L'informatique : plus que jamais un eldorado - Ecole des mines de ...

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Talents mines N o t r e N e w s l e t t e r > w w w. e m n . f r

Décembre 2008

n°80

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L’informatique : plus que jamais un eldorado

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L’informatique : plus que jam Sommaire

p 4 à 6

De quoi séduire les jeunes...

p 7 à 10

Des opportunités à saisir

p 11

Pour l’innovation

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Actualités

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Edito

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L’informatique n’en est qu’à ses débuts Que l’informatique soit aujourd’hui l’un des secteurs d’avenir les plus porteurs, un secteur qui restera déterminant pour les entreprises comme pour les citoyens, ne fait absolument aucun doute. L’innovation de nos entreprises passe, et passera longtemps encore, par le développement de nouveaux usages des technologies de l’information. Que l’on songe par exemple à leur rôle majeur dans la fabrication des produits : elles constituent l’outil indispensable pour optimiser les délais, développer des axes d’amélioration, et finalement atteindre une meilleure qualité au meilleur prix. Que l’on songe aussi aux nouveaux usages au sein de l’entreprise, à l’instar des messageries, qui ne servent plus seulement à échanger des messages, mais à organiser les collaborations, à traiter les dossiers en temps réel. Que l’on songe encore à l’impact de l’informatique sur le marketing et la publicité ; si Internet capture tant de budgets de communication, n’est-ce pas en raison de son audience ? Que l’on songe enfin aux multiples applications de l’informatique embarquée, à commencer par sa présence massive dans les avions et les voitures. Pas étonnant dès lors que l’informatique soit l’un des deux secteurs dans lesquels la R&D est la plus importante. Tout ce qui tourne autour de son développement capture aujourd’hui 30% de la R&D dans le monde. Or la corrélation entre investissement dans les technologies de l’information et croissance du PIB est démontrée, le cas de la Corée le prouve avec éloquence. Le développement de la vie numérique est inéluctable. Elle n’existe dans la société que depuis 40 ans et n’en est qu’à ses débuts. Compte tenu de ces vastes perspectives, les compétences disponibles ne sont pas suffisantes. Les écoles forment certes des ingénieurs de qualité, mais les entreprises et leurs partenaires que sont les SSII réclament davantage encore de talents. Un groupe comme Sanofi-Aventis emploie 3 000 informaticiens dans le monde et continue d’offrir à des jeunes des parcours variés. L’informatique a besoin de compétences, mais surtout généralistes : des gens qui remplissent au mieux leur fonction d’interface, capables de réfléchir, pour un problème donné, au meilleur compromis possible entre le spécialiste informatique et le métier concerné. Ce sont des choix clés : il est si facile de se tromper quand on ne se parle pas ! L’ingénieur en informatique doit donc se plonger dans les réalités -langage, histoire, contexte- du métier particulier dont il sert le développement. Et bien connaître la technologie, mesurer les chances et les risques de chaque solution pour mettre en œuvre celle qui va vraiment faire la différence. Moi qui ne suis pas à l’origine informaticien mais financier, arrivé à l’informatique par les opérations après avoir dirigé un centre de profit, je peux témoigner n’avoir jamais connu une telle variété ni une telle richesse d’activités que dans ce métier, tel qu’il s’exerce aujourd’hui.

Bruno Ménard, Président du CIGREF * Vice-Président Systèmes d’information de Sanofi-Aventis

* Club Informatique des GRandes Entreprises Françaises

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>De quoi séduire l L’informatique : plus que jamais un eldorado

Le nouvel âge de l’informatique Confronté à une demande immense et peinant à recruter, le métier se concentre sur l’innovation pour automatiser les tâches courantes de développement. Il se rapproche ainsi de la recherche et devient de plus en plus passionnant.

fonctionnement de l’entreprise et de réduire ses coûts devient encore plus impérieuse en période de vaches maigres. Troisième, et importante, source d’activité : les projets métiers ; leur variété croissante, grâce à l’informatique embarquée, les rend de moins en moins sensibles à la conjoncture. Une activité constante enfin, l’infogérance, c’està-dire la gestion externalisée auprès de SSII.

4 Projet élève : calcul d’itinéraires routiers.

Qu’est-ce qui rend les informaticiens si confiants en l’avenir de leur spécialité ? N’a-t-elle pas connu il y a quelques années, avec l’éclatement de la bulle Internet, une correction, y compris en termes d’emplois ? « Nous ne sommes plus dans le même schéma, répond Narendra Jussien, responsable du département informatique de l’Ecole des Mines de Nantes. L’activité a cessé d’être cyclique. » Sa certitude se fonde sur une analyse des quatre grandes sources d’activité de l’informatique.

