Marie Joie de Dieu - Oricom

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celles qui, de par le monde, nourrissent une filiale dévotion envers la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Le livre se divise en deux sections. La première ...
Marie Joie de Dieu son rôle dans l’histoire du Salut et sa manifestation dans les nombres

Écrit par Steve Desrosiers

© Steve Desrosiers Courriel [email protected]

Marie, Joie de Dieu © Steve Desrosiers Courriel [email protected]

Introduction Qu'est-ce qui pourrait bien être dit sur la Sainte Vierge qui n'a pas déjà été écrit! Tellement d'ouvrages sont parus sur la mère de Jésus qu'il semble que le sujet soit maintenant pratiquement épuisé. Et pourtant, Saint Bernard, un des plus grands chantres de Marie, affirma : « On n'en dira jamais assez de Marie ». Il avait raison. Marie est une telle merveille de Dieu, si parfaite, que l'homme n'aura jamais fini de méditer sur le mystère qui l'entoure. Alors cet ouvrage a voulu apporter sa contribution, aussi petite soit-elle, dans le but tout simplement de toujours mieux la faire connaître et aimer. Aussi parce que la connaissance de la véritable doctrine sur la Vierge Marie constitue une clé pour la compréhension du mystère du Christ et de l'Eglise. Cet ouvrage s'adresse à tous ceux et celles qui, de par le monde, nourrissent une filiale dévotion envers la Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Le livre se divise en deux sections. La première, divisée en chapitres, aborde différents thèmes concernant la place et le rôle qu'occupe la Sainte Vierge dans le Plan du Salut de Dieu. Nous verrons pourquoi Marie est appelée la Joie de Dieu et pourquoi elle est la Mère de toute l'humanité. A partir d'une analogie, nous essayerons de mieux comprendre son rôle spirituel de Mère. Nous nous poserons quelques questions, à savoir quel âge avait-elle lors de son Assomption? Et comment peut-on affirmer que Marie est une prêtresse? Ce qui nous amènera à aborder le sujet controversé de l'ordination sacerdotal des femmes dans l’Eglise. On ne peut parler de Marie sans parler aussi de son Rosaire, cette arme par lequel l'Adversaire sera vaincu. Mais d'où le Rosaire tire-t-il dont toute sa force? Mystiquement, quelle est la valeur du chapelet? Une relation entre chaque grain du chapelet et le sang de Jésus et les larmes de Marie sera avancée. 2

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Le dogme de l'Immaculée Conception sera aussi présenté et analysé. Depuis quelques années une information circule laissant prétendre que Marie serait née suite à une intervention divine. Nous remonterons à l’origine de cette nouvelle révélation et verrons comment il serait possible ou non d’expliquer ce fait sans contredire les affirmations des théologiens et celles de l'Église. L'histoire de la chute d'Adam et Eve sera également abordée car nous verrons qu'il serait inconcevable de tenter de comprendre le mystère entourant la naissance de Marie sans posséder un minimum de connaissance de ce qui s'est réellement passé lors de la chute de nos premiers parents. Et puis finalement, dans le dernier chapitre, chacune des phrases de la prière Ave Maria sera brièvement analysée et expliquée. La seconde section présente une liste de nombres dans lesquels sont décrit plusieurs faits et gestes en correspondance avec la Vierge Marie. Ses diverses manifestations au travers des nombres sont tirées des saintes écritures, des traditions religieuses et aussi au cours de l'histoire lors de ses nombreuses interventions maternelles. Contrairement à la première, la seconde section ne nécessite pas de la part du lecteur d’être lue du début à la fin. Elle peut se feuilleter au hasard. Le lecteur choisira un nombre quelconque dans la liste afin d'y lire les divers points se rattachant à la Vierge en liaison avec ce nombre. Le lecteur s'aventure ainsi d'une certaine manière dans l'univers du symbolisme des nombres et de leur interprétation, suscitant à la fois la réflexion et la méditation. Le lecteur constatera que certains sujets sortent quelque peu des sentiers battus. Quelques points délicats en effet concernant la Vierge Marie dans l'Eglise seront abordés et analysés, de façon logique et structurée, de manière à demeurer le plus objectif possible en regard de certains faits. Les réflexions s'appuient sur de nombreuses références bibliographiques, tel que les saintes Ecritures, les révélations mystiques, quelques livres apocryphes et les écrits de théologiens et d'exégètes. Dans son ensemble l'ouvrage, malgré son envergure modeste, s'est voulu une petite mine d'information touchant divers aspects de la Vierge Marie. L'apprenti y trouvera quelques

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matières d'introduction. Tandis que le lecteur chevronné en littérature mariale y trouvera des points de réflexion en relation avec les connaissances qu'il possède fort possiblement déjà. Marie, c'est l'Arc-en-ciel de paix, pont entre Ciel et Terre, signe du pacte noué par Dieu avec les hommes. Puisse ce livre contribuer à mieux la faire découvrir et aimer.

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Partie I : Marie dans le Plan du Salut de Dieu

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Chapitre 1 Qu'est que la joie de Dieu? De nombreux passages bibliques font référence à la joie. Seulement dans le Nouveau Testament, le mot joie écrit en grecque revient soixante fois. Les Ecritures nous la recommandent avec insistance puisque l'équilibre intérieur de l'homme et sa relation avec Dieu semble en dépendre fortement. La joie est tellement importante qu'elle est un fruit de l'esprit.1 La véritable joie ne se laisse pas affecter par les circonstances contraires ou douloureuses, agissant comme un rempart, un abri, contre tout ce qui pourrait nous bouleverser. La joie est la marque des fils de Dieu et les croyants seront réunis au Ciel avec JésusChrist dans une joie éternelle. La sainteté semble impossible sans la joie. Pour l'apôtre Jean, elle est très liée à la connaissance du Christ ressuscité2 et elle devient un état intérieur de plénitude permanente.3 Le secret de la vie spirituelle, c'est la joie. « Apprends la joie pure et tu apprendras Dieu » nous dit la sagesse orientale. Si Dieu nous demande d'être joyeux, c'est que Lui-même l'est. Il ne nous demanderait pas quelque chose qu'Il ne fait pas ou qu'Il n'est pas Lui-même. Par nature, Dieu est toujours joyeux. Mais, dans sa création, qu'est-ce qui manifeste la joie de Dieu? Etrangement nulle part dans la Bible il n’est question de la joie de Dieu, sauf Néhémie qui l’évoque une fois brièvement : « La joie de Dieu est votre forteresse. »4 Nulle part il n’est question non plus de la joie de Jésus. Au contraire : « Jésus, qui au lieu de la joie qui lui était proposé, endura une croix, dont il méprisa l'infamie. »5 Et pourtant Dieu nous demande d'être dans la joie, heureux de sa joie. 6 Personnification de la Joie Le livre des Proverbes de l'Ancien Testament, écrit principalement par Salomon, est l'un des trois livres sapientiaux de la Bible. C'est un recueil de la sagesse d'Israël où dans certains passages c'est la Sagesse elle-même qui prend la parole.

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« Quand Il affermit les cieux, moi, j'étais là, quand Il grava un cercle face à l'abîme, quand Il condensa les masses nuageuses en haut et quand les sources de l'abîme montraient leur violence; quand Il assigna son décret à la mer et les eaux n'y contreviennent pas, quand Il traça les fondements de la terre. Je fus maître d'oeuvre à son côté, objet de ses délices chaque jour, jouant en sa présence en tout temps, jouant dans son univers terrestre; et je trouve mes délices parmi les hommes. Et maintenant, fils, écoutez-moi. Heureux ceux qui gardent mes voies! »7 La Sagesse qui parle dans ce passage ne semble pas n’être qu'un simple auteur s'exprimant au nom de celle-ci. La Sagesse qui s'exprime semble à tout le moins être vivante, comme si Elle était une vraie personne, l'écrivain retranscrivant ces lignes n'agissant que sous l'inspiration de cette même Sagesse. L'idée d'une sagesse personnifiée n'est peut-être pas qu'un simple artifice littéraire de l'auteur. Présentée comme une personne, Elle révèle elle-même dans ce passage son origine ainsi que la part active qu'elle prend à la création. Et si fondamentalement la joie de Dieu était également une personne? Durant environ la même époque, les grecs de la Grèce Antique étaient eux-aussi en quête de sagesse. Notamment bien connus pour leur recherche de vérité, de beaux et grands principes philosophiques furent établis avec intelligence et leurs textes sont encore étudiés de nos jours. Malgré leur grande connaissance ils semblaient toujours demeurer sur leur appétit car ils se plaisaient souvent à se demander entre eux « Qu'est-ce que la vérité? »8 Mais la vérité n'est-elle pas elle aussi personnifiée? La question ne serait-elle pas plutôt « Qui est la vérité? » Pour les chrétiens, la vérité est une personne. Et celle-ci s'est manifestée en Jésus-Christ lorsqu'il a lui même déclaré « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »9

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En posant les bonnes questions, on risque plus de trouver les bonnes réponses. Alors si au lieu de poser la question « Qu'est-ce que la joie de Dieu? » la véritable question à se demander serait « Qui est la Joie de Dieu? » L’âme pure, miroir de Dieu Par amour, Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance, est-il écrit dans le Genèse, pour qu'Il puisse se mirer dans son oeuvre. Dieu étant parfait, seule une créature sans taches dans son âme et son esprit pourra renvoyer à Dieu sa propre image. Une telle créature fera forcément la joie de son créateur car il se verra en celle-ci. Et pour les autres créatures, elle sera un véritable miroir de Dieu, reflet de sa divinité et de sa lumière. Marie, Joie de Dieu Marie c'est l'Immaculée, la sans tache, la toute belle. Elle est rayonnante de beauté, de pureté et de lumière. Marie, c'est l'âme qui a toujours reflété les pensées et les désirs de Dieu, comme dans un miroir parfait dont nulle ombre ne diminue l'éclat. C’est en elle que Dieu imprime sa propre image. Même à supposer qu'au Paradis nous n'ayons qu'elle à voir, nous serions bienheureux. Car Paradis signifie lieu où l'on jouit de la vue de Dieu, et celui qui voit Marie voit déjà Dieu car elle est le miroir sans tache de la Divinité. C'est pourquoi elle fait la Joie de Dieu. Cette Joie de Dieu, qui surpasse toutes les autres joies, n’est donc pas une pensée ou une notion abstraite mais bien une personne. Dieu, le Vivant, ne pourrait se contenter d'un principe inerte pour faire reposer sa joie. La Joie de Dieu doit être un reflet de Sa propre nature et être vivante comme Lui-même est Vie. La Joie de Dieu, c'est Marie, la créature la plus proche du Cœur de Dieu. Dieu lui-même appelle Marie « La Joie de Dieu ». « Elle est la Joie du Père, Sa Fille préférée et la plus chère. »10 « Joie de Dieu parmi vous, Marie, Mère du Divin Amour. »11

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« Elle est la Joie de Mon Sacré-Coeur, la Joie de Ma cour céleste. »12 Et dans les visions de Maria Valtorta, celle-ci est témoin d'un dialogue entre Jésus et sa Mère le mercredi saint chez Lazare à Béthanie : (Jésus) : « Tu sais obéir. Quel repos d'être avec toi! Car, Tu vois, Maman? Le monde ne peut comprendre, mais je trouve tout repos auprès de ceux qui obéissent... Oui. Dieu repose auprès des Obéissants. Dieu n'aurait pas eu à souffrir, à se fatiguer, si la désobéissance n'était pas venue dans le monde. Tout arrive parce qu'on n'obéit pas. De là vient la douleur du monde. De là vient notre douleur. » (Marie) : « Mais aussi notre paix, Jésus. Car nous savons que notre obéissance console l'Éternel. Oh! pour moi spécialement, ce qu'est cette pensée! Il m'est accordé, à moi, créature, de consoler mon Créateur! » (Jésus) : « Oh! Joie de Dieu! Tu ne sais pas, ô notre joie, ce qu'est pour Nous cette parole que tu viens de dire! Elle dépasse les harmonies des choeurs célestes... Bénie! Bénie toi, qui m'enseignes l'ultime obéissance et me la rends, par cette pensée, si agréable à accomplir! »13 Marie est la plus belle fleur du jardin céleste, qui ne fut jamais ternie par la moindre poussière. « (...) la Vierge dont la pensée était la joie de Dieu avant même que le temps ne fut, joie du Ciel, salut de la Terre, fleur de la Création plus belle que toutes les fleurs de l'Univers, astre vivant en comparaison duquel semblent éteints les soleils qu'a créés mon Père. »14 Le nom de Marie à lui seul est déjà un reflet de l'amour de Dieu envers elle. Il est dérivé du nom de Miryam, celui-ci étant composé de deux racines, l'une égyptienne et l'autre

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hébraïque. « Myr » en égyptien signifie l'aimée. Et « Yam » en hébreu est l'une des abréviations de Yahvé (Ya ou Yam). Marie, ou Miryam, veut donc dire : l'aimée de Dieu, la bien-aimée de Dieu. Le mot joie en grec se traduit par « chara » et celui-ci est construit à partir de la même racine que le mot charis, qui signifie grâce. Marie, joie de Dieu, possède du même coup la grâce. Elle est la pleine de grâce comme il est mentionné dans le début de la prière de l'Ave Maria: « Je vous salue Marie, Pleine de grâce. » Le Père l'a revêtu de toutes les vertus, comme un vêtement étincelant de lumière. A lui seul, le doux nom de Marie est déjà source de grâces et de bénédictions de Dieu. C’est à ce point que personne ne peut le prononcer avec piété sans en retirer quelque grâce.15 Nous aussi il nous est donné de pouvoir faire la joie de Dieu. Faire la joie de Dieu en imitant la Vierge Marie car Marie y est présentée comme le meilleur modèle qui s'offre à notre foi pour faire la volonté du Père. Toutes les âmes que Dieu a créées, Il les a créées pour Sa Joie.16 Et comment pouvons-nous imiter le mieux Marie pour s'assurer de faire la joie de Dieu? En devenant nous aussi l'épouse de Dieu tout comme l'est Marie. « On ne te dira plus : "Délaissée" et de ta terre on ne dira plus : "Désolation". Mais on t'appellera : "Mon plaisir est en elle" et ta terre : "Épousée". Car Yahvé trouvera en toi son plaisir, et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t'épousera. Et c'est la joie de l'époux au sujet de l'épouse que ton Dieu éprouvera à ton sujet. »17 Lors de sa création, l'âme fut faite à Sa ressemblance, belle et divine. Et nous devons nous efforcer, au cours de ce pèlerinage terrestre, de la garder aussi brillante que Dieu nous l'a confiée. Elle doit prendre bien garde de ne pas se ternir en entretenant une relation intime avec son Créateur, en vivant de Lui et avec Lui, et en gardant ses commandements. Alors tout comme Marie, nous ferons nous aussi la joie de Dieu pour sa plus grande gloire.

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La plus grande qualité de Marie c'est d'être Mère. Dieu a fait de sa Joie Sa mère, et cette mère est devenue aussi celle de tous les enfants de Dieu. Marie est mère, merveilleusement mère. Refuge assuré des pécheurs, elle les attend pour les purifier, les laver, les encourager et en faire de vrai fils de Dieu.

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Galates 5,22-29

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Jean 15,11

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Jean 16,22; 17,13

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Néhémie 8,10

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Hébreux 12,2

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1 Thessaloniciens 5,16; Matthieu 25,21

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Proverbes 8,27-32

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Jean 18,38

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Jean 14,6

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« Confidences de Jésus à Ses Prêtres et à Ses Fidèles », message du 7 décembre 1975

donné à don Ottavio. 11

Message de Jésus donné le 24 avril 2004 à J.N.S.R., cette messagère qui protège son

humilité sous les initiales « Je Ne Suis Rien ». 12

Vassula, « La vrai vie en Dieu, Supplément 9 », Editions du Parvis et Editions

Spirimédia, 1996, page 166. 13

Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 9, page 116.

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Marie Valtorta, « Les cahiers de 1943 », Centro Editoriale Valtortiano, 2002, p. 279

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Saint Bonaventure

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Message de Jésus donné le 14 mai 2004 à J.N.S.R.

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Isaïe 62,4-5

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Chapitre 2 Marie, notre Mère C'est au Calvaire, dans de terribles douleurs, que Marie est devenue officiellement la mère de la nouvelle génération des fils de Dieu. « Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple: "Voici ta mère." »1 La proclamation de la maternité spirituelle de Marie à l'égard des croyants représentés par le disciple bien-aimé venait alors d'être faite. De même que Marie est la Mère du Verbe Incarné, elle devient aussi la Mère de tous les autres enfants de Dieu. Ayant été la mère de la Tête, il est normal qu'elle soit aussi la mère des membres. Paul affirme que nous sommes tous les frères du Christ. Tous les frères entre eux n’ont qu'une seule et même mère. Au pied de la croix, Jean représente tous les enfants de Dieu, à qui est présentée leur Mère. Le moment ne pouvait pas être mieux choisi car c'est au pied de cette croix, dans la douleur, que Marie nous a vraiment enfanté spirituellement. C'est après l'accouchement qu'on présente l'enfant à sa mère. Même si c'est ce passage biblique qui est principalement cité pour expliquer la maternité spirituelle de Marie, au sein du christianisme ce passage est loin de faire l'unanimité pour en déduire pareille conclusion. Plusieurs chrétiens ne reconnaissent nullement Marie comme leur mère. Plutôt que de considérer l'esprit du texte, l'interprétation qui souvent en est faite est plus de nature symbolique ou encore purement littéraire, allant jusqu'à présumer que Marie aurait eu notamment d'autres enfants. Pourtant, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, est aussi le fils

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unique de Marie. Et la maternité spirituelle de Marie s'étend à tous les hommes que le Christ est venu sauver. Pour affirmer que Marie est notre mère, le passage en Jean 19,26 n'est donc pas celui qui enlève tout doute dans l'esprit des chrétiens. Il faut donc regarder ailleurs dans la Bible pour trouver un passage plus convaincant et qui sera sans équivoque. Mais avant de croire que Marie puisse être notre mère, encore faut-il admettre que nous avons effectivement une mère spirituelle. Cette notion de Mère n'est pourtant pas nouvelle. Déjà dans la Genèse il est écrit que Eve « a été la mère de tous les vivants ».2 Le nom d'Eve (qui est une transcription du grec et du latin) se dit en hébreu « Hawwâ ». L'étymologie populaire rattache ce nom « Hawwâ » au verbe « hâyâ » qui veut dire « vivre ». Pourquoi était-elle la mère de tous les vivants? Parce qu'elle porte en ses entrailles le germe même de la vie de l'époux, figuré par l'étymologie de son nom mais aussi par l'épellation de celui-ci en hébreu: hé-waw-heth. D'après le symbolisme des lettres hébraïques, la lettre hé, première lettre de Eve en hébreu, représente le souffle de l'existence, le germe de vie. Le waw représente entre autre l'union ou la fécondation et le heth la renaissance. Mais revenons au passage de la Genèse qui affirme qu’Eve « a été ». C'est donc dire qu'elle « n'est plus » la mère de tous les vivants. Ayant chuté avec Adam, elle aurait comme perdu son titre ou du moins son rôle de mère officielle dans le plan de Dieu tout comme ce fut le cas avec Adam.3 Paul dit que Jésus est le nouvel Adam.4 Si Paul dit vrai, mais alors qui est la nouvelle Eve? Dieu dit en plus au serpent qu'une femme lui écrasera la tête.5 Mais de quelle femme s'agit-il? Ce passage laisse sous-entendre que si le péché est entré dans le monde par une femme,6 Eve, c'est aussi par une femme qu'il va sortir. Et nombreux Pères et docteurs de l'Eglise ont reconnu dans la femme annoncée dans ce passage de la Genèse la mère du Christ, Marie, comme nouvelle Eve.

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Mais essayons de trouver dans les écritures un autre passage que Jean 19,26 qui confirmerait que cette notion de mère spirituelle est toujours d'actualité dans le plan de Dieu et que cette femme est maintenant Marie, la mère de Jésus. Si le premier livre de la Bible nous a permis de soulever la question, c'est dans le dernier livre de la Bible qu'on retrouvera la plus grande partie de la réponse. Le passage de l'Apocalypse chapitre 12 verset 1 à 17 raconte que le Dragon voulut dévorer un enfant mâle dès sa naissance mais qu'il ne put le faire car sa mère le protégea. Il s'attaqua alors directement à elle. Mais celle-ci s’enfuit au désert pour y trouver refuge. Après plusieurs essais infructueux, le Dragon vit qu'il ne pourrait rien faire contre la femme. C'est alors qu'il décida de s'en prendre à sa descendance. La femme et son enfant mâle dont il est question dans ce passage ne sont nul autre que Marie et Jésus. Certains exégètes ont déjà même fait le lien de ce passage avec celui de Mt 2,13-17 où il est mentionné que la sainte famille avait fui en Egypte afin d'échapper à Hérode qui voulait faire périr l'enfant nouveau-né que lui avait annoncé les Mages. Ceuxci avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, il « fut pris d'une violente fureur et envoya mettre à mort, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans ».7 De plus le verset Ap 12,5 mentionne que le fils qu'a enfanté la femme « doit faire paître toutes les nations avec un sceptre de fer » et que son enfant fut emporté vers Dieu et vers son trône. Ce passage est une citation du Psaume 2 connu par les exégètes comme traitant du Messie dominateur du monde : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et pour ta possession les confins de la terre; tu les broieras avec un sceptre de fer ».8 L'enfant du verset Ap 12,5 est donc celui qui est désigné par le Psaume 2, le Messie, soit le fils de Marie.

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Le mot descendance dont il est question au passage Ap 12,17 est le mot clé pour la compréhension. Ce verset est traduit de plusieurs manières dans les différentes versions bibliques. Bible de Jérusalem: « Alors furieux contre la Femme, le Dragon s'en alla guerroyer contre le RESTE DE SES ENFANTS, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus. » Louis Segond: « Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre aux RESTES DE SA POSTÉRITÉ, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » TOB: « Dans sa fureur contre la femme, le dragon porta le combat contre le RESTE DE SA DESCENDANCE, ceux qui observent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus. » Bible d'Osty: « Et le Dragon se mit en colère contre la Femme, et il s'en alla faire la guerre au RESTE DE SA DESCENDANCE, ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus. » Bible Chouraqui: « Le dragon brûle contre la femme. Il s'en va faire la guerre AU RESTE DE SA SEMENCE, ceux qui gardent les misvot d'Elohim et qui ont le témoignage de Iéshoua. » Bible de la Société Biblique Canadienne:

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« Le dragon est très en colère contre la femme et il part faire la guerre contre le RESTE DE SES ENFANTS, ceux-là qui obéissent aux commandements de Dieu et qui sont les témoins de Jésus. » Ainsi, selon les traductions, le mot descendance est parfois remplacé par les mots enfants, postérité ou semence, faisant tous allusion à la maternité de cette femme outre le fils qu'elle a eu et dont Dieu s'est réservé en l'emportant près de Lui sur son trône pour qu’il mène toutes les nations avec un sceptre de fer. 9 Ce passage fait donc référence à tous les autres enfants de Dieu de son Eglise dont cette femme, en l'occurrence Marie, est la Mère. Elle est à la fois Mère de l'Eglise et Mère de cette grande descendance, considérée comme étant sa grande famille spirituelle. Le dragon ne supporte pas la Femme, qu’elle soit Marie ou l’Eglise. Il peut donc être considéré que le verset Ap 12,17 est un autre passage biblique affirmant que la Vierge Marie est la mère du genre humain puisque c'est bien de Marie dont il est question dans cette vision de l'Apocalypse. Cette grande vision de la femme face au dragon nous donne un regard divin sur Marie, un regard qui unit ses deux maternités : maternité joyeuse à l'égard de Jésus, maternité douloureuse à l'égard des hommes. Ses deux maternités de Marie, à l'égard de la Tête et à l'égard des membres, sont inséparables. Et cette femme de l’Apocalypse, Marie, nouvelle Eve, mère de tous les vivants, écrasera la tête de Satan, selon la promesse de Dieu mentionnée dans la Genèse. Il y aurait peut-être une cause concernant cette réticence qu'ont certains chrétiens à accepter l'idée d'avoir une Mère spirituelle. Durant la longue période qui sépara la chute d'Eve et l'avènement de Marie, les enfants de Dieu furent pour ainsi dire orphelins. Sans Mère, n'ayant plus que Dieu seul comme Père, la mémoire des gens d'avoir déjà eu jadis une mère spirituelle s'estompa peu à peu dans leur esprit. Cet attitude se refléta au fil des siècles dans leurs écrits sacrés de sorte que la Bible ne fit pratiquement plus référence qu'au Dieu Unique en tant que Père. Maintenant que le temps de Marie est arrivé et que la Mère se manifeste à ses enfants, certains se demandent comment se fait-il? Faute de bien comprendre le rôle de Marie dans le plan de Dieu, ils se disent à quoi bon d'avoir une

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mère puisque les écritures n'en font pratiquement pas référence et que pendant des millénaires nous nous sommes débrouillés sans Elle! D'autres cependant ont désiré la connaître, savoir qui était la mère du Sauveur. Ils ont voulu découvrir son visage car au gré du temps leur mémoire avait perdu ce à quoi pouvait bien ressembler le sourire de la Mère. Et ils se sont mis à quêter son sourire.10 Les oeuvres artistiques ont bien tenté pendant des siècles de représenter Marie. Mais comment peut-on représenter la perfection? Elle transparaît de l'intérieur vers l'extérieur. Même si l'artiste réussissait à faire une forme parfaite, il ne pourrait y mettre cette lumière de l'âme qui est une chose spirituelle, la touche divine apposée sur toute chaire. Chaque fois que Marie est apparue et que les gens se sont donnés la peine de reproduire son apparence, ceux qui avaient eu le bonheur de la voir mentionnaient que l'oeuvre de l'artiste était belle mais que ce n'était pas Marie. Elle est belle autrement, d'une beauté que l'artiste ne peut reproduire et qu'on ne peut décrire. Au Ciel, Marie sera le plus beau visage qu'il nous sera donné de voir.

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Jean 19,26-27

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Genèse 3,20

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Le livre apocryphe « L'évangile de Barthélemie » rapporte une scène de ce qui se serait

produit au Ciel après l'Ascension de Jésus. Après avoir fait venir Adam et Eve devant lui, Dieu leur aurait dit que Marie était maintenant la mère des hommes et qu’Eve agirait désormais comme mère au côté de Marie. L’interprétation de ce passage laisse présumer qu’Eve aurait alors perdu son titre de mère officielle mais non son rôle de mère. 4

1 Corinthiens 15,45

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Genèse 3,15. Ce passage de la Genèse est appelé Protévangile (ou encore

Protoévangile). Il est considéré comme la première lueur du Salut annoncé par Dieu dans la Bible, la première annonce du Messie Rédempteur. 6

« Vois : mauvais je suis né, pécheur ma mère m'a conçu. » (Ps 51,7), « C'est par la

femme que le péché a commencé et c'est à cause d'elle que tous nous mourrons. » (Si 25,24) Les commentateurs bibliques mentionnent que si le texte accuse ainsi Eve d'avoir été la première à commencer à pécher et d'être la première cause de la mort de tous, c'est Adam et non pas Eve qui était le chef de toute l'humanité et c'est donc par lui qu'a été transmis le péché et ses conséquences. 7

Matthieu 2,16

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Psaume 2,8-9

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Apocalypse 12,5

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Psaume 44,13

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Chapitre 3 Marie et son rôle de Mère Au dernier Concile, le Pape Paul VI souligna que la Vierge Marie exerce une maternité spirituelle sur tous les baptisés et même sur toute l’humanité, puisque le Christ est mort et ressuscité pour tous. Par la puissance du Saint Esprit elle enfante la vie de la grâce en nous et elle veille sur son progrès. Cette maternité spirituelle et universelle de Marie ne consiste donc pas seulement à exercer en un lien affectif à notre égard. Par ses mérites et son intercession, elle contribue de façon efficace à notre naissance spirituelle et au développement de la vie de la grâce en nous. C'est pour cette raison que Marie est appelée par les Pères de l'Eglise « Mère de la grâce », « Mère de la vie », puisqu'elle régénère en nous la vie divine, étouffée jadis par la faute originelle. Pour assumer entièrement ce rôle de Mère spirituelle et universelle, la Vierge Marie se doit d'être membre à part entière du mystère de la Trinité. Elle se tient au coeur de la Sainte Trinité, au centre de ce triangle symbolique souvent utilisé pour représenter la Sainte Trinité. Dans les visions de la célèbre mystique allemande Anne-Catherine Emmerick, celle-ci mentionnait qu'elle voyait souvent l'Esprit Saint représenté par l'Oeil de Dieu au centre d'un triangle. Or, Marie étant l'épouse de l'Esprit Saint, elle se tient elle aussi au centre de ce triangle. Ainsi Marie est-elle la créature qui est le plus près du coeur de Dieu. Elle est celle par qui toutes grâces passent avant d'arriver jusqu'à nous.1 Dans les faits, cette perception spirituelle du rôle de Marie nous est à priori difficile à imaginer considérant notre capacité limitée à bien comprendre les rouages spirituels de la mécanique divine. Comment expliquer en effet que Marie, avec l'aide de l'Esprit Saint, nous donne la grâce et la vie divine? Cette difficulté à faire comprendre les choses de l'esprit, Jésus l'a rencontré également. Peut-être est-ce l'une des raisons pour laquelle il enseignait parfois aux foules sous forme

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de paraboles. Ces paraboles, ces comparaisons mystérieuses, n'avaient nécessairement pas pour but de recouvrir la vérité d’un voile hermétique mais bien de rendre accessible aux gens certaines notions dans la mesure où ils étaient capables de les prendre. S’il avait parlé en clair, les intelligences obscurcies dans la compréhension des réalités spirituelles auraient fort possiblement été aveuglées par la pleine lumière de la vérité. Il convenait donc que le Christ utilise des images, des analogies, pour leur faire comprendre progressivement. Alors utilisons le même principe dans le but de chercher à comprendre un peu mieux le rôle de la maternité spirituelle de la Vierge Marie à notre égard. D'abord il est nécessaire de comprendre comment l'homme est fait. Le modèle de compréhension le plus simple est celui donné dans les saintes écritures, à savoir que l'homme serait composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit. Essayons de trouver quelque chose de bien connu qui reproduirait ces trois dimensions de l'être. Prenons comme exemple l'ordinateur. Il s'agit alors de déterminer, par analogie, quelles parties de l'ordinateur seraient associés au corps, à l'âme et à l'esprit. Où est le corps? Toutes les composantes matériels du l'ordinateur, circuits électroniques analogiques et numériques, représenteraient par analogie le corps physique de l'homme. Où est l'âme? Cette partie immatérielle de l'homme manifeste la vie, extérieure et intérieure. C'est ce qui donne l'apparence que l'homme est vivant. De même le logiciel est ce qui fait que l'ordinateur peut interagir avec le monde extérieur. Le logiciel comme tel est invisible mais il est pourtant bien présent dans la mémoire volatile et non-volatile de l'ordinateur. Le logiciel serait donc l'âme de l'ordinateur.

