RAPPORT DE SYNTHESE - Ecole du patrimoine africain

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Annexe 3 : Procès verbaux de visites de chantiers. Annexe 4 : Contrats de prestation de service. Annexe 5 : Rapport d'étape du maître d'œuvre.
1 Ecole du patrimoine Africain - EPA Centre du patrimoine mondiale - Unesco

ROUTE DE L’ESCLAVE Projet de réhabilitation des sites de la Route de l’esclave à Ouidah et Sô-Ava République du Bénin Janvier – Septembre 2010

Financement : Centre du Patrimoine Mondial - UNESCO

RAPPORT DE SYNTHESE Préparé par : Ecole du Patrimoine Africain, Pôle Territoires et Patrimoines Porto-Novo, BENIN

Novembre 2010

2 Sommaire Introduction .................................................................................................................................................. 3 1-

Cadre général........................................................................................................................................ 4 1.1.

Contrat et Missions de l’EPA ..................................................................................................... 4

1.2.

Coordination du projet ................................................................................................................ 4

1.3.

Phase préparatoire ....................................................................................................................... 7

1.4.

Identification des sites à réhabiliter et choix des travaux à faire......................................... 7

1.5.

Recrutement des prestataires de service ................................................................................. 10

1.6.

Contrôle de chantier ................................................................................................................... 10

1.7.

Réceptions des travaux .............................................................................................................. 12

1.8.

Cérémonie de clôture et mission du représentant du Centre du Patrimoine Mondial ..... 12

Principaux résultats ........................................................................................................................... 14

2-

2.1.

Les travaux de réhabilitation ................................................................................................... 14

2.2.

Les travaux de sécurisation de limites .................................................................................... 25

3-

Conclusions et Recommandations ................................................................................................. 26

3.1.

Sur la suite des travaux.................................................................................................................. 26

3.2.

Sur la gestion des sites à Ouidah .................................................................................................. 26

3.3.

Sur la conservation et la gestion de l’embarcadère de Sô-Ava ................................................ 27

3

Introduction Le présent rapport de synthèse présente les résultats du projet "Réhabilitation des sites de la Route de l’esclave à Ouidah et à Sô-Ava", objet du contrat Unesco n° 4500088917 entre le Centre du patrimoine mondial et l'Ecole du Patrimoine Africain. Le projet a porté essentiellement sur des travaux de réhabilitation de certains sites de la route de l’esclave à Ouidah et à Sô-Ava dans la perspective de préparer sa proposition d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial, et de définir les mécanismes de coordination et de contrôle des activités y afférentes. Le présent rapport s’articule en trois grandes parties : La première partie, consacrée au cadre général du projet, précise les activités relatives à la coordination du projet, à l’identification des sites et des travaux, au recrutement des prestataires, au mécanisme de contrôle et de réception des travaux, aux difficultés rencontrées et à leur incidence sur l’évolution du projet. La deuxième partie aborde les résultats obtenus et fait une revue photographique des différentes étapes des travaux. La troisième partie présente une série de recommandations, l’ensemble des recommandations de la commission de coordination durant les activités, de l'expérience et de la connaissance du terrain qu'a l'EPA sur les questions liées au patrimoine en général et à la route de l’esclave en particulier. A ces trois grandes parties s’ajoutent cinq annexes : Annexe 1 : Comptes-rendus des séances de travail Annexe 2 : Procès verbaux et fiches de dépouillement Annexe 3 : Procès verbaux de visites de chantiers Annexe 4 : Contrats de prestation de service Annexe 5 : Rapport d’étape du maître d’œuvre.

4 1- Cadre général 1.1. Contrat et Missions de l’EPA Par le contrat Unesco n° 4500088917, le Centre du Patrimoine Mondial de l’Unesco commande à l’Ecole du Patrimoine Africain la conduite du Projet de réhabilitation des sites de la Route de l’esclave. Trois missions essentielles sont assignées à l’EPA. Il s’agit de : -

mettre en place une commission regroupant les représentants des Ministères de la Culture et du Tourisme, chargée de la coordination du projet,

-

sur la base du cahier de charges commissionné par l’Unesco et qui sera fourni au contractant, exécuter les travaux de réhabilitation de la route de l’esclave à Ouidah et à Ganvié,

-

recruter un cabinet d’architecture qui sera chargé de la supervision technique du projet.