Ces observations amènent toutes la même conclusion : dans le domaine professionnel comme dans celui des loisirs, en fait dans tous les aspects de la vie en société, les besoins en applications informatiques vont connaître une croissance exponentielle. Et en face, quelle sera l’offre de compétences ? L’analyse de la situation dans les grands pays montre que le nombre total d’informaticiens va être stationnaire, au mieux très légèrement croissant. Il ne faut pas oublier en effet que les pionniers arrivent à l’âge de la retraite, ce qui renforce encore les besoins de recrutement.

« Élever le niveau d’abstraction » On imagine mal la première se tarir puisqu’elle est liée à la réglementation et à ses changements. Modifie-t-on la présentation des plaques d’immatriculation ? Permet-on à de nouveaux intermédiaires financiers de commercialiser le livret A ? L’informatique est aussitôt mobilisée. La seconde est la rationalisation des systèmes d’information. Une activité anticyclique, assure Narendra Jussien, car la nécessité d’optimiser le

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L’informatique paraît donc durablement à l’abri du chômage, qui d’ailleurs ne l’a jamais sévèrement frappée : dans le creux de la vague qui a suivi le tournant de l’an 2000, on a seulement vu le temps de recherche d’emploi augmenter de deux à trois mois en un an. Aujourd’hui, l’informatique est le premier secteur pour le recrutement et le taux de chômage y tourne autour de 1,7% ; autant

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Guillaume Rochart (Option Génie des Systèmes Informatiques - 2002) Ingénieur de recherche au e-lab – Bouygues S.A.

S avo ir re s t er à l a p o in t e de l a n o u v e a u t é «Une fois diplômé, j’ai poursuivi ma formation avec une thèse sur la programmation par contraintes à l’Ecole des Mines et à l’Université de Nantes, durant trois années. Je suis ensuite entré chez Bouygues S.A., où j’avais effectué mon stage de fin d’études, lequel m’avait laissé de bons souvenirs. Au sein du e-lab, le laboratoire de recherche, je m’intéresse à deux domaines. Le premier est celui de l’optimisation, très lié à ma thèse. Nous créons des

dire qu’il n’existe pas. Le poids économique du secteur donne une idée de ses besoins : avec 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le logiciel et les services informatiques égalent le BTP ou la pharmacie. Mais ils ne représentent qu’une partie des informaticiens, puisqu’il faut compter en outre ceux qui exercent leur métier dans les entreprises utilisatrices, notamment les grands groupes industriels et financiers. En fait, l’informatique a très vite renoué avec la pénurie d’ingénieurs : 40 % des acteurs interrogés depuis le début de l’année affirment n’avoir pas réussi à recruter comme ils le voulaient. Si, comme il est à craindre, la situation s’aggrave, quelle sera la solution ? «Non pas former plus d’ingénieurs, cela ne suffira pas, mais améliorer la technologie pour faire en sorte qu’un informaticien produise davantage, explique Jean Bézivin, en délégation à l’Ecole des Mines de Nantes et responsable scientifique de l’équipe AtlanMod. Autrement dit, élever le niveau d’abstraction de l’informatique pour qu’une grosse partie des applications soient fournies par des non informaticiens. »

logiciels destinés à optimiser les nombreux processus mis en œuvre au sein du groupe, par exemple les plannings des call centers. L’autre champ de recherche, plus proche de mes connaissances acquises en GSI, est celui des nouvelles technologies. Il s’agit ici de développer les applications qui équiperont bientôt les mobiles, comme les plate-formes de vidéo à la demande. Il faut savoir rester à la pointe de la nouveauté, mais aussi questionner en permanence ses savoirs et ses compétences. Ma mission présente un formidable attrait : on ne cesse jamais d’apprendre ! »

Les atouts de la région nantaise Nantes peut se prévaloir, à deux titres au moins, d’une position privilégiée dans l’informatique. En premier lieu, la métropole atlantique se trouve au cœur d’une région qui, entre Le Mans et Niort, a vu se multiplier les implantations de banques, mutuelles et autres services financiers. Autrement dit, des grands comptes pour qui l’informatique est stratégique. « Or il s’agit souvent de systèmes informatiques créés il y a une quarantaine d’années, tant bien que mal adaptés au coup par coup, et qui ont un urgent besoin de modernisation », explique Narendra Jussien. Plonger dans les codes dont les auteurs ont disparu, en extraire les « règles métier » pour refaire un système neuf, c’est la mission d’informaticiens pointus, mission qui réclame souvent des synergies entre un tissu de PME et des laboratoires de recherche. En second lieu, la région nantaise est très impliquée dans le phénomène des logiciels libres, qui désormais intéresse les grandes entreprises. Mais ces logiciels ne sont pas utilisables en l’état : il faut les adapter aux besoins spécifiques de l’utilisateur, et c’est là encore le rôle de PME informatiques associées à des chercheurs. C’est aussi l’occasion de nouer des rapports d’un type nouveau en un « cercle vertueux » dont se réjouit le responsable du département informatique de l’Ecole : « Traditionnellement, l’activité des chercheurs débouchait sur une création industrielle, ce qui avait paradoxalement pour inconvénient d’appauvrir le labo, explique-t-il. Désormais, on voit de grandes entreprises poser des questions à des labos, lesquels amorcent une réponse avant de passer le relais à des PME qui la finaliseront ». Nantes expérimente, parfois avec des financements européens, ce nouveau modèle qui présente l’intérêt d’accroître la densité de PME innovantes, mesure essentielle de la qualité du tissu industriel. « Le libre a un autre mérite : restant très proche de la personne -le contributeur-, il permet à un étudiant de rendre ses travaux visibles au niveau mondial », ajoute Narendra Jussien.