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Où est l'esprit? L'âme manifeste la vie, mais en elle-même elle n'est pas la source de la vie. L'esprit est lumière mais il est aussi souffle de vie, celui qui donne la vie. Dans notre analogie, c'est le courant électrique qui donne vie à l'ordinateur et qui permet au logiciel de s'exécuter. Le courant électrique permet le fonctionnement, comme l'esprit donne vie à l'âme et au corps. A présent essayons d'aller un peu plus loin dans notre analogie. Où est la Vierge Marie? De la Mère de Dieu passe toutes les grâces divines puisqu'elle est la Mère. Marie est la boulangère de Dieu, celle qui façonne le Pain de Dieu pour qu'il soit comestible à l'homme, d'où l'Eucharistie. Elle a pétri ce Pain en son sien virginal pendant neuf mois. Et ce pain divin est devenu notre nourriture : « Je suis le Pain de vie. »2 De la même manière ici le rôle de la Vierge Marie serait représenté par le transformateur situé dans le bloc d'alimentation de l'ordinateur qui prend le courant alternatif, le réduit et le transforme en courant continue très faible afin que les circuits électroniques ne grillent pas sous une trop forte tension électrique. Les circuits de l'ordinateur ne pourraient pas être branchés directement sur la source haute tension provenant directement des centrales électriques. Ils ne sont pas conçus pour supporter une telle tension. De même l'homme ne pourrait supporter la lumière divine dans toute sa gloire. Il a besoin d'une personne, d'une mère, qui prend le Pain de Dieu, nous le transforme et nous le rend disponible et comestible pour que nous ayons la vie divine. Mais la Mère de Dieu ne pourrait accomplir adéquatement ce rôle si elle n'était pas l'Epouse de l'Esprit Saint. En effet le transformateur électrique, agissant comme un convertisseur ayant un côté primaire et un côté secondaire, permet à l'énergie d'être transférée de part et d'autre de ces deux enroulements par l'intermédiaire du circuit magnétique que constitue la carcasse du transformateur. Pour accomplir cette fonction, ces deux enroulements se doivent d'être magnétiquement couplés, c'est-à-dire qu'ils doivent être très proche l'un de l'autre, sans se toucher physiquement, séparés de quelques millimètres seulement pour éviter les courts

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circuits. Si la distance qui les sépare est trop grande, le transfert de l'énergie ne se fera pas. C'est pourquoi que le terme « couple » magnétique est utilisé afin de bien souligner que l'échange énergétique ne peut avoir lieu que s'ils sont unis en étant vraiment très près l'un de l'autre. De même, pour rendre accessible la grâce et la vie divine, la Vierge Marie et l'Esprit Saint doivent s'unir en formant un couple pour réussir à transférer et à convertir ce Pain divin destiné à ses enfants. C'est pourquoi que Marie est considérée comme l'Epouse de l'Esprit Saint, par cette union très proche et intime qu'elle entretient avec la Troisième Personne de la Sainte Trinité, à l'image de l'époux avec son épouse formant un couple parfait. C'est un mystère d'union de vie et d'amour qui fait qu'elle est toute relative à l'Esprit Saint; elle est toute à lui, cachée en lui pour lui. Toute sa vie est absorbée par le souffle de l'Esprit, par l'amour de l'Esprit, qui la met dans une unité de vie avec l'Esprit Saint. Le père Maximilien Kolbe, faisant référence au mystère d'intimité personnelle entre Marie et l'Esprit Saint, affirmait que « la Mère de Dieu est si parfaite et si unie à l'Esprit Saint qu'on l'appelle son épouse. » L'Esprit Saint lui est totalement donné, et elle lui est aussi totalement donnée. Elle ne peut agir que mue par lui et en dépendance totale de lui, tout en ayant une liberté parfaite. Elle peut dire en toute vérité : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est l'Esprit Saint qui vit en moi. » Par cette analogie, on comprend mieux comment Marie est l'instrument par excellence de l'Esprit Saint, et que l'Esprit Saint veut qu'elle exerce sur nous ce rôle de Mère, c'est-àdire que nous soyons enfantés à la grâce en elle et par elle; par l'Esprit Saint, certes, mais par l'Esprit Saint se servant de Marie. Pour nous faire comprendre que Marie est pour l'Esprit Saint l'instrument le plus merveilleux, l'instrument qu'il a aimé d'une manière très particulière, Saint Louis-Marie Grignion de Montfort nous dit que l'Esprit Saint ne peut pas agir en dehors d'elle, ou du

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moins qu'il ne le veut pas (car évidemment il le pourrait) pour que toujours Marie soit l'instrument de prédilection de son action d'amour. Il existe en effet un lien très intense entre Marie et l'Esprit Saint. On peut dire que l'Esprit Saint est comme l'âme de l'âme de Marie. Il la prend tellement en charge dans son amour qu'il lui transfert toute sa vie. L'Esprit Saint qui nous vivifie, donne en premier toute sa vie divine à Marie dans toute sa plénitude, et celle-ci se déverse ensuite sur nous. C'est donc avec Marie, non pas seulement par son intercession, mais par sa maternité dans l'ordre de la grâce, que nous naissons à cette vie divine, dans son coeur immaculé, dans la ferveur de son coeur immaculée. De part son statut d'Epouse, Marie est placée au centre de la Trinité, au centre du Feu divin. Et comme maman elle nous ouvre son coeur et nous reçoit dans un mystère d'amour ineffable. Les saints amoureux de Marie ont compris cela, proclamant que ceux qui veulent trouver Dieu, le Salut, la Vie, doivent aller à Marie. En elle se trouvent la Charité, la Vie, la Lumière, la Sagesse. C'est là que l'homme peut renaître et devenir un véritable fils de Dieu, d'homme qu'il était. Elle est la féconde et sainte Matrice qui jusqu'à la fin des siècles accueille, et continuera d'accueillir, ceux qui veulent naître en Dieu. Comme Corédemptrice, Marie coopère sans relâche au triomphe final de Dieu. Elle est cette charité inépuisable qui travaille à la gloire de Dieu inlassablement et en habit de Servante malgré sa gloire d'Epouse et de Reine. Elle est la Mère, la Mère parfaite de tous ceux qui lui demandent la Vie. Analogie très simpliste de prime abord mais qui apporte un peu d'éclairage sur ce que peut bien être le rôle de la maternité spirituelle de la Vierge Marie. La comparaison semblera peut-être prosaïque dans un domaine considéré comme sacré, mais elle a sans doute le mérite d'être explicite. Le même exercice aurait pu être fait en utilisant un projecteur vidéo : la lumière projetée représentant l'Esprit Saint, l'image projetée étant l'âme et la lentille pour l'ajustement de l'image, la Mère de Dieu. Tout peut servir pour celui qui sait méditer. Les explications fournis ici ne prétendent donc pas être autre chose

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qu'une tentative d'approche, une esquisse et une base de réflexion. On peut s'étonner de mon insistance sur le principe d'analogie mais référons-nous à la méditation suggérée par ces paroles fort connues : « Dieu créa l'homme à son image » et « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ».3 Evidemment ce ne sont que des analogies, des modèles de compréhensions, au même titre que les physiciens utilisent des modèles physiques et mathématiques très sophistiqués pour tenter de comprendre la mécanique de l'univers. Le fonctionnement réel de la maternité spirituelle de la Mère de Dieu sera beaucoup plus complexe dans sa dimension spirituelle. Néanmoins les analogies et les modèles peuvent être d'une aide précieuse dans la tentative de l'homme à comprendre les choses de l'esprit.

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Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), fondateur des Rédemptoristes et auteur de

l'ouvrage le plus populaire du 18e siècle sur la dévotion mariale « Les gloires de Marie », affirme que toutes les grâces que Dieu donne aux hommes passent par Marie. 2

Jean 6,49

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Paroles extraites de la Genèse 1,26 puis de la « Table d'Emeraude » d'Hermès

Trismégiste.

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Chapitre 4 L'Assomption de Marie L'Assomption de Marie est l'ascension corporelle de la Vierge au Ciel. Elle a été élevée corps et âme, dans la gloire de Dieu, pour être ainsi préservée de la corruption du tombeau. Cette fête est célébrée le 15 août. Assomption ou Dormition? L'Assomption de la Vierge Marie n'est pas décrite dans la Bible. Cette croyance n'aurait donc en principe aucune base scripturaire mais la tradition chrétienne très ancienne témoigne de la mémoire de ce fait. L'Eglise Orthodoxe partage la même croyance que l'Eglise Catholique pour l'ascension de la Vierge bien que le terme Dormition soit utilisé au lieu de Assomption. L'Occident parle de l'Assomption et l'Orient de Dormition. La différence est sémantique, diront les théologiens. L'Assomption traduit l'idée que la Vierge ne s'élève pas d'elle-même au Ciel mais qu'elle est élevée ou assumée. La Dormition insiste sur la douceur de la mort vécue par Marie. Elle exprime la croyance selon laquelle la Vierge est morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle. Fondamentalement les deux termes sont valables puisque chacun exprime à sa manière une réalité de l'enlèvement de Marie au Ciel. Contrairement à l'Eglise Catholique, la Dormition n'est pas un dogme dans l'Eglise Orthodoxe. Les écrits apocryphes Mis à part les révélations et visions mystiques1, c'est dans les écrits apocryphes2 qu'il faut regarder pour en retrouver quelques informations. C'est ainsi que l'Assomption de Marie serait attestée depuis l'apocryphe « Livre de Jean sur la mort de Marie » (au 4e siècle) où est raconté son Assomption, de même que celui du Pseudo-Jean, « Sur la mort de Marie »

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(4e ou 5e siècle). Au 5e siècle, des écrits signalent aussi qu'une fête de la dormition du « passage » existait déjà pour célébrer ce mystère. En 1805 F.-X. Berger publiait le texte grec de la « Dormition de Marie du Pseudo-Jean », dans un recueil d'histoire et de littérature chrétienne, en se fondant sur deux manuscrits alors connus. En 1866, K. von Tischendorf fit paraître une nouvelle édition de ce même texte grec en se basant sur d'autres manuscrits. Référence biblique de l’Assomption Le dogme de l'Assomption de la Vierge a été officiellement proclamé par le Pape Pie XII le 1er novembre 1950. L'Eglise admet que l'Assomption n'est pas explicitement contenue dans la Bible. Elle confesse cependant qu'il s'agit d'un très ancien acte de foi pleinement garanti par la pratique séculaire des fidèles et par la liturgie. Quoiqu'il soit vrai que le Nouveau Testament n'aborde jamais le sujet, un texte de l'Ancien Testament pourrait peut-être y faire allusion subtilement. Le psaume 118 figure parmi les psaumes les plus étudiés par l’exégèse contemporaine à cause de sa richesse d’informations. Et les versets 17 et 18 sont normalement associés à la mort et à la résurrection de Jésus: « Non, je ne mourrai pas, je vivrai et je publierai les oeuvres de Yahvé; il m'a châtié et châtié, Yahvé, à la mort il ne m'a pas livré. »3 Mais ce passage pourrait très bien aussi faire allusion à l'Assomption de la Vierge. Le Christ a connu la mort physique et est par la suite ressuscité. Mais Marie, elle, n'aurait jamais connu la mort de son corps physique. Châtiée, elle le fut également sur le Calvaire lors de la crucifixion de Jésus car elle est Corédemptrice. L'Assomption de Marie rappelle les enlèvements d'Hénock4 et d'Elie5 dont la Bible mentionne qu'ils ne seraient pas mort mais qu'ils auraient été transportés à un endroit où Dieu seul sait où. Si les prophètes Hénock et Elie ont trouvé grâce à ce point devant Dieu

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pour qu'ils soient ainsi enlevés afin qu'ils ne connaissent pas la mort, alors qu'a-t-Il dû faire pour la mère de son Verbe! Pour Alphonse de Liguori, s'inspirant d'un commentaire de Richard de Saint-Laurent, c'est dans le Cantique des Cantiques que serait fait référence à l'Assomption de Marie. Les anges, éprouvant une telle douceur à entendre le nom de Marie, s'informèrent de son nom jusqu'à trois reprises au jour de son Assomption. Une première fois, ils s’écrièrent : « Qu'est-ce là qui monte du désert, comme une colonne de fumée, vapeur de myrrhe et d'encens, et de tous les parfums exotiques? » Puis, ils se demandèrent : « Qui est celle-ci qui surgit comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, redoutable comme des bataillons? » Et enfin, ils se dirent entre eux : « Qui est celle-ci qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé? »6 D'autres théologiens vont jusqu'à dire que l'Assomption de Marie serait révélée par ces mots mystérieux de ce passage du chapitre 12 de l'Apocalypse : « Mais elle reçut les deux ailes du grand aigle pour voler au désert jusqu'au refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie un temps et des temps et la moitié d'un temps. »7 Le psaume 15 que Pierre cite dans sa version grecque lors de son discours au matin de la Pentecôte est appliqué au Christ : « Tu n'abandonneras pas mon âme à l'Hadès et ne laisseras pas ton saint voir la corruption. Tu m'as fait connaître des chemins de vie, tu me rempliras de joie en ta présence. »8 Mais il pourrait aussi bien s'appliqué à Marie car curieusement le psaume 15 dans sa version hébraïque ne dit pas « voir la corruption » mais bien « voir la fosse ». Or justement le corps du Christ a vu le tombeau mais non celui de Marie. De plus, Marie,

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Joie de Dieu, est nécessairement comblée de la joie de Dieu conformément à la citation « tu me rempliras de joie en ta présence ». Enfin citons un dernier passage pouvant faire référence cette fois-ci à la fois à l'Assomption de Marie et à l'Ascension de Jésus. Il s'agit des deux témoins de l'Apocalypse9 qui selon la description retrouvée dans ces versets pourraient très bien s'identifier à Jésus et Marie. Ces deux témoins, trois jours après leur mort, ressuscitèrent et montèrent au Ciel, tout comme Jésus et Marie. Jésus resta au tombeau pendant trois jours et Marie demeura dans un sommeil profond également pendant trois jours avant son Assomption. Le rapprochement de ces deux témoins de l'Apocalypse avec les deux colonnes de la vision de Don Bosco (1815-1888) semble assez évidente. Dans son livre, Don Bosco raconte sa vision prophétique où il vit dans un rêve l'Eglise comme un grand vaisseau gouverné par le Pape. Autour de ce navire majestueux, de petits bateaux surmontés d'une croix (les fidèles) suivent le bateau-Eglise. Ce qui est intriguant est que, derrière cette flotte, se profilent des vaisseaux ennemis décidés à détruire l'Eglise. Des vents tumultueux, des vagues gigantesques menacent le vaisseau-Eglise qui risque de chavirer. Soudain, deux colonnes surgissent des flots déchaînés. La plus haute porte le Saint Sacrement, l'autre, la Vierge Immaculée. Le Pape est blessé dans la bataille et par la suite atteint mortellement. Son successeur dirige alors le Navire entre les deux colonnes qui font murailles et garde l'Eglise au milieu de ces dangers. Tous les dommages subis par l'armada de l'Eglise sont guéris par un souffle mystérieux émanant des colonnes. A la fin, les navires ennemis s'entre-déchirent et se coulent les uns aux autres. Puis l'océan retrouve son calme et sa sérénité. Jean Bosco précisa que ce rêve décrivait notre Eglise actuelle. Age de la Vierge Marie à son Assomption

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Concernant l'âge que pouvait bien avoir Marie à son Assomption, les avis sont très partagés. Selon le livre apocryphe « Transitus Mariae », relatant principalement la mort et l'Assomption de la Vierge Marie, celle-ci aurait vécu sur la terre pendant 59 ans. Dans le Livre des Prières des Filles de la charité sont énumérés 63 titres attribués à la Vierge Marie, qui serait égal dit-on au nombre d'années de sa vie terrestre. La récitation du chapelet de Sainte Brigitte comporte également 63 Ave Maria afin d’honorer le nombre égal d’année que Marie aurait passées sur la terre. Sainte Brigitte croyait en effet que la Sainte Vierge avait quinze ans lorsqu'elle donna naissance à Jésus, et qu'elle aurait vécu encore quinze ans après l’Ascension. Jésus étant mort à 33 ans, on aboutit ainsi aux 63 ans de Marie. Sans prendre à son compte cette chronologie, l’Eglise n’avait pas jugé que la dévotion elle-même fût à blâmer. Selon Baronius, ça serait plutôt à l'âge de 67 ans que la Très Sainte Vierge serait morte. Pour avancer cette hypothèse, il se fonda sur un passage du Chronicon d'Eusèbe. Toutefois ce passage demeure discutable et la tendance actuelle est de le regarder comme une approximation. D'autres sources parlent aussi de 72 ans. Faute d'être plus précis, c'est pratiquement vers les révélations privées qu'il faut se tourner pour savoir quel âge avait la Vierge Marie lors de son Assomption. Les seules références qui semblent avancer le même âge sont les visions de Maria Valtorta (1897-1961), les révélations privées reçues par Marie d'Agréda au 17e siècle et plus près de nous, celles de Mary Jane Even dans les années 1990. Pour ce qui est de la célèbre mystique allemande Anne-Catherine Emmerick (18e siècle), celle-ci mentionne dans ses écrits qu'elle l'aurait déjà su mais oublié par la suite. Toutefois elle avança l'âge de 64 ans sans en être vraiment certaine. L'Assomption fut aussi révélée à d'autres saints au cours de l'histoire, comme Saint Antoine au 12e siècle. Mais l'âge de la Vierge n'était jamais précisé. Les références de Maria Valtora, de Marie d'Agréda et de Mary Jane Even s'accordent pour dire que la Très Sainte Vierge avait 70 ans lorsque a eut lieu son Assomption. Dans

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la « Vie divine de la Très Sainte Vierge Marie » de Marie d'Agréda, nous lisons, au chapitre XVI de la troisième partie : « Sa fin glorieuse était arrivée un vendredi, à trois heures du soir, le treize août et à la soixante-dixième année de son âge, moins les vingt-six jours qu'il y a du treize août au huit septembre, jour anniversaire de sa naissance. Elle avait survécu à son divin Fils vingt et un an, quatre mois et dix-neuf jours. » De même, dans un message de Jésus daté du 1er janvier 1993 adressé à Mary Jane Even, on peut lire : « Mon temps sur terre a été de 33 ans, alors que celui de Ma Mère fut de 70 ans. » Dans Maria Valtorta, la révélation est moins directe mais tout autant précise. Lors du Recouvrement de Jésus au temple, alors âgé de 12 ans, après que Marie eu demandé à son Fils suite à sa disparition « pourquoi nous as-tu fait cela? »10, nous lisons ce commentaire de Jésus retransmis à la voyante : « Beaucoup de jours ensoleillés ou nuageux passeront sous le ciel, pendant ces vingt et une années où je serai encore sur la terre. Beaucoup de joies et beaucoup de peines et de pleurs passeront, les uns après les autres, en son coeur pendant les vingt et une autre années qui suivront, mais elle ne demandera plus: "Pourquoi, mon Fils, nous as-tu fait cela?" Apprenez cette leçon, vous, hommes arrogants. »11 Sachant que l'annonciation eu lieu alors que Marie avait 15 ans, en faisant un petit calcul, il est facile d'en arriver à 70 ans. Marie donne naissance à Jésus autour de l'âge de 16 ans après 9 mois de grossesse. Lorsque Jésus a 12 ans, Marie est alors âgée de 28 ans, auxquelles s'additionnent les deux périodes de 21 ans: 15+1+12+21+21 = 70 ans.

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Ainsi Marie vécut 21 ans après la mort de Jésus, tout comme il y avait 21 années entre le Recouvrement de Jésus au temple à 12 ans et sa mort à 33 ans. Date de l’Assomption Quand se produisit l'Assomption? Les théologiens ont de la difficulté à avancer une date précise. La thèse la plus probable serait qu'elle aurait eu lieu à Jérusalem, ni avant l'année 50 ap. J.-C., ni après l'année 57 ap. J.-C. Sachant par contre à quel âge Marie vécue son Assomption, une date pourrait possiblement être avancée. La majorité des théologiens sont d'avis que Jésus serait né trois ans avant notre ère. Comme la Vierge Marie avait autour de 16 ans lors de sa naissance, celle-ci serait donc née en l'an 19 av. J.-C. La date de son Assomption aurait ainsi eu lieu en l'an 51 ap. J.-C. Cette date se situe bien dans l'intervalle mentionné par les théologiens. Cependant la Vierge Marie avait déjà déclaré aux voyants de Medjugorje qu'à la date du 5 août 1984, ça faisait exactement 2000 ans qu'elle était née. Sa date de naissance ne serait donc pas 19 av. J.-C. mais plutôt 16 ans av. J.-C. Serait-ce que Jésus serait né exactement en l'an zéro? Ou bien que Marie n'avait pas encore 16 ans lorsqu'elle aurait donné naissance à l'enfant Jésus? Quelque soit la façon de corriger l'erreur, mais en maintenant toujours le fait que la durée de sa vie sur terre fut de 70 ans, le calcul fait de sorte que la date de l'Assomption demeure encore dans l'intervalle de 50 à 57 ap. J.-C. Interprétation symbolique des nombres Dans l'étude du symbolisme des nombres, un nombre donné peut prendre plusieurs significations selon le contexte dans lequel il se trouve. Parmi les significations du nombre 21, on note que celui-ci est parfois considéré comme un symbole de maturité. C'est vers l'âge de 20 à 21 ans que l'homme atteint sa taille définitive. Son mental atteint

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son plein épanouissement qu'au environ de 21 ans aussi. De plus, chez beaucoup de peuples, l'âge de 21 ans est choisi comme l'âge de la majorité. Durant la première période de vingt et un ans, de l'âge de 12 ans à 33 ans, Jésus s'occupa spécialement « des affaires de son Père ».12 Une longue préparation l'attendait auparavant avant d'entamer son ministère public, pour finalement mener à terme sa mission à l'âge de 33 ans. La trente-troisième année d'une personne, c'est l'âge parfait, celui du plein développement, selon les écrits de Marie d'Agréda. Les 33 ans de la vie de Jésus sur terre portent d'ailleurs le chiffre de sa Très Sainte Trinité, le chiffre 3, considéré comme le plus sacré des nombres, symbolisant le Dieu Un, Trin et Trois fois Saint. L'âge de 33 ans de Jésus se voyait donc tout désigné pour l'aboutissement ultime de sa mission : sauver le monde par sa Passion et sa Sainte Croix. La Vierge Marie était âgée de 49 ans lors de l'Ascension de son Fils Jésus, et évidemment lorsqu'il fut aussi crucifié. Ce nombre rappelle les 49 litanies de la Sainte Vierge, de même que le chapelet des larmes de douleur de Marie, composé de 49 grains, qui est un chapelet dédié aux souffrances de la Vierge Marie. Les larmes de la Sainte Vierge ne sont mentionnées qu'une seule fois dans l'Evangile, au moment où après trois jours ils retrouvèrent l'enfant Jésus.13 Mais sûrement dût-elle aussi pleurer sur le Calvaire après avoir retrouvé Son Fils au pied de la croix. Peut-être faudrait-il y voir un lien entre l'âge de Marie à ce moment, les larmes qu'elle versa, et le chapelet des larmes ayant 49 grains. Après l'Ascension de son Fils, la Vierge Marie a aidé l'Eglise naissante à prendre son envol par ses prières et probablement aussi par son soutien moral et ses conseils pleins de sagesse. Après vingt et un ans, les apôtres et les disciples avaient une certaine somme d'expérience et de savoir faire pour continuer la croissance de l'Eglise. D'autant plus qu'avec le concile de Jérusalem en 49 ap. J.-C., les bases de fondation et de structuration de l'Eglise devaient sûrement être assez bien définies et solides pour l'orienter dans sa mission et sa destinée.

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Donc après cette deuxième période de vingt et un ans, l'Eglise ayant acquis une certaine maturité, le Seigneur pouvait enfin rappeler sa très chère Mère à ses côtés. Son passage sur terre aura donc durée 70 ans, nombre correspondant à la totalité d'une évolution, où un cycle évolutif est complètement achevé, selon Saint Augustin. Soixante-dix ans est aussi la durée des jours d'un roi nous dit Isaïe.14 Peut-être pourrions-nous également ajouter celui d'une reine. Comme Mère de l'Eglise et Reine du Ciel, Marie continua toujours d'intercéder auprès de Dieu pour l'Eglise du Christ demeurée sur terre.

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Les visions de Maria Valtorta rapportent en détail l'évènement de l'Assomption de

Marie. Le seul apôtre qui en aurait été témoin est Jean. Voir « L'évangile tel qu'il m'a été révélé » de Maria Valtorta, Tome 10, page 283. 2

Textes évangéliques non authentifiés par l'Eglise, le mot apocryphe signifiant secret,

caché, d'origine douteuse. Bien que non canoniques, les apocryphes ont exercé une grande influence sur la foi populaire, notamment en ce qui concerne la Vierge Marie car les Evangiles canoniques sont très avares de renseignements sur sa vie. 3

Psaume 118,17-18

4

L'enlèvement d'Hénock: Genèse 5,24 et Hébreux 11,5-6.

5

Elie enlevé dans un tourbillon: 2 Rois 2,11-12.

6

Saint Alphonse de Liguori, « Les Gloires de Marie », 1985, page 188. Cantique des

Cantiques 3,6; 6,10; 8,5. Concernant l'expression « redoutable comme des bataillons » (Cantiques 6,10), cela n'est pas sans rappeler ce qu'un démon avait déjà dit à propos de la Vierge Marie : « Oh! Marie, que tu es redoutable aux démons. Oh! Marie, que tu me fais donc souffrir; tu es plus terrible qu'une armée rangée en bataille. » (J.-H. Gruninger, « Le possédé qui glorifia l'Immaculée », page 53) 7

Apocalypse 12,14

8

Actes des Apôtres 2,27

9

Apocalypse 11,2-12

10

Luc 2,48

11

Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 1, page 266.

12

Luc 2,29

13

Luc 2,48

14

Isaïe 23,15

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Chapitre 5 Le chapelet, sa valeur et sa force Partout où est apparue Marie à travers le monde, elle a demandé la récitation du Rosaire. Le Rosaire est à la fois une prière vocale et une méditation contemplative, repassant en revue les principaux évènements de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. Présentation du Rosaire Le chapelet comporte cinq séries de dix grains, chaque série étant suivie d’un grain séparé. La récitation du chapelet comporte en effet cinq dizaines d’Ave Maria (Je vous salue Marie), chaque dizaine étant introduite par un Pater (Notre Père) et suivie par un Gloria (Gloire au Père).

Un Rosaire correspond à la récitation de trois chapelets, la prière de l'Ave Maria étant répétée 153 fois. Dans le premier chapelet, 53 Ave Maria, dans le deuxième et le troisième, 50 Ave Maria car l'introduction des trois premiers Ave Maria n'est pas répétée, ce qui donne pour somme 153, rappelant les 153 poissons de la pêche miraculeuse.1

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Le mot chapelet signifie « petit chapeau », au sens de couronne. Le mot rosaire vient du latin, rosarium, « guirlande de roses ». L'usage de ces deux mots provient du Moyen Age où les gens avaient l'habitude de couronner de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière. D’où l’idée de se servir d’un collier de grains pour prier la Vierge. L’usage était déjà en vigueur au 12e siècle lorsque Saint Bernard contribua à le développer. Saint Dominique en fit autant au 13e siècle et prescrivit à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. Chacune des récitations du chapelet du Rosaire fut divisée en mystère par le Pape Pie V en 1569 : mystères joyeux, douloureux et glorieux. Le Pape Jean-Paul II, par sa Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae, sur le Rosaire, le 18 octobre 2002, ajouta les mystères lumineux au Rosaire pour méditer sur la vie publique de Jésus. Le chapelet de la Vierge Marie comporte ainsi 60 grains. Et curieusement, par 60 fois dans le Nouveau Testament il est fait référence à la Vierge Marie: 26 fois par le mot mère, 10 fois par le mot femme, 3 fois par le mot Vierge, 2 fois par le mot servante et 19 fois par le nom de Marie. Quoique paraissant relativement simple, la conception du chapelet est fort ingénieuse. Il y aurait beaucoup à méditer sur la façon dont il est conçu et structuré. Certes le lien des 153 Ave Maria du Rosaire avec les 153 poissons de la pêche miraculeuse est assez facile à faire. On pourrait ajouter également que la prière du Notre Père est, quant à elle, dite 17 fois. Or la somme des 17 premiers nombres donne 153. Les cinq dizaines d'Ave Maria du chapelet rappellent les 5 plaies du Christ en Croix, et l'ensemble des quinze dizaines, les quinze promesses du Rosaire données par la Vierge Marie pour ceux qui le réciteront dévotement. Ce ne sont que quelques exemples, déjà bien connus pour la plupart. Historique du Rosaire

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Sans vouloir entrer trop dans les détails, disons simplement que l'origine du Rosaire remonte au 6e ou 7e siècle. Dans les monastères, les religieux qui ne comprenaient pas le latin récitaient 150 Ave Maria à la place des 150 psaumes de l'office liturgique. On appelait cette prière le psautier de la Vierge Marie. Mais la forme actuelle du Rosaire remonte à Saint Dominique, agissant sur les instructions de Marie elle-même. Grand prédicateur des débuts du 13e siècle, Saint Dominique fonda l'Ordre des Dominicains qui, après sa mort en 1221, continua son oeuvre. Les dominicains répandent donc le Rosaire. Plus tard, un dominicain nommé Alain de la Roche fonde en 1470 la Confrérie du psautier de la Vierge Marie et il attribue à Saint Dominique l'origine de la dévotion du Rosaire. Dans ces fonctions, il porta sans doute sa dévotion au Rosaire. Mais c'est seulement deux ans avant sa mort que Marie lui apparut dans tout l'éclat de sa beauté céleste et lui confia la mission de prêcher la pratique du Rosaire. Le Rosaire est devenu une pratique commune après le concile de Trente (1545-1563). La force du Rosaire Plusieurs saints de l'histoire ont affirmé, et certaines révélations privées sont venues le confirmer, que le Rosaire est l'arme la plus forte pour combattre le mal, après la Sainte Messe.2 Mais d'où donc tire-t-il toute cette force? Les prières récitées dans le Rosaire y contribuent certainement. Mais dans ce cas, nul besoin du chapelet pour prier. Les dix doigts de nos mains pourraient facilement remplacer chaque dizaine d'Ave Maria. Pourtant il nous est toujours conseillé de tenir un chapelet entre nos mains lors de la récitation du Rosaire. Mais pourquoi? A Medjugorje la Vierge Marie disait, « Mes enfants, à chaque fois que vous priez le Rosaire, prenez en main votre chapelet pour bien montrer à Satan que vous m'appartenez. » Le simple fait que la Vierge Marie le demande, c'est déjà une bonne raison en soit. Le chapelet, étant normalement béni, peut être considéré aussi comme une raison supplémentaire puisque porter sur soi des objets bénis fait parti des formes de protection possibles contre l'esprit du mal. Mais n'y aurait-il pas aussi une autre explication, plus subtile peut-être, mais tout autant valide?

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L’origine mystique du Rosaire Afin de tenter de comprendre d’où proviendrait la force du chapelet, essayons de méditer sur la façon dont il fut conçu. Quels sont les matériaux de base qui ont servi à sa conception. Evidemment ici il n'est pas fait référence aux matières plastiques, métaux ou bois communément utilisés pour sa fabrication mais plutôt à son origine mystique. Par le sang de Jésus Après le concile de Trente, les gens prirent l'habitude de réciter quotidiennement le Rosaire. A cette époque, une croyance populaire circulait à savoir que le nombre de plaies total que le Christ avait reçues lors de sa passion s'élevait à 5475, soit le nombre exacte de mystère récité au cours d'une année dans le Rosaire quotidien. Un Rosaire contenant 15 mystères : 15 mystères x 365 jours = 5475 plaies Après chaque mystère récité (10 Ave Maria), le priant avait donc salué une plaie de Jésus. Mais un peu plus tard Jésus révéla à Ludolphe de Saxe au 14e siècle que le nombre de plaies qu'il avait eu lors de sa passion était de 5490, 15 de plus, soit l'équivalent de réciter le Rosaire pendant une année bissextile. 15 mystères x 366 jours = 5490 plaies La valeur d'un mystère étant maintenant connu, et sachant qu'un mystère est composé de 10 Ave Maria c'est-à-dire de 10 grains, est-il possible d'établir la valeur d'un seul grain d'un mystère? Avancer que sa valeur serait le un dixième d'une plaie de Jésus n'a pas

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d'intérêt particulier. Mais une information intéressante datant du 18e siècle viendra compléter la réflexion. Sainte Elisabeth, Reine de Hongrie, avec Sainte Mathilde et Sainte Brigitte, désirant en savoir plus sur la Passion de Jésus-Christ, offrirent de ferventes prières dans ce but, à la suite desquelles Notre-Seigneur Jésus-Christ leur apparut et leur donna un message qui fut mis par écrit et ensuite gardé dans une boîte d'argent par Sa Sainteté et par les Empereurs et Impératrices chrétiens. Cette lettre dictée par le Seigneur est consacrée aux gouttes de Sang que Notre-Seigneur perdit sur le chemin du Calvaire. Voici le contenu intégral de cette lettre mentionnant des détails très particuliers sur les souffrances qu'Il endura : « Je suis descendu du Ciel sur la terre pour vous convertir. Autrefois, les gens étaient religieux, et leurs moissons étaient abondantes. A présent, au contraire, les récoltes sont maigres. Si vous voulez récolter en abondance, vous ne devez pas travailler le Dimanche, car le Dimanche vous devez aller à l'église et prier Dieu de pardonner vos péchés. Il vous a donné six jours pour travailler, et un pour vous reposer et pour prier, pour secourir les pauvres et aller à l'église. Ceux qui murmurent contre Ma Religion et méprisent cette Lettre Sacrée seront abandonnés par Moi. Au contraire, ceux qui garderont sur eux une copie de cette lettre seront préservés de la mort par noyade et de la mort subite, ainsi que toutes les maladies contagieuses et de la foudre; ils ne mourront pas sans confession et seront préservés de leurs ennemis et de la main des mauvaises autorités, ainsi que de tous leurs calomniateurs et faux témoins. Les femmes en danger, au moment de l'accouchement, surmonteront toutes les difficultés en gardant cette prière près d'elle. Dans les maisons où l'on gardera cette prière, aucun malheur n'arrivera jamais, et 40 jours avant la mort d'une personne qui garde cette prière sur lui ou sur elle, la Vierge Marie lui apparaîtra.

