dossier en entrée de chapitre au titre d’une étude de cas puis de changer d’échelle afin d’analyser les implications au niveau mondial. On peut aussi étudier le dossier sur la Méditerranée après la mise en place des notions expliquées en cours.

5 Les zones de départ des migrants sont le sud de la Méditerranée (Maghreb) mais aussi les régions subsahariennes et, dans une moindre mesure, l’Asie du Sud et du SudEst. La première carte montrant l’écart économique permet de comprendre les raisons des migrations : la perspective d’un emploi bien rémunéré et des conditions de vie agréables dans les pays de la rive nord-méditerranéenne. 6 La Méditerranée est un espace de contacts ancien. Depuis l’Antiquité existent des liens entre les rives méditerranéennes. Initialement tournés vers le commerce et basés dans de puissantes villes (Alexandrie, Athènes, Istanbul, Gênes…), ces flux demeurent toujours mais ont changé de nature. En effet, le port de Marseille trouve son essor et son dynamisme dans les importations de matières premières et énergétiques (pétrole, gaz…). Plus récemment, l’ensemble des rivages a trouvé une vocation touristique. Si les rivages espagnols, français, italiens et grecs ont été aménagés depuis les années soixante, voire antérieurement, d’autres États profitent aussi de cette activité (Turquie, Tunisie, Maroc…). Dans les deux cas, les touristes viennent majoritairement d’Europe occidentale. Cependant, il faut ajouter un autre type de flux : les migrations de personnes. Originaires du Sud méditerranéen, les migrants se déplacent dans le but de trouver un emploi dans des pays économiquement plus développés et demandeurs d’emplois. Ainsi, si les échanges qui traversent la Méditerranée se sont diversifiés, ils se sont aussi intensifiés.

Méthode Bac

Expliquer un paysage (pp. 220-221)

Objectifs • Repérer les éléments constitutifs d’un paysage. • Analyser les divers plans d’une photographie en utilisant le vocabulaire spécifique à la lecture d’un paysage. • Utiliser ses connaissances dans le but d’expliquer un paysage et produire du sens.

Repères Il convient de mener le travail de méthode avec les élèves. Ainsi, après un rapide regard sur la photographie, l’attention devra se porter sur la formulation de la question. Puis, un retour sur la photographie pourra alors s’opérer afin de présenter la méthode et l’adéquation nécessaire entre la question et l’analyse puis avec la réponse. Par la suite, il est possible de diviser la classe en trois groupes, chacun prenant en charge les questions préparatoires, la réponse rédigée pouvant avoir lieu en groupe-classe selon une démarche méthodologique rigoureuse. Par ailleurs, deux photographies se prêtent fort bien à la grille d’analyse développée dans cette double page « Méthode Bac » : la photographie de Yokohama (p. 214) et celle de Time Square à New York (p. 217). Quel est le statut du paysage en géographie ? Jusque dans les années cinquante, la géographie se définissait comme la « science des paysages ». Cependant, seule la genèse des paysages et leur dimension historique étaient étudiées, en particulier sur les paysages ruraux. Le paysage fut conceptualisé et davantage utilisé comme un critère d’identification des régions dont il exprimait les « physionomies caractéristiques ». Le paysage était alors à la limite du stéréotype. De 1950 à 1970, l’étude du paysage est éclipsée au profit des « nouvelles géographies » (jugées moins descriptives, moins subjectives et plus scientifiques). Depuis la fin des années soixante-dix, le paysage se présente comme un concept en plein rajeunissement. Avec l’émergence des problématiques environnementales et la naissance de la géographie des représentations, le paysage fait aujourd’hui un retour en force. Il permet, entre autres, de comprendre l’articulation entre le naturel et le social, entre le milieu de vie et ce que l’homme en fait. Quelles sont les caractéristiques du littoral de Kawasaki ? L’ensemble portuaire de Kawasaki fait partie du complexe plus vaste qu’est la baie de Tokyo avec ses 180 kilomètres de pourtour totalement recouvert d’équipements portuaires à vocation industrielle. Kawasaki est constitué de deux ensembles d’îles-ports :

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Chidori Cho et Igachi Oguishima. Initiées en 1972, ces deux îles sont équipées de 15 quais qui en font le port industriel le plus important du Keilin. L’adjonction d’une zone franche devait faciliter les réexportations d’objets ou de semi-produits fabriqués pour désengorger les secteurs d’industries localisés dans l’agglomération.