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L’informatique : plus que jamais un eldorado

Pascal Brunot (Option Génie Informatique Pour l’Aide à la Décision - 2003) Project Engineer Senior Schneider Electric Italie

D e s mé t h o de s e x t r ê memen t s o lide s

« Ma tâche est de créer des passerelles entre deux mondes qui coexistent dans l’univers de la production industrielle : celui des systèmes de contrôle et de supervision, qui pilotent en temps réel les machines et le processus, et celui des progiciels de gestion de l’entreprise, qui traitent les fonctions administratives et financières. Les logiciels que nous fournissons ont pour but de faciliter la communication entre ces deux parties d’un processus global afin de fluidifier leur fonctionnement. J’ai débuté dans ce domaine chez OCRIM, entreprise italienne de meunerie, et poursuis aujourd’hui avec un champ d’application plus large, chez Schneider Electric Italie. Ce qui est motivant dans l’industrie, c’est de voir très concrètement au quotidien le résultat de ses efforts au travers des produits

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sortant des usines. Mais attention ! Il faut mettre en œuvre des méthodes de conception, d’écriture, de test et de validation des logiciels extrêmement solides. En effet, dans ce métier, la moindre erreur se traduit par l’arrêt de la chaîne de

pour manufacturer automatiquement les programmes correspondants. Mais il faudra être capable d’assurer la coordination, l’orchestration de ces langages dédiés. »

Des gens « ultracompétents » Cette évolution qui s’amorce déjà emporte une conséquence : si les informaticiens s’emploient à transférer une partie de leurs compétences vers les non informaticiens, ils vont en conserver la partie la plus passionnante. En fait, la plus proche de l’activité des laboratoires de recherche, à l’image de ceux de Nantes, qui travaillent notamment sur les moyens d’extraire et de mettre des « morceaux » de code à disposition des utilisateurs. Abandonnant les tâches répétitives, automatisables et délocalisables, ils se concentrent chaque jour davantage sur les travaux les plus innovants, à forte valeur ajoutée.

production. Mes responsabilités sont donc particulièrement exigeantes. »

Pierre Cointe, désormais à la tête du Lina (Laboratoire d’Informatique de Nantes Atlantique) après avoir longtemps dirigé le département informatique de l’Ecole, confirme cette nécessaire évolution conduisant à l’idée de « l’ usine logicielle » : « Des outils opéreront de plus en plus la transformation entre un mode de pensée et un code exécutable, explique-til. C’est le retour aux langages dédiés capables de formaliser un domaine particulier. Selon les métiers, les utilisateurs disposeront de modèles pour exprimer leurs différentes facettes. Ils pourront ensuite utiliser des générateurs

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L’informatique peut donc prétendre de nouveau séduire les jeunes. Car, il faut bien le reconnaître, ce n’est pas suffisamment le cas. « La difficulté à les attirer s’observe dans tous les pays développés, note Narendra Jussien. Et pour cause : l’informatique est partout, elle paraît banale et ne fait plus rêver. » « Notre génération a vécu l’époque passionnante des pionniers, confirme Jean Bézivin, alors qu’aujourd’hui les jeunes en ont une image rébarbative. Or c’est une image fausse : non, on ne passe pas des nuits entières sur un clavier à exécuter des tâches répétitives ; il existe au contraire de nombreux secteurs extrêmement innovants dans lesquels on peut donner la pleine mesure de sa créativité.» Pour Pierre Cointe, l’élévation du niveau de celle-ci ne fait aucun doute : « Les langages de programmation vont devenir de plus en plus complexes, assure-t-il. On va avoir besoin de gens ultracompétents.»

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>Des opportunités Un domaine d’excellence de l’Ecole Le département informatique, en coopération avec le CNRS et l’INRIA, est depuis longtemps en pointe dans le domaine des sciences et technologies logicielles. Ses moyens viennent encore de se renforcer.