1.2. Coordination du projet La coordination du projet a comporté deux volets : (i) Coordination au niveau de l’EPA : en tant que contractant, l’EPA a confié la conduite du projet au Pôle Territoires et Patrimoine dirigé par Mme Victoire Adégbidi. Un point focal a été désigné à cet effet. Il s’agit de M. Rodrigue KESSOU, architecte, chargé de programmes Architecture et Urbanisme au niveau du pôle. (ii) Commission de coordination : initialement, elle devait être composée de représentants des Ministères de la Culture et du Tourisme. Pour une efficacité plus importante et une appropriation des travaux par les acteurs à la base, L’EPA a suggéré un élargissement de la commission à d’autres catégories d’institutions a savoir : -

Les collectivités locales sur les territoires desquels se trouvent les biens concernées : les Communes de Ouidah, de Sô-Ava et d’Abomey-Calavi. Ainsi, elle s’inscrit dans l’optique de la loi de décentralisation de 1999 et de la loi portant protection du patrimoine culturel immobilier en république du Bénin de 2007 qui font des collectivités décentralisées les responsables de la protection et de la gestion des biens patrimoniaux présents sur leur territoire.

-

L’Ordre National des Architectes et Urbanistes du Bénin afin de sensibiliser ces acteurs techniques sur leur rôle dans la protection du patrimoine.



Composition de la commission de coordination

Sur la base de la liste des institutions à impliquer dans son fonctionnement, la composition de la commission se présente comme suit :

5 N°

Structure

Noms

Qualité et fonction

Adresse

1

Ministère de la

Nicolas AGO

Directeur du

[email protected]

Culture 2

Patrimoine Culturel

Ministère de

Amadou

Directeur adjoint de

[email protected]

l’Artisanat et du

DJAOUGA

la programmation et

Tel : 21 30 70 14

de la prospective

/21307023

Tourisme

FAX :2130 70 23 /21 30 70 31 3

Mairie de Ouidah

Boris

Directeur de l’Office

[email protected]

OGOUSSAN

du Tourisme de

Tél : 21 34 13 65 / 21 34

Ouidah

13 36 Fax : 21 34 15 64

4

Mairie de Sô-Ava

Joseph

Maire

ONITCHANGO 5 6

7

8

[email protected] cell : 95957033 / 97696255

Mairie d’Abomey-

Léopold Gaston

Direction des

90 93 03 10

Calavi

LANTOKPODE

Services Technique

Fax : 21 36 18 87

Ordre des

Nontondji

Architecte

Tel : 97 47 65 65

architectes et

Innocent

urbanistes du Bénin

CAPO-CHICHI

Ecole du Patrimoine

Rodrigue

Chargé de

BP 2205 Porto-Novo

Africain

KESSOU

programme

Tél. : 20 21 48 38

Architecture et

Fax : 20 21 21 09

Urbanisme

[email protected]

Ecole du Patrimoine

Victoire

Coordinatrice du

BP 2205 Porto-Novo

Africain

ADEGBIDI

Pôle Territoires et

Tél. : 20 21 48 38

patrimoines

Fax : 20 21 21 09 [email protected]

A ces membres, s’ajoute M. Aimé GONCALVES, architecte maitre d’œuvre, lors des activités. •

Directoire de la commission :

-

Présidence : EPA (Rodrigue KESSOU),

-

Secrétariat : Ministère de la Culture (Nicolas AGO, DPC).



Mission de la commission

La mission de la commission est de superviser les activités du projet de réhabilitation. De façon plus précise, les tâches suivantes ont été proposées et adoptées par les membres : -

Validation de documents techniques aux différentes étapes,

6 -

Relais au niveau des institutions et communes concernées,

-

Sensibilisation des parties prenantes et autorités concernées,

-

Facilitation des activités des entreprises et autres acteurs sur le terrain.

A ce titre, les membres de la commission devront servir de courroie de transmission entre les acteurs du projet à savoir les institutions d’origine et les populations, en ce qui concerne les collectivités locales et leur institution d’origine, en ce qui concerne les membres institutionnels, . •

Activités de la commission

Deux types d’activités ont meublé le fonctionnement de la commission : (i) les réunions de travail dont les objectifs sont de rendre compte du déroulement des activités, d’examiner et de valider les documents de projet et de prendre des décisions utiles à l’avancement des travaux et (ii) les visites de site et de chantier qui visent à mieux appréhender les réalités du terrain. La visite de site par la commission de coordination