Corrigé des exercices Exercice 1 Rio : inégalités spatiales, inégalités sociales L’étude du document 1 Accrochées à la pente, il est possible de distinguer des constructions basses, resserrées les unes contre les autres ; ces maisons de qualité médiocre s’organisent en favelas. À l’origine, elles sont constituées de tôle et de matériaux de récupération mais elles se sont peu à peu structurées et consolidées. D’illicites, ces constructions ont acquis une légalité de fait. 2 Au second plan apparaît le front de mer : la qualité et la fonction de ces constructions changent par rapport aux précédentes. Destinés à l’habitat et aux bureaux, les immeubles de standing abritent des catégories sociales élevées et riches.

À l’image de l’ensemble du Brésil, la photographie soumise à notre analyse révèle les fortes inégalités tant spatiales que sociales. Aux quartiers aisés de front de mer s’opposent les favelas accrochées aux premières pentes. Alors que les immeubles sont des constructions de qualité qui abritent des catégories sociales élevées, les favelas semblent de piètre qualité et réservées aux plus pauvres. Les distinctions sociales sont marquées dans le paysage.

Exercice 2 New York, centre d’impulsion mondial L’étude du document 1 La photographie présente un cadre bâti tout en hauteur. Les buildings hauts et nombreux constituent la célèbre « sky line » typique des grandes villes américaines. 2 Les immeubles au premier plan semblent être de petite taille (comparativement au second plan). Situés à proximité du port dont on voit les divers appontements, il est possible que ces immeubles aient pour vocation la desserte des activités portuaires. Par contre, au second plan, les immeubles de Manhattan (dont la célèbre Crystler Tower) sont de hautes tours appelés « gratte-ciel ». 3 Ces constructions peuvent être des bureaux et dans une moindre mesure des unités d’habitation.

La réponse à rédiger

A priori, il est difficile d’évaluer au travers d’une photo la vocation mondiale d’une métropole. Cependant, certains éléments permettent de conduire cette analyse. D’une part, les constructions de Manhattan sont essentiellement constituées de bureaux et les sociétés dont ils dépendent sont internationales. New York est la porte d’entrée des États-Unis, les entreprises se doivent d’y avoir une antenne. De fait, la ville possède aussi la première Bourse mondiale en la présence de Wall Street. Enfin, les pontons situés au premier plan peuvent rappeler la vocation internationale du port de New York. L’ensemble de ces éléments perceptibles sur la photographie sont autant d’indices de la vocation internationale de la ville de New York.

Exercice 3 Nairobi, une ville du Sud L’étude du document 1 Les espaces situés au premier plan sont très tranchés. La séparation entre la campagne vivrière environnante et le quartier des affaires de Nairobi (CBD) est saisissante. Seuls les axes de communication marquent la rupture.

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Géographie Terminale

La réponse à rédiger

2 Au second plan, les quartiers d’habitation liés au centre sont perceptibles. Par contre, au dernier plan, les quartiers périphériques s’étendent à perte de vue. 3 La photographie montre plusieurs avenues et plusieurs voies d’accès qui contournent en partie l’espace bâti.