Un mini Data Center pour l’expérimentation des solutions recherches proposées dans le département informatique.

Permettre aux utilisateurs non spécialistes de s’approprier facilement de nouveaux langages informatiques, leur donner ainsi davantage d’autonomie tandis que les informaticiens

se recentrent sur leur vrai métier d’expert : cette évolution actuelle de la discipline correspond parfaitement à l’orientation des recherches menées à l’Ecole des Mines de Nantes depuis la création du département, en 1992. On sait en effet que dans le génie logiciel, qui constitue avec l’aide à la décision l’une de ses deux spécialités, elle excelle dans ce qui s’appelait au départ les « technologies objet », c’est-à-dire un ensemble de langages de programmation et de modélisation permettant d’identifier, d’extraire et d’adapter des composants logiciels pour les réutiliser facilement et au moindre coût dans de nouvelles applications. Au fil des ans, le principe est devenu de plus en plus sophistiqué, ce dont le vocabulaire porte témoignage : après les « objets », et les « composants », le terme d’« aspects » s’est imposé, et si la manifestation vedette qui réunit chaque mois professionnels et chercheurs à l’Ecole s’appelle toujours «Les Jeudis de l’Objet», l’équipe concernée, naguère OBASCO (OBjects, Aspects et Composants), prend désormais le nom d’ASCOLA (ASpect and COmponent LAnguages).

Benoît Salomon (Option Organisation et Management des Technologies de l’Information - 2000) Manager en organisation des systèmes d’information – Capgemini Consulting

D é v el o pper une v i s i o n l a rge de l’ en t repri s e « Je suis entré au cabinet de conseil Ernst & Young juste à la fin de mes études à l’Ecole des Mines de Nantes. Je souhaitais m’orienter vers ce type d’activité car il implique une grande variété de missions à prendre en charge et de clients avec qui traiter, et permet donc de développer rapidement une vision riche et large de l’entreprise. C’était également la possibilité de se pencher sur les projets plus en amont avec le management au lieu de se cantonner à un seul de leurs aspects et de rester le nez dans la technique seule. Cette démarche correspond d’ailleurs à l’esprit de ma formation, qui mêle la connaissance des systèmes d’information et l’implication dans le management. Je recherchais une activité dynamique et je n’ai pas été déçu : c’est comme si j’avais, au fil de mes missions, occupé une vingtaine de postes différents. Mes responsabilités m’amènent aujourd’hui à travailler davantage avec les dirigeants des sociétés qui nous consultent. Au-delà de la connaissance des entreprises, j’affine désormais ma perception des enjeux à l’échelle de secteurs d’activité entiers. Le plaisir de la découverte n’en est que mieux renouvelé. »

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>à saisir... L’informatique : plus que jamais un eldorado

Une formation à succès Le département informatique de l’Ecole des Mines de Nantes porte les deux options qui relèvent directement de son domaine de recherche : GSI (génie des systèmes informatiques) et GIPAD (génie informatique pour l’aide à la décision). Mais l’informatique est également très présente dans trois autres des neuf options nantaises : AII (automatique et informatique industrielle), GOPL (gestion des opérations en production et logistique), enfin OMTI (organisation et management des technologies de l’information). Le département forme deux grandes catégories d’ingénieurs : des architectes logiciel, chez l’utilisateur final, en SSII mais aussi dans des PME innovantes (rationalisation et optimisation grâce à des outils informatiques). Environ 20 % des diplômés s’orientent vers la recherche et font ensuite un doctorat. Au-delà du département, toujours dans les STIC, l’option OMTI forme, quant à elle, des ingénieurs qui accompagnent le changement dans les entreprises à l’occasion de l’introduction ou de la migration de systèmes d’information ; ils possèdent donc à la fois une bonne connaissance des organisations et la maîtrise du pilotage des projets informatiques.

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L’informatique à l’Ecole des Mines de Nantes, c’est aussi EMOOSE (European Master in Object-Oriented and Software Engineering technologies), un master of science créé en partenariat avec la VUB (Vrije Universiteit Brussel) et associant également tout un réseau de laboratoires européens (le réseau d’excellence AOSDEurope), sud-américains et australiens. Depuis 1999, il attire chaque année des élèves français et étrangers passionnés par la recherche dans le domaine du génie logiciel. Dans le cadre de la formation des ingénieurs, études et carrières internationales sont déjà l’un des attraits des options informatiques. Des doubles diplômes y sont possibles aux ÉtatsUnis (Georgia Tech à Atlanta), en Colombie (Universidad de los Andes à Bogota), au Canada (Polytechnique de Montréal), en Chine (Jiao Tong à Shanghai), en Allemagne (Technische Universität à Berlin) et bientôt en Australie. Ce caractère international des carrières, souvent au contact de la recherche, de même que l’accès rapide à des fonctions de responsabilité à la fois passionnantes et rémunératrices font la satisfaction des diplômés des options informatiques. Narendra Jussien, qui reste en contact avec eux, est catégorique : « C’est un choix que pas un ne regrette ! »