Abomey-Calavi

Sô-Ava

Ouidah

7

1.3. Phase préparatoire Différentes activités ont meublé cette phase dont la finalité était de poser le cadre de réalisation du projet et de collaboration entre les différents acteurs impliqués. Il s’agit essentiellement de : (i) La séance de travail de lancement du projet qui a réuni MM. Galiou SOGLO, Ministre de la culture, de l’alphabétisation et des langues locales, et Lazare ELOUNDOU, Chef de l’Unité Afrique du Centre du Patrimoine Mondial, les cadres du ministère en charge de la culture, les représentants de l’EPA et de CRAterre-ENSAG (institutions partenaires au projet) et l’expert architecte Aimé GONCALVES. (ii) La mise en place de la commission de coordination par l’EPA. (iii)

La prise de contact avec l’expert architecte : il s’agit ici de Monsieur Aimé

GONÇALVES, architecte du patrimoine, commis par le Centre du patrimoine mondial de l’Unesco pour réaliser les études relatives à la réhabilitation des sites et pour fournir le cahier de charges des travaux à réaliser. (iv)

La réunion de concertation au Ministère de la Culture convoquée par M. Hervé

DAGBA, conseiller technique du Ministre de la Culture en charge de la Route de l’esclave. Cette réunion a permis aux différents acteurs de faire le point de leurs obligations et de mettre en place une stratégie de coordination des activités. 1.4. Identification des sites à réhabiliter et choix des travaux à faire (i) Identification La route de l’esclave à Ouidah et à Ganvié est un ensemble de lieux de mémoire liés à la traite négrière sur les côtes du Golfe du Bénin. Il s’agit, soit de lieux de départ vers des sites de refuge (embarcadères), soit de lieux de vente et de stockage d’esclaves ou encore de fosses communes et de lieux d’embarquement. Ces différents espaces, aujourd’hui lieux de commémoration de la tragédie des noirs ont bénéficié d’aménagement à des degrés divers pour renforcer leur caractère symbolique et maintenir la mémoire de ces milliers de gens qui y ont transité vers les Amériques ou y ont laissé leur vie. Initialement, le projet devait porter sur les sites de la route à Ouidah et à Ganvié comme l’indique son intitulé : ‘‘projet de réhabilitation des sites de la Route de l’esclave à Ouidah et Ganvié’’. De façon plus précise, il s’agit de : -

A Ouidah : la porte du non retour, le mémorial de Zoungbodji, la place Zomayi, l’arbre de l’oubli, la place aux enchères et le fort portugais.

-

A Sô-Ava (commune) : au niveau de cette commune, deux sites sont identifiés comme lieu de départ vers les sites refuges (villages lacustres de Ganvié et de Sô-Ava). Il s’agit des

8 embarcadères de Ganvié (commune d’Abomey-Calavi) et de Sô-Ava (Commune de SôAva). L’embarcadère de Ganvié a bénéficié d’importants investissements de la part de l’Etat Béninois. Ces interventions ont malheureusement porté atteinte à l’esprit des lieux (constructions en béton, aménagement inadéquat et non intégré à l’habitat local…). Face à cette situation, la question de l’opportunité d’une intervention sur ce site a été posée et a conduit au choix de l’embarcadère de Sô-Ava qui garde encore un minimum d’authenticité. L’objectif visé par les différents acteurs (commission, ministère, EPA, Commune…) en suggérant la prise en compte de ce site est d’encadrer, dès à présent, son aménagement afin d’éviter un sort similaire à celui de Ganvié. L’identification des sites d’intervention a conduit à une évolution de l’intitulé du projet qui est devenu ‘‘projet de réhabilitation des sites de la Route de l’esclave à Ouidah et Sô-Ava’’. L’aménagement de ces sites est variable. A Ouidah, hormis le Fort portugais qui est un édifice historique hérité de la présence portugaise, la route ne porte pas de marques matérielles de son passé. Aujourd’hui, il y est implanté des monuments (Porte du non retour, Mémorial de Zoungbodji) ou des stèles (Zomayi, arbre de l’oubli). L’embarcadère de Sô-Ava n’a jamais fait l’objet d’un aménagement particulier. Il reste dans son état naturel, hormis la présence d’une cabine téléphonique en béton armé hors d’usage. L’état de conservation des sites est aussi variable en fonction des interventions de l’Etat central qui en reste de fait le principal gestionnaire. Ainsi, si le fort portugais est dans un état de conservation assez appréciable, les autres sites de Ouidah ne semblent plus avoir bénéficié d’une attention particulière depuis les interventions qui y ont été menées depuis les années 1990. D’où leur état de relatif abandon. Au plan de la protection juridique les sites de la route de l’esclave sont régis par deux textes de lois : -

la loi n° 2007-20 du 23 Août 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel. Cette loi fait de l’Etat central, par le truchement de la Direction du Patrimoine Culturel (ministère en charge de la culture), le responsable de la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel national

