PRESSE - Europa

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12 nov. 2013 ... Je sais bien sûr qu'il faut être prudent avec des prévisions mais nous pouvons espérer d'ici 14 mois que presque tous les pays de la zone euro.
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CO SEIL EUROPÉE LE PRÉSIDE T Paris, le 12 novembre 2013 EUCO 231/13 PRESSE 469 PR PCE 206

Remarques du Président du Conseil européen Herman Van Rompuy à l'occasion de la Conférence de Paris pour l'emploi des jeunes En juin dernier, j'ai mis la lutte contre le chômage des jeunes au premier plan lors du Conseil européen, j'ai appelé tous les acteurs – les dirigeants politiques, les services publiques, les partenaires sociaux – à se mobiliser autour d'un même objectif: de permettre aux jeunes Européennes et Européens motivés de trouver du travail ou de continuer à se former. Depuis lors, l'Europe s'est mobilisée. La conférence d'aujourd'hui, à l'initiative de la France, en est à nouveau la preuve. Plus que jamais, il importe de rester mobilisé. Les prévisions économiques de l'Union européenne confirment les nouvelles positives de ces dernières semaines concernant l'économie européenne. La croissance a enfin repris pied en Europe, mais timidement et pas encore de façon homogène. Les "pousses vertes" qui sont apparues il y a quelques mois sont encourageantes, mais il faut en prendre soin pour leur permettre de commencer à fleurir. Il est hélas bien connu que l'emploi ne réagit qu'avec un certain retard à une reprise économique. Mais il y a une perspective, un espoir. C'est crucial après des années difficiles, très difficiles. Selon les dernières prévisions de la Commission, l'emploi augmentera de 0.2 % en 2014 et de 0.7% en 2015, mais le chômage dans la zone euro restera élevé en 2014 et 2015. Je sais bien sûr qu'il faut être prudent avec des prévisions mais nous pouvons espérer d'ici 14 mois que presque tous les pays de la zone euro connaîtront une évolution positive quant à la croissance de l'emploi.

PRESSE Dirk De Backer - Porte-parole du président - ( +32 (0)2 281 9768 - +32 (0)497 59 99 19 Preben Aamann - Porte-parole adjoint du président - ( +32 (0)2 281 2060 - +32 (0)476 85 05 43

[email protected] http://www.european-council.europa.eu/the-president

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Ceci étant dit, il faut continuer de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour rendre la reprise et notre croissance potentielle plus intensives en termes d'emploi. Le problème du chômage élevé n'est pas nouveau pour l'Europe. Il précède largement la crise. J'ai vérifié les chiffres. Avant l'introduction de l'euro, la moyenne du taux de chômage était de 10.7% pour les années 1994-1998, avec une croissance économique de 2%. En 2008, malgré une croissance économique artificielle basée sur une expansion rapide du crédit privé et public dans beaucoup de pays, le chômage restait à un niveau de près de 9%. Ceci indique que si la crise a rendu l'action plus urgente, nous sommes confrontés aux problèmes structurels d'antan. Le marché de travail est une compétence nationale et donc une responsabilité nationale. Certains pays ont réussi à faire diminuer de manière substantielle le chômage structurel, d'autres pas du tout. Il ne faut pas sous-estimer les risques sociaux et politiques que font courir un chômage de masse élevé. Nous sommes interpellés collectivement et individuellement. La jeunesse sera la première à bénéficier de politiques globales d'emploi. C'est essentiel d'y travailler sans relâche, dès maintenant. Pour permettre à nos jeunes d'avoir les opportunités qui leurs reviennent et qu'ils méritent à ce stade de leur vie, ce sont des mesures avec un impact direct qu'il faut prendre, dès aujourd'hui, indépendamment de la situation économique. C'est pourquoi la lutte contre le chômage des jeunes reste, et restera, au plus haut de l'agenda européen. J'y veille personnellement. Il nous faut assurer le suivi de nos décisions, mesurer le progrès réalisé, et, lorsque nécessaire, donner des impulsions supplémentaires. C'est ce qu'a fait le Conseil européen d'octobre lorsqu'il a rappelé que l'Initiative pour l'Emploi des Jeunes devait être pleinement opérationnelle d'ici janvier 2014, afin que les premiers versements puissent atteindre les bénéficiaires au plus tôt l'année prochaine. Je pars du principe que d'ici là le budget européen aura été adopté. Il serait extrêmement difficile d'expliquer que des financements disponibles ne puissent être déboursés du fait de l'absence de projets prêts à être financés! Le Conseil européen d'octobre s'est aussi penché sur une arme particulière que nous nous devons d'utiliser dans notre combat contre le chômage des jeunes: les compétences numériques. Actuellement, il y a 300 000 emplois vacants dans le seul secteur de l'informatique et des communications. Et si cette tendance se poursuit, il s'agira de 900 000 postes vacants d'ici 2015. Parallèlement, le nombre de diplômés en informatique et communication continue à décroître. Même dans les secteurs économiques moins intensifs en technologie, ceux qu'on appelle "low tech", il y a clairement un besoin de plus de compétences numériques. D'ici 2015 – on parle de demain! – neuf emplois sur dix nécessiteront une bonne connaissance du numérique. C'est là que se trouve l'avenir pour la jeunesse. C'est pourquoi en octobre, nous avons réclamé de nouvelles avancées concrètes, afin que les Européens – et la jeunesse en particulier – puissent acquérir les compétences numériques nécessaires aux emplois de demain.