Dans cette voie de recherche, l’activité du département vient de s’étoffer avec la création de l’équipe AtlanMod (pour «Atlantic Modeling»), commune à l’INRIA et à l’Ecole des Mines de Nantes et dirigée par le professeur Jean Bézivin en délégation de l’Université de Nantes.

et l’évolution des systèmes logiciels. « Aux débuts de l’informatique, on écrivait du code proche de l’électronique, rappelle Jean Bézivin. La tendance a toujours été de monter en abstraction, de rapprocher le langage de l’utilisateur. C’est ce que faisait la technologie objet depuis les années 80 ; aujourd’hui, nous montons une marche de plus. »

Des partenariats de qualité Le domaine de recherche d’AtlanMod est celui de l’ingénierie dirigée par les modèles, qui représentent les différentes facettes d’un système logiciel en cours de construction, d’exécution ou de maintenance. L’hypothèse de base est que le code exécutable classique n’est souvent plus le bon niveau d’abstraction pour la représentation de ces différentes facettes ; il faut donc développer une « boîte à outils » de modélisation contenant des langages dédiés (Domain Specific Languages, ou DSL) qui vont diriger le cycle complet de développement. Ces recherches répondent à un besoin industriel : disposer d’une organisation régulière et homogène pour la réalisation, le support de fonctionnement

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L’autre grand domaine de recherche du département informatique est la programmation par « contraintes » pour la construction de systèmes d’aide à la décision. Progressant en réponse à des demandes industrielles d’entreprises nationales ou régionales, l’équipe Contraintes est le plus souvent confrontée à des problèmes d’optimisation et de rationalisation : emplois du temps, logistique, organisation de la production, planification de missions, etc. Par là, elle apporte souvent une contribution au développement durable. « Mettre au point un outil informatique qui va piloter un moteur pour optimiser son fonctionnement, c’est aussi une façon de répondre aux préoccupations environnementales », souligne Narendra

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Jérôme Connac (Option Génie des Systèmes Informatiques - 2002) Cofondateur et directeur commercial de Limonetik

Vi v re m a pa s s i o n de l’ in f o rm at i q ue av e c dava n ta ge de libert é «En 2006, après avoir occupé différents postes dans le secteur informatique, je me suis associé à cinq autres ingénieurs pour monter Limonetik. Le domaine de notre start-up : les paiements sur Internet. De nombreuses enseignes se limitent à la carte bleue et refusent les cartes de fidélité ou de crédit à la consommation pour ces paiements, arguant des difficultés techniques et des coûts nécessaires à la mise en place des outils adaptés. Limonetik se positionne comme intermédiaire entre ces sociétés et leur fournit une solution technique complète. Nous travaillons actuellement avec Cofidis ou encore Le Printemps, et 2009 sera l’année du décollage pour Limonetik. Aujourd’hui, je me consacre entièrement à la partie commerciale de notre activité. Mais mes compétences techniques sont un atout majeur dans mes démarches : pouvoir parler le langage d’un directeur marketing aussi bien que celui d’un DSI est perçu comme un gage de sérieux, rassure mes interlocuteurs et me permet d’être plus efficace. De plus, être mon propre patron me fait vivre ma passion de l’informatique avec davantage de liberté et me donne toute latitude pour travailler comme je l’entends. »

Jussien, le responsable du département informatique. Les projets que conduit l’équipe lui permettent d’enrichir une bibliothèque de programmation par contraintes baptisée CHOCO, développée en partenariat avec Amadeus SA et Bouygues. Deux axes de recherche et trois équipes, donc, mais dans tous les cas des questions d’une telle complexité et des progrès qui circulent et vieillissent si vite que travailler seul dans son coin n’aurait aucun sens. Ainsi, les équipes Contraintes et ASCOLA font partie du Laboratoire Informatique de Nantes Atlantique, nouvelle Unité Mixte de Recherche (UMR) créée par le CNRS en janvier 2008 et regroupant aussi neuf autres équipes de l’Université de Nantes et de Polytech sur deux axes privilégiés des «Architectures Logicielles Distribuées» et de l’ « Aide à la Décision ». ASCOLA et AtlanMod sont également des équipes INRIA rattachées au centre INRIA de Rennes Bretagne Atlantique. L’Ecole est également très présente dans une autre unité mixte de recherche dédiée à la robotique et l’automatique embarquée : l’IRCCyN, Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes.