-

la loi 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation des collectivités décentralisées en République du Bénin confère aux collectivités locales la gestion de leur territoire. De ce fait, les communes ont la charge de la gestion des sites du patrimoine situés sur leur territoire. Cette disposition est confortée par la loi précédente qui confie aux communes et communautés locales régulièrement constituées la charge de la protection du patrimoine culturel présent sur leur territoire.

Dans la pratique, la gestion des sites au quotidien ne semble pas être très organisée. L’implication des communes est pratiquement inexistant. Il n’existe pas un système formel de gestion locale. Au niveau de Ouidah, l’accessibilité des sites n’est pas contrôlée ; tout le monde y accède quand

9 il le veut et comme il le veut. Malgré le fait que la commune de Ouidah dispose d’un Office du Tourisme et du patrimoine, la gestion des touristes est laissée aux soins de guides improvisés qui les conduisent sur les sites sur lesquels il n’existe pas de système de billetterie. Ces guides se contentent chacun de leur version de l’histoire. Touristes en visite sur les sites

Au niveau de la commune de Sô-Ava, la gestion du patrimoine est du ressort d’un service chargé des affaires culturelles. Cependant, l’embarcadère de Sô-Ava n’a jamais fait l’objet d’une valorisation culturelle et touristique de son potentiel historique. Dans les deux cas, l’inexistence de textes réglementaires locaux ajoute à cette situation. (ii) Choix des travaux Les études commanditées à l’expert architecte Aimé Gonçalves ont permis d’avoir une vue générale sur l’ensemble des travaux à mener pour la réhabilitation des différents sites. Sur cette base et en fonction des moyens disponibles, des priorités d’interventions ont été adoptées par la commission de coordination. Outre la disponibilité financière, les critères qui ont guidé ces choix sont les suivants : -

l’état de conservation

-

le niveau de dégradation

-

l’urgence des interventions correctives et de sécurisation de limites

Deux types de travaux ont ainsi été retenus : -

Les travaux de restauration dont l’objectif est de faire des travaux correctifs et de renforcement des différents monuments, symboles mémoriels de l’activité de la traite.

-

les travaux de sécurisation qui visent la préservation des domaines des sites menacés par la pression foncière.

Les choix ont aussi porté sur les sites à réhabiliter. Ainsi, les travaux de restauration concernent l’embarcadère de Sô-Ava et les sites de la Porte de non retour, du Mémorial de Zoungbodji, de la Place Zomayi de l’Arbre de l’Oubli et de la Place aux enchères à Ouidah. Le Fort portugais, du

10 fait des travaux d’entretien réguliers commis par l’Etat, n’a pas été retenu pour ces travaux. Les travaux de sécurisation portent essentiellement sur les sites du fort portugais, de la place Zomayi et de l’arbre de l’oubli. 1.5. Recrutement des prestataires de service (i)

Travaux de restauration

Pour ces travaux, le mode d’exécution retenu est l’entreprise. Une consultation restreinte à été lancé par l’EPA sur la base de dossiers de consultation montés par l’expert-architecte. Les travaux ont été répartis en trois lots dont deux pour Ouidah et un pour l’embarcadère de Sô-Ava. Le 26 Juillet 2010, a eu lieu à l’Ecole du Patrimoine Africain, la séance d’ouverture, de dépouillement, d’analyse et de jugement des offres relatives à la sélection d’une entreprise en vue de la réhabilitation des sites de la route de l’esclave par une commission réunie à cet effet et composée des membres de la commission de coordination. A son issue, ont été déclarées attributaires les entreprises suivantes : -

Lot 1 (Porte de non retour, Mémorial de Zoungbodji, Place Zomayi) : entreprise KOUMOYA

-

Lot 2 (Arbre de l’Oubli, Place aux enchères) : entreprise KOUMOYA

-

Lot 3 (Embarcadère de Sô-Ava) : entreprise MENASSIN

(Voir Annexe 2 : Fiches de dépouillement et PV de dépouillement) (ii)

Travaux de sauvegarde de limites

Ces travaux ont été confiés à un bureau de topographie (ALTITUDE 2000) (voir annexe 4). 1.6. Contrôle de chantier A Ouidah v