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À tous les croyants qui réciteront pendant 3 ans chaque jour, 2 Pater, Ave et Gloria, en l'honneur des Gouttes de Sang que j'ai perdues, J'accorderai les cinq grâces suivantes : L'indulgence plénière et la remise de vos fautes; Vous serez exempts des peines du Purgatoire; Si vous mourez avant d'avoir accompli les dits 3 ans, ce sera la même chose que si vous les aviez terminés; A votre mort, ce sera comme si vous aviez versé tout votre sang pour la foi; Je descendrai du Ciel pour venir chercher votre âme et celles de vos enfants jusqu'à la 4ième génération. Sachez que le nombre des soldats armés étaient de 150; ceux qui Me traînaient pendant que J'étais attaché de liens étaient 23; les exécuteurs de justice étaient 83; J'ai reçu 150 coups sur la tête; 108 sur l'estomac; 80 coups de pieds sur les épaules; Je fus traîné 24 fois par les cheveux; J'ai reçu 180 crachats sur la face; 6666 coups sur le corps...; 110 fois J'ai été poussé brutalement et, à midi, J'ai été soulevé par les cheveux, piqué par les épines et tiré par la barbe 23 fois; J'ai reçu 20 blessures sur la tête; 110 piqûres d'épines sur la tête; 35 épines mortelles dans le front; puis J'ai été fouetté et habillé comme un roi de dérision; 1000 blessures sur le corps; 608 soldats M'ont conduit sur le Calvaire; 3 Me gardaient, et 1008 se moquaient de Moi. Les gouttes de sang que J'ai perdues étaient au nombre de 28430. » Cette lettre fut bénie par le Pape Léon XIII à Rome, le 5 avril 1890. L'information à retenir de cette lettre pour notre réflexion est le nombre de gouttes de sang que Jésus perdit lors de sa passion, s'élevant au nombre de 28430. Dans le domaine médical, 15 gouttes de sang équivalent à 1 mL. Jésus aurait donc perdu soit environ l'équivalent de 2 litres de sang lors de sa passion.3 En faisant l'hypothèse que tout ce sang est issu de ces plaies, la relation est :

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5490 plaies = 28430 gouttes de sang Ce qui fait en moyenne : 1 plaie = 5.17 gouttes de sang Sachant que : 1 plaie = 1 mystère du rosaire = 10 Ave Maria Donc : 10 Ave Maria = 5.17 gouttes de sang 1 Ave Maria = 0.517 goutte de sang Ce calcul ne tient pas compte des trois premiers Ave Maria dit en introduction du Rosaire. Pour un résultat plus précis, considérons qu'il y a 153 Ave Maria dans un Rosaire, et non pas seulement que 150. Calculons le nombre de gouttes de sang pour un Rosaire complet et divisons ce résultat par 153. 1 plaie = 1 mystère du rosaire = 5.17 gouttes de sang 15 mystères = 1 Rosaire = 15 x 5.17 gouttes de sang 1 Ave Maria = 15 x 5.17 / 153 goutte de sang Finalement : 1 Ave Maria = 0.507 goutte de sang 1 Ave Maria ≈ 0.5 goutte de sang

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Ainsi, à chaque Ave Maria récité du Rosaire, le prieur salue la moitié d'une goutte de sang de Jésus versée lors de sa passion. Autrement dit, chaque grain du chapelet vaut une demi-goutte de sang de Jésus-Christ. Cette logique d'établir une relation entre le Rosaire et les plaies et le sang de Jésus avait aussi été révélée plus tard à Sainte Faustine par le Rosaire des saintes Plaies, ou « Chapelet de la Miséricorde », qui est différent par contre de celui du Rosaire de la Vierge Marie. Le lien est toutefois intéressant et mérite au passage d'être mentionnée. Le Seigneur avait en effet révélé à Sainte Faustine : « A chaque mot que vous prononcez du Chapelet de la Miséricorde, je laisse tomber une goutte de mon Sang sur l'âme d'un pécheur. » Par extension, pourrait-on avancer qu'à chaque Ave Maria récité du chapelet de la Vierge Marie, Jésus laisse tomber une demi-goutte de son Sang sur l'âme d'un pécheur? Par les larmes de Marie Le grain d'un chapelet cependant ressemble davantage à la forme d'une goutte qu'à la moitié d'une goutte. Dans les visions de Maria Valtorta, Jésus affirma que si le Christ racheta le monde par ses souffrances et son sang, Marie, elle, l'avait racheté par ses souffrances et ses larmes. Cet enseignement concorde avec les Pères de l'Eglise qui s'accordent pour dire que Marie est Corédemptrice avec le Christ. Elle a souffert mystiquement dans son corps ce que Jésus a enduré lors de sa Passion, allant jusqu'à ressentir parfois sur elle-même les coups que Jésus recevaient. Dans un texte de Léon Bloy (1846-1917) sur les larmes de Marie, on lit : « Les Larmes de Marie sont le Sang même de Jésus-Christ, répandu d'une autre manière, comme sa Compassion fut une sorte de crucifiement intérieur pour l'Humanité sainte de Son Fils. Les Larmes de Marie et le Sang de Jésus sont la double effusion d'un même coeur et l'on peut dire que la Compassion de la Sainte-Vierge était la Passion sous sa forme la plus terrible. »4

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Il n'est pas rare que des croyants aient demandé de recevoir des grâces par le mérite des larmes versées par la Vierge Immaculée. Plusieurs images et statues de la Vierge dans le monde ont déjà versé des larmes et parfois même des larmes de sang comme ce fut le cas entre autre à Akita, au Japon, et à Civitavecchia. A Medjugorje les voyants l'ont même déjà vu pleurer des larmes d'or pour exprimer sa joie lorsque nous répondons à ses demandes réitérées. Il existe aussi un chapelet des larmes de douleur de Marie, composé de 49 grains, qui est un chapelet dédié aux souffrances de la Vierge Marie. Ce chapelet aurait été donné par la Vierge en 1929, lors d'une apparition, à Soeur Amalia au Brésil. Tant qu'au chapelet traditionnel, il tirerait lui-même son origine par les larmes versées par Marie sur le Calvaire, comme l'expliqua un jour le Seigneur au frère Joseph-François sans lui mentionner toutefois la relation qu'il pouvait y avoir aussi avec son sang issu de ses plaies, laissant toute la place à sa Mère. « Le chapelet représente les larmes que ta Mère a répandues, quelques-unes pour les pécheurs qui se sont convertis et d'autres pour ceux qui ne se sont pas convertis. Quelques larmes ont été versées en vain. »5 Quoique la dévotion aux larmes de Marie soit répandue, il n'existerait aucune révélation ou texte mystique qui mentionnerait que la quantité de larme versée par Marie lors de la Passion serait équivalente à la quantité de sang versée par Jésus lui-même. Mais quelques auteurs ont déjà avancé cette hypothèse comme le « Cantique de la Vierge Marie » écrit par un poète nommé Jacques Davy Du Perron (1555-1618) qui en fait mention dans l'une de ses strophes : Elle serroit la croix de ses bras precieux, Regardant par pitié ses blessures cruelles, Et respandoit autant de larmes de ses yeux, Comme il versoit de sang de ses playes mortelles. En présumant cette hypothèse comme plausible, alors à chaque demi-goutte de sang de Jésus vient se greffer l'équivalent d'une demi-goutte d'une larme de Marie, fusionnant et

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coagulant ensemble pour former à la fois un alliage indestructible et un joyau d'une beauté surnaturelle. Les deux plus précieux liquides versés sur le Calvaire, qui ont servi pour notre Rédemption, sont présents mystiquement dans chacun des grains du chapelet. Relier ensemble par une lien d'amour s'apparentant à celui qui unissait la Mère et son Fils, le Fils et sa Mère, ils forment une chaîne d'une rigidité à toute épreuve qu'aucune force de l'enfer ne pourra jamais briser ni détruire, et par laquelle Satan sera enchaîné.6 Jésus confia un jour à Vassula Ryden, mystique orthodoxe : « Je t’ai enseigné ce que signifie la Vraie Vie en Moi. Prie souvent, prie chaque jour le Saint Rosaire, car cette petite chaîne sera la Chaîne par laquelle Satan sera enchaîné et vaincu! »7 Conclusion Pour qu'il puisse être affirmé que l'arme la plus forte contre le mal est, après la messe, le Rosaire, il ne pouvait en être autrement. Il fallait nécessairement trouver dans les matériaux de fabrication du chapelet les mêmes que ceux qui sont utilisés lors de la célébration l'Eucharistique, qui ne sont nulle autre que ceux qui furent présents lors de la première messe célébrée sur le Calvaire. Dans la signification et l'étymologie du mot Rosaire, il est possible de retrouver également un lien entre les grains du chapelet et le sang de Jésus et les larmes de Marie. Le mot Rosaire veut dire « couronne de rose », chaque grain représentant une rose. Dans l'iconographie chrétienne, la rose est la coupe qui recueille le sang du Christ, soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies du Christ. D'autre part selon Frédéric Portal la rose et la couleur rose constitueraient un symbole de régénération du fait de la parenté sémantique du latin « rosa » avec « ros ».8 En latin le mot « rosa » signifie rose et le mot « ros » signifie la pluie, la rosée, en fait tout liquide qui coule goutte à goutte comme les larmes, le sang et le vin. Dans le mot Rosaire on retrouve donc non seulement les mêmes notions de gouttes de sang et de gouttes de larme, mais

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également la notion de rédemption par la régénération de notre âme en la lavant dans le sang de l'Agneau et les larmes de Marie. Marie, en nous donnant son Rosaire, elle se donne elle-même, elle et son Fils. Car Marie ne se présente jamais quelque part sans y présenter également son Fils. Son Fils est dans son Rosaire, tout comme elle-même l'est. Les deux Coeurs unis de Jésus et de Marie sont indissociables et ne forment qu'un. Unis dans leur Amour, unis dans leurs souffrances, et unis aussi dans le fluide purificateur, versé pour nous. Considérant maintenant la valeur de chacun des grains du chapelet, formé uniquement par le sang de Jésus et les larmes de Marie, la pratique de le tenir entre ses mains lorsque le Rosaire est récité s'impose alors d'elle même, avec respect et recueillement. * *

*

Concernant la lettre consacrée aux gouttes de Sang que Notre Seigneur perdit sur le chemin du Calvaire, les détails et les nombres qui y figurent ne manquent pas d'étonner. Le passage qui attire possiblement l'attention un peu plus que les autres est celui où il est précisé que Jésus reçu au total 6666 coups sur le corps. D'un point de vue symbolique, le nombre 6666 représente les légions de Satan, parallèlement au nombre 666 qui représente Satan lui-même.9 C'est comme si tous les démons de l'enfer auraient été libérés pendant la Passion pour se ruer sur le Christ avec toute la rage donc ils sont capables. Dans ce contexte, le nombre 6666 représenterait également les souffrances infinies endurées par le Christ lors de sa Passion, en obéissance à la volonté du Père, afin de vaincre et de détruire à jamais la racine du Mal et d'effacer le Péché par excellence qui fut le péché de désobéissance à Dieu. En recevant cette multitude de coups sur le corps sans jamais faillir à sa mission, le Christ a vaincu définitivement le pouvoir du Mal représenté par Satan et ses troupes. Par ailleurs des analyses numériques sur l'ensemble des nombres contenus dans la Bible ont permis de découvrir qu'il y aurait dans la Bible de Jérusalem 365 nombres différents

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et que la somme de leur occurrence individuelle donnerait au total 6666.10 Les souffrances du Christ se seraient-ils reflétées jusque dans les saintes écritures en portant la marque de ces mêmes 6666 coups qu'il aurait reçus lors de sa Passion? Si c'est le cas, la Bible, Parole de Dieu, porterait la signature indélébile de Sa victoire sur l'adversaire en étant structurée sur l'accomplissement de ce nombre. D'autres nombres mentionnés dans cette lettre peuvent aussi faire l'objet d'une signification symbolique en relation avec le texte. Par exemple, les 608 soldats conduisant le Christ sur le Calvaire. Le nombre 608 représente le soleil puisque la valeur numérique du mot soleil écrit en grec est 608 : upsilon, éta et sigma, 400+8+200 = 608. Faisant référence à cette relation, un ancien hymne au soleil mentionne : « Salut, vrai face de Dieu, visage de Ton Père, Toi dont trois lettres valant 608 forment le Nom sacré. » S'inspirant d'un verset du livre de Malachie, la venue du Christ est d'autre part considérée comme le soleil de justice : « Le soleil de justice se lèvera portant la guérison dans ses rayons. »11 Le nombre de soldats de l'escorte est donc une référence au Christ, soleil de justice, qui est conduit et qui sera élevé au Calvaire pour que nous obtenions la guérison. Comme autre exemple, prenons la mention où Jésus fut soulevé par les cheveux, piqué par les épines et tiré par la barbe 23 fois. Au niveau symbolique, l'aspect de la chevelure d'une personne parle parfois de son pouvoir magnétique sur autrui. Les cheveux sont aussi un reflet du rayonnement de l'âme. La barbe est un symbole d'autorité, de puissance et de sagesse. D'autre part, le système légal juif comprenait deux Sanhédrins distincts. Un premier Sanhédrin composé de 23 membres jugeait de cas requérant la peine capitale. L'autre Sanhédrin, composé de 71 membres, jugeait des cas dans lesquels était impliqué le chef d'état ou le souverain sacrificateur, ou des offenses envers l'état ou le Temple. Le Sanhédrin des 71 ne pouvait pas juger les cas requérant la peine capitale. Il est très probable que ce fut le Sanhédrin des 23 qui jugea Jésus.12 Les 23 membres de l'autorité juive étaient prêts à tout pour condamner Jésus. Tirer une personne par la barbe signifie vouloir lui retirer son autorité, son pouvoir. Le tirer par les cheveux, c'est désirer lui

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retirer son pouvoir d'influence sur les autres. Tous ces gestes étaient un reflet des pensées secrètes des 23 membres du Sanhédrin jugeant Jésus, symbolisés par les 23 fois qu'Il fut soulevé par les cheveux et tiré par la barbe. Les autres nombres cités dans la lettre pourraient également faire l'objet d'une analyse similaire. L'exercice demande juste un peu de connaissance sur l'interprétation des nombres et de leur cas d'usage historique.

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Jean 21,11

2

« Confidences de Jésus à Ses Prêtres et à Ses Fidèles », message du 14 mars 1977 donné

à don Ottavio. 3

A titre comparatif, lors d'un don de sang pour les organismes médicaux, une quantité

maximale de 450 mL de sang est prélevée. En moyenne le corps d’un homme contient entre cinq et six litres de sang. Lorsqu’une personne perd 20% de son sang, ça commence à devenir très dangereux et elle risque de perdre connaissance. Si elle perd plus de 40% de son sang, c’est la mort. 4

Léon Bloy, extrait de « Le Symbolisme de l'Apparition », Paris, Librairie Lemercier,

1925. 5

Frère Joseph-François, « Les messages », Les Editions Fatima-Québec, page 71.

6

Apocalypse 20,2

7

Vassula Ryden, « La vrai vie en Dieu, Entretiens avec Jésus », Tome 2, Editions

O.E.I.L., message du 16 novembre 1988. 8

Frédéric Portal, « Des couleurs symboliques dans l'Antiquité, le Moyen Age et les

Temps Modernes », Paris, 1837. 9

Apocalypse 13,18

10

Voir le livre « Les Nombres: Symbolisme et Propriétés » de l'auteur du présent manuel

disponible en format électronique sur Internet au site « http://membre.oricom.ca/sdesr ». 11

Malachie 3,20

12

Josh McDowell, « La résurrection », Editeurs de Littérature Biblique, page 60.

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Chapitre 6 Marie, vraie prêtresse La bienheureuse Vierge Marie est invoquée dans l'Eglise Catholique sous plusieurs titres. Elle est la Fille du Père, l'Epouse de l'Esprit Saint, la Mère du Verbe, notre Mère, la Mère du Corps Mystique du Christ, la Mère de l'Eglise. Elle est aussi Avocate, Médiatrice, Corédemptrice, Consolatrice, Immaculée et Reine du Ciel pour ne nommer que ceux-là. Mais peu de gens semblent savoir cependant que Marie est aussi une prêtresse. Et ceux qui le savent n'osent pas toujours l'avouer ouvertement à cause probablement de la controverse qui existe dans l'Eglise à propos de l'ordination des femmes. Ce qu’en pensent les Pères de l’Eglise De nombreuses raisons ont été avancées par les Pères de l'Eglise soutenant que Marie peut à juste titre être appelée prêtre. Parmi ces raisons, il y a le fait que Marie descendait d’une famille sacerdotale. Selon Saint Augustin, « Marie descend à la fois d’une tribu royale (Juda) et d’une tribu sacerdotale (Lévi). » Ce détail semble avoir une certaine importance puisque Jésus luimême, le Grand Prêtre éternel, reçoit d’elle son sacerdoce. D'autre part, Marie aurait exercé des fonctions sacerdotales notamment lors de son offrande de Jésus durant la Présentation au Temple1 et durant la crucifixion au Calvaire. Elle est aussi considérée comme celle qui, avec le Christ, nous a donné l’Eucharistie. Et finalement, par son rôle d’intercession et de médiation, Marie a été considérée comme pouvant nous obtenir le pardon des péchés auprès de son Fils. Saint André de Crète écrivait à ce propos : « En exerçant votre médiation vous nous réconciliez », « Le Christ nous a réconciliés avec Dieu, ô Marie, par vous. » Intercéder et procurer le pardon des péchés sont considérés comme des fonctions réservés uniquement aux prêtres, comme Saint Paul en fait part dans sa lettre aux Hébreux.2

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Les fonctions sacerdotales exercées par Marie, lors de la Présentation au Temple et durant la crucifixion au Calvaire, ont fait en sorte que Marie fut parfois appelée de manière explicite « prêtre qui offre le sacrifice », la « sacrificatrice ». « Je vous salue fille, jeune prêtre qui offre le sacrifice! »3 Lors de la Présentation de Jésus au Temple, autrefois appelée Purification de la Vierge Marie, Marie et Joseph se rendirent à Jérusalem pour présenter Jésus au Seigneur. Le contexte parle de sacrifice. Certains théologiens considèrent cet évènement comme une préfiguration du Calvaire. Jésus étant encore très jeune, Marie se rendit au Temple pour l’offrir au Père pour le monde. Puisque Jésus n’a pu accomplir ce premier sacrifice, Marie aurait agi comme prêtre délégué pour agir en son nom. Mais c’est tout particulièrement au Calvaire que les actions sacrificielles de Marie se sont déroulées. Plusieurs théologiens et auteurs spirituels pensent qu’il est très significatif que Marie soit décrite comme se tenant debout au pied de la croix, « Près de la croix se tenait debout sa mère »4, puisque c’est l’attitude même du prêtre à l’autel quand il célèbre le rite sacrificiel de la messe. Marie est considérée comme agissante comme un prêtre qui offre Jésus au Père, en conjonction avec Jésus lui-même. « Oui, Marie se tenait debout au pied de la Croix, et c’est afin de pouvoir faire pour l’homme perdu un sacrifice public et volontaire de tout ce qui est cher à son cœur... Ainsi elle devient, autant qu’il est possible, coopérateur de Dieu en son grand ouvrage : elle devint prêtresse, elle qui fut autorisée à accomplir, de la part de l’humanité, l’holocauste d’un enfant bien-aimé. »5 Marie, au pied de la Croix, achève et complète le mystère du sacerdoce de Jésus par l'offrande au Père de la blessure du Coeur de Jésus. Mais il y a plus: Marie, en offrant la blessure du Coeur de Jésus, achève du même coup son propre sacerdoce. En effet, Jésus est déjà mort lorsque le soldat, d'un coup de lance, blesse son Coeur duquel en sort ses dernières gouttes d'eau et de sang. Au moment de cette blessure, son Coeur a déjà cessé de battre. Le sacerdoce du Christ est dans son âme. Mais puisqu'il est mort, son âme est alors séparé de son corps. Jésus n'exerce donc plus à partir de ce moment son sacerdoce.

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C'est comme si son sacerdoce s'effaçait pour faire place à celui de Marie. Jésus, lorsqu'il est blessé par la lance, est donc vraiment dans un état de victime pure. Marie seule peut l'offrir au Père. Par là elle complète, dans un geste sacerdotal, le sacerdoce de Jésus. Elle l'achève. Offrir à Dieu une victime est un geste sacerdotal réservé aux prêtres. Il n'est pas nécessaire que ce soit le prêtre qui blesse et tue la victime. Mais l'essentiel est que c'est lui qui doit l'offrir. Jésus ne s'est pas tué lui-même. Mais il a offert sa vie. Et son geste sacerdotal consiste en l'offrande de sa vie au Père. De même, ce n'est pas Marie qui a donné le coup de lance. Mais c'est elle qui offre au Père l'état de Jésus comme victime réparatrice. Marie prolonge le geste sacerdotal du Christ en offrant au Père la blessure du Coeur de Jésus. Le sacerdoce de Jésus s'efface pour que Marie achève et offre au Père ce que Jésus lui-même ne pouvait offrir, soit la blessure de son Coeur ainsi que l'eau et le sang qui en sorti. Ainsi elle achève le sacerdoce de Jésus pour le mener à sa plénitude. Et ce faisant, elle devient associée à Jésus en tant qu'il est la source divine du sacerdoce de l'Eglise.6 A partir du 17e siècle, une dévotion spéciale à Marie s'était développée parmi les prêtres. Elle a été vue non seulement en tant que personne dont les vertus devraient être imitées par les prêtres, mais également comme étant celle aidant les prêtres à bien exécuter leur fonction sacerdotale et particulièrement leur rôle sacrificatoire dans le mystère d'eucharistique. « Il n'y a aucun statut ou ordre hiérarchique parmi le clergé qui ne voit pas dans la Vierge bénie l'exercice de son propre ministère ».7 Saint Ignace de Loyola eut un jour une vision dans laquelle il vit la Sainte Vierge l’assistant spécialement au moment de la consécration. Des prêtres saluaient ainsi Marie comme leur modèle, le premier prêtre du Christ. Cette conviction chez les prêtres que Marie les assistaient dans leur ministère apparaissait déjà au quinzième siècle. Une

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peinture française datant de cette époque témoigne de ce fait, montrant Marie se tenant prête à donner la Sainte Communion, le pape étant agenouillé devant elle. Aujourd'hui encore il arrive d'entendre témoigner certains fidèles d'avoir déjà vu la Sainte Vierge accompagner le prêtre lors de la célébration Eucharistique. Un homme avait un jour raconté qu'au moment de la communion, lorsqu'il reçu l'hostie de la main du prêtre, celui-ci avait soudainement disparu pour faire place à une vision où il vit la Vierge Marie se pencher vers lui pour lui offrir l'enfant Jésus qu'elle tenait dans ses bras. Comment Marie peut-elle être considérée comme prêtre alors que les femmes ne peuvent recevoir le sacrement de l’Ordre? A partir du Moyen Age ce problème fut abordé plus directement. Des théologiens se demandèrent comment l’interdiction d’ordonner des femmes affectait le cas particulier de la Vierge Marie. En général, ils arrivèrent à la conclusion que, bien que Marie n’ait pas reçu le sacrement de l’Ordre de manière normale, elle a bénéficié d'une certaine façon de la grâce sacerdotale et du pouvoir sacerdotal que donne le sacrement, comme si elle avait été ordonnée prêtre par une onction intérieure, par opposition à l’onction extérieure administrée aux prêtres d’aujourd’hui durant l’ordination. C’est l’Esprit Saint lui-même qui a ordonné Marie. « On peut dire que la Bienheureuse Vierge a reçu l’onction non pas extérieurement mais intérieurement, et donc a été ordonnée prêtre, non pas légalement, mais spirituellement. »8 « Lors de la première création, la femme fut tirée de l’homme. Lors de la seconde, ce sera l’homme, l’homme descendu du ciel, qui sera tiré de la femme, mais d’une femme véritablement extraordinaire : une femme grandeprêtresse. Pour être grand-prêtre, on doit être ordonné, on doit présenter une victime, la consacrer, l’offrir. On doit enseigner et prier. On doit communiquer le sacerdoce. On doit donner naissance aux âmes et les recréer. Eh bien, toutes ces conditions sont réunies dans Marie. Elle a reçu l’onction et a été ordonnée par le Saint-Esprit lui-même... »9

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Marie aurait ainsi partagé le caractère sacerdotal du Christ. « Marie... participe au caractère même de prêtre et de victime que lui communique son fils. Ses mains pures sont à l’autel, sa soumission fait l’office de prêtre et son cœur est la victime unie de sacrifice et d’amour à la grande victime offerte pour le salut des hommes. »10 Ce que les révélations mystiques nous révèlent On retrouve dans les révélations mystiques quelques informations additionnelles sur le sujet venant corroborer certaines thèses des Pères de l'Eglise. Dans un message donné à Maria Valtorta, datant du 6 septembre 1943, Jésus dit à propos de sa Mère : « Sainte, sainte, sainte Prêtresse qui as célébré le premier sacrifice et préparé avec une partie de toi-même l'Hostie à immoler sur l'autel du monde. »11 Aussi dans un autre message datant du 12 février 1948 : « Déposé en Marie, paradis vivant de la Sainte Trinité qui y trouve ses délices, l'amour de Dieu s'incarna, le Verbe aimé du Père prit chair pour être offert comme victime pour le salut du monde. Et à côté, c'est la Vierge qui fut la royale et très pure prêtresse: ardente de charité plus pure et forte que jamais créature, née de l'homme, n'ait connu. »12 Le 8 mai 1903, en la fête de Saint Michel, soeur Marie-Eugène, agenouillée devant une statue de la Très Sainte Vierge dans l'église des Sables-D'Olonne, entendit la bonne Mère lui dire qu'elle désirait que, pour la glorifier, on lui dédiât une statue sous le titre de Marie, Reine du Clergé. Elle s'exprima ainsi :

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« Il conviendrait de me représenter portant une couronne royale et ayant dans mes bras l'Enfant-Jésus. Chaque jour le prêtre élève Jésus entre ses mains consacrées, pour l'offrir, comme Victime, au Père Eternel... N'ai-je pas été le premier Prêtre, en ce sens que j'ai offert, pour la première fois, sur le Calvaire, la Divine Victime à Dieu le Père, pour le salut du genre humain? Les vases sacrés, servant à l'autel, devraient être représentés ou symbolisés. J'aurais pour sceptre un calice... N'ai-je pas bu, la première, au calice de la douleur? C'est par la souffrance que je suis parvenue à la gloire. L'EnfantJésus porterait un ciboire rempli d'hosties, pour se rappeler le Sacrement de l'Amour, et exprimer le désir qu'Il éprouve de se communiquer aux hommes, par le moyen de l'Eucharistie. Montrant Jésus, je serais l'ostensoir : Le soutenant, je serais la Patène. Nos vêtements symboliseraient les ornements et les linges bénits, servant pour le Saint Sacrifice. Ainsi serait représentée ma statue, portant le titre de Marie, Reine du Clergé. » Dans un autre message du Christ donné à Mgr Ottavio Michelini, on peut lire : « Ma Mère fut vraie Prêtresse. Non dans le sens commun où le sont, d'une certaine façon, les baptisés et les confirmés, ni non plus dans le sens ministériel; mais d'une façon différente, et encore plus profonde, que ceux qui ont reçu le Sacrement de l'Ordre. Ma Mère fut et est Prêtresse vraie, dans la mesure où sur le sommet du Calvaire Elle offrit au Père la Victime pure et Sainte, l'Agneau de Dieu, son Fils, et avec l'Agneau s'offrit Elle-même. Elle est aussi victime pour les péchés. »13 Sur la Calvaire, près de l'autel de la Grande Victime, les païens entourant la scène de la crucifixion de Jésus ont pu être témoins de l'héroïsme saint de trois femmes disciples : Marie d'Alphée (dite de Clopas, la tante de Jésus, mère des apôtres Jude et Jacques), Marie-Madeleine (nommée aussi Marie de Magdala, soeur de Lazare) et Marie sa mère.14 Sauf pour Marie-Madeleine qui n'avait jamais été mariée, les deux autres femmes avaient été délivrées quelques années auparavant de leur devoir d'épouse par le décès de leur

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mari. Ces trois Marie présentes au pieds de la croix furent à ce moment précis élevées à un mystique sacerdoce féminin.15 D'abord la Vierge Marie offrant au Père son fils en victime pour la rédemption du monde, et ensuite les deux autres femmes jouant un rôle pouvant se comparer à celui du diacre. Mais seule Marie, mère de Jésus, demeure dans cette scène l'unique vraie prêtresse. Et si les deux autres furent l'instant du moment élevées à une si sublime fonction, ils le doivent avant tout à la Grâce de Dieu et ensuite à la présence sanctifiante de la Vierge Marie exerçant à leur côté le rôle du prêtre. Pour donner suite au message de Jésus donné à Mgr Ottavio Michelini, la Vierge Marie lui aurait également retransmis celui-ci : « Le titre de Mère de l'Eglise Me revient vraiment. Mais il ne suffit pas. Si tu te rappelles, ô fils, dans un message il t'a été révélé que, Moi, Marie, Mère de Dieu, seule et unique femme dans l'Eglise, Je suis vraie Prêtresse. »16 La mention « seule et unique femme dans l'Eglise » signifierait que Marie a été la seule vraie femme prêtre de l'histoire ne laissant donc en principe aucune place aux autres femmes d’acquérir ce statut. L’ordination sacerdotale des femmes L'ordination de femmes est un sujet polémique qui a fait l'objet de plusieurs revendications par le passé. Malgré les pressions provenant de la part des partisans de l'ordination des femmes, l'Eglise Catholique a toujours su maintenir ses positions jusqu'à présent affirmant que seuls les hommes peuvent parvenir au sacrement de l'ordination.17 Sur ce point, les Eglises Catholique et Orthodoxe ont la même règle. Dans un message donné à don Ottavio, Jésus semble mentionner la même idée avec un style qui laisse présumer que la prêtrise ne serait réservée qu'aux hommes :

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« On devient prêtre seulement par vocation; toute autre route serait non seulement peccamineuse, mais sacrilège. Voici, mon fils, le problème des vocations sacerdotales. De même que mon Père, dans le plan de la Providence, met dans le coeur des hommes des aptitudes et des tendances diverses afin que, dans la grande famille humaine, les hommes complètent et s'intègrent dans l'ordre harmonieux préétabli, de même Moi, dans l'Eglise, Je jette dans le coeur des choisis le germe précieux et sublime de la vocation (...) »18 Cette affirmation serait également attestée de manière plus directe par un autre message donné à Soeur Beghe mentionnant clairement que la prêtrise ne serait réservée qu'à l'homme seulement. Dieu aurait donné aux mains du prêtre la grâce d'être les mains bénies d'un être humain déchu mais rénové par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et puis de l'Ordre. Ainsi seules les mains des prêtres, ministres de Dieu, seraient autorisées à administrer les sacrements. « Le sacrement de l'Ordre est propre à l'âme de l'homme (par opposition à la femme), ministre de la sainte Eglise, et les fidèles qui croient qu'ils peuvent, sous prétexte de manquer de prêtres, s'en passer en agissant à sa place et en son nom, sont condamnables de la même manière qu'un homme de la rue serait aussitôt délogé s'il devait s'asseoir sur le trône d'un monarque. Les mains de l'homme et de la femme sont des mains déchues et les mains du prêtre sont des mains d'homme déchu mais attitré à la tâche qu'il reçoit de Dieu Lui-même, qui bénit, sanctifie et ordonne aux mains de Son serviteur d'agir à Sa place et en Son nom. »19 Dans un autre message donné dans les années 1990 à une âme mystique la Vierge Marie avait mentionné « qu'une femme prêtre est un sacrilège devant Dieu ». Cette même affirmation fut aussi reprise par Mary Jane Even dans l’un de ses messages daté du 17 avril 1994 concernant l’accès des femmes au service de l’autel.

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« Ne pouvez vous pas voir la pensée d’avant-garde que si les filles sont des "filles à l’Autel", elles peuvent ensuite devenir diacres et éventuellement prêtres? Pur Blasphème! » Les enseignements de l’Eglise qu’on retrouve dans les Encycliques des Papes, ceux du magistère et aussi dans Vatican II mentionnent tous que l’usage des « filles à l’Autel » est interdite. Le message de Mary Jane Even faisait référence à l’époque à ceux qui au Vatican voulaient forcer une nouvelle politique concernant justement l'interdiction du service des femmes (jeunes filles, adultes, religieuses) à l'autel, aussi bien dans les églises que dans les maisons religieuses, les couvents et les collèges. Malgré la pression, le Pape Jean-Paul II avait refusé d’approuver cette nouvelle politique. Il faut bien comprendre ici que les mentions de sacrilège et de blasphème s’adressent dans le cas d'une femme prêtre qui aurait reçu le sacrement de l'Ordre. Car toute personne est de par son baptême prêtre, prophète et roi.20 Il y aurait en effet plusieurs niveaux, plusieurs situations où le mot prêtre pourrait être appliquée. Tous cependant n'ont pas la même fonction ni le même degré de force. Au bas de l'échelle se retrouvent tous les baptisés. La fonction de prêtre se situe principalement dans ce cas au niveau de la relation personnelle et intime que chacun entretient avec son Dieu. Situé au degré suivant viennent toutes les personnes donnant par leurs enseignements et leurs engagements le pain de la Parole de Dieu à leurs frères. Garder et partager Sa Parole sans la déformer, fait de nous des prêtres de Sa Parole. Les pasteurs des églises protestantes par exemple pourraient se classer à ce niveau. L'ordination de femmes comme pasteurs est une pratique répandue de nos jours dans diverses confessions protestantes. A inclure aussi dans cette catégorie toutes les personnes que l'Eglise appelle âmes victimes ou réparatrices, souffrant et expiant pour les fautes commises par les hommes afin d'apaiser la justice divine. Toutes ces personnes, homme ou femme,

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exercent d'une certaine manière une des fonctions attribuées normalement à la prêtrise et s'ils peuvent sous certaines conditions être déclarés prêtres, il n'est pas d'usage de les nommer ainsi puisque le terme de prêtre identifie normalement tous ceux qui ont reçu le sacrement de l'Ordre et qui sont en mesure d'exercer toutes les fonctions exigées par leur ministère. Le rôle du pasteur protestant dans sa communauté, aussi noble soit-il, ne correspond pas à celui d'un prêtre ayant reçu le sacrement de l'Ordre. Il serait davantage comparable à celui que tiennent les diacres dans l'Eglise Catholique. Il serait préférable d'autre part de laisser le soin à Dieu d'attribuer Lui-même le titre de prêtre aux gens de cette catégorie afin d'éviter toute vanité ou pensée d'orgueil. Ce fut le cas notamment de Vassula Ryden, mystique orthodoxe, ayant reçu durant de nombreuses années plusieurs messages de Jésus et de Marie dédiés principalement aux dirigeant des Eglises Catholique et Orthodoxe, mais aussi aux peuples de Dieu. Dans l'un de ses messages Jésus la qualifiera lui-même de prêtre21 alors qu'elle n'ait jamais reçu évidemment le sacrement de l'Ordre puisque étant femme. Ce titre dont Jésus lui attribut démontre d'une certaine manière l’importance mais aussi la lourdeur de sa pénible mission. La catégorie suivante, située bien loin au-dessus des deux autres en terme de force et de pouvoir, est celle réservée uniquement aux hommes et qui ont reçu le sacrement de l'Ordre. Sublime vocation permettant à l'Eglise sur terre de demeurer vivante. Au-dessus d'eux, la Vierge Marie, ayant reçu la grâce et le pouvoir sacerdotal par une onction intérieure. Et finalement au sommet, Jésus-Christ, Grand Prêtre. Cette classification est assez simpliste et mériterait d'être nuancée davantage. Le but n'étant pas cependant de procéder à une analyse exhaustive mais seulement de les présenter sommairement afin de bien faire la distinction entre les divers usages du mot prêtre rencontré dans la littérature spirituelle et théologique. Dans l'Eglise Catholique par exemple on observe des variantes au sein des ministres ordonnés et c'est pourquoi qu'ils sont classifiés en plusieurs catégories. C'est ainsi que le simple prêtre ordonné ne possède

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pas la plénitude du sacerdoce et dépend de son évêque dans l'exercice de son pouvoir. Mais les deux sont unis dans la dignité sacerdotale. Le diacre pour sa part peut accomplir beaucoup de fonctions mais ils n'est pas un prêtre suppléant, ni un super-laïcs. Dans « Lumen Gentium » il est bien spécifié qu'il n'est pas prêtre. Même s'il accomplit certains ministères exercés par les prêtres, il occupe une place spéciale dans l'Eglise. Avec les évêques et les prêtres, les diacres sont des ministres ordonnés. En 1994, dans sa lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes, le Pape Jean-Paul II mentionne que l'Eglise n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes pour des raisons tout à fait fondamentales, citant celle entre autre rapportée par le Pape Paul VI qui, se référant à la Sainte Ecriture, avait fait remarquer que le Christ avait choisi ses Apôtres uniquement parmi les hommes. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi était venue par la suite appuyer les propos du Pape Paul VI en précisant que le Christ n'obéissait pas alors à des motivations sociologiques ou culturelles propres à son temps mais qu'il en avait disposé ainsi en donnant à l'Eglise sa constitution fondamentale. Le Catéchisme de l'Eglise Catholique publié en 1992 rappelle pour sa part au numéro de référence 1577 que : « Le Seigneur Jésus a choisi des hommes pour former le collège des douze apôtres, et les apôtres ont fait de même lorsqu'ils ont choisi les collaborateurs qui leur succéderaient dans leur tâche. Le collège des évêques, avec qui les prêtres sont unis dans le sacerdoce, rend présent et actualise jusqu'au retour du Christ le collège des douze. L'Eglise se reconnaît liée par ce choix du Seigneur lui-même. C'est pourquoi l'ordination des femmes n'est pas possible. » L'ordination des femmes comme diacre, prêtre ou évêque est ainsi interdite et considérée comme impossible par l'Eglise, avançant comme explication qu'il s'agit d'une pratique inconnue dans l'histoire et la tradition de l'Eglise. Elle est liée par le choix que le Christ

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fit en choisissant comme Apôtres uniquement des hommes. Mais le Christ, par quelle Loi de son Père était-il lui-même lié pour orienter ainsi son choix? L'homme et la femme n'ont-ils pas été créés égaux? Alors qu'est-ce qui fait que l'âme de l'homme peut accéder à la prêtrise et non pas celle de la femme? Si actuellement l'Eglise n'a pas ce pouvoir, qui aura alors l'autorité de la lui donner éventuellement si la volonté de Dieu le permet? « Il dominera sur toi » Le livre de la Genèse précise les conséquences du péché originel. Il montre entre autre le déséquilibre qui s'est introduit dans les rapports entre l'homme et la femme, rapports dans lesquels originellement la dignité de chacune des deux personnes se trouvait à être égale. Le passage biblique des paroles adressées à la femme : « Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi »22 témoigne désormais d'une rupture et d'un déséquilibre affectant la relation entre les deux. L'éclat de leur l'âme créé à l'image et la ressemblance de Dieu semble dès lors avoir diminué, menaçant par le fait même l'unité qu'il avait entre eux. Mais cette menace apparaît plus grave pour la femme. Elle serait plus grave à cause d'Eve qui fut la porte d'entrée de Satan dans le monde. Douée pourtant d'une science proportionnelle à son état, et par conséquent consciente de la valeur de la prudence, elle se laissa quand même tenter par le Serpent désirant connaître ce que Dieu seul connaissait et de lui devenir semblable. Elle cueilla donc le fruit défendu et en mangea. Et une fois tentée, elle devient tentatrice par surcroît. Passant du service de Dieu à celui de Satan, elle oublie les paroles de Dieu pour répéter à son compagnon celles de Satan, l'entraînant lui aussi à voler le droit de Dieu. C'est toute seule qu'elle a commencé le péché. Elle le porta à son terme avec son compagnon. Voilà pourquoi il pèse une plus lourde condamnation sur la femme. C'est par son intermédiaire que l'homme est devenu rebelle à Dieu et qu'il a connu, comme nous le verrons au chapitre suivant, la luxure et la mort.