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En particulier, il faut renforcer la Grande Coalition pour l'Emploi numérique, mieux intégrer les compétences numériques dans les programmes scolaires et développer l'accès aux nouvelles technologies à l'école. Et nous avons décidé qu'une partie des Fonds structurels et d'investissement de l'Union serait utilisée à partir de l'année prochaine pour former d'avantage les Européens – et les jeunes en particulier – au numérique. Mais la jeunesse n'a pas seulement besoin d'avoir les bonnes compétences numériques. Les compétences entrepreneur devraient aussi être bien plus encouragées. En effet, monter une start-up est le plus sûr moyen de créer des emplois. Ici aussi, les chiffres sont parlants. Alors que 43% des jeunes aimeraient se lancer dans la création de leur affaire, seuls 4% le font réellement. L'éducation joue à nouveau un rôle clé: les élèves et étudiants qui sont exposés à un environnement d'apprentissage innovant sont beaucoup plus susceptibles de créer leur propre affaire. Nos compétiteurs internationaux le savent fort bien, et l'Europe ne peut se permettre de rester à la traîne dans ce domaine. Grâce aux programmes européens comme le Plan d'action Entreprenariat 2020, ou l'instrument de micro-financement PROGRESS, et d'autres projets qui ciblent plus particulièrement la jeunesse, l'Union européenne peut faire d'avantage pour aider les jeunes à se lancer sur cette voie. Mais d'avantage de compétences ne peut suffire. Il faut aussi s'assurer d'avoir les bonnes conditions d'ensemble: c'est-à-dire une économie bien financée, notamment en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises. C'est pourquoi en juin et en octobre, le Conseil européen a pris de nouvelles mesures pour renforcer le financement des PMEs, notamment en augmentant considérablement la part dédiée à cet effet dans les fonds structurels et d'investissement européens. Le soutien par des garanties de prêts aux PMEs sera au moins doublé en volume là où l'accès au crédit fait le plus défaut. Mais on a aussi décidé au Conseil européen d'examiner rapidement si on ne peut pas faire mieux. Les rapports présentés en juin par la Commission et la Banque européenne d'investissement offrent plusieurs options, dont nous avons parlé lors de notre dernier Conseil. Ce travail continue, et je compte y revenir en décembre en présence du Président Hoyer de la BEI. En parallèle, nous poursuivons le travail pour mettre en place l'Union bancaire, afin de mettre un terme à la fragmentation économique et à l'assèchement du crédit. Tout est en tout. Dès le mois de décembre, nous poursuivrons l'évaluation de la mise en œuvre de ces mesures et des progrès réalisés, en présence du Président de la Banque européenne d'investissement. A plusieurs reprises, j'ai souligné par lettre à vous tous l'importance de conclure les dossiers compris dans l'Acte du Marché Unique I (SMA I), dont la directive sur le détachement fait partie. C'est le seul dossier de ce paquet que reste à conclure. Du progrès a été réalisé sous la Présidence Lituanienne. J'espère qu'un accord peut être trouvé lors du prochain conseil EPSCO début décembre. Il faut résoudre ce problème avant les élections européennes. En absence d'accord à l'EPSCO il faut le Conseil européen fasse le point sur ce sujet.

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En février, nous parlerons à nouveau de comment améliorer notre compétitivité – et donc les perspectives pour l'emploi – dans le domaine industriel. Et en mars, le Conseil européen se penchera sur les grands objectifs de la stratégie "Europe 2020, notamment les objectifs pour l'emploi et pour l'éducation, où l'ambition est de réduire le taux de sortie précoce des systèmes scolaires au dessous de 10%, les chômeurs de demain. Je l'ai dit à de nombreuses occasions : la lutte contre le chômage est le but ultime de tous nos efforts des trois dernières années, qu'il s'agisse de la stabilité financière, de la santé de nos finances publiques, des réformes structurelles ou de la compétitivité. L'emploi restera la pierre angulaire du travail du Conseil européen. Mais, et permettez moi d'insister sur ce point à nouveau, comme la plupart des politiques de l'emploi sont nationales, les véritables défis pour leur mise en œuvre rapide concernent avant tous les Etats membres. C'est, et cela doit être, un effort collectif aussi en incluant les partenaires sociaux à tous les niveaux. C'est une question de crédibilité, de notre stratégie et de l'idée européenne. Seulement les résultats convaincront les Européens. C'est dans cet esprit que je souhaite remercier à nouveau Angela et François pour ces Sommets de l'Emploi organisés à leur initiative et Enrico pour l'initiative de suivi qu'il vient d'annoncer. Ces rencontres contribuent, j'en suis certain, à nourrir notre sens commun des responsabilités: pour plus d'emploi pour les jeunes, et une jeunesse mieux équipée, mieux qualifiée pour affronter l'avenir.

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