Contrôle permanent

La mission de contrôle est une exigence du contrat passé avec l’Unesco. Ainsi, l’EPA se devait de recruter un bureau d’architecture pour assurer cette tâche. Le cabinet Modulor de l’architecte Aimé GONCALVES a été recruté pour ce faire (voir annexe 4) en sa qualité de maitre d’œuvre de la mission d’étude (confiée par le Cpm-Unesco). Pour l’exécution de sa mission, le cabinet Modulor a commis un contrôle technique permanent dirigé par un technicien en génie civil spécialisé dans la réhabilitation de patrimoine, M. KOUGBLENOU Sylvain. v

Contrôle ponctuel (hebdomadaire)

La mission de contrôle hebdomadaire vise à s’enquérir de l’état d’avancement des travaux, à vérifier la conformité des travaux avec le cahier de charges, à relever les difficultés rencontrées par l’entreprise et à y apporter des solutions. Elle est conduite par l’EPA et composée du Directeur du Patrimoine Culturel (représentant le Ministère de la Culture), du Directeur de

11 l’Office du Tourisme et du Patrimoine (représentant la Mairie de Ouidah). A cette mission, s’associe l’expert architecte. Trois missions de contrôle ont été conduites aux dates du 1er, 08 et 23 septembre 2010 pour faire suite à la remise de site qui s’est déroulée le 06 août (voir annexe 3 page 2 : procès verbal de remise de site). Chaque visite a été sanctionnée par un procès verbal (voir annexe 3). Les membres de la mission de contrôle sur le terrain

v

Autre type de contrôle

Des visites de l’EPA à titre de contrôle informel ont aussi été effectuées. Visite du Directeur de l’EPA, M. Baba Kéita sur les chantiers

v

Difficultés rencontrées

L’opposition des chefs de culte à l’élargissement du cercle autour de l’arbre de la place aux enchères : cette situation intervenue lors de l’exécution des travaux tient du fait d’une mésentente entre différents acteurs locaux et le chef de culte responsable des cérémonies sur le site. Ce dernier s’est catégoriquement opposé à ces travaux malgré la dialogue engagé par les autorités de la mairie de Ouidah. Les fonds non utilisés ont été consacrés aux travaux supplémentaires dans le cadre d’un avenant sur les sites de la Porte du non retour, du mémorial de Zoungbodji et de la place Zomayi.

A So-Ava Après la signature de contrat avec l’entreprise adjudicataire, les travaux n’ont pas pu démarrer faute à l’opposition de la population de So-Ava d’exécuter les travaux selon les règles de l’art, conformément au cahier de charges. Le refus par les populations de la démolition de la cabine en béton

12 présente à l’embarcadère de Sô-Ava n’a pas favorisé l’exécution des travaux prévus. En outre, à l’issue des études des travaux de la commission de coordination et des concertations avec les autorités locales notamment le Maire, membre de la commission, il a été décidé de la démolition de cet ouvrage comme conditionnalité à la réalisation des travaux. L’engagement des autorités de la commune a été affirmé à ce sujet. (voir en annexe 3 page 8 : compte-rendu de la troisième réunion de travail de la commission de supervision). Cet engagement mis à mal par la suite par les populations qui se sont opposées catégoriquement à la démolition de la cabine en béton a conduit au report du financement relatif à des travaux supplémentaires à Ouidah.

1.7. Réceptions des travaux v

Réception provisoire

Suivant les contrats signés avec les entreprises, la réception provisoire intervient à la fin des travaux. Elle s’est faite en deux phases. D’abord une pré-réception le 23 septembre 2010, portant exclusivement sur les travaux des contrats originaux (voir annexe 3suite). Ensuite la réception provisoire formelle, prenant en compte tous les travaux y compris ceux de l’avenant. Elle a eu lieu le 30 septembre 2010. Lors de cette réception, des réserves ont été émises par la commission. Une visite de levée des observations à été programmée pour le 15 octobre 2010 ; l’entreprise devant effectuer, préalablement, les travaux correctifs. v

Levée des réserves

La visite pour la levée des réserves a finalement eu lieu le 23 octobre 2010. Elle a permis à la commission de constater l’effectivité des travaux correctifs. A la même occasion la commission a remercié l’entreprise pour les travaux complémentaires réalisés à ses propres frais. (Voir le Procès verbal de la réception provisoire en annexe 3 suite). v

Réception définitive

La réception définitive interviendra dans un délai de trois mois après la réception provisoire suite à la période de trois mois d’entretien des espaces verts. Elle est donc programmée pour le 24 janvier 2011. Conformément aux contrats de l’entreprise, c’est à l’issue de cette activité que la retenue de garantie (5% du montant des travaux) sera dégagée. Cependant, les factures relatives à cette dernière tranche de paiement sont jointes au rapport financier. L-EPA se chargera du paiement de l’entreprise en temps indiqué.