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Cette « domination » vient donc malheureusement perturber l'égalité entre l'homme et la femme, et cela surtout au détriment de la femme. Cette perte de dignité qui semble plus grande pour la femme, diminue aussi la vraie dignité de l'homme. Cette affirmation du passage 3,16 de la Genèse a une portée significative. Elle fait référence au rapport entre l'homme et la femme dans le mariage. La femme ne peut évidemment devenir un objet de domination et de possession pour l'homme. Et dans les cas où l'homme se rendrait responsable d'une offense faite à la dignité et la vocation de la femme, il agirait contre sa propre dignité personnelle et contre sa propre vocation. Le passage biblique concerne plutôt directement le péché originel et ses conséquences durables chez l'homme et la femme. Si ce passage se réfère directement au mariage, il s'étend aussi indirectement dans les autres domaines où situations dans lesquelles la femme est désavantagée ou l'objet de discrimination par le seul fait d'être une femme. Le choix que fit le Christ en sélectionnant uniquement des hommes pour recevoir le sacrement de l'Ordre est-il le résultat d'un choix personnel ou encore dû au fait que seule l'âme de l'homme aurait été conçue pour assumer ce rôle? Ou bien est-ce plutôt la conséquence de ce jugement prononcé par Dieu qui pèse sur la femme à cause de la faute d'Eve? Cette domination de l'homme sur la femme aurait-elle eu des répercussions jusqu'au choix du sexe pour l'ordination? Dans une telle perspective, le Christ n'aurait pu alors agir contre le jugement de son Père et son choix devait se limiter à ne choisir que des hommes. Car si seule l'âme de l'homme avait été créée pour le sacerdoce, il serait incohérent de penser que la Vierge Marie puisse avoir été prêtre. Marie put être prêtre car sur elle ne pesait pas la condamnation commune qui touche tous les fils d'Adam. Ce dernier point sera davantage analysé dans le prochain chapitre. Le livre de la Genèse raconte comment le mal est entré dans le monde avec ses conséquences qui depuis lors pèsent sur tout le genre humain. En même temps il contient la première annonce de la victoire sur le mal, sur le péché, dans le passage que nous lisons dans Genèse 3,15 appelées habituellement Protévangile : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au

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talon. » Ce verset est le premier passage biblique où Dieu fait l'annonce d'un rédempteur. Et il est significatif que cette annonce contenue dans ces paroles concerne la femme. Celle-ci est nommée à la première place dans le Protévangile, comme ancêtre de celui qui sera le rédempteur de l'homme.23 Comme nous l'avons vu dans un chapitre précédent, la femme désignée dans le Protévangile est Marie et elle est inscrite dans la perspective de la rédemption. Au commencement Eve était « la mère de tous les vivants ».24 Avec le passage du Protévangile, la comparaison entre Eve et Marie doit maintenant se comprendre dans le sens que Marie assume en elle-même et fait sien dès lors le mystère de la femme. Marie est « le nouveau commencement » de la dignité et de la vocation de la femme,25 de toutes les femmes et de chacune d'entre elles. Alors Marie, qui serait la seule et unique femme dans l'Eglise à être reconnu par Dieu comme ayant été ordonnée prêtre, pourrait possiblement être considérée comme non seulement la rédemptrice des enfants des femmes mais aussi de la femme elle-même.26 Ce qui avait été perdu et profané par Eve devait être gagné et sanctifié par la Vierge Marie au travers de sa parfaite obéissance et humilité. Comme Corédemptrice sur le Calvaire, Marie gagne le rachat de tous les enfants des femmes par la Rédemption et le Sacrifice de Jésus. Sur la Calvaire Marie est, en cette heure-là, la Femme. La Femme qui rassemblait en elle toutes les souffrances de la femme, souffrances causées par la faute de la première d'entre elles. Marie devait les expier comme Jésus qui avait rassemblé en lui toutes les souffrances de l'homme pour pouvoir les expier. En cette heure-là, Marie a tout enduré comme aucune autre de ses soeurs du même sexe. Tout sauf les souffrances physiques et les douleurs de l'enfantement car la faute et la malédiction d'Eve n'étaient pas en elle. C'est pourquoi Marie peut être considérée comme étant la rédemptrice de la femme, de toutes les femmes. Mais pour redonner entièrement toute la dignité à la femme, il reste encore un acte à accomplir par la Vierge, soit celui mentionné par le Protévangile qui consiste à écraser la tête de l'Adversaire. Lorsque finalement Marie aura écrasé la tête de Satan et que celui-ci sera sorti de ce monde, toutes les conséquences de la faute commise par Eve seront effacées, rétablissant du même coup toute la dignité à la

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femme. Elle ne sera plus alors soumise à l'homme et l'homme ne dominera plus sur elle. Les deux seront de nouveau égaux car l'unité entre eux aura retrouvé son équilibre originel. La question maintenant est de savoir si l'ordination des femmes sera alors enfin permise par Dieu lorsqu'elles auront retrouvé leur entière dignité par les mérites de la Vierge Marie. Jésus-Christ, Homme-Dieu et Grand Prêtre, vainqueur du péché et de la mort, s'est choisi un peuple de prêtres parmi les hommes. Est-ce que la Femme victorieuse pourra à son tour, lorsque sa victoire sur Satan sera concrétisée, et par le pouvoir qu'elle détient ellemême en tant que prêtresse, ouvrir finalement la porte à la prêtrise chez la femme? Aucune information révélée cependant ne permet de présager pour l'instant un tel dénouement. Mais c'est toutefois une hypothèse qui n'est pas à rejeter. Bien des théologiens et des auteurs spirituels ont déclaré que le sexe de Marie ne constituait pas un obstacle à ce qu'elle soit prêtre. Mais si Marie fut prêtre, il n'est pas permis d'en conclure pour autant que toutes les femmes peuvent l'être. Même si l'hypothèse avancée peut paraître plausible, le statut particulier de Marie dans le Plan du Salut de Dieu pourrait être à l'origine de ce cas unique dans l'histoire de femme prêtre dans l'Eglise. A ce propos, H. Oswald apportent quelques commentaires intéressants : « Marie est prêtresse car elle a été la représentante de son sexe dans l’oeuvre de la rédemption — en totale dépendance avec la représentation universelle du Christ. Toutefois le sacerdoce de Marie est limité à sa personne. Il n’y a personne pour lui succéder et assurer sa tâche spéciale... C’est par conséquent le prêtre homme qui, par son ordination, a reçu la part de Marie. Mais de toute évidence il l’a reçue en faveur de toutes les femmes, plutôt que pour son propre avantage. En un mot, ce lien affecte le sacerdoce ainsi que le prêtre, le représentant et le ministre du Christ, et aussi pareillement et en même temps ministre de Marie, instrument de Marie pour son sexe. Ainsi,

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dans une perspective mariologique, l’on perçoit sous un jour nouveau la dignité et la signification du sacerdoce. »27 Le Vatican s'est toujours opposé à l'ordination des femmes. Et c'était la bonne attitude à adopter si on en croit entre autre les raisons avancées par le Pape Jean-Paul II et les diverses révélations mystiques citées précédemment. Ce qui est probablement dommage cependant est le fait que le Vatican ait voulu cesser également la reconnaissance de Marie en tant que prêtresse. Le débat au sujet du sacerdoce de Marie a connu sa fin au début du 20e siècle. Alors qu’en 1903 le Pape Léon XIII avait accepté et approuvé un tableau de Marie en habits sacerdotaux, le Saint-Office a interdit en 1913 de peindre Marie en prêtre. Les images de Marie revêtue d'ornements sacerdotaux furent alors interdites. Aussi, en 1907 le Pape Pie X avait accordé 300 jours d’indulgence à la prière : « Marie, Vierge Prêtre, priez pour nous ». Mais en 1926 le Saint-Office déclara que la dévotion à Marie Prêtre « n’est pas approuvée et ne peut être répandue ». Ainsi fut proscrite, sous le règne du Pape Pie XI, la dévotion à Marie Prêtre. L’histoire de l’Eglise rappelle pourtant que lors de la définition dogmatique de l’Immaculée Conception de Marie en 1854, celle-ci avait souvent été motivée par le fait que la Sainte Vierge était prêtre. Il n'était pas rare en effet de voir la tradition lui appliquer le verset de Hébreux 7,26 : « Et tel est bien le grand prêtre qui nous convenait, saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, élevé au-dessus des cieux. » Se référant à ce passage biblique, Jacques Biroat, prieur bénédictin, écrivait en 1666 que « le raisonnement de saint Paul se rapporte à la mère du Christ. Elle partage le sacerdoce de son fils et est à l’origine de notre réconciliation avec Dieu. Par conséquent, elle devait être complètement innocente et séparée des pécheurs. Elle devait être préservée du péché originel. » La Conception Immaculée de Marie lui permettait effectivement de pouvoir devenir un prêtre sans tache.

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Luc 2,22-35

2

Hébreux 5,1; 8,6; 9,15; 12,24.

3

Théodore le Studite, 826 après J.C.

4

Jean 19, 25

5

Cardinal Wiseman, Sermons, New York 1866, page 364.

6

Père Marie-Dominique Philippe, « L'Etoile du matin, Entretiens sur la Vierge Marie »,

Editions Le Sarment Fayard, pages 82 et 215. 7

Jean-Jacques Olier, 1608-1657, Journée chrétienne, Paris, vol. 2, col. 233.

8

Ippolito Marracci, Sacerdotium Mysticum Marianum, env. 1647, passim.

9

F. Maupied, Orateurs Sacrés, Paris 1866, vol. 86, page 228.

10

Hubert Lebon, Marie, mère admirable, Paris 1861, page 98.

11

Maria Valtorta, « Les cahiers de 1943 », Centro Editoriale Valtortiano, 2002, page 280.

12

Maria Valtorta, « Leçons sur l'épître de Saint Paul aux Romains », Centro Editoriale

Valtortiano, 1999, page 98. 13

« Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles », Editions du Parvis, Tome I,

message du 28 juillet 1975, page 21. 14

Jean 19, 25

15

Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 2, page 332.

16

« Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles », Editions du Parvis, Tome II,

message du 7 janvier 1976, page 95. 17

Le Droit canon énonce au can. 1024 : « Seul un homme baptisé reçoit validement

l'ordination sacrée. » 18

« Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles », Editions du Parvis, Tome IV,

message du 23 novembre 1976, page 32. 19

Soeur Beghe, « Dieu et les hommes », Editions Résiac, 1994, page 100.

20

S’adressant aux baptisés comme à des « enfants nouveau-nés », l’apôtre Pierre écrit : «

Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. » (1 P 2,4-5) « Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de

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Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. » (1 P 2,9) La participation des chrétiens à la triple fonction de Jésus Prêtre, Prophète et Roi, trouve d’abord sa racine dans l’onction du Baptême, puis son développement dans la Confirmation et son achèvement et son soutien dans l’Eucharistie. 21

Vassula, « La vrai vie en Dieu, Supplément 4 », Editions F.-X. de Guibert, 1993, page

22. 22

Genèse 3,16

23

Saint Irénée, « Contre les hérésies »; Saint Epiphane; Saint Augustin.

24

Genèse 3,20

25

Saint Ambroise, De Instit. Virg., V, 33 : PL 16, 313.

26

Dans Maria Valtorta, « Les cahiers de 1943 », page 279, Jésus lui dicte comme

message : « Bénie soit la Rédemptrice de la femme et des enfants des femmes, qui annule Eve et s'insère à sa place pour porter le fruit de la vie là où l'Ennemi a semé la mort. » 27

H. Oswald, Dogmatische Mariologie, Paderborn 1850, page 198.

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Chapitre 7 L'Immaculée Conception L'Immaculée Conception de la Vierge Marie est un dogme de l'Eglise Catholique, défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans sa bulle Ineffabilis Deus, neuf mois avant la fête de la nativité de la Vierge. « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine selon laquelle la bienheureuse Vierge Marie fut dès le premier instant de sa Conception, par une grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée et exempte de toute souillure de la faute originelle, est révélée de Dieu, et que par conséquent elle doit être crue formellement et constamment par tous les fidèles. »1 Selon ce dogme de l'Immaculée Conception, Marie aurait été conçue de façon tout à fait ordinaire par ses parents, Anne et Joachim, descendants du roi David par la tribu de Juda, mais son âme aurait été dès la conception préservée de la souillure du péché originel qui frappe les descendants d'Adam et Eve. Marie serait donc vierge (ce qui est admis par l'Eglise depuis le 3e siècle) mais aussi sans péché et sans tâche, c'est-à-dire immaculée. Elle est ainsi la première-née qui devait concevoir le premier-né de toute créature. Le dogme de l'Immaculée Conception n'affirme pas que Marie ait échappé au besoin de rédemption et de salut, qui concerne toute l'humanité. Elle appartient au peuple des rachetés, étant elle-même la première rachetée. Mais elle n'a pas été rachetée au sens commun du terme, puisqu'elle n'a jamais péché. Le dogme mentionne en effet qu'elle fut préservée dès le premier instant de la conception.2 Le salut prend donc chez elle, non la forme de la guérison ou de la purification, mais celle de la préservation. Tout comme l'Assomption, l'Immaculée Conception n'est mentionnée dans aucun texte canonique des Eglises chrétiennes. Encore une fois, l'origine de cette croyance provient d'un texte apocryphe datant du 2e siècle, soit le Protévangile de Jacques qui était aussi

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appelé dans l'antiquité chrétienne Nativité de Marie. Comme les parents de la Vierge, Anne et Joachim, ne peuvent avoir d'enfant un ange leur apparaît leur annonçant une naissance miraculeuse. Sept mois plus tard, Marie vient au monde. Quatre ans après la proclamation de ce dogme, soit le 11 février 1858 à Lourdes, la Vierge déclare qu'elle est l'Immaculée Conception lors d'une apparition à Bernadette. Et depuis ce temps, non seulement ce terme est employé pour personnifier la Sainte Vierge mais aussi de nombreuses révélations privées de Jésus et de Marie ont traité de ce sujet. Précision sur le terme Immaculée Conception Le mot conception indique que Marie n'est pas éternelle, qu'elle a eu un commencement. Le mot immaculée indique que dès le commencement de son existence, il ne s'est pas trouvé en elle le moindre éloignement de la volonté de Dieu. L'Immaculée se trouve ainsi à être la créature la plus élevée parmi toutes les créatures, la plus parfaite. Lors de son apparition à Lourdes, Marie ne dit pas « Je suis conçue immaculée », mais bien « Je suis l'Immaculée Conception ». Par là se précise non seulement le fait de sa conception immaculée, mais aussi le mode par lequel ce privilège est sien et appartenant à sa nature. Tel le dogme de l'Immaculée Conception est formulé, il semble établir une relation directe entre le terme immaculé et le fait que Marie fut conçue sans péché et sans tache. Autrement dit, la conception serait qualifiée d'immaculée car on n'y retrouverait aucune souillure du péché originel. A ce titre la création d'Adam et Eve pourrait également être qualifiée d'immaculée puisqu’ils furent conçus eux-aussi parfaits et sans tache. Pour que la conception d’une âme soit dite immaculée il est conséquent de penser que celle-ci soit créée pure et sans tache. Mais une telle conception préservée de la souillure du péché originel est-elle suffisante pour la qualifier d'immaculée? Certains messages de Jésus et de Marie reçus par J.N.S.R. au début du siècle sont venus tenter d'éclaircir ce mystère de l'Immaculée Conception. Dans le message daté du 23 juin 2003 est dévoilé ce que la messagère appelle le Secret de Marie :

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« Elle est, en Vérité, l'Immaculée Conception. Pour que le sein d'Anne puisse porter cette sainte enfant, Dieu Lui-même le purifia; et le sein d'Anne fut lavé de la Faute Originelle. Ainsi Marie fut conçue sans péché. Et si Sa Conception fut Immaculée, c'est qu'elle ne pouvait être conçue d'un homme. Sainte Anne, restée stérile jusque l’à, a été préparée pour recevoir la ToutePure conçue du Saint Esprit qui est Dieu. A la différence de Ma Conception Divine, c'est que Je suis né d'une Vierge et que Marie naquit d'Anne qui n'était pas vierge. »3 Si cette révélation est juste, alors pour que le dogme du Pape Pie IX soit complet, il serait nécessaire d'y rajouter quelque part dans le texte la mention « conçue de l'Esprit Saint ». Suite à la divulgation de cette révélation, certains commentateurs ont conclu que Marie aurait donc été conçue par l'Esprit Saint en Anne exactement comme Jésus l'a été luimême en Marie. Pourtant ce n'est pas exactement ce que dit le message. Il mentionne bien que Marie fut conçue par l'Esprit Saint afin qu'elle puisse être Immaculée, mais la mention qu'Anne ne serait pas demeurée vierge n'est pas à négliger. C'est une nuance qui a son importance comme on le verra un peu plus loin. Les théologiens se prononcent Il fallait s'y attendre, cette révélation fut fortement critiquée au sein de l'Eglise. Pour plusieurs prêtres et théologiens, l’affirmation « Marie a été conçue du Saint Esprit » est une erreur théologique grave, manifestement contraire à la tradition et à l’enseignement de l’Eglise. Dieu ne pourrait demander d'accepter par la foi ou par la raison, des choses qui viendraient contredire des vérités de la Foi Catholique ou encore s'excluent l'une l'autre. Pour eux, la conception du Saint Esprit, appelée conception virginale, est le privilège exclusif du Christ. La « conception virginale » qualifie les modalités particulières de la conception et de la naissance de Jésus. Conçu virginalement signifie que le Christ s'incarne dans le sein de la Vierge par la simple opération de l'Esprit Saint et

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qu'il est enfanté par celle-ci sans que sa virginité n'en souffre. Miracle que les théologiens qualifieront de virginité avant, pendant et après l'accouchement. Le caractère virginal de la conception de Jésus est explicitement affirmée par la réponse de l'ange à la question que Marie lui a posée : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre »4, et par la parole de l'ange à Joseph : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme: car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint. »5 Et Matthieu précise en écrivant : « Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils. »6 La conception virginale implique essentiellement non seulement l'absence de toute union sexuelle, mais encore une action spéciale, directe, miraculeuse de Dieu. Cette idée que Marie aurait été conçue par l'Esprit Saint n'est pourtant pas nouvelle. Eugène Vintras, un ouvrier de Tilly-sur-Seulles du diocèse de Bayeux, disait avoir reçu des messages de l'archange Saint Michel, entre le 6 août 1839 et le 10 juin 1840. Vintras publia en 1841 un Opuscule sur les communications annonçant l'Oeuvre de la Miséricorde, qui fut fermement condamné le 8 novembre 1841 par Mgr Robin, évêque de Bayeux, puis ensuite condamnation sévèrement confirmée par le Pape Grégoire XVI dans un Bref du 8 novembre 1843 après une année d'enquête approfondie, puis par le Pape Pie IX, le Pape de l'Immaculée, dans un Bref du 10 février 1851, tout ça parce que les révélations faisaient état d'une conception virginale de Marie en Sainte Anne, « erreur déjà réprouvée au 4e siècle » disait le texte. Et Vintras ajoutait de plus deux autres affirmations, soit la préexistence de la Vierge avant sa naissance sur terre et qu'elle était aussi complètement soustraite de la loi universelle de rédemption des fils d'Adam par Jésus-Christ. L'un des arguments avancés par les théologiens qui sont contre cette révélation, est tiré à même l'énoncé du dogme de l'Immaculée Conception où il est écrit que c'est par une pure grâce de Dieu qu'elle fut conçue et préservée immaculée.7

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Autrement dit, si Marie était conçue du Saint Esprit, le caractère immaculé de sa conception serait une conséquence naturelle et non une grâce, car la conception du Saint Esprit est immaculée naturellement, et son fruit ne peut être qu'immaculé. Marie serait alors immaculée nécessairement et elle serait ainsi exempte du péché par nature et non par grâce. Elle n'aurait pas eu besoin d'une grâce spéciale, même de préservation, pour être immaculée. Et finalement elle n'aurait pas eu besoin non plus pour elle-même de la Rédemption par la Croix de Jésus-Christ. Marie pouvait par nature être touchée par le péché originel, mais par grâce elle ne l'a pas été. Et elle ne devait pas l'être non plus par la grâce de préservation de son immaculée conception puisqu'elle était prédestinée à être la Mère de Dieu. L'Eglise enseigne donc, par sa Liturgie et son Magistère, que Marie aussi est un fruit de la Rédemption, le fruit le plus merveilleux du Coeur ouvert de Jésus en Croix. « Tu l'as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils... »8 « Le Seigneur a réellement racheté sa Mère, et de la façon la plus parfaite. »9 « L'Immaculée Conception de Marie est le premier fruit de la Rédemption réalisée par le Christ. »10 Jésus a sauvé Marie, et elle le chante dans son Magnificat : « mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. »11 La conclusion pour les théologiens est donc : ce qui fait que Marie est Immaculée n'est pas dû à une conception du Saint Esprit, comme les révélations de J.N.S.R. le mentionnent, mais à la Croix et au Sang de Jésus, comme l'enseigne l'Eglise. La conception par le Saint Esprit de Jésus en Marie est unique au Christ.

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Propos confirmant les théologiens Certains témoignages de la Tradition et quelques révélations mystiques semblent soutenir cette thèse des théologiens, à savoir qu’Anne et Joachim se sont unis pour concevoir Marie. Marie « a été donnée à Anne du fait de Joachim... Elle n'est point née en dehors des règles de la nature mais, comme toute créature humaine, de la semence d'un homme et du sein d'une femme. »12 « La Vierge n'a pas été conçue en sa mère de la même façon que le Christ a été conçu en Elle. »13 La Vierge « fut conçue de l'union d'un homme et d'une femme. »14 La Sainte Vierge dit à Sainte Brigitte que « jamais il ne se rencontrera de mariage aussi chaste que celui de ses parents... Toute volupté était morte en eux. Sur la parole de l'ange leur annonçant ma naissance, ils s'unirent par amour pour Dieu; et c'est ainsi que de leur semence ma chair a été formée par la divine Charité. »15 « Joachim et Anne engendrèrent cet enfant qui devait être la Mère de Dieu d'une manière vraiment merveilleuse. Tout s'y passa selon l'ordre commun des autres conceptions, néanmoins la vertu du Très-Haut ôta à celle-ci ce qu'il y avait d'imparfait et de désordonné, ne lui laissant que le pur nécessaire, selon les lois de la nature... La grâce éloigna entièrement des saints Parents toute sorte de sensualité et l'aiguillon du péché originel n'y eut aucune part. »16 « N'oublions point que si Marie nous a donné le Froment des Cieux, c'est à Joachim que nous devons Marie elle-même... Père de Marie, nous vous rendons grâces: toute créature vous est redevable, depuis que le Créateur

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Lui-même a voulu vous devoir Celle dont Il avait résolu de naître pour nous sauver. »17 « Il me fut montré que la conception de Marie avait été aussi pure, par la grâce, que l'eût été, sans la chute originelle, toute conception humaine... La Sainte Vierge fut engendrée dans une pureté parfaite et sous l'unique impulsion de la sainte obéissance; dans la ferveur qui les animait, sans un ordre envoyé d'En-Haut, Joachim et Anne auraient gardé une inviolable continence. »18 « Considère comment le fait de porter en son sein une créature exempte de la tache qui prive de Dieu, puisse donner à la mère qui l'a seulement conçue naturellement, humainement, une intelligence supérieure... »19 D'autre part, la célébration Eucharistique commémore le fait que Jésus a donné son corps et son sang pour la multitude en vue de notre Rédemption. Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de son sang. Ce changement, l'Eglise Catholique l'a appelé transsubstantiation.20 C'est la présence réelle du Christ, en son corps et son sang, sous les espèces du pain et du vin. Les Pères de l'Eglise et certaines révélations mystiques ont fait remarquer que de même que les espèces du pain et du vin sont le corps et le sang de Jésus, de même ils pourraient être aussi bien le corps et le sang de Marie car celle-ci n'a pas connu21 d'homme pour concevoir Jésus.22 La chair de Jésus est entièrement issue de la chair de Marie. Jamais il ne fut dit qu'elle était également entièrement issue de la chair d'Anne. Dans les visions de Maria Valtorta, il est précisé cependant que Anne n'a jamais senti les douleurs de la grossesse comme les autres femmes, ni connu les douleurs de l'enfantement à la naissance de Marie. Selon la Genèse, ce phénomène de douleur à l'enfantement est relié au péché originel. Le fait que Anne ne l'ait point ressenti confirmerait ce que dit le message de J.N.S.R., à savoir que Dieu aurait purifié (lavé de la

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Faute Originelle) le sein d'Anne pour qu'elle puisse porter Marie. Si ce fait explique pourquoi Marie fut conçue sans péché, il n'expliquerait pas sa Conception Immaculée par l'opération de l'Esprit Saint. La problématique Comment expliquer une conception de Marie par l'Esprit Saint si Anne s’est unie avec Joachim pour la concevoir? Avec ce genre de question, il est plus facile de croire que de savoir. Ce « croire » est somme toute assez simple. Le « savoir » est autrement plus complexe. Le but ici n'est pas de déterminer qui a tort ou qui a raison entre les théologiens de l'Eglise et les révélations privées de certains mystiques. Rejeter gratuitement d'un revers de la main un texte ou une notion contraire à nos convictions ou nos croyances n'est pas faire preuve d'objectivité et démontre un manque de rigueur et d'esprit d'analyse. La clé de la compréhension se trouve souvent dans la mise en parallèle de tous ces textes. Rien n'empêche d'essayer de comprendre le mystère qui s'y cache en nous penchant tant soit peu sur les interrogations qui se posent d'elles-mêmes. Il ne s'agit pas de chercher à obtenir des réponses définitives dans un domaine aussi complexe. Il est seulement juste d'approfondir la réflexion. Ce qu'on appelle communément « la foi du charbonnier » a sa beauté en raison de la candeur à laquelle elle fait allusion. Mais il y a parfois des situations où elle doit être dépassée surtout lorsqu'elle semble légitimiser l'ignorance, terrain idéal sur lequel les mensonges se sèment et s'entretiennent. Il y a parfois des informations révélées qui nous invite à élargir notre compréhension et donc à modifier éventuellement nos points de vues. Cela exige évidemment de notre part une prise d'altitude. Nos certitudes sont ébranlées, nous sommes troublés et nous connaissons une sorte de vertige sur le plan cérébral comme sur la plan spirituel. On peut alors faire demi-tour et redescendre là où tout redevient rassurant. Mais on peut aussi

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faire une pause pour digérer (en réflexion) les nouvelles informations reçues avant de poursuivre la montée en altitude. Il me semble que la sagesse plaide pour cette dernière solution si tant est que l'on soit doté d'une réelle volonté de ne pas végéter. Le dépôt sacré Pour ajouter à la difficulté de comprendre le tout, un autre élément de mystère sur la conception de Marie nous est donné par la célèbre mystique allemande Anne-Catherine Emmerick au 18e siècle. Mais ce nouvel élément est peut-être aussi la clé qui nous manquait pour nous aider à démystifier ce mystère. Celle-ci fait allusion dans ses visions à un dépôt sacré, issu d'aussi loin que du paradis terrestre au temps d'Adam et Eve qui se serait transmis de génération en génération, pour finalement aboutir mystérieusement chez Anne et Joachim et qui aurait servi à la conception de Marie.23 Ce dépôt sacré, la mystique le définit comme étant quelque chose qui à l'origine est sorti directement de la Sainte Trinité, une bénédiction, un germe divin donné initialement à Adam : « Je vis quelque chose, issu de Dieu, qui passa parmi tous les choeurs angéliques et pénétra dans l'ostensoir : c'était un don sacré, étincelant, qui se précisait au fur et à mesure qu'il se rapprochait. Il m'apparut comme le germe de la bénédiction divine, destiné à une croissance très pure; donné par Dieu à Adam, il lui fut retiré au moment où l'homme allait écouter Eve et acquiescer à son désir de cueillir le fruit défendu : c'est la bénédiction qu'Abraham reçut de nouveau, qui fut reprise à Jacob et de nouveau confié à Moïse, dans l'Arche d'Alliance, d'où Joachim, le père de Marie, la reçut finalement, si bien que Marie fut conçue aussi pure et immaculée qu'Eve, lorsque celle-ci fut tirée du côté d'Adam endormi. »24

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Ce « quelque chose », ce don sacré issu de Dieu, Anne-Catherine Emmerick le décrit dans d'autres passages comme une apparition se produisant devant la Très Sainte Trinité comme l'haleine qui se condense devant la bouche en une petite vapeur, tel un souffle qui se forme à l'écart de la bouche.25 Et c'est à partir ce don sacré que naîtra Marie. Cette description n'est pas sans rappeler le texte que l'Eglise, depuis longtemps, applique à Marie : « Je suis issue de la bouche du Très-Haut et comme une vapeur j'ai couvert la terre. »26 Toujours selon la voyante, Dieu aurait donné ce don sacré à Adam après la création d'Eve. Ce don était en lui, comme une bénédiction reçue de Dieu. Mais : « cette bénédiction fut retirée à Adam à cause de l'usage qu'il fit du fruit défendu, car je vis le Seigneur passer derrière Adam lorsque celui-ci quitta sa colline pour rejoindre Eve et lui retirer quelque chose; et il me sembla que le Salut du monde devait sortir de ce que Dieu avait repris à Adam. »27 Non seulement ce don sacré ou cette bénédiction serait relié au Salut du monde, mais la voyante renchérit en affirmant que ce dépôt sacré ne serait nul autre que le germe de celle qui un jour allait devenir la Vierge Marie. « Mais je vis également la seconde Personne de la Divinité descendre vers Adam et lui retirer la bénédiction divine, avec une lame recourbée, avant qu'il consentît au péché. Au même moment, je vis la Vierge Marie sortir du côté d'Adam, comme une petite nuée lumineuse qui s'éleva vers Dieu. »28 Ce dépôt sacré que Dieu avait retranché d'Adam se transmettra plus tard d'aîné en aîné sous la forme de la bénédiction paternelle au fils aîné. Cette coutume était même devenue au fil du temps une tradition pour tout le peuple juif. « J'ai vu Noé et son sacrifice, au cours duquel il reçut la bénédiction de Dieu. J'ai eu ensuite des visions sur Abraham, sur sa bénédiction, sur l'annonce

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d'Isaac. J'ai vu cette bénédiction se transmettre d'aîné en aîné, toujours sous la forme d'un sacrement. »29 A d'autres moments le dépôt sacré était transporté dans l'Arche d'Alliance. « Avant l'Exode d'Egypte, Moïse reçut de nouveau ce dépôt sacré qui, ayant été autrefois un secret de famille, devint alors le mystère du Peuple entier. Il prit place dans l'Arche d'Alliance, comme le très Saint Sacrement dans le tabernacle et dans l'ostensoir. »30 Cette histoire de bénédiction, de dépôt sacré, se transmettant de génération en génération, Anne-Catherine Emmerick ne serait pas la seule en avoir parlé. Dans le livre appelé Sohar ou Zohar, « Le Livre de la Splendeur », qui est le plus célèbre de tous les Codex mystiques Hébreux de la Kabalah et qui fut rédigé au 2e siècle de l'ère chrétienne, mais qui contient des parties beaucoup plus anciennes, on retrouve des passages qui sont semblables presque mot pour mot aux explications données par la voyante concernant cette bénédiction et le mystère entourant l'ancienne Arche d'Alliance.31 Dans le Coran également on retrouve un passage où Adam accepte de supporter le dépôt divin : « Nous avons proposé le Dépôt aux cieux, à la terre et aux montagnes; ils en ont été effrayés et ont refusé de le porter alors que l'Homme s’en est chargé car il est violent et ignorant. »32 Dans d'autres traductions du Coran les termes foi, dépôt de la foi, l'amen et responsabilité sont utilisés au lieu du simple mot dépôt. Le Coran ne donne pas de détail sur ce dépôt et l'interprétation de ce passage demeure obscure. Mais selon certains commentateurs du Coran, ce dépôt serait quelque chose comme le secret de l'être de Dieu. Cette interprétation n'est pas sans rappeler qu'initialement Marie était inconnue des entités célestes, comme si elle était cachée en Dieu. Ce n'est qu'après la chute des anges déchus que Dieu leur présenta Marie comme modèle de pureté et d'humilité, et que c'est par elle que viendrait le Salut. La forme de ce dépôt sacré est à tout le moins assez mystérieuse. Parfois il est matériel :