Les promesses d’Atlanstic L’IRCCyN et le LINA, associés à un troisième laboratoire, l’IREENA (Institut de Recherche en Électrotechnique et Électronique de Nantes Atlantique), font partie de la fédération de recherche Atlanstic. Les centres d’intérêt de l’IREENA vont de la physique des matériaux

au traitement du signal en passant par l’électromagnétisme théorique et le génie électrique, ce qui fait dire à Narendra Jussien : « Du silicium à l’utilisateur, l’ensemble des compétences requises dans le domaine des STIC sont réunies dans cette fédération. » Atlanstic compte 400 chercheurs, dont plus de 200 doctorants, soit l’équivalent de l’IRISA de Rennes. Créant des synergies nouvelles en recherche fondamentale et appliquée, elle ambitionne naturellement de promouvoir l’attractivité de la Région des Pays de la Loire sur les enjeux scientifiques, technologiques et sociétaux majeurs liés au STIC.

Les pionniers de l’alternance Le département informatique innove dans la formation : pour la première fois, deux élèves ingénieurs suivent depuis la rentrée leur dernière année sous la forme d’un contrat de professionnalisation. Une expérience significative de l’entreprise, voire un atout face à des diplômés au parcours plus classique. Tous deux élèves de l’option GSI (génie des systèmes informatiques), ils partagent leur 4ème année entre formation à l’Ecole et travail en entreprise, Steria pour l’un et Sogeti pour l’autre. Jusqu’en février, ils passent dans ces SSII un jour par semaine en plus des cours. Au moment du stage qui débute ensuite, ils se retrouvent tout naturellement à 100 % dans leur entreprise, comme leurs camarades. « Mon emploi du temps est un peu plus chargé, car je dois rattraper une demi-journée de cours par semaine », explique Loïc Duhaut, celui de Sogeti. « Un effort supplémentaire est à fournir, confirme Martin Richard, adjoint-enseignement au responsable du département informatique, car il n’est pas question d’abaisser notre niveau d’exigence. » Mais les deux précurseurs vivent bien la situation : l’entreprise avait pris le temps d’étudier leur profil et d’expliquer la mission. « Je développe un outil métier pour une compagnie d’assistance, explique Loïc, et j’utilise une technologie assez nouvelle du langage Java, GWT». Incidemment, cela lui permet de gagner 1 500 euros brut par mois. « Les élèves volontaires doivent bien réfléchir. S’ils choisissent de débuter ainsi leur parcours professionnel, ils ne peuvent en même temps briguer un double-diplôme ou un master complémentaire à la fois pour des questions de calendrier et de charge de travail, remarque Martin Richard. En revanche, un élève peut se voir confier par l’entreprise qui l’accueille une mission orientée recherche et poursuivre ensuite en thèse. » Si la formule cadre bien avec le projet professionnel, elle peut donc constituer une excellente solution pour certains élèves. Lancée à titre expérimental cette année, la formule est appelée à monter en puissance à la rentrée prochaine.

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Green IT : halte au gaspillage ! Sait-on qu’au train actuel l’énergie mondiale consommée par Internet dans 25 ans égalera toute la production de 2008 ? Que les data centers accaparent déjà 2 % de l’électricité mondiale ? Qu’un avatar sur Second Life en consomme autant qu’un habitant du Brésil ou que dix du Cameroun? Il est urgent d’arrêter ce gaspillage, et les chercheurs en informatique entendent bien y contribuer. C’est par exemple un des buts du projet SelfXL, porté par l’équipe ASCOLA et labellisé par l’Agence Nationale de la Recherche. « Les ordinateurs des data centers sont comme des voitures dont le moteur tournerait toujours à 6 000 tours/minutes et ne disposeraient que d’une pédale d’embrayage pour contrôler la vitesse. Nous sommes en train d’inventer la pédale d’accélérateur, explique le coordinateur national du projet, Jean-Marc Menaud. Via la virtualisation, nous mettons au point des techniques de migration pour déplacer et regrouper sur une même machine des calculs, permettant ainsi l’extinction des ordinateurs qui ne servent pas ou plus. Non par des “solutions propriétaires”, mais bien des solutions génériques transparentes et libres pour l’ensemble des utilisateurs. » Cette contribution de la recherche informatique au développement durable, ce que l’on appelle le Green IT, prend d’autres formes, par exemple mieux recycler les ordinateurs et accroître leur durée de vie. On y parvient en améliorant leur conception, mais aussi en travaillant sur les logiciels. Sans oublier l’aspect humain du développement durable : il y a quelques années, un groupe d’élèves a développé un logiciel de recensement pour pays en post-conflit pour ordinateur à bas coût (OLPC) pour l’ONU.