1.8. Cérémonie de clôture et mission du représentant du Centre du Patrimoine Mondial Ces deux activités ont été prévues pour être réalisées concomitamment. En effet, la cérémonie de clôture devait se dérouler en présence du représentant du Cpm-Unesco. Cela aurait été l’occasion pour ce dernier de réceptionner les travaux réalisés et de les valider d’une part, et d’autre part de sensibiliser les différents acteurs (autorités centrales, locales et traditionnelles) sur leur rôle dans la conservation de ce patrimoine. Ce serait aussi l’occasion de passer officiellement le relais aux autorités béninoises pour la suite du projet.

13 Les dispositions nécessaires pour la réalisation de ces activités ont été prises (organisationnelles, matérielles, administratives…) dans l’attente qu’une date soit arrêtée avec le Cpm-Unesco pour leur tenue. Pour des raisons d’agenda, la mission n’a pas pu avoir lieu et donc la cérémonie de clôture n’a pas été effective. Le gouvernement béninois, en collaboration avec le centre du patrimoine mondial, prendra les dispositions nécessaires pour l’organisation de la cérémonie de clôture.

14 2- Principaux résultats 2.1.

Les travaux de réhabilitation

L’objectif visé est de procéder à la réhabilitation des monuments identifiés dans la perspective du dossier de nomination de la Route de l’Esclave. Les travaux ont essentiellement porté sur des interventions prioritaires visant à corriger les dégradations les plus sensibles qui portent préjudice à la viabilité des sites. A l’exécution, ces travaux ont concerné la porte du non retour, le mémorial de Zoungbodji, la place Zomayi, l’arbre de l’oubli, la place aux enchères et l’embarcadère de Sô-Ava. Le fort portugais étant le site qui a bénéficié de plus d’attention de la part de l’Etat béninois, il n’est pas pris en compte pour les présentes interventions. A Sô-Ava, l’objectif visé par la commission en suggérant la prise en compte de ce site est d’encadrer dès à présent son aménagement. De ce fait, il était question de procéder à la démolition d’un ouvrage en Béton hors d’usage. Du fait du non respect des engagements des autorités locales de Sô-Ava, les travaux n’ont pu être réalisés. Les travaux ont été réalisés en fonction d’un cahier de charge comportant pour chaque site les documents graphiques (plans, coupes…) et le devis descriptif relatifs aux travaux à faire (voir dossier étude de l’architecte). Les travaux se sont déroulés en deux grandes phases : exécution du contrat principal et exécution de travaux complémentaires (i)

Exécution du contrat principal

Il s’agit de travaux qu’il a été convenu de réaliser sur les sites de Ouidah et qui ont fait l’objet de la consultation restreinte. Les tableaux suivants en présentent un résumé ainsi que leur état d’exécution à la réception provisoire. v

Porte du non retour

Travaux programmés MONUMENT

Etat d’exécution

1.

-

Correction de la plate forme (fissure et dégradation) Réalisation de dallettes de couverture des régards

100%, Conforme

2.

-

Reprise des écritures sur les plaques de marbre

100%, Conforme

3.

-

Reprise de l’étanchéité sur la dalle du Monument

100%, Conforme

4.

-

Peinture et Badigeon de l’ensemble

100%, Conforme

5. 6.

LOCAL DE GARDE Rénovation complète du local de garde (maçonnerie, 100%, Conforme menuiserie, plomberie, étanchéité, assainissement, peinture) NB : ceci participe de la stratégie de mise en valeur du site par la mise en place d’un service de billetterie ; c’est une volonté des autorités locales notamment du chef d’arrondissement PASSAGE DE 6 m

7.

-

Traitement des dégradations

100%, Conforme

15 8.

-

Réalisation et implantation d’un portail en bois

100%, Conforme

9.

-

Peinture et badigeon

100%, Conforme

BAC A GRAVIER - Traitement des dégradations - Replantation des arbres - Entretien pendant trois mois

100%, Conforme

10. 11.