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« J'ai vu ce mystère, ce dépôt sacré sous forme particulière, dans une sorte de voile, comme un contenu, un être, une force. Il était pain et vin, chair et sang, c'était le germe de la bénédiction avant la faute originelle; c'était la présence qui fut préservée dans la religion et qui rendit possible aux hommes la constitution, par leur piété, d'une lignée se purifiant toujours plus et s'épanouissant finalement en Marie, afin qu'elle conçût du Saint Esprit le Messie si longtemps espéré. »33 Et d'autre fois il semblait plutôt être immatériel ou semi-matériel, spirituel pourrait-on dire, passant directement d'un être à un autre lors de la bénédiction paternelle. Ce mystérieux dépôt sacré (réalité matérielle) porteur de bénédiction (réalité spirituelle) était un secret ou mystère (réalité mystique) transmis de génération en génération. La voyante relate par exemple comment Isaac, porteur en lui du dépôt sacré, bénit Jacob : « Mais lorsqu'Isaac bénit Jacob, ils étaient tous deux seuls; Jacob découvrit sa poitrine et se tint devant son père; celui-ci traça de sa main la bénédiction sur Jacob, du front à la base de l'estomac, puis de l'épaule droite et de l'épaule gauche à ce même point. Il lui posa ensuite la main droite sur la tête et la gauche sur le coeur; Jacob dut ensuite boire le contenu de la coupe,34 et finalement, ce fut comme si Isaac lui transmettait tout, toute sa force et sa puissance, en retirant de ses deux mains quelque chose de son propre corps et en le déposant dans le corps de Jacob. Je sentis que c'était là ce qui constituait sa force et sa bénédiction. (...) Lorsque la bénédiction fut achevée, par la transmission du "dépôt sacré", je vis Isaac complètement épuisé à cause de la transmission même et de la perte de cette force qui était en lui. Par contre, je vis Jacob tout épanoui, devenu très vigoureux, plein de vie et de vigueur. »35 Et finalement c'est Joachim qui le reçu d'un ange, possiblement le même ange dont il est question dans le Protévangile de Jacques qui leur est apparu pour leur annoncer la naissance miraculeuse de leur enfant, Marie. Anne-Catherine Emmerick raconte :

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« Joachim reçut d'un ange le dépôt mystérieux retiré de l'Arche d'Alliance. Et c'est alors que Marie fut conçue sous la Porte Dorée du Temple et devint ellemême, par sa naissance, l'Arche du Mystère. Et le dessein de Dieu fut accompli, l'arche de bois dans le Temple se trouvait dès lors vidée de son précieux dépôt. »36 La voyante mentionne aussi qu'Anne avait une bénédiction en elle, faisant penser à la purification de son sein lavé par Dieu de la Faute Originelle, comme mentionné dans les révélations de J.N.S.R. : « Souvent aussi, j'ai vu le Grand Prêtre, lorsqu'il se trouvait seul dans le Saint des Saints, qui utilisait le dépôt sacré, le tournant d'un côté ou de l'autre pour produire une force, une protection, un arrêt, ou une bénédiction, un bienfait, l'exaucement d'un voeu, un châtiment. Il ne tenait jamais ce précieux dépôt dans ses mains nues. Il en touchait également de l'eau, pour des usages sacrés, et faisait boire de cette eau comme bénédiction. (...) Emerentia, mère de Sainte Anne, burent de cette eau. C'est par ce breuvage qu'Emerentia fut préparé à concevoir Saint Anne. Anne elle-même ne but point de cette eau, car la bénédiction était en elle. »37 La conception de Marie par l’Esprit Saint D'un côté il y a donc Anne dont le sein fut purifié, lavé de la Faute Originelle. Et de l'autre côté, il y a Joachim qui porte maintenant en lui ce dépôt sacré, Immaculée par nature car sorti directement de la Sainte Trinité nous dit Anne-Catherine Emmerick. Et ce dépôt sacré était le germe spirituel de celle qui allait devenir Marie. A leur union, ce dépôt sacré se transfert de Joachim dans le sein d'Anne de la même manière que se transférait la bénédiction paternelle sur le fils aîné de génération en génération. Le dépôt sacré étant Immaculé, le sein d'Anne étant purifié, tous les éléments étaient en place pour que Marie soit conçue sans péché et demeure Immaculée. Dans le sein d'Anne, le germe

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Immaculée de Dieu pouvait enfin s'épanouir et croître jusqu'à devenir celle qui allait être nommée la Vierge Marie. Le Saint Esprit n'aurait pas conçu l'esprit de Marie au moment de cette union entre Anne et Joachim. Spirituellement, il l'avait déjà conçu Immaculée depuis fort longtemps, c'està-dire au moment où elle sortit de la Sainte Trinité, probablement même avant qu'Adam et Eve ne viennent. La présence de l'Esprit Saint fut toutefois nécessaire au moment de l'union de Anne et Joachim pour l'incarnation de Marie. Après le transfert de ce germe Immaculé, de ce dépôt sacré, à partir de Joachim, dans le sein d'Anne, l'intervention de l'Esprit Saint aurait été principalement de concevoir le corps de Marie à partir de ce dépôt sacré, et non pas à partir du corps d'Anne. Ce n'est pas une conception virginale identique à celle que vécue Marie pour concevoir Jésus-Christ où seule la chair de Marie servit à l'Esprit Saint pour former la chair de Jésus. Il s'agit bien d'une conception de Marie par l'Esprit Saint dans le sein d'Anne, mais non d'une conception virginale comme ce fut le cas pour Jésus avec Marie. Car c'est à partir d'une matière externe au corps de Anne que le corps de Marie fut formé en son sein, alors que le corps de Jésus fut conçu uniquement à partir de celui de Marie. Le corps d'Anne ne fut pas utilisé pour la conception de Marie et celui de Joachim ne le fut pas non plus. L'apport de Joachim ne fut que de permettre le transfert du dépôt sacré dans le sein d'Anne. Sa semence ne fut jamais mis en cause lors de leur union puisqu'il n'y aurait pas eu d'accouplement sexuelle. Le corps d'Anne servit toutefois à nourrir le corps de Marie pour sa croissance. Pour naître et demeurée Immaculée, Marie ne pouvait être conçue de façon humaine, sinon elle aurait hérité de la tare originelle. Il y eut bien une union entre Anne et Joachim pour le transfert du dépôt sacré, mais une union exempt de toute sensualité précise Marie d'Agréda.38

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Le Divin Potier, dans Sa Sainte Volonté, ne prit pas de l’argile comme Il le fit avec le premier couple. Le corps de Marie fut formé uniquement à partir de ce dépôt sacré, de ce germe Immaculé. Et Marie naquit ainsi Immaculée. C'est ainsi que le germe Immaculée issu d'aussi loin que du paradis terrestre, et même plus encore, de la Sainte Trinité, servit à l'incarnation de la Vierge Marie. Marie est la Vie-même de Dieu, de cette Création achevée. Par l'Esprit Saint qui créa jadis son esprit et qui plus tard forma son corps, Marie peut à juste titre être déclarée la Divine Immaculée Conception. Autres éléments explicatifs La faute d'Adam et Eve entraîna l'esclavage de leur descendance aux désirs de leurs corps à cause de la naissance du corps par le corps. Dieu n'avait pas prévu dans son Plan de la création de l'humanité que l'homme et la femme donnent la vie de la même manière que les êtres de la création animale. En procréant le premier descendant de la race humaine d'une manière uniquement corporelle, ils réduisirent du même coup toute leur descendance à cette forme de procréation, avec les conséquences qui en suivirent. L'âme résiste difficilement aux désirs du corps. Elle ne le domine pas entièrement. L'homme est ainsi plus enclin à pécher et il doit vivre maintenant avec cette faiblesse. Le baptême et les sacrements effacent en nous cette tache originelle. Ils nous redonnent la grâce ainsi que les principales vertus. Ils peuvent aussi effacer les péchés commis après l'âge de raison. L'Eucharistie contribue également à nous communiquer la force même du Christ. Mais l'héritage du péché originel continue à demeurer en nous avec toutes ses faiblesses. Le péché d'Adam et Eve fut grave car ils ont voulu s'approprier du pouvoir créateur que Dieu leur avait confié non pas à des fins personnelles mais pour qu'ils puissent s'en servir en étroite collaboration avec la volonté divine. S'ils n'avaient pas essayé de voler à Dieu le pouvoir de créer la matière corporelle, les hommes ne seraient pas dominés à leur naissance par la concupiscence et l'attrait du plaisir des sens qui sont la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher et le goût. Dieu bénit quand même cette forme de procréation corporelle dans la fidélité conjugale à cause de l'impossibilité de l'homme et la femme de

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propager la race humaine autrement. Le mariage est bien une conséquence de la Faute Originelle. Il est un état de pénitence qui exige le renoncement, la prière, le jeûne et dont le but est l'accroissement du Royaume de Dieu. La procréation par l'homme et la femme telle que désirée initialement par Dieu excluait l'acte charnel et la sensualité. Après la création d'Eve, Dieu avait accordé à Adam la faculté de se reproduire dans la sainteté et la pureté. Si ce n'eut été de la Faute de nos premiers parents, les enfants naîtraient sur ce plan terrestre d'une manière différente nous dit Anne-Catherine Emmerick (et bien d'autres révélations) dans ses écrits sans toutefois en donner explicitement les détails. Afin que Marie soit exemptée de la Faute Originelle et qu'elle naisse pure et sans tache, sa conception ne pouvait donc pas se produire par la procréation corporelle telle que nous la connaissons actuellement. Sa conception devait se faire telle que Dieu l'avait désiré initialement pour nous. Marie est donc née comme auraient dû naître tous les enfants de la Terre sans la Faute Originelle. Le sang qui est versé dans le calice à chaque messe est le même sang que Jésus reçu de Marie, le même sang qu'Il a aussi versé au Calvaire, par lequel Dieu avait le dessein de racheter l'homme du péché et de la Faute Originelle. Ce sang se devait donc d'être d'une pureté parfaite, sans avoir de lien avec le sang issu de la procréation corporelle qui est à l'origine de la Faute Originelle. Il faut que ce soit une chair et un sang indemnes du virus mortel du péché originel qui se transmet génétiquement. Une chair et un sang purifiés de cette contagion héréditaire qui, comme un microbe, souille le sang de l'humanité. Le corps de Marie ne peut donc provenir d'une union charnelle entre Anne et Joachim. Tout deux, aussi saints et aussi pures soient-ils, sont quand même fils et fille d'Adam, conçus avec la tare du péché d’origine. Le dépôt sacré, germe de l'Immaculée, était déjà pain et vin, chair et sang, prédestiné à former le corps de Marie et le corps de Jésus, en vue de notre Rédemption.39 Le corps de Marie est ainsi préservé non seulement pour elle même mais aussi pour l'Enfant à venir. Jésus fut conçu par l'Esprit Saint dans le sein de Marie et non par la procréation corporelle. Et c'est précisément à cause de cela que ne lui a pas été appliqué la

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condamnation « Tu retourneras en poussière »,40 commune à tous les coupables enfants d'Adam. Par son Ascension, il est le premier-né des ressuscités avec sa chair. La Mère de Dieu, n'ayant pas elle non plus été conçue par la procréation corporelle, n'est pas non plus retournée en poussière, étant elle aussi exempte de cette condamnation commune parce que sans tache. Il aurait été inconcevable aussi que la chair qui avait été l'Arche d'Alliance du Verbe pour en faire l'Homme-Dieu, tombe en pourriture et en poussière. Avec son Assomption, Marie est ainsi la première-née. Marie est donc « morte » comme auraient dû « mourir » tous les enfants de la Terre sans la Faute Originelle. Cette mort n'aurait pas été une mort mais plutôt une dormition. La mission manquée du paradis terrestre Le paradis terrestre était un lieu sur la terre qui avait été gardé intact et où les influences du mal n'avaient aucune prise. Il était destiné à s'étendre et à prendre une étendue qui éventuellement aurait fini par couvrir toute la surface de la terre. Les frontières du paradis terrestre étaient défendues par des anges. Cette zone bénie était riche de plantes et de végétation, et bien des animaux y avaient trouvé refuge. Ils étaient à l'abri des maladies et des agressions et ils n'étaient pas possible aux animaux agressifs de pénétrer dans le paradis puisque les anges protégeaient les frontières. Les animaux et la vie végétale se partageaient le paradis dans une parfaite harmonie. Mais lorsque les anges furent chassés du paradis terrestre à cause du péché, plus rien ne protégeait cette zone et tout finit par être saccagé.41 Il n'y avait pas seulement que des animaux agressifs à l'extérieur du paradis terrestre. Dans ses visions, Anne-Catherine Emmerick dit que la plus grosse difficulté que rencontrèrent Adam et Eve en sortant du paradis fut les bandits. Il y avait donc des femmes et des hommes méchants sur la terre quand vinrent Adam et Eve. Pour sa part le célèbre médium américain Edgar Cayce, mort en 1945, dénombrait plusieurs centaines de milliers de personnes sur la terre au moment où ils furent chassés du paradis terrestre.

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Des hommes et des femmes étaient donc déjà sur terre à leur arrivée et ce, depuis bien longtemps. Un autre indice qui le laisse croire est que lorsque Caïn, après avoir tué Abel, fut chassé du « sol fertile » d'Eden, la Genèse mentionne qu'il alla séjourner au pays de Nod à l'orient d'Eden42 et qu'il devint alors un « constructeur de ville ».43 On construit des villes et des maisons pour des hommes évidemment, et non pour des animaux, démontrant bien que des hommes existaient déjà à l'extérieur de l'Eden. D'ailleurs on lit également que Dieu mis un signe d'une tribu sur Caïn lors de son expulsion afin de le « premier venu ne le tue pas »44, cela venant renforcir l'idée qu'il y avait déjà des hommes sur terre. Le rôle d'Adam et Eve étaient de voir à l'expansion du paradis terrestre. Ils étaient pour ainsi dire de parfaits missionnaires venus pour sauver ces peuplades en leur annonçant le Royaume de Dieu et la vie sainte pour y arriver. Ils avaient les talents et la science nécessaire pour accomplir leur mission. Pour prendre une comparaison, ils devaient faire la même chose que les missionnaires font depuis le début du christianisme: aller porter le message de l'Evangile pour faire de tous les hommes de parfaits fils d'homme en même temps que de parfaits fils de Dieu. Quand les missionnaires partent en mission dans des pays moins développés, c'est pour leur enseigner le message de Dieu, mais aussi pour faire avancer leur civilisation dans tous les domaines. Ils avaient comme mission celle d'aider la race humaine à remonter de la condition de péché dans lesquelles ces peuplades vivaient. Mais finalement la mission échoua. Avant d'entreprendre leur grande aventure, Dieu permit qu'Adam et Eve furent mis à l'épreuve. Et malheureusement, après avoir été séduit par le Tentateur, Adam et Eve succombèrent et préférèrent goûter au fruit défendu plutôt que de respecter la consigne qu'ils avaient reçue de Dieu. Il y eu bien union entre Adam et Eve mais ceux-ci choisirent l'union corporelle au lieu d'une sainte union exempt de tout sensualité comme Dieu l'avait désiré. Le fruit défendu dont il est question dans la Genèse n'est pas une pomme comme la pensée populaire aime se l'imaginer mais bien l'accouplement sexuel comme on le retrouve dans le règle animal. Leur relation fit qu'ils tombèrent dans l'animalité, au même niveau que les autres hommes et femmes situés à l'extérieur de l'Eden. Désormais, les

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enfants seraient conçus et enfantés comme ceux des animaux. Et c'est de cette manière qu'Eve donna naissance à Caïn et Abel. La mission manquée d'Adam et Eve fit de sorte qu'il n'y avait plus espoir que le paradis terrestre corrige cette situation par l'étendu qu'elle était supposée prendre. Cela eu comme conséquence d'empirer la condition du genre humain dans le péché, les rendant plus faibles pour résister aux tentations de la chair. La chute d'Adam et Eve peut être considérée comme une seconde chute, la première étant celle de l'homme lui-même, de toutes ces peuplades qui étaient présentes sur la terre, sans parler aussi de celle des anges déchus qui, selon certains auteurs, se serait possiblement produite en même temps que ces hommes. Quelle que soit la forme qu’elle prend, la chute correspond toujours à un rejet puis à l’oubli du Divin par la conscience incarnée. Désormais la race humaine devenait comme un peuple d’êtres qui n’étaient plus animés que par l’instinct animal, voués ainsi à la mort du corps et de l’âme. S'ils avaient restés innocents et fidèles au Seigneur, Eve aurait enfanté sans douleur et tous les deux auraient atteints leur destin final sans lutte ni fatigue. Pareillement pour toute la descendance d'Adam, les douleurs n'auraient pas été nécessaires pour leur faire atteindre leur but ultime: être un vrai fils de Dieu par le Christ qu'ils ont engendré en eux. C'est en effet ce qu'est le chrétien accompli : un autre Christ. Le dépôt sacré dont Adam était porteur aurait servi à la naissance de sa descendance. Mais la faute a engendré la condamnation. Et avec la condamnation sont venues les fatigues et les peines de toute espèce. Pour devenir « enfant de Dieu » sont maintenant nécessaires des fatigues physiques, morales et spirituelles. Mais malgré ces fatigues soutenues, il y a quand même l'espoir certain du salut final. Adam et Eve furent ainsi les artisans de leur propre malheur. Ayant désobéit à Dieu, leur péché fit de sorte qu'ils furent chassés du paradis terrestre. Ils ne leur étaient plus possible alors de poursuivre le plan que Dieu avait pour eux. Mais Dieu avait en réserve un autre plan.

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Rien n'est inconnu à Dieu. Dieu n'agi pas « en espérant », comme parfois nous les hommes l'écrivons incorrectement, mais « en sachant ». Le mot « espérer » ne peut pas être appliqué à Dieu. L'espoir est pour nous qui ne connaissons pas le futur. Pas pour Dieu. Il n'y a rien que Dieu ne connaisse depuis l'Eternité. Dieu ne serait pas Dieu s'Il ne savait pas tout. Dieu connaît tout, y compris le destin des individus et celui des collectivités. Dieu a voulu soumettre sa création à l'épreuve. Et pour ce faire il a pris l'une des plus parfaites créatures45 sachant fort bien que cette créature commettrait un péché d'orgueil et de rébellion à cause de sa vanité de vouloir être comme Dieu. Mais Dieu a agi de la sorte pour nous montrer en même temps l'incommensurable mesure de son amour. Dieu qui aimait les hommes, voulait leur pardonner cette horrible faute originelle qui pesait sur leur destin sans leurs laisser la possibilité de revenir à Dieu pour devenir, comme l’Eternel avait promis à l’origine, des fils de Dieu avec un avenir divin. Avant la création de l'homme, et donc avant l'épreuve, Dieu avait déjà établi le moyen par lequel l'homme serait libéré de l'esclavage de la corruption pour ensuite recevoir la liberté glorieuse des enfants de Dieu en touchant sa part d'héritage dans le Royaume céleste. Par conséquent, Dieu n'a pas voulu notre chute, notre faiblesse ou notre ruine. Il nous a créés pour se donner un peuple de fils. Et sachant que nous n'allions pas persistés dans la Grâce, il a prédisposé, avant même de nous créer, le moyen le plus saint et puissant qui soit pour nous sauvés et qu'on reçoivent notre part dans son Royaume. Le dépôt sacré, ce germe qui devait servir à donner naissance à la descendance d'Adam, lui fut retiré avant qu'il ne pèche afin qu'il ne soit pas contaminé par la faute. Ce dépôt sacré s'est donc vu confier une nouvelle mission, celle par lequel allait sortir le Salut du monde. Après sa désobéissance, Dieu avait gratifié Adam d'une vision durant son sommeil, lui montrant qu'une vierge viendrait et réparerait la chute. Mais il ne sut pas quand cela allait se produire et, jusqu'au moment où Eve mit au monde une fille, il fut très triste car sa femme ne lui donnait que des fils.46

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Ce secret, qui s’appelait « dépôt sacré » car il n’était gardé que pour les patriarches, consistait au « projet fou » que Dieu mit en route quelques millénaires après l’avoir confié à ses Patriarches. Au fil des ans il fut protégé et transporté de diverses manières. La lignée qui devait donner naissance à Jésus avait reçu le germe de la bénédiction en vue de l'Incarnation de Dieu. Il fut ce Germe juste que Dieu confia à David.47 Il aboutira finalement quelques milliers d'année plus tard chez Joachim. Anne et Joachim étaient des êtres pieux mais ils étaient stériles et profondément attristés de l'être. Au comble de leur douleur, ils promirent de consacrer à Dieu l'enfant qui leur sera accordé si leur prière est exaucée. Leur prière trouve grâce auprès de Dieu et par un ordre du Très-Haut, Joachim s'unit avec Anne mais, contrairement à Adam et Eve, ils le firent dans une pureté parfaite où toute sensualité fut absente de leur relation ne donnant aucune possibilité au péché originel de venir s'infiltrer. Et Marie, née de leur prière, est consacrée à Dieu. Anne et Joachim reprirent donc d'une certaine façon l'une des taches qu'auraient dû accomplir Adam et Eve. A partir du dépôt sacré porté cette fois-ci par Joachim, et non pas par Adam, le corps de Marie fut conçu Immaculé avec l'aide de l'Esprit Saint dans le sein d'Anne. Et Marie à son tour enfanta par la suite, toujours avec l'intervention divine de la troisième personne de la Trinité, Jésus le Christ. Et c'est ainsi que Marie donna naissance à une nouvelle génération de fils de Dieu. Ce n'est plus la descendance d'Adam et Eve, mais celle de Marie. Ce que disent les écritures Le Nouveau Testament ne fait jamais allusion à la naissance particulière de Marie. Cette connaissance semble avoir été volontairement occulté aux gens de l'époque jusqu'à nos jours, faute de ne pas avoir possiblement la maturité nécessaire pour supporter cette vérité dont l'ampleur, il faut bien l'avouer, dépasse largement les limites de la compréhension humaine. D'ailleurs les évangiles et les autres textes du Nouveau Testament parlent très peu de la Vierge Marie, laissant toute la place au message et à la mission de Jésus-Christ.

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Par la volonté Divine, le Secret de Marie fut bien gardé. Si aujourd'hui les temps sont mûres pour qu'il nous soit révélé, ce n'est sûrement pas parce que nous sommes plus aptes à comprendre, et encore moins dû à nos mérites. C'est d'avantage une pure grâce de Dieu désirant instruire son peuple sur la place qu'occupe Marie dans le plan du Salut et sur le rôle qu'elle est appelée à y jouer, tout particulièrement en ces temps-ci où une nouvelle ère est sur le point de naître. Toutefois, sans être très explicites, certains passages du Nouveau Testament laisseraient entrevoir un mystère entourant les circonstances de la venue du messie. Les pharisiens et les juifs de l'époque semblaient croire que la venue du messie sur terre serait empreinte de mystère, qu'il serait difficile d'en déterminer clairement son origine. Lorsqu'ils virent Jésus se manifester et proclamer qu'Il était le Christ, ils eurent des doutes car ils étaient capables de retracer ses liens de parenté et rien en apparence concernant sa venue ne semblait anormale. Ils disaient en effet : « Mais lui, nous savons d'où il est, tandis que le Christ, à sa venue, personne ne saura d'où il est. »48 Ils durent avouer cependant dans un autre passage que l'origine de son autorité à enseigner leur était inconnue : « Nous savons, nous, que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »49 Mais Jésus leur fit clairement comprendre à un moment donné que leur connaissance à son sujet n'était pas aussi bonne qu'ils le croyaient et qu'ils ne savaient absolument rien de l'origine de sa provenance : « Bien que je me rende témoignage à moi-même, mon témoignage est valable, parce que je sais d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez pas d'où je viens ni où je vais. »50 Bien que l'origine de sa venue leur était totalement inconnue, la réponse de Jésus au questionnement des pharisiens laisse sous-entendre cependant que leur attente concernant l'avènement du messie était juste, c'est-à-dire que le Christ ne suivrait probablement pas tout le processus normal d'enfantement pour se manifester sur le plan terrestre. Même s'il n'est pas fait référence à la mère du Verbe dans ses passages bibliques, il est logique de croire que celle-ci n'a pu demeurer étrangère à ce processus anormal

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d'enfantement de l'Homme-Dieu. Un autre verset pourrait même laisser croire qu'elle aurait vécu une naissance hors du commun. Jésus déclara en effet : « Je vous le dis : de plus grand que Jean parmi les enfants des femmes, il n'y en a pas; et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui. »51 L'expression « parmi les enfants des femmes » fait référence au processus normal d'enfantement des hommes et des femmes sur terre. Curieusement Jésus n'affirme pas que c'est sa mère la plus grande. Le plus grand, né à la manière des hommes, c'est Jean-Baptiste. Il est compréhensible qu'Il ne disent pas que c'est Lui le plus grand puisque Marie n'a pas connu d'homme pour le concevoir dans son sein. Jésus n'est donc pas né comme tous les enfants des femmes. Mais qu'en n'est-il de Marie? Logiquement qui est le plus grand? Celui qui de ses lèvres annonce la venue du messie? Ou bien celle qui donne naissance au messie? Laquelle de ces deux personnes doit avoir la plus grande pureté intérieure? Laquelle a dû être comblée le plus des faveurs divines? Le Précurseur du Christ ou bien la Mère du Christ? Sans rien vouloir enlever à JeanBaptiste, il est logique de croire que Marie est au-dessus de lui. Toutefois Jésus ne dit pas que c'est Marie la plus grande, mais bien Jean-Baptiste. Cette précision de Jésus laisse sous-entendre que Marie ne serait pas née elle non plus à la manière des enfants des femmes. Jésus ne pouvait donc pas affirmer que c'était sa mère la plus grande puisqu'elle se situe tout comme Lui dans une catégorie à part. Ces quelques citations bibliques laissent présager que Jésus et Marie ne seraient pas nés à la manière des enfants des femmes. Considérant la nature exceptionnelle et surnaturelle de leur naissance, dans les deux cas, il est logique de croire qu'une intervention divine dû être nécessaire pour la conception de leur corps. Est-ce une conception virginale? Pour qu'une conception soit qualifiée de virginale, il faut nécessairement que la femme ait conçu tout en demeurant vierge, qu'elle n'ait eu aucun rapport avec un homme. Et

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comme dans « virginal » il y a également le mot virginité, il advient que la femme ne doit jamais avoir eu dans sa vie de relation sexuelle avant de concevoir. Dans le cas de Sainte Anne, peut-on vraiment parler d'une conception virginale de Marie en son sein? Probablement pas. Même si dans leur union il n'y eut pas de procréation corporelle, il y eut quand même une certaine forme de procréation entre homme et femme car Anne a eu besoin de Joachim pour que le germe Immaculé se retrouve dans son sein. D'autre part Jésus précise dans son message à J.N.S.R. qu'Anne n'était pas vierge. Donc la conception de Marie en Sainte Anne ne peut être déclarée virginale. Anne-Catherine Emmerick explique ce point par le fait que Anne et Joachim aurait déjà eu un enfant dans leur jeunesse après leur mariage au temps ils habitaient encore chez le père de Anne. C'était une fille qu'ils appelèrent Marie. Mais les parents ne reconnurent pas en elle l'enfant de la Promesse que Dieu leur avait faite car les signes prédits ne se manifestèrent pas à sa naissance. Quelque temps après, Anne et Joachim partirent pour habiter dans leur propre maison. Mais la petite fille d'Anne continua de vivre auprès de ces grands parents. Anne et Joachim persévérèrent dans une vie austère pendant plusieurs années après la naissance de leur première fille, désirant ardemment la bénédiction qui leur avait été promise. Ils vécurent toutes ces années dans la continence et l'espérance. Ce n'est finalement que dix ans plus tard que la Vierge Marie naquit. Ces précisions d'AnneCatherine Emmerick semblent toutefois contredire un message reçu de J.N.S.R où Jésus précise clairement qu'Anne n'eut qu'un seul enfant, Marie sa mère.52 Toujours est-il que si Jésus précise dans son message à J.N.S.R qu'Anne n'était pas vierge, c'est probablement parce que Anne et Joachim auraient déjà eu par le passé des rapports de nature sexuelle, ne serait-ce que pour constater finalement qu'elle était stérile puisqu'elle n'avait jamais réussi à tomber enceinte. Cependant dans le Protévangile de Jacques une phrase dite par Anne avait suscité quelques questionnements dans l'Eglise relativement à la conception de Marie. Anne s'écrie : « Voici : la veuve n'est plus veuve et la stérile, moi, a conçu en son sein. » Les théologiens et les exégètes s'étaient demandés s'il fallait en comprendre qu'elle a conçu

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sans l'intervention naturelle de son époux et donc de manière virginale. L'interprétation qu'ils en firent fut de donner à ce passage la portée d'une annonce prophétique où Anne célèbre au présent ce qui va s'accomplir au futur. La tradition a toujours refusé à Marie une naissance virginale, ne pouvant être le privilège que de Jésus. Toutefois l'auteur de ce récit apocryphe, sans vouloir faire nécessairement allusion à une conception virginale, avait peut-être désiré signifier par cette expression qu'Anne n'avait pas conçu Marie de façon normale. Des jumeaux non identiques Nous avons abordé précédemment comment Adam et Eve avaient désobéi à Dieu. Il y a un autre point intéressant à observer dans la chute d'Adam et Eve et qui concerne la naissance de Caïn et d'Abel. Dans la Genèse il est mentionné qu'Eve goûta au fruit défendu deux fois tandis qu'Adam n'y goûta qu'une seule fois. Et de leur union naquit deux enfants sans qu'il soit mentionné qu'il y ait eu une autre union entre la naissance de Caïn et celle d'Abel. Les deux enfants d'Eve étaient en fait des jumeaux non identiques, chacun issu d'un père différent. Les jumeaux identiques proviennent de la division d’un seul ovule fécondé par un spermatozoïde, formant ainsi deux embryons ayant le même code génétique. Pour leur part les jumeaux non identiques proviennent de deux ovules fécondés chacun par un spermatozoïde différent. Ils ont donc un code génétique différent et ils pourraient même être de sexe opposé. La première fois qu'Eve goûta au fruit défendu, elle le fit avec un autre qu'Adam. La question est de savoir avec qui elle aurait eu cette première relation. Selon le livre apocryphe d'Hénock53 c'est par un ange, plus précisément par un fils des dieux, qu'Eve fut séduite. Cela n'est pas sans rappeler le passage de la Genèse faisant allusion à ces fils des dieux qui prirent comme épouse les filles des hommes.54 Selon la mystique allemande Anne-Catherine Emmerick et également le livre d'Hénock, c'est suite à la chute d'Adam et Eve que les autres fils des dieux commencèrent à contracter mariage avec les filles des hommes, ce qui donna naissance à la race des géants dont la Genèse

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fait allusion et dont également Anne-Catherine Emmerick parle longuement dans ses écrits. Qui étaient ces fils des dieux? Plusieurs auteurs ont formulé leur propre hypothèse. Quoiqu'il en soit, leur péché d'avoir pris comme épouse les filles des hommes fut grandement punis par Dieu car ils furent par la suite projetés sur la terre. L'histoire de la chute des anges dont fait allusion l'Apocalypse pourrait bien leur être associée.55 Toujours selon la mystique allemande, la race des géants aurait été exterminée lors du déluge. Mentionnons aussi que d'autres auteurs ont plutôt avancé comme hypothèse qu'Eve aurait eu sa première relation avec l'un des hommes situé à l'extérieur de l'Eden. Après avoir goûté une première fois au fruit défendu, la Genèse mentionne qu'Eve alla en offrir à Adam. Celui-ci succomba à la proposition d'Eve. Sa seconde relation sexuelle elle l'aurait eu ainsi avec Adam. De ce double accouplement, deux enfants forts différents virent le jour. Abel était pasteur et Caïn cultivait le sol. Ils firent des offrandes à Dieu selon ce qu'ils produisaient. L'offrande d'Abel fut acceptée mais non celle de Caïn. Celui-ci en fut très irrité. Jaloux, Caïn tua Abel. Abel était bon alors que Caïn ne l'était pas. Abel plaisait à Dieu, mais son frère non. Caïn fut le fruit de la première relation sexuelle qu'Eve aurait eu avec un autre. Et c'est de Caïn qu'Eve donna naissance en premier. Abel provenait de la semence d'Adam, fruit de la seconde relation d'Eve. Et Abel sortit le second des entrailles d'Eve. Il existe une autre histoire dans la Bible où des jumeaux non identiques seraient nés suite à un comportement similaire à celui que connurent Adam et Eve. Il n'est pas rare en effet de voir dans la Bible les mêmes erreurs humaines se répéter. Il s'agit du cas de Rebecca, épouse d'Isaac, mère d'Esaü et de Jacob.56 Esaü était le premier né. Il était roux et poilu, ne ressemblant aucunement aux autres membres de la famille contrairement à Jacob qui était pratiquement le portrait de sa mère. Selon la loi, c'était le premier né qui devait recevoir la bénédiction paternelle.