« La vocation de cette fédération est de se présenter comme un interlocuteur unique, permettant d’afficher un pôle de compétences et un « campus » visible internationalement et suffisamment attractif pour participer à un écosystème STIC Grand Ouest, ajoute Pierre Cointe, directeur du LINA. Les réformes en cours dans la recherche et l’enseignement supérieur poussent à de tels regroupements. » Dépasser le cadre régional est une nécessité reconnue depuis longtemps par l’Ecole des Mines de Nantes. À cet égard, l’axe NantesRennes s’impose pour faire de l’Ouest une zone d’excellence en informatique. Cet axe existe déjà, non seulement par la coopération avec l’INRIA, mais aussi par le travail mené en commun dans le cadre du pôle de compétitivité à vocation mondiale «Images et réseaux», qui associe Bretagne et Pays de la Loire.

10 Jean-Sébastien Brunner (Option - Génie Informatique Pour l’Aide à la Décision - 2003) Chef de projet technologies sémantiques - Thalès

Tr ac er le s c o n to ur s de l’ in f o rm at i q ue de dem a in « Ma mission, d’abord chez IBM, puis aujourd’hui chez Thalès, consiste à enrichir les connaissances manipulées par les programmes informatiques pour les rendre plus performants en rajoutant des capacités de raisonnement logique. Ce travail sur les technologies sémantiques, hérité des techniques d’« intelligence artificielle », qui doit permettre d’optimiser les processus d’extraction, de traitement et d’échange de données, intéresse essentiellement les entreprises. C’est une activité récente, mais basée sur des technologies et des standards informatiques en constant renouvellement. Il faut en permanence se tenir au courant des dernières innovations dans le secteur, les analyser, repérer celles qui sont stables et appelées à s’installer durablement dans le paysage informatique. Tout va très vite, ce qui rend cette veille technologique d’autant plus primordiale qu’elle a un impact direct sur les produits que nous mettons ensuite au point. En participant ainsi à la sélection et à la définition des futurs standards, je contribue notamment à tracer les contours de l’informatique de demain. »

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>Pour l’innovation Le goût du défi Responsable de la R&D chez Caméon, une jeune PME nantaise, David Jaillet a supervisé la création d’un récepteur radio révolutionnaire en faisant ce qu’il aime le plus : jouer les touche-à-tout de l’informatique. basé sur une technologie complexe utilisant essentiellement l’open source au service d’une grande simplicité d’utilisation. Une philosophie que l’entreprise va conserver lors de sa diversification sur le créneau des objets communicants.

Un potentiel énorme

Pour David Jaillet, l’informatique est une histoire de famille. Son père étant ingénieur chez Bull, il baigne dedans dès le plus jeune âge et choisit rapidement d’en faire son métier. « J’ai intégré l’Ecole des Mines de Nantes parce que je voulais une formation qui ne fasse pas de moi uniquement un spécialiste de l’informatique, confie-t-il, mais qui me permette aussi de devenir un ingénieur polyvalent. » Grâce aux cours de l’option Génie des Systèmes Informatiques (GSI), l’architecture des logiciels et des systèmes n’a bientôt plus de secrets pour lui. En 1999, son stage de fin d’études chez MSI, spécialiste de la cryptographie, se transforme, après la remise de diplôme, en emploi d’ingénieur développeur. Davantage séduit par les petites structures, qui offrent « un champ d’action beaucoup plus large », et par la création d’entreprise, il se lance ensuite à l’assaut de la biométrie au sein de Caméon, une jeune PME nantaise. « J’ai été le premier salarié », s’amuse-t-il. Il y développe un logiciel de biométrie innovant,

Anticipant l’arrivée de la radio numérique en septembre 2009, Caméon a mis au point avec E-Steresys, société spécialement créée à cette occasion, un récepteur d’un tout nouveau genre : Diabolo. Le projet regroupe notamment RTL, le diffuseur TDF, le laboratoire de recherche Telecom ParisTech ou encore le multiplexeur Allegro, sous le patronage de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). « Les stations veulent profiter du passage au numérique pour diffuser de nouveaux contenus en complément du flux radio, explique David : images, animations, interactivité… Pour relever ce défi, j’ai dû identifier les différentes briques technologiques correspondant aux réponses à apporter, les assembler en un système cohérent, concevoir une interface tactile simple à utiliser et intégrer l’ensemble dans une enveloppe attrayante. » Diabolo donnera également accès au Webradios par le Wi-Fi, permettra la réception de la TNT et sera capable d’intégrer de nouveaux services. L’heure est maintenant à la présentation du prototype aux radios et aux industriels, ainsi qu’au dépôt de brevets. « Le potentiel de cet appareil est énorme, s’enthousiasme David. Avec sa commercialisation à grande échelle, les stations pourraient réellement offrir à leurs auditeurs tous les nouveaux services qu’elles ont conçus et qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde. C’est l’occasion pour la France d’être vraiment précurseur. »