En cours

Mémorial de Zoungbodji

v

Travaux programmés MONUMENT ET STATUES EXTERIEURES

Etat d’exécution

1.

-

Reprise du carrelage du socle

100%, Conforme

2.

-

Restauration des statues

100%, Conforme

DALLAGE DE LA COUR 3.

Reprise partielle du dallage défectueux

-

100%, Conforme

CLOTURE 4.

Rénovation de la clôture

-

100%, Conforme

AUTRES 5.

-

Rénovation de la Borne fontaine

100%, Conforme

6.

-

Traitement de la devanture

100%, Conforme

7.

-

Plantation d’arbustes et entretien

En cours (pour l’entretien)

v

Place Zomayi

Travaux programmés STELES 1.

-

Restauration des stèles

Etat d’exécution 100%, Conforme

PASSAGE DALLE 2.

3. 4.

Correction et traitement du dallage

100%, Conforme

COUR INTERIEUR ET ELEMENTS DE CLOTURE Nettoyage de la cour Plantation de haies vives - Entretien pendant trois mois

100%, Conforme

-

En cours

16

v

Arbre de l’oubli

Travaux programmés STELE

Etat d’éxécution

1.

-

Réalisation d’une haie de protection

100%, Conforme

2.

-

Pose de six potelets de protection

100%, Conforme

3.

-

Terrassement

100%, Conforme

v

Place aux enchères

Travaux programmés STELE 1.

-

Restauration de la stèle

Etat d’exécution 100%, Conforme

PREMIERE PIERRE ET BORDURE DE L’ARBRE 2.

-

Déplacement de la première pierre

100%, Conforme

-

Elargissement du cercle autour de l’arbre

Non réalisé

ESPACES VERTS 3. 4.

Plantation d’arbustes Plantation d’une haie vive le long de la clôture de la concession de Souza - Entretien pendant trois mois

(ii)

100%, Conforme En cours

Exécution de travaux complémentaires

Ces travaux en partie exécutés et en cours d’exécution sont l’objet d’un avenant signé sur la base du reliquat des travaux non réalisés dans les contrats originaux. Il s’agissait d’utiliser les fonds alloués aux travaux de l’embarcadère de Sô-Ava et aux travaux non exécutés à la place aux enchères pour des interventions complémentaires à la Porte du non retour, au mémorial de Zoungbodji et à la place Zomayi. Conformément aux contrats de base, une évaluation des travaux a été faite conjointement par l’entrepreneur, l’expert architecte et l’EPA. Elle est présentée dans les tableaux suivants :

17 v

Porte du non retour

Travaux programmés MONUMENT 1.

-

Reprise de la plate forme centrale Reprise de portions défectueuses du dallage d’accès Correction des marches d’accès

2.

-

Restauration des statues ''Egungun''

Etat d’exécution

100%, Conforme

50%, Conforme

LOCAL DE GARDE 3.

-

Réalisation d’un muret de protection autour du local

40%, Conforme

4.

-

Réalisation d'un couvercle en bois sur le puits

0%, Conforme

5.

-

Révision des équipements électriques

75%, Conforme

v

Place Zomayi

Travaux programmés COUR INTERIEURE 1.

-

Terrassement de la cour

Etat d’exécution 40%, Conforme

CLOTURE 2.

v

Réalisation d’une clôture ajourée Mémorial de Zoungbodji

Travaux programmés DALLAGE DE LA COUR 1.

v

Reprise partielle du dallage défectueux

-

Etat d’exécution 100%, Conforme

Arbre de l’oubli

Travaux programmés STELE 1.

50%, Conforme

Reprise des écritures sur la plaque en marbre Pose de deux potelets de protection supplémentaires

Etat d’éxécution

100%, Conforme

18

(iii)

Déroulement des travaux (photos)

v

Porte du non retour

Avant les travaux

19 Pendant les travaux

20 Après les travaux

21 Mémorial de Zoungbodji Avant les travaux

Pendant les travaux

22 Après les travaux

v

Place Zomayi

Avant les travaux

Pendant les travaux

23 Après les travaux

v

Arbre de l’oubli

Avant et pendant les travaux

Après les travaux

24

v

Place aux enchères

Avant les travaux

Pendant les travaux

Après les travaux

25 2.2.