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Même si Jacob n'était pas le premier né, sa mère, Rebecca, tenait absolument à ce que se soit Jacob et non Esaü qui reçoive la bénédiction du père afin que cette bénédiction demeure dans la tradition familiale. Elle savait bien, elle, que le père de Jacob était Isaac et que celui d'Esaü était un autre homme avec qui elle avait eu une relation. Et c'est en ce sens qu'il faut comprendre la phrase que Dieu dit à Rebecca lorsqu'Il lui mentionne qu'il y avait deux nations dans son sein. Finalement, par une ruse de la mère, Esaü vendit son droit d'aînesse à Jacob contre un plat de lentilles rouges. Et profitant du fait qu'Isaac était pratiquement devenu aveugle, c'est Jacob qui reçu la bénédiction du père et non Esaü conformément à la prophétie que Dieu avait faite à Rebecca : l'aîné servira le cadet. La préexistence des âmes L'Eglise ne semble pas accepter ouvertement le concept de la préexistence de la Vierge avant sa naissance comme Eugène Vintras l'avançait. D'ailleurs elle avait déjà condamné à une certaine époque la thèse d'Origène sur la préexistence des âmes en général. Et le second concile oecuménique de Constantinople, en 553, avait ratifié la condamnation d'Origène sur ce point. Saint Thomas d'Aquin, docteur de l'Eglise, aborda également ce thème dans « La somme contre les gentils » pour résoudre les arguments par lesquels certains prétendaient prouver l'éternité ou du moins la préexistence des âmes. Même si l'Eglise n'admet pas ce concept, d'autres auteurs avancèrent qu'il faut bien admettre la préexistence de toutes les âmes dans Adam pour expliquer la transmission du péché originel à toute l'humanité. A ce propos, une ancienne croyance dans le Judaïsme semblait admettre ce fait. Selon la mystique juive soixante myriades d'âmes seraient issues de la différenciation d'Adam. Et chacune de ces parcelles d'Adam fut à un certain moment incarnée dans un corps d'Israélite. Pour avancer cette affirmation, ils firent référence à ce passage de l'Exode où il est question des 600000 Israélites qui quittèrent l'Egypte avec Moïse lorsque le Pharaon consentit à les laisser partir à la suite des dix malheurs.57 Et le processus de division se serait poursuivit par la suite. Quoique cette théorie est discutable, l'idée cachée derrière serait peut-être intéressante à approfondir.

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Il n'est pas dans mon intention ici de débattre à fond ce sujet car ce n'est pas l'objet de cet ouvrage. Mais curieusement cette même idée de la préexistence de la Vierge fut reprise par Anne Catherine Emmerick comme le mentionne les quelques passages déjà cités. Et pourtant les écrits de la voyante, contrairement à ceux de Eugène Vintras, ne furent pas rejetés par l'Eglise. L'erreur d'Eugène Vintras aurait été en fait de parler d'une conception virginale de Marie en Sainte Anne, alors qu'il aurait dû seulement affirmer qu'elle fut conçue du Saint Esprit. Cela étant dit, la mention de Vintras sur la préexistence de la Vierge avant sa naissance ne serait peut-être pas à rejeter. Toujours dans le livre « Les mystères de l'ancienne alliance » d'Anne-Catherine Emmerick, la mystique relate une autre vision qu'elle eut d'un moment où, après la chute originelle, Dieu montra aux anges comment il allait restaurer le genre humain : « Je vis le roc de pierres précieuses d'Adam paraître devant Dieu, tout resplendissant, comme s'il avait été apporté par des anges; ce roc était taillé en degrés, il s'agrandit, il devint un trône, une tour, qui s'élargit jusqu'à tout contenir. Les neuf choeurs d'anges se tenaient tout autour, et, au-dessus d'eux dans le ciel, je vis l'image de la Vierge. C'était Marie, non dans le temps, mais dans l'éternité, en Dieu. Elle était quelque chose qui sortait de Dieu. La Vierge pénétra dans la Tour qui s'ouvrait devant elle, et ce fut comme si elle s'identifiait au monument. Quelque chose apparut, qui sortait de la très Sainte Trinité et se dirigea vers la Tour pour entrer en elle. »58 Dans les révélations reçues de Maria Valtorta, il est également question de la préexistence de la Vierge avant sa naissance. Jésus mentionne : « Marie, pont pacifique qui relie le Ciel et la Terre, elle est la Très-Aimée qui par sa seule présence obtient miséricorde pour les pécheurs. Dans les siècles qui ont précédé le Christ, lorsque les prévarications des hommes accumulaient les nuages des divins châtiments sur l'humanité à l'esprit

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orgueilleux et à la cervelle dure, en contemplant, dans sa Pensée, celle qui depuis toujours avait été établie Arche de la Parole divine, Source de la Grâce, Siège de la Sagesse, Joie pacifique de son Seigneur, Dieu a dispersé les nuages du châtiment inévitable, et il a concédé un répit supplémentaire à l'Humanité qui attendait le Salut. La voix de la Vierge non encore née: "Paix! Pitié! O mon Seigneur!". Son parfait amour et sa parfaite obéissance étaient connus de Dieu avant que l'Etoile très pure ne soit dans le monde. Sacrifice de suave odeur, ils apaisaient la colère du Seigneur. Et dans les siècles qui ont suivi le Christ, Marie est toujours paix et miséricorde pour l'Humanité. »59 Quelques théologiens ont vu aussi une application faite à Marie de ce passage du livre des Proverbes qui vise directement la Sagesse : « Yahvé m'a créée, prémices de son oeuvre, avant ses oeuvres les plus anciennes. »60 Créée avant tous les âges, Marie a été consacrée et prédestinée bien avant sa naissance à être la Mère du Verbe. L'Incarnation de la Vierge est un évènement qui avait été prévu et planifié dans la pensée de Dieu depuis les origines de la création. Ce concept de préexistence de l’âme avant sa naissance ne serait pas le propre de la Vierge mais semblerait s'étendre à l'ensemble de l'humanité. Dans les visions de Maria Valtorta, Jésus fera allusion une fois à l'existence des âmes avant leur incarnation sur terre.61 De même dans la Bible quelques versets semblent s'y reporter : « Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient; Et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existe. »62

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« Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu sois sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations. »63 Paul dans sa Lettre aux Ephésiens va dans le même sens en affirmant que, dès avant la fondation du monde, Dieu nous avait élus dans le Christ pour être saints et immaculés en sa présence.64 L'Immaculée Conception toujours un mystère Le mystère de l'Immaculée Conception n'est pas évident à comprendre. Pas étonnant qu'il ait suscité et qu'il continue de susciter tant de controverse parmi les membres du clergé. Notre degré de compréhension dépendra toujours de notre faculté à comprendre les choses de l'esprit et de la connaissance que nous aurons de l'histoire de la Chute. On ne peut espérer comprendre le mystère de l'Immaculée Conception si on néglige d'y voir un lien avec la désobéissance de nos premiers parents. D'ailleurs il y aurait tellement à méditer sur la Chute. Quoiqu'il en soit, il n'en demeure pas moins que l'Immaculée Conception constitue un évènement exceptionnel dans l'histoire du Salut. Le Secret révélé de Marie apporte toutefois un peu plus de lumière sur le mystère de l'Immaculée Conception. Pour concevoir le corps de Marie, l'Esprit Saint utilisa le germe Immaculé qu'Adam avait reçu de Dieu au Paradis Terrestre. Comme ce dépôt sacré lui fut retiré avant qu'il ne pèche avec Eve, sa nature immaculée demeura préservée. Ce dépôt sacré s'est vu alors confier une nouvelle mission. Pour se faire, Dieu se choisissa un peuple à qui Il confia la responsabilité d'en prendre soin. Avec ce don que Dieu fit aux hébreux, l'expression « le Salut vient des Juifs » vient subitement d'être enrichi d'un élément pour le moins assez inattendu. Ce n'est plus seulement parce que Dieu s'est manifesté à ce peuple tout au long de son histoire et que le messie est né parmi eux que le Salut vient des Juifs. C'est aussi parce que ce peuple fut dès le début le garant du dépôt sacré et ce pendant des siècles, se le transmettant de génération en génération, jusqu'au jour où finalement il était temps au messie de naître sur terre.

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L'histoire du Judaïsme semble n'avoir laissé aucune trace de ce dépôt sacré quoiqu'une information assez particulière ne manque pas de soulever quelques interrogations. Dans les révélations de J.N.S.R. il est question d'une preuve de cette conception Immaculée de Marie par l'Esprit Saint : « (...) Ma Sainte grand-mère qui a eu son enfant unique conçue du Saint Esprit, Ma Sainte Mère, née de Sainte Anne, conçue du Saint Esprit. Pourquoi ceux qui ont la preuve matérielle de cette information, la cachent-il encore? »65 Cet élément de preuve serait-ce un texte ancien? Ou un résidu matériel de ce dépôt sacré ou de ce qui fut jadis son enveloppe? Une preuve scientifique? Et qui possède cet élément de preuve? Le texte ne le précise pas. Peut-être sera-t-il dévoilé un jour.

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Bulle « Ineffabilis Deus », définition dogmatique de la Conception immaculée de la

bienheureuse Vierge Marie du 8 décembre 1854. 2

Dans les visions de Maria Valtorta, Jésus affirme à la voyante que Marie n'aurait pas

coûté un seul sou à Dieu pour sa rédemption. 3

J.N.R.S., « Et voici que le voile se déchire par le Souffle puissant de l'Esprit Saint et

qu'apparaît, comme un soleil flamboyant, le Secret de Marie; Témoins de la Croix; Actes des apôtres, 4, 3e partie », Editions Résiac, 2003. 4

Luc 1,35

5

Matthieu 1,20

6

Matthieu 1,22-23

7

Bulletin trimestriel de l'Association « Dozulé Paix et Joie par la Croix du Seigneur »,

No 34 du 28 mars 2004. 8

Messe de l'Immaculée.

9

Pie XII, Encyclique Fulgens corona, 1953

10

Jean-Paul II, Angélus du 8 février 2004

11

Luc 1,47

12

Saint Epiphane, PG 42,748

13

Saint Augustin, De Genesi ad litteram, Ench. Patrist. RJ 1704

14

Saint Thomas d'Aquin, Somme Théologique III q. 27 a. 2.

15

Révélations I,9

16

Marie d'Agréda, « Vie divine de la Très Sainte Vierge Marie », chapitre 1.

17

Dom Guéranger, L'Année liturgique – Temps après la Pentecôte, Tome IV, Oudin

Edit., Paris 1912, imprimatur 1911, pp. 511-516. 18

Anne-Catherine Emmerick, « Visions d'Anne-Cathérine Emmerick », Tome I, page 30.

19

Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 1, page 28.

20

Concile de Trente, cité dans l'encyclique Ecclesia de Eucharistia, 2003, chapitres 1 à

15. 21

Dans la Bible, le verbe connaître signifie parfois avoir des relations sexuelles.

22

Les Pères de l'Eglise n'ont pas hésité à dire que dans la Sainte Eucharistie Dieu nous

donne à manger la chair de Marie. Le Sauveur, dit Saint Augustin, a pris sa chair de la chair de Marie et il nous a donné à manger la chair de Marie pour notre salut. La chair de

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Jésus, dit-il encore dans le sermon sur l'Annonciation, est la chair de Marie, et quoique cette chair ait été glorifiée, elle est restée telle qu'elle avait été prise de Marie. 23

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », Téqui, 1977. Voir

les pages de 175 à 187. 24

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 47.

25

Anne-Catherine Emmerick, « La vie de la Vierge Marie », page 61 et 62.

26

L'Ecclésiastique (ou Sirac) 24,2-3

27

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 35.

28

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 36.

29

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 49.

30

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 183.

31

Pour le lecteur familiarisé avec la langue chaldéenne, voir les textes suivants : Par

Toledoth, p. 340; ibid., p. 335; Béreschith, p. 155; T'rurrab. 251, etc. 32

Coran 33,72

33

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 182.

34

Anne-Catherine Emmerick précise que cette coupe était pleine d'un liquide rouge et

elle avait l'impression que c'était comme du sang, comme le sang d'Isaac. Voir « Les mystères de l'ancienne alliance », page 146. 35

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 146 et 147.

36

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 185.

37

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 185.

38

Marie d'Agréda, « Vie divine de la Très Sainte Vierge », chapitre 1.

39

Un phénomène intéressant s'est produit aux mois de mai 2003 et mai 2004 où deux

icônes de Jésus et de Marie, appartenant au Padre Maria Chiriatti vivant à Alberobello dans les Pouilles, ont versé des larmes de sang. Des échantillons du sang des larmes de l'image de la Vierge et celui apparu sur le visage de Jésus ont été recueillis et furent envoyés au Laboratoire de Génétique de l'Université de Bologne, spécialisé dans l'analyse de l'ADN. Les tests en laboratoire ont démontré que le sang examiné est du sang humain de groupe AB, masculin, et qu'il est identique pour les deux échantillons. Mais ce qui est particulier est que le rapport de l'examen d'ADN mentionne que la configuration des traits génétiques trouvés dans le chromosome Y ne correspond à aucune des

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configurations présentes dans la banque de données mondiales, et qu'il est tellement rare qu'il faut le considérer comme presque unique. Un des savants aurait même déclaré que ce sang humain semble provenir d'un autre monde. L'hypothèse alors que le corps de Marie et le corps de Jésus furent formés, non pas à partir des corps d'Anne et de Joachim, mais plutôt à partir d'une substance unique qu'Anne-Catherine Emmerick appelle dépôt sacré, semble de plus en plus plausible. 40

Genèse 3,19

41

Selon les visions de Sainte Hildegarde et d'Anne-Catherine Emmerick, le paradis

terrestre n'aurait pas été détruit. Après la chute il aurait été rendu inaccessible sur la plan strictement terrestre. Lorsque Adam et Eve l'eurent quitté, celui-ci fut retiré par les anges de ce plan-ci de la terre pour l’élever à un niveau vibratoire supérieur. Dans son livre « Les messages », le frère Joseph-François relate une vision similaire qu'il eut du paradis terrestre qui, après qu'Adam et Eve en furent chassés, se détacha de la terre dans un bruit terrible pour ensuite s'élever dans les airs. Certains saints personnages de l'histoire chrétienne ont déjà raconté qu'ils furent emportés par leur ange sur le plan où il se situe présentement. Ils le décrivirent comme un endroit vraiment merveilleux. C'est à cet endroit qu'Hénock et Elie se seraient retrouvés suite à leur enlèvement. Selon AnneCatherine Emmerick, lorsque l'humanité aura été suffisamment purifiée, le paradis terrestre sera de nouveau accessible. 42

Genèse 4,16

43

Genèse 4,17

44

Genèse 4,14-15

45

Dieu avait créé à l'origine trois créatures parfaites: Adam, Eve et Marie.

46

Anne-Catherine Emmerick, « La vie de la Vierge Marie », page 65.

47

Jérémie 23, 5

48

Jean 7,27

49

Jean 9,29

50

Jean 8,14

51

Luc 7,28

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« Ma Sainte grand-mère qui a eu son enfant unique conçue du Saint Esprit, Ma Sainte

Mère, née de Sainte Anne, conçue du Saint Esprit. », message de Jésus reçu par J.N.S.R. le 25 octobre 2003. 53

Pierre Jovanovic et Anne-Marie Bruyant, « Enoch: Dialogues avec Dieu et les anges »,

page 100, 102 et 138. 54

Genèse 6,1-4

55

Apocalypse 12,4

56

Genèse 25,19-34

57

Exode 12,37. Le livre des Nombres mentionne également qu'à la sortie d'Egypte, « Le

total des recensés fut de 603550. » (Nombre 1,46) Or en hébreu la valeur numérique de Bene'Israël (Fils d'Israël) donne 603550. 58

Anne-Catherine Emmerick, « Les mystères de l'ancienne alliance », page 46.

59

Maria Valtorta, « Leçons sur l'épître de Saint Paul aux Romains », Centro Editoriale

Valtortiano, 1999, page 103. 60

Proverbes 8,22

61

Dans Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 9, page 31, Jésus en

prière dit : « Regardez, ô âmes qui prendrez un corps dans l'avenir! » 62

Psaumes 139,16

63

Jérémie 1,5

64

Ephésiens 1,4

65

Message de Jésus reçu par J.N.S.R. le 25 octobre 2003.

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Chapitre 8 L'Ave Maria Bienheureuses les lèvres et les contrées où l'on dit Ave Maria. La prière « Je vous salue Marie » est connue aussi sous le nom latin Ave Maria. Elle est évidemment dédiée à la Vierge Marie et elle est de loin la prière mariale la plus connue. Je vous salue Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. Cette prière évoque la venue de l’archange Gabriel qui annonce à Marie la naissance de Jésus dans l'Evangile selon Luc.1 C'est le seul moment dans la Bible où un ange s'incline devant une créature humaine. Cette prière reprend en premier les paroles de l'archange Gabriel qui, à l'Annonciation, aborda Marie en ces termes : « Réjouis-toi, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi. » L’Eglise a rajouté le nom de Marie que l’archange Gabriel n’a pas prononcé. Puis la prière emprunte les paroles d'Elisabeth alors que Marie lui rendait visite : « Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. » Ceci fait allusion à l'archange qui avait dit à Marie : « Tu vas être enceinte et tu mettras au monde un fils que tu as appelleras du nom de Jésus. » La deuxième partie a été ajoutée au 5e siècle dans les prolongements du Concile d’Ephèse. C'est d'ailleurs ce Concile qui avait proclamé Marie « Mère de Dieu ».

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Ave Maria Je vous salue Marie. Cette simple salutation purifie déjà les lèvres et le coeur lorsqu'elle est dite de façon réfléchie et sincère. Dire ces mots, même seulement ces petits mots, dans un état d'esprit véritable, nous rend déjà meilleur, plus pur, plus charitable, parce que les yeux de notre esprit sont alors fixés sur Marie où, à travers cette contemplation, sa sainteté entre dans notre coeur. Car elle est la source des grâces et de la miséricorde. Avant même que Marie se soit manifestée (de quelque façon que ce soit), son simple regard tourné vers celui qui la prie est déjà sanctifiant, lui ouvrant les portes de la miséricorde. L'amitié avec Marie est en effet une source de perfection parce qu'elle inspire et transmet à l'âme ses propres vertus. Pleine de grâce D'autres diront plutôt comblée de grâce qui signifie que Marie fut et demeure remplie de la faveur divine. C'est avec raison que l'archange put dire Pleine de grâce. La Grâce était en elle. La Grâce, c'est-à-dire Dieu et la grâce, c'est-à-dire le don de Dieu, qu'elle sut faire fructifier. Grand en effet fut le don que fit l'Eternel à celle qu'il avait choisie, en la préservant de la faute originelle, pour être le premier tabernacle du corps de son Verbe. D'ailleurs, dans la salutation de l'archange, le nom de Marie n'est pas mentionné. C'est Pleine de grâce qui semble être le nom de Marie. Parmi toutes les phrases prononcées dans l'Ave Maria, elle est celle qui fait le plus rager et souffrir Satan lorsqu'il l'entend. Dans son orgueil démesuré, il ne peut accepter l'humiliante défaite qui lui a été infligée par une fragile créature de femme, bien inférieure à lui par nature, mais plus grande que lui par la grâce.2 Saint Thomas d’Aquin précise que Marie est la première créature humaine surpassant les anges par sa plénitude de grâce.3

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Le Seigneur est avec toi Le Seigneur est toujours avec l'âme qui est dans la grâce. Même lorsque le Tentateur s'approche, Dieu ne s'éloigne pas. Il s'éloigne seulement quand la créature cède au Tentateur et corrompt son âme. Dieu ne peut cohabiter avec l'Ennemi. Alors Dieu se retire. Affligé, il attend que vienne le repentir dans le coeur de la créature et qu'elle rétablisse le lien d'amour avec le Père. Marie était avec Dieu et Dieu était avec Marie. Jamais elle ne se sépara de Dieu. Marie a possédé l'union avec Dieu à la perfection, tendant toujours à se fondre davantage en Lui. L'esprit de Marie et l'Esprit de Dieu restèrent fondus ensemble en une étreinte d'amour qui eut son couronnement au Ciel. Cette union fut la principale force de Marie lors des épreuves. Tu es bénie entre toutes les femmes Bénie soit la Femme pure destinée au Seigneur, la Femme victorieuse qui écrase le Tentateur sous la blancheur éclatante de sa nature immaculée. Bénie soit la Mère devenue telle par sainte obéissance à la volonté du Père, par son « oui » qui as permis à Dieu de garder la promesse faite à Abraham, aux patriarches et aux prophètes, nous donnant le sauveur, et qui a soulagé la Terre de la condamnation qu'Eve lui avait attirée. Etre Mère de Jésus fut pour Marie une grâce dont elle ne peut se glorifier. Parmi les millions et millions d'âmes créées par le Père, par un insondable décret, Il choisit celle de Marie pour qu'elle soit sans tache. La grandeur de Marie provient plutôt du fait d'avoir observé et écouté la parole de Dieu, et d'avoir gardé son âme pure dans les tentations. A ce niveau les mérites de Marie sont immenses et ses bienfaits innombrables. Lorsqu'on pense à la gloire de Marie, il faut aussi méditer sur la façon dont elle est parvenue à cette gloire.

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Et le fruit de tes entrailles est béni Les entrailles de Marie ont donné naissance à un Adam sans faute, à un Fils d'Homme ayant l'Esprit incréé du Père. Le Verbe de Dieu s'incarnait sur Terre pour la Rédemption de l'humanité. Sur Marie ne pesait pas la condamnation d'Eve de sorte qu'elle fut audessus de la misère humaine attribuable à la grossesse et n'enfanta pas non plus dans la douleur.4 Sa maternité divine fut pour elle une béatitude mais en même temps source de douleur, conformément à la prophétie de Siméon,5 elle qui pourtant ne méritait pas la douleur. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs Cette invocation est similaire à celle du « Libère-nous du mal » de la prière du Notre Père. Jésus a reçu tout pouvoir du Père. C’est lui seul qui peut exaucer nos prières. Par sa prière, Marie peut obtenir pour nous auprès de son Fils les faveurs que nous lui demandons sincèrement, avec amour et pour notre bien éternel. Les prières d'intercession de la Vierge Marie auprès de Dieu sont très fortes car Dieu ne refuse rien à sa Mère, elle qui non plus n'a jamais rien refusé à Dieu.6 Le secours de Marie est ainsi tout puissant pour nous délivrer du péché et de l'enfer. Maintenant et à l’heure de notre mort A « l’heure de notre mort », c’est-à-dire à l’heure de la mort physique du corps notre esprit et notre âme étant blessés par le péché risque aussi de périr, de connaître la mort spirituelle. Cette grâce nous aide entre autres choses à choisir la lumière du salut.

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Marie, Joie de Dieu © Steve Desrosiers Courriel [email protected] 1

Luc 1,26-45

2

« Confidences de Jésus à Ses Prêtres et à Ses Fidèles », message du 10 janvier 1977

donné à don Ottavio. 3

Cette affirmation fut aussi révélée à plusieurs mystiques dont Vassula. Voir Vassula, «

La vrai vie en Dieu, Supplément 9 », Editions du Parvis et Editions Spirimédia, 1996, page 158. 4

Ce fait est confirmé par les visions de Maria Valtorta et aussi par un passage biblique de

l'Ancien Testament : « Avant d'être en travail elle a enfanté, avant que viennent les douleurs elle a accouché d'un garçon. Qui a jamais entendu rien de tel? Qui a jamais vu chose pareille? » (Isaïe 66,7) 5 6

Luc 2,34-35 Vassula, « La vrai vie en Dieu, Supplément 9 », Editions du Parvis et Editions

Spirimédia, 1996, page 156.

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Partie II : Marie dans les nombres sacrés

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-3Le chiffre trois est possiblement le plus sacré des nombres puisque symboliquement il a toujours représenté la Très Sainte Trinité. Il est aussi le chiffre du Saint-Esprit, la troisième personne de la Trinité. Chez les Mayas, c'était le nombre sacré de la femme. Joseph et la Vierge Marie perdirent l'Enfant Jésus pendant trois jours, pour enfin le retrouver au Temple.1 La Vierge Marie resta trois mois auprès d'Elisabeth pour la naissance de Jean le Baptiste. Les trois grandes extases de la Vierge Marie au cours de sa vie: au moment de la conception, à la naissance de Jésus et lors de son Assomption. La Vierge Marie entra dans un sommeil extatique pendant trois jours avant son Assomption. Dans les visions de Maria Valtorta, le Mystère de l'Incarnation du Christ n'est pas montré. C'est Marie elle-même qui le dicte après l'Annonciation : « Dans la joie - parce que, lorsque j'ai compris la mission à laquelle Dieu m'appelait, je fus remplie de joie - mon coeur s'ouvrit comme un lys fermé et il s'en épancha le sang qui fut le terrain pour le Germe du Seigneur. »2 Dans les révélations de Marie d'Agréda, au 17e siècle en Espagne, la Vierge donne un peu plus de détails expliquant le mystère de la conception par trois gouttes de sang qui jaillirent du coeur de Marie dans sa matrice où l'Esprit Saint s'en servit pour former l'enfant Jésus. Dans les visions de Maria Valtorta, Jésus explique que Dieu avait créé à l'origine trois êtres parfaits: Adam, Eve et Marie. Le Rosaire de la Vierge Marie correspond à la récitation de trois chapelets.

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En octobre 1993 et plusieurs fois jusqu'en avril 1995, à San Antonio Abbate en Italie, trois images de la Madone et une photographie de Padre Pio ont versé d'abondantes larmes et des pleurs de sang pendant près d'un an et demi au domicile du carabinier Antonio Giovanni. Après enquête des autorités ecclésiastiques, toute supercherie a été écartée. Le phénomène a été aussi accompagné par des guérisons étonnantes. Au printemps 1991, à Potenza en Italie, quatre femmes auraient vu couler trois larmes des yeux d'une statuette de la Vierge Marie placée dans une chapelle domestique érigée au milieu d'un camp de préfabriqués hébergeant des sinistrés du séisme de 1981. L'évènement avait attiré l'attention du public sur les conditions d'existence précaires des sinistrés dix ans après la catastrophe.

-4La Vierge Marie se tient au centre de la Sainte Trinité pour former le chiffre quatre, symbole de la famille, étant considéré comme une autre image du chiffre 1, soit l'unité entre les membres. Et comme projection de l'unité, il est le nombre de l'organisation et du rythme parfait. Symbole de la totalité, il est considéré également comme la racine de toutes choses. Et pour des raisons anatomiques, il demeure le symbole du féminin de part les quatre lèvres sur le corps de la femme. Les quatre dogmes marials reconnus par l'Eglise: le dogme de Marie Mère de Dieu (défini au Concile oecuménique d'Éphèse, en 431); le dogme de Marie Vierge Perpétuelle (défini au troisième Concile de Constantinople, en 681); le dogme de l'Immaculée Conception (défini en 1854 et confirmé par la Saint Vierge, à Lourdes, en 1858); et le dogme de l'Assomption de Marie, élevée au Ciel corps et âme (défini en 1950). Dans l'un des messages donné par la Vierge Marie à Medjugorje, celle-ci énumère les quatre éléments nécessaires pour la conversion: prière, pénitence, jeûne et sacrifice.

-6111

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Le lys, avec ses six pétales disposées en deux rangées de trois équidistants, est, chez les chrétiens, l'emblème de Saint Joseph et de la Vierge Marie. Le lys est aussi la fleur mystique des vierges. Thibaut De Langres attribue aussi ce nombre à la fécondité parce que six est le produit du premier nombre pair par le premier impair et qu'il est considéré que tout nombre pair est féminin et tout impair est masculin. C'est sur le Calvaire que Marie nous a enfanté pour donner naissance à la nouvelle génération des fils de Dieu. Sa fécondité spirituelle lui vaut à présent le titre de Mère des hommes.

-7Pour plusieurs auteurs, dont Ambroise, le nombre 7 représente la virginité. Thibaut De Langres lui accorde aussi cet attribut parce qu'il est le seul des neuf premiers nombres qui n'engendre pas et le seul qui ne soit pas engendré. Il est considéré comme vierge et représentatif de l'Esprit Saint auxquels sont attribuées les mêmes propriétés. Le nombre sept serait ainsi caractéristique de la Vierge Marie, épouse de l'Esprit Saint. Le chapelet des sept douleurs commémorant les sept douleurs de la Vierge Marie. La prière de l'Ave Maria est dite 52 fois et celle du Notre-Père 8 fois. Les sept mystères médités sont dans l'ordre : 1. Le vieillard Siméon annonce à Marie qu'un glaive de douleur percera son âme. (Lc 2,25-35) 2. La fuite en Egypte. (Mt 2,13-15) 3. La disparition de Jésus. (Lc 2,41-52) 4. Marie voit son fils chargé de la Croix. (Lc 23,27) 5. Marie au pied de la Croix. (Jn 19,25-27) 6. Marie reçoit le corps inanimé de son Fils. (Jn 19,38-40) 7. Marie au tombeau de Jésus. (Jn 19,41-42)

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La Vierge est parfois représentée avec une couronne au coeur de sept roses et aussi sept poignards piqués sur son coeur, d'où l'appellation Notre-Dame des Sept Douleurs, dont 3 d'un côté et 4 de l'autre. Les sept paroles de Marie dans les évangiles. Avec l'ange de l'Annonciation, elle n'a pris la parole que deux fois : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme? » (Luc 1,34) Et : « Je suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole. » (Luc 1,38) Ensuite deux autres fois avec sa cousine Elisabeth. D'abord pour la saluer : « Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. » (Luc 1,40) Et ensuite pour louer, lorsqu'elle dit : « Mon âme exalte le Seigneur » (Luc 1,46) Avec son Fils, deux fois encore. La première dans le temple : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés. » (Luc 2,48) La seconde, aux noces : « Ils n'ont pas de vin. » (Jean 2,3) Et aux serviteurs de la noce, une fois seulement : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le. » (Jean 2,5) En tous ces cas, elle a toujours très peu parlé, sauf lorsqu'elle s'est dilatée dans la louange de Dieu et l'action de grâce avec son Magnificat. (Luc 1,46-55) Les chrétiens des premiers siècles faisaient naître la Vierge Marie après sept mois de gestation. Dans les visions de Maria Valtorta, sept personnes dont six femmes disciples sont présentes sur le Calvaire lors de la crucifixion de Jésus : Marie sa mère, Marie d'Alphée, Marie-Madeleine, Marthe, Marie de Zébédée, Suzanne et l'apôtre Jean.

-9Nombre de l'homme, en tant que symbole numéral de sa gestation, il est aussi l'expression de « la puissance du Saint Esprit », selon Etchegoyen. En tant que produit de 3 x 3, il est l'expression de la perfection, en plus d'être associé au couple. Marie, en tant qu'épouse de l'Esprit Saint, permet à Celui-ci à déverser les grâces de Dieu sur ses enfants.

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La pratique des neuf premiers vendredis et samedis du mois, demandée par Jésus-Christ à Sainte Marguerite-Marie : le premier étant pour honorer son Sacré Coeur et le second en guise de vénération pour sa Mère. Le samedi est en effet dédié à la Vierge Marie pour commémorer ses peines et sa douleur, entre la mort de Jésus et sa résurrection, moment douloureux qui dura la journée entière sans qu'elle puisse bénéficier de la vision de son Fils. La Sainte Vierge avait un jour déclaré à Anne-Catherine Emmerick : « Toute âme qui, cet après-midi, récite neuf Ave Maria pour honorer les neuf mois que je passai dans le sein de ma mère, et par dévotion à ma Nativité, et qui prolonge ce pieux exercice durant neuf jours, offre en quelque sorte chaque jour neuf fleurs aux anges qui les reçoivent dans le ciel et en font un bouquet pour le présenter à la sainte Trinité, lui demandant de répandre sa grâce sur cette âme. » Elle lui dit aussi une autre fois : « Si les femmes enceintes solennisaient la vigile de la Nativité de Marie par le jeûne et la récitation de neuf Ave en l'honneur des neuf mois qu'elle avait passés dans le sein de sa mère Anne, si elles répétaient ce pieux exercice plusieurs fois au cours de leur grossesse et à la veille de leur accouchement, la Sainte Vierge elle-même porterait leur prière devant Dieu et leur obtiendrait, en ces circonstances délicates, la grâce d'une heureuse délivrance. »3 A la fin de l'année 1882 et jusqu'en septembre 1883 la Vierge Marie est apparue 19 fois à une jeune fille habitant le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, Anne-Marie Coste, qui devint par la suite soeur Marie de l'Eucharistie. Sous les traits de Notre Dame de Fourvière, la Vierge Marie lui est apparue une fois avec l'Enfant-Jésus dans ses bras tenant un globe surmontée d'une Croix brisée. Elle parla de châtiments à propos de la mauvaise conduite de la France et elle confia à la jeune fille quelques révélations ou prédictions dont celle-ci : « Je suis une Mère abandonnée! La cause de mon chagrin, c'est l'ingratitude de mon peuple. J'ai bien de la peine à retenir le bras de mon Fils... II faut que mon peuple se convertisse, qu'il fasse des pénitences et qu'il prie avec plus de ferveur. Vous ferez faire des neuvaines dans toutes les paroisses, dans toutes les communautés, en

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récitant neuf Pater, neuf Ave Maria avec neuf fois les invocations: "Mère abandonnée, priez pour nous. Mère affligée par des coeurs ingrats, priez pour nous." » Dieu aurait répandu beaucoup de grâces prodigieuses sur la Vierge Marie les neuf jours avant l'Annonciation, selon les visions de Marie d'Agréda.