Périphérie

Périphérie Quartier d’habitation Quartier d’affaires

rou te

Cultures vivrières

rou

te

Cultures vivrières

La réponse à rédiger

La ségrégation spatiale de la ville de Nairobi est perceptible dans l’espace. En effet, alors que le CBD est une création récente, la rupture avec l’espace rural environnant s’opère par une route qui encadre le quartier des affaires. Au-delà, les ruptures du cadre bâti sont davantage sociales, séparant et délimitant ainsi les quartiers résidentiels des quartiers plus populaires.

Sujet Bac

La Triade domine le système mondial (pp. 222-223)

1 Les critères qui caractérisent les pôles de la Triade sont les suivants : l’importance des centres et en particulier les métropoles de rang mondial, l’insertion dans le commerce mondial, le rayonnement culturel et enfin la capacité d’attraction des grands courants d’immigration. 2 Les échanges de la Triade avec le reste du monde sont des flux de commerce (4 % du commerce mondial entre l’Amérique latine et l’Amérique du Nord et 3 % en retour) mais surtout des flux Sud-Nord de migration de personnes. 3 Les plus grands investisseurs de la planète sont par ordre d’importance : l’Europe occidentale (820 322 millions d’euros), l’Amérique du Nord (un peu plus de 150 000 millions d’euros) et l’Asie orientale (150 000 millions d’euros). 4 La concentration et la possession des grands flux d’informations confortent et renforcent la puissance de la Triade. En effet, la présence d’agences de presse (AP), de groupes de presse (Murdoch) et des vecteurs de cinéma ou de nouvelles technologies permet de divulguer une manière de présenter les événements propre à la Triade. De plus, cela permet de diffuser un modèle dans le monde entier. Ce sont autant de marchés potentiels qui s’ouvrent ainsi à la Triade. 5 « L’intensité de ces liens contribue à l’unité de l’ensemble » : les relations entretenues entre les pôles de la Triade constituent un phénomène d’interdépendance. Chacun des trois pôles est dépendant des deux autres. Étant les plus grands producteurs de richesse et de flux (commerce, finance, information), la solidité économique de chaque pôle est confortée par l’importance économique des autres. 6 En termes de poids financier, les grandes firmes internationales sont américaines. À elles seules, les trois premières ont une valeur de 195,9 milliards d’euros. Seule une firme finlandaise (Nokia, au 5e rang), une firme allemande (Mercedes, au 12e rang) et trois firmes japonaises (Toyota, Sony et Honda, aux 15e, 18e et 20e rangs) apparaissent dans le palmarès. 7 La Triade regroupe un ensemble d’espaces (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon) qui à eux seuls représentent 80 % des échanges mondiaux pour seulement 13 % de la population mondiale. Les caractères de cette puissance ne sont pas seulement économiques mais aussi financiers et culturels. Ainsi, chaque pôle de la Triade connaît à la

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fois le dynamisme interne (l’Europe échange principalement ses produits avec les autres pays de l’Union européenne) mais aussi externe (l’Amérique du Nord commerce avec le monde entier). Cette indéniable maîtrise repose sur quelques leviers : les métropoles de rang mondial où sont localisées les principales Bourses, les centres d’impulsion tant économiques que culturels. La capacité d’investissement ne doit pas être sous-estimée. En effet l’Europe occidentale est devenue le principal investisseur de la planète mais aussi le premier espace pour les placements financiers. Les firmes multinationales sont à l’origine de nombre de ces placements. Principalement américaines et très connues (Coca-Cola, Microsoft, Ford, Disney), elles participent à la diffusion d’un modèle économique (libéralisme) et culturel (mode de vie, vestimentaire, culinaire…). Pour autant, la domination de la Triade sur le reste de la planète entraîne deux phénomènes : le premier est la suprématie de la Triade car faibles sont les relations avec les autres espaces mondiaux ; le second principe est l’interdépendance entre les pôles de la Triade, chaque espace dépendant économiquement et financièrement des deux autres. Ainsi, « l’intensité de ces liens contribue à l’unité de l’ensemble ».