Les travaux de sécurisation de limites

L’objectif visé est d’assurer la protection de certains sites soumis à une pression accrue des populations riveraines par rapport à leur disponibilité foncière. Les sites concernés sont le fort portugais, l’arbre de l’oubli et la place Zomayi. Les travaux ont consisté en un balisage des sites par l’implantation de bornes appropriées en béton armée. Ils ont été réalisés par un bureau de topographie ALTITUDE 2000 selon un cahier de charges fourni par l’expert architecte.

26 3- Conclusions et Recommandations 3.1.

Sur la suite des travaux

Au terme du projet de réhabilitation des sites de la route de l’esclave, on peut constater que les travaux ont permis de redonner de la valeur aux différents sites de Ouidah. A cet effet, on peut se réjouir du fait qu’ils contribuent à leur meilleure conservation et partant à une meilleure valorisation. Cependant, beaucoup reste à faire en considérant les résultats des études techniques et les constats faits sur le terrain. Le présent projet réalisé sur un financement de l’Unesco ne saurait être une fin en soi. Il faut le considérer comme le début d’une série d’actions utiles à la conservation et à la valorisation efficiente de la Route de l’esclave qui reste l’un des témoignages les plus poignants de la traite de milliers d’Africains. Le gouvernement de la République du Bénin se doit donc de prendre la relève à la suite de l’Unesco. Pour cela, nous recommandons : (i)

Que le cahier de charges ainsi que les résultats des études menées par l’expert architecte soient reversés au ministère en charge de la culture afin de servir de base aux travaux à suivre et de permettre ainsi une continuité entre les différentes interventions.

(ii)

Que des travaux d’assainissement soient effectués sur les différents sites particulièrement à la Porte du non retour et au mémorial de Zoungbodji où le mauvais drainage des eaux de ruissellement entraine l’érosion du sol. Une étude devra être commise à cet effet.

(iii)

Que des travaux de protection du soubassement de la plate-forme du monument de la Porte du non retour soit engagés incessamment afin d’arrêter le déchaussement constaté et dont la correction n’a pu être prise en compte sur ce projet.

(iv)

Qu’un programme d’entretien des espaces verts en particulier et de maintenance des sites en général soit établi et mis en œuvre par la Mairie de Ouidah afin d’assurer la pérennité des acquis du projet.

3.2.

Sur la gestion des sites à Ouidah

L’un des constats les plus remarquables à Ouidah est que l’accès des sites de la route de l’esclave ne fait l’objet d’aucune forme de contrôle. Cette situation est dommageable à plus d’un titre. D’abord, à l’entretien des sites du fait qu’aucune ressource directe n’est obtenu du passage de milliers de visiteurs pour assurer ne serait-ce que partiellement le frais de maintenance. Ensuite à l’image du site du fait de la multitude des versions de l’histoire contée par des guides improvisés et non formés. En la faveur du présent projet et des résultats obtenus, il est nécessaire d’infléchir la situation. Nous recommandons donc : (i)

Une meilleure définition des rôles des acteurs à la lumière de la loi n° 2007-20 du 23 Août 2007 portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel et la responsabilisation des structures locales en charge du patrimoine notamment l’Office du tourisme et du patrimoine de Ouidah.

(ii)

Le renforcement des capacités de l’Office du tourisme et du patrimoine de Ouidah sur les questions d’identification, de conservation et de gestion du patrimoine culturel.

27 (iii)

La mise en place d’un circuit de visite des sites liés à la traite négrière à Ouidah et conséquemment d’un système de billetterie. L’office pourrait par exemple devenir le passage obligé de tout touriste désireux de visiter la route.

(iv)

La formation de guides affiliés à l’Office du tourisme et du patrimoine de Ouidah.

(v)

La mise en place d’un cadre juridique local pour la protection et la gestion du patrimoine en renforcement de l’arsenal national en la matière.

3.3.

Sur la conservation et la gestion de l’embarcadère de Sô-Ava

La situation de l’embarcadère de Sô-Ava semble être délicate. Afin d’éviter que ce site évolue vers la situation de l’embarcadère de Ganvié, il est urgent que des actions volontaristes y soient menées dès à présent. Pour ce faire, nous recommandons : -

Que le Ministère de la culture engage un dialogue avec les autorités locales de Sô-Ava et les différents acteurs susceptibles d’y intervenir (Ministère du tourisme, Ministère des transports, Ministère de l’urbanisme…) sur le statut du site, sa protection juridique, sa gestion et la définition de lignes directrices relatives à son aménagement ;

-

Que les populations riveraines soient sensibilisées sur l’importance de ce site et sur la nécessité de sa protection.