- 12 Comme produit de 3 x 4, ce nombre représente la manifestation de la Trinité aux quatre coins de l'horizon. Il est aussi le symbole de nourriture matérielle et spirituelle de par les 12 pains que le Jésus-Christ rompit à la dernière cène. Ce nombre exprime ainsi le pouvoir créateur de Dieu et aussi la Mère Divine qui nous donne Jésus-Christ comme Pain de Vie. Marie s'est annoncée comme étant la « Vierge de l'Apocalypse » à Don Gobbi du Mouvement Sacerdotal Marial le 24 avril 1980, ainsi qu'à Trois Fontaines, le 12 avril 1947, lors de son apparition à Bruno Cornacchiola, extrémiste protestant endurci, qui complotait l'assassinat du pape. « Un signe grandiose parut dans le ciel : une femme revêtue de soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. »4 En l'an 1100 vivait à Ville-Pommeroeul un notable nommé Josse le Barreteur qui possédait plusieurs terres. Mais il était paralysé depuis plusieurs années. Un jour il apprit que des guérisons avaient été obtenues par l'intercession de la Sainte Vierge de la Ville d'Aix-la-Chapelle. La femme de Josse ainsi que sa servante entreprirent donc un long pèlerinage vers Aix-la-Chapelle afin d'implorer sa guérison. Une nuit la Vierge Marie lui apparut. Elle portait l'enfant Jésus sur les bras, un croissant sous les pieds, une couronne de 12 étoiles au-dessus de la tête. Elle lui demanda de construire une chapelle en son honneur sur une terre qui lui appartenait. Le lendemain, Josse en parla au curé. La nuit suivante la Vierge Marie renouvela sa demande mais Josse ne pouvait accepter sans le consentement de son épouse car la terre lui appartenait. C'est ainsi que pendant leur sommeil la femme de Josse ainsi que sa servante furent ramenées mystérieusement d'Aix-

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la-Chapelle à Ville-Pommeroeul. Elles constatèrent que Josse était guéri. Josse se rendit sur le champ choisi par la Vierge Marie et trouva un endroit délimité avec un fil de soie lié à des baguettes blanches. De plus, ce champ semé de lin depuis trois jours seulement, se trouvait déjà à maturité. Emerveillé devant ces signes, on posa une statue de la Vierge Marie à cet emplacement. Avec l'accord de l'Evêque de Cambrai la chapelle fut érigée. Sur l'un des côtés de la Médaille Miraculeuse de Sainte Catherine Labouré, dans le centre il y a la lettre M de laquelle une croix monte avec à sa base une croix transversale qui passe à travers la lettre M. En-dessous les deux Coeurs de Jésus et de Marie : le Coeur de Jésus ayant un couronne d'épines et le coeur de Marie percé d'un glaive de douleur. Le tout est entouré avec une couronne de 12 étoiles. En 1927 la Vierge Marie apparaît à Maria Sérapio, en Espagne, toute de bleu vêtue avec une couronne de 12 étoiles sur la tête. Elle lui demande d'aller soigner avec son mari les malades, les infirmes et les affligés. La Vierge Marie est apparue dans le petit village de Nsimalen, près de Yaoundé, la capitale du Cameroun, en mai 1986. Six adolescents l'avaient alors vue pendant une période de neuf jours. Le 19 mai en début d'après-midi une jeune fille, Anasthasie, dit que la Vierge Marie lui a donné un Message en 12 points : 1. La Vierge a été chassée de Sa Maison, et a été obligée de Se réfugier en brousse. 2. La Prière vient du coeur. 3. Quelles que soient les tentations dont nous faisons l'objet, notre fidélité à la prière du Chapelet (le Rosaire) met Marie à nos côtés. 4. La Sainte Vierge ne guérira que les fidèles qui ont Foi et Confiance en Elle. 5. La Sainte Vierge a donné à Anasthasie pouvoir de guérir les maladies les plus désespérées. 6. On prostitue la Religion au Cameroun. 7. On doit prier le Chapelet le matin, l'Angélus à midi, le Chapelet le soir.

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8. Il ne faut pas incriminer les enfants qui ont lancé des cailloux; ils sont les anges du Seigneur. Ce geste symbolise l'hostilité de chrétiens du Cameroun envers la Sainte Vierge. 9. Nous ne devons pas prier en pensant à nos péchés, passés ou futurs. 10. La Mère de Jésus voit nos péchés, même les plus cachés. Si nous avons péché, nous devons prier : « Maman, je suis tombé sous le coup des tentations et je le regrette amèrement. Aide-moi à obtenir le Pardon de Dieu. » 11. La récitation du Chapelet est une voie qui mène infailliblement au Ciel. 12. La Vierge Marie est venue prendre en mains nos faiblesses et insuffler un souffle nouveau à la Religion au Cameroun. Selon les visions d'Anne-Catherine Emmerick, la Sainte Vierge naquit 12 jours avant le terme ordinaire.5

- 13 Le nombre 13 représente parfois la Mort, Satan, le Diable, l'antique Serpent. Mais il est aussi pour les chrétiens le nombre représentatif du Christ et également de la Vierge Marie, dont la mission est justement d'écraser la tête de Satan. Le nombre 13 se retrouve en effet souvent associé à la Sainte Vierge Marie. Son Assomption eut lieu un vendredi 13, au mois d'août, à 3 heures du soir, selon les visions de Marie d'Agréda. Cependant, selon les révélations de Mary Jane Even datant de 1994, la Vierge serait décédée un 13 août et aurait ressuscité deux jours plus tard, soit le 15 août pour être ensuite reçu Corps et Ame au Ciel. La première et la dernière apparition de la Vierge Marie à Fatima eurent lieu respectivement le 13 mai et le 13 octobre 1917 et c'est le 13 juillet 1917 que les enfants de Fatima eurent leur vision de l'Enfer, démontrant ainsi que le treize est aussi étroitement lié à la souffrance et à la mort. Encore aujourd'hui, en ces derniers temps, la Vierge apparaît à certains voyants et voyantes que le 13 de chaque mois. Le 13e jour du mois dans la chrétienté serait ainsi particulièrement dédié à la Vierge Marie. D'ailleurs plusieurs messages particuliers reçus tendent à le démontrer

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comme c'est le cas dans l'un des messages donnés à une âme privilégiée du Québec, soeur Marie-Danielle surnommée « Buisson d'Épines », où Notre-Seigneur recommandait que le 13 de chaque mois soit en l'honneur de sa Mère et établi dans chaque famille. Dans un autre message donné par la Vierge Marie à Soeur Lucie de Fatima le 1er mai 1987 en vue de la célébration du 70e anniversaire du jour où elle lui est apparue à Fatima le 13 mai 1917, celle-ci lui demandait de célébrer le 13 de chaque mois par des chants et des louanges en esprit de réparation et d'expiation. Rappelons aussi que c'est le 13 mai 1981 qu'eut lieu l'attentat du Pape Jean-Paul II, à la place Saint-Pierre. Celui-ci fut sauvé de la mort en tournant la tête pour regarder une gravure de Notre-Dame de Fatima au moment même où la balle du tireur passait. Par ailleurs la France, consacrée à Marie depuis Louis XIII, la célébrait par des processions. Selon les visions de Maria Valtorta, lors de la descente de l'Esprit Saint sur les apôtres en prière dans le Cénacle, le Feu de l'Esprit Saint, alors en forme de globe très brillant audessus de la tête de Marie, se partage en 13 flammes mélodieuses très brillantes pour descendre sur les 12 apôtres et la Vierge Marie. D'autre part, le treizième mystère du Saint Rosaire de la Vierge Marie se rapporte directement à la Pentecôte. Sur la Médaille Miraculeuse, le M de Marie surmonte la Sainte Croix du Christ, Celui auquel on associe aussi le chiffre 13. Or la lettre M est la 13e lettre de l'alphabet. Pareillement 13 mots composent l'invocation à la Vierge sur la Médaille Miraculeuse: O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Marie aurait donné naissance à Jésus dans une année comptant 13 mois. Lorsque les hébreux célébrèrent leur première Pâque, ils abandonnèrent le calendrier solaire des Egyptiens et adoptèrent le calendrier lunaire. Pour maintenir la correspondance entre le mois de Pescha et le début du printemps, ils devaient à tous les trois ans environ introduire un treizième mois dans l'année.

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Les Pères de l'Église rapportent fréquemment 15 aux deux Testaments parce qu'il constitue la somme de 7, le Sabbat, et de 8, la Résurrection (la Sabbat représentant la période couverte par l'Ancien Testament, et la Résurrection, la période couverte par le Nouveau Testament). Pour sa part, J. Boehme l'appelle « désir de l'amour divin ». C'est par Marie, Mère du Divin Amour, que Dieu nous a donné son Fils. C'est par elle que s'est réalisée la transition entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance. Les quinze promesses, les quinze gros grains, les quinze mystères et les quinze dizaines de prières récitées du Rosaire de la Vierge Marie. Concernant les mystères, le Pape JeanPaul II, dans sa Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae sur le Rosaire, le 18 octobre 2002, en rajouta 5 autres qu'il appela les mystères de lumière et qui sont les suivants: le Baptême de Jésus, les Noces de Cana, l'annonce du Règne de Dieu, la Transfiguration de Jésus et l'Institution de l'Eucharistie. L'Assomption de la Vierge se célèbre le 15 août et elle était âgée de 15 ans lors de l'Annonciation. Les 15 fêtes liturgiques par année de la Vierge Marie. Trois fêtes mariales sont cependant considérées comme facultatives : 1. Sainte Marie Mère de Dieu: 1er janvier 2. Présentation de Jésus au Temple (Chandeleur): 2 février 3. Notre-Dame de Lourdes: 11 février (facultative) 4. Annonciation: 25 mars 5. Visitation: 31 mai 6. Coeur immaculé de Marie: samedi de la 3e semaine après la Pentecôte 7. Notre-Dame du Mont-Carmel: 16 juillet (facultative) 8. Dédicace de Sainte-Marie-Majeure: 5 août (facultative) 9. Assomption: 15 août 10. Marie Reine: 22 août 11. Nativité de Marie: 8 septembre

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12. Notre-Dame des Douleurs: 15 septembre 13. Notre-Dame du Rosaire: 7 octobre 14. Présentation de Marie: 21 novembre 15. Immaculée Conception: 8 décembre Dans ses apparitions à soeur Catherine Labouré, la Vierge Marie lui avait demandé de faire fabriquer une médaille miraculeuse. Lors de l'une de ces apparitions, la Vierge portait, à chaque main, quinze anneaux, revêtus d'autant de pierreries, d'où jaillissent de toutes parts des rayons proportionnés. Il y avait 15 marches pour accéder au Temple. Les Hébreux avaient l'habitude de les gravir en chantant les 15 psaumes, comme les 15 vertus menant au Ciel. A l'âge de trois ans, les parents de Marie l'amenèrent au Temple pour qu'elle y demeure pendant douze ans. Selon les visions de Marie d'Agréda et aussi selon E. Amann : « Quand elle - Marie eut été déposée devant le temple du Seigneur, elle monta en courant les quinze degrés, sans regarder le moins du monde en arrière, ni réclamer l'aide de ses parents, comme le font ordinairement les enfants. » Le nombre des stations du Chemin de croix varia jusqu'au 18e siècle et est finalement fixé à quatorze par Clément XII et Benoît XIV. En 1958, une quinzième est ajoutée à Lourdes pour intégrer le culte marial : « Avec Marie dans l'espérance de la résurrection », mais les quatorze stations sont restées populaires. Dans les révélations reçues par Eileen George des Etats Unis au début des années 1980, il est question d'une grande guerre qui éclatera et qui durera quinze ans. Après quinze années il y aura une grande paix, une très grande paix. Et le pays de la terreur ayant initié cette guerre tombera aux pieds de Marie.

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A propos de ce nombre, Saint Augustin déclare : « Dans le nombre dix-sept comme dans ses multiples on trouve un sacrement admirable ». Il est le symbole de l'homme participant aux deux mondes, céleste et terrestre. Henri Blanquart va dans le même sens en disant qu'il « représente la jonction entre le monde matériel et le monde spirituel ». Dix-sept rétablit l'harmonie après les luttes de l'existence. Il est l'image de l'homme qui a réussi son mariage intérieur. Selon Guy Tarade, c'est aussi le nombre de l'Esprit Saint. Marie, Epouse de l'Esprit Saint, nous aide à nous rapprocher de Dieu. Elle est le pont entre Ciel et Terre. Elle se fait l'Avocate devant Dieu pour que l'homme obtienne le pardon de ses fautes et qu'il trouve miséricorde. Ayant ainsi retrouvé la paix intérieure, l'homme encore sur terre mais animé par l'Esprit Saint peut alors lever les yeux vers le ciel pour prier son Père Céleste. La prière du Rosaire de la Vierge Marie est composée de 17 Pater et de 153 Ave Maria. Or la somme des 17 premiers nombres donne 153. Les révélations reçues par Mary Jane Even des Etats-Unis énumèrent au total 17 joies que connue la Bienheureuse Vierge Marie, dont la plus grande fut d'être placée sur le Trône de Dieu. Nul autre n'a jamais pu acquérir cet honneur. Raoul Auclair fait remarquer que l'une des apparitions de la Vierge Marie manifeste le nombre 17. C'était le 17 janvier 1871 (1+8+7+1 = 17) à 17 heures, dans le village de Pontmain, composé de 17 hameaux. Cette apparition, se déroulant en 17 phases, se produisit 17 ans après la date de l'épanouissement du Mystère de Marie: la promulgation du dogme de l'Immaculée Conception. Elle parut devant 70 personnes, ne prononçant aucune parole, mais écrivit son message en lettres d'or sur le ciel de la nuit. Ce message comportait 70 signes. Dix-sept jours séparent la fête de la Présentation de Marie, 21 novembre, de la fête de l'Immaculée Conception, le 8 décembre.

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Selon les visions d'Anne-Catherine Emmerick, 17 semaines et 2 jours après la Conception de la Sainte Vierge, soit environ au milieu de la grossesse d'Anne, celle-ci vit au cours d'une nuit à côté d'elle comme un petit nuage lumineux. Tout à coup « un rayon se détacha du nuage, se porta sur son côté et y pénétra sous la forme d'une petite figure humaine. Anne au même instant se dressa sur sa couche, tout environnée de clarté. Elle fut ravie en extase; son intérieur s'ouvrir devant elle semblable à un tabernacle, et elle y vit comme une petite vierge toute rayonnante : c'était la vierge dont devait naître bientôt le salut du monde. Ce fut alors que le petit corps de l'enfant tressaillit pour la première fois sous le coeur maternel. »6

- 18 Pour R. Allendy, ce nombre représente la réalisation de l'amour. Il est un symbole de bénédiction et de louange. A lui seul, le doux nom de Marie est déjà source de grâces et de bénédictions de Dieu selon Saint Bonaventure. C'est à ce point que personne ne peut le prononcer avec piété sans en retirer quelque grâce. La Vierge Marie était souvent ornée par dix-huit séraphins lorsqu'elle était ravie au ciel pour être placée à la droite de son Fils sur le trône de la Sainte Trinité, selon les visions de Marie d'Agréda. A Lourdes, en 1858, la Vierge apparaît dix-huit fois. Le nom de Marie dans les Evangiles est employé 18 fois : cinq fois chez Matthieu, une fois chez Marc et douze fois chez Luc.

- 20 Ce nombre est associé à la résurrection selon Creusot. Pour Saint Jérome cependant il est considéré comme néfaste, de même que pour J. Boehme et R. Allendy, puisqu'il représenterait le diable, c'est-à-dire le monde matériel opposé au monde spirituel. Dans 122

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ses promesses du Rosaire, Marie mentionne que celui-ci sera une armure très puissante contre l’enfer, qu'il substituera dans les coeurs l’amour de Dieu à l’amour du monde et que celui qui se confie à elle par le Rosaire ne périra pas. La dévotion au Rosaire de Marie serait ainsi un gage de résurrection. Les 20 mystères du Rosaire de la Vierge Marie. Le Rosaire en son entier se compose, depuis le 16 octobre 2002, de 20 dizaines de « Je vous Salue Marie » suite à l'ajout des 5 mystères lumineux du Pape Jean-Paul II. Ces 20 mystères se divisent en quatre grandes sections: les mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. Le chapelet des Coeurs Unis de Jésus et Marie est composé de 20 grains, séparés en cinq groupes de 4 grains, trois petits et un gros. Sur les gros grains, on récite le Notre Père et sur les petits grains, on récite le Je vous salue Marie.

- 21 Selon la Bible, ce nombre symbolise la sagesse divine7, miroir de la lumière éternelle qui, grâce à sa pureté, traverse et pénètre tout. Pour Claude de Saint-Martin, il est aussi le nombre de terminaison universelle, tant dans le spirituel que dans le corporel. C'est pourquoi qu'il est parfois considéré comme un symbole de maturité et de responsabilité chez un individu. C'est vers l'âge de 20 à 21 ans que l'homme atteint sa taille définitive et que son mental atteint son plein épanouissement. Peut-être est-ce pour cette raison que certains pays ont choisi l'âge de 21 ans comme étant l'âge de la majorité. La Très Sainte Vierge avait 70 ans lorsque a eut lieu son Assomption. Elle vécue 21 ans après la mort de Jésus, tout comme il y avait 21 années entre la présentation de Jésus au Temple à 12 ans et sa mort à 33 ans, selon les visions de Marie d'Agréda et de Maria Valtorta. Ainsi Marie, après l'Ascension de Jésus, resta encore 21 ans sur la terre pour servir de Mère attentive et priante à l'Église dans l'enfance, de conseillère aussi aux Apôtres pour toute difficulté pouvant survenir.

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Le texte appelé « Sermo angelicus » ou « Hymne de l'ange », que Sainte Brigitte de Suède (1303 à 1373) écrivit sous la dictée d'un ange, est composé de 21 lettres. Elles étaient lues au cours des Matines, dans le couvent de Vadstena, en hommage à la Mère de Dieu, comme un Office de la Vierge Marie. Sainte Anne et Saint Joachim donnèrent naissance à la Vierge Marie 21 ans après leur mariage, selon les visions de Marie d'Agréda. La Vierge Marie dans ses apparitions à Medjugorje demande de prier le chapelet pour la paix principalement pour les prêtres et la paix dans le monde. Ce chapelet se compose de 21 grains, auquel est ajoutée une médaille et une petite croix. Sur la croix ou la médaille, on récite le Je crois en Dieu. Sur chacun des 7 groupes de 3 grains on récite un Notre Père, un Je vous salue Marie et un Gloire au Père

- 24 Symbole de totalité et d'accomplissement intérieur, de la double harmonie du ciel et de la terre. Il représente l'individu conscient et maître de lui-même, en harmonie complète avec la création selon Warrain. Comme multiple de douze, le nombre vingt-quatre pourrait également représenter le peuple des deux Alliances: tribus d'Israël et apôtres. On a l'habitude de représenter la couronne de la Vierge avec 24 fleurons, comprenant six fleurs: lys, crocus, violette, rose, tournesol, camomille. Six astres: Vénus, Bouvier, l'étoile marine, le Soleil, la Lune, Orion. Et douze pierres précieuses empruntées à l'Apocalypse et au Pectoral d'Aaron. Le Coran parle de Marie en termes respectueux, voire admiratifs, et invite fréquemment à « se souvenir » d’elle. Son destin étant lié à tout jamais à celui de son fils, c'est par 24 fois que le titre « Jésus, fils de Marie » est cité dans le Coran.

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Sainte Anne avait 24 ans lorsqu'elle prit comme époux Saint Joachim selon les visions de Marie d'Agréda. Ils furent plus tard les parents de la Vierge Marie.

- 30 Ce nombre représente l'équilibre parfait dans l'organisation cosmique. Il exprime la maturité où l'homme peut finalement récolter ce qu'il a semé. Pour Huguette Hirsig, c'est l'âge mystique, soit une forme de renaissance où la personne entre dans une nouvelle phase de son existence. Selon les révélations reçues par Maria d'Agréda, la Vierge Marie parvenue à l'âge parfait de 30 ans, cessa de vieillir. Elle n'aurait jamais changé d'apparence physique depuis sa 30e année sur terre, sa beauté étant à la fois intérieure et extérieure. Dans les apparitions de la Vierge Marie à Lourdes, en 1858, celle-ci se nomme en trente lettres, « Che soy era immaculada counceptiou » se traduisant par : « Je suis l’Immaculée Conception. » Dans les révélations de frère Joseph-François, la Vierge Marie demanda un jour aux prêtres de sa localité de se consacrer à son Coeur Immaculé, « mais au lieu de cela, ils se moquent gravement de Moi. Des milliers de titres m'ont été donnés depuis 250 ans; en connaissent-ils aussi peu que 30? »

- 33 Selon R. Allendy ce nombre montre la créature libre liée aux plans du Créateur par des liens de justice et d'amour. C'est à l'âge de 33 ans que Jésus-Christ mourut par amour sur la Croix afin d'apaiser la justice du Père pour que nous puissions obtenir miséricorde. Si ce nombre porte le chiffre de sa Très Sainte Trinité, 3, c'est pour notamment mettre en relief les Attributs qui forment le Caractère Saint de Dieu et dont dépend l'Harmonie de

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tout l'Univers: Amour, Justice et Miséricorde. Dieu doit faire en sorte qu'aucun de Ses Attributs ne soit contrarié au profit d'un autre. Les 33 promesses dites par le Seigneur pour ceux qui feront les neuf premiers samedis du mois, dédiés à la Vierge Marie en réparation des offenses et des blasphèmes proférés contre son Coeur Immaculé. Elle-même aurait ajouté une promesse supplémentaire pour inciter les gens à cette pieuse pratique. A partir du 29 novembre 1932 jusqu’au 3 janvier 1933 (couvrant la période de l'Avent et de Noël), la Vierge Marie apparaît 33 fois à cinq enfants demeurant à Beauraing, petit bourg de Belgique dans le diocèse de Namur, sous le vocable de « Marie au Coeur d'Or ». Les noms des cinq enfants sont Gilberte et Andrée Degeimbre, Albert, Fernande et Gilberte Voisin. Dans ses messages, Marie brosse sommairement la situation du monde en péril et nous enseigne ce que nous devons faire pour changer ces ténèbres en lumière. La Vierge aurait aussi apparu à 33 reprises à une femme nommée Mirna demeurant à Damas et qui vivrait dit-on des phénomènes plutôt mystiques. Ses mains se mettent parfois à suinter de l'huile et elle souffre quelque fois les plaies du Christ. Et la dernière fois qu'elle lui est apparue elle lui aurait dit qu'elle ne reviendrait plus jusqu'à ce que les dates de Pâques Catholique et Orthodoxe soient unifiées. A Rome aux Trois Fontaines, samedi le 12 avril 1947, la Vierge Marie apparue à un protestant, nommée Bruno Cornacchiola, au moment où ce dernier s'apprêtait à rédiger un article virulent contre l'Immaculée Conception et contre l'Assomption de Marie. Suite à ce fait, il se convertit à la religion Catholique. Trente-trois ans plus tard, jour pour jour, de la première apparition, soit le 12 avril 1980, le samedi après Pâques (non seulement la date mais la fête liturgique coïncide), plus de trente mille personnes rassemblées sur la colline des eucalyptus pour la messe anniversaire furent témoins du miracle du soleil comme il se produisit à Fatima, sauf que le soleil ne menaçait pas de fondre sur la terre.

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Selon les Pères de l'Église, trente-sept est un symbole christique. Il est le symbole de la parole vivante de Dieu. D'autre part certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord avaient comme symbole de spiritualité une croix dessinée dans un cercle dont les extrémités de la croix dépassaient un peu le cercle, symbolisant les quatre étapes de la vie humaine. Le quatrième quart marquait l'âge de la sagesse et commençait à l'âge de 37 ans. Cet âge est considéré comme marquant une étape importante de la vie humaine. L'homme cesse alors d'être comme un « petit enfant », passant à une maturité strictement plus adulte. En réalité 37 ne désigne pas tant un nombre d'année de vie qu'un temps de maturité nécessaire pour qu'un individu puisse entrer dans sa véritable dimension spirituelle. Le Rosaire de la Sainte Trinité, tel que révélé par la Vierge Marie à C. Alan Ames en 1993 compte en tout 37 prières8 : soit 33 Notre Père, 3 Gloire au Père et une fois la prière Salve Regina dite à la fin. Selon les visions d'Anne-Cathérine Emmerick, 70 saintes femmes faisaient parties des disciples du Christ, dont Marie sa mère. Mais il semble que 37 d'entres elles le furent presque depuis le début et d'une manière plus active que le reste des autres. On lit en effet dans ses écrits : « Il (Jésus) se rendit ensuite à la maison de Marie, où toutes les femmes étaient réunies, ainsi que beaucoup de ses parents et de ses disciples. On prit là un petit repas. J'ai compté cette nuit toutes les saintes femmes qui, jusqu'à la mort de Jésus, firent partie de la communauté chargée de l'assister. Il y en eut soixante dix : cette fois, j'en ai compté déjà trente-sept qui prennent dès à présent une part active à cette oeuvre. Les filles de Lais de Naïm, Sabia et Athalie, furent à la fin du nombre de celles qui se portaient partout où leur présence pouvait être utile. Je les ai vues, au temps de saint Etienne, parmi les fidèles qui avaient établi leur domicile à Jérusalem. » Au 2e siècle l'empereur Dioclétien à Rome fut épris de la beauté de Sainte Philomène alors âgée de treize ans et il la demanda en mariage. Mais comme celle-ci avait déjà fait voeu de virginité (chasteté) à Dieu, elle refusa. Quand l'empereur Diocétien apprit sa décision, il fut troublé et dit : « Si tu ne veux pas de mon amour, tu ressentiras mon

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pouvoir! » Et il donna l'ordre de l'enchaîner et de la jeter en prison avec seulement du pain et de l'eau chaque jour. Après 37 jours, la Sainte Vierge lui apparut et lui dit qu'elle devait rester en prison encore trois autres jours et ensuite qu'elle souffrirait à différentes épreuves. Le quarantième jour elle fut fouettée. Après lui avoir fait subir plusieurs autres supplices, et devant son refus à son autre proposition de mariage, l'empereur la fit finalement décapiter. La Cathédrale Notre-Dame de Paris compte à l'intérieur 37 chapelles latérales.

- 38 Pour R. Allendy ce nombre marque l'initiation individuelle, face à l'organisation et à la volonté divine, résultant d'un effort d'initiative. Faisant allusion à l'homme guéri par Jésus à la piscine de Bethesda qui était infirme depuis 38 ans9, Saint Augustin fait de ce nombre le symbole de la maladie. Par extension, il symbolise la fin d'un temps d'épreuve où l'homme peut finalement exprimer librement sa louange à Dieu. La Magnificat de la Vierge Marie10 est considéré comme un hymne à la joie, une mosaïque de textes de l'Ancien Testament que Marie a dû longtemps portés dans son coeur. Certains auteurs mentionnent en effet que le Magnificat contient 38 allusions à des passages de l'écriture dont 18 sont des Psaumes. C'est en plein hiver janvier 1871 et en pleine guerre que la Vierge Marie apparaît à Pontmain pour visiter son peuple plongé dans l'angoisse. Paris est assiégé, les Prussiens sont aux portes de Laval. Parmi les soldats français, c'est le désordre et la panique. Sur une population de cinq cents habitants, la paroisse de Pontmain a vu partir trente-huit jeunes appelés sous les drapeaux. Aux misères de la guerre s'ajoute une épidémie de fièvre typhoïde et de variole. Tout va mal. Mais le 17 janvier 1871 Marie apparaît devant les villageois de Pontmain. Une veillée de prières s'organise vite. Tout à coup une banderole se déroule dans le ciel. Lettre après lettre, un message s'inscrit pendant que la foule chante les litanies de la Vierge : « Mais, priez mes enfants, Dieu vous exaucera en

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peu de temps. Mon Fils se laisse toucher. » L'armistice sera signé onze jours plus tard et les allemands ne sont pas entrés à Laval. Les trente-huit soldats mobilisés dans la paroisse de Pontmain reviennent tous indemnes.

- 45 Ce nombre symbolise la solidarité qui s'exprime dans la vie de tous les êtres selon R. Allendy. D'autre part, un compas ouvert à quarante-cinq degrés indique que la matière n'est pas complètement dominée, qu'il n'y a pas équilibre parfait entre les forces de l'esprit et de la matière. Une façon d'exprimer la solidarité entre les hommes est de prier pour les pécheurs afin de les libérer de l'attrait que la matière porte sur eux et qu'ils élèvent leur esprit vers Dieu. Sainte Gertrude d'Helfta (1256–1303) apprend de la Vierge Marie à réciter chaque jour de l'octave de l'Annonciation quarante-cinq Ave Maria, « en mémoire des jours que le Seigneur mit à croître dans son sein. » Gertrude compris qu'il fallait prier pour les souffrants, pour la persévérance des pénitents et pour le pardon des pécheurs. A ceux qui diront pendant un an les « Quinze Oraisons » révélées à sainte Brigitte par Notre Seigneur, Celui-ci promet qu'un total de 45 personnes de sa lignée seront aidées par Lui. Ainsi, celui qui fera cette pieuse pratique « délivrera du Purgatoire quinze âmes de sa lignée; quinze justes de sa même lignée seront confirmés et conservés en état de grâce et quinze pécheurs de sa même lignée seront convertis. » D'autres promesses sont données aussi pour celui qui les dira. La récitation de ces Quinze Oraisons doivent être accompagnés de quinze Pater Noster et de quinze Ave Maria.

- 49 Comme carré de sept, valeur numérique représentant la perfection, ce nombre serait un symbole eschatologique. Jacob Boehme y voit pour sa part le Paradis. Pour R. Allendy il représenterait le développement des étapes évolutives et de leurs degrés. Pour le peuple 129

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hébreu, le cycle du grand jubilé s'étendait sur une période de 49 années.11 La cinquantième

année,

l'année

jubilaire,

était

une

année

sabbatique

rappelant

symboliquement la libération du peuple hébreu et le don de la terre promise. Dans ce contexte, ce nombre représente une période de travail et de peine au bout duquel est réservé un temps de joie et de fête. Selon Eckartshausen, il devrait normalement mener à une ascension spirituelle, à l'illumination. A ce nombre est accordé également une certaine dignité puisqu'on le retrouve dans les noms des douze Tribus d'Israël renfermant au total 49 lettres hébraïques et dans la prière du Notre-Père constituée de 49 mots latins sans compter le mot Amen à la fin. La Vierge Marie était âgée de 49 ans lors de l'Ascension de son Fils Jésus. Le chapelet des larmes de douleur de Marie, composé de 49 grains, est un chapelet dédié aux souffrances de la Vierge Marie. Les 49 litanies de la Sainte Vierge : Sainte Marie, Sainte Mère de Dieu, Sainte Vierge des Vierges, Mère du Christ, Mère de la divine grâce, Mère très pure, Mère très chaste, Mère toujours vierge, Mère sans tache, Mère aimable, Mère admirable, Mère du bon Conseil, Mère du Créateur, Mère du Sauveur, Vierge très prudente, Vierge vénérable, Vierges digne de louange, Vierge puissante, Vierge clémente, Vierge fidèle, Miroir de justice, Siège de la sagesse, Cause de notre joie, Vase spirituel, Vase honorable, Vase insigne de dévotion, Rose mystique, Tour de David, Tour d'ivoire, Maison d'or, Arche d'alliance, Porte du ciel, Etoile du matin, Salut des infirmes, Refuge des pécheurs, Consolatrice des affligés, Secours des chrétiens, Reine des Anges, Reine des Patriarches, Reine des Prophètes, Reine des Apôtres, Reine des Martyrs, Reine des Confesseurs, Reine des Vierges, Reine de tous les Saints, Reine conçue sans la tache originelle, Reine élevée dans les cieux, Reine du très saint Rosaire, Reine de la paix.

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Les Juifs ne lisaient plus le chapitre 53 d'Isaïe. Autrefois, en effet, ce passage était justement appelé « la mauvaise conscience des synagogues ». Isaïe annonçait qu'Israël rejetterait le Messie qu'il attendait, parce que celui-ci ne serait pas revêtu de la splendeur royale, « méprisé et abandonné des hommes ». « Il a été opprimé... et il n'a pas ouvert la bouche ». « Qui a cru qu'il était retranché des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple? »12 Les trois évangiles synoptiques comportent en tout 53 mentions de récits de guérisons opérées par la parole ou les mains du Christ. Ce nombre représente en quelque sorte la sanctification de la nature humaine. Dans la récitation du chapelet, la prière de l'Ave Maria est répétée 53 fois. Le 19 septembre 1846, Notre-Dame est apparue à La Salette en France, à deux enfants, Mélanie et Maximin, qui ont reçus des secrets ne pouvant être révélés qu'en 1858. Mélanie s'est fait confier le secret que Lucifer, avec une multitude de démons, seraient relâchés de l'enfer en 1864, qu'ils détruiraient peu à peu la foi, que Rome perdrait la foi et deviendrait le siège de l'Antéchrist. Or 53 ans après 1864, soit après la libération de Lucifer et d'une multitude de démons, la Vierge Marie apparaît pour la première fois le 13 mai 1917 à Fatima à trois jeunes bergers leur révélant un secret divisé en trois parties. Dans ses messages, Marie parle entre autre du Dragon rouge de la Russie auquel elle demande la consécration à son Coeur Immaculé. Sinon, la Russie répandra ses erreurs à travers le monde, causant des guerres et la persécution de l'Église. Une jeune fille, nommée Debora et demeurant à Manduria (ville située en Italie), recevrait des messages de la Vierge Marie et de Jésus depuis environ 1992. Parfois elle subirait aussi la passion où du sang coulerait de ses mains ou de son front. Souvent il y a des signes qui se dessinent sur les mouchoirs qu'elle utilise pour tamponner ce sang, comme par exemple des croix, le signe du poisson, un coeur avec la croix, etc. Quelques fois il y a aussi des lettres qui apparaissent comme le mot grec formé par les lettres Iota, Alpha, Omega et Tau. Dans la langue grecque tout comme dans la langue hébraïque, il n'existe pas de chiffres et chaque lettre de l'alphabet est associée à un nombre. Le mot grec apparaissant ainsi sur le mouchoir pourrait également être considéré comme un

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nombre donné par la somme de chacune des lettres valant respectivement 9, 1, 24 et 19. Le somme donne 53. Du 5 juin 1975 jusqu'en 1985, en Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, une statue de NotreDame de Fatima appartenant à une exilée cubaine, pleure 53 fois. D'autres par la suite se mirent à verser des larmes (une deuxième statue de Notre-Dame de Fatima, une autre de Notre-Dame de Lourdes, un Sacré-Coeur), ou à saigner (un crucifix, un Ecce Homo). Cependant la propriétaire des objets ayant refusé de s'en dessaisir pour les besoins de l'enquête, l'autorité ecclésiastique observa à l'égard de ces manifestations une attitude très réservée.