Cartes

L’état du monde (pp. 224-225)

1 Parmi les dix États les plus riches se trouvent : les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’ensemble du Benelux et de la Scandinavie, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. Parmi les dix États les plus pauvres se trouvent : la République démocratique du Congo, l’Angola, la Tanzanie, la Namibie, Madagascar, l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, la Bolivie. Remarque : L’Amérique du Nord, l’Europe occidentale, le Japon et le Sud-Est asiatique sont les espaces qui comptent les habitants les plus riches de la planète, cependant que l’Afrique et la majeure partie de l’Asie comptent les plus pauvres. 25 % de la population du monde partagent 75 % des revenus mondiaux en 2000. Au début du XXIe siècle, 49 États (dont 34 en Afrique) ont un revenu national brut par habitant inférieur à 900 dollars ; ils étaient 27 en 1991. Sur les 6 milliards de personnes que compte la planète 2,4 vivent quotidiennement avec moins de deux euros par jour. Si la carte de la richesse des États est l’une des plus importantes pour présenter les contrastes planétaires, elle mérite aussi de passer sous le joug de la critique. En effet est présentée une donnée moyenne par pays, gommant ainsi les contrastes entre régions d’un même État. Sont aussi évacués les contrastes sociaux internes qui peuvent rendre compte des inégalités. Ainsi, les pays du Nord ont leurs pauvres et les pays du Sud leurs riches. Cette carte permet une analyse globale mais il est possible de faire réfléchir les élèves sur les nuances. 2 Le continent le plus pauvre est l’Afrique. Les pays les moins avancés ont un revenu national brut par habitant de moins de 600 euros. De plus, des éléments qui se rapportent au développement social et au bien-être sont manquants : la scolarisation est faible et le travail des enfants très présent, de même que l’accès aux médicaments. Il convient d’apporter quelques éléments d’information autour de la carte : le fossé entre le Nord et le Sud se creuse car la croissance de l’économie repose sur un haut degré de qualification et de technicité. Or si le taux de scolarisation dans le supérieur est passé de 36 à 50 % dans le supérieur entre 1988 et 2000, les pays en développement sont quant à eux passés de 5 à 10 % pour la même période. De plus, le BIT (Bureau international du travail) a pu constater que 250 millions d’enfants exercent une activité professionnelle et qu’en l’absence de revenu et de bien-être économique et sociale, les filles sont les premières retirées de l’école. Enfin, l’accès à une éducation est du ressort des États : si le Ghana consacre 24 % de son budget à l’école et 12 % aux dépenses militaires, les chiffres sont respectivement de 16 % et 48 % pour le Cameroun. 3 Selon le principe de solidarité, les pays les plus riches sont les pays donateurs tandis que les pays à faible revenu sont des États bénéficiaires. On retrouve ainsi d’une part

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Géographie Terminale

Comprendre l’essentiel

l’ensemble de la Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon et Australie) et d’autre part le reste de la planète. Force est de constater que les pays les plus fortement soutenus sont le Honduras, le Nicaragua, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo, le Tchad, la Centrafrique, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, le Malawi, le Laos, la Mongolie. Remarque : L’aide publique au développement relève d’un principe de solidarité internationale. Afin de garantir le développement humain et l’accès aux biens indispensables (eau, alimentation, santé…), les pays riches se sont engagés après la décolonisation à transférer une aide financière aux pays en développement. L’objectif fixé à 0,7 % du PNB a été relevé en 1992 au sommet de la Terre de Rio. Dans les faits, la moyenne consacrée à l’APD est seulement de 0,22 % du PNB en 2000 avec d’importants écarts selon les États. Si le Danemark consacre 1,06 % de son PNB, les États-Unis participent à hauteur de 0,10 %. Son aide à l’Afrique est passée de 1,9 milliard de dollars en 1993 à 933 millions en 2000. Depuis dix ans, cette APD a chuté de 29 % engageant les pays receveurs dans le surendettement et les difficultés de subsistance.

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