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>Actualités Création d’une chaire déchets

L’Ecole des Mines de Nantes s’est intéressée, depuis sa création en 1990, au secteur nucléaire qui est devenu un de ses domaines d’excellence tant au niveau de l’enseignement que de la recherche grâce à son laboratoire SUBATECH UMR (Ecole des Mines, CNRS/IN2P3, Université de Nantes). En partenariat avec les recuteurs-clés du secteur nucléaire, l’Ecole enrichit ses compétences pour former leurs futurs ingénieurs à travers la création d’une première chaire consacrée aux déchets nucléaires avec pour partenaires l’Andra, AREVA et EDF, et d’une formation spécialisée sur la gestion des déchets nucléaires «Advanced Nuclear Waste Management» (ANWM). L’Ecole

répond ainsi aux attentes croissantes du secteur nucléaire qui recrute massivement des ingénieurs pour des métiers nécessitant un savoir-faire industriel de très haut niveau scientifique et technique, et une compréhension fine des interactions homme organisation dans le cadre des enjeux de sûreté.

7 mars 2009

Journée portes ouvertes Journée portes ouvertes des grandes écoles de Nantes : l’Ecole de design, l’Ecole des Mines, l’Ecole Supérieure du Bois, l’ENITIAA, l’ICAM et Polytech’Nantes. De 9h à 17h.

ça se passe à l’Ecole des Mines de Nantes Les « jeudis de l’objet » Depuis 1996, l’Ecole des Mines de Nantes anime un cycle de conférences intitulées «Les Jeudis de l’Objet.» Elles s’adressent à toute personne voulant s’initier, se perfectionner, échanger, partager ses idées et expériences autour de la technologie des objets, et plus généralement des architectures logicielles. Les Jeudis de l’Objet ont lieu à l’Ecole des Mines de Nantes une fois tous les deux mois, le dernier jeudi du mois. Ils se déroulent sous forme d’exposés (présentations de technologies, état de l’art) suivis de débats, et s’appuient sur le retour d’expérience des participants. L’accès est gratuit. Prochaine conférence le 29 janvier. En savoir plus : http://www.emn.fr/x-info/jobjet/

Les « jeudis de l’optimisation » Les Jeudis de l’Optimisation sont une déclinaison des Jeudis de l’Objet, autour des technologies de l’optimisation, de la recherche opérationnelle et de la programmation par contraintes, et plus généralement des outils d’aide à la décision. Ces conférences sont organisées tous les deux mois par l’Ecole des Mines de Nantes. L’optimisation y est abordée, par thématiques, à travers des applications et des études de cas dans les domaines les plus variés, tels que :

les transports et l’entreposage, l’industrie manufacturière, les activités financières et d’assurance, la production et la distribution de l’énergie et de l’eau, les télécommunications, la santé et l’action sociale, le commerce, la construction, la gestion des déchets et l’action environnementale, la bioinformatique, la métérologie et autres activités scientifiques, etc. Les conférences sont suivies d’un temps d’échanges et de débats fondés sur le retour d’expérience des participants. En savoir plus : http://www.emn.fr/x-info/joptim

Les rencontres du Nantes Java User Group Le Nantes-JUG est une association d’utilisateurs Java qui a pour but de réunir les acteurs du langage (professionnels, communautés open source, institutions, étudiants, enseignants...) afin d’échanger des idées et de discuter des avancées technologiques de la plateforme Java. Le groupe se réunit le deuxième jeudi de chaque mois pour discuter d’un thème, d’une technologie ou d’un outil. La participation est libre et gratuite. En savoir plus sur les rencontres à venir : www.nantesjug.org/

Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi. Lettre d’information n°80 - Décembre 2008 - 4 numéros par an - Editeur : Ecole des Mines de Nantes Service de la communication - 4, rue Alfred Kastler - La Chantrerie - B.P. 20722 - 44307 Nantes cedex 3 Tél. 02 51 85 81 92 - Fax 02 51 85 81 99 - e-mail : [email protected] - Directeur de la Publication : Stéphane Cassereau - Responsable de la Publication : Nathalie Le Calvez - Rédaction : ADH, Fabienne Millet-Dehillerin - Maquette : Céline Querniard - Impression : Goubault imprimeur / La Chapelle sur Erdre - Document imprimé sur Cyclus Print Mat par Goubault imprimeur certifié PEFC

Talents des Mines

le magazine de l’Ecole des Mines de Nantes - Décembre 2008 - n°80

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