- 55 Symboliquement ce nombre représente l'homme total et complet, mais il serait aussi représentatif de la Vierge Marie par sa ferveur et son attitude priante, symbolisé par les deux mains qui se joignent au moment de la prière pour refaire l'unité sous forme de dix, mais pouvant aussi s'exprimer sous la forme de 55, « addition dans le sens de la divine sagesse » selon Saint Martin. Par 55 fois dans le Nouveau Testament de la Bible de Jérusalem il est fait référence à la Vierge Marie: 26 fois par le mot mère, 10 fois par le mot femme et 19 par le nom de Marie. Dans la TOB, le nom de Marie revient 55 fois. Cinquante-cinq années séparent l'Annonciation de l'Assomption de la Vierge. Ce nombre se retrouve dans le chapelet de la Vierge Marie : le cercle formé par le collier est composé de 55 grains. Dans les visions de Marie d'Agréda, celle-ci fait mention d'un chiffre mystérieux rattaché à un collier dont la description fait penser à celle du chapelet. Quelques jours avant la naissance de Jésus, la Vierge Marie fut portée au Ciel. En signe des privilèges qu'elle avait comme Épouse de Dieu et comme Reine de l'Univers, elle fut revêtue par deux séraphins d'habits et de joyaux splendides, dont un collier auquel pendait trois pierres précieuses avec un chiffre mystérieux dont le sens ne lui fut pas

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découvert. Ce n'est qu'après la naissance du Sauveur que le secret des chiffres de l'ornement lui fut révélé. En tant que Corédemptrice avec le Christ, la Vierge ressentie de façon mystérieuse sur son corps toutes les souffrances de son Fils depuis le début de sa passion. Suite à la mort de Jésus en croix, ces souffrances continuèrent encore et ce, jusqu'à la résurrection de son Divin Fils. Pendant 55 heures elle supporta ses souffrances depuis le début de l'agonie de Jésus à Gethsémani jusqu'à sa résurrection. Le chiffre 55 pourrait représenter l'union des 5 plaies physiques de Jésus avec les 5 plaies mystiques de Marie. Le chapelet de la Sainte Famille est composé de 55 grains, divisés en cinq dizaines. Sur les petits grains, les noms de Jésus, Marie et Joseph sont invoqués. Sur les gros grains, une prière est adressée au Coeur Sacré de Jésus pour protéger nos familles. Enfin, sur la croix, le priant dit « actes de Foi, d'Espérance et de Charité ». Les apparitions de la Vierge Marie à Amsterdam, Pays-Bas, ont débuté le 25 mars 1945, fête de l'Annonciation, et se sont poursuivies jusqu'au 31 mai 1959. Il y eut un total de 55 apparitions. Notre-Dame est apparue à une femme d'âge moyen du nom d'Ida Perleman et lui a confié des messages concernant les événements futurs dans le monde et dans l'Eglise. La prophétie la plus significative donnée par Notre-Dame concerne le dernier dogme de l'histoire mariale qui sera promulgué par le pape. Ce dogme déclarera que désormais, Marie portera les titres de Corédemptrice, Médiatrice et Avocate.

- 56 Certains auteurs considèrent ce nombre comme néfaste pour les pécheurs non repentis faisant face à la justice divine. Pour Claude de Saint-Martin, ce nombre représente « l'être pervers aux prises avec les principes de la nature et livré à sa propre justice. » Saint Martin déclare pour sa part que « la loi du nombre cinquante-six, loi effrayante, épouvantable pour ceux qui s'y exposent. » Mais la Mère de Dieu, possédant également

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les titres de Mère de Miséricorde et de Mère des pécheurs, est connue comme celle qui n'abandonne jamais le pécheur qui a recourt à son intercession. C'est sous le vocable de « La Dame de Tous les Peuples » que la Vierge Marie apparut plusieurs fois à la voyante Ida Peerdeman à Amsterdam. En quinze ans, à partir du 25 mars 1945 jusqu’au 31 mai 1959, la voyante reçoit en tout 56 messages de la Sainte Vierge. Ces messages étaient recueillis la plupart du temps pendant l'apparition même, avec l'aide de certains témoins qui consignaient les paroles de la voyante, celle-ci répétant ce que la Dame lui disait.

- 59 Représente la solidarité des êtres poursuivie dans l'incarnation, selon R. Allendy. Et pour Jacob Boehme il est la demeure l'Homme spirituel. La solidarité spirituelle des gens à persévérer dans la récitation du saint Rosaire permettra de vaincre Satan nous a souvent mentionné la Sainte Vierge au cours de ses différentes apparitions à travers le monde. Le chapelet des larmes de douleur de Marie est un chapelet dédié aux souffrances de la Vierge Marie. Il est différent du chapelet du Rosaire. Pour prier le chapelet des larmes de douleur, il faut d'abord dire une prière d'entrée. Le chapelet compte 59 grains et les prières habituelles du Rosaire (Notre Père, Ave Maria, Gloria et Credo) sont remplacées par d'autres. Au lieu d'avoir une croix, ce chapelet a une grande médaille suivie de trois petits grains, puis un seul grain, puis une autre médaille de Notre Dame de Lourdes. Ensuite il y a sept séries de sept grains séparés par un grain chacun. Les 59 promesses données par la Sainte Vierge Marie pour ceux qui réciteront et porteront fidèlement le chapelet de corde. Il s'agit d'un petit chapelet en corde noué, composé de 60 noeuds, et au bout duquel est rattaché un crucifix doré. Parmi ces promesses on retrouve principalement des grâces de conversion, de guérison, de secours, de protection et des bénédictions de toutes sortes.

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Selon le livre apocryphe « Transitus Mariae », relatant principalement la mort et l'Assomption de la Vierge Marie, celle-ci aurait vécu sur la terre pendant 59 ans.

- 68 Ce nombre symbolise le monde de l'Homme, comparativement au 76 qui symbolise celui des Ames. Considérant l'unité, le 1, comme étant l'Esprit qui les unit, le trait d'union ou le lien, l'addition de ces trois valeurs, soit 144, représenterait la globalité de cet Univers. A ce titre, le nombre 67 représente un stade de finalisation, ou plutôt une porte d'entrée où l'homme voit s'ouvrir devant lui d'autres perspectives spirituelles. C'est à l'âge de 67 ans que la Très Sainte Vierge mourut selon les propos de Baronius. Celui-ci se fonda sur un passage du Chronicon d'Eusèbe pour avancer cette hypothèse. Toutefois, ce passage demeure discutable et la tendance actuelle est de le regarder comme une approximation. D'autre part il est écrit dans les visions de Marie d'Agréda que lorsque la Vierge Marie fut rendu à l'âge de 67 ans, la Sainte Trinité envoya l'archange Gabriel avec une multitude d'esprit bienheureux pour annoncer à leur reine que dans trois ans elle passerait à la gloire éternelle. La Vierge Marie serait ainsi décédée à l'âge de 70 ans. Du mois d'octobre 1998 jusqu'en janvier 2002, la Vierge Marie est apparue à Valkenswaard près d'Eindhoven, au Pays-Bas, sous le vocable de Notre-Dame de tous les peuples. Le contenu principal des messages est d'en finir avec les avortements, prier, y compris devant les cliniques d'avortement, faire pénitence et répandre son mot d'ordre. Elle a choisi comme instrument une femme originaire de Nouvelle-Guinée, Agatha Molki, qui tombe régulièrement en extase pendant dix à quinze minutes. Elle voit souvent Marie, parfois Jésus et plus fréquemment des anges. Jusqu'en janvier 2002 on compte 67 apparitions de la Vierge Mère et 128 apparitions multiples, dont 61 apparitions des anges, de Padre Pio, de Saint Joseph et de Jésus.

- 70 135

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Ce nombre correspond à la totalité d'une évolution où un cycle évolutif est complètement achevé, selon Saint Augustin. Soixante-dix ans est aussi la durée des jours d'un roi nous dit Isaïe.13 Le psalmiste fixe également le cours ordinaire de la vie humaine à 70 ans.14 Selon la Bible, ce nombre représenterait l'universalité et il serait en rapport avec l'administration du monde par Dieu. La Très Sainte Vierge avait 70 ans lorsque a eut lieu son Assomption. Selon certaines révélations mystiques, peu avant son Assomption, la Vierge aurait prié et demandé au Seigneur la libération de toutes les âmes du purgatoire et cette grâce lui aurait été accordée au moment même de son enlèvement. Ces âmes auraient par la suite participé au Couronnement de la Vierge au Ciel. Aussi est-il coutume de croire qu'à chaque fête de l'Assomption, célébrée le 15 août, la Très Sainte Vierge descend au purgatoire et remonte au Ciel suivie d'une multitude d'âmes qu'elle a délivrées. Lors d'une apparition de la Vierge Marie, dans le village de Pontmain, le 17 janvier 1871, celle-ci parut devant 70 personnes, ne prononçant aucune parole, mais écrivit son message en lettres d'or sur le ciel de la nuit. Ce message comportait 70 signes. Un message de la Vierge Marie reçu par Don Gobbi le 13 octobre 1987, à Fatima, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire des apparitions, transmet certaines informations concernant l'heure finale de Satan : « Il y a septante (70) ans que je suis descendue du ciel parmi vous comme la Femme vêtue du soleil. Il y a septante ans que mon adversaire est monté de l'abîme et se promène parmi vous, se manifestant comme le dragon rouge dans toute sa terrible puissance. Il a réussi à étendre son règne dans plusieurs nations et à répandre l'incroyance et la révolte contre Dieu dans chaque coin de votre planète. (...) Bientôt son règne sera réduit à un morceau de ruines et son pouvoir sera détruit parce que moi-même, je le lierai au moyen d'une chaîne et je l'enfermerai dans son étang de feu éternel et de mort d'où il ne pourra plus sortir. »

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Le chapelet des sept allégresses, ou couronne franciscaine, fut enseigné par la Vierge Marie à un novice franciscain nommé Bernardin de Sienne. Il se récite sur un chapelet composé de sept dizaines de grains. Sur chaque dizaine sont dites les prières habituelles : un Notre Père sur le gros grain, 10 Je vous salue Marie sur les petits grains, suivi à la fin d'un Gloire au Père. On parvient ainsi à 70 Je vous salue Marie. Les gens avaient l'habitude d'ajouter à la toute fin deux autres Ave Maria pour honorer pensaient-ils les 72 années passées sur la terre de la Mère de Dieu.

- 92 Symbolise la force de surmonter les obstacles et la vanité des choses terrestres. Selon le livre apocryphe « Transitus Mariae », relatant principalement la mort et l'Assomption de la Vierge Marie, un passage fait mention d'un miracle attribué à la Vierge où 92 navires, poussés par de grands vents et par les flots, furent sauvés lorsque les matelots prièrent en invoquant Marie. Une jeune fille, nommée Debora et demeurant à Manduria (ville située en Italie), recevrait des messages de la Vierge Marie et de Jésus depuis environ 1992. Mais avant même que la Vierge apparaisse à Debora, il y eu plusieurs lacrymations de larmes humaines, de sang et d'huile sur des statues et des images dans sa chambre. De la fin de 1993 à 1997, on a pu compter 347 lacrymations de sang de la grande statue de la Madone et 92 du crucifix exposé à la chapelle.

- 101 En 1973, à Akita au Japon, la Vierge Marie apparut à Soeur Agnès Sasagawa et à partir de ce jour elle reçue des messages quotidiens dans ces apparitions. La statue de son couvent, une copie exacte de l'image de Notre-Dame de toutes Nations, a versé des larmes à 101 occasions. Tout comme les apparitions à Amsterdam, les messages de Soeur Agnès réfèrent à la Vierge Marie comme Corédemptrice. Un jour, son ange gardien lui 137

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apparut avec une Bible ouverte. Lorsque Soeur Agnès reconnut le passage du chapitre 3, verset 15 du livre de la Genèse, l'ange lui expliqua : « Il y a une signification au chiffre 101. Il signifie que le péché est entré dans le monde par une femme et c'est par une femme que viendra le salut. Le zéro entre les deux 1, représente le Dieu éternel qui est de toute éternité jusqu'à l'éternité. Le premier 1 représente Eve et le deuxième, la Vierge Marie. » Le Père Yasuda, le directeur spirituel de Soeur Agnès, commenta que ce passage de la Genèse s'appelle le Protévangile et est considéré comme la première lueur du salut, la première promesse d'un Sauveur, faite par Dieu. C'est aussi le premier verset de la Bible à faire allusion à l'Immaculée Conception de Marie, qui ne fut jamais sous la domination de Satan. La dévotion envers Notre-Dame était particulièrement grande dans l'Eglise primitive et plusieurs édifices religieux ont été consacrés en son honneur. C'est ainsi qu'en l'an 101, Clovis 1 dédia une église près de Paris à Notre-Dame d'Argenteuil. En hébreu, les lettres hébraïques sont aussi considérées comme des nombres, en correspondance avec l'ordre de l'alphabet. C'est ainsi que la valeur numérique du mot hébreux MLVKE (mem, lamed, waw, kaph, he), signifiant royaume et aussi princesse vierge, donne 101 (=40+30+6+20+5).

- 108 Il est considéré comme le nombre de l'homme en tant que réalisant la synthèse du ciel (36) et de la terre (72). Il symbolise le sommet qu'un homme peut atteindre pendant son incarnation par la prière et la discipline personnelle, et il est ainsi le nombre de l'accomplissement. Pour Henri Blanquart, il symbolise le cheminement des ténèbres vers la lumière. A Medjugorje, au cours du mois d'octobre 1997, 139000 communions ont été distribuées dans le Sanctuaire de la Reine de la Paix. Il y eu 3364 prêtres du pays et de l'étranger qui ont concélébré les messes, c'est-à-dire 108 prêtres par jour.

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Il y eu 108 statues ou icônes de la Vierge Marie qui sillonnèrent les routes de France jusqu'en automne 1996. Ensuite, elles parcoururent l'Europe et le monde. Leur destination finale de ce périple était Bethléem, lieu de naissance du Christ, le jour de Noël de l'an 2000. Ce pèlerinage a fonctionné à deux vitesses: d'un côte, les statues étaient placées dans des églises, des couvents, des hôpitaux; de l'autre, il était aussi possible de recevoir une Vierge à la maison, dans son foyer. Le but de ce périple était de convertir les âmes, favoriser l'unité des chrétiens, mais aussi un appel pressant destinés aux croyants « tièdes » pour qu'ils reviennent au sein de l'Eglise. Il est intéressant de mentionner au passage que dans la Bible le mot grec « ekklesia », désignant l'Eglise, revient 108 fois. Depuis le 25 mars 1976, c'est sous le vocable de « Mère de la réconciliation de tous les peuples » que la Vierge Marie apparaît à Maria Esperanza Bianchini, à Betania au Vénézuela. En plus des apparitions et des messages qu'elle reçoit, Maria est comblée de phénomènes mystiques. Par exemples, le Vendredi Saint, elle saigne des stigmates du Christ et à diverses reprises, une hostie apparaît miraculeusement sur sa langue. Une apparition en particulier, au cours de laquelle 108 personnes ont vu la Vierge à Betania, s'est produite le 25 mars 1984 et fut approuvée par l'évêque du diocèse, Mgr Pio Bello Ricardi. Le 8 septembre 1995, jour d'anniversaire de la Vierge Marie, fut célébrée en France, au Puy, cette fête de Notre-Dame. Pour cette occasion, 108 statues différentes étaient présentes. Le 24 mars 1991, à l'Eglise de San Martino, pendant la prière à l'occasion de la consécration à la Vierge de 108 personnes provenant de Saccolongo (Padoue) et villages limitrophes, la Vierge aurait apparu en silence et les aurait beni. Les 108 litanies de la Vierge de l'Olivier béni.15

- 120 139

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Représente la puissance et la gloire du Christ-Roi au sein de la Sainte Trinité. Et dans l'universalité de la création il semble être également la limite à laquelle l'homme ne peut dépassé. Selon quelques livres apocryphes, ils étaient 120 qui reçurent le Saint Esprit le jour de la Pentecôte, incluant les 12 apôtres et la Vierge Marie. Et juste avant l'Assomption de Marie, 120 vierges étaient occupées à la servir. Le jour de son Ascension, Jésus « avait réuni au cénacle cent vingt personnes, y compris les apôtres, les soixante-douze disciples, saint Lazare et les Marie. Il leur dit avec une tendresse paternelle : Mes très chers enfants, je vais revenir à mon Père, mais je vous laisse en ma place ma Mère, qui sera votre mère, votre avocate, votre consolatrice. Celui qui connaîtra ma Mère me connaîtra; celui

qui l'écoutera m'écoutera; celui qui

l'offensera m'offensera et celui qui l'honorera m'honorera. Vous la reconnaîtrez tous pour votre mère et votre supérieur, et vos successeurs la traiteront aussi de cette manière. Elle résoudra toutes vos difficultés et vous me trouverez en elle toutes les fois que vous me chercherez, car j'y demeurerai jusqu'à la fin du monde, et je m'y trouve, du reste, maintenant, mais d'une façon qui vous est cachée. »16

- 150 La dévotion au Rosaire remonterait aux origines de l'Ordre des Dominicains où de vieux livres de piété racontent comment Saint Dominique, venu à Toulouse combattre l'hérésie cathare qui ravageait alors le Languedoc, s'était retiré au plus profond d'une forêt pour y prier. Tandis qu'il « réclamait le secours de la Mère de Dieu » il vit soudain apparaître la Vierge, « accompagnée de trois principales Dames et de cent cinquante autres Demoiselles du Paradis », qui n'étaient autres que les figures symboliques « des trois sortes de Mystères et des cent cinquante Ave Maria dont le Rosaire est composé ». La Vierge lui aurait alors recommandé de propager la prière du chapelet qu'elle lui remit pour triompher de l'hérésie. Fortifié par cette vision mystique, Saint Dominique s'en 140

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revint à Toulouse, où les habitants, miraculeusement avertis, s'étaient rassemblés dans la principale église de la ville pour l'entendre prêcher « les Merveilles du Rosaire », dont la pieuse pratique était le gage du salut éternel. C'est ainsi qu'il les aurait convaincus de revenir à la vraie foi. Ce récit alimenta longtemps la ferveur populaire. Mais les historiens ont établi qu'en réalité la pratique du Rosaire aurait apparue deux siècles plus tard et qu'elle avait sa source dans un ouvrage intitulé « De utilitate psalterii Mariae », écrit vers 1470 par un religieux dominicain breton, Alain de la Roche, qui en attribua l'origine à la vision de Saint Dominique. Comme cent cinquante psaumes sont contenus dans le psautier, il préconisa la récitation du même nombre d'Ave Maria, groupés par dizaines et séparés par un Pater, en recommandant de les accompagner par une méditation sur les épisodes de la Vie du Christ et de la Vierge, répartis en mystères joyeux, douloureux et glorieux. Alain de l'Anvallay était chevalier breton et il combattait pour la foi contre les Albigeois. Un jour, alors qu'il était environné de tous côtés par ses ennemis, la Sainte Vierge serait venue à son secours en lançant contre eux cent cinquante pierres et le délivra de leurs mains. Un autre jour, son vaisseau étant abîmé après qu'il eut fait naufrage, cette bonne Mère lui fit paraître cent cinquante petites collines par sur lesquelles il aborda en Bretagne. Et pour remercier la Sainte Vierge des miracles qu'elle avait faits en sa faveur à cause du Rosaire qu'il récitait tous les jours, il fit construire à Dinan un couvent pour loger les religieux du nouvel ordre de Saint Dominique et, après s'être fait lui-même religieux, il mourut saintement à Orléans. A la septième apparition de Notre Dame de Lourdes le 23 février 1858, Bernadette se rend à la Grotte entourée de cent cinquante personnes. Mais à l'apparition la Vierge lui révèle un secret « rien que pour elle ».

- 153 Les Pères de l'Église s'accordent à voir dans le nombre 153 un symbole de la catholicité de l'Église, parce qu'il serait le nombre de l'universalité. Il figure aussi les fidèles et les

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saints admis au paradis où Dieu les récompense, symbolisant ainsi l'ensemble des rachetés. Saint Augustin va dans le même sens en affirmant qu'il symbolise la totalité des élus. Dans la récitation du Rosaire, correspondant à la récitation de trois chapelets, la prière de l'Ave Maria est répétée 153 fois. Dans le premier chapelet, 53 Ave Maria, dans le deuxième et le troisième, 50 Ave Maria car l'introduction des trois premiers Ave Maria n'est pas répétée, ce qui donne pour somme 153. La prière du Notre Père est, quant à elle, dite 17 fois. Or la somme des 17 premiers nombres donne 153. Le Rosaire est souvent considéré comme une couronne de rose de 153 Ave Maria, dont chacune d'elle serait aussi composée dit-on de 153 pétales. Dans les messages reçus par J.N.S.R., Jésus lui déclare à un moment donné : « Mon Enfant chérie, prends ton Rosaire en mains, égrène les cent cinquante-trois Ave Maria et tu verras, à chaque fois ce même nombre, cette même quantité d'Ames sauvées du fond des eaux troubles, du fond de ces trous qui n'ont plus de fond, car nous les repêcherons avant qu'ils tombent dans le Néant. » La Salutation angélique, l'Ave Maria, en latin comprend 153 lettres : Ave Maria, gratis plena

19

Dominus Tecum

12

Benedicta tu in mulieribus

23

(et) Benedictus fructus ventris tui, Jesus

32

Sancta Maria, Mater Dei

19

Ora pro nobis, peccatoribus

23

Nunc et in hora mortis nostrae.

25 153

On ne tient pas compte du 'et' dans 'Et benedictus', conjonction tout euphonique, tandis que le second 'et' dans 'Nunc et in hora' relie expressément le présent et l'avenir.

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Les apparitions mariales de Lourde en 1858 sont régies par le nombre 153, aussi bien dans le nombre de jours que dans les structures des phrases prononcées. Signalons entre autre que la Vierge apparaît dix-huit fois et qu'il s'écroule 153 jours entre la deuxième et la dernière manifestation, du 14 février 1858 au 16 juillet 1858, soit au total 17 apparitions dans cet intervalle. De même, la durée de 153 jours se répète dans les manifestations de Fatima, du 13 mai au 13 octobre 1917, où la Vierge Marie se présente comme la Dame du Rosaire. Le chanoine Barthas, l'un des principaux historiens de Fatima, compta 153 messes qui furent célébrées en même temps après la dernière apparition de la Vierge Marie à Goa le 1er décembre 1949. Dans l'une des apparitions de la Vierge à soeur Marie-Danielle, surnommée Buisson d'Epines, Marie lui apparaît comme étant le Reine des Anges, toute vêtue de blanc pur, avec derrière son voile très long et grand tenu en 153 points différents par 153 anges, chacun des points du voile ayant en plus une rose rouge et une blanche attachées ensembles. Dans le livre « Le Père parle à ses enfants » de Soeur Engénie, on y retrouve un message (datant de 1932) de Dieu le Père demandant qu'un jour de l'année ou du moins un dimanche soit consacré à L'honorer tout particulièrement sous le NOM DE PERE DE l'HUMANITÉ toute entière : « JE voudrais pour cette fête, une Messe et un Office propres. Il n'est pas difficile d'en trouver les textes dans l'Ecriture Sainte. Si vous préférez Me rendre ce Culte Spécial un dimanche, JE choisie le premier dimanche d'Août: si vous prenez un jour de la semaine, JE préfère que ce soit toujours le 7 de ce même mois. » Or, dans le cas du premier dimanche qui pourrait tomber pour certaines années le premier jour du mois d'août, on compterait alors 153 jours jusqu'au premier jour de l'année suivante, le 1er janvier, jour principalement consacré à la fête de Marie, Mère de Dieu. Certains chercheurs ont compté combien de personnes Jésus avait bénies dans le Nouveau Testament et ils en ont trouvé 153. La liste commence par un lépreux.17 Elle continue par le centurion et son serviteur, puis la belle-mère de Pierre. Vers le milieu on

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trouve les 72 disciples envoyés deux par deux et elle se termine par la bénédiction d'un aveugle né, puis de Lazare, et enfin de Marie, mère de Jésus.18 En grec, les lettres grecques sont aussi considérées comme des nombres. La valeur numérique du nom de Marie en grec donne 152 :

M

A

R

I

A

40 1 100 10 1 = 152

Additionnant la valeur numérique du mot grec Maria, 152, avec l'alpha du Dieu créateur, 1, l'on obtient 153, ce qui fait dire à Peignot que Dieu avait besoin de Marie pour l'oeuvre du salut.

- 333 Dans l'un des messages de la Vierge Marie donné à Don Stefano Gobbi, du Mouvement Sacerdotal Marial, Celle-ci lui disait : « Le chiffre 333 indiqué une fois, c'est-à-dire par un, exprime le mystère de l'unité de Dieu. Le chiffre 333 indiqué deux fois, c'est-à-dire par deux, indique les deux natures, la nature divine et la nature humaine, unies dans la Personne divine de Jésus-Christ. Le chiffre 333 indiqué trois fois, c'est-à-dire par trois, indique le mystère des trois Personnes divines; c'est-à-dire qu'il exprime le mystère de la très Sainte Trinité. Ainsi, le nombre 333, exprimé une, deux et trois fois, exprime les principaux mystères de la foi catholique, qui sont: I. L'unité et la trinité de Dieu. 2. L'incarnation, la passion, la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. Si le chiffre 333 est celui qui indique la divinité, celui qui veut se mettre au-dessus de Dieu même est indiqué par le chiffre 666. »19

- 365 L'Evangile du Pseudo Matthieu est un texte apocryphe probablement écrit vers le 8e siècle, racontant l'enfance de Marie et celle du Sauveur. Quelques détails sont aussi

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donnés sur la fuite en Egypte des parents de Jésus. Joseph et Marie « parvinrent sur le territoire d'Hermopolis, et pénétrèrent dans une des cités d'Egypte qui est appelée Sotinen. N'y connaissant personne dont ils pussent recevoir l'hospitalité, ils entrèrent dans un temple, qu'on appelait le capitole de l'Egypte. Dans ce temple, trois cent soixante-cinq idoles étaient placées, auxquelles chaque jour on rendait les honneurs divins en des cérémonies sacrilèges. Or il advint que lorsque la bienheureuse Vierge Marie pénétra dans le temple avec son petit enfant, toutes les idoles furent jetées à terre, si bien que toutes gisaient en morceaux, la face brisée, et ainsi leur néant fut prouvé. Ainsi fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Isaïe : "Voici que le Seigneur vient sur une nuée légère et entre en Egypte, et tous les ouvrages faits de la main des Egyptiens trembleront devant sa face." »

- 777 Représente la perfection céleste, 7, sur les 3 plans de la manifestation: corps, âme et esprit. Pour l'homme pénitent, il symbolise l'ascension de l'âme à travers le corps physique, c'est-à-dire de la transmutation qui s'opère en lui au moment où il devient conscient de la nécessité de parcourir le sentier de l'initiation, et qu'il perçoit, même d'une façon élémentaire, que le but est en Dieu. Raoul Auclair fait remarquer que lorsque la Vierge Marie apparut à la Cova da Iria au Portugal, le 13 août 1385, ce pays avait alors 777 ans. Et 532 ans plus tard, soit le 13 mai 1917, eut lieu la première apparition de Fatima. Dans les collines de Judée, à seulement quelques kilomètres de Jérusalem et à 777 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve la ville de Bethléem. En hébreu, Beth-Lehem signifie « maison du pain ». C'est dans cette petite ville de Bethléem que Marie donna naissance à Jésus-Christ. Ainsi, selon le témoignage des évangiles, le « pain de vie » est sorti de la « maison du pain ».

- 1000 145

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Symbole de multitude, il est souvent évoqué dans la Bible pour spécifier un temps très long ou une quantité indéfinie. Les Pères de l'Église voyaient dans le nombre 1000 l'ensemble des générations et la perfection de la vie. Il possède également une signification paradisiaque, c'est l'immortalité du bonheur. La récitation de mille Ave Maria durant la journée du 24 décembre assurait, selon une vieille tradition, l'obtention d'une grâce spéciale. Ainsi, tout en préparant son réveillon pour la nuit de Noël, la mère de famille manquait rarement de réciter ses mille Ave car elle avait toujours une petite faveur à demander à la Vierge Marie pour un de ses enfants ou son époux. Les mille anges gardiens qu'eut la Sainte Vierge Marie au début de sa vie terrestre : 900 anges ordinaires (100 de chaque choeur), 12 autres anges sous forme corporelle, 18 anges ambassadeurs et 70 séraphins, selon les visions de Marie d'Agréda. Voici ce que nous lisons dans la vie de la servante de Dieu, soeur Séraphine de Capri. Etant un jour en prière pendant la neuvaine de l'Assomption de la très Sainte Vierge, elle lui demanda la conversion de mille pécheurs, et elle craignit ensuite d'avoir demandé trop. Mais la Mère du Sauveur lui apparut et la reprit de cette vaine appréhension, en lui disant : « Pourquoi crains-tu? Ne suis-je pas assez puissante pour obtenir de mon Fils le salut de mille pécheurs? Cela est déjà fait, les voilà. » Alors elle la conduisit en esprit dans le paradis où elle lui montra des âmes sans nombre qui avaient mérité l'enfer et qui, sauvés par son intercession, jouissaient de la béatitude éternelle.20 S'inspirant d'un passage de l'abbé Francon, Alphonse de Liguori a écrit : « Après le saint nom de Jésus, celui de Marie est si riche en bénédictions! Aucun autre ne retentit, sur terre et dans le ciel, chargé, pour l'âme pieuse, d'autant de grâces, d'espérance, de douceur! C'est que le nom de Marie renferme quelque chose de merveilleux, de doux, de divin et quand il irradie dans des coeurs aimants, il y exhale un parfum de sainte suavité. Et la merveille, c'est que ce nom sublime, mille fois entendu par les aimants de Marie,

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sonne toujours nouveau à leur oreille et ils éprouvent toujours la même douceur à l'entendre. »21

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Luc 2,46

2

Maria Valtorta, « L'évangile tel qu'il m'a été révélé », Tome 1, page 105. Voir aussi «

Les cahiers de 1945 à 1950 » de Maria Valtorta, message du 16 mai 1947, page 393. 3

Anne-Catherine Emmerick, « La vie de la Vierge Marie », pages 105 et 106.

4

Apocalypse 12,1

5

Anne-Catherine Emmerick, « Visions d'Anne-Cathérine Emmerick », Tome 1, page 32.

6

Anne-Catherine Emmerick, « Visions d'Anne-Cathérine Emmerick », Tome 1, pages

31-32. 7

Les vingt-et-un attributs de la Sagesse. (Sagesse 7,22-23)

8

C. Alan Ames, « Au travers des yeux de Jésus », Editions du Parvis, 1993

9

Jean 5,5

10

Luc 1,46-55

11

Lévitique 25,8

12

Isaïe 53,1-9

13

Isaïe 23,15

14

Psaumes 90,10

15

Christian Parmantier, André Castella, « Manduria », Editions du Pavis, 1999, page 262.

16

Marie d'Agréda, « Vie divine de la Très Sainte Vierge Marie », page 303.

17

Matthieu 2,1

18

Jean 19,25

19

Don Stefano Gobbi, « Aux prêtres, les fils de prédilection de la Vierge », 17e Edition

du livre Mouvement Sacerdotal Marial, Volume 1, 1992, page 822. 20

Saint Alphonse de Liguori, « Les Gloires de Marie », 1985, page 169.

21

Saint Alphonse de Liguori, « Les Gloires de Marie », 1985, page 188.

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Tout lecteur sérieux désirant communiquer avec l'auteur pour lui faire part des ses commentaires ou impressions, ou pour simplement échanger sur les sujets abordés dans ce livre, peut le faire par courriel à l'adresse suivante : [email protected]

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Table des matières INTRODUCTION .............................................................................................................. 2 PARTIE I : MARIE DANS LE PLAN DU SALUT DE DIEU ......................................... 5

CHAPITRE 1...................................................................................................................... 6 QU'EST QUE LA JOIE DE DIEU?.......................................................................................... 6 Personnification de la Joie ......................................................................................... 6 L’âme pure, miroir de Dieu ........................................................................................ 8 Marie, Joie de Dieu..................................................................................................... 8 CHAPITRE 2.................................................................................................................... 13 MARIE, NOTRE MÈRE ..................................................................................................... 13 CHAPITRE 3.................................................................................................................... 20 MARIE ET SON RÔLE DE MÈRE ....................................................................................... 20 CHAPITRE 4.................................................................................................................... 27 L'ASSOMPTION DE MARIE .............................................................................................. 27 Assomption ou Dormition? ....................................................................................... 27 Les écrits apocryphes................................................................................................ 27 Référence biblique de l’Assomption.......................................................................... 28 Age de la Vierge Marie à son Assomption................................................................ 30 Date de l’Assomption................................................................................................ 33 Interprétation symbolique des nombres.................................................................... 33 CHAPITRE 5.................................................................................................................... 37 LE CHAPELET, SA VALEUR ET SA FORCE ......................................................................... 37 Présentation du Rosaire............................................................................................ 37 Historique du Rosaire ............................................................................................... 38 La force du Rosaire................................................................................................... 39 157

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L’origine mystique du Rosaire.................................................................................. 40 Par le sang de Jésus.................................................................................................. 40 Par les larmes de Marie............................................................................................ 44 Conclusion ................................................................................................................ 46 CHAPITRE 6.................................................................................................................... 51 MARIE, VRAIE PRÊTRESSE .............................................................................................. 51 Ce qu’en pensent les Pères de l’Eglise ..................................................................... 51 Ce que les révélations mystiques nous révèlent ........................................................ 55 L’ordination sacerdotale des femmes ....................................................................... 57 CHAPITRE 7.................................................................................................................... 69 L'IMMACULÉE CONCEPTION........................................................................................... 69 Précision sur le terme Immaculée Conception ......................................................... 70 Les théologiens se prononcent .................................................................................. 71 Propos confirmant les théologiens............................................................................ 74 La problématique ...................................................................................................... 76 Le dépôt sacré ........................................................................................................... 77 La conception de Marie par l’Esprit Saint ............................................................... 81 Autres éléments explicatifs........................................................................................ 83 La mission manquée du paradis terrestre................................................................. 85 Ce que disent les écritures ........................................................................................ 89 Est-ce une conception virginale?.............................................................................. 91 Des jumeaux non identiques ..................................................................................... 93 La préexistence des âmes.......................................................................................... 95 L'Immaculée Conception toujours un mystère.......................................................... 98 CHAPITRE 8.................................................................................................................. 104 L'AVE MARIA .............................................................................................................. 104 Ave Maria................................................................................................................ 105 Pleine de grâce ....................................................................................................... 105

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Le Seigneur est avec toi .......................................................................................... 106 Tu es bénie entre toutes les femmes ........................................................................ 106 Et le fruit de tes entrailles est béni.......................................................................... 107 Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs............................ 107 Maintenant et à l’heure de notre mort.................................................................... 107

PARTIE II : MARIE DANS LES NOMBRES SACRÉS .............................................. 109 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................ 149

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